Départ vers l'inconnu, embarquement imédiat.

Le Zéphyr se moquait bien des coups de poings d'un enfant. Il avait percuté des récifs, des tempêtes et même des élémentaires d'eau, alors les colères d'un gamin en devenait presque des caresses. Son bois était plus solide qu'il ne le paraissait, ce n'était pas lui qui avait eut mal, pour sûr. Une seule pensée courrait dans sa sève, une seule idée, vivace, exigeante, effaçant tout le reste. Il voulait s'élancer librement entre les vagues, sortir de ce port trop exigu pour gagner la liberté de l'océan. Cette forme de conscience n'avait rien de magique, tout comme le but d'un arbre est de pousser, le but d'un navire est de traverser les mers. Mais ce désir n'est pas perceptible sur les autres bateaux car ils ne sont pas des créatures vivantes. Le Zéphyr en était une, végétal, certes, mais vivant. Ou y avait t-il autre chose ? Difficile à savoir car la magie des elfes devait bien d'une façon ou d'une autre courir dans ses veines de bois. Mais un simple contact ne permettait pas de le ressentir.

La main posée sur le bastingage, pour peu qu'elle y prenne garde, Edelween pourrait sentir cette soif inflexible de prendre le large, ce besoin de ressentir le vent dans ses voiles, de gagner l'inconnu et de laisser derrière elle la cage sordide du port. Était-ce ses propres pensées ou celles du navire ? La distinction était presque impossible à faire, si ce n'est que la fillette n'avait pas de voiles. Peut être avait elle ressentit une bourrasque de vent dans son dos ? Était-ce un sentiment de bienvenue que lui envoyait le navire ? Pouvait-il vraiment comprendre les paroles de l'elfette ? Si il le pouvait, il ne semblait pas avoir pris compte de ses mots rassurant en tout cas. Au milieu des hurlements du vent, on pouvait presque entendre la voix pure et mélodieuse d'une sirène. Une illusion ?

Le vieux Cuistot vint rejoindre sa fille en boitillant. Il lui fit un de ses demi sourires déformés qui sur n'importe quel autre visage auraient eut l'air de grimace. Elle s'était bien débrouillée, elle avait plus de caractère qu'il ne le pensait. Heureusement, il se voyait mal la protéger de tout l'équipage si elle n'était pas fichue de se faire respecter. Il aurait fait son possible, mais il était vraiment contente qu'elle soit capable de se débrouiller seule. Pour une petite princesse, elle s'adaptait drôlement vite en tous cas. Elle allait en avoir besoin, car Mousse et Akham n'étaient pas les plus dangereux du navire, loin s'en faut. Elle voulait voir d'autres matelots tout de suite ? Et bien, il y avait Mouette là haut. Il regarda sa jambe de bois d'un air peu assuré. Non, il y avait trop longtemps qu'il n'était pas monté au gréement, alors par se vent, il n'atteindrait pas le nid de pie. Quant à demander à Mouette de descendre, il avait comme un doute. Mousse n'était pas à bord depuis longtemps, mais si il y avait bien un marin qui ne s'en approchait pas, c'était Mouette. Il avait des manières étranges, oui, mais il n'avait encore jamais observé quelqu'un comme il le faisait avec le petit. Enfin, si, depuis peu... Le nouveau matelot, il le regardait bien de la même manière. Akham n'avait pourtant pas l'aura inquiétante de son jeune frère. Le vieil homme leva les yeux vers la vigie, puis hocha la tête sans un mot. Non, il ne descendrait pas. Il n'avait pas besoin de lui demander pour le comprendre. Le regard perçant du matelot exprimait clairement qu'il se trouvait très bien à plusieurs mètres au dessus de la troupe.

- Les autres ne sont pas rentrés...Y a bien Mouette, enfin, si tu te sens de grimper. Je ne pourrais pas te suivre. Et... Doc' est en bas, mais il n'aime pas bien qu'on le dérange. Hum... On va plutôt attendre les autres. Vous voulez venir manger un brin à la cuisine ? On y sera plus au chaud.

