Le Souffle vers l'horizon

Un souffle profond, j'évite cet endroit que l'on appelle déjà le chemin du jour où trop de personnes sont mortes pour ne plus jamais pouvoir voir le jour se lever. La nuit qui tombe me convainc que le jour sera encore long à venir sur Déméria. Les choses ne sont qu'au temps avant l'aube. L'instant où la lumière se laisse deviner en grisant l'horizon autrefois d'un noir d'encre et que la lumière des étoiles s'efface devant celle du soleil. Ou plutôt la lumière du phénix ? Était-elle capable d'éteindre les autres lumières ? Cet homme qui m'avait inspiré peu confiance de prime abords s'était montré être un mot capable dans ses actes et ses mots. Mais tiendrait-il sa parole, rétablirait-il la liberté du peuple démérien ? Apporterait-il la paix ou était-il le serviteur d'un mal qui se servirait du bien pour arriver à ses fins ? Je l'ignorais et ce n'étais plus de mon ressors. Mais devrais-je répondre de mes actes si c'était un tyran que j'avais aidé à s'élever ? Je l'ignorais. Mais alors je demanderais que ma condamnation soit ajournée suffisamment longtemps pour mettre fin à se règne. Mais toutes ces questions relevaient d'un avenir qui ne viendrait probablement jamais ou que je ne serais pas là pour voir. Qui sait où les voiles du Souffle Gris me guideront la prochaine fois que je monterais sur ses planches ? Mais cela aussi je ne pouvais le savoir sans avoir rencontré mon capitaine. Tout ce que je pouvais savoir, c'était où mes pas me guidaient et pour l'heure, j'entrais dans le port d'azur.

Il était ardu de reconnaître ce qui fût le fleuron de la puissance militaire navale démérienne. Bien que cette dernière n'ai jamais pût rivaliser avec celle de Hù-Béï, elle restait un ennemi digne d'intérêt de part la férocité de ses marins et l'ingéniosité de ses amiraux. A présent, les navires abandonnés là et estampillés de l'étendard pjeyhs semblaient morts tandis que leurs voiles déchirées ne laissaient présager aucune possibilité de départ. Les entrepôts et habitations étaient marqués des traces des combats, par endroit de larges impacts sur les murs, comme le poing d'une immense créature qui aurait marqué la pierre. Dans une rue, une abomination étendue tout de son long dans des entrailles puantes est en train de pourrir, abandonnée aux mouches et à la vermine qui s'en nourrit sans vergogne. Du couteau de mon père et la cape empruntée au Phénix je détache un large bandeau afin de me protéger de ses émanations pestilentielles avant de reprendre ma route.

Il n'y à que quelques navires, aucun que je ne puisse faire naviguer de moi-même à une destination aussi lointaine que Athéïle. Cependant dans cette ville, malgré la mort et le feu, la misère et la maladie, une chose aura toujours cours. Je lève le regard : "L'odeur du sel". Une des trois auberges où Bob le soiffard traînait. Vendeur de renseignement, ses propres informations avaient du lui permettre de survivre et si je ne me trompais pas, l'or de Alkor avait surement payé quelques-un de ses services afin de sauvegarder la Résistance et lui permettre de continuer à frapper. Lui ou quelqu'un du même acabit. Mais si ce n'était pas Bob, le nouveau revendeur devait s'être approprié les territoires de son rival ou collègue. Et puis je n'avais pas d'autre piste. Les quatre murs sont encore debout mais de l'extérieur je ne peux pas en savoir plus. Je tends ma main vers la poignée mais alors des bruits de pas dans le port plongé dans un silence de mort m'alertent plus surement que le cri d'une mouette. Je me tourne vers la provenance des pas tandis que je me mets en garde, mes armes toujours au fourreau.

La guérisseuse avait passé la journée à soigner ceux qu'elle pouvait, à soulager les souffrances de ceux pour qui il n'y avait plus d'espoir, à rassurer ceux qui avaient peur. Elle était tout aussi effrayée que les autres. Elle n'en savait pas plus qu'eux. Mais c'était son rôle et celui des autres guérisseurs qui s'affairaient. Lorsqu'elle avait commencé à ne plus y voir clair, après plus de vint-quatre heures sans réel repos, une guérisseuse plus âgée l'avait renvoyée auprès de Lunaë. L'enfant s'était réveillée durant le discours du roi, qu'elles avaient écouté vaguement de loin. Le discours lui avait certes redonné espoir pour la ville, mais lui avait aussi indiqué qu'il faudrait du temps avant que la ville ne renaisse.

Ors, du temps, Maëlys n'était pas sûre d'en avoir. Maintenant que Lunaë était à nouveau réveillée, elle craignait que ses pouvoirs ne réveillent à nouveau des convoitises, ou n'échappent à son contrôle. Elle ne pouvait donc pas rester.

"Nina, regarde, c'est l'ami de Loup!"

L'enfant indiquait effectivement la silhouette du samourai qui s'éloignait. Passé l'interrogation, Maëlys reconnut elle aussi l'homme pointé par sa soeur, et se souvint qu'il lui avait parlé de quelque chose... Ils n'avaient pas eu le temps d'en parler plus, mais peut-être les informations qu'il détenait pourrrait les aider...

Jouant un peu des coudes, les deux soeurs rejoignirent l'endroit ou Lunaë avait vu Ryusei, et le virent se diriger vers le port. Elles le suivirent donc, rapidement peu rassurées à l'idée de tomber sur d'autres monstres. Lunaë avançait collée à sa soeur, bouchant son nez de sa main libre. Lorsque ryusei se retourna, Maëlys s'arreta, se rendant compte que le samourai n'avait ptet pas envie de se coltiner les deux enfants. Raison pour laquelle elle ne regarda pas Ryusei dans les yeux en devançant une éventuelle question, Lunaë collée à sa jambe.

"Tu avais parlé des kamis... Et que les pouvoirs de Lunaë y étaient peut-être liés... Alors si c'est pas pars la que tu vas, j'me suis dit que tu pourrais me dire ou trouver..."

Elle se débrouillerai pour y aller au besoin... Même si elle savait parfaitement que voyager seule avec un enfant était suicidaire, et qu'il valait mieux qu'elle trouve genre une caravane pour se déplacer.

-"Alors ainsi vous partez, cher compagnon, sans dire un seul mot !"

J'avais été parmi la foule devant le discours éloquent d'Aindras Stélès, et Ryuseï n'était pas passé loin de moi. Perdu dans ses pensées peut être, il ne m'avait pas remarqué lorsque je l'avais suivi. Je me posais la question de la raison de ce départ si précipité. Je suis chasseur de prime de profession, et la méfiance mêlé de curiosité est mon mot d'ordre. Peut être allais t'il rejoindre Alkor, ou préparais t'il un plan, n'était il pas pirate ? Ce n'est que lorsque j'ai vu le port se profiler devant moi que je compris qu'il ne souhaitais que nous laisser, et reprendre le chemin qui est le sien. Le port était vide et silencieux, je n'avais d'autres choix que de me révéler de toute façon... Mais étions nous vraiment seuls ?

Mais tout de même ! Pas un aurevoir ! C'est un peu vexant !

-"Je vous salue avec respect, Ryuseï Okurayami. Vous futes un allié valeureux et honorable. Je ne sais pas où nos pas nous emmenneront, mais j'espère qu'un jour nous nous retrouverons. Il est possible que nos devoir respectifs nous amènent l'un contre l'autre. Mais peu m'importe car ces épreuves que nous avons traversé lame au clair: le ballet aérien, l'assaut des lignes Pjeyhs et enfin cette prise du chateau... Votre talent force le respect, et j'espère un jour le revoir..."

Je lui fait un sourire, à la fois complice et moqueur mais mes yeux trahisse un profond respect

-"C'est que j'ai une revanche à prendre il me semble... Bon voyage et que l'Epée vous guide !"

Un aurevoir bref mais respectueux, nous étions des combattant que le devoir avait réuni par chance... Mais des hommes de devoir avant tout... Il avait ses propres affaires à régler. Et même si la mise à prix sur sa tête était élevé et qu'en le suivant, j'aurais pu dénicher un ou deux gros poissons, je m'en moquais. J'avais vu l'auberge vers laquelle il se dirigeait. J'attendrais quelques temps avant d'y fourrer mon nez... Je devais me reposer, lui aussi... Et suivre la voie que le Tarot me tracerait...

Arkal observa la scène de loin, enroulé dans sa cape. Il se demandait ce qu'il ferait. Le général semblait repartir à bord de son bateau. Il avait entendu dans pendant le discours qu'il était en fait un pirate, et à ce moment il l'avait replacé. Il avait entendu parler de lui à Hù-Béï. De toute manière, ça n'avait pas d'importance. Et Ézéchiel que comptait-il faire? Et Maëlys, avec sa petite Lunaë?

Le demi-dragon s'étonna de ses propres pensées. Avant la bataille, il ne se serait jamais posé ces questions. Ces gens auraient poursuivi leur chemin et lui, le sien. Mais maintenant, il se souciait de l'avenir de ses frères et soeurs d'armes. Un sourire en coin se dessina sur son visage. Alors, quand la conversation entre Ézéchiel et le général fut terminée et que ce dernier se dirigea vers le bateau, il se décida à s'approcher. Pour s'informer, quoi de mieux que de demander directement? De plus, les chemins de ses nouvelles connaissances pourraient l'éclairer quant au sien.

