Le départ d'un loup

Freki rassembla tout ce dont il avait besoin pour son voyage. Peu de choses en fasaient partie, évidemment. Sa lance, un sac contenant tout plein de petites choses qui pourraient être utiles, mais rien de plus. Il se nourrirait de la chasse ou de la pèche pendant le temps que durerait son excursion. Il était dans son terrier, ammnagé sous les grands racines d'un arbre. La construction de huttes ou d'autres habrits était prohibée parmi les Anshegas, car il fallait pour cela soutirer des éléments à la forêt.

Une fois ses effets amassés das son sac, le jeune Anshega sortit dehors pour aller voir Verwulf afin de lui annoncer son départ. En chemin, il croisa plusieurs membres de la meute et les salua de a tête. L'hiver approchait, et il serait froid. Par chance, le pelage de Freki avait déjà commencé son adaptation en vue de la nouvelle saison. C'était une des rares journées de ce temps où il ne pleuvait pas. Peut-être était-ce un bon présage que la nature lui laissait.

Il arriva devant la tanière du nouveau chef, facilement reconnaissable par le rideau rouge qui masquait son entrée. Il pénétra dans l'antre pour rejoindre Verwulf à l'intérieur.

Ah, Freki! lança ce dernier. Tu es prêt pour ta mission?

Oui, chef. Je compte partir dès maintenant, et je tenais à t'informer de mon départ imminent. Je n'échouerai pas.

Je l'espère bien, je te fais confiance. Je suis sûr que lorsque tu reviendras, c'est pour nous dire si les humains ont besoin de nous ou pas.

Ils seraient fous de se passer de notre aide...

En effet. Mais noublie pas l'entente que nous voulions leur proposer en échange.

Certainement pas, chef!

Bien! je te souhaite bonn chance, Freki Vilks!

Sur une accolade d'adieu, Freki ressortit du terrier et se dirigea vers la forêt en direction de la capitale des humains. Une fois arrivé à la lisière de la mer d'arbres, il s'assura que son sac et sa lance étaient bien accrochés à son dos, puis il s'élança à quatre pates. Le plus vite il irait, le mieux ce serait.

Quand un impact le fit virevoletr sur quelques mètres, quelque chose s'aggripant à lui et le planquant sur le sol,le premier réflexe de Freki fut de tenter de libérer son bras pourr atteindre l'adversaire de ses griffes, mais il ne réussit pas. La forme était plus forte que lui. Beaucoup plus forte. C'est là que le jeune Anshega se rendit compte que la créature qui l'avait désarçonné ainsi était un autre membre de sa race, blanc.

Ish na Gifala nuzusul ! Zerten ta Kouhalitte, Lushar Iduthag forran humains torn ! Nar Urf, na zerten Iminir Verwulf !

Freki ne comprit pas ce que l'Anshega blanc lui dit. Il le sut, simplement. Et des milliers de question lui montèrent à l'esprit. C'était bien entendu a langue des Anshegas, cela il le savait, il l'avait reconnue. Mais il n'avait été autorisé à l'apprendre, pour une raison que seuls les adultes savaient. Mais pourquoi lui disait-il cela?Son premierr sentiment fut l'incompréhension, et la soif de savoir qu'il posssédait l'empêchait de se satisfaire de ces simples phrases.

Je vous écouterai, dit-il, mais, premièrement, pourriez-vous me relâcher s'il vous plaît? Je jure sur ma force que je ne m'enfuirai pas.

Devant cette promesse inviolable pour un Anshega, le blanc relâcha le noir. Probablement pourrait-il le rattraper de toute façon s'il tentait de s'enfuir. Le silence ambiant était fort impressionant. On aurait ditt que tous les animaux, toutes e vies aux alentours avaient décidé d'un commun accord d'écouter ce que les deux Anshegas se diraient. Freki attendit qu'il parle, mais voyant que celui qui l'avait arrêté ne semblait pas vouloir commmencer, le flot de question qu'il tentait de contenir afflua de sa gueule.

Pourquoi ne dois-je pas faire ça? Qui sont ces tribus lunaires? Qu'est-ce que mon père a à voir à-dedans?

Cette dernière question était celle dont il désirait le plus entendre la réponse. Restait à savoir si l'Anshega mystérieux la lui donnerait.

