Quand le Loup rencontre l'eau.

Un tourbillon de faible taille se créa dans l'eau peu profonde du port. Pendant un instant il troubla les vagues et l'écumes puis disparût, laissant la mer reprendre ses droits véritables. Une seconde après son départ émergea de l'eau une tête humaine couverte d'une chevelure blonde laissée libre. A la suite de la tête humaine qui émergeait lentement venait tout un corps. Finalement, tenant debout sur l'eau salée se tenait un homme. L'homme en question avait des cheveux blonds mi-longs, libres d'êtres agités par le vent. Ses yeux étaient deux orbes de la couleur de l'eau la plus claire, une transparence vaguement teintée de bleu. Il était habillé de pied en cape par des vêtements blancs fait d'un tissus soyeux unis dans un assemblage complexe que retenait des attaches bleue. Autour de lui, gravitait une orbe bleue semblant contenir un liquide.

Le haut prêtre Al'Manhir était dans le port des Athées.

Bien qu'il vienne de sortir de l'eau, son corps et ses vêtements étaient parfaitement sec, comme si l'élément liquide ne faisait que glisser sur lui sans jamais s'attarder sur ses tissus. D'un pas décidé, il avança sur l'eau, marchant dans l'ombre des navires jusqu'à en atteindre un précis. Un grand homme encapuchonné se trouvait là entrain d'examiner la coque alors que son second venait de remonter dans le navire. Disparaissant en ne devenant plus que de l'eau, Al'Manhir coula jusqu'au ponton, l'escaladant et défiant les lois de la gravité jusqu'à se trouver à une poignée de mètre du lycanthrope. Alors, il redevînt progressivement humain et avec une moue hautaine qui semblait naturelle chez lui, il déclara :

- Bonsoir, Lupen Z'en Rahar.

Le vieil homme sourit, il était en train d’inspecter la coque de son bateau comme il en avait l’habitude lorsqu’il était à terre. Le petit rituel consistait en suite en un long entrainement comme il le faisait lors de son premier quart sur le navire, le quart de nuit ou personne ne l’observait et où il pouvait pousser toute la puissance de son corps contre le vent et la rage de la mer : sa mère. Mais un intrus avait choisit qu’il en serait autrement et que son petit entrainement bien joyeux n’aurais pas lieu à cette instant précis mais plus tard pour leur plus grand plaisir, ou peux être bientôt mais vue sa gueule il n’y avait que peu de chance : Le blaireau était soit un magicien soit un politique, hors un politique ne montait pas sur un bateau pirate sans avoir préalablement affuté sa magie. Donc l’enflure pas net était un puissant pourrit, simplement.

Comme il faisait toujours bonne accueil à tout le monde et surtout à ceux qu’il aimait au premier regard il décida de ne pas changer ses habitudes. Le faite que le type pas net connaisse son nom l’aidait d’ailleurs particulièrement à prendre quelques petites précautions supplémentaires. Il ferma la main en direction de Zhrey qui s’envola rapidement pour tourner autour de l’homme et déjà, à la vigie, un homme avait chargé son arbalète prêt à faire feu, il n’aimait pas cela du tout lui non plus. Mais qui serais assez idiot pour venir les menacer chez eux ?

-˝Bonjours mon grand, t’est allé rendre visite à la flotte, causé avec les poissons ? Que fait ici un type comme toi armé d’une joyeuse loupiotte bleu pas du tout adapté à ce genre d’actions. Ce port est loin d’être chez toi alors que me proposes-tu ? Combien payes-tu ? Il y aura du sang ? On va bien s’amuser ? J’ai quoi comme garantit et pourquoi moi ?˝

A la vue de Zhrey un vieux borgne c’était appuyer contre le bastingage et regardais les hommes discuter. En faite il ne les regardait pas mais faisait attention à la magie, il n’aimait pas affronter celle-ci, il était seulement habituer à affronter la nature tandis que le Lynx ne savait que parler au bois et l’obliger à ce confondre. Autrement dit il était bien dure pour cette équipage d’affronter une puissante magie autrement qu’avec des hommes, cela s’annonçait plutôt mal.

Klor avait attrapé Sham qui ne demandait qu’à se battre et plusieurs personnes sur le pont étaient prêtes à se battre avec leurs joies habituelles. Le simple mouvement de Zhrey avait crée une belle agitation, un chaos organiser puisque chacun savais ce qu’il avait à faire.

Contant de son équipage le vieux loup rajouta :

-˝Ha, en faite je ne vous aime pas pour le moment, et vous êtes chez moi … Alors soyez convaincant, c’est le moment ou jamais.˝

Le vieux souriait les yeux caché sous sa capuche et au dessus de sa belle barbe siégeait son beau sourire qui semblait plein de crocs imaginaire. Comment des crocs pouvaient exister chez un humain ?

Pendant que les autres récupéraient leur paye, Embrun avait préféré aider à débarquer les marchandises sans attendre, comme si elle espérait reprendre la mer avant la prochaine marrée, ce qui était bel et bien le cas. Elle n'avait rien contre le port d'Athé tant quelle n'y restait pas trop longtemps, sachant que pas trop longtemps signifiait le moins longtemps possible. Mais le Prime aurait besoin de soins avec l'attaque qu'il avait subit et elle avait même un moment penser trouver un autre navire. Cette possibilité ne la réjouissait pas car elle s'était attachée à ce bateau mais rester au port trop longtemps serait encore pire. Et voilà, elle avait récupérer sa paye et ne savait même plus où la dépenser vu que tous les commerces étaient fermés. Enfin, de toute façon sa bourse ne paissait pas assez lourd pour intéresser les voleurs et vu que les trois quart de l'équipage s'était dirigé vers des tavernes, ils n'avaient aucun intérêt à l'attaquer alors qu'elle était sobre et armée. Peut être aurait elle cacher cette arme si elle avait réaliser qu'elle pourrait bien la faire livrer au clan de la Mante, mais elle n'y avait pas même réfléchit. Désœuvrée, elle faisait le tour du port.

Elle commençait à penser qu'Athé ne possédait que des rafiots miteux et sans intérêt quand un homme sortit de l'eau. Pour le coup, la pirate s'arrêta, l'intérêt piqué à vif. Après l'homme tempête, un homme vague ? Il y en avait d'autres de ce genre ? Bon, sa technique de marche sur l'eau ressemblait méchamment à de la magie, mais rien à voir avec les téléportation ou idioties de ce genre. Non, se transformer en mer était autrement plus attrayant. Sans grande prudence, elle suivit le mage et finit par s'arrêter devant un navire qui détonnait franchement des autres carcasses de ce port. L'homme mer monta sur le quai à la rencontre d'un autre à moitié caché sous son grand manteau sombre et tout le navire derrière eux sembla s'animer. Elle vit aussi l'oiseau, mais n'en fut pas franchement surprise, nettement plus intéressée par la métamorphose de l'homme sortit des eaux. Deux yeux violet perçait la nuit, fixant la scène avec avidité.

la jeune femme entendait très bien ce qui se disait, mais elle s'approcha tout de même et s'arrêta près de l'étrange couple en fronçant les sourcils. Lupen ? Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Elle n'était pas franchement réceptive aux rumeurs mais elle en avait entendu parler. Un pirate, pour le peu qu'elle sache, et assez sanguinaire pour qu'on parle de lui. Au lieu de reculer comme l'aurait fait tout marin normal, elle détailla sans la moindre gêne la capitaine du vaisseau bizarre. La discrétion n'était pas son fort, et surtout elle n'avait aucune raison de sa cacher. Pourquoi n'aurait elle pas le droit de se balader sur les quais ? Dans sa démarche aussi bien que dans ses vêtements, il était évident qu'elle était marin. Elle pouvait très bien trainer ici à la recherche de travail et d'ailleurs, c'était bien le cas. Ils semblaient parler affaire... Mais elle n'était pas là pour laisser trainer ses oreilles. Puis si ils voulaient être tranquilles, ils n'avaient qu'à pas rester aussi en vue. En fait elle s'en fichait pas mal de ce qu'il pouvait manigancer. Seul le mage d'eau et ce superbe rafiot l'intéressaient. Et non, elle ne se sentait absolument pas gênée d'apparaitre au beau milieu d'une conversation importante.

- J'avais jamais vu c'genre d'magie encore ! Comment t'fais pour dev'nir l'eau ?

Embrun ne souriait pas mais elle semblait joyeuse et insouciante, comme d'habitude. Elle s'adressait directement au mage, n'ayant pas la moindre idée de son rang et d'un respect qui aurait pu lui être du. En même temps, Lupen ne lui montrait pas l'exemple. Et puis, Rallen avait beau lui avoir parlé des différentes écoles de magies et tout, elle n'avait pas suivit grand chose. D'autant plus que ce dernier avait évité de lui dire le nom de la sienne pour ne pas qu'elle s'énerve, si bien qu'elle ne faisait pas la moindre différence entre les castes de magiciens.

Le déchargement du navire avait été bien plus rapide que ce qu'il aurait cru au début. Une fois à terre, les marins semblaient obtenir une force et une volonté considérable, leur permettant de terminer rapidement un travail qui avait paru considérable à l’élémentaire malgré la main-d’œuvre importante. Il comprit plus tard la raison d’un telle débauche d’énergie, les marins étaient pressés de rejoindre la taverne la plus proche. Après la fin du déchargement, il ne fallut que quelques instants à Rallen pour récupérer sa paye puis ses affaires. Il fut donc parmi les premiers à descendre du navire, équipé de son long manteau marron, capuche masquant son visage au maximum, et de sa besace en bandoulière.

Sur les quais, l’agitation ambiante intriguait l’élémentaire. Se donnant pour règle d’éviter un maximum les grandes villes, il avait rarement eu l’occasion d’observer le bal des navires à quai. Et comme pour toutes les choses nouvelles qu’il découvrait, Rallen s’abandonna à une contemplation de tous ces mouvements. En déambulant entre les caisses sorties des navires, l’élémentaire observa et mémorisa à quoi ressemblait le port marchand de la plus grande ville commerçante de la nation d’Athée.

On dirait des fourmis en train de faire leurs réserves… Ce n’est qu’une organisation mal copiée chez les insectes. Mais c’est déjà bien pour des êtres humains… Rallen, tu deviens méchant ! Calme-toi, ils ne te feront rien tant que tu ne les agresseras pas.