Il parcourut la distance qui le séparait d'Ézéchiel en près d'une minute, se demandant au passage comment engager la conversation. Il n'avait pas l'habitude de parler avec les gens, la solitude étant son principal compagnon. Il n'avait surtout pas l'habitude d'être accepté par des gens. Seules quelques personnes lui avaient offert ce privilège. La plupart étaient mortes. Il n'y avait probablement aucun lien, mais c,était presque à se demander si sa solitude n'était un désir d'être supérieur quelconque. L'Origine peut-être, qui sait?

Quand il arriva, il rabaissa sa capuche et, en effectuant les derniers pas qui le séparaient d'Ez, lança:

Les choses ont tourné mieux que je le pensais pendant la bataille. Pour être franc, je ne pensais pas m'en tirer. Ç'aurait probablement été le cas si je ne vous avais rencontré, toi et Maëlys. J'en suis heureux, et j'espère que nous nous recroiserons un jour. Qui sait, le labyrinthe du destin pourrait bien nous replacer côte à côte sur un champ de bataille. À ce moment, je serai mieux préparé, et fier de t'avoir en allié.

Encore une fois, il s'étonna lui-même. Jamais, ou il y a si longtemps qu'il ne s'en souvenait plus, il n'avait eu un tel discours sans y avoir été engagé. Il s'habituait à socialiser, faut-il croire...

Dis-moi, continua-t-il, que compte-tu faire à présent?

Ce n'est que Maëlys et sa sœur. Enfin jusqu'à ce qu'une voix s'élève et qu'un Ézéchiel tout sourire ne sorte des ombres, suivit peu de temps après par ce jeune homme aux yeux rouges qui étaient venus s'ajouter au nombre des combattants dans l'armée du Phénix. Mais si Maëlys souhaite m'accompagner, Ézéchiel est venu me dire au revoir. Il sourit et me pique mais lorsque nos regards se croisent, il n'y à pas de mot pour dire ce que nous savons tout deux. Il avait dit peu après que nous nous soyons rencontré qu'il était chasseur de Prime. Depuis longtemps, j'étais recherché en Hù-Béï et mes activités de pirates me porteraient bientôt à un niveau international en terme de criminalité, m'arrêter maintenant et me livrer pieds et poings liés au Daymo de la Mantes ou du Lion rapporterait gros. J'accorde un regard à Maëlys, je me souviens de ce dont j'ai parlé. Krash pourrait peut-être aidé sa sœur ou sinon lui dire où aller pour aider sa sœur. Je lui accorde un signe de tête avant de rabattre bandeau et capuche pour m'adresser à Ézéchiel :

- Cette revanche je l'aurais bien prise mais vous dormiez si paisiblement, je n'ai pas voulut déranger votre sommeil. Déclarais-je d'abords avec l'ombre d'un sourire que la fatigue effaçait à demi. Je fus cependant heureux de vous compter parmi mes alliés dans cette bataille, le cas contraire m'aurait probablement coûté un peu plus que quelques cicatrices supplémentaires et souhaite qu'à notre prochaine rencontre, nos lames n'aient pas à se croiser sinon pour éprouver nos nouveaux talents. Puissent ces talents nous tenir lieux de correspondances en laissant les rumeurs de nos aventures parvenir aux oreilles de l'autre avant notre nouvelle rencontre. Force et Honneur, puissent les Kamis vous accompagner.

Alors adieu Ézéchiel, l'ange de papier. Un homme capable de voltiger au grès de cartes qui filent dans ses mains. Je l'ai avait vue une ou deux fois. Ou plutôt entre aperçues. Personnes ne s'encombre de tour de prestidigitateur dans un combat si ils ne lui serve pas à vaincre. Je me tourne ensuite vers le jeune homme. Il ne s'est pas adressé à moi mais il semble enclin à suivre Ézéchiel ou Maëlys mais aura du mal à suivre les deux bien que j'ignore pour l'instant où se rende le chasseur de prime. Et si il décidai de suivre Maëlys que je guiderais jusqu'au Shaman du Souffle alors il faudrait qu'il en passe par moi.

- Si vous souhaitez vous entretenir avec Maëlys, venez à l'intérieur. Ici la puanteur est à peine supportable.

Je n'ai rien dit d'aimable mais ne l'ai pas chassé non plus. La fatigue ne m'aide pas à être patient avec quelqu'un que je ne connais que de vue. Ézéchiel à toute mon estime pour ses talents d'escrimeur et bien que j'ai vu ce jeune homme sur le champ de bataille, j'ignore ce qu'il y fit sinon se blesser. Je pose ma main sur la poignée et ouvre la porte de l'auberge de "l'Odeur du Sel". Un premier pas à l'intérieur et je découvre un intérieur vaguement entretenu et recouvert d'une poussière qui tient plus de celle de la pierre projetée par les chutes et les explosions dans le port que de celle qui s'accumule avec le temps. Je pose le bandeau qui me ceignait le nez sur une table et me saisit de la lanterne suspendu à un pilier de la pièce. De mon briquet j'allume la mèche huilée avant d'allumer quelques bougies supplémentaires. Un peu de lumière. La pièce paraît être dans un état correct. L'auberge était-elle restée ouverte malgré les Pjeyhs ? Où était Olaf ?

J'avise une table qu'un gravât venu du plafond à brisé. J'en jette quelque planches dans la cheminée avant d'y ajouter d'anciennes nappes. Après quelques secondes passées à ajustée de manière correcte le bois pour qu'il brûle sans trop de difficulté et avoir débouché sommairement la cheminée, j'enflamme le tissus et bientôt, le crépitement du bois m'indique que les planches ont prit feu. Je me réchauffe un instant les mains. Dehors le froid est glacial et par la fenêtre calfeutrée, j'aperçois quelque flocons qui tombent. Autant nous mettre au chaud, mon départ ne se ferait peut-être pas avant plusieurs jours. Je me tournais vers mes anciens compagnons de bataille qui étaient surement entrés à ma suite.

- Bienvenue à l'Odeur du Sel.

Quelques pas, des bottes puissantes et un bras qui l’est tout autant pousse la porte derrière le comptoir. Ou plutôt tente de la pousser, une fois, deux fois … La troisième fois la poussière tremble un peu et la bâtisse lui répond mais avant que quelqu’un ai put frémir la quatrième fois la fait voler en éclat et c’est un être qui ressemble plus à un pirate qu’a un tavernier qui passe les décombres. En faite, même quelques temps plus tard il n’a pas changé, il semble toujours aussi peu fin d’esprit et toujours autant apte à boire plutôt qu’à se battre bien que ses bras de la taille d’une gamine puisse porter à confusion. Il fait quelques pas de plus et les décombres craque alors que la poussière se tasse un peu découvrant le visage de Bob le souaffare. Couturé de cicatrice, portant quelques bijoux fantaisies et d’autres d’une rare valeur qu’il fit jouer sur le zinc avant de souffler dans un verre affreusement sal, de cracher dedans et de le frotter un peux avant de voir que la crasse était bien incruster … Toujours souriant il le plaça sous la tireuse à bière et d’un geste d’habituer fit descendre le liquide mousseux dans le verre noirâtre avant de se l’enfilé dans le gosier. La gorge enfin humidifié il put déclarer :

-˝Comme à put vous le dire notre cher et bien heureux joyeux jurons jongleur de bas étage en bleu et sang : Bien venu à l’odeur de sel ! Qu’est ce que je vous serre les jeunot ? Pour la main c’est une pièce de cuivre et la bière deux …˝

Dit-il en sortant quatre verres sales avant de les astiquer avec un torchons encore plus poisseux que les dit verres, ce vieux bout de tissue devait dater de quelques siècle mais dans une auberge de marin, que peut-on demander de mieux ?

Les voix d'Ezechielet d'Arkal firent sursauter Maëlys qui ne les avait ABSOLUMENT pas vu arriver... Et s'interroger Lunaë, qui, si elle reconnaissait Ezechiel, ne savait pas qui était Arkal.

"Nina, c'est qui le garçon avec les yeux rouges?"

Comme la moitié des gamins, Lunaë était incapable de chuchoter, même en y mettant la volonté du monde. Par conséquent, toute la rue (j'exagère à peine) entendit la question...

"C'est quelqu'un que j'ai rencontré pendant que tu dormais. Il s'appelle Arkal, et il est pas méchant."

"Pas méchant" était une simplification à l'extrême, vu que Maëlys n'avait pas vraiment eu le temps de se faire vraiment une idée du caractère du demi dragon. A part qu'il avait tendance à foncer sans réfléchir... Le signe de tête de Ryusei poussa l'adolescente à le rejoindre avec sa soeur. Et les paroles de l'ange la firent soupirer. Ils ne pouvaient pas ne pas se battre, ou quoi! enfin bon... Bref.

"Faites attention à vous Ezechiel."