Il devenait frileux, le vieux coq. Faut dire qu'avec ce temps, on ne mettrait pas un chien dehors. Il se doutait bien que sa proposition risquait de se heurter au besoin d'air des jeunes, mais autant essayer, sait on jamais ? Mousse fit la moue. Il n'avait pas envie de rentrer, surtout sans avoir réussit ce que son frère lui avait demandé de faire. Puis il y avait cette fille qui le défiait... Comme si elle en savait quelque chose ! D'accord, elle était magicienne, mais son pouvoir n'avait juste rien à voir avec la transformation en animaux, et la bête, elle ne savait certainement pas ce que c'était. Pour l'entraide à bord, elle n'avait pas tort en revanche. Il avait encore du mal à s'y faire, mais tous le monde semblait à peu près d'accord sur ce point.

Pourtant, il voulait devenir fort, être capable de se battre seul si il en avait besoin. Il leva un visage où transparaissaient quelques traces de fatigue pour regarder la dernière démonstration. Une griffe, encore. Elle avait beau devenir plus grosse et plus puissantes que celle d'un chat, ce n'était pas l'arme tranchante qu'il avait cru faire apparaitre un peu plus tôt. Les dents, par contre... L'étincelle se ralluma dans les yeux du petite garçon. Les dents, il les aimait ! Enfin, elles étaient trop petite, pas assez tranchantes, pas pratique, mais le monstre s’agitait dans son esprit. Celle là il voulait bien les faire ! Mousse ne prêta même pas attention à la modification des yeux de son grand frère.

- C'est quoi ces dents ? J'en ai jamais vu. Lança t-il avec un retard.

le souffle dans les voile la fait frémir, non, le coup de poing n'est rien, mais elle garde le contact e avec lui, elle penche un eu la tête sur le coter et ferme les yeux un bref instant, la musique est si douce, elle fredonne le même air un peu en retard et ouvre les yeux, Il veux partir, Il veux la liberté, Ils ont envie de prendre la mer !!
Le port est une cage pour la sirène et le Zéphyr comme le domaine et le tonneaux ont été une prison pour elle.

elle ouvre les yeux en souriant, la tempête ne lui fait plus peur, car le vents c'est ce qui leurs permettra de partir, le calme c'est fait en elle.

Son sourire la rend irréelle a nouveau
- Il veux partir, la sirène l'approuve...

C'est un appel si grand qu'elle ne peut que les comprendre tout les deux, le Zéphyr et sa guide.
Elle regarde son père avec tendresse, ses yeux gris lunes se posent sur le pont avec une autre vision, elle en apprécie chaque détails, chaque formes, elle regarde mouette, il est a sa place, il ne manque plus que les marins et le bateau en frémis d'impatience.
bientôt, oui très bientôt ils fourmillerons sur le pont et la mer s'ouvrira devant eux sans chaines ni cordes.

Elle penche la tête a nouveau oubliant un bref instant Arkham et son frère

- Il est a son poste, je ne veux pas le deranger pour le moment, et même si le Zéphyr ne me laissera pas tombé je monterais quand le ciel sera plus clément *elle a un rire plus franc* et puis autant que je sois en bas quand le Capitaine rentrera non ?

Elle se sent bien sur le pont, mais il manque quelque chose, une chose qui viendra bientôt, elle se redresse et fléchie les genoux pour poser sa joue contre le rebord du bastingage
- Bientôt nous seront en mer, très bientôt ses barreaux invisibles ne seront plus u'un mauvais souvenir. Mais tu as besoin d'un Capitaine, c'est toi qui lui donne sa raison de vivre et lui qui te donne ta liberté.

Elle se redresse plus droite, plus sûr d'elle et frisonne un peu, elle a beau croulée sous un tas de vêtements se réfugier dans le Zéphyr la séduit qunad même beaucoup

- Mon père a raison nous seront mieux au chaud.
Elle lève un sourcil fin et incrédule devant la métamorphose du doigts et des griffes, elle a lue quelque chose sur ca dans la bibliothèque, un homme qui se changeait en loups... c’était un compte pour enfants.
Puis un jour elle avait entendue parlé un des palefreniers qui disait qu’il avait vue l'homme qui avait vue le garde qui avait vue l'intendant du domaine d'a coter ou ils avaient demander le chasseur de monstres parce que une bete mi homme mi loup enlevais les paysannes au lavoir.
Sa préceptrice l'avait trouvée avant qu'elle eu entendue tout, mais le change-forme semblais pas avoir bonne réputation.

