Départ vers l'inconnu, embarquement imédiat.

Une petite caisse traversa le dortoir en trombe, heurtant joyeusement le mur opposé pour finir sa course près de la porte, empêtrée dans un tas de toiles de voile. Même immobilisée, son contenu subissait toujours les chaos du navire. Peut être étaient elles un peu moins fortes qu'au crépuscule, mais de peu. Cramponné à son amarre, le Zéphyr tentait de faire le fier, mais il avait bien du mal à tenir l'équilibre et les marins assez fous pour rester à bord pouvaient difficilement l'ignorer. Un novice ne pouvait qu'avoir le mal de mer dans de telles conditions. On entendait la pluie tomber drue sur le pont, apparemment très pressée d'atteindre le sol, et les hurlements du vent venaient compléter le tableau. Qui plus est, il faisait nuit. Pas une lanterne n'éclairait l'intérieur du dortoir et seuls quelques faibles rayons de lune, qui avaient bien difficilement réussis à percer les nuages, se faufilaient par les hublot. Il n'était pas humainement possible d'y voir quelque chose entre tous les hamacs emmêlés par les embardées du navire, mais un animal nocturne comme une chouette y parviendrait, en revanche.

Si on faisait abstraction des sons de la tempête, le navire était presque silencieux. Quelques bruits désordonnés rappelant le choc d'objets en verre, puis ceux de d'un bout de bois frappé en rythme, venaient de derrière l'une des porte du fond du dortoir. On pouvait aussi entendre de légers ronflements, à l'autre bout de la pièce. Il y avait des odeurs, aussi. Mais une fois encore un nez humain ne serait pas assez fin pour les percevoir. La plus forte n'était pas identifiable. Des herbes peut être, ou du moins, il y en avait aussi, mais ce n'était pas, et de loin, le seul composant. La puanteur filtrait de dessous la porte d'où venait les chocs réguliers. L'autre effluve provenait des ronflement, et celle ci était au contraire plutôt aisé à discerner. Un parfum animal, prédateur, une odeur de chasse et de sauvagerie. Mais de cette direction, on captait aussi un très fort relent d'alcool...

Enfin, pour peu qu'on possède une vision dans le noir, on pourrait voir une scène assez chaotique. Les hamacs n'étaient pas les seuls à avoir subit la danse du navire. Les divers possessions des marins se trouvaient un peu partout, et surtout n'importe où. Plus loin, ce qu'on pouvait prendre à l'odeur pour un animal endormit était en fait un petit garçon d'une dizaine d'années, dont seules les mains brune et quelques mèches de cheveux sombres dépassaient du hamac. Ses doigts ne bougeaient que selon les chaos du navire, ne trahissant ni rêve, ni état proche du réveil. Respiration lente, il dormait d'un sommeil très profond et vu l'odeur, il devait avoir largement abusé de la vignasse immonde qu'on servait à la taverne. Mais il y avait aussi un détail qu'on ne pouvait percevoir par l'ouï ou l'odorat. Deux yeux violets, exactement de la même couleur que ceux d'Embrun, fixaient le hamac où se trouvait Akham. Même sans lumière ou accentuation des sens, on pouvait les voir briller très légèrement dans la pénombre. Ils portaient en eux le calme et la profondeur d'une très longue existence, et en cela, ils étaient si différents de ceux de la capitaine qu'il n'était même pas si logique de voir un lien entre ces deux êtres. Un elfe à la peau pâle et au cheveux blancs depuis de nombreuses années, se tenait debout, adossé contre la paroi de bois. Ses lèvres formaient un légers sourire doux et lointain, auquel sa posture détendue semblait répondre. Il était plutôt grand, mais certainement pas fort. Il était impossible de le percevoir par son odeur, car elle était simplement identique à celle du navire.

Akham commençait à reprendre conscience et il avait reçu un fichu coup à la tête. Comme si ce n'était pas suffisant, un gout absolument infâme lui emplissait la bouche, et en partie le nez. Avant de s'en débarrasser, quelque soit l'acquitté de ses sens, il ne pourrait tout simplement pas se servir de son odorat. Ce n'était pas la saveur fermentée de l'alcool, non, plutôt... Impossible à déterminer, mais terriblement désagréable. Une sorte de patte... Ou peut être était-ce un liquide épais ? Tenter de l'analyser forcerait à exercer ses papilles et le jeune incube risquerait surtout de retomber dans l'inconscience après une telle expérience. Après, peut être le coma était t-il préférable à cette redoutable odeur ? Il y avait vraiment de quoi se poser la question. Par contre, malgré tout l'alcool qu'il avait ingurgité (et sans doute régurgité après qu'on lui ait fait prendre l'exécrable lotion), le jeune homme avait maintenant l'esprit parfaitement claire.

L'elfe se leva et se dirigea vers Akham, un verre dans une choppe dans une main et une miche de pain dans l'autre. Il semblait avoir sortit ce frugal repas de nul part, mais peut être aussi y avait t-il une cache dans le mur. En tous cas, dans cette pénombre, impossible de la distinguer. Les pas du vieillard au visage sans rides étaient bien ceux d'un marin et les chaos du navire ne lui faisait pas le moindre effet. Il avait pourtant une certaine raideur, une retenue. Arrivé devant le jeune homme, il lui tandis la grande choppe qui ne contenait que de l'eau claire, puis le pain. La miche était tendre et riches en de nombreux céréales. De quoi se remettre l'estomac d’aplomb même si il n'y avait pas de quoi se remplir le ventre après plusieurs jours de jeune.

- Bois, les remèdes de Doc' ne sont pas connu pour leurs agréables saveurs. Dit t-il d'une voix tranquille.

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Une chouette n'arrivant plus à voler, enfermée dans une cage immense, mais invisible. L'oiseau avait beau se débattre du mieux qu'il pouvait, ses ailes ne le portait pas très loin. Et quand bien même il réussissait miraculeusement à s'envoler, c'était d'une manière parfaitement ridicule. Semblant ignorer le sens du mot "droit", l'animal volait de-ci, de-là, tanguant de gauche à droite, de haut en bas ou d'avant en arrière, accélérant pour reculer. Puis au bout de quelques secondes, il heurte l'un des barreaux invisibles de la prison dans laquelle il est enfermée. Il essaye de l'autre côté, mais obtient le même résultat. En haut, vers les cieux? Pas mieux. Il essaie malgré tout, encore, encore, encore et encore. Inlassable, malgré sa démarche hésitante et branlante, ainsi que ses yeux fatigués, perdus, hagards. Mais il ne cède pas, il doit se libérer, il n'est pas fait pour rester emprisonné. Même s'il ne voit pas sa cage, il doit s'échapper, il doit s'évader, il doit tout simplement sortir! Cette cage est d'un sadisme stupéfiant car, étant invisible, on ne sait où s'arrête la liberté et où commence la captivité. Dans une prison normale, on garde espoir, car on peut voir les faiblesses de sa geôle, et si elle n'en à pas, au moins sommes-nous fixé, rendant l'emprisonnement, plus tenable. Mais ne rien voir, ne rien savoir, ne rien comprendre, c'était une torture.

Il fallait sortir de là, tout suite! Il n'en pouvait, cela le rend fou!

Se réveillant en sursaut, Akham fut surpris de voir qu'il se trouvait dans le dortoir du Zephyr. Comment il le savait? Simple déduction. Mais la vrai question, celle qu'il se posait actuellement, c'était la tout simple "pourquoi"? Attends, d'abord se rappeler des derniers événements. D'abord la taverne, très sobre, voir même miteuse. Avec un vin horrible qui empattait sa bouche d'un gout au moins cent fois pire et ignoble que le vin en lui même. Et puis cette fille, celle qui discutait avec Embrun, la capitaine du navire. Elle ne semblait pas plus vieille que lui. Comment elle s'appelait déjà?

Heureusement, malgré la cuite et le mal de tête, il était des choses que même l'alcool ne pouvait arrêter: les réflexes et les habitudes. L'obscurité qui régnait dans la pièce déclencha presqu'instinctivement (animalement?) la réaction du jeune incube qui transforma ses yeux en ceux d'une chouette.

Pas le temps de réfléchir plus longtemps, car déjà un vieil homme s'approche de lui, tenant un verre d'eau et une miche de pain qu'il lui tend. Le regardant s'avancer d'un regard à la fois intrigué et suspicieux, le jeune incube tente surtout de se rappeler pourquoi il est dans un tel état. Prenant l'eau et la nourriture qui lui étaient offert, il tente de répondre par un "merci" qui se voulait amicale, mais il n'y arriva pas.

-Mirce...

On avait presque l'impression que l'alcool lui avait-il fait oublier que pour être compris, les lettres du mot devait être dans le bon sens. Quoi que, c'était presque compréhensible, mais vu l'état de fatigue du jeune homme, on pourrait facilement lui pardonner cela.
Engloutissant plus qu'il ne mangeait, se découvrant soudain une faim terrible provoquée par les événements des derniers jours, sans être pour autant capable de ce rappeler en quoi ils consistaient exactement, il finit son repas en l'espace de quelques instants. Et cela aurait put être encore plus rapide si ces satanées vagues n'avaient constamment déviées ses mains de leurs trajectoires initiales! Puis, une fois un peu plus repus, il se tourna à nouveau vers l'homme au cheveux blancs et dit:

-Merci messieurs. Cela fait combien de temps que je suis là?

Le vieil elfe semble réfléchir quelques instants. Combien de temps ? Bien peu, mais exactement ? Il ne sait pas vraiment. Pour lui qui attend depuis plus de six cent ans le temps n'est pas grand chose. Mais les jeunes gens le tiennent pour primordiale. Les concepts d'heures et de minutes sont si artificiels. Une marée est une donnée temporelle bien plus intéressante, car désignant potentiellement un changement de situation quant on se trouve sur un navire. Mais pour le moment, ce jeune homme n'avait même pas dormit assez longtemps pour sortir de la plage temporelle "escale à Memetyr". Selon l'horloge de la ville, il ne devait pas être resté plus de quatre heures dans le sommeil. balayant ces données temporelles inutiles d'un geste de la main, il se décida enfin à répondre.

- Peu de temps, le Zéphyr est toujours à quai et ce n'est pas encore le moment de rassembler l'équipage. Bientôt, certains rentreront.

Toujours calme et serein, le marin s'installa dans un hamac près d'Akham. Il attendit simplement, observant le plafond avec ce même sourire tranquille. Ses mains pâles reposaient, jointe, au dessus de lui, et ses yeux finirent par se clore. Lui, n'avait pas à s'inquiéter du temps. Il devait parler, mais le nouveau matelot n'était pas encore en mesure de l'écouter alors il le laissait finir son repas. Une fois ses besoins primaires rassasié, peut être pourrait il mieux comprendre son discours ? Ou encore s'en détournerait t-il. Cela n'avait que peu d'importance et l'elfe se serait abstenu d'en parler si les Jumeaux n'avaient pas menacé de s'en charger eux même. Il connaissait leurs méthodes, efficaces, pas particulièrement violente, mais sans autre effet que la rancœur sur certaines personnalités. Lui, se contentait de parler au bon moment. Qu'il soit entendu ou non n'avait que peu d'importance à ses yeux, et d'autres se chargeraient de la tâche qui lui avait à tort été confiée. Il était charpentier, rien de plus...

Quand le jeune homme eut terminé son repas, l'elfe se redressa, et se laissa glisser à terre. La raideur qui avait disparue durant son bref repos était à nouveau perceptible, voir légèrement accentuée. Ses yeux se voilèrent un instant. Il y avait si longtemps qu'il n'avait pas dû... Participer. Quand il parla, sa voix était douce, et surtout bien trop détachée de ses paroles. Il ne semblait pas incertain ou hésitant, il savait bien de quoi il parlait, mais n'avait pas l'air concerné par le problème, simplement.

- Les Jumeaux t'ont ramené ici dans un bien triste état. On dit que tu as manqué à tes responsabilités de matelot, que tu t'es laissé emporté par la boisson bien plus qu'il ne se doit. Je devais te prévenir que même si les pirates sont et seront toujours des êtres libres, il est des règles auxquelles on ne peut déroger...

Il s'arrêta, reprenant lentement son souffle et gardant ce même air harmonieux et agréable, ce légers sourire tout à fait hors de propos pour une mise au point qui aurait du être à la limite du sermon. Maintenant que les souvenirs étaient en mesure de lui revenir, Akham devait bien se rendre compte que son comportement avait était tout sauf correcte. Mais le vieil elfe s'en moquait bien, au fond. Il n'était là que pour lui éviter de plus brutales représailles... Si tant est que son implication soit prise en compte, ce qui était loin d'être sûr. Au milieux de ces fiers loups de mer, il semblait bien vide.