Que dire de plus? Au revoir? bof.Ce qui n'est pas de l'avis de Lunaë qui fait un signe de la main, doublé d'un sourire. Sa soeur en fait un autre à Arkal, sans répondre à une question qui ne lui semble pas adressée, avant de suivre Ryusei dans l'auberge. Vraiment en piteux état. Ou est-ce que Maëlys n'a pas l'habitude de ce genre de tavernes? Tandis que Ryusei s'occupe du feu, elle débarrasse une table proche de la cheminée de sa poussière à l'aide d'un reste de sa cape, en piteux état. Le premier coup sur la porte la fait sursauter, le second rejoindre Lunaë, qui s'est installée près de Ryusei pour se réchauffer, le troisième la rassure partiellement alors qu'elle voit sortir un homme et non un monstre. Lunaë s'est légèrement cachée derrière sa soeur, plus par timidité que par peur, et passe un regard intrigué sur l'homme. Costaud, mais pas méchant à première vue.

"bonjour monsieur"

"Bonjour?"

L'hésitation et la timidité donnent à la salutation un air presque interrogatif, contrairement à Lunaë qui se contente d'appliquer les vieilles leçons de politesses qu'on lui a donné. De la bière? Maëlys déteste ça... Et il est hors de question que Lunaë en boive... Mais vu qu'elle ne se voit pas demander du lait... Elle va se taire...

Ézéchiel ne viendraient pas et Arkal semblait préféré l'extérieur. En tout les cas il ne viendrait pas parler avec Maëlys. Il devait avoir dit ce qu'il avait à dire. Des pas sur le parquet. Mon bras droit se fige le long de mon corps, mon poing se serre tandis que mon épaule gauche se contracte et que la main lui répondant se lève pour arriver sous le torse. Des coups donnés contre la porte et mes pieds glissent légèrement sur la poussière pour me donner un meilleur équilibre jusqu'au moment où la porte vole de ses gonds pour retomber de l'autre côté du comptoir. Sort alors un Bob vieillit. La guerre l'a affecté aussi durement que le reste de Déméria mais à l'image de celle-ci ses bras et ses jambes sont encore bien assez forts pour qu'il ne soit pas abattu si facilement. Et ce n'est pas comme si c'était mon intention. Une petite voix salut Bob, suivit d'une autre qui bien que aiguë reste plus grave que la première.

- Salutations Bob. Cela faisait longtemps.

Sans me tourner vers les deux jeunes filles qui m'accompagnent, je déclare :

- Maëlys, Lunaë, voici Bob le Soiffard, vendeur d'informations.

Je m'avance de quelques pas tandis que dans la pièce, la chaleur du feu se répand peu à peu bien que cette seule cheminée ne puisse combattre l'hiver durablement installé dans cette auberge. J'avance jusqu'au comptoir et y dépose une pièce large, percée et d'un métal scintillant. Une pièce d'argent pour le Soiffard.

- Le prix des bières à augmenté. Voici celui pour ton temps.

Je dépose une nouvelle pièce d'argent.

- Et ça c'est pour un verre dans un état correct pour les gens du commun, pas pour un Soiffard comme toi et quelque chose qu'une petite qui n'a pas vu 8 printemps puisse boire.

Je m'assois sur l'un des tabouret branlant qui se trouve encore là, face à Bob.

- Je t'avais dit que quand je reviendrais de chez les Pjeyhs, je te donnerai des informations à prix d'or. Je suis revenu, Grahande et Vylris Pjeyhs ne sont plus. Maintenant parlons de où je peux trouver un navire assez solide et un équipage assez compétent pour aller jusqu'à Athéïle accompagné des deux jeunes jeunes filles avec moi.

A présent je me contenterais des réponses qu'aurait à me donner Bob. Enfin, s'en contenter, façon de parler. Impossible veut juste dire extrêmement cher. Et si les informations ont une valeur inestimable, qu'en est-il du sang ?

Un grand sourire se peint sur le visage de Bob élargissant un peux une vieille cicatrice qui trône fièrement sur son menton en montrant au monde que les coups de sabres peuvent très bien être arrêté par des os solides. Puis il sort un verre propre de sous l’étagère, puis deux, en casse un troisième qu’il ne juge pas assez propre et regarde le quatrième quelques instant à la lumière de la cheminée. D’un coup de pied violant il fait trembler le zinc dont la poussière tombe de part et d’autre sort moultes objets plus bizarre les uns que les autres, autant des fruits que des épices mais aussi un récipient ou des couteaux aux couleurs et aux formes tout aussi spécial :

˝Les gens ont des moyens de payement bizarre parfois. Qu’à tu à m’apprendre jeunot ? Car je sais que notre bien aimer roi est arrivé au pouvoir, j’étais à son discourt pour une fois et je t’ai même vue sortir en douce. Quelques fois il faut prendre ses informations à la source jeune jongleur. A ce qu’ont dit tu vole à merveille d’ailleurs ! Mais revenons en à nos corbeaux, les augures sont des plus mauvaises, tu compte te tirer de ce ghetto ? Déméria ne t’intéresse plus ? …˝

Sans vraiment laisser une pose il sert un alcool pur comme dans l’eau dans le premier verre qu’il sert à Ryu. A l’odeur c’est une de ces liqueurs de HuBei à base de riz très apprécié par les gens de là bas. Puis ses mains plutôt habiles massacrent les fruits avec joie et rajoute les épices dans un spectacle grandiloquent. Le première verre et jaune avec de fin reflet roux tandis que le second roux avec de fin reflet jaune à la chance d’avoir une mousse sur le dessus dut à ont ne sais pas trop quoi … Mais après tout ces … choses étant faites à bases de fruit, d’eau et d’épice ça ne peux pas être mauvais non ? Toujours est-il qu’il tend les deux verres aux gamines avant de prendre le sien et d’aller se poser sur une table avec le tonnelet de bière sous le bras. Lorsqu’il sort de derrière le comptoir on remarque que son sabre d’abordage est encore poisseux de sang et que ses bas le sang d’un autre laisse quelques traces encore fraiche.

˝Franchement ? Tu es venu me voir pour des infos sur un bateau sur ? Seulement pour ça ? Je sais que ta tête est mise à prix et que traverser ne vas pas être facile mais quand même … Faire appelle aux manges brumes pour ça, ça vas faire baisser notre cote de popularité et je vais devoir calmement expliquer à d’autres gens que les informations sont cher et que c’est nous qui nous en occupons. Tu n’imagine pas le nombre de souci que nous avons eut avec les mangeurs de nom alors je te fais cette petite information gratuitement … Pour le bateau il y a une petite frégate que nous empruntons souvent qui arrive d’athée demain et qui y repart demain soir, donne leur ça et ils te feront passant sans poser de question.˝

Il sort une feuille et écrase son pouce salle dessus qui laisse une marque, puis il appose sa signature sous celle-ci en marquant quelques mots et la tend à Ryu.

˝Le cri du corbeau. Vous voyagerez à font de cale mais c’est ce que j’ai de mieux à vous proposer … Après j’ai aussi moins bien. Et surement d’autres choses pour toi si tu veux parler…˝

Dire que Maëlys ne comprenait rien serait un euphémisme. Elle ne connaissait pas vraiment "l'univers de l'ombre", et n'avait jamais rencontré de "vendeur d'informations". Est-ce que c'était comme la nourriture, les informations? Et comment évaluer le prix d'une information? La jeune fille se rapprocha des deux hommes, sa soeur dans les jambes, remerciant au passage Ryusei de leur offrir les boissons. Elle n'était même pas sûre d'avoir emportée le sien en quittant les souterrains. Enfin, au pire, Lunaë était en possession de sa réserve d'urgence...

Tandis que Lunaë admirait le tavernier servir les verres (gratifiant au passage Ryu d'un "ton verre y sent pas bon bizarre!"), Maëlys essayait de comprendre un peu ce qui se disait. Elle avait entendu les rumeurs comme quoi Ryusei aurait littéralement décollé pour atteindre le méchant. Mais les corbeaux? Est-ce que ça faisait un rapport avec la femme aux yeux noirs? Après tout il semble s'être battu, quoi que ne lui semblant pas blessé

D'un sourire, elle remercia Bob lorsqu'il lui donna son verre, toujours perdue dans ses pensées. Lunaë manifesta plus bruyamment sa reconnaissance et son plaisir à boire cette étrange boisson, une moustache de mousse au dessus de la lèvre

"C'est booooooooon! T'es un magicien des jus de fruit monsieur!"

Maëlys de son côté, avait bu une gorgée du cocktail, s'amusant machinalement à essayer de deviner les épices et fruits utilisées quand elle tiqua sur le "tête mise à prix". Ryusei?! La jeune femme l'observa d'un air critique, se demandant si c'était très logique. Elle n'avait pourtant pas eu cette impression qu'il soit un grand criminel... Enfin, ça, c'est quelque chose qu'elle aborderait plus tard. Maëlys ne comprenait pas grand chose, mais elle se souvenait d'une tactique marchande: Si t'as trop l'air de pas piger, tu vas te faire avoir! Elle garda donc la question en tête, pour en poser une autre.

"Excusez moi? Qu'est-ce qu'un mange-brume exactement?"

En se référant au sens littéral, elle en avait peut être une idée, mais bon... Elle aurait bien demandé aussi ce qu'était le cri du corbeau, les manges noms, et combien de temps il mettait le bateau pour aller à Athéie (était-ce sa faute si elle n'avait jamais été sur un bateau, elle ne savait pas comment ça marchait!), et tant qu'on y était, pourquoi Ryusei devait se cacher. D'après ce qu'elle avait entendu, il allait vite devenir une célébrité à Déméria, le genre de célébrité à la gloire de qui on érige des statues! Et Lunaë qui continuait de siroter son verre en chantonnant...

