Conseil Gris

Il était là, debout sur le ponton en regardant l’horizon et le lointain d’un air à la fois mélancolique et bourré de passion. Il était las de cette ville déjà, pas assez de vraies choses à faire même si cela sentait l’agitation à plein nez… Et ça, il allait bientôt le comprendre, en faite tout menait à croire que Ryu en serais plus quand il reviendrait, ce type avait le dont pour se fourrée dans des situations bordélique au possible et Lupen donnait un coup de pate bien violant pour l’en tiré. Cette fois ci il avait bien l’intention de profité de la situation d’une façon ou d’une autre encore une fois… Mais plus à la façon pirate cette fois ci, la couverture de navire de croisière de luxe était bine belle mais … Pas assez à son gout par rapport à ce qui logeait sous le tissu.

La vigie était revenue juste après le capitaine et avait raconté des choses intéressantes sur le faite que Ryu avait été invité par la seigneur marchant … La demoiselle la plus folle de cette ville, quelqu’un comme Lupen les aimait bien. Mais surtout qui avait faillit se mettre le général à dos : ça, pour le coup, ça l’avais profondément vexé ! D’où venait ce foutu faillit bordel ? Il allait falloir lui apprendre un peux de comportement instinctif à ce gamin, bon, ceci dit cela donnait l’avantage de pouvoir rester à quai tranquillement sans avoir la moitié de la mer à ses trousses pour avoir malencontreusement fait tombé la tête d’un général qui avait le malheur d’avoir chercher des crosses à votre second. Celui-ci ayant choisit de retrouvé son honneur perdu en prenant la tête de l’homme et en en faisant une marionnette au bout d’un bâton. Pourtant, ça aurait été super classe.

Enfin, il était là, assis a coter de la barre de telle façon à ce qu’on ne le voit pas en entrant sur le bateau ni en se baladant sur le port… Et pour cause, c’était un loup qui était présent, un gros loup gris avec quelques poiles blanc, un gros loup au regard méchant et au babines puissantes, un loup avec une main de la taille d’une tête humaine : un Lycanthrope, simplement.

Assis plus bas et regardant la planche qui serait d’entré au bateau il y avait Krash, vieille homme au visage de pirate comportant autant les coutures que la barbe, il fumait son habituelle pipe tandis que Rohan et Nilr faisait de longues passent d’armes devant lui. La gamine se défendait bien mais Rohan jouait de sa lance comme aucun pirate … Il aurait put être guerrier mais avait choisit une voie qu’il préférait, celle de celui qui l’avait sauvé. Il était beaucoup sur ce bateau à ne juré que par leur capitaine fou que tout le monde dans le port savait rentrer…

En faite, demander la position du Souffle Gris à un marin revenait à se faire regarder bizarrement et indiquer une direction. Qui aurait put demander ce bateau autre qu’un pirate qui cherchait à s’engager en sachant que peux en revenait et un homme qui avait des marchandises illicites à faire passer ? Donc, quelqu’un de bien …

J'avais quitté la demeure de la Seigneur Marchande et me dirigeait vers le port a la recherche de mon capitaine lycanthrope. Durant tout le trajet je réalisais à quel point la foule m'insupportai. Ils étaient nombreux à circuler dans ce quartier artisanal alors que la tombée de la nuit approchait, leurs habitations se trouvant à quelques rues de leurs lieu de travail. Mais ce va et viens, bien qu'allant à un rythme tranquille, ne pouvait s'empêcher de me frôler, de me heurter et je dûs plusieurs fois me faire violence pour ne pas abattre comme des chiens c'est athées impies qui osaient me heurter. A un instant, il y eût un badaud qui me dépassait d'une tête, il décocha son coup d'épaule et faillit me renverser sans même réaliser que j'étais là. Ma frustration à me trouver avec toute cette populace ingrate éclata alors. Plus vif que jamais, j'attrapais l'homme par le bras qui fit mine de se retourner. Je tournais le poignet d'un mouvement sec et tout le bras de l'homme suivit, craquant l'ensemble des os dans un bruit proche de celui d'une artère que l'on tranche. Trois doigts brisés et l'épaule déboitée. Un cri s'échappa de ses lèvres, d'avantage de douleur et de surprise que de colère. Comment aurait-il pût en avoir alors que mon seul regard brulait toute envie de représailles. Il leva des yeux baignées de larmes sur moi, jeta sa bourse sur le sol et s'enfuit en courant, tenant son bras inutilisable.

Le bruit des piécettes qui se répandaient sur le sol me ramena à la réalité. Je baissais le regard, observant les pièces de Régule abandonnées là. Il avait du croire qu'elles étaient l'objet de ma convoitise. Mon seul but avait en fait été la satisfaction de ma colère. Brutale et brûlante. Une étrange sensation de vide, vînt remplacer tout autre sentiment dans mon cœur. C'était d'autant plus remarquable que ce vide succédait à une colère qui avait tout occupé. Je relève le regard. Autour de moi, des passants se sont arrêtés, choqués. L'ébène de mon regard se plonge dans leurs peur, dans leurs surprise. Au vide fait place le remord et la peur. Je n'avais jamais eût peur de mes semblables ou de tout être intelligent que ce fût mais là j'avais peur de moi ! De ce que j'aurais pût faire si j'avais tenu mon sabre à cet instant ! Pourquoi avais-je toujours besoin de violence et de sang ! Pourquoi ! Je n'étais pas cet homme au regard brûlant et à la brutalité extraordinaire qu'ils avaient vu. J'étais homme d'honneur, j'avais vaincu le Loup et n'avait aucune raison d'être violent à présent. Si je l'étais, alors je ne valais pas mieux que lui et mieux valait me faire Harrakiri dès à présent !

Ma main se porte sur mon Wakizashi car c'est cette intention que j'ai ! Me tuer maintenant et expié tout mes pêchés ! Mais dans la foule qui c'est rassemblée, c'est un mouvement de recul et alors que la lame toute entière vient au clair, c'est la colère motivée par la peur qui s'empare d'eux. Des cris s'élèvent, des poings se lèvent et je me replie sur moi-même, tel une bête apeurée. Mais que me voulaient-ils ?! Mon wakizashi toujours en main, je fais volt-face et m'engouffre dans une ruelle alors que le Chi vient instinctivement relayer mes muscles. Ne laissant que quelques vapeurs dans les flaques que mes pieds touchent. Je distance la foule et traverse une autre rue bondée pour finalement m'engage dans un dédale de ruelle. Le Chi se dissipe peu à peu alors que la fatigue et le sommeil me gagne. Je m'adosse à un mur de grosses pierres. Un amas de tissus taché de boue gît là, surement les anciens draps d'un lit quelconque, me font office de support et bientôt je m'assoupis. Oubliant la colère, la peur et la fatigue.

Je m'éveille alors que le crépuscule s'approche. Le soleil n'est plus qu'une vague lueur orangée, dessinant une frontières violacée entre lui et les étoiles qui pointent peu à peu. Je pourrais retrouver le chemin du port grâce à la position des étoiles. Mais ce qui m'a éveillé ce n'est pas le rafraichissement de l'air, la disparition de la lumière ou même l'odeur de boue et de pourriture ambiante mais une douleur lancinante et de plus en plus forte dans mes bras. Je grogne et serre les dents. Il me fallait renouveler mes bandages et le cataplasme dont je les enduisais. Posant les mains sur mes avants bras, je serrais. J'aurais pût appliquer du chi, mais cette douleur, était surement méritée, je la supporterais, du moins je l'endurerais.

Mes pas et mes regards levés vers les étoiles qui scintillaient toujours d'avantage à l'approche de la nuit me guidèrent jusqu'au port. Au travers des ruelles obscurs et sales, l'odeur du sel et le clapotis des vague me parvînt. C'était la seule chose qui m'étais familière dans cette ville et je l'accueillis avec bonheur d'autant que j'avais tant serré les dents pour résister à la douleur que ma langue baignait maintenant dans le sang. Je n'osais pas ouvrir la bouche pour cracher de peur de crier ma douleur. J'entrais dans le port et déambulait sur le quai, parcourant les pontons du regard afin de trouver ma tanière. Finalement je l'aperçois. Le mâle alpha monte la garde. Je viens vers eux. Monte la planche qui relie le pont au ponton abandonne deux sabres, une protection de cuire, une cape et un bracelet d'or devant le Grand Loup. Je me dirige ensuite vers le bastingage, plie les genoux et saute. Bientôt, je frappe la surface de l'eau et m'enfonce bien en-dessous. Le mouvement de va et viens des vagues est puissant et apaisant. J'aurais pût avoir envie de dormir si l'eau fraiche ne m'avais éveillé et le manque d'air ne me demandait de remonter. Je lève le regard vers l'étendue obscure qu'est la surface et de quelques brasses puissantes, j'atteins l'air libre. J'ouvre la bouche, laissant le sang se répandre dans l'eau tandis que le sel le remplace. Je laisse l'eau de sel me piquer et nettoyer le sang restant puis crache le tout. Je me dirige ensuite vers les reliefs du Souffle Gris qui me permettront de monter jusqu'au pont.

J'ai retrouvé une partie de ma force, de ma forme. Je monte rapidement et suis sur le pont sans qu'aucune aide ne me soit donnée. Mon pantalon trempé colle à ma peau et mes cheveux descendent au plus bas, couvrant mes yeux. Je rassemble les fils d'ébènes et les écartes de mon champs de vision. Je les presse ensuite pour essayer d'en ôter l'eau mais avec mes seules mains c'est vain. Je prends ma cape et enroule mes deux bras à l'intérieur, puis m'assois près de Lupen. Il me fallait reprendre mon souffle et réaliser tout ce qui c'était passé pendant la journée. J'attends.

Le loupiot arrive, il est crevé … Une espèce de baudruche dégonflé comme on voit des hommes sortir de ces lupanar immonde mais il manque sur son visage le sourire incertain que ces types trainent avec eux contant d’avoir rependu leur semence dans quelqu’un qu’ils ne connaissent que d’une nuit, contant d’être débarrasser de tout cela, de ces femmes qui ne savent pas la vérité même si elles en sont proche. Non il n’est pas allé là dedans, alors qu’à-t-il fait pour être aussi fatiguer à ce point dans cette petite bourgade qu’est Athée ?

Puis non contant d’être mort et à étendre sur le pavé il pose ses armes et se jette à la flotte. Et certains disent que Lupen était fou ! Sham était d’accord avec le vieux loup, si ils étaient fous alors le gamin l’était tout autant ! Ceci dit ça ne le rendait que plus attrayant, que plus profond et encré dans le Souffle pour une autre raison : Personne d’autre n’aurais voulut d’un fou, à part un autre fou. Et le plus fou des capitaine restait bien ce bon vieux Lupen Z’en Rahar, ou du moins il se plaisait à le pensé et à ce débrouiller pour que ce soit sut par les marins, ça lui faisait une petite renommé bien sympathique qui s’accompagnais du faite qu’on pouvais donc tout lui demander tant qu’on pouvais y mettre le prix !

Il regarda le louveteau remonter tranquillement puis s’installé à coté de lui, ce gamin était bon, il n’y avait pas à dire, il grippait bien au bateau et avait retrouvé les cales faites pour cela assez rapidement, important dans une tempête ça … Au cas où puisque les vrai tempête restait au font une histoire entre le Tempête, les éléments, et Krash… Le reste n’était que formalité et ordre claquant dans le vent pour mieux se rependre sur le pont ballotter par les eaux et la rage. Ha une vraie bonne tempête …

Bon mais là n’était pas vraiment la question, alors il attendit que le louvart soit assit à coter de lui pour entamé la conversion comme il se doit :

-˝Qu’est ce que tu fou dans cette état ? Tout nous prend pour des gardes malades ?! T’est le second du Souffle Gris pas une femmellette qui revient au navire totalement défoncer parce qu’elle à gouté à un putain d’alcool ! … Sa ira pour cette fois mais n’oublie pas que si tu a des soucis on est un équipage et j’attends de toi la même chose pour tes compatriotes sinon tu ne vivras pas.
La seconde question est qu’a tu trouvé et de quoi peut-on profité ? Sa sens le bordel d’ici, la nuit tombe et il y a trop de gens, l’ambiance n’est pas tout à fait net, l’odeur n’est pas celle des hommes de cette ville, pourtant je n’arrive pas vraiment à comprendre ce qui s’y passe. A toi de parler gamin …˝

Il était plutôt contant de son entré en matière qui avait dut s’entendre bien loin … Après tout c’était un gros loup qui avait parler et pas un humain un peux plus grand que la normal…

Un loup chante à la lune, les humains disent qu'il aboie, Lupen lui avait aboyé. Je lève vers lui un regard cynique et un sourire sinistre se forme sur mes lèvres. J'ai l'impression de nous voir revenu au jour de notre première rencontre. Je vois son poil gris et rêche, parcourut de pointes blanches disparates. Je vois sa gueule aux grands crocs, ses larges épaules, ses grandes griffes et Sham qui lui étrangement. La couleur orangée me donne l'impression qu'il est curieux, lui aussi, de savoir ce que je fais dans cet état. Vous voulez tout savoir tout les deux, je me trompe ? Je ne me trompais pas. Mais c'était le droit et le devoir d'un capitaine d'engueuler un membre d'équipage dans un sale état, à plus forte raison encore lorsqu'il s'agissait du second.