- Sorgen ? heuuu c'est la ou a disparue Marcus PULUT l'explorateur il y a quelques siècles ? c'est un pays ou les arbres sont en diamants et ou la pluie fait pousser des fleures d'or à ce que l'on dit dans les livres.
Mais il faut aussi faire attentions aux cailloux car se sont parfois des créatures capables d'avalée un cheval tout rond. enfin c'est ce que décrivais ls matelot de la dernière goélette de l'explorateur quand on les a retrouver.

Tenant fermement la corde, caressante toujours le bastingage elle s'apprete a suivre son père dans un endroit moins humide.

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

-Marcus Pulut? Connais pas.

D'ailleurs, le concept même "d'exploration" lui semblait saugrenue. Fallait-il donc, avant de s'installer dans une terre, l'avoir au préalable explorer? Pourquoi se compliquer la vie à attendre que des gens fou ou en manque d'aventure aillent sur une terre qu'on évite afin de découvrir les raisons qui faisaient que, justement, on l'évitait? C'est pourtant pas compliquer de s'implanter dans un territoire! Une centaines de paysans, quelques soldats pour les protéger, un peu de vivres, une bonne terre cultivable et voila! Bon, après fallait effectivement l'avoir trouvée, cette terre. Mais c'était assez commun, non? Je veux dire, des terre où on pouvait faire pousser des choses, sa existait partout! Toute la terre de ce monde était fertile, c'était une évidence. Comment pouvait-il exister des endroits où le sol ne permettait pas à des arbres de pousser librement? Les prairies n'étaient que des bandes de terres que la forêt n'avait pas encore conquit. Ce qui ne serait attendre.

Le pauvre, s'il savait ce qu'était un "désert", il deviendrais sûrement fou.

Par contre, si tout ce que disais Edelween était vrai, alors ce pays devais être des plus amusant à explorer, à découvrir! Nul doute que les dons des deux incubes allaient être beaucoup sollicités une fois arrivés dans un pays aussi étrange.

-Ha oui, mais tu sais, une fois que tu à compris comment transformer ton corps, tu peux t'amuser à le modifier à volonté. Regard ses grosses griffes d'ours que j'ai fait apparaitre, et bien ...

Il secouat brièvement la main, ses doigts repliés pour donner l'impression qu'il est prêt à griffer. Mais au moment même où sa main se stoppa, les griffes c'étaient subitement allongés, atteignant plusieurs centimètres de de longueur. Cela ne ressemblait pas à rien d'animal, et pourtant on ne pouvait douter de leur provenances. C'était une utilisation réfléchie, "humanisée", d'un pouvoir animal.

-Et comment sa, "qu'est-ce que c'est?" Demanda t-il en pointant vers ses dents. Tu n'a jamais vu de loup de ta vie?

Évidemment, quand on faisait partit d'une race qui vivait, communiquait et copulait avec des animaux, le contact avec eux était tout de suite plus facile. Les loups n'étaient des lors pas plus menaçants que des chiens, même s'ils conservaient cette instinct de sauvagerie et cette recherche de liberté que les chiens n'avaient pas, ou plus. Mais d'ailleurs, les chiens n'étaient-ils pas des loups que l'Homme avait apprivoisé?
Dans ce cas, ils avaient étés souillés par la main d'une création du Changement, et devaient donc être exterminés, tout comme les chats, les cochons, les vaches, et tout les animaux de fermes! Les originels avaient du pain sur la planche.

Se doutait-il qu'il risquait de térroriser la jeune femme? Aucunement. Elle allait sûrement vivre sur ce navire, autant qu'elle s'habitue maintenant à ce genre d'actes de leurs parts!

Le vieux Cuistot restait un peu à part. Sa fille semblait le soutenir dans son désir de rentrer au chaud, mais les deux hommes ne semblaient pas vraiment partant. Peut être qu'ils finiraient par avoir froid ? Vu le temps, cette hypothèse était très probable. Il avait beau être vieux, il était aussi habitué aux températures extrêmes. En plus, le bout de pain qu'avait avalé Akham n'était pas suffisant pour le rassasier et avec les efforts qu'il faisait, il ne tarderait pas à ressentir la morsure de la faim. Le vieil homme sourit à sa petite fille. Elle était pleine de bon sens, une qualité importante quand le capitaine en manquait grandement. Et elle parlait au navire en plus. Peut être même qu'elle réussirait à plaire à Embrun, au bout du compte.