- Ce qui se passe au port n'a que peu d'importance tant que le Zéphyr n'est pas impliqué dans tes actions, mais la femme que tu as agressé montera à bord à la prochaine marée. Toi qui n'est marin que depuis bien peu de temps, sache que pour entreprendre de longs voyages, retenu dans un espace si restreint, il faut savoir jeter ses haines et rancœurs à la mer. Bien des navires ont sombré, brisés par ce qui ne semblait au départ qu'une simple querelle sans lendemain. Le Zéphyr n'est rien sans son équipage, en vérité. Si tu souhaite le voir arriver à bon port, tu dois apprendre à maîtriser tes rages et pulsions.

Ni menace, ni reproche. L'ancêtre énonçait simplement des vérités. Mais si ces paroles ne suffisaient pas, d'autres auraient des discours bien plus vindicatifs.

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

Laissé emporté par la boisson? Manqué à ses responsabilité de matelots? Mais qu'avait-il dont put bien fai... Puis sa lui revint. Comme un coup rapide et précis qui lui frappa le milieu du front, il se rappela de ce qu'il avait fait. Assis sur son hamac, il se laissa de nouveau retomber, ses deux paumes posées sur ses tempes tout en gémissant un humiliant :

-Oh non! Comment j'ai put?...

Oui, comment avait-il put oser traiter une femme de la sorte? Ce n'était pourtant pas son habitude. Jamais il n'avait encore forcer une personne à se plier à ses propres désirs personnels. Le viol ce n'était pas dans sa nature. Il avait simplement laissé son désir et sa fougue décuplés par la boisson l'emporter sur le peu de tenu qu'il dispose à l'origine. Tomber à la renverse avec la jeune femme dans ses bras, se retrouver sur elle, l'embrasser, sa c'était romantique. Un peu trivial vu que ce n'était pas dans une chambre à coucher, mais les sentiments aux départ n'était que romantique. Puis il avait glisser sa main le long des cuisses de sa compagne. Ok, ce fut un peu rapidement et un peu violemment, surement, mais la réaction de la jeune femme avait été disproportionnée! Il ne voulait pas la violer, en aucune façon. C'est elle qui avait prit peur.

Akham avait sa part de responsabilité, il n'avait pas à agir de la sorte, même imbibé d'alcool. C'était méprisable et parfaitement condamnable. Mais l'Hypnalise avait-elle eut à réagir ainsi? Ne voyait-elle donc pas la différence entre viol et passion? Le jeune incube irait lui présenter ses excuses des qu'il la verrait, mais il ne lui pardonnerait pas.

Sa jamais.

Attends... Qui était en train de parler, la Bête ou l'Homme? Peu importe, l'un et l'autre était d'accord avec cette dernière décision. Et puisqu'on parlait de maitriser ses rages et ses pulsions, et bien le vieil elfe allait être drôlement décut! Non pas qu'Akham n'y mettait pas toute sa volonté à dominer de son mieux la Bête lorsqu'il était à proximité d'autres êtres dit "intelligents", mais bien parce que se contrôler était impossible.

-Il y'à deux personnalités chez moi. L'un et l'autre cohabitent ensemble, mais parfois leurs relations ne sont pas des plus amicales.

Son interlocuteur comprenait-il au moins de quoi parlait Akham? Peu importe. Après tout il voulait parler, et qu'était une discussion sans interrogations?

Le regard de l'elfe se fit plus lointain encore, et une étincelle de vie ou de joie . Bien sûr qu'il comprenait, ou plutôt, qu'il avait compris il y a tant d'années. Plus de deux cent ans, beaucoup plus même. Il ne savait plus. Depuis, le temps n'avait plus de sens. Il n'était plus rien, maintenant qu'il avait perdu la moitié de lui même. Il savait bien mieux que le jeune incube à quel point il est difficile de concilier les deux parties de soit même, mais ces derniers vestiges de vitalité s’éteignirent bien trop vite, ne laissant plus qu'un fantôme, un vieillard, un être incapable de vraiment prendre part au présent. Il ne souhaitait à personne de perdre la moitié de lui même, mais, si il en connaissait le poids, il savait aussi l'utilité des choix.

- Je doute que tu parviennes à éviter les cas de conscience, mais le meilleur moyen de ne pas souffrir est de modérer les deux parties de toi. Je n'ignore rien de ce qui a été dit sur ce navire, homme bête. Pourtant, sache que la sauvagerie peut être maîtrisée, si elle ne peut pas être effacée. Mais si je peux te donner un dernier conseil, ne renie jamais ce que tu es. Peut être as tu le sentiment que deux existences s'opposent en toi, et dans un sens, tu n'as pas tort. Mais tu n'es un qu'avec ces deux éléments et si tu venais à en perdre, tu ne serais simplement plus. Pourtant, ce n'est pas en te laissant aller à tous tes désirs quelque soit la volonté qui te les impose que u trouveras l’équilibre, car jamais la bête ne saura vivre parmi les humains et que l'homme ne pourra pas se développer pleinement à l'état sauvage. La vie des mers saura t'offrir les déchainements de force brute dont l'animal qui est en toi à besoin, mais si tu veux pouvoir vivre parmi les humains, tu devras apprendre à retenir tes manières.

Sa voix, toujours égale, ne trahissait pas la moindre tension interne. Non, même si il ne pouvait que les comprendre, il n'était pas soumis aux mêmes tensions que le jeune incube... Ou n'y était plus soumis. Son visage était à nouveau celui d'un être sans âge, d'une éternelle vieillesse. Il avait fait ce qu'il devrait faire. Quant à savoir si ses mots porteraient leurs fruits, ce n'était plus à lui de s'en soucier. Non qu'il n'apprécie pas le jeune homme ou qu'il se fiche de son devenir, simplement, il ne se croyait pas le droit d'intervenir sur les évènements. Pourtant, si un jour Akham avait besoin de lui, il serait là. Ce n'était que peu probable. Qui voulait s'encombrer d'un vieil elfe mort depuis tant d'années ? Il ne vivait plus que pour son rêve, et pour ceux qui pouvaient lui permettre de le réaliser. L'impulsivité du jeune homme lui plaisait, car seuls les forts sentiments peuvent appeler les cœurs des sirènes. Le sien était éteint, après avoir aimé pleinement, mais incapable de réaliser le but de la seconde partie de son être.

Le vieil elfe fit un pas en arrière, se glissant entre deux hamacs. Il était toujours là, prêt à répondre et à rester si on le lui demandait, mais par ce recule, il annonçait simplement qu'il avait donné son message et qu'il n'insisterait pas d'avantage. Un peu plus loin, la porte toujours close du fond du dortoir venait de s'ouvrir en grinçant. Une désagréable bouffée d'air chaud et malodorant bondit dans la pièce, comme pressé de quitter l'enfer. Le diable émergea a sa suite, mais lui n'avait pas l'air pressé. Il était laid à faire peur, boitillant, avec un teint blafard et des yeux couverts d'une épaisse cataracte. Même sans grande connaissance en médecine, on pouvait en déduire immédiatement qu'il était aveugle. Pourtant, si on en croyait le regard mauvais qu'il jeta à Akham, on pouvait avoir un doute sur cette évidence. Peinant à tenir debout sous les embardées du navire, il se dirigea vers l'enfant endormit et entonnant un flot de jurons orduriers durant toute la traversée du dortoir. Arrivé devant la gamin, sa main plongea dans le hamac, bouchant le nez du petite garçon et lui ouvrant la bouche du même coup. Il y déversa le contenu de la fiole dont provenait l'affreuse odeur... Un parfum qui rappelait d'ailleurs très fortement le gout que le jeune incube avait toujours dans la bouche. Animé d'une quinte de toux, l'enfant se redressa, tomba de son hamac et vomis une bonne part du liquide alcoolisé que contenait son estomac. Les yeux larmoyants et la voix roque au possible, il se mis à genoux, chancelant, et leva le poing vers l'horrible sorcier.

- Vas au diable ! J'vais... (il blêmit) Heu... Oh... Doc'...

Avalant lamentablement sa salive sous le regard furibond de ce qui semblait être, de loin et les yeux fermés, le médecin de bord du Zéphyr, Mousse battit prestement en retraite. Après quelques grognements inintelligibles mais certainement très menaçant à l'adresse du gamin, le terrible vieillard difforme repris la direction de son antre où il comptait bien s'enfermer à nouveau à double tour. Et qu'on ne vienne pas l'y déranger !

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

L'Ancêtre avait raison. La meilleure des options était la voie du milieu, la recherche d'un équilibre entre les deux conscience, l'attente des moments où l'une pouvait dominer l'autre sans génerer de problèmes gravissimes. Et les dieux seuls savaient que les occasions de liberer allaient être nombreuses durant le voyage jusqu'à Sorgen. Respecter Constance, c'était ce qu'il allait faire. Oublier sa mésaventure avec elle, c'est ce qu'il allait essayer. Lui pardonner ce qu'elle avait fait, aucune chance qu'il y parvienne, voir même tout simplement qu'il essaye. On ne chauffait pas un homme dans la fleur de sa jeunesse de la sorte, surtout grisé à ce point, sans s'attendre un minimum à des réactions de ce genre. Elle était aussi fautive que lui dans cette histoire.

Déjà plus apaisé qu'à son reveil, il remercia le vieil elfe du regard, avant de se rendre compte qu'il ne connaissait même pas son nom. D'après le peu qu'il avait comprit de la psychologie du "Grand Monde", le nom était l'une des premières choses que l'ont demandait à une personne que l'on venait de rencontrer. Le fait de savoir le nom était une forme de respect, et e nmême temps une forme de domination, car le nom caractérise la personne, le rend inscriptible. Ha... l'écriture, sûrement l'une des plus grandes horreurs de ce monde! Rendre la parole à l'étatde mort, c'était un crime. Dans son village, les histoires se transmettent par la voie orale exclusivement, ce qui faisait donc de la mémoire la qualité première. Qu'importe qu'elle évolue avec les oublis et les rajouts des conteurs, car c'est ainsi que naissent les grandes sagas et qu'apparait la culture.

Mais pas le temps de réfléchir davantage ou de demander le nom du charpentier qu' une porte s'ouvrit à la volée, laissant entrer un homme apparemment des plus susceptible et irritable qui soit. Mais le reste de la scène échappa totalement au regard d'Akham, car en tournant la tête il avait put apercevoir un des hublot du navire, voir plutôt l'extérieur du hublot.. C'est à peu près à ce moment là qu'il se rendit compte que cela faisait au moins quatre heures, d'après les dires du vieil elfe, qu'il était enfermé dans cette pièce. Aussitôt ses doigts se crispèrent et son regard s'affola. Il ne voulait pas, il ne devait pas rester plus longtemps dans cette pièce sombre et encombrée dans laquelle on ne pouvait pas vraiment faire des gestes amples. Il se sentait prisonnier à l'intérieur.

Déposant ses jambes au sol, il tenta de ce mettre debout, mais, flageolantes, elle cédèrent sous son poids et il s'écroula sur le plancher du Zéphyr. Qu'à cela ne tienne, s'aidant de tout ce qui était à portée de main, il se remit debout et, toujours en se tenant avec ce qui possible, il se dirigea vers la sortie. Le vent qu'il souhaitait sentir sur son visage enhardissait sa volonté de sortir pour pouvoir profiter de cette cette agréable sensation, même plus, de cette véritable jouissance sur l'ensemble de son corps, de contempler les éléments déchainés de la plus libre des choses : la mer. Juste le temps qu'il réapprennent à marcher et il serait capable d'affronter le petit escalier, de pousser les portes pour pouvoir enfin se tenir sur le pont. Que quiconque essaie de l'en empêcher par la force, et alors peu importe la décence, la maitrise de soi ou l'équipage du navire, mais cette personne ne profitera pas longtemps de la vie.

Le Zéphyr se trouvait toujours solidement amarré au port, rien n'avait bougé. La figure de proue sautait entre les vagues, comme impatiente de partir. Bine sûr qu'il pouvait reprendre la mer maintenant ! La tempête s'était légèrement calmée, alors qu'attendez t'ont pour le libérer de son ancre ? La coque chahutait fougueusement devant le quai et une atmosphère d'attente était presque perceptible. On pourrait croire que, si on lâchait la navire, il s'élancerait de lui même vers le large. Soit, il avait besoin d'un équipage. Mais qu'attendez donc ses matelots pour embarquer ? La marrée n'allait pas tarder ! Ils restait encore plusieurs heures, mais ce détail semblait échapper à l'impétueux voyageur des mers. Seuls ceux qui partageaient le même rêve pouvait sentir l'excitation du Zéphyr. Une recherche de liberté et un désir de course éperdue vers l'horizon.