Je me lève et me redresse. Je suis moitié plus petit que le Lycanthrope mais je ne m'en sens pas moins réduit. La tête légèrement penchée sur le côté, je conserve se regard cynique tendis que mon sourire disparaît en une fine ligne de neutralité. Je jette la cape au sol et reprends mon équipement. Mes sabres, le bracelet d'or et la protection de cuir. Le tissus brun reste au sol et mes tatouages bien visibles. L'air remplit de sel me mord avec violence tandis que la souffrance envahit mes avant-bras. Alors que mon regard se plonge dans celui de Lupen, j'ouvre la bouche et les mots franchissent mes lèvres.

- Nous sommes un équipage. Mais il est des souffrances que nous ne pourrons jamais partagée. Ne reproche pas au loup solitaire d'agir en solitaire. Je dois réapprendre à vivre en meute et je le ferais aussi vite que possible pour espérer survivre. Mais il n'y à pas de putain d'alcool. Mais si il te plaît à cracher sur mon honneur en croyant que je pourrais avoir à faire à ces breuvages alors libre à toi mais alors tu devras me considérer libre d'abandonner Reikon et Hooshi devant toi. J'ai accepté d'être ton second à la condition tacite que je respecte le mode de vie des pirates et que l'équipage respecte le mien. La colère, froide cette fois-ci, pointe. Mon honneur était une chose à laquelle je m'étais raccroché si fort par le passé que l'idée même que l'homme que je servais ne le respecte pas, laissais vibrer de nouvelle pulsation de violence en moi.

Je jette un regard aux alentours, sans pour autant faire dos à Lupen. Je regarde l'espace d'un instant, le port toujours en activité malgré leurs avancée. Les derniers bateau rentre dans le port et les tavernes honnêtes ferment tandis que les maisons closes et appellent les marins et leurs payes à peines reçues. Que je pouvais mépriser toute cette ville et sont incroyable crédulité. Comment pouvaient-ils affirmer que les dieux n'existaient pas et avoir la même vie que tout les autres peuples ? Comment un dieu ou un autre pouvait-il tolérer cela ? Cette question était probablement destinée à rester sans réponse. Je pris une inspiration profonde, l'air frais entrant dans mes poumons et aérant mon esprit. Je n'avais pas besoin de la colère ou du mépris. Me concentrant sur ce que mon capitaine m'avait demandé, je choisis de lui répondre le plus brièvement possible. Entre autre parce que la douleur montante commençait à m'empêcher de faire un long discours.

- J'ai parlé à une Seigneur Marchande, un Général de l'armée et un Sage Buggïn et tout cela dans la même rue à quelque secondes d'intervalles près. Un silence d'une seconde me laissa reprendre un souffle profond pour lutter contre la douleur. La dame marchande ma parlé de la possibilité d'un conflit entre les adorateurs des Kamis et les Impies du Changement tandis que le Général veut me rencontrer dans sa demeure et que le Sage Buggïn et moi nous sommes donnés rendez-vous ici. terminais-je d'une voix rendue rauque par la douleur.

Je me courbe un instant, les bras croisés sous moi. Un élancement de douleur m'incite à serrer à nouveau les dents et je respire fort, essayant de repousser la douleur. Puis je me redresse complètement, les bras le longs du corps mais les doigts parcourût de spasmes de douleur. Je me tente à un rictus mais lorsque ma lèvre supérieure tique sous l'effet de la douleur, j'y renonce. J'avais une fautes que je ne pourrais expiée que par la douleur et plutôt que de la laissée se cumuler au autres, je préférais l'expier dès à présent.

Il le regarde, ce foutu rictus, il se rappelle, il n’y a pas de question, il se souvient et son esprit se teinte de rouge. Eux aussi souriaient, eux aussi semblaient puissant et sur d’eux, eux aussi l’avais écrasé, pas lui, non, lui il entendait le bruit du sang, un petite goute, puis une autre et le diamant qui s’effondre devant ses yeux rouge de rages. Il est trop petit, impuissant, ses parents l’on obliger à rester cacher là, ils l’on même attacher et son poigné lui fait mal, très mal. Une autre goute et le rictus revient, il est puissant et il se reflète dans ses yeux ! Pourtant il les à tous tuer, un par un ! Il leur à tous montrer qu’on ne se joue pas de lui et que tout est de leur faute ! Tout ! Même ce qu’il a subit avant ! Même ses coups qui lardaient son dos quand il était jeune ! Il les a pendus avec leurs boyaux laissant leur sang se rependre par la plaie de leur abdomen et les yeux sortir de leur visage suffocant ! Il leur a ouvert le ventre pour y trouvé la vérité, mais il est toujours là, devant lui ! Il est là et il va lui apprendre !

Sa griffe par, trop rapide, il l’aurait décapité, enlever la tête des épaules tellement sa force est puissante, il aurait peux être même gagné le concours avec le mouvement du corps… Mais c’était un peux être car une hache c’était interposé. Krash, personne n’avais entendu le cliquetie de sa jambe de bois et tous le regardaient… Sa main lever tenait une hache qui avait percuté les griffes du capitaine de plein fouet, mais aucune des deux ne semblaient n’en avoir vraiment souffert et les deux hommes se regardaient fixement dans les yeux.

Puis Lupen se retourne et sans regarder il bondit sur le pont et descend vers la forge en hurlant :

-˝Le Souffle part tout de suite, on fait une virée en mer ! Cette nuit ne se passera pas ici, dans quatre heurs nous reviendrons, débrouiller vous mais je veux qu’on aille vite ! Sonné moi ce rappel !˝

Un trompe ce fit entendre et Rohan se mit en place, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire les voiles étaient déployés et le bateau désamarré. Il faillait qu’il aille faire vivre son cœur, c’était important, qu’il s’imprègne de ses bruit et qu’il y retrouve sa paix. Déjà il active la manette et un peux de fumé sort du Souffle…

En haut, alors que tout le monde s’agite Krash regarde le jeune homme et range ses haches à ça ceinture puis sans crié gare Nilr qui passait à coter lui met une merveilleuse baffe. Le veille homme s’explique enfin semblant hésiter lui aussi à lui en mettre une :

-˝Pense tu vraiment que le capitaine remettrait en cause ton style de vie ? Pense tu qu’il puisse cracher sur ton honneur ? Il va falloir que tu t’habitue à certaines choses ici, et entre autre sa façon de parler, Lupen est direct et ne fait pas de diplomatie. Tu es rentré dans un état inacceptable pour un marin de ce navire alors si tu veux nous quitter fait le maintenant et saute de ce navire mais tu n’y remontras plus jamais ! Sinon n’offense plus jamais le capitaine alors que c’est toi qui est en tore et ne cherche jamais à le provoquer où tu y trouveras la mort. Il me demande souvent de protégé les jeunes contre lui, il à bien appuyer pour toi. Chacun sur ce navire à ses propres raisons de rester, personne n'a la peur, mais tu a une raison commune avec les gens ici, le capitaine t’a déjà sauvé la vie une fois et quoi que tu en pense il a le droit de te la reprendre jusqu’à ce que tu sauve la sienne… C’est ce qu’il a faillit faire et sans ses ordres je ne m’y serais pas opposé.
Comprend une chose, quoi que tu ais vécu il a ressentir bien pire et comme toi cela reste graver en son âme. En voyant ses yeux j’ai vue qu’il ne te voyait plus toi mais quelqu’un à la place de qui personne n’aurait aimé être. Dans quatre heures, soit tu t’avance, soit tu dégage. Comprit ?
Si tu a des questions je suis là, tu dois avoir le droit à pas mal de réponses … Sache juste que Lupen te fais encore confiance, il avait une deuxième griffe…˝

Le vielle homme s’assoit sur la bastingage et tout les hommes cours du port pour monter dans le bateau. Seul Klor reste assit sur leur bite d’amarrage, il préviendra les retardataires …

Je n'en attendais pas moins. A la vérité, j'avais déjà levé le bras pour le chargé de chi afin de parer la griffe du Lycanthrope lorsque la hache de Krash vînt s'interposer. Je n'avais pas encore eût le temps de luire de cette lumière bleue qui m'aurait permit de conserver mon bras et ma tête. Avais-je volontairement provoqué le capitaine ? Peut-être un peu. Je n'étais peut-être pas fou de manière aussi visible et imprévisible que lui mais je devais l'être à ma manière. A moins que ce ne soit de la stupidité que de provoquer un sociopathe sanguinaire et lycanthrope ? Enfin le Souffle Gris à reçu l'ordre de partir et il obéira. Mon bras redescend pour aller le long de mon corps.

Je me tournais légèrement, afin de faire face à Krash et une main fluette et pourtant aussi forte qu'une lanière de cuir frappe mon visage. Je ne cherchais pas vraiment à résister et tourne le visage vers la droite, ma joue gauche laissée rougie par le coup. Je ne tirais aucune fierté de ce que j'avais dit à Lupen. Mais il n'était pas le seul à pouvoir se sentir blessé. Il avait vécu pire hein ? Je doutais que nos expériences puissent êtres comparables en quelques points que ce soit. J'ignorais certes son histoire mais il ignorait également la mienne. Et qu'il soit capitaine ou non, je n'allais pas baisser la tête, sinon à quoi bon la garder sur les épaules ?

Je levais mon regard vers celui de Krash, ignorant tout bonnement Nilr qui avait probablement ses raisons de me frapper et que je ne saurais lui en vouloir. En fait j'en veux probablement plus au vieux chaman qui m'a protégé, alors que je lui parle, je garde un air neutre.

- Que répondre ? Il y aurait bien des façons de le formuler et bien des choses à dire mais il m'est difficile de trouver les mots justes. Si Lupen m'ordonnait d'aller affronter dix-mille hommes seul, je le ferais car c'est mon capitaine et que en tant que tel, je le suivrais même au-delà de la mort tant que ma dette ne sera pas intégralement remboursée. Peut-être même le suivrais-je encore après ça. Mais il n'ai pas le seul auprès de qui je sois endetté et la folie prends bien des aspects. Je crois que seuls les fous acceptent les fous. Sommes-nous tous fous ? Je suis fous de le provoquer pour ses mots qui me provoquent mais je serais fou de ne pas le faire.

Je marque une pause alors qu'une lumière envahit le pont. Le soleil voit ses derniers rayons disparaître par-delà l'horizon et Delvïss perce de ses rayons argentés les nuages qui s'écartent pour la laissée baigner l'eau et la terre de sa lueur familière. Mon regard se tourne vers elle. Elle à été mon guide durant de nombreuses nuits. Aujourd'hui encore, j'espérais trouver la voie grâce à elle. Mon regard d'ébène se porte à nouveau sur le chaman gris.

- Il y à bien des choses que je voudrais dire mais comment savoir si l'un d'entre-vous n'en sera pas de nouveau offenser ? Si je dois réellement être le second de ce navire, je ne vais pas être le seul à devoir m'habituer à certaine chose, entre autre que Lupen n'est pas le seul à manquer de diplomatie. De nouveau un rictus sinistre. Il l'a dit lui même, je suis le second de ce navire et en tant que tel, je n'ai pas à me justifier de mes actes devant quelqu'un d'autre que le capitaine.