- Le capitaine ne devrait pas tarder, mais elle est occupée. L'équipage l'a rejoint avec des caisses, je suppose qu'ils sont allés vendre la marchandise.

Des loups ? Il en avait entendu parlé bien sûr. Mais si ce qu'il venait de voir était un croc de loup, ils ne pouvaient pas ressembler à des chiens ! Ces sales cabots ont les dents jaunes et poisseuses, rien à voir avec la sauvagerie naturelle des loups. Il voulait voir. Enfin, pas lui, mais le monstre qui agitait ses sens et se ruait dans la moindre de ses pensées le voulait et le jeune garçon n'avait jamais vraiment cherché à aller contre ses désirs.

- Montre moi un loup, grand frère.

La voix de l'enfant avait quelque chose d'autoritaire. Ce ne devait pas être bien difficile pour Akham, après tout ! Il pouvait se transformer sans mal en tous les animaux qu'il voulait ! Du moins, Mousse en était persuadé. Il n'imaginait pas une seconde que cet exercice fut fatigant. Il semblait de meilleure humeur, et ne cherchait plus le moins du monde à réaliser l'exercice qu'il s'échinait à faire depuis tout à l'heure. Parce que bon, les griffes de chat, il en avait mare. Elles étaient trop petites pour être intéressantes. Il voulait tout immédiatement, pas apprendre à se transformer en souris. De plus, l'exercice avait trop duré. Même avec sa pugnacité, il y a des limites à la concentration et il devait les avoir atteintes.

Changeant brusquement de sujet, il lança un regard vers la mer avant de se tourner vers Edelween. Des arbres en diamant ? Pourquoi pas des soleils roses pendant qu'on y était ? Ou elle avait beaucoup d'imagination, ou elle avait plongé le nez dans ces saletés de bouquins incompréhensibles qu ne raconte que des bêtises farfelues. Il ne savait pas lire, lui, mais il n'en avait jamais eu besoin. Survivre lui prenait bien assez de temps pour qu'il n'ait pas à s'encombrer de vieux grimoires croulants. Et puis... Les contes de fées, il n'y avait jamais cru.

- N'importe quoi. Sorgen, c'est une terre d'où presque personne n'est jamais revenu parce qu'elle est trop dangereuse. Il y a surtout des monstres terribles, là bas, pas des arbres en diamant. Sinon tous le monde essayerait d'y aller. Là, il n'y a que notre navire qui y va ! Les autres ont trop peur. Hé, tu sais te battre toi ? Tu fais de la magie, mais des lumières ça sert à rien en combat. Tu sais faire quoi d'autre ?

Il n'avait plus l'air d'avoir envie de l'étriper, mais son ton avait quelque chose d'un brin arrogant. Il espérait bien sûr qu'elle n'était pas plus forte que lui. Bon, au sabre, certainement pas, mais la magie, des fois...

Edelween frissonnait vraiment maintenant, vivement qu'ils rentrent a l'abris de la pluie.

- J'ai hâte que la capitaine revienne alors.

Elle écoute Mousse, sa voie c'est caler sa colère aussi.
ses questions sont légitimes et qui sait si il n'y a pas d'arbres en diamants ?
Bon l'expression exacte était des arbres aussi dure que le diamant.
Au moins ils étaient d'accord sur les monstres.
Après le mousse avait peut être tord, ils étaient peut être le seul navire de CE port a y aller, mais il y avait d'autres ports de part le monde.

- On est surement pas les seuls dans le monde a prendre la mer pour y aller, mais après aller la bas ou autre part, l'important c'est quand même de voyager librement.

Elle se dirige vers la trappe d'ou elle est sortie avec le Cuistot.
- Me battre ? avec une arme ? non, j'apprendrais un jour si il faut mais cela est plus pour les gens qui sont fort comme toi et pas pour ceux qui ont lus des livres comme moi. Quand à la magie, c'est une source de pouvoir puissante, et quoi que je sache faire, je ne tiens pas a risquer d’endommager le Zephyre par une démonstration relativement vaine juste pour "montrer les choses" la magie peux être sans doute très puissante quand elle est utilisée sous le coup de la colère mais c'est le calme, la sérénités et le contrôle de sois qui permettent d'en appréhender la véritable puissance, et là.. je ne suis ni calme ni sereine, je suis mouillée et gelée.