En haut du grand mât, un homme au moins semblait entendre le navire. Il restait perché dans le nid de pie, les yeux rivés vers la mer, et attendait. Akham avait pu le voir à la taverne, mais probablement bien peu durant les combats. Un grand type aux allures étranges, autour duquel tournait toujours une mouette. Il avait d'ailleurs le nom de cet animal, et le portait même à merveille. Dans sa seule façon de se mouvoir, on pouvait reconnaître de multiples tiques qui rappelait les mouvement de cet oiseau. De plus, il était constamment perché sur quelque chose, bien que le plus souvent dans son nid. Son corps fin, sec et agile, semblait assez léger pour voler, au point qu'on pouvait se demander si il n'avait pas lui aussi les os creux. Il n'était ni beau, ni laid, juste trop étrange pour être qualifié de concepts aussi simplistes, mais ses cheveux, semblables à des plumes, lui donnait un incontestable air exotique. Quand le jeune homme monta sur le pont, Mouette baissa les yeux vers lui. Puis, après un clignement de paupières qui n'avait pas vraiment de signification dans le langage des humains, il reporta ses yeux vers le ciel en folie. Avait t-il sourit ? Difficile à dire à cette distance. En tous cas il ne semblait pas antipathique.

Toujours toussant à perdre allène, le petit garçon malmené par Doc' sortit par la tape et se dirigea sans la moindre hésitation vers le bord. Il se pencha au dessus des eaux, mais son estomac était complètement vide, il n'avait plus rien à vomir. Furieux, il se rejeta en arrière, manquant de perdre l’équilibre. Il n'était apparemment pas vraiment remis de son expérience immodéré de l'alcool... Furieux, il se tourna vers la trappe, une expression de pure haine sur le visage.

- Enflure de Doc'... Je te le ferai regretter, un jour.

Même cette menace n'avait pas été énoncée à voix franchement haute. Si de toute évidence il portait au médecin de bord une haine farouche, il semblait aussi le craindre tout autant. Pourtant, il aurait sans nulle doute eut toutes les chances de le tuer si il s'y était attaqué, mais le vieux sorcier n'était certainement pas démuni de pouvoirs ! La preuve, il était toujours sur le navire alors que pas un seul matelot ne voulait de lui à bord. Semblant prendre sur lui pour retrouver son calme, Mousse se tourna vers le jeune incube. Sa maîtrise de lui même était très loin d'être seulement passable. Il avait toujours l'air sur le point de commettre un meurtre et de s'écrouler sous les effets de l'alcool.

- I' t'en a fait boire aussi toi ? Hé, t'es pas le type qui se transforme là ? J'étais là aussi, sur le bateau de ces enfoirés de marchants et je me suis battu ! Tu m'as vu ?

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

Du vent! Mes dieux, du vent! Quel bonheur, quel plaisir que de sentir les quelques vetements qu'on lui a mit dans son sommeil claquer au rythme du souffle de la nature. Il n'y a rien de mieux pour donner la pêche, moi j'vous l'dit. Fermant un petit instant, il leva ses bras en croix afin de mieux ressentir cet invisible réconfort. Et cela dura trois secondes, car une nouvelle vague frappa le navire, envoyant le jeune incube qui n'avait pas encore récupéré toute son équilibre au sol. Lorsqu'il se leva, il jeta un coup d'oeil vers les cieux et appercut Mouette, accompagné d'un animal qu'il avait déjà dut voir une fois, mais où? Et le guetteur lui souriait? D'en bas cela donnait l'impression. Il souriait ou il se foutait d'Akham? Alors que ce dernier était sur le point de grimper pour poser lui-même la question, on lui adressa la parole.

"Mais bordel de me*de on pouvait pas me foutre la paix deux secondes sur ce rafiot? Non, non! C'est contre-productif de penser cela. S'insérer, s'intégrer à l'équipage. Calme. Tu te retourne tranquillement, tu souris, tu réponds et tout se passera bien."

Suivant les conseils du Charpentier, il se tourna paisiblement vers le garçon, et répondit d'une voix à peu près joyeuse :

-Mousse, c'est sa? Embrun m'à parler brièvement de toi. Je crois que c'est toi que j'ai croisé dans le couloir du navire que vous avez attaqué il y'à quelque jour, non? J'étais un sanglier à ce moment là, tu te souviens?

Hey, pas mal! On dirait qu'Akham peut vraiment parler à quelqu'un sur ce navire sans que l'un ou l'autre ne boivent ou ne s'en foutent sur la tronche. Parce que pour le moment il à tué avec Embrun, il a but avec Ergor, il à essayé de violer Constance et il c'est fait assomer par... Par qui, d'ailleurs? A chercher.

-Donc oui, c'est moi qui "me transforme en animal", comme tu dit. Même si c'est plus profond qu'adopter simplement leur apparence... J'essaie d'obtenir leur mental, leur instinct, ce qui rend les animaux, justement, animal.

Il était peut-être le dernier de son espèce, même s'il restait intimement persuadé du contraire. Alors autant parler de façon véridique de sa race aux gens qui lui faisait face, ainsi le véritable souvenir des Incubes perdurerait. Parmi les calomnies et les légendes, certes, mais quelques part entre tout ces mensonges existera néanmoins la vérité.

-Dit moi, c'est qui le type qu'il y'à tout en haut?

- Ouais je me souviens. J'ai adoré comme tu l'as embroché, l'autre bouffon en robe longue ! Hé, je voulais te demander, mais tu pionçais. Tu veux pas m'apprendre ton truc là ? Je serai carrément plus fort si je savais me transformer en bête comme toi ! Je sais que ce n'est pas facile, mais je travaille dur tu vois. T'as qu'à demander aux Jumeaux, j'apprends vite. Ils ont dit que je me débrouillais déjà bien avec un sabre !

Mousse repris son souffle et jeta à Akham un regard plein d'espoir. Comment un gamin de dix ans pourrait ne pas admirer les prouesses tape à l’œil d'un de ses ainés ? La magie ne semblait pas le moins du monde le rebuter. L'incube pourrait vite se rendre compte qu'il avait au moins un fan. Les yeux verts de l'enfant ne pouvaient pas mentir, il était bien trop jeune et impulsif pour ce genre de subtilité. Complètement remis, il était maintenant tout excité. Il faut dire pour sa décharge qu'il attendait depuis un sacré moment de pouvoir parler à son idole, et les derniers jours n'avaient pas été simples. Il aurait été bien content de pouvoir se transformer et avoir une véritable utilité sur le navire, parce qu'on l'avait à peine laissé sortir, de peur qu'il ne soit emporté ! Maintenant qu'il était sur le Zéphyr, on ne le tenait plus pour rien, mais du coup on le protégeait. Pas beaucoup pourtant, cependant, bien trop pour un enfant qui n'avait jamais vécu que dans les rues.

À première vue, la demande du gamin semblait ridicule puisqu'il n'était pas de sa race. Mais justement, était-ce bien sûr ? Il ne l'avait jamais vu dans son village, pas plus qu'il n'avait vu quiconque lui ressemblant. Mais peut être y avait t-il d'autres incubes, ailleurs dans le monde ? L'enfant n'était pas dépourvu de charmes avec des yeux vert émeraude qui contrastaient avec un peau brune vaguement dorée. On pouvait très bien l'imaginer faire des ravages auprès de la gente féminine, dans quelques années. Pour le moment, il avait encore un visage poupon et un corps assez maigre et peu musclé, mais ce n'était qu'une question de temps. Déjà, les effets de repas réguliers commençaient à se voir. Il était en très bonne santé et plein de vie. Et il y avait autre chose, bien plus important... Cette odeur musquée, ces manières animales... Ce n'était pas un enfant comme les autres. Son agressivité naturelle était à la limite du bestiale, et le jeune homme avait pu voir sa rage alors qu'il se précipitait à l'abordage. Il ressemblait à un petit prédateur encore trop faible pour attaquer. Sans éducation, est-ce qu'un jeune incube évoluait de cette manière ? Difficile à dire puisque le cas ne s'était jamais posé. Akham n'avait pas les éléments pour savoir si l'enfant était ou non de son espèce, mais dans sa recherche effrénée de semblables, il avait vraiment de quoi se poser la question.

Mousse jeta un regard vers le mât. Oui, il y avait Mouette là haut, et celui ci le regardait, d'ailleurs. Mais Mouette le regardait toujours, quoi qu'il fasse, alors il n'y avait rien d'exceptionnel là dedans. S'en était agaçant d'ailleurs ! Ce pâle type n'avait rien de bien intéressant ! Pourquoi est-ce que l'homme animal s'intéressait à Mouette au lieux de lui parler à lui ? Ce piaf n'était même pas fichu de se battre correctement. Bon, il était efficace, mais pas tant et puis Mousse avait bien l'intention de devenir meilleur que lui ! Il avait de bons yeux, mais rien de plus. Puis sa fichue bestiole, il avait vraiment envie de lui tordre le cou ! Non, vraiment, il n'aimait pas son regard. Il avait l'impression que Mouette savait plus de choses sur lui qu'il n'en connaissait lui même. En plus, il l'observait toujours en restant à distance ! Même pas fichu de lui demander en face ce qu'il voulait savoir ! Il devait bien attendre une réponse pour le fixer ainsi...

- C'est Mouette là haut. La vigie. Grommela t-il.

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Vigie. Ok. Juste une question : sa veut quoi "vigie"? Bon, réflechissons, ne passons pas pour le dernier des demeurés. Akham va vivre peut-être le restant de ses jours sur ce navire, et vu le travail que cela demandait, les pirates n'aurait certainement pas le temps de répondre à toutes ses questions aussi stupides que grotesque. Alors, vigie, vigie, ... Sa ressemble un peu à "vigile", le type du village qui était chargé de surveiller un fois par semaine l'etat des rares chemin qui menait au village, histoire de s'assurer qu'ils étaient toujours mal entretenus. En effet, un village difficile d'accès, c'est un village qu'on laisse tranquille. Et la tranquillité, c'est tout ce que souhaitaient les Incubes et les Succubes. Bon, on peut pas dire que Akham respectait énormément cette dernière caractéristique, vu qu'il se dirigeait vers un continent d'où personne n'est jamais revenus, accompagnant pour cela une bande de pirates sanguinaires. Mais ce n'est qu'un détail. Donc, Mouette, c'est la vigie. Donc il surveille. C'est sur que de la-haut, il devait avoir une belle vue. Il irait lui rendre visite un de ces quatres. Parfait, sa c'est reglé. Ensuite venait effectivement d'autre mot qu'il ne comprenait pas encore tel que "Sabre", mais sa viendra sûrement avec le temps. Pour le moment, revenons à la discussion.

Rien que cela? Tout ce qu'il veut c'est apprendre à devenir un animal? Mais pour Akham, il n'y avait pas à apprendre, il n'y avait qu'à être. On ne devient pas un animal sans detenir auparavant les prédispositions pour pouvoir tenter les transformations. Et chez les Incubes, il y avait une chose qu'eux seuls partageaient, et qui leurs permettaient de se métamorphoser à outrance : l'existence d'une Bête au sein de leur coeur et de leur esprit. L'âme des Incubes est mixte, double, divisée entre l'Homme qui cherche à devenir la Bête, et la Bête qui cherche à détruire l'Homme. A priori l'avantage est du côté de la seconde, mais lorsqu'elle gagne du terrain, elle oublie de vouloir vaincre l'Homme, qui survit toujours. Ainsi les Incubes sont-ils condamnés depuis maintenant plus de trois siècles à ne pouvoir que perfectionner leurs imitations des animaux, sans jamais en devenir de véritables.

-On ne transforme pas en "bête", on ne fait que les copier. Et te crois-tu capable d'une telle chose?

Il s'approche plus près de lui, plongeant son regard devenus plus dur, plis inquisiteur, dans ceux plein d'espoir du jeune garçon, de ce garçonnet qui semblait vouloir grandir trop vite. Il voulait le sonder, voir s'il était caable de supporter une mutation de son corps, qui exigeait une volonté de fer que les Incubes acquiert des leur plus petite enfance. C'était un entrainement très dur, et surtout très long, qui s'étendait sur des années. Non pas qu'il était difficile, mais qu'il était essentiellement basé sur l'observation des animaux. Une fois qu'on à compris comment se transformer, il fallait savoir quoi transformer.

-A tu en toi cette rage inexpugnable qui semble être à chaque instant surle point d'envahir ton coeur? A tu en toi cette sensation qu'il au fond de ton esprit un monstre, tapis dans les ténèbres de ton âme, qui n'attend qu'une chose, qu'unedéfaillance de ta part pour en prendre possession? A tu cet... cet ibestialité primitive qui, des fois, réduit ta capacité réflechir, qui dope ton instinct et baillone ta reflexion? Et surtout, crois tu que tu peux la contrôler?

La Bête. Rien que d'en parler, le jeune incube la sentait déjà se réveiller. Cela ne fut que trèspeu visible, mais ses iris se fendèrent à nouveaux , plus animaux que jamais.

