Un ermite à Athéïle

Rien que cela. Etre à son service, lui donner les informations qu' il voulait, lui donner accès aux institutions politiques et militaires d' Athée, être un agent de terrain proche des Seigneurs Marchands, en gros: être un traitre. Le Général ne savait pas si cette personne avec qui il parlait était véritablement Athée, si elle était véritablement engagée dans les interêts de la République. Si cela se trouve, ce n' était qu' un sbire de l' Empereur, toujours désireux de s' accapparer des terres d' autruis pour son profit personel. Cela faisait déjà plusieurs siècles qu' Athée c' était émancipé de l' Empire. Pour le souverain de ce dernier, cette situation était humiliante. Il ne suffisait que d' un prétexte pour lancer toutes les troupes impériales à l' assault de cet "Etat Hérétique".

Mais ce que demandait celui que le Général prenait pour une femme, du fait de sa voix au accent féminin, allait contre sa conscience. Il ne pouvait déliberement pas agir sur les ordres d' un inconnu dont il ne savait rien des volontés et des actions. Il avait dit espionnage, mais de qui? Pour qui? Pourquoi? Tant de questions dont les réponses étaient hypothétiquement dangereuses pour l' Etat.

-Votre proposition est alléchante. Mais je ne dispose pas de la somme que vous me demandez, et de plus je ne peux trahir Athée. Je ne veux pas renier mo éducation et mon rôle au sein de la République.

On aurait put penser que le Corbeau allait alors se retourner puis quitter cette ruine sans jeter un regard en arrière, mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, il reprit:

-Je ne peux vous donnez ce que vous exigez. Je ne sais rien de vous. Vous parlez d' espionnage, mais êtes-vous à compte personel, agissant pour qui paye le mieux, ou bien faites vous partie d' une organisation? Si oui, est-elle Athée?

On pouvait apercevoir que le Général ne demandait pas le nom de cette organisation, si jamais son interlocuteur en faisait partie d' une. Il savait qu' il ne le lui dirais jamais. Il voulait seulement s' assurer que cette dite organisation ne soit pas ennemi de la République.

-Toutefois, je peux vous aidez. L' équipement, je peux vous le fournir. Les accès aux institutions, du moins certaines, je le peux également. Toutefois, je ne pourrais vous donnez toutes les informations que vous voulez, je ne peux participer au Concil Marchand, étant que je n' en suis pas un moi-même. Toutefois, je peux vous donnez l' occasion d' acquérir ces informations. Et ce dans très peu de temps. Un nouveau Seigneur Marchand organise une soirée dans laquelle il à invité tout les dignitaires et hautes figures du pays afin de se faire un nom. J' ai recut cette invitation, dans laquelle il précise que je peux venir accompagné. Désirez-vous être cette personne, et ainsi cotoyer en une seule soirée tout ce qu' Athée a à offrir de politiciens, de marchands et de représentants?

Il n' y avait là aucunes preuves tangibles et véritables de la loyauté de la femme vis-a-vis de la République, mais Asarhaddon se résignat à lui accorder sa confiance. Il ne savais pas pourquoi, mais les paroles dites par son interlocutrice lui semblait véridique. Autant lui faire confiance. Le temps et les évenements futures lui dirons s' il à eu raison de le faire. Au pire, il saurait comment agir pour la faire définitivement si d' aventure elle se révélais néfaste pour Athée.

S' avancant de nouveau vers l' espionne, le Général sentit ses doigts se refermer sur les siens puis lui faire parcourir le masque qui recouvrait son visage, jusqu' à arriver à une imperfection. Lorsque elle lacha sa main, Asarhaddon gardat la sienne collée sur ce qui dissimulait la véritable apparence de se mystérieux personnage. Les paroles qu' elle prononca plongèrent alors le Corbeau dans une intense interrogation. Sa seul main valide retombant mollement sur sa cuisse.

"La seule manière de la reconnaitre? L' ai-je donc déjà vu?"

C' était tout à fait possible. Mais ce qui était énervant, c' est qu' une telle hypothèse donnait à l' espion un avantage sur le militaire: le premier connaissait le second. Alors que Sennachérib, lui, ignorait tout de son interlocuteur.

-J' attendrais donc Sire Anton De Nor à ma demeure. Puis nous partirons ensemble vers la demeure de ce Seigneur Marchand. En fin de soirée, je lui communiquerais ma réponse.

Se retournant alors, le Général s' inclinat devant la Dame, puis lui baissa la main avant de quitté les ruines et de retourner chez lui, attendant la suite des évenements.

Offrant sa main au baiser du général, Raregord était parfaitement dans son role. Il faut dire que, durant son enfance, il avait vu bien des femmes opérer le petit gloussement senser rassurer les hommes. Il faut croire que les gênes de sa mère lui donnait un don pour le faire aussi.

"Nous ne nous reverrons plus avant un moment, général. Cela me peine car vous semblez être un parfait gentleman. Mais telle est la vie d'un ombre, on peut être tout le monde et discuter avec tout le monde, mais jamais avec les gens que l'on apprécie. J'espère que vous vous amuserez bien lors de cette soirée et que vous accepterez mon offre"

Le général sortit de la maison, laissant Raregord surveiller les alentours, surtout pour s'assurer que personne ne l'attendait à la sortie. Sortant comme il était entré, Raregord ne prit pas le risque de se faire filer jusqu'à chez lui alors il fit un tour sur les toits, observant les derniers soiffards aller à la taverne pour se cuiter avec un alcool de loin le plus frelaté au monde. Après une bonne heure, il se rendit à sa maison où la buche qu'il avait mis avant de partir avait fini de bruler. Une douce chaleur l'enveloppait à présent. Il plaça une autre buche dans les flammes de la cheminée avant de retirer son attirail. Alors qu'il retirait son masque, il réfléchissait à des idées pour accomplir sa mission. Le défi était de taille cette fois. Comme chaque fois qu'il commençait une mission, il regardait le jeu d'échec qui tronait sous un monticule de poussière depuis des années. Il n'aimait pas ce jeu, trop peu représentatif de son activité. Il y avait bien trop de règle impossible à contourner. De plus, il aimait bien trop la pièce la moins importante du jeu : les pions. Ils faisaient partis des plus insignifiants mais aussi des plus fourbes des éléments de ce jeu, car pouvait se transformer en reine. C'était cette capacité que Raregord appréciait. Le pion qui arrivait à cet exploit était souvent le plus prudent, le plus insignifiant et aussi celui qui savait être le plus utile, une véritable leçon de vie en une pièce. Quand les grands de ce monde vous envoie dans la bataille, celui qui a le plus de chance de survivre était celui qui savait attendre l'opportunité. Cette soirée, en compagnie du général allait permettre de découvrir certaines opportunités, c'est dans ce lieu que les premiers coups de son plan pouvaient se jouer.

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