Recherche d'une escorte pour aller en Oridia

Spoiler:

Assise tranquillement à une des tables de l'Herbe à pipe, j'attends que Maman revienne de l'Empereur, la plus populaire des tavernes qui bordent la place de diamant. Elle a dit qu'elle voulait y aller pour "parler affaires". C'est vrai, il nous faut un guide et une escorte pour pouvoir voyager jusqu'en Oridia. Même si je me sens quelque peu mal à l'aise que Maman soit obligée de vendre la taverne, mes remords sont rapidement balayés.

Je saurai Deus, tu te rends compte je saurai ! Peut être même que je pourrai voir ! T'es d'accord avec moi, hein Deus ?

Mon chien, sa tête posée sur mes cuisses, se laisse gentiment gratter derrière l'oreille, comme à son habitude. Je suis sure que si c'était un chat, on pourrait l'entendre ronronner à l'autre bout de la ville.

Ah, qu'est ce que je deviendrai sans toi ? J'espère seulement que le voyage se passera bien. Maman disait que la guerre faisait rage dans le sud. Mais on ne devrait pas avoir trop de problème, tu ne crois pas ? Après tout, nous ne sommes que de simples voyageurs.

La porte de l'auberge s'ouvre. Je tourne aussitôt la tête vers l'entrée. En fait, ce n'est que Maman qui annonce son retour. Elle a l'air de mauvaise humeur.

Le voleur ! Mais le voleur ! Un marchand que j'ai rencontré à l'Empereur acceptait d'acheter l'auberge, mais pour seulement deux pièces d'or. L'imbécile, elle en vaut au moins dix fois plus. "Une auberge de hobbit sans hobbit, ça vaut rien" qu'il m'a répondu. Le Changement l'emporte ! Finalement, j'ai décidé de garder la taverne. Pas le temps d'attendre qu'on nous fasse une meilleure offre, et puis, avoir un toit à notre retour, c'est quand même mieux non ? Heureusement, Saburo, le patron, a accepté d'acheter tous les fûts et toute la nourriture qui nous restent. Je viens d'ailleurs chercher la liste de notre inventaire. Avec ça, on sera loin de rouler sur l'or, mais ça devrait nous permettre de nous payer pendant trois mois les services d'un guide et d'un guerrie ainsi que de quoi nous nourrir et nous loger.

Notre voyage n'est même pas commencé que les ennuis sont déjà là. Seulement, deux personnes... cela me semble peu, je ne vois pas trop ce que deux personnes seules pourraient faire contre tout un régiment de barbares. Mais avant même que je n'aie le temps de formuler cette pensée, Maman poursuit :

Le problème n'est pas les barbares, ils ont bien assez à faire avec le clan du Crabe. Par contre, les bandits ... Cette vermine profite du conflit pour attaquer impunément les voyageurs et les caravanes. Espérons que tout se passera bien. Dans le cas contraire, deux mercenaires pour assurer notre protection ne seront pas de trop. Je retourne à l'Empereur pour essayer de trouver les deux personnes qu'il nous faut. Si jamais je fais chou blanc là-bas, j'irais voir dans les ruelles. Je n'aime pas trop ça, mais bon, faute de grives, il faut manger des merles.

Elle se rapproche, m'embrasse sur les deux joues. Puis elle prend rapidement dans un des tiroirs du comptoir l'inventaire de l'Herbe à pipe : je l'entends plier la liste et la mettre dans une de ses poches. Elle revient vers moi, m'embrasse à nouveau, puis se dirige vers la sortie.

Si à neuf heures, je ne suis pas rentrée, tu ne m'attends pas pour te mettre au lit, compris Dara ?

Oui maman !

Rapidement la mère revint avec deux hommes très différents. Le premier avait un pas lourd et devait mesurer au moins deux fois plus que maman, à la façon dont ses pas se posait et était appuyer par un poids lui aussi très important. Un autre son restait parmi ceux-là, un son couplé à une odeur, cet homme là irradiait le métal, des armes cliquetait contre une armure tandis que seule la mort semblait pouvoir le prendre. En faite jamais quelqu’un d’aussi massif n’était entré dans l’auberge et de très loin, pourtant elle avait vue des hommes défilé… En quelques secondes une autre odeur rejoint la première, une odeur musquée, une odeur de sueur coincée entre des poils, aux odeurs de boue et … Le bruit de ses pas était étonnant, des sabots … C’était ça un minotaure ?