Mousse releva la tête et fit lui aussi un pas en avant quand Akham s'avança vers lui. Son regard s'assombrit légèrement et une fureur à peine contenue apparue sur son visage. Il était devenu pirate maintenant, alors l'autre n'avait pas le droit de douter de lui ! Encore une fois, il allait se faire jeter. Il le savait, il avait l'habitude. Embrun avait été la première et la seule à lui laisser sa chance, même les Jumeaux ne semblaient pas vraiment l'apprécier. Ils ne lui enseignaient le sabre que parce que la capitaine le leur avait demandé ! Mais ils restaient froids avec lui et se contentaient de lui montrer les gardes et les parades. Il avait du travailler sans cesse, souvent seul, pour qu'ils daignent s’intéresser à lui et lui donner de vrais cours de maniement des armes ! À chaque fois, les gens réagissaient de la même manière. Il n'avait jamais rien obtenu sans se battre. Même sa place sur le Zéphyr il l'avait gagné à coups de poings... Et une fois de plus, ce type voulait voir Mouette, pas lui. Il espérait lui faire peur ? Et bien il pouvait toujours essayer parce qu'il n'avait pas l'intention de se laisser faire ! Et dire qu'il avait pensé que cet homme capable de se métamorphoser en animal était différent des autres. Non, il ne valait pas mieux. Pareil, égoïste et mauvais à son égard. Et comme tous les autres, il ne s'en prenait qu'à lui ! Il semblait très bien s'entendre avec les autres marins, ce n'était que contre lui qu'il en avait. Un refus de plus, encore et toujours. Une fois de plus il serait mis à part, renvoyé, considéré comme un moins que rien. Pourtant, il en était capable ! Les gens ne se rendaient pas compte de ce dont il était capable ! Il savait qu'il pouvait devenir fort et qu'un jour, il pourrait se venger de ce monde injuste et sans pitié !

Une lueur pourpre apparu dans les yeux de l'enfant et il serra les poings, une envie de meurtre au cœur. Qu'importe ce qu'Akham avait réellement cherché à faire, l'enfant avait essuyé trop de refus pour prendre ces paroles avec recule. Et puis, il n'avait que dix ans. Les dents serrées, il aurait sans nul doute attaqué si le jeune homme n'avait pas repris la parole. La rage brûlante et toute prête à s'exprimer étincelait encore en lui, mais il avait retenu sa charge. Ce que l'incube venait de décrire était exactement ce qu'il ressentait à l'instant présent, sauf qu'il aurait été complètement incapable de retenir la "bête" si elle avait pu s'exprimer. Il ne savait pas lui même ce qui la retenait, mais il ne se serait pas gêné pour lui laisser son entière liberté de mouvement si il avait pu ! Non, non, il pouvait la maîtriser ! Il fallait qu'il puisse car il ne devait pas y avoir d'autre moyen de se transformer en animal, comme cet homme ! Oui, il était sûr qu'il y arriverait à la contrôler !

Mais à ce moment précis, rien n'était moins sûr. La rage virulente, presque palpable, n'était en rien retenue par la volonté de l'enfant. Il y avait une autre barrière inidentifiable, et dangereusement mince. Aucun doute, Mousse avait bien en lui cette bestialité, mais à un seuil vraiment dangereux. Ne serait-ce que par sécurité, il fallait qu'il apprenne à se contrôler car la muraille qui retenait la bête ne serait pas forcément éternelle. On pouvait presque la sentir s'effritait lentement. Les frustrations et les mauvais traitements avaient poussé la bête dans ses derniers retranchements. Elle voulait s'exprimer, et si elle y parvenait, ce serait en ravageant tout sur son passage. Akham avait assez de connaissances en la matière pour percevoir cela...

- Je peux y arriver ! Je sais que je peux ! Et je n'ai pas peur de toi !

Le petit matelot semblait se calmer petit à petit, maintenant qu'il s'apercevait qu'en fin de compte, il avait peut être une chance qu'Akham l'accepte. Son envie passagère de le tuer était sans fondement, un simple accès de rage qui pouvait retomber sans créer le moindre incident, ou s'amplifier, générant un implacable chaos. Mais ce n'était là que la réaction brutale d'un prédateur protégeant son territoire, et non la rancœur perverse d'un humain. Il voulait apprendre, et il ne cherchait pas fondamentalement à se battre avec tous ceux qu'il rencontrait, mais tous se détournaient toujours, le laissant seul alors qu'il avait besoin de compagnons. Il sembla même réfléchir quelques instants, ce qui donna un étonnant contraste dans sa façon d'être et finit d'étouffer la lueur pourpre de ses yeux.

- Des fois ça m'empêche de réfléchir, mais j'y arriverais. Faut juste me dire comment faire. Je ferai ce que tu me dis si tu veux bien m'apprendre, promis ! Faut faire quoi avec le monstre ?

La question était naïve, mais Mousse n'avait pas encore bien saisi le concept. Il savait bien entendu de quoi l'homme parlait, mais pourquoi ne serait t'il pas possible de le dompter comme un chien agressif ?

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

Cette lueur...! Non, ce n'était pas possible. Cette rage qui inondait son visage, cet aura de bestialité qui irradiait le regard de Mousse et qui était si familière à Akham. Non, cela ne ce pouvait pas. Mais il n'y avaitpas de doute possible, il avait lui aussi la Bête en lui. Akham pouvaitla percevoir à l'intérieur des pupilles du jeune garçon. D'ailleurs, qui le regardait actuellement, l'enfant ou l'animal, l'Humain ou le Monstre? Il n'y avait qu'un seul moyen de dissiper tout doute, d'écarter tout soupscons, mais le jeune incube craignait de le faire. Non pas que c'était douloureux ou cruel, mais il avait peur de ce tromper, peur de voir ses gigantesques espérances qui naissaient en ce moment même dans son coeur s'écrouler, balayer par le vent de la deception, et éffacer par les marrées de la mer de l'amertume. Mais... Si proche de lui. A à peine moins d'un mêtre, peut-être se trouvait-il un autre membre de sa race, peut-être qu'en face de lui se trouvait un autre Fils des Dru-Yiddes, un autre Incube.

Plus aucun self contrôle ne se lisait sur le visage du jeune homme. Son regard quelques instants plus tôt parfaitement ferme et dur c'était brisé, déchiré entre la joie et la tristesse, toutes deux à des niveaux extremes. La volonté de savoir, la crainte d'apprendre. Une véritable névrose, en sorte! Mais qu'importe une deception de plus? Vut celles à quoi il était habituées, il pourra parfaitement geré celle-çi. Les humains l'y avait habitués, avec toutes leurs trahisons et leurs massacres. Les sauvages, c'étaient eux, pas les Incubes et les Succubes.

Aussi, lentement, la main fébrile même s'il tachait de tout son possible de la contrôler et de l'empêcher de trembler, il la leva. Très lentement, dans un espace de temps qui semblait pour lui durer des heures, mais qui en réalité c'était fait en quelques secondes, ce qui restait considérable pour un simple levé de bras. Puis, tout aussi doucement, il l'approcha de celle de Mousse. Ce dernier vérrait parfaitement, entre l'attitude et le regard de son interlocuteur, qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, qu'il ne subirais aucuns sevices.

Et lorsque les deux peaux entrèrent en contact, ce fut une véritable explosion. La Bête d'Erick était bien plus sauvage, bien plus puissante que ne l'était celle d'Akham. Il pouvait presque l'entendre grogner et le menacer alors même qu'elle restait sous l'emprise de Mousse. Akham était pourtant le meilleur de son village, et pourtant le jeune garçon le dépasserait largement lorsqu'il aura terminé son entrainement. Le vrai maitre, c'était Erick, pas Akham.

Et ce dernier ne put empêcher une larme de couler. Rapidement, il détacha sa main, craignant qu'un contact prolongée n'éveille trop la Bête du plus jeune des pirates de ce navire. Ddes larmes oui, mais de joie. Il venait de trouver un autre Incube, cela ne pouvait pas faire de doute. Sa Bête intérieur gronda de bonheur elle-aussi, car ce nouveau compagnon était le début de la reconstitution d'une nouvelle harde. Ne pouvant que chuchoter tant l'émotion était intense, Erick put entendre ces mots qu'il n'avait surement jamais dut entendre de sa vie :

-Mon... mon Frère! Tu n'à pas à avoir peur de moi, tu n'à plus à avoir peur de qui que ce soit. Tu est un Fils de la Bête, un être plus proche de l'Animal que ne le seront jamais ceux qui prétendent les vénerer.

Se mettant la main dans les cheveux, décoiffant au passage le peu qui restait coiffé, à cause du stress et de l'excitation, Akham fit quelques tours sur lui-même, cherchant les mots qui seraient les plus justes pour commencer l'entrainement.

-Ce qu'il faut faire avec la Bête, avec l'Animal qui vit en toi, c'est tacher de cohabiter. Comment te dire... Imagine que ton âme est coupé en deux, une partie d'appartiens, l'autre est à lui. Et bien jamais tu ne pourra la lui reprendre, mais elle, elle pourra. Le but ultime que nous recherchons, c'est la fusion avec elle, mais nous n'y sommes jamais arrivés. Le dresser est impossible, tu ne peux que t'accorder avec lui.

HRP : Embrun, normalement j'ai vut sa avec toi, mais si j'ai fait une erreur, préviens moi :')

Mousse avait reçu toute sorte d’accueil et son approche avait suscité bien des réactions étranges, mais là... Déjà, jamais personne n'était venu vers lui pour le toucher. Il trainait plutôt une aura qui avait tendance à repousser les gens. Surpris et ne sachant quel comportement adopter, il resta immobile et tendu alors que la main de l'incube se posait sur lui. Pour sûr, il avait quelque chose de spécial cet homme, mais l'enfant le savait déjà. Il n'avait pas besoin de contacte physique pour percevoir ce genre d'évidence. Il ne l'avait pas réalisé intellectuellement, bien entendu, puisqu'il n'avait aucun contrôle sur la bête qui était en lui, mais l'animal le savait... Et ne savait trop qu'en penser. Le geste eu un effet plutôt apaisant sur le petit garçon, mais pour des raisons bien différentes. Il avait été accepté sur le Zéphyr, il faisait partit de l'équipage, mais jamais encore il n'avait été reconnu. Ce sentiment nouveau, complètement inconnu, calmait les deux parties de lui même, car elles recherchaient bien la même chose, au fond. L'enfant n'était pas vraiment en opposition avec sa nature, seulement avec le reste du monde. À cet instant, si Akham lui avait demandé de le suivre, il serait partit avec lui sans la moindre hésitation.

La suite, il ne la compris tout simplement pas. Il avait conscience de représenter quelque chose d'important pour l'homme, mais quoi ? Son "frère" ? Ce n'était pas un lien qui signifiait que deux êtres avaient la même mère et parfois même le même père ? N'ayant ni l'un ni l'autre, il avait du mal à assimiler le concept. En plus, les frères étaient sensés se ressembler et pour le coup, ils n'avaient même pas une couleur de peau identique, et ne parlons même pas du reste. Cependant, si il voulait de lui comme frère, le jeune garçon ne pouvait pas refuser. Il avait trop longtemps cherché à être accepté pour refuser une telle offre ! Sur son visage, la seule expression perceptible était la surprise, tant elle sublimait toutes les autres pensées. L'instant d'avant, son "frère" manquait de l'attaquer et maintenant il le reconnaissait ? S'en était plus qu'il ne pouvait comprendre, et il était plus simple de l'accepter comme un fait. Pour une fois qu'une étrangeté de la vie n'allait pas contre lui, il n'allait tout de même pas s'en plaindre.

Un peu perplexe, Mousse écouta le discours de l'homme sans trop savoir qu'y répondre. Lui ? Proche de l'animal ? Pour la description de la bête, il voyait de quoi il s'agissait, mais il ne se souvenait pas avoir jamais vénéré le peu d'animaux sauvage qu'il avait pu croisé. D'un autre coté, il y a peu de gens assez fou pour vénérer les rats et les chiens errants... Enfin, si il voulait le croire, l'enfant n'allait pas le contredire ! Il ne souhaitait surtout pas qu'il revienne sur sa proposition de fraternité. Après avoir été des années durant qualifié de "vaurien", il y avait une nette amélioration pour le coup. Il aurait bien relevé le "fils de la bête", mais vu l'expression d'Akham, ce ne devait pas être une insulte. Et il préférait voir sa mère qualifiée de bête plutôt que de prostituée, comme c'était le cas généralement. Il y avait tout de même quelque chose de perturbant dans cette situation. Jusqu'ici, il avait toujours su répondre au quart de tour, mais pour le coup, il restait sans voix. Enfin, son nouveau maître se décida à passer au cours à proprement parler, ce qui rassura grandement l'enfant. Là, au moins, il savait à quoi s'en tenir.

- Heu, je crois qu'elle veut tuer tous le monde, surtout... Je peux pas m'accorder avec elle sinon je vais vraiment les tuer. J'en suis capable hein !

Un vague air bravache revint sur ses traits, mais, perturbé par les derniers évènement, il manquait de conviction. Tentant tant bien que mal de se concentrer sur la question, Mousse chercha dans ses souvenirs une occasion où il avait ressentit la bête sans avoir une envie de meurtre. Il n'y en avait tout simplement pas... Ou si, à l'instant, mais il était complètement incapable de mettre un mot sur ce sentiment qu'il n'avait même pas encore finit d'assimiler.