Alors qu’il arpentait un nouveau quai, une sorte de picotement vint le déranger au niveau du cou. Ce n’était pas comme une démangeaison que l’on pouvait faire passer en grattant. Elle persistait et semblait vouloir indiquer quelque chose. Rallen tourna la tête dans toutes les directions mais la sensation était bien trop faible pour qu’il arrive à localiser quoi que ce soit. Il arrêta donc de bouger et se concentra sur ce « picotement ». Il se concentra d’abord sur la sensation elle-même mais rien ne se produisit. Une idée lui vint alors, il se mit à analyser ce picotement à la manière d’un élémentaire. Dès lors, la source de cette sensation apparut aux yeux de Rallen, telle une lumière dans la nuit.

Tout en conservant en vue la source, il se mit en mouvement mais la lumière disparu et la nuit se fit à nouveau sombre.

Hein ?… C’est plus dure de conserver cette image en se déplaçant. Faudra travailler ça, dès que je saurais ce qu’est ce ça… Bon, j’ai une direction, c’est le principal.

Rallen traversa le port dans le sens inverse et ne tarda pas à repasser devant le Tempête soudain bien moins animé. Quelques bateaux plus loin, il repéra la jeune fille qui s’était nommée son apprentie. Elle se déplaçait en regardant un quai en particulier. Suivant son regard, Rallen vit alors de l’eau escalader le quai avant de prendre forme humaine. La stupeur le frappa. Mais en plus, un certain intérêt s’éveilla chez lui. C’est donc en s’interrogeant sur cet individu que l’élémentaire se dirigea vers ce même quai.

Une magie élémentaire ! Aucun doute. C’est un Originel. Mais élémentaire ou prêtre ? Qu’est-ce qu’il est ?… Une chance ou une malchance ? Que faire ?… Pour l’instant, mon corps semble bien décidé à aller voir cet homme.

Rallen arriva à portée d’oreille à l’instant où la jeune pirate aborda manipulant de la magie Originelle. Il s’engagea sur le quai afin de répondre à la question de la jeune fille. Le jeune homme modula sa voix afin qu’elle ne porte pas trop loin mais suffisamment pour être entendu par tous ceux présent sur le quai.

- Par une méthode que tu ne pourras jamais maîtriser jeune fille. Et puis, tu manques vraiment de bonnes manières. On ne dérange pas les gens en pleine conversation, ça s’appelle couper la parole et c’est très vilain.

Pendant son approche, Rallen avait remarqué la présence d’un troisième homme sur le quai, qui à son instar était encapuchonné. Après un geste de cette homme, un oiseau s’envola, trop rapide pour reconnaître l’espèce, et le navire commença à s’animer.

- Bonsoir messieurs et désolé pour cette jeune fille… Et pour moi aussi d’ailleurs. J’aimerais savoir si vous êtes humain ? Et si c’est le cas je partirais en vous conseillant de quitter cette ville rapidement. L’autorité n’apprécierait pas de découvrir qu’un prêtre se ballade dans ses rues.

Rallen commença à analyser son environnement afin de déceler l’utilisation de magie Originelle ou de toute autre modification anormale. Mener ces deux analyses en même temps ne semblait pas gagner mais étant immobile, il espérait bien y parvenir. C’est donc les yeux pleins d’éclairs, indiquant l’utilisation de sa magie, que l’élémentaire attendait la réponse de l’homme aqueux.

La moue hautaine ne changea pas. Que ce soit alors que Lupen parlait ou encore que les nouveaux protagonistes entraient en scène. Il est aisé de voire dans l'eau claire, tout autant qu'il avait été aisé de prévoir ce déroulement des évènements. Cela dit, le capitaine était fou et il était impossible de prévoir dans quoi s'étaient engagés les deux marins. Lupen Z'en Rahar, se lycan armé d'une arme de feu à la portée et la puissance impressionnante serait bien capable de les réduire tout deux en charpies. Cela ne le chagrinerait pas le moins du monde. Il n'avait que faire de cette jeune fille, probablement rien de plus qu'une fille des rues trop idiote pour se rendre tout à fait compte de ses actes et cette sorte d'abomination aux yeux parcourût d'éclairs. Cependant, la nuit de l'œil survenait cette nuit et il devait être certains de pouvoir rallier Lupen ainsi que tout les hommes qu'il pourrait commander. Si il pouvait donner des ordres à ses deux là, ce serait parfait.

Le regard de Al'Manhir jusque alors posé sur Lupen coulissa sur Rallen. En temps normal, le haut-prêtre n'aurait pas prit le temps de répondre à une telle créature mais puisqu'il semblait disposer de quelques pouvoirs, il pourrait peut-être se montrer utile pour cette nuit et la suite de la bataille. Il n'y avait pas assez d'homme et un magicien serait le bienvenu. Alors une réponse brève conviendrait.

- N'aies craintes, Rallen Coroda. La seule autorité qui puisse décider ou non de ma présence ici est celle du Très-Haut-Prêtre ou de l'Origine en personne. Et pour répondre à ta question, l'Ultime Grâce Originelle ne m'a pas encore été accordée.

Pas encore car il comptait bien l'avoir. Avec la prise de la ville des Athées, il entrerait surement dans les faveurs de l'Origine. Il ne s'en faudrait alors que de quelques années pour que Aèraon Vamagon, l'actuel Très-Haut, ne s'en aille rejoindre le Panthéon Originel et il serait le plus en vu pour le remplacer. Il n'y aurait alors aucun doute que cette Grâce lui serait accordée et qu'il deviendrait le serviteur élémentaire de l'Origine et de ses avatars. Ses yeux se posèrent à nouveau sur Lupen. Quelque chose glissa de la manche de Al'Manhir et tomba dans sa main droite. Naquit alors une flaque d'eau au creux de cette main. La petite flaque engloba un objet sans pour autant le toucher et s'envola pour se porter au niveau du visage de Lupen. Dans cette orbe aqueuse se trouvait un petit sachet hermétiquement fermé.

- Voici un sachet de poudre. Utile pour les armes à feu. J'en possède encore et ce que je t'ai donné ne serait guère suffisant pour faire un seul tir. J'ai également en ma possession un pistolet et 40 pièces d'or. Ton salaire si toi et tes hommes versez le sang pour moi.

Avoir l'air hautain semblait être la seule expression qu'avait décidé d'affiché Al'Manhir mais elle lui allait extrêmement bien. Il n'avait pas de charisme particuliers mais savait ce que les gens voulaient et était prêt à le leurs accorder contre quelques services. Rien d'abusif, juste de quoi compenser. A cette pensée, les lèvres se pincèrent légèrement, comme un vague sourire amusé. Mais difficile d'en être certains.

Il regarde la pirate qui débarque comme une imbécile, fille des rues inculte que le prêtre ignore avec la plus grande grâce. Tant mieux, il n’aimait pas quand une crétine venait se mêler de ses affaires… Alors autant que ce soit régler de suite : Il lève un doigt vers la demoiselle et un carreau d’arbalète vient se ficher dans sa jambe.

-˝Relgan, la jambe !?! Depuis quand tu fais des tires de somation ? Sa ira pour cette fois mais bordel ce soir c’est entrainement dans l’œil ! Maintenant les gamins vous dégager vous parler aux joyeux lurons tout à l’heure ici vous êtes chez moi et devant mon bateau !˝

D’un signe presque invisible de la main Krash remercie la vigie de son carreau bien déposé car un mort tout de suite lui aurais fait quelques souci à réglé et même si la voie de Lupen était emprunt d’une forme de rage tous sur le navire qu’il avait prit ça comme un amusement de la dite vigie, et Relgan était d’accord avec lui, c’était bien plus drôle.

Puis l’homme lui propose la transaction, à lui le vieux loup, lui qui a reconstruit ça vie en Athée. Il allait être légèrement plus dur à convaincre que cela :

-˝Je rajoute quelques détailles avec ça : Petit un nous voulons un droit de mouillage perpétuelle en Athée et ceci quelque soit notre visions des choses ou nos actions. Petit deux nous voulons l’assurance que notre bateau ne sera pas toucher, pour cela seul une partie de l’équipage et moi-même serons a votre service ce soir. Petit trois nous prendrons toute votre réserve de poudre en plus des quarante pièces. Petit quatre nous n’affronterons pas les Hooligans. Je crois que c’est tout, pour le reste vous pouvez compter sur nous si les deux parties respectent les termes du contrat.˝

Il rajoute en tendant la main vers Sham qui prend les aires des mains de Klor pour rejoindre les siennes. Son vole est très cours car voyant de la magie le géant n’ose mettre l’ami du capitaine en danger. Il tombe dans la main du loup qui le braque sur la gamine.

-˝Si vous le souhaiter je fais couler son sang pour clôturer ce contrat et fêter ça dignement …˝

Il sourit alors que son corps grossit petit à petit et devient celui d’un énorme lycan.

Pourquoi il était venu lui aussi ? Juste pour lui faire la leçon ? Elle ne s'était même pas à nouveau blessée depuis qu'il l'avait sermonner après l'abordage... D'accord, elle n'aurait pas du interrompre le marché, mais malgré tous ses voyages, elle n'avait jamais vu un homme capable de faire partie de la mer. Rallen était peut être venu pour la même raison après tout, et non uniquement pour la surveiller. Un homme tempête devait être intrigué aussi par ce magicien. La suite le lui confirma car à peine son sermon terminé, son compagnon de bord commença lui aussi à interroger l'étrange prêtre. C'était bien la peine qu'il la gronde alors qu'il faisait à peu près la même chose !

Un prêtre d'Origine en plus. Était-ce pour cette raison qu'elle ne pourrait jamais réussir à devenir la mer elle aussi ? La déception du se voir, elle avait enfin trouvé une magie qui lui plaisait. Mais du peu qu'elle avait compris des pouvoirs magique, elle n'était pas de la même branche. Rallen, si par contre. Il devait donc en être capable... Mais Embrun n'eut pas le temps de ressentir vraiment le sentiment de jalousie qu'un carreau d'arbalète se planta dans sa jambe. Elle recula sous le choc, manquant de tomber à terre et leva un regard furieux vers le capitaine du souffle gris qui gueulait sur un de ses marins pour ne pas l'avoir tuer.

- Traitre ! J'vais t'apprendre à tirer sur l'premier v'nu, on est sur l'quai et c't'un terrain neutre ! Hurla t-elle.

