L'Origine et le Changement
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 Eaux Troubles

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Hashimoto Tokiwa
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Hashimoto Tokiwa


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MessageSujet: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeJeu 14 Avr - 11:49


C'est une époque trouble disent les anciens, quand la rouille se dépose sur l'acier. C'est la marque de la décrépitude. C'est le signe du crépuscule.

Mais plus pragmatiquement, c'est surtout l'effet de la pluie.

"Œil, oreille,
Mots mouillés dont la secrète
Sensibilité
A pour centre
Une goutte d'eau."


Les montures hésitent sur les ornières, l'eau alourdit le moindre vêtement, ruisselle sur les plaques vernies et trempe les selles.
Cheveux ruisselants, tête baissée, goutte au menton, je rumine des pensées gorgées comme un fruit trop mûr. Les flocs spongieux des sabots qui s'embourbent confèrent à notre progression des allures marécageuses. Et dans le fond je redoute que notre mission soit également vouée à piétiner.

La route principale qui relie la Cité du Lion au manoir Hashimoto était un vrai bourbier. A tel point qu'au niveau du petit village de Ikko, nous avons dû bifurquer, la piste n'était plus praticable.
Et nous voilà dans ce sous-bois tapissé de rares feuilles mortes à grogner lorsque l'eau s'insinue sous nos armures. Moi moins que les autres bien sûr. Je m'efforce d'être un peu plus droite, un peu moins nichée entre mes épaules même si cette posture implique plus de surprises humides dans le cou.

Mais ces considérations importent peu.
Je suis inquiète. Il fera nuit dans quelques heures et rien ne me laisse présager que nous aurons atteint notre destination à temps. Ce genre de perspective en ligne de fuite ne fait rien pour améliorer mon humeur et lorsqu'un homme réclame une halte, je refuse sèchement. Nous devons avancer.

Plus loin à l'ouest des choses étranges se passent autour du village de Hi-Jal. Une communauté agricole jusqu'ici sans histoire. Je ne comprends pas. Mais puisqu'aucun des édiles que j'ai envoyé là bas n'en est revenu, je suis déterminée à prendre les choses en main.

Mes épaules basculent à droite lorsque ma monture fait un écart pour éviter une flaque trop profonde. Je me repositionne sur la selle glissante et manque de perdre un étrier. Tout est si instable en ce moment…
Machinalement, ma main se rassure au contact des linges trempés qui enrubannent mon sabre.

Puis d'un bref coup d'œil circulaire, je fais l'état de mes troupes. Cinq cavaliers fatigués mais rompus au service. A ma droite, l'enseigne brandit notre bannière qui pour le moment, pend piteusement sur sa hampe.
Le lion encerclé de deux arcs brisés et en dessous, dans un petit cartouche rond, une grue. Les attributs du clan et de ma maison. Mais pour le moment… on ne voit rien de tout ça, le fier emblème ressemble à un torchon de paysanne.

Je serre les dents et claque les rênes pour accélérer. J'en ai marre !
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeJeu 14 Avr - 19:47

Dans la plus grande partie du pays, le soleil brillait. Mais il s'avérait que les kamis n'étaient pas avec la famille Hashimoto aujourd'hui. Ou en tout cas, ceux de l'eau étaient un peu trop présents. En fait, si cela n'avait été de la nuit approchante, il aurait suffit de monter dans les hauteurs de la Cité du Lion pour apercevoir le soleil briller au lointain horizon. Mais ce n'était pas la direction de Tokiwa et de sa petite troupe de cavaliers. Non, l'objectif entamé en début de journée était Hi-Jal. Un petit village où on avait reporté des évènements suspects, sans beaucoup plus de précision. L'endroit était sous la juridiction de la famille Hashimoto, ce qui avait valût l'envoie d'édiles pour enquêter seulement, personne n'était revenu. Mais les raisons pouvaient être multiples. Embuscades de bandits, accidents, cela n'avait pas forcément quelque chose à voir avec Hi-Jal. Donc dans un raisonnement logique, prendre avec soit quelques hommes semblait être une bonne initiative. Si il s'agissait d'une petite bande isolée, avec l'aide éventuelle des gardes de Hi-Jal, cela devrait suffire. Cela serait un autre problème si il s'agissait d'un groupe plus importants ou pires, de ronins. Ces Samouraïs sans maître et donc sans honneur étaient rompu à la guerre et à l'art du sabre bien que leurs équipements puissent être d'une moindre qualité, il s'agissait donc généralement d'adversaires redoutables bien que indignes de voir une lame de katana dégainée à leur encontre.

Et alors que la jeune chef de la famille Hashimoto désespérait d'atteindre son but avant la nuit, la lumière jaune d'un feu s'alluma quelque part le long du chemin à une distance d'une centaine de mètre. La pluie et l'obscurité approchant ne permettaient pas de distinguer de ce dont il s'agissait à une telle distance mais à mesure que la troupe s'approchait, il serait de plus en plus aisé de remarquer qu'il s'agissait d'une demeure de bonne taille, dotée d'une étable et d'une écurie. Les murs extérieurs étaient constitués d'un bois rouge poncé et verni tandis que la pluie alimentait tout un circuit aquatique de part et d'autre du petit chemin de dalle en ardoise qui reliait la porte de la maisonnée à la route. Probablement celle d'un notable de la ville qui devait se servir des terres alentours pour faire paître un petit troupeau.

La nuit approchait et la pluie n'aiderait pas à supporter le froid encore bien présent pendant la nuit en ce milieu de printemps. Il pourrait être de bon ton d'avoir un toit au-dessus de la tête et un abri pour les chevaux. Si elle décidait de frapper à la porte de la demeure, une voix demanderait de l'autre côté de la porte qui était là et ce qu'ils souhaitaient.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeJeu 14 Avr - 21:11


L'obscurité montant plus rapidement à travers les arbres, c'est presque instinctivement que nous nous dirigeons vers le domaine niché en lisière de la forêt.
Sans attendre, j'engage mon cheval sur le pas de dalles et mes hommes mettent pied à terre devant l'entrée. A part le dégouttement de la pluie, tout semble calme. Je saute au bas de ma monture à mon tour dans un grand splotch boueux.
Me redressant dans un grincement de mauvais augure quand à mon armure, je rehausse la visière de mon casque d'apparat d'un coup de pouce et fait signe à l'enseigne Chuemon de me flanquer.

Sous cette averse diluvienne, je me sens encore plus petite, mais ça ne m'empêche pas de serrer les lèvres et de papillonner des paupières alors que je frappe à la lourde trois coups robustes et fermes.

Je perçois un grattement, l'hésitation d'une main sur le loquet et quelques soupirs furtifs derrière la porte. Puis une voix filtrée par l'épaisseur de bois :

- Holà qui s'amène dans le noir comme ça ? Des rôdeurs ? Qu'est ce que vous voulez ?!

Instillant tout ce qu'il peut y avoir de noble et de menaçant dans mon attitude (et bombant ce que je peux comme poitrine), je pose un poing fermé contre ma hanche et enserre la poignée de mon katana de l'autre. Je suis prête. Je hoche la tête, Chuemon s'éclaircit la gorge :

- Dame Hashimoto Tokiwa requiert le gîte en ta demeure pour cette nuit paysan ! Ouvre cette porte !

Une rafale de vent choisit ce moment pour m'envoyer une mèche dans la figure. Je ne bouge pas. Je toise cette porte avec morgue, me réjouissant par avance de me mettre au sec et pestant contre cette pluie qui empêche mon équipage d'être reconnaissable de loin.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeSam 16 Avr - 13:29

On hésite derrière la porte. On piétine. Qu'est-ce qui prouve que c'était bien la jeune chef de la famille Hashimoto ? Mais on ne pouvait pas se permettre de remettre sa parole en doute si c'était réellement elle. Finalement une porte s'ouvre, comme d'elle-même puisque la seule personne qui se trouve derrière est un homme d'une petite trentaine d'années tenant un Sasumata et le tenant en direction de la porte. Ce qui l'amenait à une distance de presque trois mètres, le manche de cette arme en mesurant déjà près de deux. Le Sasumata était une arme originellement créée par des paysans pour se défendre des brigands et autres personnages qui pourraient leur vouloir du mal. C'était une arme d'avantage conçue pour capturer l'adversaire que dans le but réel de tuer. Ceci étant dit, le système de capture était basé sur un écueil d'acier en U, pouvant contenir une personne à hauteur de taille, et les rebords en était souvent tranchant, ce qui pouvait en faire une arme létale dans de nombreux cas. Mais de nos jours, ces armes était d'avantages utilisées par les gardes des grandes villes du pays, n'ayant pas le droit à l'utilisation du sabre et cette technique offrant l'avantage de pouvoir tuer ou capturer à loisir.

Le paysans ou du moins l'homme qui l'utilisait, bien que visiblement apeuré, avait l'air de savoir s'en servir. Sa prise était assurée, la garde correcte et son regard plongé droit dans celui de Tokiwa. Jusqu'à ce qu'il réalise, à l'emblème pendant aux côtés de la jeune samouraï, qu'il s'agissait bien d'Hashimoto Tokiwa. Il se positionna aussitôt à genoux , posant son arme devant lui et s'inclina jusqu'à ce que son front touche le sol.


- Je suis sincèrement désolé Hashimoto-Dono. Les kamis savent que les temps ne sont pas faciles par ici.

Non l'homme n'était pas un paysans, il s'exprimait clairement sans l'accent de l'homme du peuple, avait les moyens de s'offrir une arme en bon acier et ces vêtements étaient apparemment d'une bonne qualité d'après ce que pourrait en juger la jeune femme. Ou en tout cas ce n'était pas un simple paysans. Il était peut-être même propriétaire de son propre arpent de terre, surement alloué il y à de ça quelques décennies par le père de Tokiwa ou un autre des chef de Famille qui régissaient cette région au nom du Clan du Lion, de l'Empereur et des Kamis. Mais de façon plus pragmatique, maintenant que la porte était ouverte, la chaleur d'un feu de bois et l'odeur de riz entrain de cuire et d'un thé parvenait jusqu'à Tokiwa et ses hommes. Le propriétaire de la maison, toujours le front au sol, n'avait pas l'air décider d'en bouger avant d'être certains que la samouraï épargnerait sa vie pour l'affront commis.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMar 19 Avr - 9:33

Je manque une respiration lorsqu'en lieu et place d'un interlocuteur valable, je me retrouve directement confrontée au double fer d'un sasumata ! Les cornes de bœuf dirigées directement contre moi me mettent immédiatement sur la défensive.