Le second homme quand à lui semblait ne pas vraiment toucher le sol et des bruit apparaissant séparé de plusieurs pas comme si il se téléportait ou ne bougeait que par saut. Il n’avait pas d’odeur si ce n’est celle des bois et de l’auberge qui semblait déjà l’avoir pris et c’être encré en lui. Il n’avait pas d’existence dans le vent qui l’évitait sans le hurlé et indiquer sa présence, il était comme une disparition, un fantôme dans le vent, un être oublier qui n’a jamais été là sauf quand le plancher n’a pas d’autre choix que de craquer, dans les bois il devait totalement disparaitre …

Mais il avait une voix, une voix qui rappelait le chant des oiseaux, une voix qui devait se perdre dans les bruit de la campagne mais qui dans la taverne n’était pas oubliable :

-"Je me nomme Nahal, moi et Orghan allons te mener là où tu dois aller, ta mère nous à dit que tu cherchais un Shaman alors quoi de mieux qu’un traqueur et un minotaure pour te menez dans les contrée les plus dangereuse du monde ? Qu’en pense tu jeune demoiselle, es tu prête à partir ?"

Il c’est retourné vers maman, sans un bruit mais sa voit ne vient plus au même endroit et c’est les rebonds sur les mures qui sont à présent entendu :

"Madame ? Quelque chose à ajouter ? Le prix fixer est à une pièce d’or pour un moi et pour nous deux … Avec cela nous nous nourrissons bien sure et nous vous assurons la protection et la guide."

Es tu prête à partir ? ... à partir... à partir... à partir...

La question raisonne dans ma tête. C’est comme si ces cinq petits mots suffisaient à résumer tous mes espoirs et toutes mes craintes. Le voyage, l’épreuve... Plus rien ne sera jamais comme avant.

Pour maman. Elle sacrifie sa vie paisible et son auberge pour moi. Je réalise d’ailleurs que je m’étais trompée à son sujet. Je savais qu’elle m’aimait beaucoup, mais je ne pensais pas pouvoir être l’objet d’autant d’amour… la chaleur envahit tout mon corps à cette seule pensée. J'espère que maman sera toujours là pour moi …

Pour Deus. J'ai peur qu’il ait du mal à s’adapter au voyage. Ce gros lourdaud n’a jamais été très actif. Puisse-t-il me guider jusqu’en Oridia…

Pour moi. Jusqu’alors, ma vie n’a été qu’un désastre à cause de mes yeux. Je me suis même perdue dans l'obscurité l'espace d'un instant. Finalement, je peux enfin la ressentir : la lumière au bout du tunnel …

Encore une fois, mes doutes sont balayés comme une brindille par le vent. Poussant délicatement Deus, je me lève, puis marche lentement en direction des deux invités. Si maman leur fait confiance, alors je peux leur faire confiance moi aussi. Maman ne se trompe que rarement au sujet des inconnus. Je crois que son expérience d’aubergiste lui permet de déceler la bonté chez les gens. A moins que ce ne soit ses légendaires instincts de hobbit. Ou peut être même une savante combinaison des deux. (J’avais entendu le vieux Bouchu raconter d'horribles histoires sur les minotaures. Mais si celui-là est en ville, il ne peut pas être si méchant que ça). Arrivée à environ deux pas d’eux, je me présente.

Bonjour, je m’appelle Erudara.

Je fais une révérence maladroite. Bien que maman ait essayé de m’apprendre à saluer correctement, je n’ai jamais réussi à maitriser le geste. Puis je réponds à la question que le dénommé Nahal m‘a posée, réalisant que je ne l’avais pas encore fait :

Mes affaires sont prêtes, annonce-je, en faisant un signe de tête vers la sacoche que j’ai laissée sur le banc. Merci de nous conduire en Oridia.

Puis je ne peux m'empêcher de rajouter :

S’il vous plaît, prenez soin de maman.

Je tends alors mes mains devant moi, puis avance lentement en direction de nos protecteurs. Ma façon à moi de faire connaissance. J'espère qu’ils ne s’en sentiront pas vexés.

C’est le minotaure qui explose de rire et prend de sa grosse main la main de la petite fille, pourtant le contacte n’est pas vraiment rude. Bon il faut avouer qu’il doit avoir un nombre de cale exceptionnelle et qu’il ne doit pas craindre les échardes avec des mains comme ça mais si l’on omet ces deux détaillent ni il cherchait à l’écrasé ni à imposer quoi que ce soit. Il avait juste une bonne poigne. Quand à son rire … Et bien c’était assez bizarre, entre un bruit de vache et un rire humain, quelque chose de puissant et de présent qui poussait facilement les autres à rire, un vrai rire de pochtrons de taverne, sauf que lui maitrisait parfaitement tout ses mouvements et que son rire ne partait n’importe comment. Donc, juste le début d’un rire des gens de la taverne, au moment où il entraine tout les autres. Là il entraina les sourires de chacun de ceux qui était présent, c’était palpable, comme dans l’air, la bonne humeur avait naquis de cette explosion.