- Si je fusionne (il butta légèrement sur le terme) avec la bête, je pourrai me transformer ?

Il avait bien une autre question, mais pour le moment il n'osait pas la poser. "Pourquoi suis-je ton frère ? et Comment tu le sais ?" Non, il valait mieux oublier tout cela et accepter le fait. Tout comme il craignait plus que tout de se retrouver à nouveau seul dans le port, il avait maintenant peur de décevoir son "frère". Au moins la rage s'était t-elle momentanément retirée, trop stupéfaite pour en vouloir à quoi que ce soit.

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

-Tu peux te transformer sans avoir besoin de fusionner. En fait, c'est la Bête qui te transformeras, tout ce que tu a à faire, c'est de lui dire en quoi. Et pour cela, pas trente-six solutions : tu dois observer les animaux et les comprendre, pour ensuite "demander" à l'Animal d'en adopter la forme. Le tiens ne veux pas tuer, il ne veut que vivre comme il l'à toujours voulut, vivre la vie qu'il veut et doit avoir. Seulement il est plus violent dans ses réactions, c'est tout. Tout comme moi, tu dois te maitriser pour le maitriser lui.

Et voila, tout un programme d'entrainement, toutes les 15 premières vies d'apprentissages d'Akham, résumées en cinq phrases. Le plus facile, l'explication, la théorie, avait été faits. A présent, se serait à Mousse de fournir les efforts et la volontés nécessaires pour s'y plier, car il n'y avait pas d'autres moyens. En tout cas pas d'autres connus du jeune incube.
D'ailleurs il n'en revenait toujours pas, un autre incube! Deux descendants des Dru-Yiddes sur le même navire! Le Zephyr était décidement un navire bien singulier. On dirait presque qu'il attire les marins qui feront sa renommée et sa puissance. Beaucoup de ses occupants étaient des magiciens, certains d'une grande puissance, d'autres, comme Erick, d'immenses possibilités qui ne demandaient qu'à être découvertes. La traversée promettait d'être la plus excitante qui soit!

Mais Akham ce devait avant tout d'être hônnete avec son jeune protégé. Il devait lui dire en quoi consistait réellement le fait d'être un Incube.

-Vois-tu, le but de notre race est de nous rapprocher de l'état de nature ultime, à savoir devenir un animal. Je ne parle pas d'en adopter la forme, mais d'en acquérir surtout la psychologie, de s'emparer de l'instinct d'un animal au point d'en oublier que nous sommes humain, et de penser, agir, vivre comme un véritable animal. Nous estimons en effet que le corps humains est imparfait, impropre à ce monde, inadapté. Nous devons donc nous rapprocher des animaux, qui ont ont toujours vécut dans cet environnement et qui y sont parfaitement intégrés, pas comme l'Homme, tu comprend?

Ancien héritage originelle sacralisé à l'extrême avec les siècles, s'en était presque à ce demander pourquoi depuis l'apparition des Incubes et des Succubes, ces derniers avaient dut lutter contre le Culte. Leur philosophie étaient si proche! Elles différaient sur certains points, certes, comme le rejet de la manipulation élementale qui était un blasphème à l'encontre de la Nature, où l'existence d'une entité surpuissante qui aurait tout crée de sa main, mais dans le fond c'était le même respect et la même volonté de protection de la faune et de la flore qui animait les cœurs des Originels et des Dru-Yiddes.

-Et la Bête, c'est le résultat de toutes ces générations qui nous ont précédées et qui ont essayées d'accomplir l'Acte. Nous ne sommes pas humains, mais nous ne sommes pas encore animaux. Peut-être ne veut-tu tout simplement pas devenir un animal, et je ne t'en voudrais pas si tel était le ca. Quand bien même ce le serait, je t'enseignerais tout de même notre don, ce qui nous rend unique.

N'était-ce pas le but que recherchais justement Erick : devenir quelqu'un? S'il savait à quel point il était plus qu'Akham. L'enfant avait sûrement vécut plus de problèmes et de tourments dans sa vie qu'Akham chez les Pjeyhs, sinon comment pourrait-il avoir un tel comportement, une telle psychologie, et surtout un tel regard? Il y'avait beaucoup plus de maturité dans le plus jeune que dans le plus vieux. Il y'à fort à parier que chacun des deux apprendrais énormément l'un de l'autre. Et le fait qu'ils soient de la même race les aideraient à dominer la Bête durant leurs vies sur le pont du Zephyr, en s'entraidant mutuellement.

-Car oui, nous sommes uniques, Mousse. Toi et moi sommes peut-être les derniers des Fils de la Bête, car notre race est pourchassée, traquée et exterminée. Tu sais ce qu'ils ont fait à mon village?

Qu'il s'en moque ou qu'il s'y intéresse, peu importe. Si Mousse voulait devenir un véritable Incube, il devait en connaitre l'Histoire. Du moins celle que pourrait lui raconter Akham. Et ce dernier était loin de la connaitre parfaitement! Il n'en connaissait que les grosses lignes. Les très grosses lignes... Enfin les gris titres en caractères gras, quoi. Mais pour le moment, cela était suffisant.

-Ils l'ont rasé. Une seule attaque à suffit pour souffler l'un de nos sanctuaires. Moi j'ai put y échapper, mais ce ne fut que pour être vendus comme esclave quelques jours plus tard.

A ce souvenir il ne put s'empêcher de frémir. Cette immense salle perpétuellement plongée dans l'obscurité où il pensait ne jamais pouvoir revoir la lumière du jour, à subir les brimades et les sevices des nobles corrompus. Même si pour le moment, il n'avait encore jamais vu les rayons du soleil depuis qu'il était sur le navire, il savait qu'ils viendraient. Il avait espoir. La-bàs, dans le chateau de Vylris, il n'en avait plus.

-Et l'Animal ne doit pas être enfermé. Ce qui nait libre ne peut être enfermé, même dans une prison gigantesque...

En un sens, Erick avait lui aussi été prisonnier. Prisonnier d'un monde qui le rejettait, prisonnier de l'avis des gens et de leur pédantisme, de leur croyances. Les chaines du jeune garçon n'avait pas été de fer, mais forgées dans les paroles et les pensées que lançaient la populace à l'égard de ce "vagabond".

-Si je te dit tout sa, c'est pour que tu sache à quoi tu risque d'être confronté. Le monde entier te haïras, te détestera, refusera de te comprendre, car tu les effrayeras. Les Religions elle-même nous craignent d'après ce que j'ai compris dernièrement.

Un sourire amicale et amusée vint s'étirer sur les lêvres d'Akham, accompagné d'un regard avisé et complice.

-Mais... je crois qu'affronter le monde ne t'à jamais effrayé, n'est-ce-pas?

Un village ? Une famille ? Un frère ? Des ennemis jurés ? Tout lui tombait dessus sans crier garde. Et pourtant, il était heureux. La rage se remis à vibrer dans ses yeux tandis qu'il écoutait son frère de race lui parler de son peuple. Oui, il avait toujours su qu'il était différent ! Et lui aussi il avait toujours été rejeté par les humains ! Tout s'expliquait maintenant. Ce n'était qu'un gigantesque complot contre son espèce toute entière. Une conspiration qui avait bien faillit détruire son espèce ! Dire qu'il aurait pu passer sa vie sans comprendre, sans trouver sa place. Mais il n'était plus temps de poser des questions : il savait qui était responsable de ses malheurs. Ces bouffons infâmes ! Il les étriperait tous jusqu'au dernier ! Ils avaient tuer ses parents, ce ne pouvait être qu'eux. Il ne se souvenait pas vraiment de visages aimants, mais il était très jeune. Il avait du fuir pour échapper au massacre. Ou non, ce devait être son père qui l'avait sauvé au péril de sa vie ! Il avait bravé les Originels pour mettre son fils en sécurité ! Son père était un héros, maintenant, il le savait. Ce ne pouvait être que cela et il avait honte que la mémoire lui fasse à ce point défaut. Il avait pensé des années durant que sa famille ne valait même pas la peine d'être évoquée, et il venait de découvrir d'un seul coup leur histoire. Quant à son apparence si différente de celle d'Akham, elle pouvait s'expliquer par le fait que sa race avait justement la capacité de se transformer. En animal, d'accord, mais comme ses parents devaient être très forts, ils devaient pouvoir faire ce qu'il voulait. Le cœur gonflé de haine et de fierté, il fit face à son frère.

- Je t'aiderai à venger notre village ! Il mourront tous ! Ce ne sont que des faibles, on les a eut la dernière fois et on les tuera les uns après les autres !

Notre village... Comme il aimait ce terme. Oui, il avait un chez lui maintenant. Une demeure détruite, mais une demeure tout de même. Et des parents héroïques aussi, et un frère ! Au fond, il ne savait pas vraiment si tout cela était vrai, mais il était prêt à y croire. Il allait devenir puissant pour venger ceux qu'il n'avait pas eu la chance de connaître. Restait l'affaire du continent... Qu'est_ce qu'il fichait à Sorgen si son village se trouvait à Déméria ? Son père avait du lui faire traverser la mer pour le sauver ! Quelle chance qu'il ait pu retrouver un frère, quand même. Surtout si il était le dernier survivant de son espèce. Oui, quelle chance... Ce ne pouvait être que le Destin, voilà ! Il en avait vaguement entendu parler par des religieux un jour... Il paraitrait qu'il soit capable de faire des choses incroyables !

Il avait tout retrouver, il ne lui manquait plus que la force de battre ses ennemis. Et il avait bien l'intention de travailler d'arrache pied pour y parvenir. Il ne décevrait pas son frère, jamais ! Il s'en moquait que le monde entier le haïsse à partir de maintenant, puisque c'était déjà le cas avant. Au moins avait il aujourd'hui une personne sur laquelle il pouvait compter ! Oui, il aller travailler. Et il ne réprimerait pas la bête, non, il lui apprendrait à se battre ! Canaliser sa fureur sur une cible n'était pas difficile quand on avait une haine assez virulente envers une factions.

- Je ne veux pas devenir un animal, pas avant qu'on se soit venger. Après... Je ne sais pas, mais faut pas qu'on soit des animaux si on veut les détruire. Mais me transformer comme toi, je veux savoir le faire, pour pouvoir le battre moi aussi ! Et je n'ai pas peur, grand frère. Je n'ai jamais eu peur. Apprend moi.

Était-ce une impression ou est-ce que la barrière qui retenait la fureur de l'enfant s'était t-elle encore amincit ? Il avait trouvé une cible, un responsable à tout ce qui lui étai arrivé. Il avait souffert, oui, mais plus encore que les douleurs et frustrations physiques, la solitude avait emplit son cœur de rage. Akham venait de combler une grande partie de ce vide, et Mousse grandissait. Non pas en taille, il était toujours le même petit garçonnet, mais dans sa tête. Il avait trouvé les racines et l'ami qui lui manquait. Il semblait plus sûr de lui, plus à même de retenir sa rage, mais aussi plus violent encore, si tant est que ce soit possible pour un petit garçon qui n'a jamais hésité une seconde avant d'envoyer son poing dans la tête de son adversaire.

Il est si aisé de fanatisé un enfant...

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

La même rage se lisait dans les yeux gonflés de fierté d'Akham. Non pas fier d'avoir sous ses ordres un jeune garçon, mais fier de ce que disait et de ce qu'était le jeune garçon. Avec son sourire aussi carnassier que ceux d'un prédateur, le jeune Incube regardait son apprenti avec un mélange d'affection et d'orgueil. Il était son frère à présent, peut-être le dernier qu'il verrait un jour. Peut-être effectivement le Destin avait-il voulut que les deux derniers représentants de l'espèce Incube ne se retrouvent que sur un navire qui acceptait en son sein des gens venant de tout horizons, de toutes croyances, manipulant tant de magies différentes qu'il seraient sûrement amusant d'en faire un catalogue. Le Monde allait effectivement payer!

-Oui, notre village. Je ne sais pas si j'aurais l'occasion de te le montrer un jour, car je n'ai jamais sut précisément où j'habitais avant le massacre.

La dernière partie de la phrase sembla se noyer dans un mélange de tristesse et de culpabilité. Le fait de ne pas savoir ce qu' était devenu son village l'emplissait d'amertume. Avait-il disparut? Avait-il été colonisé par des humains? Y'avait-il des survivants qui l'avaient rebatit? Il n'en savait rien.Mais avant qu'une quelconque déception ne puissent apparaitre sur le visage de son petit frère, il reprit d'une voix remplit d'espoir :

-Mais il y'à une chose que je n'ai pas oublié : la montagne qui le bordait. Elle était très haute. Peut-être qu'au cours de nos voyages nous pourrons l'apercevoir depuis la mer. Si tel est le cas, alors il sera possible de le retrouver, et tu pourra voir par toi même où notre peuple vivait.

Pour le moment ce n'était pas au programme. Il y' avait encore tant à apprendre, autant pour Akham que pour Erick. Tout deux n'était pas encore de très puissants combattants. Mais cela changera. La prochaine aventure promettait d'etre riches en rebondissements, nul doute que tout deux en ressorte grandit.