Dans l'ambiance de la nature redevenue normale, Freki sourit intérieurement. Il avait trouvé ce qu'il cherchait depuis la mort de son père: un mentor, un Anshega qui pourrait lui montrer la bonne voie vers sa vie future. Qui plus est, un loup beaucoup plus savant que quiconque dans sa meute. Normal, il était Kouhalitte. Quand Astejar s'accroupit avant de commencer à courir, le sourire jusqu'à présent mental devint physique. Une course entre les arbres pour couronner cette nouvelle... Délicieux.

Freki tint le rythme un moment, mais bientôt il se rendit compte que sa jeunesse le désavantageait comparé à l'Anshega qui ne semblait même pas faire un effort plus grand que celui de marcher. Oh! rien de bien intense, il n'était qu'à peine essoufflé à ce moment. Et là, un changement autour d'eux. Pas une constatation, plutôt une intuition. La forêt semblait plus paisible, sereine... Était-ce dû à la présence de ces fameuses tribus de la Lune?

Quand Astejar ralentit le rythme de sa course, Freki en fut soulagé. Rendu là, il haletait sous l'effort. Il aurait probablement pû continuer à ce rythme, mais il aurait été beaucoup plus fatigué à l'arrivée. Celle-ci arriva plus vite qu'il le pensait d'ailleurs. Ils parvinrent à une éclaircie au milieu de la dense mer d'arbres, et le Conteur s'arrêta devant un majestueux pin. Soudain une pression sur l'épaule du jeune loup.

- Et qu'est-ce c'est que ce louveteau dans mon domaine Astejar ?

- K'ren, Freki, nuzusul'Vilks, nuz, blen le numeo.

L'intensité du mot ami dans cette phrase fit croire encore plus fort à Freki qu'il avait fait le bon choix. Tournant sa tête vers son épaule, d'où la voix venait, il crut un instant que son cerveau lui jouait des tours, il ligna des yeux comme pour vérifie que s'était bien vrai, puis, s'adressant à l'être qui se tenait là:

À qui ai-je l'honneur?

Le louveteau fut lui-même surpris par le ton formel qu'il avait employé. Il avait posé ette question comme ça, sans réfléchir, plutôt que lui demander "À quoi ai-je l'honneur" ou tout simplement "Qu'es-tu?". Probablement était-ce mieux ainsi. Son interllocuteur pourrait toutefois probablement détecter une pointe d'hésitation dans la phrase. Freki espérait qu'il n'en soit pas offusqué...

A qui le louveteau avait-il à faire ? En entendant ces paroles, la petite créature brunâtre explosa en une nuée de copeau de bois qui tombèrent au sol alors que sur l'épaule d'Astejar, une explosion de sciure donnait naissance à la créature qui s'appuya alors sur le pelage blanc de l'Anshega, plongeant son visage dans son coude gauche et frappant de son petit poing contre la joue du loup. Puis il bascula brusquement en arrière, plaçant cette fois-ci son bras droit sur ses yeux et laissant son bras gauche se balancer mollement dans une exagération théâtrale du désespoir qui semblait le traverser.

- Pourquoi me fais-tu cela Astejar ? N'ai-je pas toujours été aimable et serviable ? Ou au moins l'un des deux ? Déclara-t-il tandis qu'il posait un genoux sur l'épaule du Kouhalitte et tendait ces deux bras vers le visage impassible de l'Asnhega blanc. Puis, avançant à genoux pour venir se blottir contre sa joue et faire mine de pleurer, il ajouta d'un ton exagérément triste et sanglotant : Expliques lui donc, je n'en ai pas la force !