Pourquoi fallait il tout le temps qu'il lui arrive des ennuis dès qu'elle posait le pied à terre ? Encore une fois, la pirate constatait qu'elle n'était à sa place que sur les flots. L'attaque du Dragon d'Or, ce n'était pas pareil. Un combat naval simplement, pas un coup de destin comme maintenant. Peut être l'avait elle un peu chercher mais... Non, il n'avait pas à lui tirer dessus ! Ce n'est pas ainsi qu'elle était habituée à régler les conflits ! Rien de mieux qu'une bonne rixe pour savoir qui avait raison. Sauf qu'après que Lupen l'ai fait tuer, elle n'allait pas s'en tenir à une simple baston. Déjà, l'énergie bouillait en elle, prête à s'élancer. Rallen lui avait donné assez de leçons pour qu'elle arrive à la déclencher mais en plus, sous le coup de la colère, elle n'avait pas beaucoup d'effort de volonté à faire mise à part pour donner une direction au flux magique.

Le canon d'une arme à feu se tourna vers elle. Le jeune fille en avait vu très récemment lors de l'abordage et savait bien qu'elle dégât elles pouvaient faire. Il avait donc décidé de la tuer pour le simple plaisir ? Une masse d'énergie pure et indisciplinée vint frapper la main du loup et l'arme en plein fouet afin de le désarmer. Elle n'aurait pas hésité à détruire le fusil si elle n'avait craint de se prendre une balle perdue. Qu'importe que son adversaire fasse presque deux mètres maintenant, Embrun avait l'habitude de s'attaquer à plus grand qu'elle. D'ailleurs, elle perdait bien souvent quand un grand marin décidait de la mettre au tapis mais maintenant qu'elle avait découvert et tenté de maîtrisé la magie... Lors de ce combat, elle ne comptait pas se retenir. Il avait cherché à la tuer sans même combattre, ce traitre !

- C'toi qui va r'joindre la mer !

Ses yeux violet étaient plus billant que jamais. sauf peut être par rapport à la nuit de Delvïss sur la terre des elfes. La pirate porta la main à son Kama, elle n'avait pas l'intention d'oublier les armes parce qu'elle avait un autre moyen de se battre. Ce n'était pas une technique de combat, la magie, pour elle, juste une aberration de la nature. Mais comme ils n'étaient même pas sur la mer, aucune raison de se retenir. Bien sûr, elle ne s'attaquerait pas au souffle gris... Juste à son capitaine. Le carreau dans sa jambe l'empêcher de se déplacer correctement, mais vu la taille de sa cible, elle l'aurait quand même ! Ou plus logiquement, elle n'esquiverait pas facilement un coup de griffe...

Il n’est pas un élémentaire… Tant pis, je sais ce que je voulais savoir. Je n’ai plus besoin de rester ici.

Rallen commençait déjà à faire demi tour et n’écoutait pas la suite de la conversation entre ce prêtre et l’homme posté près du bateau. Il était trop déçu pour prêter plus d’une demi oreille à cette discussion. Trouver un véritable élémentaire aurait était un véritable bonheur pour l’ersatz de force originelle qu’était Rallen Coroda. Il aurait pu trouver quelqu’un ne le regardant pas de travers à la première occasion, mais cet homme n’était qu’un prêtre d’Origine, un homme et rien de plus.

Plongé dans ces pensées, il n’entendit pas le son produit par le carreau d’arbalète pénétrant la peau de la jeune pirate. Par contre, il ne rata pas les hurlements du capitaine du navire. Hurlements demandant une mise à mort rapide, et pas des tirs de sommation… Puis, il y eut le cri d’Embrun. Tout était arrivé trop vite pour que l’élémentaire ne comprenne tout, cependant il avait comprit qu’Embrun avait été attaqué et qu’elle n’allait pas tarder à répliquer comme le prouvait le flux de magique qui commençait déjà à se matérialiser autour d’elle.

Quelle idiote !

Plongeant la main dans sa besace, Rallen en ressortit une bourse en cuir et une boite en métal. Puis l’incroyable se déroula sous ses yeux. Le capitaine du vaisseau se transforma en… quelque chose. Quelque chose de grand, poilu et assoiffé… de sang. La créature faisait peur. Très peur. Le choc pétrifia l’élémentaire qui en lâcha la boite en métal. Au moment du choc avec le ponton, la boite s’ouvrit et son contenu se renversa. Un liquide huileux se déversa sur les planches et trois cubes argentés de 3 cm de côtés roulèrent sur le sol avant de tomber dans l’eau.

Le bruit de la boite en métal sortit Rallen de son état de choc et il réalisa seulement ce qui était en train de se passer. Son regard passa rapidement de la boite en fer vide, aux cubes en train de sombrer dans l’eau, puis vain la bourse qu’il tenait à la main et enfin Embrun en train de foncer sur la Bête, l’arme au clair. Une unique pensée eu le temps de traverser l’esprit de l’élémentaire.

Quel idiot !

Rallen lança la bourse devant lui et à l’instant où cette dernière quitta sa main, un arc électrique apparut et traversa la bourse. Puis quatre explosions retentirent dans la nuit du port d’Athée.
Une petite provenant de la bourse qui avait dépassé Embrun pendant son vol. La bourse tomba en morceaux mais personne ne put le voir car un nuage épais s’était répandu entre la pirate et la Bête, un nuage dense et très chaud qui montait très vite en l’air.
Trois autres explosions retentirent. Plus grosses et surtout plus proches de Rallen. Les trois cubes venait de produire leur effet au contact de l’eau. Les explosions aquatiques détruirent une partie du ponton et propulsèrent Rallen deux mètres plus loin.

Complètement sonné, l’élémentaire n’entendait rien pour le moment et ne voyait rien si ce n’est un nuage flou à l’endroit où se trouvait les deux combattants. Essayant de se relever, il ressentit une vive douleur dans le bras. Un morceau de bois était venu se planter dans son épaule gauche. Il remarqua également la disparition de sa besace, cette dernière plongeant désormais dans les abysses du port d’Athée. Rallen ne voyait presque rien, n’entendait presque plus et s’était blessé à cause d’une erreur de manipulation. Il avait voulu aidé et rien n’avait bien marché. Ne restait plus qu’à savoir ce qui se passait entre la Bête et la jeune fille, mais il lui fallait attendre la disparition du nuage de fumée et le retour complet de sa vision. Moins d’une minute pour l’un et Origine seul sait combien de temps pour l’autre.

Au début, il était difficile de comprendre comment les choses s'étaient déroulées exactement. Mais alors que la fumée qu'avait créer Rallen continuait de se répandre sur le quai et à la surface de l'eau, le Haut-prêtre vit clairement le déroulement des choses. Ainsi l'humaine n'était pas qu'une humaine. Il lui fallait en savoir plus et surtout, il valait mieux éviter d'attirer l'attention. Les explosions créées par l'homme aux cheveux bleus n'aideraient pas. Al'manhir n'avait cependant pas été très affecté par ces explosions. A peine la première avait-elle retenti qu'une barrière liquide se forma autour de lui, laissant le bois projeter en sa direction plonger dans l'eau pour finalement devenir une partie de ce bouclier. Prévenant une intervention de l'arbalétrier, le haut-prêtre originel leva le bras en sa direction et un traits d'eau en jaillit, perçant la fumée et frappant sa tempe. Rien de grave. Il n'était pas assommé, parfaitement éveille il se rendrait compte qu'il serait incapable du moindre mouvement cohérent pendant environs une heure. Une demi-heure si sa volonté et son endurance étaient exceptionnelles.

Il leva une main hors de l'eau et s'en échappa alors une créature semblable à un colosse fait d'eau. Il disposait de bras et d'un corps large mais ses jambes n'étaient qu'un unique pied d'eau et son visage n'avait pas d'autre traits que deux yeux d'un bleu scintillant. Son corps quant à lui était une eau en perpétuel mouvement dans laquelle vivait des dizaines de poissons de petites tailles et où flottaient des algues. L'élémental, obéissant à l'ordre mental de son maître se positionna entre Lupen et Embrun. Il n'avait pas besoin de voir pour les trouver. D'une solide main que la force d'une enfant ne saurait déviée, il arrêta la jeune pirate blessée et de l'autre il forma un mur face à Lupen. Inutile de l'enferme dans un étau d'eau, il n'en serait que plus furieux. Mais qu'il soit furieux ou non, ses griffes ne pourraient trancher l'eau et même si il se saisissait de Sham, ses balles passeraient-elles cette muraille aqueuse ?

Al'Manhir leva ensuite les yeux vers le ciel. Une ombre couvrit un instant la lumière de la lune et un puissant vent commença à souffler sur le ponton, dégageant la lourde fumée. Alors que les dernières fumées se dissipaient, un ange aux larges épaules se posa sur le ponton au côté du Haut-prêtre. Il allait torse nu, arborant une large cicatrice qui traversait tout son corps à hauteur des épaules, ne portant sur lui qu'un simple pantalon de toile et une lourde masse à sa ceinture. L'ange, se dirigea vers Rallen qu'il releva sans difficulté, l'aidant à tenir debout tant que ce serait nécessaire. Le haut-prêtre Originel, se tournant d'abords vers Lupen, avec la vague idée qu'il serait peut-être assez calme pour entendre quelque chose, lui répondit. Et si il n'écoutait pas, nul doute que l'un de ses hommes le ferait pour lui.

- Ce genre de comportement ne nous amènera à rien. Lupen, vos conditions sont acceptées. A partir du moment où vous n'agissez pas contre les intérêts du Culte des Originels, ce dernier respectera ces trois volonté. Oui car pour ce qui est des Hooligans, j'ignore qui ils sont exactement mais quoi qu'il arrive, si ils veulent se battre avec vous, vous serez les seuls à pouvoir décider de vous laisser tailler en pièce ou non.

Al'Manhir se tourna ensuite vers les deux nouveaux arrivant, Embrun et Rallen, mais son regard chargé de haine et de mépris se tourna d'abords vers Embrun.

- Arcaniste. Cela sonnait comme une insulte dans la bouche du Haut-prêtre. Vous avez deux choix. Je n'ai que faire de votre vie. Mais vous pouvez m'être utile. Servez la cause Originelle et j'oublierai que je vous ai rencontré et vous laisserai quitter cette ville en pleine possession de vos moyens. Sinon, périssez entre les griffes de Lupen, je ne m'abaisserai pas à vous tuer.

Il tourna ensuite le regard vers Rallen, l'air moins haineux, moins méprisant. Peut-être moins hautain également. Son ton en tout les cas était contrôlé et marqué par l'appréciation.