Je me détourne alors de Krash et va rejoindre le poupe du navire, le pont supérieur. Je n'ai pas à me justifier de quoi que ce soit auprès de qui que ce soit en-dehors de Lupen et des Kamis. Avoir provoquer Lupen me faisait presque de la peine car j'aimais bien ce loup et je savais qu'il était l'alpha mais il avait aboyé et courbé l'échine n'était pas dans mes habitudes. Que n'avais-je donc pas fait comme efforts depuis mon arrivée ici ? Moi qui ne supportait pas la présence des autres avais tenté de me lier à ces personnes. Les liens étaient souvent confus et je n'étais pas certains de tout comprendre mais j'aurais tout aussi bien pût me reclure dans ma cabine et refuser cette offre de Lupen. Mes sabres auraient surement finit par briser contrairement à Reikon et Hooshi mais je serais resté le loup solitaire que j'avais été depuis si longtemps. Je devais apprendre à nouveau à vivre en meute mais j'étais toujours tiraillé par mon passé, mes regrets, ma culpabilité.

Arrivée à la poupe, je monte sur l'ultime bastingage, la dernière barrière entre le navire et l'eau. Je m'assois, les genoux serrés contre le torse et mes bras les entourant solidement. Mon regard est levé vers la Lune et le Chi émane de moi s'en même que je ne m'en rende compte. Peut-être que quelqu'un le verrait si il venait sur le pont supérieur. La silhouette bleuté d'un loup qui m'encadrait. Il avait l'air de chanter pour la lune. Pour ma part, mes yeux grands ouverts laissaient s'échapper des larmes silencieuses.

Krash le laisse partir, il le laisse à la mer, le laisse reprendre son souffle et ressentir le cœur du gris. Un battement premier qui prend cœur au silence, qui résonne dans le rêve et écho de patience. Puis il reprend son rythme comme le cœur du Lupen qui ferait de cette vie âme battre à nouveau la vie, encore un autre et tout reprend, il ne s’arrêtera plus, la forge est lancer et le cœur du navire bat … Quatre heures, c’est le temps que Lupen à donné et ce temps sera respecter par tous car le capitaine est respecter… Longues quatre heures dont une partie est passé lorsque sort de la calle un petit homme aux pieds nus et à la peau noire…

A première vue on dirait un nain mais son visage complexe tire sur le chat et parmi ses cheveux virant sur le roux on croirait entrapercevoir les oreilles d’un Lynx tourné légèrement dans toutes les directions. Dans la nuit battue par le rythme du marteau on ne voit que sa crinière de feu qui s’accorde étonnamment bien avec le brun du navire. Son visage est humain, à n’en pas douté mais ses yeux luisent en captant la moindre lumière comme le ferais de les yeux d’un lynx, le Lynx est là et Krash qui l’a vue lui sourit. D’un signe complexe de la main il lui répond dans un langage incompréhensible mais le regard qu’ils échangent veut tout dire. Trois personnes un fusil est un faucon, voilà ceux qui ont crée le Souffle Gris, trois personnes dont un fou et un homme dont la lumière du soleil brule les yeux… Puis un estropier. Un bien beau bateau à l’image de ceux qui l’ont crée.

Très vite il se retrouve juste au dessus de l’homme loup, derrière lui, sans un bruit il c’est assit sur le rebord qui le surplombe et sert à maintenir le mat avant avec plus de puissance… Puis il l’observe un instant toujours silencieux, presque indétectable tellement le bois semble son ami. Enfin il parle, sa voie est rauque et casser comme si il ne l’avait pas fait depuis bien longtemps mais au milieu de ces phrases certains mots chantent. Une chose est sur, la langue qu’il parle à présent est bien loin d’être sa langue maternelle et il bute souvent :

-˝Je suis le lynx, Je m‘occupe du cœu’ du navi’. Tu dois donc ê’t’e le Second que Lupen à ‘oisit … Je me … M’abuse ? Je suis contant de te ‘encon’é même dans … un pe’iode où not’e ami commun vas mal. Mais il s’en ‘emett’a, il s’en ‘emet toujours et c’oit moi je le connais depuis longtemps. J’ais … chanter ce navi’ avec lui et Kwash, cela fait des années que nous … ma’chons ensembles. Et toi ? Pou’quoi vas-tu pas bien ? Celui que tu appelle O’igine t’au’ait fait du mal ? J’étais… je suis un de ses ami, ou se’vant … ˝

Sur son visage des centaines de rides semblaient attester de ce qu’il disait et son corps un peux frêle pour un nain lui donnait une apparence étonnante maintenu par sa véritable crinière rousse… Dans le noire de la nuit sa peau d’ébène reflétait peu la lumière des étoiles que ses yeux semblaient capter pour renvoyer sur l’homme, c’était un vrai fantôme… Encore une chose étonnante de ce navire, un fou dont les pieds nues montrait des ongles semblables à des griffes et dont les vêtements déchiré n’inspirait pas la confiance… Croisant dans une ruelle il aurait vraiment fait peur, mais quelque chose pouvait-il vraiment faire peur sur ce bateau qui crachait de la fumée alors que son cœur battait ?

Les larmes ont une qualité et un défaut capital qui est pourtant la même chose. Elles finissent toujours par se tarirent. Je ne pleurais depuis longtemps mais comme si les larmes ne s'étaient pas accumulées pendant toutes ces années où elles avaient été absentes ou comme si mes yeux manquaient d'entraînement, les larmes finirent par ne plus venir. Je n'avais pas sangloter une seule fois, seuls témoins de ma tristesse, l'humidité sur mes genoux et la Lune. Mais aussi un étrange visiteur. Lorsque j'entends la voix, la surprise fait se dissiper le chi sans même que je réalise avoir eût la silhouette d'un loup. La voix vient d'en haut, elle est rauque et cassée, comme celle d'un homme qui n'en s'est pas servit de la parole depuis longtemps. Je lève le regard plus haut, quittant la Lune des yeux pour trouver la forme sombre à la crinière rousse. Il m'évoque un mélange entre un gros chat et une sorte de lion. A ce constat, je redresse les épaules. Les chats ! Créatures maléfiques ! Mais lui n'en était pas un. A bien y regarder, il ne faisait que leurs ressemblait vaguement. Il était clairement différent et pourtant le chat était le seul animal que je pouvais reconnaître dans ses traits. Je tentais de me rappeler quelque chose en rapport avec un Lynx. Je savais qu'on parlait d'œil de Lynx pour ceux qui avaient une excellente vue mais il me semblait également avoir entendu parler d'un Lynx sur le Souffle Gris. Ce serait donc lui ? J'apaisais ma peur et me tournais, jambe vers l'intérieur du navire, afin de mieux voir mon interlocuteur.

Cette petite créature semblait faite de feu et de charbon mais d'un charbon qui reflèterait les étoiles. Son visage pourtant semblable à celui d'un félin, semblait tout ridé, comme si il avait vécu depuis l'aube du temps. Il portait des haillons comme vêtement et ses pieds et mains se terminaient par des griffes. Curieuse créature que voilà mais de part ses mots et sa voix étrange, il m'intriguait.

- Origine est l'un des nombreux noms du Kami mais ce n'est pas lui qui m'a fait du mal. Certains maux, nous nous les sommes infligés nous-même. J'eus une sorte de rire amère à cette pensée. Nous-mêmes sous le contrôle d'un autre. Mais tu as raison sur un point, je suis le Second de Lupen. La voix du Lynx était cassé et rauque mais la mienne au contraire était douce et basse. Peut-être parce que je n'osais pas briser la sérénité que m'avait apportée ces quelques larmes. Un exutoire autre que la violence et le sang à ma culpabilité, à ma douleur.

- Je m'appelle Ryûseï Okurayami, je suis heureux que les kamis aient permit notre rencontre Lynx. Ma voix ne semblait pas en témoignée, portée par à peine plus qu'un souffle, elle s'élevait juste au-dessus du vent et hululait. Un peu comme le chant d'un loup mais infiniment moins puissant. Tu as l'air d'avoir bien des histoires à partager et je ne suis pas homme bavard. Que dirais-tu de partager une de tes histoires et j'essayerais de partager celle de ma douleur avec toi ?

Avoir quelqu'un à qui me confier pourrait être une bonne idée. A plus forte raison cette petite créature, après tout, malgré son aspect réducteur et sa façon de parler, elle semblait pleine de sagesse et autrement plus raisonnée et calme que bien des personnes sur ce navire. Peut-être justement ce dont j'avais besoin.

Le petit homme sourit de toutes ses dents qui semblaient entre celle des chats et des hommes. Une chose était sur en faite, ses canines avait été longuement développé comme si le régime alimentaire de l’humain normal c’était trouvé constitué de viande. Par opposition à sa peau magnifiquement noire ses dents blanches reflétaient la lumière à l’image de ses yeux dont la pupille trop grande expliquait son allergie au soleil. Il réfléchit un peux puis se mit à parler avec toujours autant de difficulté pour trouvé ses mots et ne pas les râper :

-˝Je vais te ‘conté une histoi’, une v’ai histoi’ de ma vie à moi. L’histoi’ de ce bateau en faite. L’histoi’ commence il y a si longtemps que tu n’étais même pas enco’ devenu au monde. Elle commence lo’sque je sens une main qui me ti’ d’une cage et me dit : Toi ! Tu viens de t’ouver p’eneu’ !... J’avait été hachetter pa’ Lupen et il m’a tout de suite considé’é comme un ami. Même si il a fallit me tué par t’ois fois, et je suis v’aiment contant de not’e relation… Mais là n’est pas v’aiment l’histoi’. Il me ‘amène… Le soleil eyant fait plein de tou’, un jour il pa’le longtemps avec lui qui chante la tempête, not’e ami de toujou’ avec qui on voyageait. Puis il me p’opose d’achetter un navi’ avec eux : ils veulent deveni’ pirate… Lupen se’ait le capitaine pa’ce que c’est lui qui connait le plus de chose dessus les navi’ ... Et puis, il a la cha’isme pou’.
La je leu’ dit que c’est pas une bonne idée, que j’en ai une plus meilleu’… Et étonnamment ils m’écoutent et dans un ent’epot il commence à ‘assemblé tout ce qu’il faut pou’ mon idée. Et celle du g’os loup.
Pa’et que Lupen à dét’uit des maisons pou’ t’ouvé le bois qu’il me fallais. Mais on est surtout allé che’cher un gros a’b’e qu’on a choisit tout les deux avec Kwash. Puis on est ‘evenu avec une g’osse cha’ette pa’ce que même Lupen ne pouvais pas le po’té. Puis j’ai chanté dans ma langue et ils m’on aider à le monter. On a fait ce bateau avec la bénédiction d’O’igine, en utilisant les pouvoi’ qu’il m’avait donné… On y a même mit une forge en son cœur. Ainsi il peut viv’e et moi je l’aime comme si c’était mon fils. Je chante le bois, je suis un sculpteu’… Mais ça peux de gens le savent et c’est pou’ ça que je m’occupe de chanté les fissu’ du bateau. En échange O’igine m’a inte’dit de voi’ son soleil… Mais il m’a donné Lupen qui me protège cont’e tout sauf lui. Chacun son ‘ole non ?˝

Il s’adosse en souriant. Le visage vers les étoiles il se rappelle de bien plus de chose mais ne peux les exprimé avec les mots qu’il connait dans cette langue et il n’avait pas envi d’appeler un de ses deux ami pour traduire. Non en faite il faisait un effort pour le second et c’était mieux ainsi… Du coin de l’œil il vit Nilr l’observer depuis les cordages. Trop loin pour entendre elle regardait surtout ce que faisait le jeune homme. Du peux qu’il en savait il aimait bien cette demoiselle, mais elle risquait de rendre la vie dure au second. Tant mieux après tout, la vie d’un pirate n’était drôle que si elle n’était pas facile.