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

-Parais que ce navire est à moitié vivant, petit frère. Si c'est le cas, et qu'il autorise notre amie à rester à son bord, c'est qu'il doit y avoir une raison, tu ne crois pas?

Tout en parlant, il met une main derrière le dos de Mousse et l'incite à avancer. La fille aux oreilles de lapin avait raison : le mieux restait de ce mettre à l'abri du froid. Parce que on dira ce qu'on voudra, le froid n'était jamais des plus appréciable, contrairement à la chaleur douce et apaisante d'un foyer. Bon, faut avouer que la cambuse d'un navire n'était le summum de l'isolation thermique, mais niveau ambiance, sa devais sûrement donner! Les longues soirées où, balloté par l'océan, le navire ne se laissait plus diriger, obligeant l'équipage à ce terrer dans ses entrailles afin de boire et manger, échangeant quelques histoires, à tout les coups grivoises, entres des blagues tout aussi salaces ou des anecdotes fortement exagérées. Et vu l'actuelle composition du navire, entre les magiciens, les monstres, les elfes, les nains, les humains, les spécialistes, les nouveaux ou encore les vieux, les histoires, c'est ce qui ne devaient pas manquer à bord!

-Je te montrerais le loup demain, promis.

Oui, parce que là, entre les batailles, les comas, les cuites, les coups, les transformations, les découvertes et les surprises, cela faisait bien trop d’événements épuisants en trop peu de temps. Cette nuit, il passerait sa première vrai nuit de sommeil. Demain, il serait de nouveau d'attaques, prêt à des transformations incessantes du soir au matin. Nul doute que d'ici une semaine, il aurait une place dans ce rafiot.

-La je me sens un peu làs, ces derniers temps ont été assez éprouvants, et cela pour tout le monde. Allez, allons voir si on a besoin de nous quelque part pour quel chose, tu veux bien?

Cela sonnait à la fois comme une demande, à la fois comme un ordre. Une demande proférée avec l'autorité d'un grand frère en somme. Erick pouvait refuser, cela ne dérangerais pas Akham. Ce qui le dérangeais plus, c'était la dernière affirmation de la jeune femme. Faux, faux et archi-faux!

-Pas d'accord. Seul des sentiments puissants permettent des pouvoirs puissants. Rester neutre engendre une magie neutre, pas apte à se défendre ou attaquer. La rage de vaincre te donne les moyens de survivre, même contre quelqu'un de plus fort que toi.

Libre Nombre de messages : 84 Date d'inscription : 24/10/2011

Alors... Voila le Zephyr ? Un beau Navire... A en juger par son aspect ce sera un délice de le piloter. Fin. Maniable... Ses voiles doivent lui permettre de se mettre presque vent debout... Mais aussi de partir au grand largue... Bon. Par contre partir vent arrière risque d'en mettre un coup a la maniabilité.

J'en prend note et jette une nouvelle fois un œil songeur vers les cieux... Sans réellement prendre gare aux matelots qui m'entourent je te questionne :

- T'pense qu'c'est faisable ?

- Bah... T'as pas besoin qu'on soit pile poêle vent travers nan ?

- Vi... Heureusement... Mais reste pas des masses de temps...

- Tu vas pas me faire croire que ça te fait peur...

- J'ai pas dit ça... Mais ça vas pas être de tout repos.

- Tu compte pas en faire étalage hein ?

- Nan pas vraiment.

Ce serrait un manque de classe flagrant. Hors de question de se laisser avoir par l'attrait des quelques minutes de gloire... Non. Il faut viser plus grand. Après tout je vais passer pas mal de temps sur ce navire... Et la composition de l'équipage me promet pas mal de charmante compagnie...

J'aurais pu aider les matelots a s'occuper de ce qu'avait demandé la cap'taine... Oui. J'aurais pu. Mais après avoir posé les pieds sur le pont mouvant j'ai préféré me balader (le pied sûr) un peu partout... Ce pont vas être mon domaine pour les heures a venir. Il faut que je me familiarise avec lui. Que je regarde bien les rambardes... Histoire de savoir ou fixer ma survie en cas de besoin... Connaitre les chemins que je pourrais abattre sans trop de danger... Savoir ou se trouvent les écoutes... Toutes ces petites choses qui peuvent s'avérer vitales pendant la tempête.