- Et vous Rallen Coroda, je n'ignorais pas votre magie mais vous êtes ingénieux également. Une place au service de l'Éternel vous est offerte. Je suis en mesure de combler vos vœux les plus chers. Que vous faut-il pour mettre cette précieuse astuce au service de ce qui est juste ?

Le choix appartenaient aux mortels. Qu'ils soient enfants de putain, de pirates ou de tempête. Qu'ils soient marchand, pirate, mages, libraire, soldats, aubergistes ou voleur, d'une manière ou d'une autre tous seraient prit dans le combat éternel de l'Origine et le Changement. Tel était le destin des habitants de ce monde.

Rapidement le loup à reprit Sham en main, ses reflexe on beau ne pas être excellent sa soigne reste or du commun et même avec de la magie il est dure de faire partir deux personnes dans une étreinte si serrer … Mais déjà tout s’emmêle et il n’entend pas la décharge de carreau qui aurais dut partir. La vigie était donc hors cours, dommage, cela aurait été marrant un petit bain de sang bien joyeux pour nourrir des pavés affamé. Mais il ne faillait pas trop en demander hein ? Qui pouvaient bien s’intéresser à de pauvres pavés sans défense qui ne demandait qu’un peu plus de sang après avoir gouter celui gouttait le long de la jambe de la demoiselle ?

Même dans ce nuage Lupen avait très vite comprit que le tas de flotte l’empêcherais de charcuter la gamine, mais son nouvelle employeur, en plus d’approuver son contrat, avait proposé quelque chose de vraiment intéressant, le laisser s’amuser si elle ne voulait pas les aider. De toute façon il y aurait bien assez de boulot pour ne pas avoir à la trainer dans ses pates. Bien assez de gens à remettre à leurs places, bien assez de gnome à mettre en pièce. Enfin pour bien dire, il y aurait le grand plaisir de pouvoir s’amuser avec dans l’équipe quelqu’un qu’on ne peut pas vraiment blairer et qui se disait pirate alors qu’elle n’en respectait pas les règles de bases. Il faudrait vraiment qu’il pense à la tuer un de ses quatres, Sham était d’accord avec lui, son sang était surement très beau. Mais il n’était pas temps à ça.

Déjà sur son cuire épais un peux de sang commençait à coulé, trop petite égratignure pour lui faire du mal elle avait quand même entaillé son manteau en plusieurs endroit et le dessus de son arcade droite. Pas bien drôle comme histoire, une cicatrice de plus… Mais quelle cicatrice ! Celle faite par une bombe, quelque chose plus employer depuis des lustres !

Alors que la poussière retombe et que le blondinet finissait son discourt le vieux loup sortie sa pipe et la bourra avant de l’allumé puis de tirer une grande bourrade dessus.

-˝C’est bon les gas, tout ceux qui veulent descendent, Adam tu passe à la barre et tu m’éloigne ce bateau, tu m’amènerais deux barques au point de rendez-vous tranquille que tu connais, tu garde notre bonne vieille vigie moi et que quoi manœuvré. Moi je prends la reste on va se faire un beau massacre pour le compte de ce monsieur.
Envoyer la paye rejoindre le bateau au cas où vous avez l’intention de mourir. Les gamins ne partiront pas sans leurs capitaines et j’ai des amis qui restent dans la cale pour veiller à cela. Autrement dit, on va se faire plaisir.
Pour les Hooligans, ils ont promis de ne pas faire ch*er l’équipage du Souffle Gris, si ils rompent leurs promesse ce sont juste des morts en sursit, et croyez moi, je m’y connais en mort.˝

Déjà des hommes descendait du bateau en compagnie de Krash, tout les gens connut de ce bateau avait décidé de ce faire plaisir. Nilr et Rohan était cote à cote, comme à leur habitude Krash était entouré de Johan et de Klor tandis que Nibiane se tenait à coter du géant. Derrière quelques personnages qui n’attendais que de se faire reconnaitre parmi le bateau. Hache, sabre, arbalète, arc cour, dagues, tout était prêt…

-˝Expliquer nous votre plan et l’équipage sera à votre service mais toujours sous mes ordres et avec moi !˝

Le loup souriait alors que le nuage de sa pipe rejoignait celui crée par celle de son Shaman… Ils étaient prêts à s’amuser.

Une explosion avant l'eau... Embrun n'attend jamais le loup, une détonation l'arrêta dans son élan. Une colonne de fumée montait vers le ciel, assombrissant la scène au point qu'elle n'était même plus capable de voir son attaquant, puis une pluie d'échardes s'abattit sur elle. La jeune femme eut tout juste le temps de se protéger le visage, mais elle ne pu empêcher les aiguilles de bois de l'érafler. A peine relevait elle la tête qu'un géant d'eau était apparu devant elle, la séparant du capitaine du souffle gris. L'immense main aqueuse la stoppa nette dans son élan. L'élémantal n'avait besoin d'aucune force pour l'arrêter, pourquoi défierait elle la mer ? Toute sa colère et sa hargne avait disparue en un instant, et elle ne pouvait même pas imaginer que le colosse lui veuille du mal. Elle ne regardait pas le loup, il n'avait plus aucune importance et la douleur à sa jambe ne l'empêchait pas de se tenir debout. Aucune peur ne ternissait ses yeux violet, elle regardait simplement la créature avec admiration. Déjà l'homme qui marchait sur l'eau, puis cet être où les poissons vivaient comme dans l'océan ? Elle n'écouta même pas le discours du prête avant qu'il ne s'adressa à elle.

Arcaniste ? N'était-ce pas le nom que Rallen avait employé en parlant de sa magie ? La pirate se figea, largement blessée par le ton qu'avait pris cet homme. Comme sur le Zéphyr, on la rejetait pour sa magie... Elle n'était pourtant pas responsable, et elle n'avait jamais voulu de ces pouvoirs ! Ce n'était tout de même pas sa faute si elle ne pouvait pas tout simplement les faire disparaitre. L'attaque du Dragon d'Or l'avait presque réconciliée avec la magie, mais là, rien qu'en un mot, le prêtre venait de tout détruire. Se faire rejeter par un homme capable de devenir la mer était bien pire qu'être repoussée par des marin. Elle resta un moment silencieuse, l'écoutant parler à Rallen. Lui, avait de la chance. Son pouvoir était celui de la tempête et il pouvait soigner avec et non détruire. Quand elle se décida enfin à répondre, c'était d'une voix bien plus basse et incertaine que d'habitude. Un simple mot l'avait bien plus blessée que les échardes de la bombe ou la carreau d'arbalète.

- J'en veux pas moi d'cette magie moi ! J'l'ai jamais voulu ! Elle m'a posé qu'des problèmes...

Elle baissa les yeux, il avait vraiment touché un point sensible. Il voulait qu'elle aide Origine ? Que voulait il en fait ? Mais elle ne pouvait pas refuser de servir le maître des eaux... Même si il la menaçait de mort. Embrun ne voulait pas qu'il la voit comme une ennemie, tout simplement. Et puis, Rallen aussi était invité. L'aider ou se faire tuer par le loup ? Après un regard à Lupen, elle se rendit compte qu'il avait raison. Même si elle s'en était rendu compte plus tôt, elle aurait ataqué de la même manière, mais là, un être d'eau les séparait.

- Qu'est c'que j'devrais faire ? J'veux juste r'partir sur l'Prime après, moi...

La jeune fille était plus sage que jamais. Toute sa fougue semblait s'être éteinte. Pourquoi avait il fallu qu'elle hérite de cette tare ? Se faire tuer au combat, encore... Elle s'y savait destinée et même si elle préférait mourir dans un abordage, sur les quais ce n'était pas si mal. Puis elle était bien décidé à lui faire la peau à ce fou ! Le jour où elle prendrait conscience des risque était encore loin d'arriver, juste qu'elle ne voulait pas décevoir la mer.

La vue toujours floue et un sifflement sourd comme seul son audible, Rallen observa la scène comme il pouvait, c’est-à-dire sans grand succès. Mais après un court instant il sentit une utilisation puissante de magie originelle et il ressentit une deuxième source de pouvoir élémentaire. Quelques secondes plus tard, un vent violent souffla le voile que formait la fumée et quelqu’un redressa Rallen sur ces pieds, sa capuche tombant à cet instant.

- Merci bien, inconnu.

L’élémentaire ponctua ses remerciements d’un sourire. Mais la frustration de ne pas bien voir (bien que de seconde en seconde sa vue s’améliorait) et surtout de n’avoir qu’un sifflement dans les oreilles agaçaient Rallen. Lorsque son maintient fut suffisant, il arrêta de s’appuyer sur l’homme… Ou pas ! Ses yeux s’étaient suffisamment remis pour qu’il remarque les deux excroissances dans le dos de l’être. Dès lors, son attention fut pris par cet être étonnant. Puis son épaule le fit souffrir et il se souvint qu’il était blessé… Une plaie pas trop profonde mais le morceau de bois s’était complètement enfoncé dans la chair et refuserait son accès à Rallen tant qu’il serait main nue. Après un soupir à fendre l’âme, l’élémentaire découvrit son compatriote aqueux. Là, sa bouche s’ouvrit en grand et refusa de se fermer jusqu’à ce que le grand prêtre prononce le mot « Arcaniste ».

Ah ! J’entends un peu. Il ne reste plus qu’à déboucher les oreilles.

Rallen se boucha le nez et ferma la bouche et souffla très fort. Il entendit un petit « pop » et le monde retrouva les sons qu’il avait perdu. Restait quand même un bourdonnement agaçant en bruit de fond. Alors qu’il essayait de le faire disparaître en se débouchant les oreilles, le prêtre s’adressa à Rallen et lui proposa un marché. La fin du discours du prêtre lança Rallen dans un petit rire qu’il eut du mal à repousser. Alors qu’il portait son attention vers le prêtre, il vit que plusieurs membres de l’équipage du navire était en train de descendre et se positionnait près de la Bête, qui avait quelque chose du loup maintenant que l‘élémentaire y faisait attention. En se rapprochant de l’élémentaire d’eau, Rallen parla d’une voix amusé et un sourire était toujours planté sur son visage.

- Excusez-moi pour le rire mais le « juste » et les « vœux » sont des notions que j’ai abandonné il y a quelques temps déjà. Vous me demandez mon prix sans même me dire quel genre de travail j’aurai à faire. Mais vue les mercenaires engagés, je suppose que ça ne sera pas du genre propre comme travail. Je considère que j’ai deux qualités en plus d’un pouvoir des plus rares. La première est un respect de la vie très fort, encore plus fort si il s’agit de celle de compagnon. Et la deuxième est une envie de me venger de mes ennemis encore plus forte…

Son sourire disparut et ses traits devinrent dures, à l’instar de sa voix. Cette fois, son visage était tourné vers le prêtre originel.