Franchement ? Qu'est-ce que la franchise sinon un défaut lorsque l'on parle affaire. Enfin comme à un client régulier, Bob m'offre cet info tout en me servant un verre de sake. Je prends le verre dans la main. Le contact froid du verre est étrange. Le sake est bût tiède dans certaines région de Hù-Béï. Ce n'est pas ce qui me pose problème ici. Je laisse le verre sur le comptoir tandis que j'écoute avec attention ce que Bob racontes. Des augures et des corbeaux ? Je vois. Pendant ce temps, il me semble que Lunaë est satisfaite de sa boisson, une bonne chose. Pendant ce temps, Maëlys semble vouloir en apprendre un peu plus sur la nature des manges-brumes. L'obscur groupe de Bob. Je lui laisserai cet honneur, j'en savais bien peu moi-même finalement. Cependant, Bob avait posé des questions avant Maëlys, la courtoisie voudrait donc que j'y réponde avant.

- Franchement ? Je suis simplement venu voir comme se portait un vieil ivrogne. Si au passage le dit ivrogne me donne quelques informations utiles, ma foi, j'aurais gagné ma journée. Tu ne crois pas Bob ?

Je me saisis du verre que la chaleur de la pièce n'a pas réchauffé. Le contact frais dans ma paume. J'agite le contenant pour regarder le contenu tournoyer. Il ne manque rien pour ressembler à de l'eau. Il suffit d'avoir les sens en éveil pour se rendre compte de la traîtrise de ce liquide transparent mais il suffit de s'abandonner à l'oubli pour ne même plus y faire attention. Combien d'hommes vertueux étaient devenues des bêtes à cause de l'alcool ? Mais ce dernier ne faisait que révéler leur vraie nature. Un homme dont l'honneur est aussi solide qu'il le devrait, restera honorable peu importe le nombre de verre. Ce qui buvait beaucoup et devenaient des animaux étaient souvent des gens haut placés qui oubliaient les devoirs incombant à leur rang. Je devenais célèbre à Déméria, pour des raisons qui s'opposaient à celles qui m'avaient fait connaître à Hù-Béï où l'on connaissait plus mon surnom et que mon nom véritable. Cela ne devait pas me faire oublier quels étaient mes devoirs. Bob avait des choses à m'apprendre et si cela pouvait aider moi, Maëlys, Lupen ou l'équipage, d'une quelconque façon je me devais d'en avoir le cœur net.

- Alors parlons Bob, après tout nous ne partons que demain soir. Déclarais-je en récupérant la feuille sur le comptoir. Nous prendrons ce navire. Si c'était ce qu'il y avait de mieux, nous ferions avec même si ce n'était pas aussi aisé qu'un voyage sur le Souffle. Mais parlons d'abords de ce que je dois t'apprendre. Quelque chose qui vaudra de l'or pour ceux qui souhaite en gagner plus. Un certains Loup du Ming-Chè se rends en Athéïle. Il serait aussi connu en tant que Général de la Résistance qui vainquit les Pjeyhs. A combien estimes-tu cette information auprès des chasseurs de prime et des survivants de la lignée Pjeyhs qui voudront se venger ? Et vu la dernière piste que j'ai laissée à Hù-Béï, cela devrait aussi valoir son pesant de billets là-bas. Vends cette information à qui tu le souhaites si ça te permet de me dire ce que tu as à dire sans faire baisser ta côte de popularité.

Je fixe Bob tout en prenant une première gorgée de sake. La chaleur de l'alcool se répand dans mon estomac, contrastant si étonnamment avec le contact froid du verre, si différent de la céramique des coupes où l'ont boit habituellement cet alcool. Du fond de ma langue et de mon palais remonte l'arôme de litchi qui accompagnait l'alcool. Une saveur de mon pays. Non Déméria ne m'intéressais plus. Mais maintenant, à ton tour de parler vieil ivrogne. Réponds à la jeune fille et parlons. Les corbeaux hein ? Que ce passait-il qui puisse agiter ses croasseurs maudits. A n'en pas douter, rien de bon pour qui que ce soit. D'autant plus que je n'avais aucune garantie que Lupen soit encore à Athéïle. Bob savait-il quelque chose à ce sujet ? Si ce damné lycan s'était rendu à Hù-Béï alors que les Corbeaux s'agitaient alors une visite dans La Cité de l'Empereur s'annonçait pour le moins sportive.

Il explose de rire devant le visage de la petite fille, un rire puissant de bon pirate, un rire un peu fou de celui qui à vue de ces yeux beaucoup de choses, mais surtout le rire chaud de celui qui a plaisir à vivre sa vie à tout instant. Il plonge donc son visage dans sa bière et se fait les mêmes moustaches sur les siennes déjà existante à l’aide de la mousse puis sortant un peu violement de son verre il fixe la petite demoiselle avec une grimace et un grognement énorme. Sa voix est celle du bosco qu’il a été habitué à crier des ordres pour tout les hommes du bateau et à hurler par delà les cries de la tempête et du vent.

C’est donc un sourire sur ses lèvres entouré de mousse que le méchant père noël aux chicots jaunit par l’abus de pipe qu’il se retourne ensuite vers la grande sœur et son jus de fruit. Oui il regarde plus le jus de fruit que Maëlys au première abord et marmonne :

-˝Je vais répondre à ta vrai question … Ta seule question sur l’instant et celle que tu te poseras bien plus que celle là en sortant jeune demoiselle. La réponse est : le litchi … Ainsi tu sais maintenant le fruit qu’il te manquais pour comprendre tout les aromes de cette petite lampé que tu a mis tant de temps à descendre. Ne l’oublie pas, la réponse c’est le litchi.˝

Se retournant vers lunaë il la prend à témoin en faisant des grands gestes et en montrant la boisson de ça sœur tout en lui faisant un clin d’œil que les autres ne peuvent pas voir :

˝Tu est d’accord avec moi hein ? C’est la seule vraie question de ta sœur ! Alors répète le lui si un jour elle oublie ou si elle te pose une question, la réponse c’est le litchi !˝

Il boit une grande lampé et après avoir fait disparaitre les marques de mousse en s’essuyant sur son bras où trônais sont tatouage il se retourne vers Ryu, un sourire carnassier se dessinant doucement sur ses lèvres.

˝Tu me crois assez crétin pour ne pas vendre cette info ? A l’heure qu’il est j’ai plusieurs acheteurs, mais si le nombre t’intéresse c’est que ta boisson ne t’a rien couté. Si leur nom t’intéresse c’est que ta bourse est pleine et surtout si tu veux autre chose alors n’hésite pas. Nous avons toute la soirée car tu devras partir de nuit … Elle ne dort pas au port mais hors de la ville dans une petite crique. Après, si toi tu ne veux pas que je vende cette info il va falloir me payer encore plus cher.
Ha … et pour la gamine avec l’esprit du marchant, soit tu te débrouille pour lui répondre soit c’est le même prix que pour toi. Des prix d’amis mais des prix quand même …. Les affaires sont les affaires, même entre amis, même pour le roi et même pour ce bon vieux FuLa.˝

Bien que "bob" soit agréable avec l'enfant, et semble apprécier la... franchise et l'innocence de Lunaë (ce qui rassure un peu sa sœur), Maëlys n'est pas complètement dupe. Le barman tient à ses secrets et la conversation laisse totalement la miss à l'écart. En temps normal, elle s'en ficherait. Mais près de 48 heures sans sommeil et un peu moins de 36 sans avoir mangé quoi que ce soit de plus consistant qu'un peu de pain ont suffit à la rendre un peu plus hargneuse que d'habitude. Raison pour laquelle elle fusille du regard le barman (même si, sincèrement ça doit pas être plus effrayant qu'un feulement de chaton anémié). Lunaë n'a pas vraiment remarqué (après tout, une soeur de mauvais poil, c'est plus proche de ce dont elle à l'habitude qu'une soeur sur-protectrice) aussi fait-elle un grand sourire au vendeur d'informations, et acquiesce gravement.

"J'lui rapellerai! Et sinon, y a quoi d'autre dedans, dis?"

"Litchi, Mangue, Banane, Abricot, badiane, cannelle menthe."

Le ton de la guérisseuse est un peu sec, et sa réponse s'adresse plus à Bob, même si elle ne le regarde pas, qu'à sa frangine. Parce que ça va, elle est pas idiote non plus! Elle a identifié le tout, c'est bon! Et elle a aussi parfaitement compris qu'il n'avait pas envie de répondre à sa question! Pour autant, la demoiselle ne poursuivit pas sa "rébellion". Elle était assez épuisée comme ça. Et puis, il y avait cette petite voix qui lui soufflait qu'elle ressemblait à une gosse boudeuse là... Et que c'est pas parce que Lunaë ne s'en émouvait pas qu'elle devait poursuivre dans cette voix de bébé!