Je perçois l'indignation de Chuemon qui se raidit mais comme je ne remue pas un muscle, il ne bouge pas non plus. A vrai dire, je suis trop saisie de stupeur. Evidemment, pourrais-je penser, le simple fait que l'on dirige une arme contre moi suffit à signer l'arrêt de mort de l'inconscient. Mais je suis d'avantage préoccupée par la situation : qu'est ce qui peut pousser mes gens à autant de méfiance ? Sur les terres dont j'ai la charge, c'est mon honneur et mon devoir qui sont en cause lorsque quelqu'un se sent assez menacé pour darder de la pique sous le nez de ses visiteurs avant d'en juger le statu.

Je serre les dents, contrariée. A l'affût, mon porte-étendard identifie sans doute cette simple crispation comme un assentiment car il dégaine immédiatement son sabre et le pointe à l'horizontale au dessus de la nuque de l'homme prosterné devant mes sandales.

Mais je baisse la tête et d'un déni rapide, l'enjoins à détourner sa lame. Evidemment, il s'en étonne et je lui retourne un regard étincelant.

- Chuemon, c'est à moi qu'il revient de régler cette affaire. Voudrais-tu t'arroger mes prérogatives ?!

Le bushi se recule, silencieux de confusion. Je reste là, sous l'averse, à me demander quelle serait la réaction de mon père. Qu'importe !
Je baisse les yeux sur l'hôte de ces lieux. Ses vêtements sont de bonne facture, sa coupe de cheveux témoigne d'un certain statut… Je n'ai donc pas affaire à un vulgaire paysan comme je le pensais en abordant le domaine. Ceci demande une approche plus mesurée qu'un coup de sabre. Je secoue les épaules, faisant crisser les pièces de mon armure. Un bain. Un bon bain chaud. Voilà le genre d'approche que je préfèrerais.

Je me racle la gorge et ma voix fluette contraste encore une fois sur le mordant de mes paroles :

- Les kamis en savent bien plus long que nous sur le temps mais ils ne sont pas responsables de nos erreurs. Mais relève toi Ryōmin, je ne vais pas te punir car ici, les fautes sont partagées. Si je suis ici, c'est justement pour réparer ce qui doit l'être.

Je ne pense pas me tromper. Cet homme est un dignitaire, un citoyen élevé et par conséquent, un Ryōmin. Il doit sans doute posséder des informations qui m'intéressent et m'aliéner sa terreur ou sa rancœur en le châtiant sur le seuil de sa porte ne fera pas avancer les choses.

Maintenant, si dans les minutes qui suivent il ne rassemble pas assez de jugeote pour que je puisse quitter la flaque humide où je croupis lentement, je crois que je vais laisser Chuemon m'ouvrir la voie vers cette prometteuse odeur de thé.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMer 20 Avr - 16:18

Au moment où Chuemon dégaine sa lame dans le sifflement caractéristique quoi que cette fois humide, du katana qui glisse le long de sa gaine, l'homme, toujours front au sol, se raidit et tremble visiblement mais reste au sol dans cette position de soumission totale. Toujours est-il qu'il se détend légèrement lorsque la lame est rengainée et que Tokiwa lui demande de se relever. Lentement, il se repositionne à genoux avant de s'incliner à nouveau.

- Je vous remercie infiniment Hashimoto-Sama de votre générosité et de votre sagesse. Il se releva une nouvelle fois, un peu plus rapidement, se repositionnant rapidement et se positionnant à droite du petit vestibule, indiquant l'intérieur de sa maison, comme le devrait faire un hôte accueillant. Soyez la bienvenue dans le foyer des Takae, installez vous, mon épouse à préparé du thé. Je vais m'occuper de vos montures.

L'homme, se saisit d'un manteau de toile huilée pour le rendre imperméable, d'un chapeau de paille couvert d'un tissus imperméable qu'il revêtit et d'une lanterne à capote pendue sur le mur. Durant ce laps de temps, une femme, d'environs cinq ou six ans la puinée de l'homme qui les avait accueillit, apparût au bout du vestibule. Elle portait un kimono simple mais plutôt confortable. Une tenue tout à fait adaptée lorsque l'on était le soir chez soit et que l'on attendait pas vraiment la visite de la chef de famille de samouraï en charge de la région. Elle s'inclina bien bas avec un sourire intimidé. Elle portait des marques évidentes d'angoisse. Ses mains tremblaient encore et des cernes creusée bien que habillement dissimulée par un maquillage léger, indiquait un sommeil fuyant.

L'homme sortit sous la pluie, attendant que Chuemon accepte de lui céder les rennes de la monture et se trempant sous la pluie tandis que cette femme, qui était son épouse selon toute vraisemblance invitait la jeune chef de la famille Hashimoto à rentrer.

- C'est un honneur de vous recevoir Hashimoto-Sama. Je vais vous apporter de quoi vous sécher. Puis-je également vous apporter un bol de riz et une tasse de thé Hashimoto-Sama ?

Se détachant au coin de la porte le visage d'un petit garçon vînt se coller contre le genoux de sa mère en observant les samouraïs dans leurs grandes armures trempée et cliquetantes. Dans le vestibule, il y aurait assez de place grâce à quelques placards latéraux, de ranger les pièces d'armures les plus encombrantes et dont pourraient ce passer les hommes de Tokiwa. Le salon dans lequel elle et ses hommes étaient invité suffirait à peine en présence de leurs hôtes mais selon l'étiquette, ces derniers n'avaient même pas à se trouver dans la même pièce si Tokiwa ne le souhaitait pas et si il pouvait être fait autrement. Au centre de la pièce, une cheminée circulaire chauffait une récipient d'eau fumante dans laquelle baignait les feuilles de thé, quelques tasses étant disposées à proximité pour être déjà chaude avant que le thé n'y soit servit.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMer 20 Avr - 17:33

Spoiler:

La réplique est de bon aloi et si elle ne change rien à mes projets, elle contribue en tout cas à tranquilliser les sang-chauds qui m'accompagnent. D'un signe, j'ordonne aux hommes de laisser leurs montures aux soins du dénommé Takae.
Obéissant alors à une partie obscure du code d'honneur, je fais passer la lanière du katana ancestral par-dessus mon casque et attrape directement le fourreau à la main. Les femmes, même samouraïs, n'entrent pas dans un intérieur avec une lame longue au côté.

Puis, d'un simple hochement de tête à l'adresse de Takae, j'entre d'un pas dont je réfrène difficilement l'impatience pour aller détremper le sol du vestibule. Juste après, il y a un plancher qui donne sur une pièce plus confortable d'où viennent les effluves prometteurs. A n'en point douter… l'endroit où mon estomac à envie de se trouver. Mes muscles eux, réclament un autre genre de repos. Quand à mon esprit, il verrouille toutes ces inepties pour tirer la quintessence de ce que le clan du Lion se doit de produire comme noblesse.

Alors je ne réponds pas immédiatement à la femme. Raisonnons.

Nous allons être un peu serrés là dedans. Et il est hors de question de saccager les lieux. Je tourne d'abord la tête vers la femme et le marmot empêtré dans ses jambes. Il en émane une forme de tendresse timide si fragile que j'en éprouve presque de la culpabilité à l'idée de faire irruption ainsi sous leur toit.

Puis je me tourne vers mes cinq hommes. Deux d'entre eux portent des nanginatas qui raclent déjà les poutres basses. C'est absurde mais c'est ainsi. Tous sont de lignée honnorée et aucun de mérite d'être laissé dehors. Surtout par ce temps.

Et pourtant, j'ai le sentiment que leur présence à mes côtés ne fera rien pour me faciliter les choses pour le moment. Je décide donc de n'en garder que deux, Chuemon, bien sûr puisqu'il porte la bannière, et un autre, Hidekazu, que je désigne implicitement en lui confiant mon sabre à l'issue d'un cérémonial aussi rapide que guindé. Nos gestes sont souples et silencieux, porteur de l'héritage de pratiques immémoriales.

Puis à l'adresse des trois autres :

- C'est une région peu sûre. Cette nuit, vous veillerez à la tranquillité des lieux en patrouillant à l'extérieur. Etablissez vos quartiers de manière à pouvoir surveiller les environs. Soyez vigilants.
- Oh !

Ce pourrait être une insulte envers eux et je perçois une certaine raideur dans leur assentiment mais il n'est pas question de discuter. Et j'espère que ma manière de présenter leur exclusion comme une mission leur permettra de trouver un compromis acceptable pendant qu'ils rumineront dans les écuries.

Les encombrants partis, je peux enfin déboucler ma jugulaire, retirer ce casque trop lourd et libérer ma coupe de "guerrière". Etant donné le manque de références, j'ai été obligée de la composer moi-même afin de concilier les usages de la cours et la praticité du combat. En tant que telle, elle se présente donc selon un agencement de mèches inégales. Celles du front sont plus courtes, puis une seconde rangée m'arrive à hauteur des épaules et la troisième, la plus longue, me tombe dans le dos.
Evidement, en public ils ne sont jamais dénoués. Pour le moment donc, mes mèches longues sont regroupées en un chignon serré au moyen de baguettes de bois. Les mèches intermédiaires me tombent de chaque côté des oreilles pour doter mon visage d'une certaine féminité (ce sont elles qui me fouettent le visage à l'occasion).
M'assurant discrètement que rien n'a trop bougé de ce côté, je baisse finalement les yeux sur l'épouse Takae.

- Takae ona, votre aide est grandement appréciée. J'accepterai avec plaisir votre collation.

Mon ventre salue cette répartie par un abominable grondement qui me fait monter le feu aux joues. Je toussote et retire mes sandales avant de monter sur le plancher mais garde le reste de mon armure sur le dos. Je n'ai pas d'autre choix pour le moment. Alors les autres font de même bien sûr, hormis pour les protections de paille qui se voient fourrées plus ou moins élégamment dans les placards.

Mes hommes restent derrière moi, silencieux et statufiés sur les genoux au moment où je m'assois en tailleur près du feu, déposant précautionneusement le casque ornementé sur le sol.

Mon regard tombe à nouveau sur le jeune garçon. Une pointe de tristesse me pique dans un défaut de la cuirasse. Je ne connaîtrai sans doute jamais ça. Et je bois... cette manière instinctive de se raccrocher au tissu fatigué imprégné de l'odeur de sa mère. Imprégné de sa présence rassurante.
Mon expression se relâche peut-être une seconde avant que je ne recouvre mon port.

- Je souhaiterai discuter avec votre époux de certaines affaires de la région. Veillez à lui servir à manger également, je pense que nous en aurons pour un moment.