Lorsque Hegor m'alpague je hoche la tête et le suis... Le passage dans les soutes me déprime un tantinet... Ils n'ont donc aucune discipline ? Aucune idée de la manière dont on peut amarrer ses affaires pour éviter que tout valdingue ? Bon... Je leur accorde le bénéfice du doute... Ils n'avaient peut-être pas pensé a tout bien attacher en étant a quais.

L'aspect de la chambre de la capitaine me fait sourire... C'est vraiment un cas a part... Mais je comprend. J'aurais eu l'opportunité d'avoir un endroit a moi... Je n'aurais probablement pas perdu trop de temps a le ranger... Mais mes seules chambres... elles n'étaient pas franchement a moi... Et y'avais du peuple derrière moi pour me dire de tout ranger.

Côté matériel de navigation... y'a rien d'impressionnant. Mais y'a le nécessaire. Il faut juste que je vérifie que le loch est bien calibré... Il me sera utile pour me éviter de nous perdre a l'aube...

- Désolé... mais j'vais avoir pas mal de choses a gérer... Pis faut que je passe récupérer mes quelques affaires a mon auberge.

***

Quelques minutes me suffirent a vérifier le calibrage du Loch… Il était (a peu près) bon et ferrait parfaitement l’affaire pour demain.

- Tu me rappellera de le changer ?

- Tu t’en souviendra en le voyant…

- Certes…

Ces quelques détails réglés j’adresse un signe de tête a mes nouveaux compagnons et me faufile dans la ville… Je n’ai peut-être pas beaucoup d’affaires… Et un bon nombre vont devoir rester derrière moi dans ma cabine de la Gileiln… Mais bon. Une nouvelle vie s’ouvre a moi.

- Arrête de te tracasser tu veux !?! Tu as fait le bon choix…

Heureusement que tu es là pour me remonter le moral toi… Oui. Tu as raison. Et de toute manière ça ne sert a rien d’avoir des regrets.

***

A peu près une heure a passé. J’ai ramené un pauvre petit coffre de marin contenant un deux changes et quelques parchemins… rien d’exceptionnel mais bon…

Et je me suis assis. Presque a la proue du navire. En prenant a peine gare a ce qui pouvait bien se raconter autour de moi… En adressant a peine un regard aux matelots présents… Non. J’ai l’esprit ailleurs pour le moment.

Dans les cieux précisément. Si mes yeux sont perdus dans leur contemplation… Si mon corps se débrouille tout juste pour accuser le roulis… Moi… Je suis pour le moment occupé a insuffler assez de force dans ce petit courant d’air pour qu’il décale ce nuage… Un petit rien qui devrait intensifier la tempête pour les deux heures a venir… Mais qui vas me dégager une accalmie un peu plus au sud d’ici un quart d’heure qui devrait être exploitable pour assurer un départ a peu prés propre. Pour l’heure le vent viens du grand large et il de faudrait pas que ça change…

A cela aussi je vais devoir prendre garde…

Le mouvement accéléré des nuages a l’effet qu’on pouvait attendre de lui… Là haut le ciel se teinte d’une pâleur surnaturelle alors que le tonnerre ne décolère pas… De temps a autre un éclair plus puissant que ses pairs zèbre les cieux…

Je sourit

Pas le temps de descendre, déjà, l'équipage revient. La capitaine fourbue mène sa troupe chargée de caisses de vivre d'un pas incertain. Peu à peu, les matelots emplissent le pont, se dirigeant d'un air épuisé vers la cale. Pour sûr, il ne refuseront pas l'aide de ceux qui viendront la leur proposer. Déjà, Mousse se dirige vers le premier duo de marins épuisé pour leur prêter main forte. Pas question de passer pour un fainéant ! Si Akham voulait donner un coup de main, il a une occasion en or. Descendre les caisses par la trappe, les attacher solidement avec des nœuds spéciaux, recommencer jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien sur la pont... Et rejoindre enfin le dortoir pour s’étaler lourdement dans les hamacs. Certains, plus méticuleux que les autres, pensent même à y mettre un peu d'ordre. La marée ne viendra que trop tôt. Seuls Hergor et Mouette restent à leur poste, prêts à avertir du moindre danger. Il y a peut être de quoi s'inquiéter puisque l'équipage vient tout de même de dévaliser un marchant. Bon, il leur a donné les clefs, mais pas franchement de bon cœur. Tient, d'ailleurs, elles sont devenues quoi les dites clefs ? Sans doute oubliées à même le sol dans la boutique. Quelle importance ? Le départ est pour bientôt.