Astejar quant à lui ne s'était pas vraiment soucier de la comédie ou plutôt du drame du petit être, se dirigeant au pied du pin et s'asseyant dos à ce dernier tout en dégainant sa lance qu'il planta aussi fort qu'il le pût tout en étant ainsi. De la sorte, il marquait un Tur, ou en langue des hommes, un territoire neutre ou tout les Anshegas pouvaient se rencontrer mais où aucun ne pouvait faire couler le sang. En fait, tout Anshega qui voudrait entrer dans le Tur devrait se déclarer à l'assemblée, se montrer et se présenter avant de humblement demandé l'autorisation d'y entrer à ceux qui l'occupait et de jurer sur Urfara qu'il n'y ferait pas couler le sang. Ce n'était pas de la magie à proprement parler mais dans le peuple Anshega, il existait tout un tas de protocole dont l'apprentissage commençait dès le plus jeune âge et qui étaient si profondément ancrés dans le sang et la mémoire des Anshegas qui désobéir était presque douloureux. Il y avait même des meutes pour lesquelles s'étaient réellement douloureux mais ce n'était pas l'instant pour en parler. Toujours est-il que ainsi, les deux Anshegas pourraient discuter en toute paix, aucun autres membres de leurs espèce n'entrerait et Astejar semblait assez confiant sur la présence d'autres créatures qui vivent dans la Forêt des Secrets et qui ne sont pas toutes amicales avec les Anshegas. A présent, ils étaient réunis dans le Tur et le Kouhalitte, le conteur était là alors il conterai pour le jeune qui ne demandait qu'à apprendre.

- Sur le Tur, je vais te parler dans le langage des hommes, nous sommes sur le territoire d'un esprit bienveillant inférieur qui répond au nom de Due... Commença Astejar.

- Inférieur toi-même ! Interrompit Due en agitant son petit poing, l'air manifestement très mécontent du manque de considération de l'Anshega blanc. Puis il s'assit sur l'épaule de Astejar, levant le menton vers le ciel et croisant les bras, décidant de bouder la discutions.

Ne semblant pas troublé outre mesure par la réaction du de l'esprit, le kouhalite poursuivit son histoire.

- Les esprits habitent partout dans la Gifala et vivent selon leurs propres grés mais il arrivent que certains fassent des pactes avec les Anshegas ainsi les deux partit retirent des profits mutuel. Un pacte étendu à toute une meute fait de cet esprit le Totem de la meute. Il y à longtemps, Due était un Jaggling, un esprit de puissance respectable, à l'image de la meute Vilks. Mais après une terrible bataille contre une meute et un totem rival, Due sacrifia une grande partie de son pouvoir pour nous assurer la victoire. Mais ainsi affaiblit, il ne pouvait plus être un Totem digne et si ton père avait tenté de l'aider à retrouver une partie de son pouvoir, il manquait de temps pour cela et Verwulf rompit complètement le pacte lorsqu'il devînt l'alpha, déshonorant la meute et affaiblissant encore le pouvoir de Due.

Ce dernier se trouvait avoir toujours l'air de bouder mais un étrange air triste s'était installé sur ces traits d'écorce à mesure que Astejar contait l'histoire de l'esprit.

- Due est un esprit des arbres, comme il y à un esprit pour chaque chose qui existe, c'est pourquoi les arbres de sont domaine semblent si vivant. La présence d'un esprit influence son environnement et revigore les choses qui sont proches de lui tandis qu'elle affaiblie les choses qui lui sont opposées. Ici les arbres tombent peu malades et donnent de nombreux fruits qui attirent les animaux et les créatures qui s'en nourrissent et que les Anshegas chassent. Mais à présent Verwulf oublie ce que c'est d'être un Anshega et les tribus de la Lune le surveille. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne se passe quelque chose de malheureux.

Le premier sentiment de Freki à ces paroles ne fut pas la surprise, mais bien le soulagement. Sa meute n'était pas perdue, et Verwulf ne savait tout simplement pas ce qu'il faisait. Le jeune Anshega ne pouvait penser qu'un clan comme le sien ait pu tomber aussi bas. Mais maintenant, comme son père avant lui, le groupe reposait sur ses épaules. Et il avait bien l'intention d'accomplir cette tâche. Le coin de sa gueule se releva dans l'ombre d'un sourire.

Astejar, je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais vous m'avez vous-même dit la réponse à cette question. Comme vous l'avez si bien formulé, les tribus lunaires ont une fois en l'Origine qui n'autorise aucune faiblesse. Peut-être que cette décision aurait besoin d'une plus mûre réflection, mais je suis convaincu de prendre le bon chemin. J'ai toujours voulu suivre les traces de mon père, aider ma meute, et vivre ma vie ensuite, avec ou sans elle. Je ferai ce rituel et j'en sortirai gagnant. Sous tous les aspects.