-˝A toi …˝

L'histoire du Lynx, malgré sa voix hésitante, je pouvais en ressentir la mélodie. En voir le déroulement. Un peu comme un livre dont les mots seraient devenues des images animées. Des mots sans ambiguïtés qui livrent tout leurs contenus. C'était une belle histoire dont chaque partie était vivante, directement issue de la mémoire du Lynx. Si je n'avais pas connu les acteurs de cette histoire, Krash, Lupen et le Souffle Gris, j'aurais crût que le narrateur qu'étais le Lynx, me contait quelque histoire fantaisiste. Mais non. Comme il me l'avait dit, l'histoire était vraie. Quittant peu à peu la vision qu'il m'avait fait partagé, mes yeux partit dans le vague revinrent à eux-même. Je dû un instant lutter contre la peur que m'inspirait l'aspect félin de ses dents. Ma phobie par excellence, les chats. Pour ce faire, je détournais le regard. Juste un instant. Mon regard déjà levé tomba alors sur Nilr, juste l'espace d'une seconde, je su que mon regard capta le sien. J'étais trop loin pour voir de quoi était fait ce regard mais je sais qu'il n'était pas d'amitié. La second prit fin et mon regard retomba dans celui du Lynx alors que le sien se décalait légèrement.

- Mon histoire à moi, elle n'a pas de fin heureuse. En fait, elle n'a pas encore de fin mais pour l'instant, elle est faite de beaucoup de malheur. J'ai grandit dans le pays qui vénère les kamis. Mon père y a été arrêté et ma mère est morte, considérée par les siens comme une moins que rien. Je suis devenu un garçon des rues, vivant du vol. Un jour j'ai tenté de voler une personne que j'ignorais être le Daymo d'un clan mineur de Samouraï. Cet homme décida de m'accorder la deuxième chance que les kamis n'avaient pas voulut me donner et son fils, Jotâ Okurayami m'apprit à me battre, à être véritablement honorable. Je devins, à mon 20ème hiver, un véritable samouraï. Mais j'étais orphelin, sans nom et le Daymo me fit, pour la deuxième fois un honneur que je ne méritais pas. Il m'accorda le nom de Okurayami, le sien, celui de sang et de son clan.

Ma voix n'avait que à peine changée. Peut-être était-elle un peu plus forte, pour couvrir le clapotis des vagues contre la coque mais avec sa continuité chantante, elle évoquait toujours l'hommage d'un loup à la lune. Peut-être la jeune Nilr pourrait-elle m'entendre ? J'espérais que non car c'était une sorte de confession mais j'avais comme l'impression de la mettre au défi de l'entendre.

- Cette époque où j'étais le fils du clan, fût encore la plus heureuse de ma vie, bien courte en comparaison à la tienne. Mais bientôt elle fût prise dans les ténèbres. Moi et mon seul ami jusque alors, Jyrïo, fûmes prit dans une embuscade. Nous avons combattu vaillamment mais n'étions encore que de jeunes loups et trop peu nombreux. Nous avons été fait prisonniers et sous l'influence d'un puissant maléfice jeter par un être nommé l'Ombre, mon ami succomba.

Mes yeux brillèrent de tristesse et de la rage d'impuissance qui m'avait habitée à cette époque et dont des résidus remontaient à la surface de mon âme.

- Le maléfice n'avait pas pour but de tuer mais plutôt d'asservir. Si sur Jyrïo il avait été fatal, sur moi il avait eût l'effet escompté. Et chaque jour, je regrette de ne pas avoir été tué comme mon frère d'arme. Je suis devenu le pantin de l'Ombre par le biais des marques qu'il m'apposa. Je levais mes avant-bras, retirant le cuir et le tissus afin de découvrir les deux tatouages de loups. Et sous son influence, j'ai causé plus de maux que je ne saurais le dire avec mes seules paroles.

Mes yeux se fermèrent un instant tandis que je baissais le regard. J'aurais voulut la contenir. J'avais pensé que les larmes étaient tarissables mais cette petite perle liquide et brillante qui coula sur ma joue semblait témoigner du contraire. Je relevais ensuite le regard, rendu brillant par les larmes et la lune et poursuivit mon histoire.

- Chaque jour, je luttais contre l'influence du loup qui me maintenait sous le joug de l'Ombre. Chaque jour, il me mettait à terre et c'était comme si mon corps était déchiqueté, ne laissant pas même les os. Mais un jour, le loup apparût dans mon esprit sous la forme d'un samouraï. Il voulait mettre un terme à cette lutte, fatigué qu'il était de mes assauts que je répétais sans cesse. Nous avons donc combattu, nos esprits se déplaçant dans tout les lieux que je pus connaître dans ma vie. Finalement, j'envoyais sa tête roulée dans les rizières de mon père et fût libérée de l'emprise du maléfice. J'allais ensuite tuer l'Ombre mais pour mon clan, c'était trop tard. De ma propre main, j'avais tué chacun d'entre eux, du plus ancien des vieillards au plus juvénile des nourrissons sans exceptions. Cette main qui avait été guidée par le loup, je la sentais pourtant couverte de sang. Je sentais le poids de leurs mort sur mon âme. Depuis, trainé par la douleur spirituelle de la culpabilité et la douleur physique que chaque jour m'infligent mes tatouages, je cherche le pardon des miens qui ont rejoint les kamis.

Savais-je à cet instant que c'était également mon propre pardon que je recherchais ? Non. Les coupables, qu'ils regrettent ou non, envisageaient rarement de se pardonner eux-même. Car la culpabilité qu'ils ressentent à l'égard des autres est la plus évidente, pas nécessairement la plus forte.

- Quelques semaines plus tard, un puissant Sage Buggïn m'enseigna à apaiser la douleur et utiliser le chi car il croyait en mon potentiel. Malgré que je ne sois plus qu'une épave rongée par le remords. Malgré que j'ai tenté de le tuer lui aussi. Mais il mourût lui aussi. Lupen est venu quelques temps après. J'étais recherché par d'autres samouraï et un groupe de ses samouraïs m'avait trouvé. Alors que j'engageais le combat, Sham poussa son rugissement et la tête de mon adversaire fût percée d'une bille de métal. Il m'a dit qu'un homme lui avait demandé de m'emmener en Déméria. J'avais de nombreuses raison d'aller là-bas. Entre autre le poids sur mon âme de la mort de mon maître Buggïn.

Je laissais le clapotis des vagues et le vent dominer le son l'espace d'un instant. Juste assez pour caresser de l'index l'ancienne bague qui entourait le haut de mon oreille droite.

- Pendant le trajet, nous nous sommes comprit. Nous étions de loups et il m'a invité à rejoindre la meute. La meute m'avait accepté sans mot dire sur l'instant mais d'autres problèmes vinrent par la suite. Afin de lier mon serment de servir Lupen, ce dernier me fit un honneur que, encore une fois, je ne méritais pas.

Je tirais mes deux lames aux clairs et les posaient à plat sur mes genoux, les maintenant en place sur mes mains afin qu'un faux mouvement ne les emporte pas dans la mer.

- Puis, une fois à Déméria, je découvris le complot qui se tramait contre le roi et tentait de l'empêcher. Mais le destin fût contre moi et je revins en Suménïa pour tenter, une nouvelle fois, d'empêcher le chaos. J'espérais trouver l'aide et les conseils de Lupen mais ce ne fût pas le cas. Et je me retrouve devant toi Lynx.

Mon regard toujours plongé dans les yeux noirs de la petite créature qu'étais Lynx, j'attendis sa réponse, sa réaction.

Quelques secondes après, comme un homme qui cherche à comprendre la langue qui n’est pas sienne, il sourit. Dans ses yeux est passé la reflection et la recherche du sens des mots de l’homme, il les a presque tous eut, presque tous mais le reste n’était pas bien graves. Une rizière devait bien être quelques choses et un clan une sorte de navire … Il regardait l’horizon de son regard de lune percer par les ténèbres en se repassant les mots de la discutions du loup qui avait parlé normalement … Un peux trop d’ailleurs pour lui, lorsqu’il jeta son visage vers les voiles où Nilr avait disparut après un sifflement venant de la barre et les fixa à leur tour. Dans son dos le feu de ses cheveux long dansait dans le vent formant des complexes arabesques qui parlaient bien plus que lui.

Enfin, presque une minute plus tard il tourna son visage souriant vers le jeune second et se rassit un peux plus confortablement en mettant ses pied sous ses genoux. Assit en tailleur il reprit la difficile parole que le jeune lui avait laissé :

-˝Je c’ois que j’ai tout comp’is… Ou p’esque. Vous êtes vraiment diffé’ent avec Lupen et pou’tant si p’oche, c’est ce qui vas faire votre fo’ce. En faite, lui p’end p’esque plaisi’ à tuer. Mais jamais il n’au’ait tuer son navi’e … Sauf sous le coup de la folie. Si il l’avait fait, il s’en voud’ais comme toi, ceci dit il a déjà tué beaucoup de gens, un navi’e complet, mais son ancien, celui où nous n’étions pas. Mais ceci est un aut’e chose qui ne se ‘acc’oche pas à ici là.

En faite, tu a les conseils de Lupen, juste tu ne les a pas vue. Son premier conseil c’est de toujou’s êt’e en fo’me, en plein potentiel de tes moyen et ne jamais mont’er tes faiblesses. Il est bien plus vieux que toi et il lui a’ive d’avoi’ t’ès douleu’ en plein combat. Pou’tant il ‘este pou’ les aut’es, vous, il sera toujou’s là. C’est son p’emier conseil je pense… Ap’ès il n’est pas facil à voi’ hein ? Mais on l’aime bien not’e g’os loup à nous … ce’tain même plus que d’aut’e.˝

Il tourne la tête vers les voiles et son regard percent semble percevoir les deux femmes qui y danse en douceur dans le rêve du vent qui semble ne vouloir s’échapper de ce lui de calme et de splendeur. Ce rêve bercé par la lumière des étoiles confondant celle des lunes alors qu’un panache de fumé blanche sous l’obscurité du ciel finit de peindre ce grandiose tableau…

˝… J’en soupçonne même de l’aime beaucoup.˝

Il sourit de plus belle de son visage étonnant en disant cela. Une sorte de maitre dragon incompréhensible, quelqu’un dont le visage peut aussi bien montrer la sagesse que la joie de vivre et le bonheur d’être dans le présent… Le plaisir d’être heureux avec peu, si peu.

˝Après, je pense qu’il te donne’a ses conseils quand il ‘emont’a. Mais il est pas le meilleu’ conseiller au monde quand il ne s’agit plus d’a’me ou de navi’e… Ensuite, si j’ai bien entandu, K’ash t’a donner un aut’e conseil : Integ’e toi pou’ mieux te mont’er. App’end ce qui t’entou’ pou’ mieux en so’ti’, cela vaut aussi pour ce chant que l’on a nommé Souffle Gris.˝

Étonnamment il le prononce comme Lupen, une légère consonance qui semble un mélange entre sa langue et celle des gens du commun, quelque chose comme la fierté de parler de son fils que l’on a chérie pendant tant d’année et qui a montré de quoi il était capable depuis bien longtemps… C’est surtout le premier ‘r’ qu’il ne manque pas dans sa bouche de félin. Ce petit être à tout pour être sympathique pourtant on sent qu’au font, pour être dans ce groupe de trois fois, ce noyaux dure, il doit l’être lui aussi atteint d’une certaine façon.

˝… Et puis, si êt’e avec moi t’est désag’able … Je peux m’en aller. Mais pe’sonne n’a l’intention d’abandonné quelqu’un comme toi ici. Tu fais pa’ti du navi’e, du clan … Et on ne te laisse’a pas nous tuer parce que c’est le travail de Lupen, mais on ne te t’abandonnera pas non plus car c’est la mer qui dev’a te p’end’e ou la mort… Ou une femme et la terre. Je penche pour la de’niè’e vue qui tu es. Mais j’espai’ bien que tu viv’a aussi vieux que moi ! Tu posé, veux une aut’e question. Sinon, je te conseil d’essayer de viv’e dans les co’de en attendant que Lupen resso’te de sa calle.˝

Les deux lunes de lumières se posent sur le jeune homme attendant la suite.

Un fin sourire qui ne révèlera pas mes dents. J'avais bien pensé que moi et le vieux loup nous ressemblions. Peut-être que certains à bords était à même de le comprendre mais je doutais que ce soit tous leurs cas. Ils avaient foi en leurs capitaine et ne pouvaient peut-être pas accepté le défi que notre ressemblance créait ? Alors que mon regard se plongeaient dans les orbes noires qu'étaient les yeux du Lynx, je me demandais comment résoudre ce problème. Je ne changerais jamais assez pour que des personnes telles que Nilr aient pleine confiance en moi. J'étais trop différents et ressemblant à Lupen à la fois pour cela. Je ne pouvais pas non plus leurs demander de changer pour moi. Non, personne n'avait besoin de changer, il fallait juste qu'ils apprennent. Et alors que mes yeux tombent sur le reflet de lune dans les yeux du Lynx, l'idée me vient. Il faut leurs donner foi en moi. Semblable à un kami, je ne peux venir et attendre la vénération des autres, je dois montrer mes bienfaits, quand bien même puissent-ils êtres conduits par le mal.