Mon regard tombe alors sur la flaque qui s'élargit tranquillement autour de nous. Je retiens un juron. Très malin Tokiwa. Je n'ai pas à m'excuser ni à m'expliquer mais c'est quand même d'une élémentaire stupidité.

- Et… auriez vous des linges ? Je crains que nous n'ayons besoin de nous sécher un peu.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeVen 22 Avr - 10:31

La femme sourit avec une gentillesse naturelle quoi que ses traits soient toujours tirés par l'angoisse et la fatigue. Cependant dans ce sourire, on reconnaît sans peine une mère. Chuemon et Hidekazu pourraient-ils penser la même chose ? Ce n'est pas leur rôle de penser, ils se contente de se tenir de manière parfaitement droite, à genoux, assis sur leurs jambes et les mains posées sur leurs cuisses. Elle apporte d'abords les linges aux samouraïs, les déposant auprès d'eux en douceur avant de leur apporter à chacun un bol de riz chaud qu'accompagnaient quelques morceaux de viande séchée. Il n'était d'ailleurs pas difficile de remarquer que le bol de riz réservé à son mari de comportait pas de viande. Les mouvements de l'épouse étaient lents et précautionneux. Renverser un bol de riz serait de mauvais goût, surtout vu la mauvaise entrée en matière de son mari mais il y avait également l'enfant qui restait dans ses jambes tout en regardant les samouraïs avec de grands yeux ronds. Qui étaient ces personnes qui venaient chez ses parents alors que la nuit était tombée et que la forte pluie battait dehors ? Pourquoi étaient-ils si droits ? Des questions simples dans l'esprit d'un enfant incapable de reconnaître pour l'instant la distinction du rang mais qui comprenait malgré tout qu'il y avait quelque chose de différent. Puis, l'épouse s'inclina devant les samouraïs avant de prendre son enfant dans ses bras et de se rendre dans la pièce d'à côté, s'y enfermant par la porte coulissante de papier, une bougie découpant ses mouvements sur la surface légèrement transparente.

L'époux finit par revenir, les bas trempés par la pluie mais relativement sec en comparaisons aux samouraïs. Il se positionna face à eux, s'inclinant une nouvelle fois alors qu'il s'asseyait avant de déclarer :


- C'est un honneur d'être votre hôte Hashimoto-Dono. Vos chevaux ont été placés dans l'écurie avec mon meilleure fourrage et des couvertures sèches. J'ai également fournit du bois sec à vos hommes pour qu'il puissent faire se réchauffer. Si il y à quoi que ce soit que je puisse faire d'autre pour vous, j'en serai très sincèrement honoré.

Takae semblait légèrement plus à l'aise que sa femme. Peut-être avait-il des raisons de se détendre maintenant que cinq samouraïs se tenaient sur sa propriété. Toujours est-il qu'il se relevait à présent mais gardait une position pour le moins figée, ressemblant à celle des samouraïs mais peut-être moins digne du fait qu'il n'y étais pas vraiment accoutumé et n'avait pas la carrure qui allait avec.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeVen 22 Avr - 13:05

J'attrape le bol au creux de ma paume et le porte à hauteur de visage pour savourer l'odeur chaude qui me fait saliver. Un léger sourire m'échappe.

- Votre hospitalité est irréprochable Takae. Je m'en souviendrai.

Piochant un bout de viande entre mes baguettes, je lève le morceau devant mes yeux et juste avant de l'enfourner, relance d'un ton très sérieux :

- Est-ce que le nom de Misami des Hashimotos vous dit quelque chose ?

La viande est tendre, légèrement fade mais agréable. Je broie le morceau sous mes dents tout en guettant un signe sur le visage de mon hôte.
Misami était le dernier édile que j'ai envoyé à destination du village de Hi-Jal. Le simple fait que ce dernier soit doté d'un nom de famille indique son appartenance à ma maison, mais c'est aussi le cas du moindre des serviteurs du manoir. En théorie d'ailleurs, tout homme vivant sur mes terres peut se revendiquer "des Hasimotos" et invoquer ma lignée seigneuriale comme protection.
Bien sûr, en pratique, seuls les membres du domaine utilisent cette distinction.

Dans le cas présent, je tenais à marquer cette différence pour forcer Takae à réfléchir. Pas de faux-fuyant, pas de "je ne sais pas" trop hâtif. Je ne laisse par ailleurs planer aucun doute sur le fait que cette question révère pour moi une importance cruciale. Voilà ce dont j'ai besoin : d'informations.

J'engloutis ma bouchée et pioche une boulette de riz avec l'élégance conférée par l'habitude.

- Cet homme est très certainement mort, précisé-je après ce temps de silence afin que la déférence envers les défunts soit observée.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeDim 24 Avr - 20:34

Spoiler:

A l'énonciation du nom de Misami, la dame Hashimoto put remarquer dans le regard de son interlocuteur une lueur. Elle aurait pu juré que le nom avait tiqué à l'esprit de Takae et alors qu'il allait répondre, la jeune noble ne manqua pas de rajouté une précision, surement pour aider la fouiller dans son esprit. Un certain Misami ? Mort ? L'hote ne semblait pas comprendre la raison de cette association d'idée. Il se retint donc de répondre à la va vite, surement pour éviter de dire une bêtise et faire perdre son temps à une noble dame telle qu'Hashimoto-sama. Mais l'erreur ne pouvait guère être possible. Il n'y avait pas des centaines de Misami, et encore moins avec l'insigne de la famille gouvernant cette région.


"Misami-sama ? Oui Hashimoto-dono, mais il n'est pas mort. Du moins, il était encore vivant il y a de cela 1 jour. Je me demande d'ailleurs ce que nous aurions fait sans lui"


Légèrement perplexe, Takae prend un peu de riz dans sa bouche, se laissant le temps de la réflexion, imaginant surement toutes les possibilités pour de telles question. Misami-sama avait peut être oublié de donner des nouvelles, ou encore possédait des informations capitales pour le reste de la famille Hashimoto. Mais alors pourquoi tout de suite supposé qu'il soit mort ? Soudain l'éventualité qui traversait la tête de Takae se marqua sur son visage. Avait il fait un crime aussi affreux que la chef de famille, elle même, vienne l'appréhender ? La bouchée de riz avalée, le père de famille avait repris un peu de sang froid et décida de compléter sa réponse.


"Misami-sama est arrivé il y a de cela plusieurs jours. Il nous a dit qu'il enquêtait sur les disparitions dans les parages, dont celles des deux précédents magistrats. Il me semble qu'il est logé dans la maison du chef de village. Je n'avais pas vent d'une demande de renfort de sa part"


Pour avoir été bien éduquée à détecter les pièges rhétoriques dans les paroles de nobles personnes, Tokiwa détecte dans cette question non pas un piège mais un procédé un peu subtil pour savoir à quoi s'attendre. Il faut dire que la dame de glace qui lui faisait face ne laissait rien paraitre sur ses intentions, qu'elles soient bonne ou mauvaises.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeLun 25 Avr - 10:03


En vie… il est en vie ?! C'est inacceptable. Je ferme momentanément les yeux pour recomposer mes pensées. La réaction de Takae traduit une forme d'incertitude perplexe.
Je n'en veux pas à mes gens de ne pas comprendre mes desseins. Qu'il s'étonne donc de tout son saoul, je n'ai pas l'intention d'éclairer sa lanterne. Au nom de quoi le devrais-je ? Cela dit, je dois tirer d'avantage de renseignements et il semble être en contact régulier avec Misami.

Je ne comprends pas pourquoi ce dernier ne m'a pas donné de nouvelles. Cinq semaines sans courrier ni message. Il ne serait arrivé qu'il y a "plusieurs jours" ? Ça cache forcément quelque chose. Et sur mes terres, ce que l'on tente de dérober à mon regard, c'est au Lion qu'on le dissimule. On ne trompe pas le Lion. Jamais.

Je repose mon bol sur le plancher avec un petit claquement sec. Tapotant les baguettes sur le rebord en terre cuite, je réfléchis encore un court instant avant de relancer mon hôte d'une voix plus tranchante :

- Alors d'après toi il était en vie il y a un jour. Que veux-tu dire par là ? L'as-tu vu ? Dis-m'en plus !

Le passage au tutoiement découle directement de l'irritation croissante que je ressens vis-à-vis de cette situation. Je force la déférence et peut-être… un brin de condescendance. Je tiens à faire sentir à ce Ryomin que je suis ici pour des motifs légitimes et importants. Que va-t-on penser de moi si l'on apprend que la seigneur des Hashimoto s'affole dès qu'un de ces hommes ne se manifeste plus ?

Misami paiera très cher ce manquement. Et tandis que je me fais cette promesse, je réalise que je serre le poing droit trop ostensiblement. Je me force à me décrisper. Respirer plus lentement. S'il ne pleuvait pas dehors, j'aurais sans doute déjà bondi en selle pour rallier Hi-Jal dans l'heure. Mais en attendant, il est plus sage de profiter de la nourriture et de la chaleur. Agir dans la précipitation a toujours causé ma perte.

Mais ce n'est pas parce que je le sais que je suis capable de me réfréner.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMar 26 Avr - 15:48

Le passage du vouvoiement au tutoiement ne manque pas de tiquer à l'oreille du chef de famille. Certes, il ne semblait pas capable de le décrypter un tel revirement, mais cela n'empêchait surement pas son esprit de tourner et de se demander ce qui avait bien pu le provoquer. Forte heureusement, contrairement à un paysan moyen voyant dans cette pseudo familiarité un moyen de détendre l'atmosphère, me maitre des lieux sembla se redresser, de peur de paraitre trop irrespectueux avec Hashimoto-sama. Fouillant dans ses souvenir il savait qu'il devait être aussi précis qu'il le pouvait. Il prit même la peine de poser son bol de riz, de peur de se troubler et de perdre un détail qui pourrait être bien trop important pour la suzeraine.

D'un regard à son épouse, celle ci se leva, fit une inclinaison aussi protocolaire que possible avant de faire signe à son petit garcon de faire de même. Celui ci ne compris pas tout d'abord, obéissant aveuglément tellement son esprit était focalisé sur les guerriers quasiment légendaire pour lui. Puis, faisant la corrélation entre leur présence, la nuit et le regard de son père, comprit que sa mère allait le coucher. Etait il trop petit pour comprendre ce qui allait se dire ? Lui ne s'en souciait pas, il voulait rester là, à regarder les puissant samurai, ces êtres presque mythique qui son si près de lui mais semble tout de même si loin de par leur détachement avec le monde, leur stoïcisme.