Sur le pont, Embrun arrive directement sur Edelween et l'emmène à part sans cérémonie. La fillette finit par quitter le pont en compagnie de Cuistot après une bien courte conversation. Toujours fière, pourtant, bien qu'un peu blessée. Elle reviendra, pour sûr, et pour peu qu'on ait entendu la conversation, elle a même rendez vous à la prochaine marée. Sans faire de manière, la capitaine s'en retourne elle aussi vers le dortoir et passe au milieu de ses matelots fourbus pour filer directement dans sa cabine. Elle est à bout, et vu les derniers évènements, ce n'est pas franchement étonnant. Constance est aussi arrivée avec la troupe, mais elle s'est dirigée sans rien dire vers les dortoirs et a disparue dans l'infirmerie avant qu'Akham ait eu la moindre chance de lui adresser la parole. Puis il y a un nouveau matelot, jusqu'alors inconnu, qui s'est installé dans un coin sur le pont trempé, et qui passe son temps à fixer le ciel et à parler tout seul. Étrange, le type... Et pas franchement communicatif.

Spoiler:

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

Mousse étant à bord depuis bien plus de temps que ne l'était Akham, ce dernier décida de suivre son petit frère lorsque celui-ci se dirigea vers la cale. Après tout, l'incube ne savait pas du tout ce qu'il fallait faire exactement, n'ayant dit le mot "aider" que par réflexe. Il était là pour être utile, il était matelot et devait donc s'occuper des tâches qui lui tombaient dans les bras. Et la première fut donc de transporter les marchandises jusque dans la cale et de les fixer avec des cordes, qu'il fallait nouer.

Mouais.

Transporter des caisses, oui, faire des nœuds compliqués quand on n'avait jamais porté de chaussures de sa vie, et donc jamais fait le moindre nœud, non. C'était pas de la mauvaise foi, c'était de l'ignorance pure et simple, une lacune qu'il ne remplirait pas se soir, car les matelots affichaient tous le même regard épuisés, se trimballant sous les yeux des cernes qui semblaient tirées par des malles plus lourdes que les caisses transportés. Et le jeune homme ne faisait pas meilleur figure, même s'il restait près de son petit frère pour veiller sur lui, ou plutôt savoir où il fallait aller, quand il fallait aller.
Akham apprendrais à Mousse l'art des Incubes, ce dernier apprendrais au premier comment fonctionnait la vie sur un bateau. Tout deux gagneront ainsi.

Une fois le travail fini, ils sortent tous de la cale et se dirigent dans la même, vers une pièce qu'ils devaient tous bénir. Déjà certains remplissaient ce sanctuaires de leurs litanies profondes et de leurs ferventes prières. Akham ne tarderais pas d'ailleurs à le faire. Mais avant, il fallait se trouver une place. Pas question de prendre un hamac isolé, loin de son frère. D'ailleurs, pas question de l'abandonner du tout! A peine Erick ce fut-il couché dans le sien qu'un drôle de petit renard roux sauta sur son ventre et se lovait contre son visage. Et oui, sous cette forme on prenait bien moins de place. De plus, dormir sous apparence animale avait l'avantage de reposer à la fois la Bête et l'Homme de manière bien plus efficace qu'un sommeil "humain".

Espérons simplement qu'il n'existait aucune superstitions maritime faisant état de malédiction provoquée par un renard! Mais cette petite crainte de créer la stupeur chez les autres membres d'équipages ne fut pas la seule pensée d'Akham. Il pensait également à cette drôle de fille, et à ses oreilles de lapins. Était-ce une autres races? Une de celle dont avait parlé Hergor? Le jeune incube avait beau avoir adressé à la femme un signe de la main lorsqu'elle avait quitté le pont, accompagné d'un regard qui disait "à plus tard", sa politesse s’arrêterait là, et des le lendemain sa curiosité refera surface aussi subtilement qu'un ... qu'un ...

Rrrrhhh...

Au fond de son âme, la chouette immaculée c'était également endormie. Et pourtant! Et pourtant elle se trouvait au dessus des nuages, plus libre que l'air lui-même. Elle était heureuse, et cela se voyait sur le visage renardiesque d'Akham.

Car avez-vous déjà vu un renard sourire?

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