Puis c’est la main de l’autre homme qui se pose sur sa tête et prend la sacoche de la petite demoiselle. Impossible à entendre il est apparut lorsque sa main est entré en contacte avec la demoiselle, c’était vraiment déconcertant…

Puis ses pieds quittent le sol alors qu’il la soulève et la pose sur l’épaule du minotaure. Elle peu sentir la lourde corne prêt d’elle et la main sur minotaure qui le retient, les pas rythmé suivit avec difficulté par maman jusqu’à la sortie de la ville, le regard des gens sur eux, le mouvement d’écarts. Un arrêt, quelques paroles inaudibles avec des gardes, ils sont repartis. Enfin elle est poser sur du bois, à coter de maman. Une charrette si l’on en croit le bruit du démarrage. C’est Nahal qui tient les reines et le cheval est parti, quelques petits mots :

-˝J’espère que tu as aimé le début du voyage car je pense que c’était de loin la partie la plus tranquille. Le reste promet d’être complexe jeune demoiselle, enfin une fois que nous aurons atteint les terres du corbeau. Avant tu peux dormir en paix le monde veille sur tes pas et sur ta mère. Ton chien est à l’arrière de la calèche et il y a deux couvertures en plus des stocks de nourritures, tu peux t’y reposer autant que tu veux.˝

Il lance la charrette sur les routes et les jours avances … Les deux hommes sont toujours aussi aimables et le minotaure qui marche à leur coter ne s’arrête que pour manger ou faire quelques poses où Nahal par sans un bruit avant de réapparaitre en posant la main sur la chevelure de la jeune fille… C’est un vrai fantôme ?

Spoiler:

Quatrième jour depuis notre départ. Je commence à connaître nos deux protecteurs. Si je devais les décrire en un mot, et bien, je dirais qu’ils sont cools.

Nahal est bizarre. Ca doit être ça, un traqueur : A chacun de nos arrêts, que ce soit pour manger, dormir, ou tout simplement faire reposer les chevaux, il semble disparaitre pendant un court instant. Pas le moindre bruit de pas, ni même le plus subtile froissement d’étoffe. Rien du tout. Jamais mes oreilles n’avaient rencontré pareil adversaire, et je me prend au jeu d‘essayer de le repérer lorsqu‘il revient. Désastrophe la plus totale jusqu’alors (un des mots préférés de maman). En effet, systématiquement, je ne suis avertie de son retour que lorsqu‘il pose sa main sur ma tête. J’adore ce geste. Il me rappelle papa, qui avait l‘habitude de me caresser la tête en guise d‘affection. Et en plus, il m’appelle jeune demoiselle. Ca change tellement du vieux Bouchu et de son éternelle « petiote » !

Mais de nos deux amis, mon préféré, c’est Orghan. Vous voyez, le problème quand on est aveugle et qu‘on voyage, c’est qu’on ne peut même pas marcher à coté de la calèche pour se dégourdir les jambes. Mes petites pas hésitants ne feraient que nous ralentir. C’est pourquoi, il m’a proposé hier soir de jouer avec lui. Non, tout bien réfléchi, «proposé » n’est pas vraiment un terme très adapté. Alors que la calèche n’était pas encore totalement arrêtée, il m’a soulevée de ses énormes mains, m’a déposée sur son épaule gauche, et j’ai pu m’accrocher à nouveau à une de ses immenses cornes. Ensuite il m’a lentement reposée dans l’herbe et s’est assis à son tour. Ensuite, nous avons tenté de communiquer. Nous ne pouvions pas utiliser ni la parole ni la vue, alors on a opté pour le toucher. De ses grandes mains, il essayait de représenter ce qui me semblaient être d’étranges animaux. Et moi de suivre le contour de ses poignes pour imaginer les créatures qui peuplent son pays. Un minotaure, c’est magique !

Mais si je suis plus heureuse que je ne l’ai jamais été, Maman ne semble pas partager mon bonheur. Elle ne m’a que très peu parlé depuis notre départ. Peut être que je me fais des idées…

_________

Nous venons de nous remettre en route. Maman est assise à coté de moi dans le chariot. Elle s’adresse enfin à moi. Au ton de sa voix, je devine que cette conversation sera très importante.

Demain, nous allons atteindre les terres du clan du corbeau. En principe, la guerre ne fait rage qu’encore plus au sud, sur les terres du crabe. Cependant, il n’est pas impossible de rencontrer des brigands, voire même quelque avant-garde barbare qui évite avec ruse les villages fortifiés de l’empire.C’est pourquoi je vais te demander quelque chose, Dara. Promets moi de toujours garder la laisse de Deus à la main, qu‘importe la situation. Tu dois toujours être capable de t‘enfuir, et même si Deus ne te permettra pas d‘avancer plus vite, au moins son instinct te guidera dans la bonne direction. Promets le moi, Dara.

Maman était presque suppliante. Je m’empresse donc de répondre :

Je te le promets Maman.

Tout en joignant le geste à la parole, je tâtonne le fond de la charrette à la recherche de la boucle de la laisse de Deus. Je la trouve rapidement et l’enroule autour de mon poignée. Le silence s’installe … Deux minutes passent, maman reprend la parole :

Je ne sais pas jusqu’où ce voyage va nous mener, mais je peux déjà contempler ses effets bénéfiques : je ne t’avais pas vu aussi souriante depuis des années.

C’est alors qu’elle m’embrasse sur les deux joues.

Spoiler:

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