Tapant sèchement sur la main de sa sœur qui essayait (avec toute la discrétion dont une gosse de 5 ans est capable) de chiper son verre, Maëlys récupéra son bien, et en but une nouvelle gorgée, ignorant le tirement de langue de l'enfant. Elle en avait marre, elle était épuisée, Et les deux qui jouaient aux... conspirateurs! Ca l'agaçait. Beaucoup. Et vu qu'elle ne pouvait pas y faire grand chose, ben... Elle boudait. Et elle luttait contre l'envie de crier un bon coup, d'abord parce qu'ils y étaient pour rien, et parce qu'elle était pas sure que ça ferait grand chose. Au mieux, elle se ferait traiter comme si elle avait l'âge de Lunaë et envoyer au coin... Et à côté, la dite Lunaë qui avait l'air de se dire que la normale était revenue... Et attrapant le bras de ryusei pour jouer a dessiner du doigt sur le bandage les contours (approximatif) du loup qui l'ornait plus tôt... Pour s'occuper.

Quelques paroles à propos de fruits plus tard, Bob montre le côté de sa personnalité que j'appellerais mercantile. Dans un milieu qui était le sien, la faiblesse ne pouvait pas exister, ou on était réduit à néant par son concurrent, parfois au sens propre de l'expression. A plus forte raison quand la mort de l'un des principaux vendeurs d'informations serait une information qui aurait sa propre petite valeur marchande. Mais il y à des négociations que nous ne pouvons pas forcément tenir avec des enfants à nos côtés. Enfin Lunaë serait bien incapable de comprendre mais Maëlys pourrait démontrer quelques capacités intellectuelles malgré les privations qu'elle avait subit suite à la bataille. Rien de bon pour elle assurément. Cependant que pouvais-je y faire ? Et elle embarquait avec un criminel recherché, rien ne servait de lui cacher le reste. Je bois une gorgée de Sake en laissant le silence prendre place un instant car à cet instant la seule chose que les autres personnes présentes dans la pièce peuvent attendre est clairement ma réponse. Pour ce que nous n'attendions pas, je n'avais aucun contrôle dessus, seuls les kamis pourraient nous aider. Le regard plus tôt sur Bob plonge un instant dans l'alcool qui tournoie dans le verre qui s'agite lentement au rythme de mes doigts.

- Crétin ? Bob le Soiffard n'est pas un crétin si l'on en croit sa réputation. C'est un vendeur d'information, un mange-brume. Un ancien pirate pour ce que j'en sais. Pour rester en vie, il à dû être intelligent, réfléchir. Non Bob le Soiffard n'est pas un crétin.

Je lève mon regard vers le fameux Bon que je décrivais à mon verre de Sake avec un sourire sinistre.

- C'est pourquoi le dit Bob ne vends pas une information concernant le Second de Lupen Z'en Rahar sans l'accord du dit second ou de son capitaine. Ce que j'essaye de dire, ce n'est pas que cela me pose problème en quoi que ce soit, après tout, nous sommes entre personnes raisonnables. Mais as-tu déjà essayé de raisonner avec Lupen mon cher Bob ?

De ma ceinture, je décroche deux fourreaux rangés à mon côté gauche, comme le veut la condition de samouraï. Cependant, ses fourreaux là sont scellés par des attaches de tissus, rendant tout particulièrement difficile le fait de dégainer ces lames pourtant magnifiques.

- Ces petits bijoux m'ont coûtés quatre ans de ma vie. Une dette à laquelle Lupen tiens, crois moi. Je ne te dis pas de ne pas vendre cette information. Je te dis de la vendre à mes conditions afin qu'une dette impayée ne devienne pas la tienne. Une sorte d'assurance en quelque sorte.

Un sourire sinistre figé sur mes lèvres qui ne disparaît qu'à demi lorsque je bois une nouvelle gorgée de mon verre de Sake à présent presque entièrement vide. Deux fourreaux reviennent à ma ceinture lorsque le verre retouche le comptoir tandis que je retire mon bras des mains de Lunaë en douceur avant de poser ma main sur sa tête un instant. Oui une assurance. Car je n'avais certes pas d'informations nouvelles pour Bob, mais cette information, elle me concernait et sans en douter, Lupen se sentirait particulièrement concerné si par la faute de Bob, je devais mourir. Il n'était pas le seul vendeur d'information et une forte concurrence pour les autres, pour ces mange-nom. Combien donneraient leurs informations gratuitement par plaisir de voir Bob étriper et combien donnerait de l'or à Lupen pour prendre ses informations par craintes de ses crocs et de ses bottes ? C'était une information à prix d'or et je me fichais de qui l'achèterais, je serais prêt à les recevoir comme il se devait.

Il explose de rire toujours avec tant de franchise, toujours là caché dans son sourire et prêt à exploser. Bob dans tout son bonheur explosif et simple, celui qu’on appelle le Souffard, celui qui aime se faire passer pour un être simplet, voir même un crétin par ceux qui ne savent pas qui il est … Ici c’est un échec cuisant qui le fait exploser de rire. Mais lorsqu’il rebaisse la tête tout sourire il garde son regard puissant, après tout c’est lui qui détient la vie, la vie, le sang et les informations, donc tout. Il se penche un peu en avant en s’appuyant sur ses coudes, les yeux fixer dans ceux du jongleur.

-˝Si je ne suis pas un crétin tu ne l’es pas non plus et tu sais bien les relations que j’ai avec Lupen Z’en Rahar. Après tout vous êtes surement tout les deux aussi rechercher dans les deux pays par ceux qui savent … Sauf que toi, plus savent. C’est dommage hein ? En faite je pense que si ce n’est pas moi qui revend l’info d’autre la vendrons à part si tu pars maintenant … Mais raconte moi quand même quelle sont tes conditions cela m’intéresse au plus haut point.˝

Il laisse sont dos taper contre le dossier de la chaise et remplie à nouveau son verre de bière le sourire toujours fixer sur son visage, il est confiant. Puis avant qu’il ait put répondre il se retourne vers la petite fille qui ne boude pas et la regardant un instant il lui demande tout sourire :

˝Et toi ? Tu a une question jeune demoiselle ? Je suis Bob, celui qui sait tout ou presque de ce qui se passe dans le monde. Que veux-tu savoir ? Maintenant que ta sœur est au courant pour le litchi je ne vois pas pourquoi toi tu ne poserais pas une question hein ? Et fait attention à ce que tu pose, tu n’a qu’une question … Pour toi toute seul !˝

Jette un regard aux autres et murmure juste pour Lunaë :

˝Il ne faut pas partager n’importe quoi non plus jeune demoiselle … C’est important que tu le sache, le pouvoir comme les informations c’est quelque chose qui ne se partage que si la vie ne vous intéresse plus ou que vous avez de bonnes raisons de le faire.˝

Il sourit de toute ses dents en revenant au dessus de la table.

Maëlys ne boude plus. Elle dort. La capuche rabattue sur sa tête, le front sur ses bras croisés sur la table, elle s'est aussitôt retrouvée dans les bras de morphée. Et c'est bien agréable après les deux derniers jours...Lunaë a vite remarqué ça, et en profite pour prendre le verre de sa soeur, encore à moitié plein, et le boit tout en écoutant les adultes. Elle pose son verre une seconde pour tirer la manche de Ryusei pour lui "chuchoter"

"Dis, dis, c'est un loup, lupen, dis? On va voir un copain loup à toi?"

En fait elle n'écoute pas l'éventuelle réponse, puisque c'est maintenant à elle que s'adresse Bob. Et qu'il demande un truc compliqué. ce qu'elle veut, mais une seule chose...Et pis c'est quoi cette histoire de pas partager les informations?

"C'est pas comme les biscuits les informations? Maman elle dit toujours qu'il faut partager les biscuits! Sinon, elle nous mettra la fessée si on se dispute... C'est ptet passque les biscuits ça se mange, mais pas les z'formations!"

Hein? Comment ça, la vision de Lunaë est plus que simpliste? Oui, et alors?!Une seule chose qu'elle voudrait savoir... Quand est-ce qu'elle allait rentrer chez papa et maman. Ninaë lui avait dit bientôt, mais c'était long. Elle ne répondait jamais aux questions!Une question à laquelle elle n'avait pas répondu lui vint en tête... Une question à laquelle, plus qu'une réponse évasive, Ninaë avait carrément opposé un refus net et clair...

"Tu sais où elle est Lilu? Ninaë dit que c'est Perle et Diamant et Saphir qui l'ont reprise, mais elle veut pas qu'on aille leur redemander! Elle dit elle sait pas où ils sont, tu le sais toi? J'veux ma poupée moi... J'suis sure que c'est passque ninaë elle est jalouse que Lilu parle pas à elle..."

Si quelqu'un recherchait des informations sur Ninaë et Lunaë, la puce venait d'offrir un tuyaux à Bob, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Elle n'avait pas compris pourquoi sa soeur se faisait appeler Maëlys, et à la décharge de cette dernière, elle n'avait pas trouvé le temps de le lui expliquer... Mais après tout, qui s'interresserait à deux gosses?

Lunaë, elle parle beaucoup. Je ne comprends pas vraiment, je ne le pourrais sans connaître son passé à elle et sa sœur, cependant ce nom, Ninaë m'interpelle. Est-ce seulement un surnom ? Il n'y à aucun rapport avec Maëlys. Alors c'est autre chose. Mais dans ce cas je ne pouvais pas faire grand chose. A ma ceinture, un cliquettements métallique m'interpelle tandis que je termine de remettre en place Reikon et Kousaï. Si, je pouvais y faire quelque chose. Mon sourire s'éteint tandis que j'achève de vider le verre qui a diffuser une agréable chaleur dans l'ensemble de mon corps. Je ne portais que peu de vêtement sinon cette cape et ce pantalon, l'hiver n'était pas simple à supporter ainsi vêtu.