Une fois la pièce vidée de sa femme et de son fils, Takae pris un regard tout de suite plus sérieux, souhaitant montré à sa suzeraine qu'il ne prenait pas ses mots à la légère et qu'ils étaient parfaitement posés et réfléchit, à prendre en compte si une enquête commençaient sur Misami-sama.


"J'ai vu Misami-sama hier dans l'après midi quand lui et Tama-san, le chef du village, ont demandé à toutes les personnes capable de tenir une arme de se présenter au village. Misami-sama semblait rechercher des personnes pour traquer les personnes responsable des enlèvements de personnes et bétail. J'y suis allé mais, malheureusement, je n'ai pas pu répondre à son appel. Mes terres sont bien trop éloigné du village pour que je les laisse sans défense. Il a tout de même réussi à réunir une bande de 5 personnes pour l'accompagné dans sa traque. C'était sur la base du volontariat, il n'a pas usé de son insigne de magistrat de votre famille, Hashimoto-sama. Certes, je ne peux pas dire s'il avait l'intention de s'en servir si le nombre de volontaire ne lui convenait pas mais je ne me rappelle l'avoir vu l'utiliser si ce n'est lorsqu'il interrogeait les personnes dans la ville sur les crimes récents, et même dans ce cas c'était purement protocolaire. Je pense que Tama-san pourra mieux vous renseigner sur le sujet, je n'ai jamais des information de première fraicheur. C'est principalement du bouche à oreille en allant cherche quelques produit de premières nécessité. Je suis désolé de ne pouvoir être plus précis"


Finissant, il semblait chercher des détails qu'il aurait pu omettre mais rien ne semblait lui venir pour le moment. Il faut dire que l'heure était assez avancé et il a surement passé une journée sous la pluie.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMer 27 Avr - 6:13

Les éléments se mettent petit à petit en place. Misami est donc venu pour recruter quelques villageois. C'est donc qu'il a découvert quelque chose. Ou du moins, qu'il estimait être sur une piste.
Mais pourquoi ne pas avoir fait appel aux bushis ? Il aura sans doute voulu agir au plus vite et peut-être même qu'il ne voulait pas me déranger avant d'être formel. Quelle attitude absurde. En agissant de la sorte, il compromet ses chances de réussites et met en péril notre honneur.

Certains éléments du tableau ne sont pas encore très clairs mais je m'aperçois, lorsque la mère et l'enfant quittent la salle, qu'il se fait tard et que je ne devrais sans doute pas me lancer à corps perdu dans une nuit lacérée de pluie.
Mon regard tombe sur le casque ornemental dont parements dorés reluisent faiblement de la lueur dansante des flammes. Le métal coloré est une invitation à la guerre. Je regarde maintenant le feu en lui-même. Calme et malgré tout ardent si l'on y plonge la main. Le froid humide qui se répand dans mon dos contraste avec la torpeur envahissante qu'il diffuse dans mes jambes. Je m'éloigne légèrement du foyer puis relève rapidement les yeux pour les planter profondément dans ceux Takae.

Une chose est claire, je dois retrouver Misami. Dès l'aube, j'irai trouver ce Tama pour obtenir d'autres explications.

- Très bien Takae. (Je me racle la gorge et ressent une légère douleur ce faisant). Savez vous si Misami a laissé un message ou quelque chose avant de monter cette expédition ? Réfléchissez bien, plus j'aurais de détails et plus vite iront les choses.

Mon accès de colère étant partiellement évaporé, je suis spontanément repassée à une forme de politesse plus neutre. La tête me tourne légèrement sous les effets conjugués de la fatigue, de la pluie et de la faim. Je me force à reprendre un peu de nourriture, mâchonnant mes bouchées sans vraiment les savourer. J'ai la tête engourdie de spéculations inutiles qui m'encombrent. Je sais que je ne pourrais vraiment m'en débarrasser qu'en passant à l'action mais je suis coincée. Je dois patienter. Ma main s'attarde un instant au niveau de la bouche, je me frotte les lèvres et me masse légèrement la gorge où je décèle à nouveau une petite douleur. J'ai attrapé froid.

- Par ailleurs, j'aimerais en savoir plus à propos de ces rapts. Depuis combien de temps ont-ils lieux ? En avez-vous été victime ? Connaissez vous quelques détails que je pourrais utiliser ?

Si Misami est parti dans l'après midi avec cinq sasumatas, c'est qu'il considère sans doute que les coupables ne sont pas loin et n'opposeront pas une résistance importante. Mais alors, s'il s'agit d'un adversaire si faible, pourquoi les autres édiles ont-ils disparu ? Je pressens un piège grossier. Un rat s'imagine circonvenir un lion. Mais j'ai une solution pour ça.
Sans bouger la tête, je m'adresse à Chuemon :

- Dans les fontes de ma selle, tu trouveras du papier de l'encre et une plume. Rapporte moi le tout.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeJeu 28 Avr - 23:47

Alors que Tokiwa donnait son ordre à Chuemon, elle entendit les cliquetis de son armure pendant qu'il hochait la tête. Cela ne manqua pas de produire une certaine surprise ainsi qu'une admiration dans le regard de l'hote. Il faut dire qu'une telle loyauté et une efficacité est bien loin du quotidien d'un homme du peuple. Les mouvements mille et une fois répété par le porte étendard afin d'être aussi protocolaire que possible lui donnait l'impression d'une machine parfaitement réglé au millimètre. Toutefois, une fois debout, la précision dut faire place en une sorte d'improvisation pour éviter de détériorer l'intérieur de cette maison. Il sortit donc de la pièce pendant que Takae patientait, comprenant qu'il valait mieux attendre le retour du papier se contenta de sourire assez nerveusement, ne sachant trop quoi dire pour combler le silence.

Quoique silence n'était pas entièrement le mot qui était le mieux utilisé surtout quand l'absence de parole faisait ressortir le bruit de tempête dehors. Quand Chuemon ouvrir la porte coulissante, le bruit de pluie fut bien plus présent que tout à l'heure. Un léger courant d'air se fit sentir faisant vaciller la flamme de l'atre avant de se stabiliser à nouveau aussitot la porte refermée. Mais le mal était fait, entendre ainsi la pluie avait porté l'attention de la suzeraine au bruit des gouttes d'eau, tapant sur les tuiles de la maison. Le vent avait forcit depuis tout à l'heure, au point que la jeune samurai pouvait remercier le destin d'avoir mit cette chaumière sur son chemin. Auquel cas elle aurait du stopper, et passer la nuit dehors, où tout pouvait arriver, surtout une coulée de boue.

C'est alors qu'entre deux rafales, quand un instant de silence pur et bref apparaissait dans cette tempête, l'ouïe de Tokiwa fut attiré par une voix provenant de la chambre du petit garcon. Bien entendu, il fut impossible pour elle de savoir ce que cette voix pouvait bien dire, mais bientot la voix fut identifiée comme douce et apaisante. Un chant, celui qu'une mère chante à son enfant pour l'endormir les soirs de tempête. Tokiwa avait elle reçu un tel cadeau de la part de sa nourrices où était ce bien trop inapproprié pour la petit chef de famille ?

Mais le temps de réfléchir sur ce point fut bien vite troublée par le retour de Chuemon qui, trempé comme une soupe, tendit le nécessaire de calligraphie de sa maitresse en respectant le protocole, à genoux, baissant la tête et à bout de bras jusqu'à ce que celle ci le prenne. Tokiwa put d'ailleurs noté que le nécessaire n'était nullement mouillé. Après tout tes affaires mérites autant de respect que ta personne. Après avoir ton nécessaire en main, Chuemon se retire légèrement avant de retrouver sa place derrière toi. Takae attendit donc que son interlocutrice soit prête à l'écouter avant de commencer


Spoiler:

"Comme je l'ai dis tout à l'heure, je ne suis pas sûr de pouvoir être particulièrement précis en ce qui concerne les dates. Les premiers enlèvements ont été noté quand une enfant, Tsubaki Nana, a disparu dans la foret sous le nez de ses amis. C'était il y a environ 4 et demi mois. Nous avons tenté de la retrouver sans le moindre succès. Au bout d'une semaine, les recherches ont été abandonné"

Alors qu'il finit sa phrase Tokiwa voit Takae lancer un regard du coté de la chambre de son fils. La crainte de perdre un être cher est très forte et parfois il suffit que l'idée de cette peur arrive à l'esprit pour la provoquer irrémédiablement. Toutefois, l'hote entendu le chant de sa femme, le rassurant un peu avant de continuer

"Puis ce fut le tour d'un pêcheur, Akusa Tetsuo, de disparaitre il me semble. Au départ on a cru à une disparition en mer, mais son bateau était à quai. C'était deux semaine plus tard. Entre temps, il y a eu du bétails qui disparaissait. En réponse à cela, un magistrat, dont le nom m'échappe ce soir, est venu, a posé ses questions et est parti explorer les alentours sans jamais revenir"


Takae prit une bouchée de riz et une gorgée de thé, afin d'éviter de fourcher de la langue lors de son exposé

"A cause d'un calme quelques jours plus tard, nous pensions qu'il avait trouvé la source du problème, et l'avait réglé. Mais au final, les troubles revinrent ainsi qu'un autre magistrat à peine 20 jours après la dernière apparition du précédent. Cette fois ci la victime fut une jeune bucheron du nom de Akechi Hayate. Le deuxième magistrat, lui aussi a fait une enquête sans jamais revenir, malgré le fait qu'il avait, semble-t-il, gardé des traces de ses recherches d'après Misami-sama qui est arrivé il y a ... euh il me semble un mois. Je ne suis pas bien sûr"

Réfléchissant, resta silencieux un instant, surement pour essayer d'être sûr sur ce point. Mais comment être sûr quand on a des informations issu de bouche à oreille en même temps ?

"Misami-sama a du utilisé les notes de son prédécesseur car il n'a semble-t-il pas eu besoin de poser trop de question d'après ce qu'on en disait. Il a disparut deux à trois jours avant de revenir pour poser tout un tas de question sur les endroits capable de se cacher des gens. Le soucis c'est qu'il y a bien des endroit capable de cela dans la région entre les hauteur du sud, la foret tout autour ou encore les grottes cotières. Tout cela accompagné de son lot de légende bien entendu"

Un petit sourire s'afficha sur son visage. Il devait surement penser à l'une de ces nombreuses légendes plus abracadabrantes les unes que les autres. Il faut dire que dans les petits villages, il faut souvent des contes pour apprendre la vie, l'amour, la haine ou encore l'ironie du sort. Certes cela ne vaut pas un bon précepteur mais dans la région on fait avec ce qu'on a.