- Vous me connaissez et je connais votre Ordre donc nous savons que nous n’avons qu’un seul ennemi en commun. Alors je vous le demande, les gens que vous vous apprêtez à massacrer sont-ils nos ennemis communs ?

Rallen reporta son attention à l’élémentaire aqueux et toute trace d’animosité disparue.

- Je peux quand même vous donner un prix de base. Le soin de mes blessures et de celle de l’arcaniste… Et quelques grammes de votre poudre à canon. J’ai eu le plaisir de voir son efficacité lorsque le Konjiki a voulu nous affronter et je dois dire qu’elle m’intéresse grandement. Si je pouvais mettre la main sur un échantillon, je pourrais la reproduire et obtenir un explosif qui ne m’explose pas dans les mains neuf fois sur dix.

Cette pensée le fit sourire et il porta son attention à ses mains. Plus aucune trace de ces explosions… Heureusement qu’il ne travaillait qu’à partir de petite quantité sinon il aurait perdu ses mains, au minimum, depuis bien longtemps.

- Que dîtes-vous de cette proposition ? Si votre ennemi n’est pas le mien, je ne vous aiderai qu’un minimum et mon salaire n’augmentera pas. Mais si vous prévoyez de les massacrer, alors mon prix augmentera légèrement. Rassurez-vous, rien d’exorbitant.

Rallen n’avez d’yeux que pour l’élémentaire. Pour la première fois de sa vie, il voyait ce qu’il aurait pu être. Pour la première fois, il entrevoyait un débouché pour un de ses rêves. Et il le devait à un prêtre d’Origine. L’ironie du sort le ferait presque rire. Mais il devait avant tout terminer ses négociations et ne pas se laisser embarquer par les originels dans une guerre contre des innocents, enfin, aussi innocents que pouvait l’être des humains ou des elfes.

Toujours cet air hautain. Pourtant quelque chose avait changé. Peut-être ces lèvres pincées voulaient-elles dire qu'il souriait ? Était-il satisfait de la tournure des évènements ? Difficile de le savoir. Mais en tout les cas, ils semblent tous prêt à obéir. A des prix plus ou moins élevés mais ils accompliraient la volonté de l'Origine. Une belle chose que voilà. L'Origine devait le regarder cette nuit, c'était certains, sans quoi comment imaginer qu'il ait pût rencontré une arcaniste qui ne souhaite pas plus de ses pouvoirs qu'un Originel ne souhaiterais devoir laisser vivre un monstre du Changement et une aberration élémentaire à l'intelligence pourtant bien supérieure à bien des adeptes. Il n'avait certes pas la même nature de pouvoir mais si il était capable de telles prouesses avec seulement quelques matériaux de bases et son propre pouvoir, alors le Culte tenait là une formidable occasion de gagner en puissance. Pour cela, il ne relèverais pas l'insolence qui semblait caractériser cet être de foudre et se consacra en premier lieu à Lupen.

- Les choses sont simples. Un certains Megar Orïs organise une sauterie dans le quartier du Marteau. Je vous propose d'installer une ambiance qui vous sera propre.

Son regard se baissa ensuite sur la jeune Embrun. Cette enfant pourrait être porteuse de promesse. A ces dépends peut-être. Mais elle servirait bien la cause Originelle afin de se débarrasser des arcanes qui la hante.

- Toi. Le mépris profond était toujours palpable dans la voix d'Al'manhir. Tu souhaites te débarrasser de tes pouvoirs arcaniques si je comprends bien. Sa voix se fit plus douce.Je peux t'y aider. Mais pour cela il me faut quelque chose de très spécial. Il y à quelque part dans la capitale un endroit que l'on appelle le Concile des Marchands. Une femme s'y trouve. Tue la et une fois morte, prends le chapeau qu'elle portait et déposes-y une mèche de ses cheveux. Grâce à ces deux composants, je pourrais effectuer un rituel qui te débarrassera à jamais de ta tare.

Si le ton d'Al'manhir s'était fait plus doux, ses lèvres s'étaient étirées pour former ce qui semblait être un sourire sournois, presque malveillant. Puis, il leva la main et un liquide d'un bleu scintillant s'échappa de l'orbe bleue qui tournait autour de lui et se dirigea droit sur Embrun et l'enveloppa entièrement. Elle ne pouvait respirer et était soulevée à quelques centimètres au-dessus du sol mais elle ne se sentirais pas dépérir, au contraire. Elle sentirait ses forces lui revenir alors que échardes, coutures et carreau d'arbalètes se désagrégeaient et que les plaies ne devenaient que des traces roses et douces. Le liquide se retira et se dirigea ensuite vers Rallen. Il l'enveloppa entièrement, fonctionnant de la même façon avant de se retirer et de trouver refuge dans l'orbe de laquelle il s'était échappé.

- Voilà pour la première partie de ton salaire Rallen Coroda. Pour la seconde, je ne vois aucune raison de te le refuser.

Aucune puisque de toute manière, personne n'avait sût reproduire la formule de la poudre noire depuis qu'elle avait été engloutie par le temps et l'oubli des hommes. Peut-être parviendrait-il à un quelconque résultat mais il serait incapable d'en produire assez pour que les armes à feu ne redeviennent choses courantes. En sommes, aucun risque pour les Originels.

- Nous n'affronterons personnes d'autres que les ennemis de l'Origine mais pour ta première mission je souhaiterais que tu accompagnes ta jeune élève. Elle est probablement bien trop impétueuse pour survivre à la rencontre avec cette femme. Si tu juges après cela que ce ne sont pas tes ennemis alors nous discuterons à nouveau des souhaits que tu voudrais voir exaucer.

Al'Manhir sortit ensuite d'une poche une autre sacoche de cuir de taille similaire à celle qu'il avait donné à Lupen et la lança à Rallen. Il accorda ensuite encore un regard à Lupen et déclara :

- Si vous survivez à vos missions, retrouvez moi à la caserne du port.

Puis, Al'Manhir sembla devenir translucide et s'écroula ensuite en une flaque d'eau qui se dispersa, coulant entre les pavés pour rejoindre la mer. Restait l'élémental. Ce dernier plongea son bras dans son propre corps et en sortit un petit coffret de bois. Il le déposa sur le sol devant Lupen. Si ce dernier l'ouvrait il trouverait 20 pièces d'or et 2 cartouches de poudre accompagnés d'un mot. Une partie avant, une partie après. Puis le colosse d'eau resta là, il semblait devoir s'assurer que les toutes nouvelles recrues du culte originel ne s'entre-tuaient pas.

Le vieux loup tira un grand coup sur sa pipe puis ouvra le petit coffre en retirant les cartouches de poudre puis d’un cou sec il le referma et l’envoya sur le pont où un de ses marins le reprit dans les bras… Et se dirigeait vers la cabine du capitaine. En quelques instant le bateau semblant dire un dernière au revoir à son capitaine puis commença à sortir du port pour se mettre en sureté ni trop prêt pour ne pas être attaquer par le gens du port, ni trop loin pour ne pas risquer les autres navires et les pirates… Le temps allais arriver où le chaos prendrais le dessus… Lupen savait que le gamin ne l’accompagnerais pas cette fois non plus quand Krash lui glissa quelques mots à l’oreille il hurla en direction de son bateau.

Un puissant hurlement de loup brisa le silence du port, un puissant hurlement qui voulais tout dire : Trace ta route mais revient moi, tu n’as pas encore payé ta dette. Nous, nous allons nous amuser et rire.

Puis il se retourna vers l’être aux cheveux bleus :

-˝Toi ! Si tu arrive à reproduire cette poudre, je t’engage à vie et je te paye bien, jusque là ne meurt pas et pense à demander le Souffle Gris et son capitaine fou. Je suis et je serais Lupen Z’en Rahar et personne ne m’empêchera de vivre cette vie et cette folie ! Il est temps pour nous de nous amuser les amis, le Souffle Gris prend les armes sur la terre ce soir et le sang vas couler jusqu’à ce que notre bateau en soit abreuver !˝

Sans plus se préoccupé de la demoiselle qui l’avais agressé et qu’il n’avait pas pour autant renoncer à tuer le vieux loup monte en tête de sa petite escadre et ses pas déchirant le pavé de ses griffes puissantes. Très vite les pas se firent plus rapide et ce fut au pas de course que les hommes se dirigèrent avec une discrétion toute relative vers la villa du marchant, villa que Zhrey avait repéré par les bruits et la lumière plus puissante qu’autre part. Qu’il était bon d’avoir un faucon comme guide pour éviter le gros des milicien tandis que quelques uns était rapidement tué par la jeune assassin qui avait déjà prit le chemin des toit appuyer par Nilr qui elle restait au sol.

Déjà la lumière, déjà le plaisir, déjà l’odeur de la nourriture et le future du sang… Un plaisir sans fin, le plaisir d’une tuerie… Ou plutôt d’une ambiance qui allait rapporter très gros en bijou. Les hottages n’étaient pas trop le truc de ces joyeux bardes qui avait décidé sur ordre d’un dieu de venir mettre l’ambiance dans cette petite fête…

Cette maison manquait cruellement de rouge, c’était un fait… même richement décoré elle manquait de rouge. C’est sur cette constatation que la bande regardait sa future proie, juste quelques instants…

Embrun fut quelque peu surprise que ce prêtre, qui semblait la mépriser quelques instants plus tôt, lui propose maintenant de se débarrasser de ses pouvoirs. Et pour y parvenir, elle devait juste tuer une femme ? Elle n'aimait quand même pas vraiment cette mission, et encore moins le sourire étrange de celui qui jouait avec la mer. Tuer lors d'un abordage était une chose, mais un meurtre de sang froid sur la terre ferme... Elle ne flancherait pas et n'en serait pas traumatisée, simplement que l'idée ne lui plaisait pas. Elle n'était pas habituée à se battre ailleurs que sur un navire, et avait depuis longtemps appris à en utiliser toutes les propriétés pour compenser sa relative faiblesse physique. Là, elle serait en environnement inconnu. Même pour être débarrasser de ses pouvoirs, le prix était plutôt élevé car elle risquait d'y laisser sa peau, de mourir loin des eaux. Mais elle ne pouvait pas refuser. Accessoirement, on la menaçait de mort, mais surtout, elle ne pouvait pas s'empêcher d'admirer le prêtre originel. Si elle avait un tel pouvoir, jamais elle n'aurait voulu le voir disparaître, et elle n'en dénigrait que plus sa magie. Surtout que cette dernière ne lui valait que mépris. Rallen pouvait bien se plaindre d'être toujours abandonné à cause de son apparence, ici il était pleinement accepté justement pour son étrange filiation.