- Mes conditions Bob. Quelles sont-elles exactement ? Vends cette information, extorques jusqu'au dernier morceau d'or des poches de ceux qui les demanderont mais cette information que je suis venue te donner en te demandant un transport, elle sera le paiement pour ce que tu peux avoir à me dire. Tu as fait une allusion, une offre, j'y réponds. A cette condition, considères toi exempt d'une dette de la valeur de quatre ans d'existence.

Ma main sous le comptoir dépose sur celui-ci un morceau de cuir qui cliquette comme le métal en se posant sur le bois, fermé par une ficelle noire. Avisé que j'avais été de conserver ce petit objet à l'abri des regards indiscret et des aléas de la bataille au fond du fourreau de Reikon Tsuki. La ficelle du cuir se relâche sur le comptoir, laissant le contenu de la bourse se déverser sous les yeux de Bob. A l'intérieur, deux pièces d'or, le salaire que me donnât Lupen lorsque nous sommes arrivés à Athéïle et les maigres économies que j'avais rassemblée avant mon embarquement sur le Souffle Gris. En soit une petite fortune. D'ailleurs je ne savais plus comment j'avais acquis cet or. C'était probablement dans la bourse de Aifu, ce chasseur de Prime du Clan de la Mantes. Je ne me souvenais plus mais cela avait peu d'importance puisque à présent, cet or était bien là, sonnant et trébuchant.

- Et ça, c'est pour le cas où tu aurais envie de faire le difficile ou si tu sous-estimerais la valeur de quatre de tes années et que tu me fasses profiter des réponses que tu pourrai donner à Lunaë. Il va s'en dire que comme dans tout troc, si la marchandise est de mauvaise qualité, je me permettrais de la payer à son juste prix.

Ma main est toujours sur le comptoir, prête à piocher se que mon fournisseur de méritais pas. Mais si il m'avait été conseillé à l'époque par Krash, alors je supposais que ce Bob le Soiffard serait à la hauteur de sa réputation. Pendant ce temps, Maëlys dormait. Une bonne chose, elle en avait besoin et au moins je garderais pour moi ce que Bob voudrait bien dire. Enfin du moins je garderais ce que Lunaë ne comprendrait pas. Peut-être même n'y aurait-il rien à comprendre, nous verrions bien.

Bob sourit, de toutes ses dents jaunit, il sourit à Ryu puis à la petite demoiselle mais le sourire change de forme, de carnassier il passe à amical de celui qui vas accomplir un vœu. Il se penche un peu vers elle et lève les yeux aux cieux comme si il réfléchissait … Puis il plonge ses yeux qui ne sont plus du tout celui d’un soiffard mais bien ceux d’un homme qui sais tout de ce monde, avec justes quelques grandes exceptions. Il commence à parler doucement :

-˝Tu as posé une mauvaise question, il ne faut jamais me demander si je sais … Mais c’est ta première question hein ? Oui je sais, je sais où est ta poupée … Je sais même que vous vous diriger vers eux car ils vont aussi vers athée.˝

Il prend une première pièce d’or en regardant Ryu d’un air calme. Il accepte et s’adosse à nouveau sur le dossier de sa chaise en posant la tireuse vide à terre. Il vide son verre moins d’à moitié plein mais devant une si mauvaise nouvelle il faut bien prendre le sourire. Après tout cela intéresse aussi Ryu hein ?

˝Racontons vos futur problèmes pour vous permettre de les évités. Les trois pierres se dirigent vers athée car elles ont accepté un travail très précis. Celui de tenter de tuer Krogan, Krogan qui est sur la même liste que toi Ryu, ainsi que le roi Phoénix. Ce qui fait qu’elle voudra te tuer aussi jeune homme si elles te croisent et reprendre leurs petites expériences. Mais elles sont à cours d’argent or pour payer, pour avancer, pour expérimenter il faut de l’or… Ils ont donc choisit d’autres choses dont ils sont capable, et je pense qu’ils feront ça très bien.˝ Il pose une pièce d’argent sur la table ˝Ils ont tué pour avoir cette pièce et ne savent pas qu’à cause de ça ils ont des mauvais bougres sur les talons. On ne tue pas quelqu’un de la guilde des assassins de Démeria, ont ne lui vole pas ses cibles non plus mais ça …˝ Reprend la pièce rapidement avant que quelqu’un ai put voir une de ses particularités. ˝ Ils ont toujours ta poupée, elle dépassait de leurs sacs quand ils ont prix la bateau il y a quelques jours. Ils vont d’abord chercher en athée mais passerons vite en direction des montagnes. Krogan ne sera jamais resté dans athée, trop dangereux actuellement vue qu’il est accompagné d’une jeune femme aveugle. Autrement dit, Ryûseï, là bas on devrait savoir le prix qu’à ta tête ici pour la guilde, et crois moi cela fait bien cher. Mais pas autant que celle de celui que l’on appelle Secret.˝

Il se s’avance un peu vers eux au dessus de la table et les regardes de plus prêt. Il sourit et lâche quelques dernières informations avant de montrer d’un geste qu’il n’a plus rien à dire :

˝Lupen sera encore là quand vous arriverez … Mais sur le point de partir si j’ai bien comprit. Vous le trouverez sur le port où à coter … On m’a dit que sa forge allais pousser prochainement, ses griffes n’ont pas suffit et sa haine à pousser un peu plus loin les souvenirs perdu. Un vieux griffu vas encore entrer en guerre je pense. Il voudra surement s’entrainé contre toi … Bonne chance.˝

Voilà bien longtemps qu'il marchait. Encore. Mais ses pas l'avaient conduit à une cité. Il avait longé la côté plutôt que de s'aventurer en plein pays, préférant l'odeur du sel et passant certaines nuits à regarder la mer, pensant à ce qu'il avait fait pendant un an. C'est dans ces moments là, seul sur une plage, loin de tout et de tous, qu'il laissait libre cours à ses peines. Fort heureusement, par habitude peut être, il ne pleurait plus. Il voyageait sous forme humaine la plupart du temps, et pressa le pas quand l'horizon annonça une ville, enfin ! Ce petit périple lui permit cependant de chasser, reprendre certains automatisme perdu à force de chapardage dans une ville bien pauvre de gibier (d'autant que sous forme humaine, manger d'autres humains l'embettait quelque peu, ca ril n'en avait pas la force). C'est donc assez rôdé bien qu'affamé qye Ghar arriva à Fantaeris.
Voyez-y un autre tour du Destin (si j'l'attrape celui-là...), à peine avait-il poser le pied en ville, qu'une batailel éclata. Pris dans la tumulte, il ne fit que fuir et se cacher. Mais très vite, l'odeur du sang lui emplit les narines, la faim lui rappelait son existence, mettant à mal sa volonté ainsi que son sang-froid. Il tenta de s'éloigner au maximum des combats, appeuré par les bruits provenant de toutes parts, mais aussi par lui-même, par ce qu'il pourrait faire s'il se laissait aller, et dans la situation présente, de mourrir bêtement (sans ou avec jeu de mot, à la préférence du lecteur.). C'est à peu de choses à partir de là qu'il faut cesser d'interroger sa mémoire. Un homme blessé, un genou à terre, hâletant et de dos s'était mis sur son chemin, il n'a pas ralenti. C'est la dernière chose qu'il se souviens avoir vu. Ou plutôt, avoir faite. Car malheureusement, il voyait.
il s'était transformé, et avait aussitôt perdu le contrôle. La Bête avait faim, et le Destin (encore lui, bon sang, qu'est-ce que c'est original !) lui avait servi son repas sur un plateau. Rassurez-vous, le repas en question n'a point trop souffert. En effet, la Bête l'a tué sur le coup. C'est ainsi que la viande est la meilleure, sinon les musclent peuvent se crisper et c'es ttout de suite moins agréale.
Pendant ce repas providentiel, une chose attira l'attention de la Bête et de Ghar. Un... Petit ? Un petit appelait à l'aide ? C'est à ce moment que Ghar reprit les commandes, arrachant un dernier bout de viande à la carcasse (avoir tué un humain pour le manger ne l'attristait pas plus que ça pour rappel, c'est plutôt le fait de ne pas l'avoir fait de son plein gré qui l'angoisse), il se mit à pister, sans reprendre sa forme humaine.
Suivre la trace du Petit s'avéra beaucoup plus difficile que prévu. Si l'appel était fort, il n'y avait ensuite que peu de piste, autant visuelle qu'olfactive. Pendant sa traque, la bataille avait l'air d'avoir pris fin, mais il continua à emprunter les chempins sombres et détournés, il restait un gros et grand loup noir aux yeux rouges en pleine ville, ce qui engage à la discrétion. Ses pattes l'amènèrent vers le port, et il commençait sérieusement à se demander si le petit en question était vraiment de son espéce, car il n'y avait que l'odeur de sel, celle u sang, celle d'humain, et celle de... Ghar du presser le pas en secouant la tête pour se débarasser de l'immonde chose qui venanit de pénétrer dans ses narines. Si bien qu'il perdit la trace de ce qu'il cherchait. Mais, en bon chasseur et pisteur, il réussit à localiser l'origine (haha !) de l'appel. il ne se risqua pas à entrer ou à faire le tour du bâtiment , préférant rester cachés. Il était assez proche pour que le Petit le sentent et viennent de son propre chef, après tout il avait été élevé en alpha, en protecteur, en élu...D'odeurs dans le bar, il n'y avait que des humains et du sang...Trouver un Petit ici semblait impossible mais l'immonde chose parasitait toujours l'air ambiant, on aurait dit, de la viande avarié à labase, qu'on aurait laissé pourrir, si cela était possible. Le loup se tapis dans l'ombre, la gueule encore pleine de sang presque séché, ses yeux rouges aux aguets. Dans le doute, il resterait là et si Petit il y avait, il se montrerait.