Il avait gardé son calme durant toute sa tirade, malgré le mélange d'impatiente et de stress en lui. Même avec la confiance qu'il avait en son choix, qui n'était pas seulement apparente mais bien profondément ancrée dans son oeur et sa tête, il savait qu'il ne s'en sortirait peut-être pas. Mais n'était-ce pas cette même peur que tous les êtres vivent, et qui les fait accomplir des actes dont ils n'aurait jamais été capables auparavant. Se dépasser. Freki reporta son attention sur le symbole.

Je ne comprends toutefois pas l'intérêt de me montrer ce symbole, du moins pour l'instant. Mais il n'est pas du genre d'un Kouhalitte de dire ou de faire quelque chose pour rien, en tout cas je le pense. Gageons que vous aurez fait cela pour un objectif quelconque.

Puis il repensa à un détail, qui ne l'avait aps marqué sur le coup, mais qui pourtant était très apparent et étrange à la fois. Quand Astejar avait ancé es morceaux de son couteau, ou quelque chose que ce soit, et les avait brassés pour ensuite les lancer sans contrôle apparent, par le hasard, mais ils était quand même tombés de façon à former ce symbole. Comment avait-il fait? Il lui demanderait une autre fois, ce n'était probablement pas si important.

Pendant un instant, il crut entendre un bruit derrière lui. Il ferma les yeux un moment, se concentra mais n'entendit rien. Un petit animal qui était de passage, probablement. Il refocalisa son attention sur les dires prochains de son mentor.

Astejar acquiesça puis tourna le regard vers l’esprit des arbres qui se tenait toujours sur sa lance, tout en dessinant un cercle dans les airs, désignant apparemment les contours du Tur. Due poussa un nouveau soupir et disparût une nouvelle fois tandis que autour du Tur et des deux Ashengas apparaissaient des figures de bois ressemblant quelque peu à Due mais différentes à la fois, comme des membres d’une même famille. D’abords figées, elles se craquelèrent et se fendirent en de nombreux morceaux, laissant s’échapper des créatures semblables mais plus petite que l’esprit qui se mirent à danser et chanter selon une chorégraphie et un rythme précis qu’ils respectaient tous avec exactitude. Pendant ce temps, Astejar avait plongé son regard dans celui de Freki et ce dernier sentirait qu’il perdait peu à peu les sensations de son corps tandis que les battements d’un tambour résonnaient dans son cœur et que les lèvres de l’Anshega blanc bougeaient sans qu’il ne puisse entendre de parole. Les paupières du jeune loup étaient lourdes et il ne tarda pas à les fermer tandis que le tambour continuait de tonner autour de lui.

Puis ses yeux s’ouvrirent à nouveau, une seule seconde s’était écoulée et les tambours ne s’étaient pas arrêtés. Ce que virent les yeux de Freki en revanche, était bien différent du Tur. Il se trouvait au centre d’un village Ashenga, autour de lui, d’autres loups étaient assis et ne semblaient pas avoir remarqué sa présence. Tous observaient de grands feux de joie autour desquels de hauts et forts Ashenga, couvert de cicatrices et de trophées prit sur leurs ennemis paradaient dans une danse guerrière. Le publique chantait et cria it ses encouragement à ce qui semblait être les guerriers de la meute. A côté de Freki, un louveteau bien plus jeune que lui s’extasiait :

- Je serais une Griffe de Sang quand je serai plus grand !

Ce terme était familier à Freki. Les Griffes de Sang étaient l’une des Tribus Lunaires dont avait parlé Astejar, le nom était alors dans la Première Langue. Mais alors que la fête semblait battre son plein, l’un des guerriers tomba à genoux, portant une patte sur l’emplacement de son cœur tandis que du sang s’écoulait de sa bouche. Rapidement, les tambours se turent tandis qu’un puissant cri montait du publique :

- Père ! Non !

Un loup qui devait avoir l’âge de Freki ou peut-être juste un peu moins, s’élança alors en direction du guerrier, faisant fit des autres puissants Ashenga qui se tenaient là et essayait de le retenir. Il arriva jusqu’au guerrier à genoux qui acheva de s’effondrer complètement dans un ultime soubresaut tandis qu’une gerbe de sang s’échappait de ses lèvres et que toutes lueur dans son regard s’éteignait. Le jeune loup se tenait au-dessus des guerriers tandis que des larmes envahissaient ses yeux et qu’un puissant hurlement, habituellement accordé à la lune, montait du fond de sa gorge. Ce jeune loup, Freki penserait l’avoir déjà vu.