Je me relève tout en rengainant mes sabres et me trouve debout sur le bastingage, à présent mon visage est presque à hauteur de celui du Lynx, jusque alors perché au-dessus de moi. Je lui souris plus largement. Un sourire amical. Peut-être n'apprendrais-je jamais à apprécier les chats mais je saurais apprécier les créatures qui leurs ressemblaient. Et alors que j'avais retrouvé toute ma hauteur, je m'incline devant le Lynx et lui parle d'une voix calme mais plus forte que précédemment. Mon regard est encore légèrement humide mais les larmes en étaient apaisées.

- Je te remercie Lynx. Tes paroles m'ont montrée la voie.

Je me redresse ensuite pour pouvoir

- Crois moi, ta présence ne m'est pas désagréable, c'est simplement une peur chez moi que m'évoque certaines créatures que l'on appelle chat. J'espère ne pas t'offenser mais ton aspect à quelque chose de félin et si tu as vu un mouvement de recul ou une certaines gène en moi, c'est uniquement dû aux chats, pas à toi.

Je souris toujours à la petite créature qu'étais le Lynx. J'en avais beaucoup apprit sur lui. Un adepte du Kami-Sama, capable de réparer le navire par le chant ? Était-ce lui qui était à l'oeuvre de l'harmonie que j'avais pu observer lors de la tempête ? Très probablement. Le chant alors entonné par tout les marins avait dû être la matière première du Lynx pour réparer le navire, ses dons lui permettant de maintenir l'intégrité de la coque. Certaines questions auxquelles il aurait peut-être répondu, mais je préférais pouvoir y apporter mes propres réponses. Que mon observation et le temps me permettent de les comprendre plutôt qu'elles me soient expliquées.

- Je vais suivre ton conseil Lynx. L'heure est venue pour moi d'apprendre. Apprendre pour devenir un meilleur professeur.

Le chi illumine légèrement mes pieds. Je plie les genoux et me propulse soudainement. Bien plus haut qu'un saut humain ne saurait me porter. J'atteins l'un des filets qui monte en direction du haut de la voile. Filets qui permettent aux marins d'escalader plus facilement. Pour ma part, je me trouvais à un pas de cette fameuse voile, de la barre qui traversait le mât et la retenait. Ma main se pose sur le bois et j'escalade la différence de la seule force de ce bras droit. Un élan de douleur... Vite arrêté. Mes tatouages luisent doucement, laissant briller dans la nuit les deux loups. Celui qui dort apaisé et celui qui reste éveillé, babines retroussées. J'adresse un signe de tête à Relgan, en place dans le nid de pie, le poste de la vigie. Puis, je jette mon regard sur l'horizon. L'horizon que jamais on ne peut atteindre mais que l'on voit toujours devant soit. Je reste ainsi l'espace d'un instant, mes yeux grand ouverts, bras le long du corps, mes cheveux poussés par le vent remontant sur mon visage, écoutant les vagues bien plus bas. Puis je ferme les yeux. Il n'y à plus de vagues, plus de vent,plus de bateau ou de mer. Seulement une meute. Mes quelques secondes en haut du mât m'avait permit l'observation. Je ne connaissais pas avec exactitude le mouvement que le bateau et le vent imprimaient dans les cordes mais j'avais bon espoir d'apprendre vite. Sinon, la mort récompenserai mon échec.

La meute attend. Elle attend le moment propice. Elle n'est pas assise dans la neige mais aux aguets dans les fourrés. La patience du chasseur est d'or. Le loup est le roi des chasseurs. Et soudain. Un mouvement. Ils s'élancent tous à l'unisson, comme une seule âme. Comme le corps d'un samouraï qui s'élance tout entier dans le vide, les yeux clos.

Mes yeux s'ouvrent et je trouve une corde. Le chi s'empare de ma main et je saisis le chanvre. La chute est stoppée mais la force ne se perd pas. Elle se poursuit en un mouvement qui me dirige vers le mât secondaire. Mes pieds se dressent et je frappe le mât. Fermement mais il ne risquait pas grand chose. Je réaffirme ma prise sur les cordes et commence une nouvelle ascension. Direction, le haut de ce mât secondaire. Plus petit que le principal, il permettait d'utiliser une deuxième voile plus petite. Pratique lorsque l'on veut limiter sa vitesse. J'arrive en haut, le coeur palpitant. Non pas de l'effort donné mais plutôt de la sensation grisante que j'ai ressentit dans la chute. Un mélange de terreur et d'excitation.

J'adresse un nouveau signe de tête à Relgan puis baisse le regard, je me demande si le Lynx est toujours là.

Dans le silence de la nuit le Lynx avait bougé et était maintenant assit avec Krash sur le banc qui semblait attendre les trois vrais maitre de ce navire, le petit banc devant la cabine du capitaine. Calmement les deux hommes parlaient dans un langage tout à fait incompréhensible, le même langage que celui dans lequel Krash avait chanté, des paroles calmes dans lesquelles résonnait la douce voix du Lynx qui ne s’efforçait pas à tourné et retourné des mots inconcevables pour le plaisir d’un autre et la douleur de sa gorge. A voir leurs façon d’être il n’y avait plus de question possible sur le faite qu’ils se connaissaient, assit l’un avec l’autre, calme et souriant, l’un fumant l’autre parlant ils échangeaient les rôles et le lourd calumet avec joie. Le mage originel, le Chaman, et le forgerons … Qui aurait crue qu’à eux trois ils mettraient à l’eau un rapide intercepteur : un navire pirate…

Puis Krash leva les yeux et croisa ceux de Ryu qui cherchait le Lynx, il souriait et envoyant un petit cercle de fumé vers lui il regarda le vent dissipé son rêve. Un autre loup sur ce bateau, un nouveau loup parmi les fous… Il aimait bien cette idée. Alors il s’installa un peux plus confortablement et retourna à sa discussion avec Le Lynx.

A la bar le premier Tempête regardait devant lui, vers un horizon magnifique où il cherchait les vents pour y trouver sa voie à travers les ténèbres d’une nuit de calme. Encore quelques temps de vitesses et Lupen ressortirait, mais pour le moment et ceux qui viendraient il lui faudra la vitesse. Suivant les regards de Relgan, cherchant une Nilr de temps à autre en la voyant dansé parmi les cordages, il suivait le vent que les demoiselles domptaient dans les voiles du Souffle Gris.

Il se retourne un instant et regarde la colonne de fumée qu’ils laissent derrière eux, si simple de les repéré ainsi, bien qu’elle ne monte pas haut elle signal qui ils sont, mais personne n’oserais les attaquer, ou du moins il le croit car cette colonne de fumée à signifier la mort de nombreux navires : Il est imprudent d’importuné un lycanthrope de fort méchante humeur. Il sourit de plus belle et continua son travail.

Tout en haut du nid de pie, là où seul les oiseaux passent leurs temps en paix Relgan regarde et observe, rien ne lui échappe, pas même les mouvements du vent qui dessine sur la mer des douloureuses cicatrices qu’elle referme aussitôt. Il a vue Ryu, il a comprit, analysé mais ne lui a pas sourit, non pas qu’il ai quelque chose contre lui mais cela fait des années qu’il ne sourit plus. Heureux de son poste, heureux de son travail il ne lui a pas répondu, par deux fois à l’a laissé faire mais son regard perçant couturé de cernes inviolables montraient bien qu’il avait vue le second et ses acrobaties. Tant mieux pour lui, tant pi, il aurait aimé dormir mais ne pouvais pas, si il fermait les yeux il savait que ses cauchemars reviendraient.

Le temps passe, lentement et le Lynx ne disparait pas sous la lumière des étoiles. La lune se reflétant sur son regard longe souvent vers l’entrée d’une cale contenant le cœur battant du navire et la fumée de Krash embaume ses yeux calmes. Un battement, puis un autre et tout finit par passer, tout avance vers le futur et le temps ne fait pas illusion. Un nouveau choc, plus doux, cela fait bien une heure que les choses ont changer, qu’elles ne sont plus exactement ce qu’elles étaient, les bruit son différent et c’est maintenant la roue qui hurle sur le métal. Elle arrache sa peau pour mettre ses os à vif, ses os tranchant comme les dents d’un dragon s’ouvrent en silence dans le cœur du souffle. Un autre bruit, une autre roue, plus douce, plus fine, le temps continu à passer… Au dessus Krash regarde les étoiles justes au moment où tout s’arrête… Les bruit de la forge se meurt très vite remplacer par le pas de Lupen et ses lourdes bottes qui percutent le sol. Au loin on peut voir Athé qui revient vers le bateau qui fume de moins en moins…

La barbe grise parsemé de blanc, les yeux bleu et fou, un grand manteau gris blanchit par le sel, Lupen sort et vient s’assoir sur le banc au milieu des deux autres en sortant sa propre pipe. Il la met à sa bouche et tire une longue bouffé, puis d’un mouvement du pied il tire une caisse de sous le banc et la pousse devant eux :

-˝Nous t’attendons gamin, tu veux nous parler de quelque chose avant qu’on arrive ?˝

Il regardait Ryu de ses yeux calmes, attendant que ce dernier arrive comme si rien ne s’était passé, mais que c’était-il vraiment passé ? Quelque chose d’autre que le faite que le Conseil Gris était assit comme au bon vieux temps sur le banc qui avait été placé là pour cela et que personne d’autre n’oserait prendre ?

Il sourit et sa main joue avec une balle, une des paroles de Sham, celle-ci s’appellera Âme… Sham serais surement très contant quand il la verrait, damasé comme lui et allongé, elle reprenait la fuselure de vent légèrement tournoyante et perçante. Il l’aimait bien.

Les trois fondateurs du Souffle gris en tant que navire et équipage étaient là sur ce banc. Était-ce un hasard que je n'ai jamais vu personne d'autre que ces deux vieux hommes et aujourd'hui ce Lynx s'assoir sur ce morceau de bois cloué devant la cabine du capitaine ? Peut-être un symbole, une sorte de privilège. Sur le navire il y avait également les deux silhouettes féminines qui volaient entre les cordages. Un peu comme je l'avais fait mais de façon bien plus "naturelle". Leurs trajectoires n'avaient pas besoin d'êtres prévues puisqu'elles les connaissaient déjà. Elles savaient comment atteindre un point précis du navire par les airs et c'était plus de l'instinct que du calcul. Il y avait aussi Relgan, la vigie aux yeux cernés. Il n'avait pas répondu à mes signes de tête. Je ne lui en voulais pas mais me demandais pourquoi.

En contre-bas, Lupen m'interpelle comme si il avait oublié. Je n'oubliais pas facilement pour ma part. Mais l'abstraction des choses, je savais faire. Je me saisis d'une corde et commençais à descendre, mes jambes glissant aux rythmes de mes mains qui ne se détachaient de la corde que le temps de la retrouver plus bas. J'aurais pu me laisser glisser le long du chanvre, ne me retenant que juste assez pour ne pas m'écraser au sol mais le frottement rapide du tissus contre ma peau et mes vêtements aurait simplement déchiré l'ensemble. J'aurais pût épargné mes mains en utilisant du chi mais j'en avais déjà utilisé une certaine quantité pour effacer la douleur et bondir dans les airs.

Je touche finalement le sol, non loin des trois Seigneurs Gris. J'avise un pan de tissus sur le sol. Ma cape. Je reste pensif un instant et lorsque le chi se dissipe de mes tatouages et que des brûlures commencent à me parcourir les avant-bras, je n'hésite plus. Je me saisis du vêtement et en sors un rouleau de bandage dégageant une odeur d'encens. Une poche intérieur bien utile pour moi qui avait trop souvent besoin de ces bandages pour apaiser ma douleur. Je prends le temps de faire quelque chose de correct et lorsque mes avant-bras sont tout deux devenus blanc à l'instar du tissus dont étaient fait mes bandages, je me tourne vers les fondateurs. Lupen avait oublié, de façon volontaire ou non, cela soulevait une interrogation. Se souviendrait-il de ce que je lui avais dit au sujet de mes rencontres ? Peut-être pas. Mieux valait me répéter pour rien que d'omettre cela.