Passé l'important (la poupée va à Athé, vous aussi, elle ne se préoccupait même pas de savoir ce qu'était Athé), Lunaë se désinterressa de la conversation des adultes. Maëlys dormait comme un bébé, affalée sur la table, la bouche entrouverte posée sur un bras, l'autre qu'elle venait de rapprocher de sa bouche (comme si elle s'était arretée juste avant de sucer son pouce, songeait Lunaë) ce qui fit pouffer l'enfant, tandis qu'elle jouait à passer sa main devant les yeux clos de sa soeur. Rapidement, cependant, quelque chose l'avait distrait de ce qu'elle faisait. Une odeur. Une présence. Un truc qui l'attirait. Elle arrivait pas vraiment à savoir ce que c'était. L'enfant se leva, alla voir près du bar, puis de l'autre coté de la salle, regarda par une fenêtre (enfin, elle n'y voyait pas grand chose, mais bon), tourna sur elle même plusieurs fois avec l'air ravie d'une enfant découvrant un nouveau jeu. Un jeu de cache cache...

Elle avait fouillé l'auberge, rapidement, sans trouver. C'est donc que? Gagné! Ca venait de dehors! Oui, oui, vous pouvez applaudir la logique de la fillette. Il y avait deux sorties. La porte d'entrée, et celle par laquelle était passée bob. La fillette s'approcha d'abord de cette dernière, vu que c'était plus proche par ici l'odeur, mais vu que Bob avait eu du mal à l'ouvrir, elle doutait fortement d'y arriver. Ne restait donc que la porte d'entrée... Encore logique...

Toute à ses recherche et ses réflexions, Lunaë n'avait pas remarqué que les adultes s'étaient levés et s'apprêtaient à partir; Maëlys se frottant les yeux d'une manière presque enfantine. La porte qu'elle cherchait comment ouvrir lui fut ouverte sous le nez, et c'est avec un grand sourire que Lunaë s'élança dehors, s'arreta une seconde, et partit en courant vers l'arrière du bar. Vers l'odeur.

"Lunaë! Reviens ici!"

Bon, franchementn une Maëlys pas réveillé à la réactivité d'un escargot, donc c'était pas l'adolescente qui attraperait sa frangine, mais bon. L'enfant arriva la première à l'entrée de la ruelle, où elle repéra vite qui émettait cette odeur...

"J't'ai trouvé! J'ai gagné!"

Ben oui la gosse était contente, elle avait trouvé... Un gros truc noir avec des yeux tous rouges... Euh... La puce recula d'un pas (une sorte de "distance de sécurité", mais vu la taille, on peut dire que ça servait pas à grand chose), avant de pencher la tête sur le côté, perplexe, un peu effrayée, mais bien moins que si les yeux avaient été noirs.

"Bonjour?"

Les yeux rouges prirent de la hauteur, tandis que le gros "loup" (Lunaë n'ayant jamais vu ni même entendu parlé des bêtes de la désolation, elle appelait ça un loup, même si ça y ressemblait très vaguement) s'avançait d'un pas pour renifler, sortant partiellement de la zone d'ombre où il se terrait, son aura toujours similaire à ce qu'avait ressenti l'enfant.

Entrer en guerre ? Ça me convenait. De toute manière je suivrais mon capitaine encore longtemps alors je n'avais pas le choix, que cela m'aille ou pas. Je récupère l'argent que Bob à laissé sur la table. Cela reste correct et pourrait payer quelques extra du côté de l'équipage ou même une fois arrivé à Athe. Au pire cela pourrait toujours revenir à Maëlys si les pouvoirs de sa sœur n'étaient pas des dons des Kamis. Alors Athéïle serait le meilleur endroit pour qu'elles survivent et un peu d'or les y aiderait. Je me lève et regarde un instant Maëlys en hésitant à la prendre sur mon épaule pour la porter. Mais à la réflexion faite, je n'étais moi-même pas en grande forme et elle serait capable de marcher par elle-même. De la main je lui agite l'épaule et nous ne tardons pas à nous diriger vers la sortie. J'ouvre la porte devant Lunaë qui trépigne juste en face, manifestement impatiente d'en sortir. Sur le moment je ne réagis pas vraiment jusqu'à ce que je la vois courir loin de nous. Sa sœur tente de la rattraper enfin l'interpelle mais avec si peu de vigueur que l'on ne pouvait pas reprocher à une enfant aussi jeune de complètement l'ignorer. Cependant, moi je suis légèrement plus réactif et bien que épuisé, je me lance rapidement sur les pas de la fillette. Elle me distance pendant un moment au détour de l'auberge tout en s'exclamant joyeusement : "J't'ai trouvé! J'ai gagné!"

Pourquoi avais-je le sentiment de ne pas avoir la sensation d'avoir gagné ? J'arrive au coin de l'auberge et tourne le regard dans la direction où s'est dirigée Lunaë. La petite fille saute au regard lorsque l'on voit ses vêtements, ses joues roses et ses cheveux blonds alors qu'une énorme créature noire se tient juste devant-elle. Je n'avais jamais vu une telle chose. Qu'était-ce au juste ? Un loup ? Cela y ressemblait mais c'était si monstrueux que je doutais que cette créature est quoi que ce soit à voir avec un loup sinon les larges crocs encore tâchés de sang qui constituaient sa dentition. Par réflexes je porte la main à mon sabre mais avec un grognement de mécontentement je sens la résistance opposée par les bandages qui retiennent la lame dans son fourreau.

- Recules Lunaë ! Maëlys, retournes dans l'auberge ! M'écriais-je tandis que je passe une main à l'arrière de ma ceinture pour y saisir le large couteau de mon père.

Conservant la main droite dans le dos, je monte la gauche en travers de mon torse jusqu'à ce qu'elle effleure mon épaule droite. Une garde bien faible face à un tel monstre, surtout au vu de mon épuisement physique comme moral mais je n'allais certainement pas laisser cette créature dévorer Lunaë devant moi. Je ne pourrais compter sur le peu de chi qu'il me restait que pour survivre, aucune chance que je puisse me saisir de Lunaë et Maëlys et nous amener à l'abri sur les toits. Chose que j'aurais pût éventuellement faire avec la pleine puissance de l'énergie Buggïn. Mais c'était sans compter sur cette créature. Seul les Kamis savaient à quel point elle pouvait être rapide ou forte. Elle pouvait même être capable de monter sur les toits. Ses pattes étaient larges et fortes, un saut, un appui sur un mur. J'avais déjà vu ces démons de chats faire de telles choses à la cité de Hù-Béï.

Je siffle pour essayer d'attirer l'attention de la bête tout en tentant de capter son regard avec mes yeux. Chez les loups, les yeux étaient importants, les soumis baissant le regard face à l'alpha. J'espérais qu'il en serait de même pour cette créature. Par tout les kamis, faites qu'il en soit de même pour cette créature.

[ Une tite ambiance ça faisait longtemps. ^^ ]

Bien. Il semblerait que le Petit s'agite. Les humains quant à eux ne semble pas bouger. Quelques minutes à peine à attendre avant que l'objet de sa venue ici ne se présente devant lui, qui resta quelques instants dans l'ombre, étonné.

*C'est elle... Mais elle est humaine...*

Il s'était avancé, sortant de sa cachette sans précaution aucune, sa silhouette se découpant bien dans le décor. Elle avait reculer d'un pas. Un soupçon de peur que capta Ghar, mais visiblement pas asse zpour faire décamper la petite humaine. Deux autres humains se tenait sur le côté. Un autre enfant, et un adulte qui sentait le sang, criant à sa comparse. Bien que les gardant à l'oeil, Ghar ne se désinteressa pas de la Petite, prenant le temps de la renifler.

*Pas de doute... C'est elle...*

L'homme-qui-sentait-le-sang mis la main dans son dos, et l'autre en avant. C'est à ce moment que Ghar vit le long-bâton-qui-tranche à sa ceinture. Venait-il défendre l'humaine ou... Après tout, pour avoir une odeur capable de tromper Argharna, peut être était-t-elle, elle aussi, une victime de ceux-qui-maudissent ? C'était la première fois que cela lui arrivait de rencontrer une humaine comme elle. Certes il y avait la magie mais... Vous croyez vraiment que Ghar a une once de connaissances ou de début d'idée là dessus ? Il n'en restait pas moins que l'homme se faisait presque menaçant. Ghar prit sa décision quant à la petite à ce moment là, répondant à son bonjour en la poussant doucement sur le côté du museau, avant de faire deux pas de plus, s'interposant clairement entre elle et l'homme-au-bâton-qui-tranche. Il planta ses yeux dans les yeux, clairement décidé à ne pas reculer, il montrait les dents en grognant doucement

Lunaë ne comprenait pas tout. Mais elle avait assez de bon sens pour savoir qu'on ne regarde pas un "gros loup" (ou toute autre grosse bestiole) dans les yeux. Et qu'on ne court pas aussi. Sauf si on veut se battre, et visiblement, c'est ce que voulait Ryusei... L'enfant se laissa renifler sans réelle crainte. L'aura restait la même. Et elle essaya de l'expliquer au samourai, mais bon... Traduire un sentiment en mot c'est pas simple.