- C'vous voulez... Mais j'aime pas m'battre à terre.

Sa phrase se perdit dans les eaux et seule la moitié en fut sans doute audible. La jeune fille regardait avec surprise et sans la moindre peur la mer s'emparer d'elle. Elle retint instinctivement sa respiration même si ce n'était sans doute pas la peine, mais sans véritable inquiétude. Pourquoi aurait elle peur d'être entourée d'eau ? Un liquide bienfaisant d'ailleurs, car toutes ses blessures semblaient disparaître en ne laissant que de légères cicatrices. Décidément, elle n'avait vraiment pas hérité de la bonne magie... Manier l'eau pour soigner était autrement plus utile que sa capacité à tout détruire. Un petit sourire apparue sur ses lèvres, qu'importe qu'on la menace, qu'importe que le prêtre n'agisse de la sorte que pour contenter Rallen, qu'importe le sourire mauvais de celui qui contrôle la mer, elle avait été guérit par les eaux et d'une manière bien surprenante. Puis le liquide l'abandonna pour guérir son maître et elle resta immobile, regardant les pouvoirs originels avec admiration.

Rallen allait venir avec elle. Pourquoi « impétueuse » ? ! Elle jeta un regard noir au prêtre qui heureusement regardait son compagnon de bord. Il doutait qu'elle réussisse... Bon, elle aussi elle doutait mais tout de même, elle aurait voulu lui montrer qu'elle pouvait être utile si on lui retirait cette tare. Évidemment, elle ne comptait pas se servir de sa magie puisque le prêtre la voyait comme une traitrise, mais avec Delvïss au dessus de sa tête et un environnement inconnu et donc dangereux autour d'elle, la jeune pirate avait peu de chance de ne pas l'utiliser, même à ses dépends. Puis... Même si elle n'appréciait pas qu'on la croit incapable de se contrôler et de mener à bien cette mission, elle n'était pas fâchée que l'homme tempête l'accompagne. Mine de rien, elle l'aimait bien et au moins elle ne serait pas seul dans cette ville inhospitalière. En plus, l'assassinat n'était vraiment pas son fort, pas plus que la dissimulation, et elle avait assez de connaissances sur la terre pour deviner qu'on ne la laisserait pas entrer et tuer une femme sans doute importante sans rien faire.

Puis le prêtre disparu dans l'eau et Embrun se tourna aussitôt vers Lupen pour voir si il considérait le combat terminé. Apparemment oui, il donnait déjà des ordres à son équipage. Elle revint dont près de Rallen, après avoir retrouvé toute sa mauvaise humeur naturelle. Il était temps de partir pour eux aussi. Qu'il aille massacrer tous les courtisans du bal si il voulait, ce n'est pas elle qui pleurerait sur leur sort. Mais le prêtre n'avait pas dit la vérité à l'homme tempête ou alors, ce bal était entièrement composé de représentants de l'ordre du Changement, ce qui était assez peu probable. Elle ne le préciserait pas, qu'elle importance que des marchants se fasse tuer ? Tant qu'Olaf pouvait encore remplir le Prime, il pouvait bien tous crever, elle n'en ferait pas une maladie. Il fallait juste qu'elle tue sa cible, qu'elle récupère un pauvre chapeau et des cheveux bien qu'elle n'en ai pas compris l'usage, et qu'elle reprenne la mer.

- N'y va ? Pas envie d'louper l'départ du Prime et l'captaine a pas dit quand on repart. On va éliminer la dame et t'fais c'que tu veux mais moi j'vais aider à r'charger l'rafiot.

Maintenant, il fallait trouver le concile des marchants et elle n'avait pas eu l'honneur de faire une visite guidée de la ville bien sûre. Sans doute dans la quartier marchant, ce serait logique... Au pire il n'y avait qu'à demander. La jeune fille chercha des yeux un des gamins qui ne manquaient pas de sillonner le port et se dirigea vers lui, laissant Rallen derrière. De toute façon, elle n'en avait pas pour longtemps. Le temps de demander son chemin. Après s'être renseignée et avoir laissé au gamin une pièce qui lui permettrait peut être de manger et d'être assez en forme pour prendre la mer, elle revint vers son compagnon, l'air prête à partir et pressée d'en finir.

- C'pas trop loin j'crois.

Par contre... Elle ne passerait sans doute pas inaperçue dans un riche quartier, vu comme elle était habillée. Mais c'était la dernier de ses soucis. Si Rallen n'y faisait pas d'objection, elle le mènerait sans attendre à l'endroit indiquer en essayant quand même d'éviter les patrouilles, mais tout juste, et sans se soucier de trouver un plan à l'avance. Comme elle ne connaissait pas les lieux et se sentait mal à l'aise à terre, elle avait trop hâte de finir pour s'encombrer de doutes.

Son attention complètement fixée sur l’élémentaire, Rallen n’écoutait pas ce que disait le prêtre aux autres, du moins en apparence… Chaque mots prononcés par Al’manhir s’incrustaient dans son cerveau afin qu’il puisse analyser plus tard la conversation. Son indifférence s’estompa lorsqu’il entendit parler du rituel permettant de retirer ses pouvoirs à sa jeune élève. Puis une nouvelle démonstration du pouvoir originel accapara son attention. Les blessures d’Embrun et les siennes venaient d’être soignées par le prêtre. Et sa mission lui fut assignée : accompagner son élève pour effectuer un assassinat. Disparaissant en donnant le prochain lieu de rencontre, le prêtre laissa ses employés livrés à eux-mêmes. Puis ce fut au tour du capitaine de partir vers l’intérieur de la ville, après avoir invité Rallen à de prochaines retrouvailles si il arrivait à recréer la poudre contenue dans le petit sachet qu’il avait reçu du prêtre. Cette perspective le fit sourire car il ne doutait pas d’être capable de la reproduire, la seule question qui se posait était : « De quoi ai-je besoin ? ». Repoussant la tentation d’analyser la poudre tout de suite, Rallen ne fit pas attention à la jeune Embrun lorsqu’elle s’adressa à lui avant de s’éloigner. Le demi élémentaire de foudre se contenta de regarder une dernière fois son compagnon aqueux avant de se mettre à fouiller parmi les caisses entassées sur le quai.

Ainsi, il existe un moyen de retirer ses pouvoirs à la jeune… Bon et à savoir pour la prochaine personne se morfondant sur sa propre nature… Un assassinat, hein ?… Je doute que ce soit une changiste qu’on m’envoie tuer donc je me contenterai de faire le minimum, mort et bruyant… Ah voilà !

La jeune apprentie revint pour révéler que leur cible n’était pas trop loin. Après avoir ressorti la tête d’une caisse, Rallen avait récupéré un morceau de toile tout en longueur qu’il attacha en bandoulière afin de remplacer la besace qui reposait désormais au fond du port. En regardant Embrun, il afficha une mine ravie, contrastant avec le visage austère de la jeune fille.

- Je me sens à nouveau entier… Bien qu'elle soit un peu plus vide que la précédente…L’élémentaire poussa un soupir profond avant de reprendre à l’adresse de la jeune fille.Y aller ? Bien sûr mais j’aimerai être sûr d’une chose Embrun. Tu as un plan ou tu comptes simplement te présenter face à cette femme et lui passer cette jolie arme au travers de la gorge ?… Nan, ne dis rien je préfère pas savoir.

Après avoir jeté un regard aux alentours, Rallen reporta son attention sur la jeune fille et nota son air pour le moins sombre.

- Je sais que je ne t’ai jamais connu très joyeuse jeune fille mais là, on dirait que tu as vu un fantôme ! Tu veux parler un peu pendant que nous marchons ? J‘aimerai voir où on mettra les pieds avant de préparer un plan.

L’esprit de l’élémentaire était concentré sur ce développement inattendu dans sa vie, mais il se sentait un peu responsable pour les paroles dures du prêtre de l’Origine. Et puis, cette jeune fille était sympathique une fois qu’on s’était habitué à son caractère… C’est donc avec le plus de considération possible qu’il interrogea la jeune fille, attendant sa réponse, attendant qu’elle les conduisent à leur victime.

Un plan ? Non, elle n'en avait évidemment pas. Comment aurait elle pu en imaginer un alors qu'elle ne savait même pas à quoi ressemblait l'endroit où se trouvait leur cible ? Ni à quoi ressemblait cette femme, d'ailleurs, ou pourquoi le prêtre voulait sa tête. Maîtrisait elle les arcanes elle aussi ? Il n'avait pas l'air d'aimer ce genre de magie, peut être était-ce pour cette raison. Et puis de toute façon, elle avait une chance de se débarrasser de ses pouvoirs et que l'homme qui contrôle l'eau cesse de la mépriser en tuant cet femme, donc peu importe. Mais le plan... Il faut bien des bases pour en faire un ! La jeune fille avait pensé aller sur place et voir à quoi ressemblait la baraque. Puis ensuite, trouver une entrée, aller jusqu'à leur cible, et la tuer d'un coup de kama. Et si il y avait des imprévus ? Ils étaient deux contre une. Des gardes ? Il n'y avait qu'à les tuer avant pour ne pas prendre de risque. Le plus dur allait être de s'approcher en silence, mais non elle n'avait pas vraiment de plan et surtout, vraiment pas pensé à utilisé ses pouvoirs après ce qui venait de se passer. Le prêtre ne le voulait sans doute pas.

- On y va puis on verra à quoi ça r'ssemble. T'connais la ville toi ? Moi j'suis d'jà v'nu mais...

Embrun lança un regard noir à l'homme tempête. De quoi il se mêlait et puis elle n'avait pas vu un fantôme, mais un prêtre originel qui maniait une magie tout simplement incroyable et qui n'aurait pas hésiter à la tuer à cause de ses pouvoirs si elle ne lui était pas utile. Il y avait de quoi être de mauvaise humeur... Ses pouvoirs continuaient encore et toujours à détruire et à lui causer des soucis, alors pourquoi serait elle joyeuse ? Mais qu'importe, elle n'avait pas envie d'y penser, juste de partir faire la mission qu'on lui avait confié et de revenir avec le chapeau et une mèche de cheveux. Et la véritable raison de sa sombre mine, elle ne l'avouerai pas.