- J'aurais effectivement quelque chose à vous dire. Cette ville à de forte chance d'être en proie à une guerre religieuse. Cela n'a rien d'étonnant étant donné les mœurs de ses habitants mais cela pourrait survenir d'ici quelques jours et si il doit y avoir le chaos ici, ce sera par le biais de cette guerre. Ma source est une seigneur Marchande qui répond au nom de Sérène Alymare. En même temps que je rencontrais cette femme, j'ai rencontré un Général qui m'a donné rendez-vous chez lui afin de parler. J'ignore de quoi mais après les révélations de la Seigneur Marchande, je me demande si lui-même ne trame pas quelque chose qui irait à l'encontre de Athe. Il y avait également un sage Buggïn, Esigûr Heisei-san. Si il voulait me revoir, je lui est dit de trouver le Souffle Gris, ce serait encore le meilleur moyen.

Je m'assois à la façon solennelle de Hù-Béï, assis sur ses jambes repliées sous soit. Les mains posées sur les genoux et le regard levé vers les trois hommes.

- J'aimerais que votre conseil me guide, on m'a investit d'une mission mais Lupen est mon capitaine et vous autre êtes de l'équipage, ce qui est mien est votre.

Je m'incline jusqu'à ce que ma tête touche le sol, les paumes à plat sur le plancher de bois. Un salut que l'on accorde généralement à un seigneur uniquement. Mais Lupen était seigneur de ce navire et même si je ne pouvais le ressentir pleinement encore, cet équipage était tel des frères et des sœurs. Quel respect accordes-tu aux autres si le plus grand des respects n'est pas accordé à ta famille ? J'espère pouvoir vraiment appliqué et ressentir cette philosophie dans l'avenir, pour l'instant je ne pouvais que faire de mon mieux.

Lentement les fondateurs se regardent, l’un après l’autre, échangeant dans un regard bien plus que qui conque ne pourrais le faire puis quelques mots se rajoutent, dans une langue inconnu que seul eux trois semblent comprendre, et alors que Ryu s’incline devant les maitres de sa famille les trois hommes le regardent à nouveau, et les trois sourient.

-˝La véritable question est de savoir comment nous allons en profité… Allons-nous espéré les aider en attendant qu’ils nous remarquent ? Ou allons nous faire autre chose tel que profiter des navires qui vont fuir le chaos qui se prépare ? Nous ne somme pas des gens réputé pour être bon avec autrui, toi comme moi, et je ne pense pas qu’aucun de nous quatre ne se soit engager sur l’honneur à soutenir cette population. Pourtant j’aime bien cette petite ville, c’est là que nous nous somme connu.
La bonne chose serait de savoir d’où viendra le Chaos pour pouvoir choisir car si c’est la ville qui se détruit d’elle-même il n’y a aucune chance pour que nous l’aidions en retirant quelque chose, tandis que si c’est un groupuscule … Un petit massacre nous fera du bien. Comprend tu ce que j’entends par là ?˝

Lupen ferme les yeux et tire sur sa longue pipe alors qu’une puissante odeur d’herbe brulante en ressort il sourit et c’est Krash qui continu :

-˝Sérène est très puissante dans cette ville elle a construit son empire à partir de rien et tient un système d’échange presque intra cité. C’est une des marchandes que nous n’embêtons jamais en pillant ses navires puisqu’elle n’en affrète que très peux. Tu a donc une allier puissante qui n’a rien à craindre de nous. Pour ce qui est de craindre, nous instaurerons un système de permanence plus poussé sur le navire au cas où des gens choisiraient de régler le souci avant. Nous aurons dans ce cas là de nombreuses choses à faire en mer, nous sommes des pirates avant tout ne l’oublions pas.˝

Puis Lupen sort une arme de son manteau, un long couteau de lancer et le donne à Ryu. Une arme constituée uniquement de métal sur laquelle est aussi gravé : Par l’Honneur, pour le Souffle… C’est un acier plutôt classique mais le couteau semble bien équilibré bien que le poids soit très légèrement sur l’avant.

-˝Cela te vas comme conseil ?˝

Spoiler:

J'allais finalement véritablement devenir un pirate. Par la pratique de la piraterie. Pour l'instant, j'étais second d'un navire, la piraterie m'étais inconnue. Bientôt, j'allais entrer dans ce monde où il me faudrait me tailler une réputation pour espérer survivre. De ce que je savais des pirates, c'était que la célébrité était l'une de leur force. Hors de question que je sois faible dans un domaine qui me touche de près ou de loin. Je me redresse et fixe un instant le couteau de lancer qui m'est proposé. Puis je le saisis par la lame, prenant garde de ne pas me couper dessus. Je me relève complètement mais prends une seconde pour glisser le couteau dans ma botte. Sans lanière de cuir j'aurais peine à le garder en place, aussi, je laissais la lame se glisser entre les couches de cuir. Ma bottes s'userait peut-être plus vite mais je n'en avais pas grand chose à faire.

Je me retrouvais debout devant les trois hommes qui avaient bâtit se navire. C'était un moment solennel. Du moins j'en avais l'impression.

- C'est un très bon conseil.

Mon poing gauche alla doucement à la rencontre de ma paume droite, doigts dressés vers le ciel et je m'inclinais. Le salut des Buggïns. Le salut entre maître et élève également. Je me détourne ensuite légèrement de ces trois hommes, mon regard se dirigeant vers la cité d'Atheïle. Il faudrait tirer profit du chaos si il survenait. Ma mission était de l'empêcher mais est-ce que cela nous obligerais à ne pas gagner quelque chose de tout ces voyages ? Le chaos débutera surement quoi que je fasse mais peut-être pourrais-je l'interrompre à temps ? C'est alors dans ce laps de temps que nous devrons être des pirates. Mais ces deux obligations semblaient difficiles à concilier. Pour Athéïle, contrairement à ce que j'aurais pu faire pour Déméria, le Souffle Gris passera avant. Si ces hérétiques devaient êtres frappés par les ténèbres alors qu'il en soit ainsi.

Torse nu, ne portant sur moi que mes armes, un pantalon, ma paire de botte et les quelques bijoux acquis jusqu'à présent, je me dressais devant l'immensité de cette cité avec l'impression que je devais l'affronter dans son entièreté mais aussi qu'elle m'accueillait en son sein. Une sensation étrange, d'autant plus qu'elle était mêlée à cette répulsion que m'inspirait les croyances de ce peuples. Comment concilier ma foi et mon devoir alors qu'ils semblaient si opposés ? En Déméria ce n'était pas un problème, la nécromancie étant une aberration aux yeux des kamis. Mais là je devais sauver l'abomination. Alors que le navire longeait le ponton, je rejoignis les marins afin de jeter les amarres avec eux que Klor et quelques retardataires fixèrent solidement.

Je m'approchais ensuite du bastingage. Qu'elle était cette silhouette qui me semblait familière sur le ponton ?

Invité

Esigûr regarda en direction du port. Il aurait voulu y aller tout de suite. Le samouraï l'attendait probablement. Non, il n'était sûrement pas encore arrivé. Mais le moine aurait tout de même pu rencontrer le capitaine. Lupen! C'était ce nom qu'il avait entendu. Mais pourquoi le prononcer avec autant de haine et de crainte? Et ces hommes avaient jeté un coup d'œil anxieux vers les quais. Bien évidemment, le Buggïn l'avait senti que cet Hù-Béïen était violent. Son envie de combat lorsqu'il parlait au général n'était pas passer inaperçue. Que son ami inspire la crainte était donc plausible. Il avait lui-même mis en garde Esigûr concernant le comportement étrange que pouvait avoir le capitaine. Comportement étrange voire inacceptable, d'ailleurs... "Difficile à accepter" étaient ses mots exacts. Tout cela était intrigant... pour ne pas dire inquiétant.

Il s'était demandé s'il valait mieux s'informer sur ce navire avant d'y aller, et après quelques minutes de réflexion, à peser le pour et le contre, il avait choisi d'aller voir par lui-même quel genre de personne c'était. Le Dragon en avait décidé autrement. Il était donc retourné en direction du centre. Pour quoi faire? Il n'en avait aucune idée. S'il arrivait au Dragon de lui parler clairement, c'était lors de son sommeil ou pendant qu'il méditait. En tous cas, c'était comme cela qu'Il avait fait jusqu'à présent. Le reste du temps, c'était plus une impulsion le poussant à faire quelque chose. Comme actuellement, alors qu'Il le dirigeait vers les Rues Marchandes. Esigûr regarda tout autour de lui. Il était bien en plein milieu de ces voies commerçantes. Quant au chemin emprunté pour venir, il n'en avait absolument aucune idée.

Sans réelles idées de ce qu'Il pouvait vouloir de lui, le moine déambulait dans les rues, écoutant les rumeurs qui se propageaient dans ces rues pleines de monde. Et le capitaine Lupen Z'en Rahar semblait être un des sujets de ces rumeurs. Bien qu'il y en ai de nombreux autres, notamment concernant les prêtres. Il avait même entendu un homme parler de "pirate", apparemment le capitaine d'un navire marchand, ce à quoi d'autres avaient répondu qu'un pirate ne s'aventurerait pas dans leur "beau port d'Athéïle". Il avait également entendu parler de loup; ainsi que de monstre venu aider les prêtres du Changement à attaquer leur cité et de "Hooligans".

Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il marchait. Et il avait probablement tourné en rond, et plus d'une fois. C'était le crépuscule, et pourtant, de nombreuses personnes étaient encore dans les rues. Il s'était adossé à un mur pour écouter une nouvelle rumeur. Un brigand Hù-Béïen aurait brisé le bras d'un honnête travailleur dans l'intention de lui voler sa bourse, et il aurait dégainé une espèce d'épée Hù-Béïenne pour attaquer d'autres passants. Sûrement un fou, qui d'autre s'attaquerait à quelqu'un de cette façon au milieu de la foule. Cela lui fit penser qu'il avait lui-même rendez-vous avec un Hù-Béïen et il décida d'aller voir lui-même à quoi ressemblait ce capitaine Lupen Z'en Rahar. Et apparemment, le Dragon ne s'y opposait pas cette fois ci. Regardant le ciel pour trouver le nord, il se dirigea vers le port.

S'approchant d'un marin qui s'apprêtait à remontait à bord de son navire, il l'interpela.
-Excusez-moi, monsieur. Pouvez-vous m'indiquer où est amarré le Souffle Gris?
Sans prêter attention au regard réprobateur de celui-ci, Esigûr le remercia avant de suivre la direction indiquée. De marin en marin, de regard haineux à méprisant, il finit par apprendre où avait été amarré le navire. Il était donc parti. Quelle importance? Après tout, Ryûseï lui avait donné rendez-vous ici, et il ne disait pas faire parti de l'équipage... Mais il était marin, cela se voyait à sa démarche. Et si ce Lupen était son capitaine, après ce qu'il avait entendu sur ce dernier, il n'était pas étonné que l'Hù-Béïen ne s'en soit pas vanté devant le général. Mais en même temps, c'était un Buggïn et un samouraï de surplus, et il ne pourrait manquer de venir le voir. Ou alors, sa situation était vraiment difficile. Le moine regarda vers le ponton que lui avait indiqué le dernier marin. Quelques hommes discutaient, assis sur le ponton, à côté d'un... un guerrier... quant à son humanité, la pénombre ne permettait pas d'en décider. Contournant le groupe, il s'assit sur le ponton à une vingtaine de mètres d'eux, son bâton posé devant lui, en tailleur, les mains croisées entre ses jambes, regardant fixement l'horizon sombre de la nuit, éclairée par un pâle lueur lunaire. Il attendait.

Quelques heures plus tard, il vit un bateau s'avancer vers le ponton. Le groupe de marins un peu plus loin faisait parti de l'équipage? Il se connaissaient en tous cas. Serait-ce? Levant les yeux vers le bastingage, il aperçut le samouraï qui le regardait. C'était bien le Souffle Gris qui était revenu. S'approchant de ce dernier, il s'inclina avant de s'adresser à lui.