"Il est gentil, je crois! il dit il... défend"

Pas facile à expliquer. Surtout quand le gros machin noir est pret à la bagarre aussi. Lunaë est une petite fille pacifiste. La bagarre, c'est pas pour elle. Et ça lui fait peur, et c'est un "jeu" de brutes, et elle sait très bien que les couteaux (comme les dents d'ailleurs) ça coupe et ça fait mal, et c'est dangereux. Et qu'est-ce qu'on fait quand on est une gosse de cinq ans et qu'on a peur? Oui, on pleure.

"Vous battez paaaas..."

La phrase se termine donc de façon plutôt pitoyable, dans un sanglot, tandis que la petite à remonté les mains devant sa bouche. Oui, ça sert à rien, mais bon...

Maëlys n'avait pas écouté l'ordre de ryusei. Lunaë était sa soeur, et deux années à s'en occuper seule ne lui avaient pas vraiment appris à faire confiance à d'autres pour la sécurité de l'enfant. Donc elle avait suivi le samourai, et très vite compris le "soucis". Et manqua de faire une syncope. Comment Lunaë faisait pour se mettre dans de pareilles situations?

A voir comment la bestiole grognait, il était hors de question de l'approcher...

"Ninaaaaaaaa!"

Mais vu que c'était hors de question de laisser Lunaë seule... Maëlys se plaça en retrait par rapport à Ryusei, derrière lui, certe, mais aussi sur sa gauche qu'elle le pouvait.

"Calme toi. Respire."

Pour l'instant, elle ne pouvait pas faire grand chose de plus. Elle tremblait, de peur plus que de fatigue. Mais sa voix était assurée. Sa "voix de guérisseuse". Et en même temps, elle réfléchissait à ce qu'elle savait sur les animaux. Et ne lachait pas sa soeur des yeux.

"Respire lentement ma chérie."

La faire venir? Elle n'était pas sure que la grosse bestiole la laisse faire...

Ne pas se battre. Un "Tché" agacé s'échappe de mes lèvres. Comme si j'avais réellement le choix. Je n'allais pas raisonner avec un des monstres du Changement, bien que profondément loup d'un point de vue philosophique et que la nature de mes styles de combat m'amène à les imiter, cette créature n'était pas un loup malgré qu'elle y ressemble. Cependant j'avais prit une position de combat et la créature semblait l'avoir perçut comme tel malgré qu'elle ne puisse voir la lame, ce qui démontrait une certaines intelligence, sinon une expérience déjà vécue. A dire vrai, maintenant que j'y pensais, certaines créatures du Changement avaient apprit à reconnaître les armes des humains et bien que celle-ci ne voit pas mon couteau, elle voyait aisément les deux sabres à mon côté gauche et mes vêtements étaient encore tâchés du sang du gardes et de Vilrys. De longues secondes s'écoulent. De longues secondes pendant lequel je réponds au grognement de la créature par un regard fixe. Maëlys est venue. Une erreur. C'était compréhensible, mais c'était une erreur néanmoins. Je ne pourrais vraiment pas les protéger toutes les deux et surtout pas dans cet état. Rien que là, je pouvais sentir mes muscles qui tremblaient sous le seul effort de maintenir ma garde droite. Si quelque chose devais ce passer, ce serait maintenant, le temps s'écoulait et je craignais que la créature ne prenne une initiative et les pleurs de Lunaë risquaient de d'avantage l'énerver, même si le monstre ne semblait pas désirer la manger. Au dire de la petite fille, il lui voulait d'avantage de bien que de mal. Peut-être était-ce là une manifestation du don des kamis qu'avait reçu Lunaë ? J'en priais les Esprits et en suppliait les ancêtres du Clan Okurayami.

Doucement, je descends mon bras gauche le long de mon corps tandis que je pose lentement un genoux à terre. Dans le même mouvement, je ramène sans brusquerie le couteau vers l'avant, lame pointée vers moi et le dépose délicatement sur les pavés. Puis, je pose mon autre genoux à terre, les pieds ramener sous mes fesses tandis que je me saisis de mes sabres par la garde et les dépose devant moi. Les mains posées sur mes cuisses, je me trouvais alors dans la position de salut communément acceptée par les samouraïs, cela importait peu pour l'heure d'un point de vue éthique. L'avantage de cette position était surtout qu'elle s'avérait pensée pour pouvoir se défendre rapidement en cas d'attaque surprise . Pendant toute l'opération, je garde mon regard planté dans celui de la bête. Si elle tentait d'attaquer, je n'aurais qu'une seule occasion de me défendre. Si elle tentait de s'en prendre à Lunaë, je n'aurais qu'une demi seconde pour réagir. Si elle tentait de s'en prendre à Maëlys, j'aurais alors tout le loisir de la blesser suffisamment pour l'obliger au moins à fuir sinon me permettre de l'achever.

- Lunaë, déclarais-je d'une voix aussi calme mais ferme que possible compte tenu de mon état de fatigue. Retournes près de ta soeur. Lui et moi ne nous battrons pas, mais pour cela, il faut que tu ailles vers Maëlys.

Tout en déclarant cela, je continuais de regarder fixement la créature. Si les kamis m'entendaient, cette créature comprendrait au moins de quoi il était question. Sinon alors je comprendrais, les kamis avaient déjà beaucoup veillés sur moi ces derniers temps.

Le Morpher ne bougeait pas d'un poil, refusant d'abandonner son premier indice dans sa quête. Le silence, l'immobilité, Ghar était tellemenbt concentré sur son adversaire qu'il en occultait les pleurs venant derrière lui. Ou plutôt, il ne pouvait rien y faire. La Bête avait un adversaire qui semblait à sa mesure. Elle était certes repue, mais pas contre un peu d'action après manger, une histoire de digestion parait-il. Ce recul permis cependant à Ghar de faire une nouvelle découverte, l'odeur de l'autre humaine. Certes elle sentait aussi un peu le sang, mais il y avait un air de familier... Avec la Petite. S'il n'y avait eu l'odeur pestilentielle des abominations couplées à celles du port, il aurait dû le sentir plus tôt ! Les deux enfants étaient donc liés, et l'homme-qui-sent-le-sang semblai "protéger" l'autre. Par extension, cela faisait de lui un gentil, donc un humain-pas-mangeable non ?
Pendant ce temps, l'homme-aux-bâtons-qui tranche fit cepandant une étrange manoeuvre, déposant ses bâtons-qui-tranche puis ramenant devant lui un petit-bois-qui-coupe qu'il avait proablement caché derrière son dos. Il se met aussi à genoux, lentement, sans briser le lien visuel. La Bête s'affaissa elle aussi, elle avait gagné, il ne lui restait qu'à achever son adversaire ! Ghar prit son impulsion pour s'élancer droit sur Ryussei, sa gueule s'ouvrant quelque peu, ses yeux s'affinant. Tout indiquait l'attaque imminente.

*NON ! *

Une fraction de seconde, un pas vif vers l'avant. Pas plus.
Les pleurs de Lunaë. Les pleurs d'un jeune enfant, il n'entendait que cela. il s'entendait. En tout cas, Ghar venait de reprendre le contrôle de lui-même, bon, second souci, comment avoir une réponse claire sur la situation, d'uatant qu'il ne comprend pas tout ce que raconte le type en face quand il parle, et que pour répondre clairement, il fallai pouvoir parler...
Les yeux rouges de la Bête ne quittèrent ceux de Ryussei q'une fraction de seconde, mais ils avaient changés. L'arrière train du loup sembla perdre en volume, et donc en force. Il restait cependant apte à se abttre et efficacement, mais... Comment dire... Il faisait moins menaçant. D'autant qu'il ne grognait plus, ni ne montrait les dents. Il avait presque une mimique humaine. D'ailleurs, à bien y regarder, les poils semblaient disparaître peu à peu, laissant apparaître un semblant de haillon (car oui, la magie n'étant pas logique, la transformation laisse les vêtements, ou du moins ce qu'il en restent, et bien entendu, aux endroit stratégique, car c'est plus facile à dessiner et/ou à décrire comme ça !), et un jeune homme. Pas bien bâti, et visiblement mal nourri, sale, tâché de sang autour de la bouche, des cheveux mi long en bataille qui cachaient un peu son visage. Seule une chose n'avaient pas changés, ces yeux rouges, qui fixaient toujours Ryussei. Il pointa ce dernier du doigt en se tournant vers la petite.

A...mi...?

C'était approximatif, il ne parlait pas souvent il faut dire, et l'unives des animaux n'est malheureusement composé que de non-dit. Et au moins il serait fixé quant à cet homme.

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