-Nous nous vengerons, sois en sur. Mais pas aujourd'hui. Ni demain. Ni dans un mois. Ni même dans un an. Nous ne sommes pas encore près. L'homme qui à attaqué le navire il y'à quelques jours, celui qui contrôlait le monstre d'eau, c'est lui qui à détruit notre village. Et je n'ai pas put le tuer, car je n'étais pas assez fort. Nous devons encore nous entrainer, Mousse, pour le sang de notre race.

Maintenant : travaux pratiques!

-Sent la Bête et parle-lui. Essaie de te connecter à elle. Elle forme une part de toi que tu ne pourras jamais contrôler, aussi le mieux que l'ont puisse faire, c'est de devenir ami avec elle. Elle doit accepter de t'écouter, accepter tes ordres. Mais ne va pas croire que par ce qu'elle t'écoute elle t'est soumis! Elle est la liberté, la sauvagerie à l'état pure. C'est pourquoi tu dois te contrôler, car te contrôler c'est la contrôler, et par extension te sauver toi-même d'elle. Tu dois l'accepter autant qu'elle t'accepte, même s'il arriveras que, des fois, elle l'emporte sur toi durant certains moments. Mais lorsque tu aura réussit à t'en faire une allié, tu pourras accomplir ce que tu souhaite : devenir un animal, ou en adopter quelques caractéristiques...

Sur ce, Akham se retourne vivement et saute directement en direction du mat, accomplissant un impressionnant saut sans élan d'une distance de près de trois mètres. Ses mains en avant, il s'accroche au bois du mat, plantant ses ongles fins et recourbés à l'intérieur, n'en laissant que très superficielles traces. Puis, avec l'adresse, la grâce et la vélocité des félins qu'il avait connus dans son village, en gros les chats, il grimpat vers le sommet, continue sa course rapide, batifolant dans les haubans, accomplissant quelques acrobaties, parfois périlleuses, ou se retrouvant la tête en bas, adressant à son frère un clin d'œil amusé, avant de se laisser tomber pour attraper les cordages qui pendaient de-ci, de-là. De là, il se laissa tranquillement glisser vers le pont, juste à côté d'Erick.

-Quel est l'animal que tu connais le mieux?

Une chance de revoir son foyer ? Bien sûr qu'il était d'accord ! Bon, il ne l'avait jamais vu, mais ce n'était qu'un détail. De la solitude totale, il était passé à deux chez lui en bien peu de temps. Un village et un navire ! Peut être qu'un jour ils pourraient même reconstruire ce village ? Mais pas tout de suite, son frère avait raison. Il devaient d'abord se venger et pour ce, apprendre à se battre. Naviguer sur un navire pirate semblait une très bonne façon d'y parvenir. Du moins autant que de s'engager dans une armée, sauf que sur un bateau au milieu d'une bande de rufians, ils seraient bien plus libres et verraient bien d'avantage de façon de se battre. Puis en plus, les marins de Zéphyr ne devaient pas porter les originels dans leur cœur vu ce qui était arrivé après le dernier abordage. Peut être même qu'ils leur donnerait un coup de main pour leur vengeance, à son frère et lui ? Il faut dire que le petit Mousse avait une idée plus précise de la puissance des originels qu'Akham. Si il n'avait pas été un sacré tête brûlé, il aurait proposé de faire profile bas et de disparaitre dans la nature, parce que détruire un culte majeur à deux péons... Mais pas question de l'avouer, ils lui avaient volé sa famille, ils allaient payer !

- Ouais, il était fort l'autre fou. Je comprends maintenant pourquoi tu t'es jeté sur lui ! Si j'avais su, je serais vraiment venu t'aider ! Là, tu vois, si il n'est pas mort c'est parce que je ne savais pas qu'il avait fait ça et que le capitaine voulait surtout le virer du pont je crois. Je suis sûr que si tu m'apprends à devenir fort comme toi, on y arrivera !

Le jeune garçon semblait vraiment croire à ses paroles, la lueur de rage si fréquente dans ses yeux brillait d’excitation. Il n'avait pas besoin d'essayer de se connecter avec la bête, il l'était en permanence. Elle lui emplissait l'esprit, le poussait à rester en vie quand le monde entier semblait décidé à le détruire. Il n'aurait jamais pu tenir le coup dans la rue, sans quoi. Il n'avait pas eu le droit aux restes jetés au coin d'une rue. Jamais personne n'avait ressentit de pitié pour cet enfant, ni même de faiblesse passagère. Même les garnements des rues le traitaient mal, comme bien moins que leur semblable. Seule sa rage lui avait permis d'avancer malgré tout et de se ruer sur celle qui avait finalement décidé de l'embarquer. Et même ici, il avait du soutient, voir même des gens qui l'appréciaient, mais personne ne se gênait pour lui refourguer des armes et l'envoyer à l'abordage avec les autres ! Il aurait d'ailleurs refuser qu'on le retienne. Le désir bestial de combattre encore et toujours faisait partie intégrante de son être. Il avait depuis toujours inconsciemment accepté la bête, et accordé sa vie avec celle de son éternelle compagne. Ce qu'il lui manquait vraiment, ce n'était qu'un moyen de la retenir, de ne pas perdre tout contrôle.

- J'ai pas de problème avec elle moi, mais quand elle s'énerve, je peux pas l'arrê...

Comme Akham bondissait sur la mât, le visage de l'enfant pris une expression entre la joie et l'espoir intense. Oh, oui, il voulait apprendre ! Il voulait tellement !

- Trop bien ! Comment tu fais ? Attend !

Avec toute la maladresse et la vivacité de l'enfance, Mousse se précipita vers le mât, tentant de reproduire la pirouette de son ainé. Il fallait bien avoué qu'il avait une sacré détente pour un gamin aussi jeune, et n'importe qui aurait pu reconnaître dans ses mouvements le fruit d'un long entrainement. Fuir les marchants outrés n'est pas toujours de tout repos, et il pratiquait ce sport depuis sa plus tendre enfance. D'un bond, il se jeta vers la corde la plus proche et réussi à s'y accrocher d'une main. Un mouvement de balancier moyennement maîtrisé lui permis de se suspendre et à partir de là, il parvint à se hisser contre le mât et continua son escalade furieux d'être aussi lent. Pour sûr, il n'avait pas vraiment une grâce féline, mais assez de persévérance pour monter en haut sans soucis. Par contre, coté griffes, rien à faire... Quand Akham glissa devant lui, il se laissa à demi tomber, se raccrochant parfois à moitié à une corde. L'arrivée sur le pont le jeta à terre, mais il se releva aussitôt, bien décidé à en découdre. Il avait bien mal aux pieds, mais jamais il ne l'avouerait.

- J'en connais pas. J'ai vu des piafs, des chiens et des rats en ville, mais ils se barrent quand j'approche.

La visite avait impressionnée la jeune fille, ce bateau était une pure merveille, il était fait d’un bloc, sans doute était il magique en fait !!

Il était peut être fait d’un seul bloc, il était un arbre, une essence de bois, un être vivant a part entière.

Délicatement elle passait la main sur les cloisons, évoluant au milieux du bateau avec douceur avec un léger murmure

-tu es magnifique mon tout beau, tu es vraiment le bateau de toutes les libertés…

La visite l’intéressa au plus haut point, par respect elle ne pénétra pas dans la chambre de Lynia mais nota avec précision la places de chaque choses.
Savoir quels sont les choses qui changent avec précision a toujours été un jeu qu’elle a adorer et c’est si pratique pour deviner les festivités a venir.

Se hisser vers l’ouverture lui laissa le temps de deviner les mouvements du bateau, après avoir été ballotée de gauche a droite et de droite a gauche elle compris le principe du roulis, elle ne serait pas surprise longtemps par les mouvements du zephyr, arrivé en haut de la trappe elle avait les principes, mais il lui faudrait un peu d’entrainements pour parfaitement maitrisé les déplacements.

Fermement tenue par le poignet Edelween resta un instant interdite devant ces yeux violet, un elfe ! un vrais elfe, un comme lui, un qui ne dirait pas dans son dos que ses oreilles étaient étranges, une personne pour qui elle ne vieillirait pas trop lentement et qui avait peut être des connaissance sur son pays natal.
Elle ouvre la bouche un léger moment, juste de quoi aspirer de l’eau de mer et la recracher aussitôt.

- Un elfe …

Elle agrippait la corde, c’était pour la sécurité mais elle aurais préférer être libre de ses mouvements, âpres, elle était attachée au Zephyr, elle était libre tout de même alors.

Elle se laisse conduire par le Cuistot, incapable d’enlever ses yeux violet de son esprit jusqu’à ce qu’elle soit proche des deux hommes.

C’est donc un formidable monceau de tissu détrempé d’où sortes deux mains blanches et surplomber d’une tête d’elfe a la beauté irréelle qui salut les deux hommes

- Bonjour ….

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-Ouais...

Le visage grimé d'Akham en disait long sur l'intense activité intellectuel qu'il était en train d'effectuer. Comment apprendre à un Incube à se transformer en un animal, sans avoir le dit animal sous les yeux? Un sacré dilemme a vrai dire. Surtout qu'il détestait réfléchir, au plus haut point! Passer son temps à peser le pour et le contre, à réfléchir sur le comment, le pourquoi, le qui, le quand ou le où, à tergiverser sur le oui et le non, c'était un tel gâchis! L'instinct seul comptait réellement, car il était toujours en accord avec les convictions profondes de la personne. N'à donc jamais tord celui qui agit, régit par son instinct. Bien sur, faire preuve de stratégie pouvait être bon, utile, mais avec parcimonie, à son heure, pas à chaque instant.

-Je sais!

Il tend sa main redevenue normale vers son jeune frère, le secoua un bref instant, faisant ainsi apparaitre à travers chaque doigt des griffes de chat. Une observation attentive dévoilerait en réalité que les doigt était devenus des coussinets, alors qu'ils gardaient leur forme humaine. Aussi Akham pouvait-il à loisir rétracter ou sortir ses griffes.

-Désire que ta main soit ainsi, demande le à la Bête, connecte-toi à elle, essaie de ne faire qu'un avec elle, et tu y arrivera. La clé, c'est ta capacité à t'unir le plus possible avec elle. Mais fait attention surtout! Elle pourrait en profiter pour essayer de t'absorber, et alors tu disparaitrais en tant qu'Erick pour ne devenir qu'un monstre incontrôlable qu'il faudrait tuer.

Et tuer son petit frère, peut-être le dernier membre de sa race hormis lui-même, c'était bien la dernière chose qu'aimerait faire le jeune incube. Puis une voix se fit entendre. En tournant son regard dans la direction d'où elle provenait, il comprit pourquoi elle était aussi belle à entendre : celle qui avait parlée était également une grande beauté. Ce qui se remarquait surtout chez elle, c'était ses oreilles. Marrant, on aurait dit celles des lapins, mais sans poils! Saluant en agitant la main, il répondit d'un amical ...

-Salut!

... Avant de reporter son attention sur Mousse. Il ne fallait pas lui laisser penser un seul instant qu'un autre personne en ce monde puisse être plus importante au yeux d'Akham que le jeune garçon. Et pourtant, Edelween saurait parfaitement que le regard que lui avait lancé l'adolescent était une invitation à venir les rejoindre.

-Va s'y, essaie et impressionne-moi! Dit-il avec un sourire emplit de fierté.

hrp:

Cuistot posa la main sur l'épaule de la fillette, un brin protecteur, mais surtout trop heureux de présenter sa petite. Faut dire que pour un vieux bougre comme lui, elle était drôlement belle la fillette. Il n'était qu'un vieil homme d'une soixantaine d'années, boitillant sur sa jambe de bois. Le combat lui avait pris un œil, il était couturé de cicatrices et avait depuis longtemps passé la force de l'âge. Dans d'autres conditions et sans ses blessures, il aurait tout eu d'un bon vieux grand père paysan aux cheveux grisonnant, marqué par une vie de labeur. Mais il avait choisi de s'engager sur les eaux, et sur un navire pirate qui plus est. On pouvait presque se demander pourquoi. Il n'avait rien d'un rufian, pour sûr. Son sourire, bien que déformé par une cicatrice, était tout ce qu'il y a de plus franc. Même ses innombrables blessures ne parvenaient pas à lui donner un air effrayant, comme si il ne les avait reçut que par malchance ou par maladresse.

- Voilà, bah... C'est ma fille, Edelween. Heu, je crois que tu me connais pas encore, Akham. Je me suis un brin occupé de toi, mais tu n'étais pas en mesure de t'en rendre compte. Doc' avait un peu trop à faire.