"Suite à son interrogatoire, Misami-sama semble avoir passé la région au peigne fin alors que les attaques devenait de plus en plus violentes et surtout généralisées dans la zone. On raconte que des gens ont disparut partout dans la région, aussi bien des voyageur que des locaux. Les maisons isolées, ou encore les gens travaillant dans la foret ... c'est principalement pour cela que j'ai été trop prudent et vous ai ... si mal accueilli. Comprenez que je n'ai pas grand chose si ce n'est ces terres et si, comme le dit le chef du village, ce sont des ronins qui causent tout ces troubles, je ne tiens pas a laisser ma famille se faire surprendre. En plus étant donné que nous avons été peu touché par le passé, j'ai peur que ma demeure soit la prochaine sur la liste"

Tu sens que Takae s'en veut de t'avoir menacer. Il faut dire que n'importe qui s'en voudrait d'avoir fait un acte qui pourrait être puni sévèrement.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeVen 29 Avr - 8:06

Spoiler:

Je place une main dessus, une main dessous pour recevoir l'étui de cuir contenant mes effets. Un mouvement sec de la tête en guise de remerciement. Chuemon reprend silencieusement sa place tandis que je déboucle la petite attache et déroule le paquet sur une zone à peu près sèche du plancher.
Je constate avec une certaine gène que nous avons littéralement souillé les planches lustrées. Y changer quelque chose maintenant ne ferait qu'aggraver le ridicule mais je note tout de même ce détail dans mon esprit pour plus tard.

Pendant que Takae expose les faits avec une certaine méthode, je déroule un morceau de vélin dont je cale les extrémités comme je le peux, c'est-à-dire avec l'encrier et le bol de riz à moitié entamé. Ecrire sans support ni lutrin ne sera pas évident mais je devrais m'en tirer avec une calligraphie convenable. Puis je m'essuie les doigts dans un des linges apportés par la femme de Takae et je me mets à l'ouvrage.
Il est inhabituel pour les seigneurs d'écrire des messages fonctionnels eux-mêmes mais j'ai reçu une éducation de jeune fille avant d'être intronisée dans mes devoirs de samouraï. Et l'un dans l'autre, j'ai rapidement trouvé plus commode d'écrire plutôt que d'emmener un scribe encombrant.

Alors d'une oreille, j'écoute et de la main j'écris. Je trace méticuleusement, à main levée, signe par signe. Je prends mon temps. La teneur de mon message n'a d'ailleurs rien à voir avec ce que raconte Takae. Prendre des notes serait trop long, je préfère mémoriser les noms et les faits.

D'abord les disparitions, mes édiles qui se fondent dans la nature, l'enquête qui progresse peut-être... Je hoche la tête à l'évocation du mot ronin. Effectivement, l'hypothèse est réaliste. Ces guerriers sauvages se livrent souvent à ce genre de maraude mais ils agissent rarement avec autant de persistance. Les ronins que j'ai eu l'occasion de croiser (et de faire exécuter) agissaient souvent en petite bande dépenaillée, parcourant les terres sans se fixer, louant leur lame en vulgaires mercenaires ou vivant sur le pays.

Mais là, une bande qui s'installerait sur un territoire -sur mes terres qui plus est- c'est un affront ! Il est temps de leur faire comprendre que la plaisanterie a assez durée. De plus, leur comportement est inhabituel. Le bétail et les voyageurs d'accord, mais pourquoi enlever des enfants et des travailleurs ? De qui espèrent-ils tirer rançon ? Le clan du Lion est prospère mais pas au point de faire de mes paysans des hommes aisés.

Une fois de plus, je flaire un naja sous le gravier. Et bien sûr, le fait que les attaques s'intensifient ne fait rien pour me tranquilliser.

Dehors, le vent se déchaîne, faisant craquer la petite maison comme s'il voulait l'arracher. Une crainte déraisonnable me prend un instant. Et si les murs ne tenaient pas le coup ? Mais je me reprends vite, consacrant mon attention à la fin de mon message.

C'est plutôt long. Takae en a terminé avec ses explications et je n'ai toujours pas fini. Un long moment de silence s'en suit donc, où seuls les crépitements des braises et le mugissement du vent se font entendre. Les kamis sont en colère ce soir. Par la cloison de papier, j'entends la mélodie d'une vieille berceuse. Le timbre est grossier, guttural et trop rugueux pour être mélodique mais c'est la voix d'une mère aimante. C'est le son apaisant. Voilà ce que ça fait d'avoir un enfant…

A la fin, je claque la langue contre mon palais et repose le pinceau. Pendant que l'encre sèche, je dénoue les cordons du sceau des Hasimotos et applique le tampon au bas du document. Je toussote.

- Merci Takae, toutes ces informations me sont très précieuses. Il semblerait que vos troubles soient plus sérieux que je ne l'avais estimé.

Je roule le parchemin et le glisse dans un étui de bois que je referme avec un ruban vert et or avant de le confier à Chuemon avec ces mots :

- Dès l'aube, tu porteras ceci à notre garnison de Lam-Natam. S'il y a une réponse, reviens sans tarder, sinon reste sur place et prends la direction des préparatifs. Chevauche discrètement et rapidement.

Tournant la tête d'un quart de degré vers la droite :

- Hidekazu, tu porteras la bannière en l'absence de Chuemon.

La garnison de Lam-Natam se situe à deux jours de cheval d'ici, sans compter le mauvais temps. Je ne m'attends donc pas à une réponse avant une semaine. La teneur de mon message est simple : en l'absence de tout contrordre d'ici là, cent soixante trois lances doivent marcher sur les terres qui entourent Hi-Jal et en bloquer les points d'accès, vallées et autres routes. A ceux-là, dix-huit cavaliers nanginata doivent me rejoindre pour la traque.

Je suis tout de même un peu inquiète. Les renforts sont loin et il n'est pas dit que je ne me sois pas fourrée moi-même dans un piège. Voyons les choses de manière simple : m'attirer ici puis refermer la nasse alors que je n'ai à disposition que des forces réduites. Le plan basique et efficace. Je serre la mâchoire.

- Takae, nous prendront notre repos chez vous cette nuit. Mes hommes garantiront ma sécurité et celle de votre famille. Demain, je requerrai vos services pour aller rencontrer Tama. Oh… et emportez donc votre sasumata puisque vous semblez y être disposé, finis-je avec mon premier demi-sourire de la soirée.

Une pique légère mais le ton de ma phrase implique deux choses : d'une part je ne vais pas punir Takae et d'autre part, je le délie de ses obligations de protection en tant qu'hôte. Je ne peux raisonnablement pas imposer des tours de veille à ce père de famille alors que je dispose d'une poignée de guerriers d'élite.
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeLun 2 Mai - 0:04

Alors que Tokiwa était en train de noté les différents éléments que lui racontait Takae, elle ne remarque presque pas l'arrivée de la femme de ce dernier, sortant de la chambre de leur enfant et assurée qu'il était rassuré alors que l'orage tonnait si fort dehors. Elle se placa au coté de son mari, silencieuse pour ne pas troubler la discussion qui lui semble importante. C'est donc aussi discrète que possible que la maitresse de maison baissa légèrement la tête, évitant le moindre contact visuel avec la suzeraine, de peur de la troubler dans ses notes ou de lui manquer de respect. Toutefois, son regard fut tout de même impressionné par la dextérités de Tokiwa qui écrivait à une vitesse étonnante, explicant l'absence de scribe à ses cotés. Une femme indépendante, forte et protocolaire, c'était surement ce que la suzeraine affichait à ses yeux, un modèle impossible à atteindre pour ses frêles épaules, même si elles semblaient plus large que les siennes. Cette envie mutuelle, pas forcément logique était une douce ironie de la situation, l'une rêvant d'être princesse, l'autre d'être mère, chacune si proche de l'incarnation de son envie mais si loin de pouvoir le réaliser. Ironie du sort quand tu nous tiens

Mais bien vite le silence se fit, laissant à Tokiwa le temps de pouvoir finir ses notes. Elle donna ses ordres, ne provoquant aucune autre réaction dans le marbre qu'était le visage de Chuemon. Celui ci ne contesterai pas, et ne l'a jamais fait. Il faut dire qu'en tant que porte étendard, il a le devoir de ne montrer aucune faille dans l'exécution de tes décision, ne laisser aucune chance à qui que ce soit de dire que Tokiwa ne savait pas imposer le respect parmi ses hommes à cause de sa conditions de femme. De manière totalement protocolaire, il acquiesçait donc, tout comme Hidekazu qui recevait un très grand honneur d'être, pendant l'absence de son frère d'arme, le second de la chef de famille, son bras droit.

Enfin vint la petite pique que la suzeraine lancé à son hote est reçu comme un précieux cadeau de sa part. Non pas qu'il aime qu'on lui rappelle une erreur, mais après avoir vu le visage de porcelaine de sa seigneurie, dur, protocolaire, volontairement hautain, il faut savoir que de voir ce même visage afficher un rictus amusé lui faisait l'effet de recevoir un insigne honneur. Il prit donc cela avec amusement, même s'il était peu à l'aise. Il fit donc un signe d'acquiescement avant de poser une main sur la main de sa femme avant de lui demander de préparer de quoi dormir. Ils s'excusèrent donc ensemble pour aller chercher des couvertures et surtout de quoi fait des futons quelques peu confortables. Ils ouvrirent alors la porte de leur chambres avant de donner de quoi dormir aux deux cavaliers avant de dire à la jeune seigneur


"Ma femme et moi dormiront dans la chambre de notre fils, vous méritez de dormir dans une chambre, Hashimoto-sama. Malheureusement vos hommes devront se contenter de quelques couches près du feu"

Pendant que la petite troupe de commandement prenait ses aises. La femmes de Takae avait préparé quelques bols de riz réchauffé et du thé assez chaud que l'hote de hata d'aller porter aux hommes dehors histoire de les réchauffer un petit peu. Il ne s'absente pas plus de quelques minutes avant de revenir et fait en sorte d'éviter de tremper une fois encore le sol que sa femme est en train de nettoyer rapidement. Une fois tout le monde bien installé, le couple laisse donc tout le monde dormir s'infiltrant dans la chambre de leur enfant. D'ailleurs celui ci ne semblait guère avoir le sommeil quand la porte s'ouvrit et que tout le monde put le voir accroupi furetant derrière la porte coulissante. La femme de Takae fit un regard quelque peu sévère à son fils qui, même s'il était jeune devait obéir à ses parents en particulier lorsqu'une personne importante était chez eux. Après de plates excuses, les deux parents souhaitèrent une bonne nuit à la suzerain avant de disparaitre derrière la porte.