-Maître Okurayami. Je vous prie de m'excuser d'être venu si tard à notre rendez-vous. Il me fallait réfléchir et en apprendre un peu plus sur cette cité et j'ai marché dans les rues marchandes jusqu'au crépuscule avant de venir ici.

Ryûseï était donc bien membre de l'équipage de ce navire. Cela ne l'étonnait pas vraiment. Mais à quoi pouvait bien ressembler ce capitaine dont il avait tant entendu parler aujourd'hui, et surtout qu'était-il?

Alors que l’arrivée vers le quai se faisait imminente le Lynx était rentré dans sa calle avec sa marche féline dont les pas imperceptible semblaient ne toucher le bois ou l’épousé à chaque instant comme un coussin de velours sous les pats d’un chat déjà agile. Il était temps pour lui de rejoindre la nuit car les lumières du port pouvaient lui fournir bien des douleurs qu’il n’avait plus envi de ressentir. Alors il s’enfonça dans l’obscurité de la calle et ne remontra le bout de son nez.

En haut tout le monde s’afférais alors que Klor surveillait d’un regard apeurant un jeune ermite qui avait décidé de s’assoir bien prêt. Il fit ceci durant tout l’amarrage décidant que ce n’était pas la peine de le tabasser pour ça bien que cela lui faisait grandement envi… Il aida donc les autres marins à faire la manœuvre depuis le bord mais il n’avait rien à apprendre au Tempête qui mena cela avec la plus grande grâce et la fluidité d’un navire de course… Non c’était un fait, le Souffle était tailler comme un grand navire de course, fin et puissant, une corvette dont le but était vraiment de pouvoir attraper tout bateau apparaissant dans son champs de visons : un navire pirate des plus performant et étonnamment chantant.

Alors que Ryu descendu pour rejoindre le sage s’apprêtait à lui répondre il y eut le bruit métallique caractéristique des lourdes bottes qui effleurent, avec la rage d’un ours gris sautant depuis des hauteurs inconnues vers celui qui essaye de s’attaquer à son fils, le pavé d’Athée qui pour sa part n’avait fait de mal à personne depuis que quelqu’un était malencontreusement venu s’explosé la tête sur lui. Mais était-ce vraiment ça faute ? Il avait juste été là au mauvaise endroit au mauvais moment et personne ne l’accusait de meurtre alors pourquoi le brusquer ainsi avec des bottes ferrés ?

Ce fut la grosse voix de Lupen qui mit fin aux plaintes du pavé incompris et pour le moins innocent, avant que Ryu ai le temps de répondre le vieil homme avait déjà commencé à parler :

-˝C’est ? Un type qui doit mourir dans l’instant où juste un ami ? Car ici c’est le port et un mort passera inaperçu tant qu’il est correctement camouflé … Or c’est un endroit parfait pour camouflé un joyeux cadavre d’un type qui nous attendais d’un pied un peux trop ferme à mon gout.˝

De ça voix on comprenait facilement que ces paroles n’était pas une menace, juste un fait des plus concret et avérer de nombreuses fois. Les yeux cachés sous sa capuche et le front dépassant la tête de Ryu, Lupen regardait le jeune homme. Un léger bouc blanc et gris filtrait sous les rayons de lunes et la lumière du port, il n’était pas aussi grand que Klor mais presque et quelque chose dans la lueur de ses yeux le rendait plus effrayant que le géant.

La silhouette lève les yeux vers moi et à ses paroles, à sa voix, je peux reconnaître Esigûr. Nous n'avions certes pas beaucoup eût l'occasion de parler mais c'était suffisant et puis peu de temps s'était écoulé, tout au plus une douzaine d'heures. Je m'apprêtais à descendre le rejoindre lorsque Lupen me devança. Il passa non loin de moi, sautant par-dessus le bastingage et craquelant une large zone de pavés grâce à la force de ses jambes et la résistance de ces bottes de fer. Puis il énonça ce qui arrivait à de nombreuse personne dans un port. A plus forte raison quand le port en question abritait des pirates. Mais cela me rappela quelque chose. Le Port de Hù-Béï, Q.G du Clan de la Mante était le plus vieux port du monde. Il existait depuis l'aube de l'humanité, à l'époque où Suménïa était le refuge des pirates qui pillaient Déméria et le territoire de peuplades barbares. Ce port était bien plus dangereux que celui de Athéïle, il avait réunit et réunissait les pires mercenaires, pirates et forbans qu'il ait été donné de voir en ce monde et en toutes les époques. Athéïle était trop jeune pour savoir ce que cela voulait dire. Pour Hù-Béï, cela avait signifié officialisé des pirates. C'était encore la meilleur façon de les contrôler. Aujourd'hui aussi il fallait contrôler un certains pirate, du moins éviter que ses instincts de loup ne s'éveillent et ne s'assouvissent sur Esigûr. Que ce Sage Buggïn soit exécuté et son corps jeté dans la baie me serait désagréable. C'était le premier que je rencontrais depuis des années déjà trop nombreuses à mon goût.

Je posais la main sur le bastingage et fit passer mes jambes dans le vide. Mes bottes claquèrent alors que j'atterrissais. Je saluais à la manière des Buggïns.

- Ne vous excusez pas Heisei-San, comme vous pouvez le voir, nous ne faisons que revenir de mer. Je tournais le regard vers LupenCet homme est Esigûr Heisei, Sage Buggïn et il est là à mon invitation. Je ne l'ai pas invité à son exécution.Mon ton était resté neutre, mon explication n'était qu'un constat. Je n'avais effectivement pas invité Esigûr pour qu'il se fasse tuer. Il était une des clefs qui me permettrait de fermer définitivement une des portes de ma culpabilité.

- Vous avez peut-être faim Esigûr ? Demandais-je avec un léger sourire. Moi-même, j'aurais bien avalé quelque chose avant de m'attaquer à une chose plus sérieuse mais l'avantage d'un vrai repas était qu'il permettait en même temps la discutions. Nous pourrions manger dans une auberge mais la meilleure nourriture dans les environs est surement celle de notre chef de cuisine.

Je n'avais mangé qu'une fois la cuisine de Nidia mais je n'avais pas eût à le regretter. Une bouchée de paradis en quelque sorte. Mais c'était depuis ce premier passage dans la salle à manger de l'équipage que j'avais remarqué une attention particulière que semblait me prêter la jeune femme. J'ignorais encore ce que cela voulait dire et pour l'heure je n'y pensais pas vraiment. Je me rappelais surtout de mon maître. De tout ce que j'avais fait à sa mort et ce que j'avais fait pour son âme. J'espérais que cela avait été conforme aux règles Buggïnes mais comment le savoir ? Il me fallait discuter de cela avec Esigûr pour en être certains. Après il faudrait également que nous parlions de ce général et du chaos avec Lupen. Le chaos avait déjà été abordé mais le sujet était vaste et une véritable discutions pourrait être utile.

Invité

Sa réponse était arrivé. Un peu trop vite et proche au goût de l'ermite d'ailleurs. Il avait à peine eu le temps de le voir s'approcher du bastingage que le capitaine était déjà passé de l'autre côté et s'approchait à grande vitesse du sol, apparemment trop beau pour qu'il le laisse intact. Avant que ce dernier n'ai atteint les pavés, Esigûr recula d'un pas, s'éloignant de l'homme aux bottes ferrées et de son navire. Pas un grand pas, mais juste assez pour avoir le temps d'interposer son bâton entre lui et l'inquiétant personnage au moindre geste hostile de celui-ci. Ses paroles lui apprirent que cette précaution n'était pas superflue.

*Un homme capable de tuer juste pour le plaisir. Et qui ne s'en est pas privé. Et ce qu'il vient de dire, il semble que c'est un acte qu'il a déjà commis. A vrai dire, ça semble presque normal pour lui. Non, c'est un acte qui lui paraît parfaitement naturel. Ce capitaine marchand avait raison. Un pirate. Quant aux autres rumeurs, ça ne m'étonnerait qu'à moitié.*

Esigûr se détendit un peu quand le samouraï descendit à son tour du bateau. Lui, au moins, ne voulait pas sa mort. Même si celle-ci lui paraîtrait aussi naturelle qu'au capitaine. Alors que Ryûseï lui demandait, il se rendit compte qu'il avait faim. Ou tout du moins son corps avait faim, car la violence incompréhensible de ces hommes lui coupait l'appétit. Au moins il savait vers quelle réflexion serait orienté sa prochaine méditation. Mais serait-il à même de comprendre cela s'en connaître l'histoire de ces gens? Sûrement pas. S'il voulait les comprendre et les aider, il faudrait d'abord qu'il apprenne à les connaître. Mais voulaient-ils être aidés? Avaient-ils seulement conscience de l'horreur de leurs actes? Bien qu'il n'ai jamais été témoin de ces actes en question, il savait qu'ils avaient déjà tuer de nombreuses fois, voire commis des massacres. S'ils étaient vraiment pirates, il ne pouvait en être autrement. Malgré ses efforts pour rester impassible, un frisson le parcouru à cette pensée et il retins un haut-le-cœur; s'il voulait côtoyer ces gens, il allait devoir s'y habituer. Surtout qu'il ferait mieux d'éviter de montrer des signes de faiblesse ou de peur. Tentant de reprendre un visage serein, même si la tension s'y voyait encore, il remercia l'obscurité, qui avait probablement caché une partie de sa terreur. Après s'être calmé suffisamment pour pouvoir contrôlé sa voix, il répondit au pirate Hù-Béïen.

-Je vous remercie de votre proposition, cela fait une journée que je n'ai pas mangé, et mon estomac commence à réclamer son dû. Quant à la cuisine, cela fait des années que je n'ai eu que la mienne et je n'en apprécierait que plus celle d'une vraie cuisinière.

Se tournant vers le capitaine, il s'inclina devant lui avant de reprendre.

-Capitaine Lupen Z'en Rahar, je suis honoré de vous rencontrer. J'espère que ma présence ne vous dérange pas; si tel est le cas, je me retirerais.

Il commençait à se douter que si sa présence gênait vraiment le capitaine, il aurait peu de chance de réussir à s'en aller. Mais il n'avait pas le choix, malgré la répulsion qu'il éprouvait en sentant la violence de ces êtres, il devait continuer, Il le voulait.

Le pavé avait hurlé bruyamment son mécontentement et sa douleur lors de l’arrivé du vieil homme dont la densité semblait anormal et même en prenant en considération les bottes ferrer. Comment faire souffrir autant d’innocent pavé qui n’avais rien demandé si ce n’est un peux de sang pour se nourrir et rougir de plaisir en paix ? Alors que son second lui demandait de le laisser en vie les yeux d’un bleu profond de Lupen semblaient bien trop serrer pour pouvoir abrité toute sa folie qui semblaient vouloir sortir pour rependre elle aussi un peux de sang et contenter quelques pavé dans son sillage. Puis comme si de rien n’était il se redresse quittant ainsi sa position de combat pour une posture plus normal … Si l’on pouvait encore avoir une posture normal au milieu de pavé criant le martyr et hurlant à l’assassin à leur voisins qui avait beaucoup de mal à faire passer le mot. Enfin pour ceux qui ne parlais pas caillou parce que ceux qui savait retraduire les paroles des cailloux devait en prendre plein les oreilles ! Mais qu’importe, le regard des quelques personnes aux alentours se portait plutôt sur le vieux loup de mer ou sur les ruelles qui permettait de partir très vite… Quant aux oreilles elle ne demandait que de ne rien entendre pour ne pas avoir à finir en collier au coup d’on ne sais qu’elle traqueur de silence.

-˝Gripper les gas, je ne vais pas vous pourchasser. Si il fait une connerie il ne sortira pas vivant de toute façon. Nidia à du faire de la soupe à l’oignon et au lard, à l’odeur … Mais il semble qu’il y ai aussi de la terrine de saumon et …˝

Quelques secondes il met le nez en l’air et semble réfléchir :

-˝Et un excellent rôti … Quelques herbes, une sauce avec des algues … De l’agneau le rôti … Bien Nidia ça dépenser sa paye pour acheter de la nourriture pour tout le monde … On ne va pas lui en vouloir, surtout qu’elle fait des gâteau en plus de ça … Par contre elle chante tellement faux qu’on croirait presque qu’elle est amoureuse …˝

Puis le vieux loup ce dirige vers l’avant du bateau et commence à inspecter la coque de son navire avec un œil avertie…

Dans la calle, rien de ce qu’avait dit Lupen n’était faux : Ni pour le faite que la demoiselle chantait faux, ni pour l’histoire des magnifiques odeurs, ni même pour les quelques gâteau devant lesquelles Johan bavait au sens premier du terme en regardant le four et en faisant rire la cuisinière qui n’ayant pas l’intention de faire des bateau à la bave de paysans le poussait dehors avec une puissante réussite si l’on considérait l’opposition des deux masses.