Lorsque le hurlement se tairait, seule le craquement du feu interromprait le silence, la forêt elle-même s’étant tût, effrayée par la tristesse du loup. Ce dernier abandonnerait le corps de son père tandis que deux guerriers le soulevait et l’emportait à l’écart et que la foule commençait à se disperser. Le loup cherchait quelque chose du regard et finalement quand il tomba sur Freki, il se dirigea vers lui. Arrivant à sa hauteur, le jeune Vilks n’aurait aucune peine à remarquer les yeux toujours plein de larmes mais aussi d’une colère terrible.

- Il est mort, Eraw. Mon père et mort !

Eraw’zeir, le nom du père de Freki.

Freki resta calme quand la chorégraphie s'amorça, ne quittant pas les yeux d'Astejar des siens. Il se concentrait sur son objectif. Il n'avait pas droit à l'échec. Tout autour de lui commença à s'embrouiller, autant pour son ouïe et son odorat que pour sa vue. Il sentit son esprit se détacher de son corps, ou bien une expérience s'y rapprochant, et fut emporté dans une sorte de transe. Il ne ferma les yeux qu'un instant. Quand il les rouvrit, il n'était ni au même endroit, ni au même moment. À présent, une fête battait son plein dans un village Anshega qu'il ne croyait pas connaître. Il était assis à côté d'autres Anshegas qui, eux non-plus, ne lui étaient pas familiers.

Alors, sans prémices apparents, un Anshega s'effondra au centre de la place, du sang s'échappant de sa bouche. Freki se leva et fit quelques pas en avant, puis s'arrêta en voyant un autre loup ayant à peu près son âge s'élancer vers l'individu au sol. Son père, disait-il. Quand il mourut, le cri de son fils se répercuta à travers la forêt, qui elle-même parut effrayée par l'immense peine que ce son transportait. Freki frémit. N'était-ce pas la réaction qu'il avait lui-même eue? Le louveteau se releva et se dirigea vers lui.

Il est mort, Eraw. Mon père et mort !

Le coeur de Freki manqua un battement. Ce jeune Anshega le prenait pour son père? Comment cela était-il possible. La réponse s'imposa d'elle-même. Le rituel. C'était donc cela son test. Il réalisa finalement qu'il avait arrêté de respirer et prit une grande inspiration.

*Du calme, Freki. Tu dois agir comme ton père l'aurait fait.*

Chose difficile, vu que Freki comprenait la douleur de ce jeune loup. Il l'avait lui-même vécue. Ce sentiment de vide, d'impuissance. il ne put s'empêcher de serrer les poings. Il se devait de s'occuper du jeune Anshega. Et de son père aussi. Il se tourna vers l'un des quelques Anshegas sur place.

Toi! Va chercher la chaman. Nous devons offrir à son corps les rituels funéraires qu'il mérite pour que son esprit puisse retourner en paix auprès de... (Il eut un moment d'hésitation avant de se souvenir que les membres des tribus lunaires devaient avoir une foi inébranlable envers l'Origine)... l'Origine. (Il reporta son attention sur le louveteau) Tout ira bien petit. Je comprend ta douleur. J'aimerais pouvoir te dire qu'un jour elle s'effacera, mais c'est malheureusement peu probable. Fais seulement en sorte de faire honneur à son âme en devenant aussi fort qu'il l'a été. Plus même. Regarde en avant.

L'émotion était forte en Freki également. Cette tirade s'adressait autant à lui-même qu'au jeune Anshega. Il comprenait la difficulté de ce rituel d'initiation désormais. Il se dit qu'il devrait se souvenir des paroles qu'il avait dites à ce jeune loup. Regarder en avant. Cela pourrait lui être bien utile dans sa vie future. Il se morigéna intérieurement. Ce n'était pas le moment de penser, il devait agir.

Petit, as-tu la moindre idée de ce qui aurait pu causer la mort de ton père?