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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeLun 2 Mai - 10:27

Ce n'est qu'une fois que je suis totalement seule que je m'autorise un long, un profond et pénétrant soupir qui remonte du fond de mon âme. La journée a été rude et pourtant le plus dur reste à accomplir.
Et ici, dans cette petite maison pourtant robuste battue par les vents, je me sens vulnérable. Les mauvais pressentiments qui m'assaillent depuis le début de ce périple commencent à fendiller ma carapace. Il était temps que tout ça se termine…

Je commence par retirer les plus lourdes pièces de mon armure (ce qui ne se fait pas sans mal mais je n'ai pas de serviteur à disposition et je refuse de demander l'assistance de Takae ou de sa femme). Enfin en tunique simple serrée d'une ceinture de tissu, je consacre un peu de temps à ce bol de riz qui m'attend toujours dans un coin.
Cheveux dénoués, visage creux, je reste pensive, à l'écoute des grondements erratiques du tonnerre et de l'eau qui ruisselle des bords du toit.

Les sages disent qu'au moment de la fin, il pleuvra pendant un millier d'années.

Et pourtant, je trouve ce rideau gris apaisant. Comme une cage protectrice. Après tout les kamis n'ont-ils pas toujours fait ce qu'il y a de mieux pour cette terre ? Oui mais pour nous, qui sommes comme des fourmis à la surface des choses qu'ils effleurent de leurs doigts terribles et divins, leurs humeurs sont nos fatalités.

Mon regard glisse alors sur le daisho disposé sur le côté. Le sabre et son acolyte court aux fourreaux délicatement nacrés. Magnifiques et pourtant marqués de quelques griffures, d'un peu de rouille et de tâches sombres qui n'apparaissent que si je ne les regarde pas directement.
D'un geste souple et sifflant, je tire la lame du katana et la dresse levée contre ma paume. Le fil est acéré, bien droit, sans accroc. Avec cette arme, je pourrais trancher un membre net sans que son propriétaire ne sente la douleur avant plusieurs secondes. Je pourrais tuer.

Mais encore une fois, j'ai affaire à une menace invisible contre laquelle de telles armes ne peuvent rien. Si j'attire mon adversaire en terrain découvert, quel visage m'offrira t-il ? Celui de la mort ou celui de la victoire ?

Mes soupçons se portent naturellement non pas uniquement sur des rônins un peu trop organisés mais sur des rivaux plus ancestraux. Mantes ? Corbeaux ? Peut-être même Ours mais j'en doute. Pour autant que je sache, il y en a même certains parmi le clan du Lion qui aimeraient me voir disparaître.
Quoi de plus simple que de commencer par désorganiser mon fief, prétendre ensuite que je ne suis pas capable, pas digne de ce rang et me faire déchoir pour récupérer mon titre et mes terres.

Le temps passe et je réalise enfin que je suis en train de m'épuiser inutilement en conjectures. L'insomnie guette. Dernier recours pour clarifier mon esprit, je m'agenouille face au mur, et mains jointes autour d'un cordon de cuir, je récite muettement une vieille prière.

***

L'aube me cueille les yeux grands ouverts. Je n'ai pas beaucoup dormi. J'ai la bouche pâteuse et les yeux collants, pas de quoi faire bonne figure. La guigne. Alors silencieusement, sans enfiler mon équipement, je sors discrètement dehors avec mon sabre pour faire quelques exercices. Il fait frais et humide mais la pluie s'est calmée pour le moment. Les nuages de plomb retiennent leur souffle, je bloque le mien.

La lame nue s'élève dans la clarté grisâtre.

- Hiya !

Lever. Abattre. Bloquer.
Recommencer.

Quinze, seize, dix-sept.

Je force mes muscles à se durcir, à quitter cette gangue molle qui engourdit tout. Ma peau encore endormie se couvre d'une sueur chaude, je m'essouffle mais je continue.

Vingt-six, vingt sept, vingt huit.

Bon sang, on dirait que je n'irais pas beaucoup plus loin ce matin. Je finis par m'arrêter hors d'haleine, rouge écarlate et frustrée. Ma maîtrise du sabre est toujours aussi imparfaite. Je crispe mon poing tremblant et me dirige vers la zone boueuse qui entoure le puits. Dénouant mes cheveux, je roule le haut de ma tunique sur mes hanches et me flanque un grand seau d'eau sur la tête. Ça, ça me réveille. Je m'ébroue, tousse, crache et finis par reprendre attitude plus digne. Il va sans dire que je n'espère aucun témoin à cette scène d'ablutions à demi-nue... mais je n'ai pas à le vérifier. Je sais que mes hommes veillent.

Je retourne dans la chambre. Quelques minutes plus tard, je suis de nouveau habillée de pied en cap. Crevée mais prête à en découdre !

- Takae !
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeJeu 5 Mai - 2:25

Une journée qui commence donc doucement pour la jeune samurai. Certes, elle n'est pas encore totalement d'attaque pour une bataille rangée au milieu de centaines de samurais, mais la bataille n'était pas là non plus, peut on dire "heureusement" ? Néanmoins, même si les exercices quotidiens de Tokiwa avaient été plutot, ils étaient nécessaires. Qui pouvait prévoir quand l'empereur demanderait à sa famille de sortir le sabre du fourreau pour sa grandeur et pour son honneur ? En tout cas, l'empereur était aussi bien loin aujourd'hui et des problèmes moins importants, mais important quand même, attendait la jeune chef de famille. Et elle était loin de s'attendre à ce que la journée commence aussi tot. Alors qu'elle sortait de sa chambre, nettoyée de toutes sueur et surtout avec des vêtements acceptables pour son rang. Toutefois, chose étrange, lorsqu'elle appela Takae, celui ci mit un peu plus de temps à arriver et le fit avec une bouilloire qui semblait vide. Le regard de Takae était quelque peu gêné, ne semblant pas savoir par où commencer, au point qu'il mit du temps à s'incliner devant sa suzeraine. La tête toujours incliné, il allait prendre la parole quand Hidezaku son regard quelque peu déstabilisé mais, après s'être lui aussi incliné, il expliqua quelque peu leur soucis.

"Hashimoto-sama, il semble que Takae ... enfin que vous aussi par la même occasion ... ayez de la visite. Vous devriez venir voir"


Guidé par son nouveau porte drapeau, Chuemon étant déjà parti donné ton message, Tokiwa arrive sur la petite plate forme devant l'entrée de la demeure de Takae. A cet endroit, étant à peine assez grand pour maintenir deux ou trois personnes assises, en tailleurs, elle remarque des ombres se tenant dehors, pouvant être celle de ses deux autres cavaliers. Toutefois, s'avançant vers l'entrée, elle remarque que les deux cavaliers sont face au propriétaire de cette ombre, la hampe de leur naginata toujours plantée dans la boue et le regard méfiant. Plus elle se rapproche, plus elle voit que le propriétaire de l'ombre est assis en tailleur et déguste tranquillement du thé fumant encore. C'est un homme d'environ une trentaine d'années au physique svelte, portant un kimono noir qui, malgré le manque de motif apparent, est de très bonne facture, et ayant les cheveux noirs jais descendant sur les épaules. Ses traits du visages sont fin est très peu marqué par l'age. Sur sa gauche, tu notes un daisho portant un symbole que tu connais, celui du clan du corbeau. Il ne semble pas être seul, mais pas forcément en position de force. Faisant obstacles à tes cavaliers, tu notes deux gardes, à l'équipement certes bien peu reluisant mais ne portant aucune marque de famille. Peut être des mercenaires. L'homme se tourne, fait un signe de la tête pour te saluer avant de t'adresser la parole.

Eaux Troubles Bayushi+momochi

"Alors c'est bien vrai. Hashimoto-sama s'est bien arrêté dans cette demeure. Les kamis nous guident bien souvent dans les rencontres les plus intéressante et incongrues. A une heure aussi matinale, je me demande si vous accepteriez de prendre le thé avec moi, l'air est frais, c'est un véritable délice de boire une boisson chaude, surtout après un entrainement aussi matinal"

Comment cet homme pouvait il être au courant de l'entrainement alors que la suzeraine ne l'avait pas remarqué ? C'était un mystère tout comme la manière dont son kimono n'avait aucune trace de boue alors que la tempête d'hier avait plutot bien imbiber le chemin devant chez Takae. Mais au final, la chose la plus étrange était la son impolitesse à ne pas se présenter même si, grace à un étrange reflet du soleil, la seigneur notaiy qu'un symbole ressortait sur le kimono de l'homme : celui de l'empereur
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeVen 6 Mai - 21:59

D'abord surprise, je suis ensuite férocement déstabilisée par la présence de cet émissaire trop matinal. Le sang fouette encore mes joues d'une vigueur qui alimente ma fougue. J'en viens à me mordre l'intérieur des joues pour garder une attitude réservée.

Je dois rester prudente. Cet homme, quelqu'il soit, s'exprime comme mon supérieur. Et cette présomption est renforcée par l'emblème discret que je distingue fugacement entre deux clignements de paupière ; un envoyé de l'empereur ?
Il n'en reste pas moins que je suis maîtresse sur mes terres et qu'il me revient d'assurer l'hospitalité des voyageurs de marque qui les traversent. Pour le moment, cet irritant inconnu se comporte comme s'il me recevait moi. Une inversion surprenante des rapports. Mais je ne peux pas me laisser déstabiliser par une si petite anicroche.

La main refermée sur le fourreau de mon sabre, je reste encore un petit instant immobile dans l'air chargé des brumes matinales à scruter les hommes qui l'accompagnent. En quête d'un indice ? Peut-être. Mais je suis surtout intriguée par le manque d'apparat et de décorum. Ce n'est sans doute pas une visite officielle. En fait, il est presque certain qu'il s'agit d'un entretien officieux.

Je dresse mon sabre à l'horizontale devant moi et le tiens, bras tendu sans bouger. Rien ne se passe, je manque une respiration. Que ? Bon sang, j'avais oublié. Hidezaku arbore déjà la bannière, et je m'aperçois que j'ai omis de nommer un autre porteur de lame en l'absence de Chuemon.

- Manji, dis-je rapidement en avisant un de mes cavaliers statufiés à mes côtés, satisfaite d'en trouver un doté d'un patronyme assez court pour le coup.