L’ambiance joyeuse du Souffle était présente.

Spoiler:

Les paroles de Lupen me firent légèrement grimacer. Mais j'avais bon espoir que la pénombre de le dissimulerai. Non pas que le fait que Nidia puisse entretenir des sentiment amoureux pour moi m'inspire un sentiment malveillant envers la cuisinière mais plutôt que je ne savais pas vraiment quoi en faire. Je ne le connaissais pas vraiment en tant que personne et n'éprouvait aucun désir pour elle. Je n'avais aucun doute qu'elle fût fort aimable mais je ne me voyais pas entretenir de relation amoureuse, avec qui que ce soit d'ailleurs. Cela changerait peut-être dans l'avenir si le monde parvenait à sortir un peu des ténèbres. Cependant, le menu annoncer par Lupen et son odorat très développé malgré qu'il ait recouvré son aspect humain me mit l'eau à la bouche. Moi qui sentait déjà mon ventre entaillé par la faim avais à présent la sensation de ne pas avoir mangé depuis près de deux jours.

Je me tournais vers Esigûr et d'un signe de tête l'invitais à me suivre. Pourquoi parler alors que de simples gestes suffisent ? Je me dirigeais alors vers la planche de bois qui permettait l'accès au bateau pour les personnes a peu près normale qui contrairement à plusieurs personnes présente sur ce ponton, ne pouvait pas sauter directement sur le pont par divers moyens. Une fois en haut, je tournais juste le regard afin d'être certains que le Sage Buggïn ne me perdait pas de vue, puis je m'enfonçais dans les profondeurs de la cale. Là, même si il me perdait de vue, les odeurs et la voix pour le moins dissonante de Nidia le guideraient aussi bien que moi. J'entrais dans la salle à manger, directement reliée à la cuisine et fit un signe de tête à la cuisinière avant de saluer Johan d'un signe de main.

- Bonsoir à vous deux. Je vous présente Esigûr Heisei, un sage Buggïn. Esigûr, je vous présente Nidia, notre cuisinière en chef. Je vous présente également Johan, l'un des marins du Souffle Gris.

Je désignais tour à tour la cuisinière et le marin à l'accent campagnard.

- Nidia, mon ami et moi-même avons le ventre creux depuis quelques temps, pouvons nous profiter des biens-fait de ta cuisine dès à présent ?

A l'odeur alléchante, je me disais que c'était fort probable mais puisqu'elle n'avait eût de cesse d'empêcher Johan d'entrer en cuisine, il était possible que ce ne soit pas le cas. Pour l'instant, nous n'étions que quatre mais bientôt, tout un quart du navire serait là. Peut-être Esigûr souhaiterait manger sur le pont. J'aurais préféré pour ma part, la promiscuité de la petite pièce, malgré sa convivialité, me plaisait bien moins que l'air encore chaud d'une nuit d'été. Et je n'avais pas vraiment envie de parler de mon maître là où tous pourraient l'entendre.

La cuisine, toute sa maison, son domaine à elle où ce bougre de Johan avait décidé de laisser trainer sa langue partout comme pour passer la serpillère. C’est vrai quoi elle avait juste fait des gâteau en pensant que le nouveau en voudrais, ce n’était pas si exceptionnelle que cela, et puis être en Athée était une occasion merveilleuse pour chercher des met un peux rare, de quoi ce faire plaisir en cuisine, alors ça sentait bon : Oui. Il y avait une odeur d’épice : Encore oui. Il y avait cette merveilleuse odeur de truc sucrée : Bien sure ! Mais de là à bavé partout comme Johan le faisait il y avait un monde non ? Bon ça la faisait rire parce qu’il en fallait peu pour donné le sourire à cette petite demoiselle et puis elle s’amusait bien mais c’est en voyant descendre le second dans la cuisine qu’elle fit son plus beau sourire.

La question qui vint de suite était en direction de Johan qui avait mit un temps d’arrêt, avait regarder les deux hommes, le second, la cuisinière, le second, encore elle … Puis il avait exploser de rire en se roulant par terre comme si il se moquait d’elle ! Ne comprenant rien elle lui avait donné un coup de pied dans les cotes, ce qui avait encore augmenté son hilarité, puis était allé chercher deux énormes bolées de soupe qu’elle avait tendu aux hommes avec sur le même plateau, en plus des couvert du pain et des tranches de lard quelques gâteaux bien chaud. Elle n’avait pas dit un mot mais son regard en disait bien long en se posant sur Ryu et en ignorant avec grâce l’homme qui l’accompagnait… Tout ça pour le plus grand plaisir du campagnard qui n’arrivait plus à s’arrêter.

Tortue sur le dos l’homme lourd comme un nain en avait la larme à l’œil, décidément ce second avait bien de la réserve. Il finit par s’arrêter alors que les autres devait déjà être à l’étage lorsque Nidia sortie une seconde fournée de gâteaux en embaumant tout le bateau dans une fine odeur de sablé aux épices… Le ventre est toujours plus fort !

Spoiler:

Invité

Les paroles du capitaine confirmaient ses pensées, s'il causait un problème ou que sa présence dérangeait le pirate, son seul moyen de s'en aller serait de se battre. Et cela lui laissait vraiment peu de chance contre tout un équipage. Mais au moins, il avait abandonné l'idée de le tuer immédiatement, c'était déjà une bonne chose.

*Il connaît déjà le menu que prépare... A l'odeur? Il a dû le sentir quand il était sur... Il essaie de sentir les odeurs provenant de la cuisine du navire alors que l'odeur du port est si forte? Un loup! Certains disent que c'est un loup! Il serait vraiment lycanthrope? C'est en tous cas une explication à cet odorat surdéveloppé...*

Voyant Ryûseï lui faire signe de le suivre, Esigûr s'inclina une nouvelle fois devant l'homme-loup avant de monter sur le navire à la suite du samouraï. Descendant dans la cale, les odeurs de cuisine l'assaillirent. Depuis combien de temps n'avait-il pas senti de telles odeurs? La dernière fois, c'était à Déméria. Et ça commençait à faire un sacré paquet de temps. Arrivant à la cuisine, après que Ryûseï l'ai présenté, il s'inclina tour à tour en direction de la cuisinière puis du marin et s'apprêtait à s'adresser à eux. Il se ravisa en voyant qu'aucun des deux ne faisait vraiment attention à lui. Nidia n'ayant d'yeux que pour le samouraï tandis que le marin s'esclaffait tout en se roulant par terre. Il remercia la cuisinière d'un signe de tête pendant qu'elle leur tendait leur repas. Elle ne le vit certainement pas mais s'il avait parlé, elle ne l'aurait sûrement pas plus remarqué. Il se tourna alors vers l'Hù-Béïen.

-Où voulez-vous que nous allions manger, Ryuseï?

Où qu'il veuille aller, cela importait peu au moine; tant qu'il pouvait discuter tranquillement...

J'inclinais légèrement la tête pour remercier silencieusement Nidia alors que mes mains se saisissaient doucement du plateau chargé de la délicieuse nourriture. Je n'avais pas répondu à son sourire. Que répondre de toute façon ? Un sourire gêné ? Que je le sois ou pas, ce n'était pas mon genre et je ne voulais pas lui laisser espérer quelque chose qui ne se produirait probablement pas. Me détournant, je passais ensuite un pied au-dessus du marin fermier qui se roulaient sur le sol, ne pouvant contenir un fou rire que j'avais grand peine à comprendre. Riait-il pour se sourire ou bien ce qu'il avait crû voir dans les yeux de la cuisinière ? Peu m'importais en vérité. Je n'avais qu'une idée en tête, parler de mon maître à Esigûr. Mon second pied passe par-dessus Johan qui s'est arrêté de rouler pour frapper le sol avec force alors que ses rires reprennent en force quand il parvient à prendre une profonde inspiration.

- Suivez-moi Heisei-San. Si ce rire venait à vexer la maîtresse des lieux, je préfère me trouver sur le pont supérieur lorsque cela se passera.
Je guidais à nouveau Esigûr à travers les entrailles du Souffle Gris, suivant les escaliers parfois descendus par un autre des membres d'équipage que je saluais systématiquement d'un signe de tête. Qu'importe que mes cervicales commençaient à se faire douloureuse lorsque nous débouchâmes à l'air encore chaud de cette nuit d'été mais néanmoins plus frais que l'intérieur des cuisines. Je gagnais ensuite le pont supérieur où un autre marin assurait son quart de travail. A cause de la pénombre, j'ignorais qui s'était mais déposait le plateau à la droite du pont supérieur et partit déposer un morceau de pain couvert d'une tranche de lard non loin du gaillard. Qui qu'il soit, la cuisine était prête depuis peu sur le navire et a moins qu'il n'est dépensé son solde pour un repas dans le port, il être d'humeur à manger un morceau. J'adressais un signe de tête à cette ombre et retournais ensuite à Esigûr. Je m'asseyais en tailleur d'un côté du plateau, le bastingage sur ma gauche et invitait à le Sage Buggïn à s'assoir.

- Mangez à votre faim et profitez de cette nourriture chaude. Car j'ai la sensation que bientôt la faim devra devenir l'amie de tous et la nourriture chaude une denrée rare.

J'attendis que Esigûr entame son repas pour commencer le mien. Me saisissant du bol de soupe presque brûlante, je lui accordais un souffle pour vainement tenter de la refroidir puis portait le récipient à mes lèvres. La soupe était effectivement délicieuse, comme le laissaient présager les odeurs. Mais je n'étais peut-être pas le plus d'humeur à apprécier une soupe à l'oignon et au lard. Ni même tout autre nourriture. Mais je savais qu'il me fallait me nourrir et que je ne pourrais jamais me faire pardonner en me laissant mourir de faim. Une fois vide, je déposais le bol. La chaleur ne m'avait pas incommodée plus que cela. En Hù-Béï, il était de tradition de servir la nourriture brûlante, aussi j'y étais habitué. Et malgré mon humeur, je laissais un soupir s'échapper. Il était apaisant de sentir le vide de son estomac comblé.

Mais oubliant bien vite cette sensation agréable, je me concentrais à nouveau sur mon objectif. J'attendis que Esigûr puisse avaler une dernière bouchée puis commençais à parler.

- Heisei-san, vous l'aviez peut-être vu ou ressentit au moment de notre rencontre, j'ai reçu les enseignements d'un maître Buggïn. Il est mort de la main des soldats de l'Empereur, emportant ses assassins dans l'au-delà et je n'ai rien pût faire pour le sauver. La seule chose dont j'ai été capable, est d'amener mon maître au Ming-Chè, le fleuve sacré de Hù-Béï afin que les Kamis puissent prendre soin de son âme et de son corps. J'ai laissé son corps dans l'état où il avait été tué à l'exception que j'avais nettoyé son corps du sang et de la terre et lui ait prit cet anneau.

Je portais la main à mon oreille droite et défit l'attache qui retenait l'anneau au cartilage de mon appareil auditif. Je présentais alors l'objet, un simple anneau d'acier polie et gravé de mots en ancien Hù-Béï , le langage souvent utilisés par les Buggïns et que je n'avais pas eût la chance d'apprendre. De toute manière, les caractères avaient été à demi effacés par le temps et seraient illisibles quoi qu'il arrive.

- Je voulais savoir si j'avais honoré comme un Buggïn l'aurait fait, la mémoire de mon maître.

Ma voix était froide et profonde. Peut-être pour dissimulée l'angoisse qui grandissait en moi. Mais cette angoisse restait visible, peut-être par le fait que je n'avais de cesse de porter ma main gauche sur mon bras droit, à l'emplacement de mon tatouage qui faisait mine de redevenir douloureux, à peine un picotement.

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