Niveau paternité, pas de doute, il y avait un problème. Sur la race, sur l'âge, sur la dégaine... Bref, sur tout. Mais les liens familiaux, surtout dans des milieux dangereux comme des navires pirates, n'étaient pas toujours des liens de sang. Ils formaient un sacré couple bien décalés, ces deux là, en tous cas et le vieux Cuistot avait plutôt l'âge d'être son grand père, voir son arrière grand père si on ne prenait pas en compte le retard de croissance des elfes. Et même niveau manières, la fillette n'avait certainement pas été éduquée par ce vieil homme car il n'avait rien de son raffinement et de ses nobles manies. Ce n'était qu'un marin, un de ceux qui n'attireraient jamais l'attention sur un navire marchant, mais qui détonnait un peu parmi les pirates. Et là, il sentait bien qu'il dérangeait et ne savait trop que faire, à part s'appuyer sur sa cane pour tenir debout.

Mousse jeta un bref regard suspicieux vers Edelween. Des dam'zelle comme elle, il en avait vu des tas. Elle passaient dans leur calèches en le regardant de haut ou en riant sous leur mousseline. Celle ci avait beau avoir passé un sac de toile rustique par dessus son joli attirail, elle n'en restait pas moins une nobliette. Rien qu'à sa coiffure, bien que passablement défaite par les derniers évènements, on ne pouvait s'y tromper. Une fillette des rues n'aurait jamais eut une peau pareille, ou ne l'aurait pas gardé longtemps. Et que fichait t-elle sur le Zéphyr ? Il avait un... Trou de mémoire sur les derniers évènements, mais tout de même, elle ne devait pas être ici depuis bien longtemps. Par contre elle était jolie et pas tellement plus vieille que lui, mais les pimbêches maquillées n'en valaient jamais la peine ! Un peu boudeur, il se retourna vers son frère, préférant s'absorber dans l'exercice plutôt que de répondre. Instinctivement, il rentra un peu la tête dans les épaules, comme pour se protéger. Se défendre contre ce qu'il ne connaissait pas et attaquer ce qui lui résistait, son existence dans les rues ne lui avait rien enseigné d'autre. Il était jeune pourtant, une dizaines d'années sans doute, mais pourtant déjà marqué par la vie. Son corps semblait avoir subit les tensions de la faim et d'un combat permanent pour la survie. Il était un peu trop maigre, encore, mais commençait tout de même à se muscler grâce à son travail acharné aux armes. Peau sombre, yeux verts émeraude et cheveux bruns presque noirs, il ne manquait pas de charmes. Un petit aspect exotique qu'Edelween n'avait que rarement croisé à Déméria, voir jamais vu qu'elle avait passé presque toute sa vie séquestrée. En revanche, si son physique ne manquait pas d'attraits, il avait aussi quelque chose d'inquiétant. Une sorte d'aura impossible à définir, quelque chose de dangereux, d'effrayant. Naturellement, à part Akham que cet aspect, au contraire, attirait, personne n'avait franchement envie de l'approcher. Même Cuistot, si il l'aimait bien comme il aimait tous les enfants qui montaient à bord, n'avait pas d'affinités particulière avec celui ci. Peut être parce qu'il était bien le seul mousse à ne pas passer plus de temps dans sa cuisine qu'un matelot d'age adulte. Comment un gamin pouvait préférer s'entraîner au sabre tout seul dans son coin plutôt que de venir se réchauffer près de la marmite avec un bon bol de ragout entre les mains ?

Le petit garçon fixait ses mains avec une concentration qu'on sentait chauffée à blanc. Les dents serrées, il releva les yeux vers la main d'Akham pour regarder à nouveau les griffes qui en sortaient, puis sur la sienne qui n'avait pas changer d'un pouce. S'accorder avec la bête... Plus facile à dire qu'à faire ! Il serra furieusement le poing avant de rouvrir sa main pour recommencer à zéro. Non, il n'avait pas franchement de risque de sa faire emporter par le monstre. Faudrait déjà qu'il accepte de se pointer ! Il était tout près pourtant, mais les petites griffes de minet, il en voulait pas, pour sûr ! Il ne voulait jamais rien qu'étriper tous le monde de toute manière ! Maintenant qu'il avait trouvé un frère, il ne pouvait même pas le rendre fier de lui en faisant cet exercice qui semblait pourtant si simple. Il bouillonnait d'impatience, et même si il ne semblait pas s'en apercevoir, la bête qui était en lui était bien dans le même état. Qu'est-ce qui le retenait ? D'un coup, il bondit en arrière, retenant un cri. Rien avait changé, mais il regardait pourtant sa main, un peu perplexe. Puis, il leva les yeux vers l'incube, cherchant une explication.

- J'en avais des griffes là, non ? Mais elles étaient plus grandes que les tiennes... Elles ont disparu. J'y arrive pas !

De la frustration. Il avait bien souvent ressentit cette émotion, et là encore, elle se manifestait. Ce n'était pourtant pas surprenant qu'il ne parvienne pas du premier coup à réaliser ce qui lui était demandé, mais il ne voulait pas attendre. Surtout, son frère, le seul à s'intéresser à lui, le regardait. Il ne voulait pas le décevoir, ni se ridiculiser devant la nobliette. Pas question ! Fallait qu'elle comprenne qu'il valait quelque chose ! Il lui lança un regard furieux en coin. Non, il ne la haïssait pas nominalement, et il pourrait donc changer d'avis, mais il n'avait certainement pas un bon à priori sur elle. Puis en plus elle était mignonne... Mousse leva à nouveau sa main, cherchant à faire émerger des griffes entre ses doigts. Non, il fallait demander à la bête d'adopter cette forme ! Mais elle ne voulait pas l'écouter ! Il ne pouvait même pas taper dessus ! Il laissa échapper un grognement exaspéré avant de tenter de reprendre un contrôle provisoire sur lui même. Faut "s'unir avec elle". Il ne savait pas exactement ce que signifiait cette phrase, mais elle devait avoir une certaine importance. Abandonnant sa main, il essaya de se rapprocher de la sauvagerie de son être. Ce n'était pas difficile, mais il était drôlement furieux, le monstre. Et en ce moment, il l'était surtout contre l'elfette ! Si elle croyait qu'elle allait pouvoir monter à bord comme une fleur alors que lui, il avait du se battre pour avoir sa place ? Il se retourna brusquement vers elle, une lueur rouge dans les yeux et le ton nettement agressif.

- Pourquoi t'es là ? Comment t'es montée ? On a pas besoin d'une fille de coure ici !

Il y avait presque un grondement dans sa voix pourtant enfantine et trop aigüe pour être franchement effrayante. En revanche, l'aura menaçante qu'il trainait constamment autour de lui s'était nettement accentuée, si bien que la main de Cuistot se crispa sur l'épaule de la fillette. Le vieux bougre ne savait pas trop comment, mais il avait bien l'intention de la protéger. Fallait séparer ces gamins, ils ne s'entendaient pas ensemble et il craignait qu'Edelween ne fasse pas le poids si le petit Mousse devenait vraiment violent. En tous cas, pour le moment, l'enfant ne semblait pas prêt à se calmer.

La main de son « père » c’était crispée, donc il n’étai pas certain de la réactions des deux jeunes hommes.
Edelween les détaille en penchant la tête sur le coter. Etrange de voir deux jeunes gens en trains de flotter sur le mats, étrange parce que déjà ils n’avaient pas tant de différence qu cela avec elle, surtout le petit mousse, mais ensuite parce qu’ils n’étaient pas là a ramper devant elle pour.. Elle ne savait même pas pourquoi les domestiques rampaient devant elle, elle n’avait aucunes autorité dans le domaine.

Elle fixait le jeune garçons avec un peu de tristesse, hé oui, il avait presque son âge, mais il grandirait plus vite qu’elle et finirais par la voir en gamine en se glorifiant des poils qu’il aurait sur les bras.

De plus le jeune garçons avait quelque chose de .. bestial, ses yeux verts étaient comme des pierres précieuses.
Elle était fascinée, effrayée sans nul doute mais une telle rage, c’était …différent et attirant a cause cet aura si sauvage
« hé !! il t’arrive quoi là ! Remet toi »
Le rose lui fondit sur les joues, elle était quand même bien heureuse de la masse de vêtements qui la couvrait, de l’eau qui glissait dans ses cheveux et sur son visage

Il s’absorbait entièrement dans son exercices, tendue comme la corde d’un arc, cela semblait difficile, et alourdir son exercices en le regardant avec intensité comme elle le faisait ne l’aiderait pas et la rendrais ridicule et déplacé.
Elle porta donc son attention sur son « frère ».

Lui était sublime, trempée, dégoulinant d’eau comme tous ceux sur le pont, mais façonnée par la nature pour répondre a un beauté plastique indéniable.
Autant son « frère », mouai il étaient aussi frère que son père et elle etaient du même sang, avait une aura sauvage, autant ce parangon de beauté avait quelque chose de plus physique, trop parfait pour être naturelle mais il devait sans nul doute faire des ravages dans les rangs des femmes délaissées par leurs maris.
Cela la fit sourire, par reflexe elle se mis la main sur la bouche, rire en public n’était pas convenable, mais imaginée des femmes attirée par un pirate était d’un certain comique.

La question du mousse qu’elle avait mise de coter dans un coins de son esprit lors de l’observation de.. Akham, oui son « père » l’avait appeler comme ca la fit sursauté.
Le ton agressif, soudain, tourné vers elle et la question la piqua au vif

- Pardon ? Une fille de coure ?
Alors là ! Non !
Zut alors, elle aurait bien aimer y être a la coure, au moins elle aurait pas trainer dans un domaine trop petit a lires des centaines de fois les même livres en tournant en rond entre quatre murs de pierres carrés !
En faisant un pas en arrière, les lueurs rouges a la place de yeux émeraude, ca avait quand même quelque chose d’impressionnant, elle pris son inspiration?
Non reculer maintenant c’était accepter qu’il lui parle comme ca, et les marins, ils ne battaient pas en arrière, et accepter que le mousse lui parle comme ca c’était accepter qu’elle soit une « fille de coure » ! Ha non elle allait pas accepter ca, ha non surement pas non !

Elle fit un pas en avant, doit vers le mousse, non mais bon !
- Je suis là parce que mon père est venue me présenté !
Un autre pas en avant, les lueurs dans les yeux facile a faire ca, bon ca montrait une maitrise mais pas si compliquer, d’ailleurs :
Elle tourne ses paumes vers le haut en laissant la lune les illuminé doucement, Delviss est pas visible mais pas grave
Un pas de plus
- je suis montée par l’écoutille comme mon père !
Un autre pas, une petite sphère apparait dans chaque paumes et se met a faire de tout petit cercle au dessus d’elle
- Et je sais bien que ce n’est pas en faisant du tricot que je me rendrais utile
Elle abaisse les paumes vers le bas, les petites sphères font de jolie petits cercle autour de ses mains.
- Mais ca ne me fera pas descendre d’ici sauf si le capitaine le demande !
Elle s’arrête devant le mousse, au moins elle as pas a lever la tête pour le regarder dans les yeux, les sphères autour de ses mains font de jolies arabesques et s’étiolent d’un coup.
Ouai elle aussi elle peut se donner un genre ! non mais !
- Mais ca se sera au capitaine d’en décidé !

Elle chasse d’un geste élégant de la tête la pluie qui commence a goutter dans ses yeux.
- Apres si tu as besoin d’aide, je ne vais pas te la refusée, mais si tu n’en souhaite pas de ma part, je ne ferais qu’obéir aux ordres.

Sa voie est devenue bien plus calme, plus maîtrisée et plus douce

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Il le voit essayer sans réussir, voit la frustration envahir petit à petit son visage, et avec dans son sillage la colère. Motivé par la volonté de réussir, de prouver qu'il était capable de faire "comme les meilleur de ce monde", de montrer qu'il n'était pas n'importe qui, qu'il était un être fort et puissant. C'était bien de vouloir çà tout prix réussir, mais Akham en venait à ce demander si cela valait la peine d'en arriver à un tel état d'esprit. Etait-il bon pour Erick de s'enerver à ce point alors qu'il n'avait jamais pratiqué la magie des Incubes? Peut-être le mieux serait-il d'arrêter pour aujourd'hui, de le laisser assimiler tout ce qu'il avait apprit en l'espace de quelques minutes. Puis il en vint à se souvenir de lui-même, plus jeune, lorsque lui aussi essayait d'apprendre à faire "comme les grands". Les heures qu'il avait passés, seul dans son coin, à s'échiner à faire une simple transformation! Tout ces hurlements de rage et d'impuissance devant l’échec de ses tentatives, et puis les cris de joie devant la réussite. Oui, il avait agit dans sa jeunesse exactement comme Mousse le faisait actuellement.
C'est donc un sourire réconfortant et un brin paternel qu'il adressat à son frère. Il fallait lui montrer qu'aucun de ses échec ne mettrait en fureur ni ne décevrais Akham. Mais il y avait une chose qu'il devait lui dire. Sauf qu'il ne put le faire, car il se tourna contre la nouvelle arrivante pour l’agresser verbalement. Et cette dernière qui ne trouvait rien d'autre de mieux à faire que de répondre en ce faisant le plus menacante possible! Rien de mieux pour attiser la haine de la Bête. Celle d'Akham se réveilla, lui hurlant de ce jeter contre cette femme qui s'approchait dangereusement de son petit frère. Mais il la réprima rapidement, bien que difficilement. Il ne fallait pas créer de problèmes avec les membres de l'équipage. Et Erick, déjà bien énervé par l'exercice et l'arrivée d'Edelween, semblait sur le point de vouloir l'étriper.
Aussi, prenant les devants, il posa sa main sur l'épaule du jeune garçon, se positionnant derrière lui, de la manière qu'aurait agit un père, ou Cuistot.