Puis je m'assois en tailleur en face du Corbeau et pose mes paumes sur mes genoux. Et c'est avec une légère inclinaison de la nuque, pour marquer une légère déférence, que je réponds finalement à cet intrus :

- J'en serai honorée. (Puis d'un ton plus mécanique). Takae, veillez à faire servir une collation appropriée à notre invité. Quelque soit la route que l'on emprunte pour venir ici, elle laisse toujours le voyageur affamé.

Cet homme a plusieurs coups d'avance sur moi. Je ne sais ni son nom, ni les raisons de sa venue mais une chose est certaine : cette visite me prend en défaut et je n'ai pas l'intention de rester offerte, gorge dans la gueule d'un prédateur.

- Il est en effet fort aise que vous m'ayez trouvée ce matin. Je gage que les raisons de votre venue nécessitent une attention sans délai. Sans quoi j'aurais été heureuse de vous recevoir au manoir Hashimoto avec les égards dus à votre rang et votre nom, puissent les kamis pardonner mon ignorance à ce sujet.

Voilà ce qui me semble être la manière la plus convenable de satisfaire les points d'interrogations qui se bousculent sous mon crâne :
- qui es-tu ?
- que fais-tu ici ?
- comment es-tu arrivé sans que j'en sois informée ?
Et le plus important :
- que me veux-tu ?
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeLun 9 Mai - 23:18

Alors que Tokiwa s'assoie en face de lui, elle entends Takae courir partout. Deux sommités étaient sur le perrons de sa demeure, demandant une collation alors que sa théière est vide et que ses réserves de nourritures ont déjà été réduite de 5 portions pendant la nuit. Que faire ? Que faire ? Toutefois, tout le remue ménage avait, semble-t-il, alertée sa femme qui était en train de faire sécher le linge. A cet instant elle lui fit signe de regarder dans la petite boite dans la petite cuisine. Malgré l'éloignement par rapport aux deux seigneurs, ces derniers purent entendre le soupire de soulagement du pauvre homme dont le rythme cardiaque avait surement grimpé en flèche.

Pendant ce temps là, Tokiwa avait l'occasion de croiser le regard de son interlocuteur. Ses yeux étaient à peine ouvert, lui donnant un aspect quelque peut sournois mais qui peut dire si ce regard n'est pas, au final naturel. C'est un corbeau, la sournoiserie est dans leur sang. Toutefois, ce n'est nullement de la sournoiserie que tu entendais dans sa voix lorsqu'il s'adresse à toi, c'est plus un certain plaisir à savoir qu'il a des coups d'avances qui le font sourire. Il prit son temps pour te répondre, trempant ses lèvres dans sa tasse comme pour forcer un silence, et d'admirer le rouge des joues de son interlocutrice, toujours tendu par sa présence. Après avoir délicatement trempée les lèvres de son thé il le repose délicatement avant de répondre :


"Ma venue ? Venir accaparer votre attention alors que vous vous déplacez vous même sur vos terres, secondée par des guerriers valeureux ? Je vous en prie, ne vous donnez pas cette peine. Vous n'imaginez pas comme je m'en voudrais de troubler la vigilance de la Petite Lionne, comme l'appelle certains à la cour"

Il boit une fois encore une gorgée de thé, prenant son temps, comme pour mettre tes nerfs à l'épreuve de devoir gérer avec une personne au combien négligente du protocole.

"Mais je manque à tout mes devoirs, veuillez m'excusez Hashimoto-san, j'ai tellement l'habitude que les gens me connaissent que j'en oublie les bonnes manières. Je me nomme Motomatsu Akihiko du clan Corbeau"

Il se mit alors à rire doucement entre ses lèvres avant de reprendre

"Pardonnez moi, je ne ris nullement de vous seulement de l'ironie de la situation, ne trouvez vous pas ?"

Ce nom, Motomatsu, disait quelque chose à Tokiwa sans pour autant réussir à la faire tilter. C'était un nom plutot connu pour jouer les roles d'émissaires à travers l'empire pour des différents divers sur des points de lois impériale. Non pas qu'ils soient spécialement des magistrats, mais ils sont plutot des juristes, capables de justifier des intrusions de territoires Mantes par le clan du Lion ou encore quelques annexions de villages Ours par le clan du Corbeau. Dans tout les cas, cette caractéristique n'explique pas pour autant ses paroles ou sa présence dans ce territoire. Certes, il n'est pas bien loin du territoire de la Mantes mais ce n'est nullement sur le chemin en provenance du territoire de son clan. Où veut il en venir ?

Alors que Akihiko terminait sa question, il fut ponctué par Takae qui déposait devant la samurai une tasse qu'il remplissait de thé ainsi qu'une boite de boulette de riz que sa femme avait préparé pour votre voyage. Certes c'était peu mais il fallait avouer qu'ils paraissaient appétissants
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMar 10 Mai - 18:45

Mes épaules se nouent, mon souffle se raccourcit et j'ai la très nette sensation de reprendre un coup de sang au visage. Je laisse cette sensation se diluer lentement et profite du rythme volontairement lent imposé par cet émissaire matinal pour dissimuler le pincement de mes lèvres derrière une rasade de thé brûlant.

Je soupire intérieurement. Ce Corbeau (de mauvais augure évidemment) me pose un problème de conscience. Soit j'entre dans sa danse et je me ridiculise en acceptant ses sobriquets, ses effets de manche et autres entorses à la dignité. Soit je m'efforce de tirer ses intentions au clair d'une manière qui frisera l'insultant, le tout en conservant une raideur qui ne me fera pas forcément passer pour une "petite lionne" mais en tout cas pour un héron embourbé au milieu d'un marécage.
Néanmoins l'énoncé de son nom qui dévoile implicitement sa fonction me fait sourire étrangement. Motomatsu. Un légat impérial. Je m'y attendais mais pas si vite. Je ne vois rien d'ironique là dedans mais puisque je suis déjà en train de relever le coin de mes lèvres…

- Je pense que l'ironie de la situation n'échappe qu'à ceux qui ne savent pas en saisir le sel, dis-je en hochant la tête avec ce que j'espère être de l'élégance.

Je remonte le petit bol en bois devant mon visage puis remue la langue pour déglutir une gorgée amère. Le parfum du thé de Takae n'est pas très raffiné mais suffisant pour aviver mes pensées.
Nous y voilà donc… Incident de territoire, le bruit remonte aux oreilles de l'empereur ou d'un de ses proches que la "petite lionne" est édentée, on envoie un corbeau en goguette avec un gros morceau de fromage à la clé : mes terres.

- Mais puisque nous en sommes à discuter à bâtons rompus, puis-je vous demander si vous avez fait bonne route Motomatsu sama ? Avec la pluie qui s'est abattue ces derniers jours, je crains que nos routes soient presque impraticables. Il eût été fort ironique que votre équipage et vous-même soyiez restés bloqués à quelques lieues de là sans que nous nous trouvions aussi fort opportunément.

Je reprends mon souffle après cette tirade un brin ampoulée. J'examine sans en avoir l'air le visage de mon interlocuteur. Digne, raide, impeccable et certainement emprunt de cette forme de ténèbre propre à son clan… peut-être dans sa manière de clore ses lèvres sur une mimique un peu dramatique.
Va-t-il me relever de mon domaine ? La chose s'est déjà produite mais pas si loin d'une zone frontalière contestée. Et surtout, jamais aussi rapidement.
Mentalement, j'égraine les attributs qui pourraient à ce point exciter la convoitise d'un autre seigneur autour du village de Hi-Jal. La pêche, une ribambelle de fermes éparpillées, des bûcherons et quelques artisans sans renom véritable. Je ne trouve rien…

Alors ce serait directement dirigé contre moi ? Je continue à distiller l'instant dans une conversation de pure forme :

- Par ailleurs, si vous souhaitez que nous poursuivions cet entretien de manière plus légère, vos hommes pourraient en profiter pour se restaurer avec les miens.

L'idée de me séparer de mon escorte ne m'intimide absolument pas. Et surtout je voudrais bien savoir qui sont ces types patibulaires qui accompagnent un samouraï impérial…
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMer 11 Mai - 0:47

Alors que Tokiwa se lance dans une discipline corporelle pour ne rien afficher, elle remarque que son sourire ne vacille pas d'un poil. Elle sent son regard sur son corps, scrutant ses petits tics qui trahisse sa manoeuvre s'amusant à la voir tout faire pour paraitre ce qu'elle n'est pas, à l'heure actuelle, une personne détendue, controlant totalement ses émotions et surtout sans le craindre. Le sentiment de voir la personne en face de soi vous craindre, un plaisir que bien peu de gens peuvent goutter. Toutefois, sa "jouissance" semblant coupée par la première remarque de suzeraine. Un peu comme si l'ignorance de son interlocutrice n'était pas totalement prévue. L'ironie n'ayant son poids que lorsqu'une autre personne la comprend, Akihiko ne manqua pas de s'expliquer après que tu ais fini tes questions :

"Mes gardes ne me dérange en rien, à moins que vous ne souhaitiez être plus intime avec moi, bien évidemment, ce qui est étrange considérant que vous n'ayez pas compris la marque d'ironie ... mais soit"

Il claqua des doigts comme pour les appeler, les sortant de leur posture que l'ont pourrait considérer minimum requis pour paraitre présentable, et ne leur dit qu'un simple "Dégagez, vous autres" pour les faire s'éloigner. Le serviteur de l'empereur ne sembla guère véritablement craindre la personne de Tokiwa ou ses hommes. Il n'était certes pas en territoire conquit mais il savait que le sceau impériale pouvait calmer bien plus d'armes que l'épée acérée d'un samurai. Une fois seul avec sa Tokiwa, il prit un onigiri pour les gouter et continua sa réponse.

"Je rigolais tout à l'heure de par les kamis qui m'ont mis sur votre route en fait. Jadis, votre père et le miens avaient conversé pour un possible mariage arrangé entre ma famille et la votre. Mais la mort d'un des partis troubla cet arrangement. Pendant le temps de votre ... régence, le nom des Hashimotos stagnaient alors que celui des Motomatsu grimpaient plus proche de l'empereur, une alliance avec votre famille ne nous était plus profitable ... enfin vous savez ce que c'est, les tribulations de cour habituelles. Toutefois j'avais toujours apprécié la beauté de cette région, tout comme celle de sa suzeraine d'ailleurs, et j'y passe quand le temps m'en est laissé. Certes cette années, le temps n'est guère de la partie mais on ne peut pas tout avoir ... Enfin bref, le fait de vous voir devant moi alors que auriez pu m'appeler dana-sama (mon cher époux) me faisait rire"

Regardant ses traits et la facon dont il l'avait énoncé, Tokiwa ne pourrait pas dire si ce qu'il disait était vrai ou pas. Elle savait que pendant sa jeunesse, son père avait, bien évidemment des arrangements maritaux la concernant mais comment être sur que cet arrangement en particulier était véritablement prévu à la base ? En tout cas vu l'age de cet homme, 25 voir 30 ans, il était largement possible qu'il soit prévu qu'elle l'épouse. En ce qui concerne ses passages réguliers, par contre, elle n'avait jamais entendu parlé de lui. Mais au vu de ses hommes, il a très bien pu passer pour un riche marchand un voyageur dans la région.