- Normal qu'suis pas d'bonne humeur ! Y a un crétin d'pirate qu'a essayé d'me tuer ! ... T'veux parler d'quoi t'façon ? On sait même pas à quoi r'ssemble l'bâtiment. Puis j'aime pas m'battre à terre et j'ai pas envie d'trainer là.

Ce disant, elle avait déjà commencé à partir vers l'endroit indiqué, sans se préoccuper que Rallen la suive ou non. Chaque pas l'éloignait de la mer pour l'entrainer vers les sombres maisons des entrailles de la ville. Déjà, elle jetait des regards méfiants autour d'elle, comme si elle avait plus peur dans une ruelle vide que juste devant Lupen sous sa forme de lycan. Comment autant de gens pouvaient ils vivre ici, juste devant la mer et sans vouloir s'embarquer vers l'inconnu ? Comment pouvait ils accepter de n'avoir pour paysage que des cabanes branlantes au lieu d'une immensité bleuté reflétant le soleil ? Elle ne comprenait pas.

Tout en marchant, la jeune fille jetait de fréquents regard à son compagnon. Oui, elle était bien contente qu'il soit là même si elle feignait le contraire. Elle n'était pas à son aise... Si seulement cette femme pouvait vivre en bord de mer ! Et qu'allait faire Rallen après ? Il ne repartirait sans doute pas sur le Prime, lui. Il avait été accepté par le prêtre, mieux que par les marins en tous cas. Oui, sans doute en était elle jalouse. Pas pour la poudre à canon ou ce qu'il pourrait demander d'autre, simplement pour le regard que l'homme de mer avait posé sur lui.

- T'vas partir avec les originels toi, quand on aura fini ?

Invité

[HJ: Permission de Embrun pour venir poster dans ce sujet]

Le vent... L'herbe... Tant d'odeurs, tant de bruits inconnus. Tout en cet endroit semblait fait pour ravir les sens du jeune vison qui courrait en tout sens, bondissait et se roulait sur le sol dans une ébauche de jeu grotesque... Et puis il y avait les proies... Des souris, rien à voir avec les lapins que l'on lui demandait de ramener, ces bêtes stupides qui refusaient de se laisser briser le cou et pouvait vous assomer d'un coup de pattes arrière... Les souris, elles étaient si facile à tuer... Un coup de dents et alors elles perdaient la vie, agitées de spasmes de douleur tandis que Lucyan les dévorait déjà...

Mais bientôt le vison se lassa de cette liberté, de cette herbe et de cette nourriture... Il ne lui manquait qu'une chose, une chose qui lui avait cruellement manqué au fil de ces années bien qu'il n'eut jamais le souvenir de l'avoir connue autrement qu'en rêve... Il se redressa, levant le museau comme pour gouter au vent... Il se risqua à quelques pas mesurés avant de reprendre à nouveau une position normale... Et enfin se mit en route, courant droit devant lui, s'arrêtant parfois, halletant, afin de réguler sa température. Se déplacer lui semblait bien difficile sans personne sur qui s'appuyer pour souffler... Lucyan ne sut pas combien de temps il mit à rejoindre ce nouvel endroit, probablement plusieurs heures... Mais qu'importe, car il sentait quelle était toute proche, cette eau qu'il aimait tant... Oh bien sur il avait croisé quelques flaques mais rien à voir avec l'immensité de la mer ou même d'un lac... Lentement l'animal se dirigea vers la direction qui lui semblait la plus adaptée s'étonnant de ces pavés et de ces odeurs qui ne lui disaient rien, lui qui n'avait plus en tête que la nature et le plancher humide de sa cage.

Un bruit de détonation l'arrêta net et l'obligea à rebrousser chemin pour se cacher... L'animal haleta de peur... Cet endroit semblait plus effrayant encore qu'il ne l'avait pensé... Et puis tous ces gens... Que faisaient-ils rassemblés en un unique endroit?

A nouveau le jeune vison se remit en marche, son ventre effleurant le sol tellement il cherchait à se faire tout petit... Si seulement il avait pu raser les murs plutôt qu'emprunter un chemin découvert alors il aurait été moins facilement repérable... Finalement Lucyan se mit à courir de toutes la vitesse que le lui permettaient ses courtes pattes, zigzaguant entre les gens quand cela s'avérait nécessaire... Surement allait-il ainsi semer une certaine forme de désordre mais qu'importe, la seule chose qu'il avait souhaiter au point d'en rêver la nuit lui apparaissait enfin, bien plus belle que tout ce qu'il avait pu imaginer. Il cessa sa course folle afin d'admirer la mer, gloussant de plaisir sans même y faire attention, puis enfin il s'en approcha, désirant s'y plonger sans plus tarder...

L'animal ne cessait de plonger et de quitter l'eau sans même sans lasser... Du moins jusqu'à ce qu'il remarque deux personnes plus loin... Sans doutes était ce parce que aucun d'eux ne l'avait remarqué que l'animal décida de les suivre alors qu'ils s'éloignaient, le coeur maintenant emplit de curiosité...

Pendant qu’Embrun s’éloignait en boudant, Rallen se mit à la suivre à quelques pas et ne put s’empêcher de répliquer dans un murmure.

- Décidant jeune fille, tu ne sais absolument pas te montrer sincère… Ou alors tu me prends pour un idiot. Comme si risquer ta vie te dérangeait plus que ça. Tu détestes tes pouvoirs et tu vouerais un culte à la mer que ça ne m’étonnerait qu’à moitié. Et après tu veux me faire croire que c’est ce capitaine qui te dérange.

Évidemment, jamais il ne le dirait à voix haute. D’une part parce qu’Embrun se recroquevillerait encore plus dans sa coquille et d’autre part parce qu’il ne voulait pas se battre avec elle. Après quelques passages de rues et de ruelles, la jeune pirate fut étonné, une fois n’est pas coutume, par la question de la jeune fille. Le demi élémentaire prit le temps de la réflexion. Que souhaitait-il faire si jamais il survivait à cette nuit ? Après une bonne minute, Rallen prit la parole d’une voix calme mais dans laquelle la mélancolie transparaissait.

- Me joindre aux Originels, hein… Ça parait être le choix le plus logique quand on y réfléchit mais c’est à condition que ce prêtre soit sincère. Pour ma part, je n’ai pas confiance… Aucun des deux cultes ne m’inspirent confiance… Et pour la simple et bonne raison, qu’aux yeux de ces deux cultes, je suis un monstre qui n’aurait pas dû naître… Une expérience ratée qui aurait dû être éliminée mais qui finalement peut se montrer utile. Au final, je suis comme toi à leurs yeux. Un outil bien utile dont ils pourront se débarrasser lorsqu’ils n’auront plus besoin de moi.

La justesse de ses propres paroles mina le morale de l’élémentaire. Il faisait ses réflexions et en même temps les assimilait. Après avoir terminé, il leva les yeux vers le ciel étoilé et observa quelques secondes les deux lunes.

- Donc pour répondre à ta question, non je ne pense pas rejoindre les originels. Je pense explorer ce continent et prendre en considération l’offre de ce capitaine qui se décrit lui-même comme fou. Si les gens qui se disent sain d’esprit ne peuvent pas m’accepter alors pourquoi ne me tournerai-je pas vers les fous ?

Il avait beaucoup parler comme à son habitude mais une dernière chose le dérangeait, une question qu’il se posait depuis que la jeune fille lui avait parlé de son passé et dont il souhaitait obtenir une réponse. A fortiori depuis la discussion avec le grand prêtre originel.

- Dis-moi Embrun, pourquoi souhaites-tu absolument retrouver le Zéphyr ? Tu ne peux pas essayer d’obtenir ton propre navire plutôt que de récupérer celui de ton père ?

La curiosité transparaissait complètement dans ses questions. Mais en écoutant bien, on pouvait repérer une profonde sincérité et honnêteté de sa part. L’élémentaire ne posait pas ses questions pour se moquer mais bien parce qu’il avait envie de savoir et si jamais Embrun se retournait, elle pourrait voir le regard brillant de Rallen fixé sur elle.

Il ne comptait pas partir avec le prêtre alors que celui ci l'y avait invité ? La jeune fille ne comprenait vraiment pas pourquoi. Lui qui se plaignait toujours d'être rejeté, pour une fois il ne l'était pas. Évidemment, être une créature tout juste utile n'était pas très agréable, vraiment pas même. Enfin, sur un navire, ce n'était pas gênant, mais sur terre, quand les puissants originels vous avoie tuer des gens... Nettement moins sympa ! Ensuite, Embrun n'avait pas eu l'impression que le prêtre considérait Rallen comme une créature tout juste bonne à le servir, mais il faut dire qu'elle n'était pas très observatrice, encore moins psychologue, et trop occupée à s'énerver sur son sort pour y faire attention. Elle comprenait aussi très bien la volonté de son compagnon de partir à l'aventure et de ne pas se laisser retenir par un groupe dont il ne connaissait pas les règles. Ce serait comme la forcer de vivre sur terre plus d'une semaine, une torture atroce !

La pirate remarqua à peine le tristesse passagère de l'élémentaire et ne s'y attarda pas franchement. De toute façon, pour ce que sa façon de remonter le moral avait de réconfortant, peut être valait il mieux qu'elle s'en abstienne. Non qu'elle se fiche des sentiments des autres, juste qu'elle ne pouvais rien y faire. Puis la tristesse passerait, surtout si il avait l'intention de prendre la mer avec l'autre fou de pirate. Elle ne paru absolument pas blessé que son maître décide de se joindre à celui qui avait juré sa mort. Il aurait fallu qu'elle en veuille à Lupen, pour s'offusquer de cette décision. Hors ce n'était pas le cas, juste une bagarre... Rien de bien méchant. Le fait qu'elle ait faillit y laisser sa peau ne comptait pas beaucoup.

-Il était sincère l'prêtre. Y nous a d'mandé d'tuer une idiote de marchande juste, et il t'a donné c'que t'a d'mandé, alors j'vois pas où il a mentit. Marmonna t-elle en réponse.