-Merci de t'être occupé de moi, m'ssieurs.

Oui, on pouvait mélanger tutoiement et règle de politesse impliquant le vouvoiement, sa dérangeait pas. Se penchant vers l'oreille de son jeune frère, il lui chuchota :

-Je crois que je commence à comprendre. Il se peut que tu te soit connecté avec la Bête plus de fois que tu ne peux l'imaginer, par le biais de ta rage. Voici donc ta prochaine épreuve : utiliser ta colère pour te créer des griffes semblables aux miennes, sans t'attaquer à cette jeune femme.

Ha oui, on pouvait aussi mettre en péril la vie d'une charmante inconnue, sa ne dérogeait à aucunes valeurs qu'Akham possédait. En même, il en avait très peu qui soit commune avec le reste des membres d'équipages. Mais, prudence liée à sa volonté de ne pas être source de problème oblige, il garda sa main sur l'épaule d'Erick. Il ne la tenais pas fermement ni méchamment, elle était juste posée tranquillement sur l'épaule, en signe de réconfort.

Mais il saurait réagir à la moindre preuve d'intentions hostiles.

-Jeune femme, je crois que le mieux serait que tu recule. Tes lumières, c'est bien mignon, mais des crocs se plantant dans ton cou le seront nettement moins.

Ce n'était pas une menace, d'ailleurs il était certain qu'elle ne comprendrais pas pourquoi il lui parlait de choses qu'il ne possédait manifestement, cela agissait plus comme un constat. Sa voix n'était habité d'aucunes animosités, d'aucunes hostilités. Au contraire, son regard restait amicale et posé.
Comment pourrait-elle se douter qu'il abritait dans un coin de son cœur et de son esprit un monstre de cauchemars?

De pâles lueurs lunaires dans les mains ? De la fureur, Mousse passa un très court instant à la surprise. Non que la démonstration soit impressionnante, ce n'était que de petites lumières, mais elles signifiaient que ce qu'il avait pris pour une nobliette était en fait une jeune magicienne. Fondamentalement, ce détail changeait pas mal de choses, comme par exemple ce qu'il pensait des gens de son espèce. Il n'avait rien contre la magie, bien au contraire, puisqu'il était justement en train de l'apprendre. Et puis, le fait qu'elle ait des pouvoirs expliquait aussi pourquoi elle se trouvait sur le navire, ou du moins permettait d'emmètre une hypothèse. Ensuite... Edelween n'en était pas moins une fille de coure, il fallait juste s'attendre à des représailles quand on le lui faisait remarquer. Sauf qu'il s'en fichait complètement, d'essuyer la colère de l'elfette. Elle ne croyait quand même pas lui faire peur en s'approchant de lui ? L'enfant se tendit, près à lui sauter à la gorge, mais il ne bougea pourtant pas. Une main venait de se poser sur son épaule, une main contre laquelle il ne pouvait pas retourner a colère.

Et puis... Elle avait l'air bien plus assurée que les chipies prétentieuses planquées derrière leur rideaux de soie fine, celle ci. Au fond, rien que le fait qu'elle porte des vêtements de marin montrait qu'elle ne méprisait pas les basses classes. Ses yeux reprirent leur vert profond, alors qu'il jaugeait son adversaire. Il n'avait pas reculé d'un pouce, pas question de lui laisser le moindre avantage, mais il n'avait pas avancé non plus et sa fureur semblait avoir été douchée, autant par le discours que par la main de son frère. Oui, il avait besoin qu'on l'arrête pour prendre en compte les paroles de l’inconnue, mais pas pour reconnaître son erreur. Jamais il n'aurait pu survivre si il n'avait pas su adapter ses jugements, et celui de la place des femmes sur un navire, il l'avait déjà mis à jour à l'embarquement, après avoir constaté que le capitaine du Zéphyr n'était pas vraiment un grand colosse barbu. Et si elle était vraiment prête à se battre pour rester à bord, elle y avait peut être sa place. Vu comme elle était taillée, elle allait forcément morfler de toute manière. Après, non il n'avait pas besoin d'aide ou même si c'était le cas, il n'allait certainement pas en demander à cette fille. Ce serait avouer une faiblesse, se mettre en dessous d'elle, donc hors de question. Il aurait même pu mal prendre cette proposition si elle l'avait dit sur un autre ton, mais était-ce vraiment la pluie qui coulait sur ses joues ? Vu de près, elle était encore plus belle, surtout quand elle se reprenait après ce brutal saut d'humeur. Pendant une fraction de seconde, les yeux d'émeraude se voilèrent, puis il chassa son embarrât comme on se débarrasse d'une mouche engourdit par l'hiver. La belle arrivait un peu tôt pour qu'il s'y intéresse vraiment, et un peu brusquement aussi.

- Le capitaine décidera.

Il aurait pu lui dire que les voyages vers des terres barbares, ce n'était pas pour les gamines couvertes de fanfreluches, mais il n'avait en rien cherché à la rabaissé. Sa colère était plutôt motivée par la jalousie. Une fille pareille, elle n'avait pas du souffrir, donc ce n'était pas juste qu'elle s'embarque sur le Zéphyr sans difficulté. Mais elle n'avait pas encore été acceptée, d'une part, et d'autre part elle avait peut être de quoi acquérir un poste par sa valeur et non par la faiblesse du cuisinier de bord. Pas sa valeur brute bien sûr, mais lui non plus on ne l'avait pas mis sur le pont pour ce qu'il était à son embarquement. Faire chatoyer des petites lumière est inutile, et la force de caractère ne sert à rien quand on a pas de quoi faire valoir ses idées, mais ces deux aspects peuvent permettre à un mousse de devenir un pirate digne de ce nom. Abandonnant la question au jugement de son capitaine, Mousse se retourna vers son frère, cherchant à comprendre ce qu'il attendait de lui.

- J'sais pas... La bête, c'est bien elle qui donne envie de tuer ? Si c'est ça, elle a raison. Il y a pleins de gens que j'ai envie de tuer. J'étais pas assez fort, sinon je les aurais tous massacrés. Mais la fille, je vais pas l'attaquer, c'est bon. Je la laisse au capitaine. (Il releva le menton d'un air bravache.) J'ai pas besoin de la tuer pour faire des griffes, t'inquiètes pas ! D'ailleurs j'ai pas besoin de griffes contre elle, je suis plus fort !

Il répondit au chuchotement à voix haute, sans prendre le moindre soins de cacher ses paroles. La dernière partie était d'ailleurs plus destinée à Edelween, pour bien lui faire comprendre qu'il ne battait absolument pas en retraite et qu'il n'avait pas peur de sa magie. Ce n'était certes que les bravades d'un enfant, qu'un moyen de faire passé sa remise en question pour un délais avant la poursuite de l'altercation. Mais il fallait bien s'y attendre de la part d'un jeune garçon qui passait tout son temps à s'entrainer. Il accepterait sans doute bien mal de se faire doubler sur son rayon. Quant à l'idée d'utiliser l'elfette comme cible, il ne l'avait simplement pas comprise. À partir du moment où Akham l'avait retenu, cette option n'avait de toute manière plus été envisageable. Sa colère n'avait rien de froid et réfléchit, ce n'était que l'agressivité d'une... bête justement. La rancune, elle, est typiquement humaine.

Maintenant, il voulait surtout impressionner son publique, mais les griffes restaient résolument invisibles. Il ne manquait pourtant pas de rage, et n'avait jamais eu de mal à lui trouver une cible. Mais quelque soit la violence de ses efforts, ils ne semblait pas parvenir à autre chose qu'une lueur écarlate au fond des yeux. Tremblant un peu à cause de son acharnement, le jeune garçon finit par envoyer un coup de poing dans le mât. Un geste qu'il regretta immédiatement d'ailleurs. Le bois était dur... Mais il fit son possible pour ne rien en montrer même si on pouvait lire sur son visage comme dans un livre ouvert.

- J'aime pas ces griffes ! On peut pas se battre avec ! Lança t-il furieusement avant de se reprendre, de peur de déplaire à son frère.

- Heu... Je crois que la bête elle veut pas faire des griffes comme ça... Bougonna t-il en guise d'excuse.

Edelween observa le petit mousse se tendre, elle inspira, ça la désolerait qu’il lui saute dessus, tomber dans la mer serait sans doute pas terrible ni pour lui, ni pour qu’elle soit acceptée sur le bateau, autant s’en sortir autrement.

Son grand frère la prenait de haut, cela lui fit froncer les sourcils, bon regret ses soucis avec le mousse ça lui allait mais, au moins cuistot avait eu la décence de ne pas intervenir.
Bon pas grave, ils se mettaient a deux pour la tester, ok, ça ne la ferait pas reculée, non mais, elle voulait sa liberté elle l‘aurait !

- en effet le capitaine décidera et quelque soit sa décision je m’y plierais comme toi marin.

Elle resta interdite le temps qu’il réponde à son grand frère, au moins elle n’avait pas eu a chercher refuge auprès de son père.
Elle jette un œil rapide à Mouette au moins lui il restait a distance, elle aurait sans doute affaire a lui plus tard.

Elle écouta sa bravade sans sourcilier, si typique mais fatalement elle ne pouvais pas reculer non plus !
- Ca sert a rien d’être le plus fort en mer, sur un bateau il vaut mieux être plusieurs a s’entraider que deux a se battre.

Elle le regarde se mettre en colère et frapper dans le mat, elle fait un pas vers le bastingage
-Chutt mon tout beau, c’est pas contre toi qu’il est énervé, il ne voulait pas te faire mal

Elle l’écoute parler de la bête… la bête, la fureur
- Peut être que a la place de laisser la colère dominé, et que se détendre pour ressentir ce que tu veux sortir…

Elle fini son étrange caresse au bateau et retourne vers Cuistot.
- Merci Papa, il y a d’autres gens a voir ?

Libre Nombre de messages : 104 Race : Incube Date d'inscription : 08/07/2011

Un sourire amusé apparait sur les lèvres d'Akham. Tant de précipitation de la part de son jeune frère, tant de de pugnacité, s'en était presque mignon à regarder. Le problème, c'est qu'il voulait avant tout acquérir les capacités du jeune incube dans le but de tuer plus rapidement, plus bestialement, plus férocement. Mais c'était, après tout, également le cas du grand frère. S'il était trop épuisé pour se transformer, alors il ne servait plus à rien sur ce navire : que se soit pour combattre ou aider un tant soi peu à quel qu’autre activité. A part nettoyer le pont. Très gratifiant.

-A tu apprit à courir avant de marcher? A débattre avant de parler? A sauter avant de te tenir debout? Non. C'est avec ces petites griffes que tu apprendra à créer des armes meurtrières.

Il tend son index vers Mousse, une petite griffe ayant déjà remplacée l'ongle, et tire sur celle-ci avec le pouce et l'index de son autre main. A mesure que sa seconde main s’éloigne, la griffe grandit et grossit, ressemblant presque à celle d'un ours. Il sourit à Erick puis passe lentement sa paume devant sa bouche. Une fois celle-ci de nouveau visible, des crocs semblables à ceux du loup ont remplacés les dent. Il agit de même avec ses yeux, dévoilant avec ceci des iris proche de ceux des chats.

-Tu sauras faire cela. Mais d'abord tu dois commencer au plus simple. Laisse le temps au temps. Tu apprendras cela. De toutes manières, d'après ce que j'ai put comprendre, on aura tout le teps qu'on veut pour s'entrainer avant d'atteindre notre destination, alors...

Au vu de l'aura que dégageait la Bête du jeune matelot, s'il apprenait à la maitriser, alors il sera plus puissant qu'Akham un fois arrivée en vue de Sorgen. Et ce n'était pas plus mal, car il avait put percevoir quelques brides de conversations à propos de cet ile/continent, et ce n'était pas beau à entendre.
Ce dirigeant vers le bastingage, s'accoudant au bois du navire, il regarda en direction de la mer, sans savoir réellement si il atteindrais l'horizon, ou bien s'il fixait la direction de Sorgen ou d'une quelconque autre terre. Faisant signe à Mousse de s'approcher, lançant également à la jeune femme un regard qui l'incitait également à venir participer à la conversation prochaine, il demanda :

-Qu'est-ce que tu sait de Sorgen? Il semble que beaucoup de gens en ai peur, et je n'arrive pas à en comprendre les raisons.

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