"Je vous remercie tout de même de vous inquiéter de mon confort de voyage, mais j'avoue disposé d'une bonne expérience sur le sujet. Au point d'être bien peu gênée par les kilomètres ou le temps. Nous les Corbeau ne dépendant que du vent. La pluie, le feu et surtout la terre ne fait que nous effleurer. C'est une vérité aussi sûr que nous sommes attiré par les cadavres"

L'oeil de Tokiwa détecte alors une chose sur la fin de ses paroles. Il la regarde fixement, non pas pour l'observer mais surement pour lui faire comprendre que cela la concernait. Mais comment prendre cela ? Parlait il des disparitions de la région ou bien parlait il du statut de la famille Hashimoto. Dans tout les cas son regard furtif était pour le moins dérangeant
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeJeu 12 Mai - 7:08

Encore une fois muette de stupeur. Quoi ?... non QuOi ? Hein ?! Il me faut un certain temps pour ravaler des onomatopées pas vraiment appropriées à une discussion entre deux samouraïs, même de façon informelle.
Je l'ai voulu, j'ai ce que j'ai demandé ! Le ton change radicalement. Pour ça oui. Plus détendu mais aussi sans pudeur et finalement j'entrevois quelques unes des intentions de mon interlocuteur.

Motomatsu m'envoie ce mariage à la figure comme s'il s'agissait d'une bonne blague. Effectivement, il n'y a rien de plus drôle que de mettre au point une alliance pour que finalement, la mort de mon père (et de ma mère) fasse tout capoter. Je m'en gondole toujours.
Je n'ai pas oublié qui était à l'origine de l'assassinat de mon géniteur. Son esprit est peut-être apaisé aujourd'hui mais pas le mien. Et les symboles maudits du Corbeau provoquent toujours en moi une douleur sourde au fond des veines.

Je finis par déposer le bol de thé au sol pour ne pas risquer d'en renverser d'un tremblement mal maîtrisé.

- Les cadavres dites-vous. Mon regard se durcit. Dans ce cas, je ne vois pas tellement ce qui a pu vous attirer sur les terres des Hashimotos. Il n'y a que très rarement de conflits par ici. Vous trouveriez certainement d'avantage votre bonheur sur la frontière méridionale…

Je me retiens de justesse de dire "chez vous". Il faut que je me calme. Je vais finir par dire n'importe quoi. Je détourne les yeux et porte une main à mon front pour déplacer une mèche de cheveux sur le coté. Mais c'est impossible bien sûr, je ne peux pas laisser passer ça… Mes lèvres s'ouvrent déjà.

- Motomatsu sama. Je ne suis pas régente des Hashimoto. J'en suis la dirigeante. Un postillon m'échappe, je relève le menton, éclat de glace dans un matin de brume. Je n'ai peut-être pas consacré mon énergie à me rapprocher du divin Sinseï Sho-Qïn mais c'est peut-être ce qui fait qu'on y trouve moins de cadavres que chez d'autres !

Il ne me manque plus qu'une syllabe mal placée de sa part pour me relever d'un bond et le provoquer en duel. Je monte en température, je deviens fébrile, prévisible, influençable, risible… je SAIS tout ça. Alors je vais jouer un coup qu'il n'attendra pas :

- Sachez que si c'était la volonté de nos pères que d'unir nos deux familles… j'y serai alors toujours disposée. Mais je devine que cette alliance ne présente sans doute plus grand intérêt à vos yeux.

Je souris froidement. Cet homme a un cran et un culot monumental mais il reste faible d'une manière assez classique, ainsi que tous les hommes. J'en suis certaine.

- Evidemment, cela supposerait que vous abandonne mon nom, mon titre et mes terres mais il est des choses qui dépassent de loin nos préoccupations personnelles ne croyez vous pas ?
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMer 18 Mai - 15:22

Les diverses paroles de la jeune samurai, ne manque pas d'entretenir le le sourire mesquin sur les lèvres de Motomatsu-san. Son visage exprime totalement le plaisir qu'il a à provoquer la surprise, la colère mais surtout le trouble chez son interlocutrice. Mais, comme l'avait dit un jour le précepteur de Tokiwa, entre deux entrainement au sabre : "La plupart des champs de batailles sont moins dangereux pour un samurai qu'une discussion auprès d'un courtisan". Dans bien des sens, leur langues pouvaient frapper bien plus profondément qu'une lame et provoquer des blessures non pas au corps mais à la réputation. Mais bizarrement, le regard calculateur de Akihiko n'était, semble-t-il, pas des plus malveillant ou maléfique, mais plutot joueur. Ses mots coulaient dans sa bouche aussi purement qu'un son de rivière. Et ce même quand tu lui proposait de réaffirmer les liens entre la famille Motomatsu et Hashimoto. Toutefois, ses yeux montrèrent un certain intéret à cette proposition et l'espace d'un instant il fit mine de réfléchir en tapotant son index sur sa bouche.

"Je n'ai guère l'habitude d'une telle proposition faite dans une campagne, loin de tout, et surtout en toute intimité. Je ne m'attendais pas vraiment à une pareil impression pour vous et je serais même heureux d'avoir la chance d'être marié avec un femme telle que vous, malheureusement vous devriez réfléchir avant de la faire. Je conçois totalement que le nom des Motomatsu puisse vous intéresser, tout comme sa renommée. Je reconnais aussi qu'avoir possession des terres de ce cotés de l'empire ne dérangerai pas ma famille. Mais je m'importe plus pour vous et votre bien être, Hashimoto-san. Nombreux sont ceux qui connaissent la "mise à l'épreuve" de votre gouverne. Si, alors que les preuves ne sont toujours pas faites de vos compétences, vous veniez à prendre mon nom, vous risqueriez d'attirer sur vous une réputation de profiteuse, et cela je ne vous le souhaite pas. Je garde cependant cette proposition en tête. Nous pourrions surement en discuter quand vous aurez moins de soucis"

Il prend un onigiri et boit une autre gorgée de thé pour laisser le temps d'assimiler à la jeune samurai, qu'il ne voit aucun mal à se marier avec elle si ce n'est son propre bien être. Etrange manière pour un membre de clan supposé rivaux de celui du Lion. Toutefois, un chose de revient en tête. Un tel mariage ne se fera surement pas aussi facilement de par les deux clans qui composeront les parties. Il faudrait l'approbation de la maison seigneuriale à laquelle est reliée celle des Hashimoto, ou bien avoir un accord impérial. Mais un tel accord serait il difficile à obtenir pour une personne comme Akihiko ? Comment le savoir ? En tout cas, le juriste semble ne laisser que peu de temps à son interlocutrice avant de reprendre.

"Et, soit dit en passant, de part mes divers passages dans les environs et les rumeurs que j'entends ça et là, ce n'est nullement vos compétences qui sont véritablement jugées, mais plutot votre condition de femmes. Peut on s'attendre à quoique soit d'autre de samurais psychorigide et d'autre plus proche des barbares que de véritables personnes civilisé ?"

Volontairement ou involontairement, le membre du clan du Corbeau semble avoir totalement occulté la pseudo pique que Tokiwa lui avait lancé sur les cadavres. Généralement c'est un point qui pèse beaucoup sur l'honneur d'un samurai, comme ca a pesé sur celui de la dirigeante quelques secondes auparavant. Mais peut on vraiment voir de l'honneur dans les familles composant ce clan de charognard ?
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MessageSujet: Re: Eaux Troubles   Eaux Troubles Icon_minitimeMar 24 Mai - 15:32

A la manière dont il rebondit sur mes dernières remarques, une certitude pernicieuse se fraie petit à petit un chemin sous mon crâne avec les mêmes ondulations insaisissables qu'une anguille de corail. L'idée m'esquive, elle s'enfuit, se cache et cherche à ignorer le barrage de ma fierté jusqu'au moment où elle me frappe de plein fouet : cet homme est plus intelligent que moi.
Je ne pourrai jamais avoir le dessus dans une conversation avec un esprit plus adroit, et certainement plus habitué que moi aux pirouettes des intrigues de palais.
Moi, finalement, je ne suis qu'une fille de campagne à qui on a appris l'art du sabre et un peu de réthorique pour savoir amadouer les paysans d'une contrée plutôt paisible. Me voilà réduite à la plus simple expression de ma conversation : serrer le poing contre ma cuisse et tenter de ne pas trahir d'un regard les rebonds incessants de ces points d'interrogations dans ma tête. "Samouraïs psychorigides…".

Mais qu'est ce qu'il me veut à la fin ?! Pourquoi ce harcèlement joueur ? Cette manière un peu trop maligne de retourner mes paroles contre moi ? Je me sens vaguement insultée sans trop savoir comment. Il faut pourtant bien que je tire au clair tout ceci.
Reprenant une gorgée d'un thé maintenant trop fade et trop tiède, j'en viens à me demander s'il n'y aurait pas une relation entre l'apparition de cet homme aux manières frustes et les disparitions réccurentes de mes paysans dans cette contrée. En fait c'est une de ses phrases qui me fait tiquer.

- Vous dites que vous venez régulièrement dans les environs ? Je suis peinée, Motomatsu sama, que nous n'ayons alors pas eu plus fréquement l'occasion de nous rencontrer. J'aurais été honnorée de vous accueillir en bonne et due forme… mais sans doute aviez vous des raisons de ne pas vous manifester.

J'étrécis légèrement les yeux alors que j'aborde ce qui constitue pour moi la partie la plus épaisse du mystère. Seulement je ne sais pas trop comment lui demander des nouvelles sans avoir l'air de ne rien maîtriser. Comme il l'a si bien dit, ma condition de femme joue contre moi et ce n'est pas le moment rêvé pour miner ma crédibilité.

- Peut-être néanmoins, avez-vous entendu parler de certaines choses sur ces terres. Des choses qui suffiraient à expliquer ma présence en ces lieux…
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