Mais elle n'eut pas le temps d'approfondir la question car Rallen en avait encore une autre. Décidément, quand il avait l'occasion de parler lui... Mais la question était stupide. Pourquoi rejoindre le Zéphyr ? Pourquoi ne pas se trouver un autre bateau ? Mais parce que c'était le sien et qu'elle l'aimait ! Le bateau de son père ? Mais elle y était née... Même si on lui refusait la place de capitaine, elle chercherait à y retourner. Il était sa famille, ses racine, sa seule attache... Pour une marin sans maison sur terre, le Zéphyr avait l'importance qu'un paysan peut donner à ses champs. Embrun regardait son compagnon, perplexe. Elle s'était même arrêtée, mais se remis rapidement en marche et se mit en devoir de lui expliquer l'évidence.

- C'pas l'navire de mon père, l'Zéphyr, c'juste l'Zéphyr. J'veux pas un bateau au hasard, j'en veux un vrai, pas un qui traine les terreux l'long des quais. Puis c'bateau, j'le connais. C'est l'mien et on m'l'a volé ! J'veux pas un navire à moi, j'veux juste l'retrouver, l'revoir quoi. T'as pas un truc auquel t'es attaché toi ? Ça empêche pas d'êt' libre hein... Juste qu'un marin qu'aime vraiment la mer, ça aime aps quitter son rafiot. T'vois Olaf et Zaukon quitter l'Prime toi ? Ou John John ? Pour moi, l'Zéphir c'pareil...

Étrange comme la jeune fille pouvait se montrer vraiment plus loquasse quand il s'agissait de mer ou de bateau... Pour un peu, elle ferait même de la concurrence à Rallen. Enfin, quand même pas. Elle ne se préoccupa pas de savoir si il avait compris puisque pour elle, c'était parfaitement claire. Elle se retourna par contre vers la mer, sentant déjà douloureusement l'éloignement des bruits des vagues... Une sorte de gros rat blanc les suivait. Enfin, pas tout à fait, bien trop allongé pour être un rat. Plutôt un chat ? Enfin, cette chose s'en rapprochait un peu plus.

- C'quoi c'te bête et pourquoi elle nous suit ?

Invité

Lucyan n'avait aucun mal à suivre les deux étrangers... Ils étaient certes bien plus grands et leurs grandes jambes couvraient bien plus de distances que les courtes pattes du vison mais ces dernières avaient l'avantage d'être quatre et puis ne manquant pas d'endurance il pouvait sans peine garder un rythme de course assez rapide... Oui il aurait vraiment pu continuer longtemps si l'une des deux personnes ne s'était retournée, posant inévitablement son regard dans sa direction...

Aussitôt le jeune vison se raidit en marquant l'arrêt... Sans doute aurait-il prit la fuite si ça n'avait pas été une fille... Ne le cachons pas, mais Lucyan ressentait une attirance toute particulière pour les créatures de sexe féminin et ce qu'importe qu'elle soit humaine ou animale... Après quelques secondes d'arrêt le vison reprit un pas lent et mesuré, le museau au vent afin de capter l'odeur de ces deux étrangers. Plusieurs fois il s'arrêta, pas plus d'une seconde toutefois, jusqu'à m'être qu'à deux pas de la fille, presque à porté de main, quoique pas assez pour qu'elle ne l'attrape...

Une bête qu'elle disait? Le vison poussa un feulement en la fixant du regard... Comment pouvait-elle le comparer à une bête alors qu'il était sensiblement supérieur à tous ces animaux... Il avait toujours dominé les autres furets et tué facilement toutes les proies qu'il chassait... Ne méritait-il pas un meilleur statut? Et même si d'autres animaux croisait son chemin il ne faisait aucun doute à ses yeux que encore une fois il serait celui qui dominerait...

L'animal ne s'offensa toutefois pas plus, il n'avait jamais été très rancunier, aussi permettait-il à cette fille de continuer à l'admirer, car il était évident que sa curiosité à son égard ne pouvait être due qu'à son admiration face à sa grâce... Il se dressa finalement sur ses pattes arrières comme pour mieux la regarder... Même ainsi il ne distinguait pas grand chose d'elle... Par contre il voyait très bien ses jambes...

Lucyan hésita un instant, hésitant entre méfiance et curiosité, grands maitres de sa vie... Finalement curiosité l'emporta puisque l'animal fonça sur la jeune fille et après l'avoir escaladée comme un arbre se retrouva perché sur son épaule. Le vison resta un instant immobile, flairant son nouveau perchoir avant de poser ses pattes avant sur le sommet du crane de la fille, satisfait d'avoir trouvé où s'installer et n'éprouvant plus la moindre inquiétude.

Elle ne comprend pas en quoi le prêtre d’Origine a pu mentir… Jeune fille, je ne sais pas si tu es trop naïve ou trop peu ouverte à ce qui t’entoure…

Puis vint la réponse à la question du demi élémentaire. Mais il ne la comprit pas complètement. Qu’était le Zéphyr pour la jeune fille. Sa maison, son ami ou peut-être un peu des deux ? Toujours est-il que la réponse paraissait incomplète et alors qu’il allait le faire remarquer, la jeune pirate lui parle d’un animal se trouvant derrière eux. En se retournant, il vit passer un animal tout en longueur et blanc.

- Mmh… Ça ressemble à un furet mais… Ce n’est pas une hermine ni un furet… Ah ! C’est un vason ! Non… Viron… Vimon… Vison ! C’est un vison. J’en avais déjà vu quelques-uns lors de mes errances mais jamais dans une ville…

Pendant qu’il cherchait le nom du petit animal, il n’avait pas fait attention aux actions de la petite boule de poile blanche. Aussi, lorsqu’il se retourna vers Embrun et retrouva le vison sur l’épaule de la jeune fille, les pattes avant de l’animal sur la tête, un rire spontané retentit. L’élémentaire tenta bien de l’étouffer mais n’y parvint que quelques secondes.

-… Pff… Ah ah ah ah ah ah ah ! Je ne te savais pas un tel talent Embrun… Ahahahahah… J’en peux plus, laissez moi respirer, ahahahahah…

Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer et retrouver son souffle. Une main appuyée sur le mur d’une maison, l’élémentaire était penché en se tenant le ventre de son autre main.

- J’ai mal au ventre maintenant… Merci jeune ami, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas autant rigolé… Annonça l'élémentaire au petit vison. Bien, reprenons notre mission jeune fille. Une marchande attend d’être exécuté et moi j’aimerais analyser cette poudre et en refaire, alors en route mauvaise troupe… Et n’oublie pas ton nouveau compagnon.

Embrun regardait la petite bête approcher avec ses mimiques stupides en se demandant ce qu'elle lui voulait. Il était marrant au fond, cet animal... Un vison ? Pour une bestiole qu'on ne voyait jamais en ville, il semblait bien sociable celui ci. Il allait sans inquiétude jusqu'à ses pieds, si bien qu'elle aurait pu l'envoyer à l'autre bout de la rue d'un coup de pied si elle l'avait voulu. Mais au lieu de prendre peur, la boule de poils lui grimpa sur l'épaule et elle eut tout juste le temps de l'attraper par la taille, mais trop tard. Rallen avait vu et se foutait d'elle. Comme si elle savait y faire avec les animaux... Pour le peu qu'elle en avait côtoyé, aucun risque. Elle lâcha l'animal avec un soupire résigné. Après tout, il ne la gênait pas vraiment, puis il pourrait peut être être utile une fois dressé. Elle n'y connaissait bien sûr rien en dressage, mais ce ne devait pas être si compliqué, si ?

- Arrête de rire, t'vas attirer les gardes... Puis j'vois pas en quoi c'est drôle...

Sans doute sa réplique et son air boudeur du il ajouté plus qu'autre chose au comique de la situation, mais les regards noirs qu'elle lançait à son compagnon étaient très clairs. Si elle avait été un temps soit peu rancunière, elle lui en aurait voulu longtemps. La pirate poussa un soupire d'énervement, puis se remit en route dès que l'homme tempête eut retrouver l'usage de ses poumons. Le fait qu'il parle à un animal ne l'étonna même pas, elle parlait bien aux bateaux après tout. Et ils lui répondaient d'ailleurs, à leur façon. Mais là il n'y avait que les pavés froids et les petites griffes du vison sur son épaule. Peut être le fait que l'odeur salée de la mer soit incrustée dans les poils de l'animal l'avait il pousser à le garder, ou peut être aussi parce qu'il était complètement trempé... En tous cas, la surprise passée, elle n'avait rien fait pour l'en déloger. Tant qu'il ne la mordait pas...

- Par là selon l'gamin, et arrête de m'regarder en riant !

Les rues étaient vraiment plus propre et les maisons n'avaient plus rien de taudis. Ici, il y avaient de riches marchants n'ayant jamais mis un pied sur les navires qui leur rapportaient leur pitance. Ils n'étaient pas tous ainsi, mais Embrun voyait d'un aussi mauvais œil ceux qui avaient désertés la mer pour s'installer bien confortablement et engraisser misérablement dans leur fauteuil. Ces familles croulaient sous l'or et avaient complètement oublié qui leur procurait leur richesse. La jeune fille continuait pourtant son chemin, filant dans une ruelle chaque fois que retentissait les pas des gardes. Elle n'avait pas envie d'avoir à leur expliquer ce qu'elle faisait ici. Que pourrait elle bien dire ? Qu'elle devait tuer une femme pour lui voler son chapeau ? Elle avait beau ne pas connaitre grand chose aux mœurs de la terre, elle se doutait que ce serait mal vu.

Au coin d'un bâtiment, elle aperçut enfin ce qu'elle cherchait. En tous cas, cette baraque ressemblait beaucoup à la description, avec tout son ridicule. Mais maintenant, il allait falloir entrer et trouver une femme dedans. Le fait qu'elle ait un chapeau était un peu léger comme information. Il devait bien y en avoir plusieurs des femmes ici, non ? En tous cas cette maison était drôlement grande. Et il allait falloir fouiller tout... Ça sans se faire repairer ? Après une brève hésitation, elle prit le vison de son épaule et le posa par terre. Si il avait pas peur, il devait être dressé, non ?

- Toi t'vas voir ce qu'il y a dedans. On cherche une femme avec un chapeau. Ils te laiss'ront rentrer les gardes... Ils s'en fichent d'un vison. Si tu nous dit où elle est j't'achèterai une récompense. Murmura t-elle à l'adresse de l'animal.

Les animaux ne pouvaient pas être dressé si précisément ? Pourtant, le faucon de Lupen avait l'air de comprendre tout ce que voulait son maître, alors bon... Embrun trouvait parfaitement normal de parler à un vison, d'autant plus que Rallen l'avait fait un peu plus tôt. Et c'était vrai qu'il pourrait facilement se glisser à l'intérieur, non ?

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