Athé... Je l'ai finalement trouvé mais la ville est bien grande pour y chercher un loup. Je sais simplement qu'il en existe deux et que l'un est marqué par la souffrance selon les dires du musicien. Le soleil vient à peine d'enterrer ses derniers rayons dans la mer, mais j'hésite à entrer. Me laissera t-on passer dans une si grande ville ? Je suis bien trop facile à reconnaitre. Alors doucement, je rode dans la forêt autour des remparts, sans savoir ce que je cherche, et je m'arrête enfin car j'ai trouvé. Une petite caravane campe aux abords de la ville, ici je trouverai de quoi me couvrir. Alors je m'approche tranquillement, d'un pas dansant. Je souris simplement aux hommes près du feu et sans dire un mot, je viens danser parmi eux. Personne ne m'en empêche... Ils ne sont ni guerrier, ni des proies en danger. Heureuse, je tourbillonne au son d'une lyre, levant les yeux vers la lune pour une fois de plus lui dédier ma danse. La fleur de sang tournoie avec moi, attachée à mon cou par une tresse végétale. Je n'ai pas besoin d'elle, ce soir, car l'espoir est une excellente barrière contre la bête, mais je ne peux m'en séparer car elle représente ce même espoir. Je souris à la lune pour remercier l'étrange visiteur pour son présent et continue à valser, seule dans le cercle, près du feu. Devrait il me faire peur ? Tant pis, je ne le crains pas. Jamais mes pas ne s'approchent trop près de lui mais à aucun instant il ne retient ma danse.
Personne ne me crains car un charme flotte dans l'air et je joue librement dans la lumière blanche de la lune. J'ouvre mes ailes, monte vers elle, la ramasse de mes griffes et la laisse repartir. Pendant une heure je danse, puis un enfant s'endort et je ma pose simplement devant lui, souriante. Il est pure, simple, tranquille, vivant... Mais sa mère me fixe, menaçant de briser le charme. Je recule lentement, baissant les yeux d'un air d'excuse, puis je salue mes amis d'un soir, sachant parfaitement que je ne les reverrai plus. En partant, je prends simplement une cape noire laissée à l'abandon près d'une roulotte. Je considère l'avoir payer par ma prestation, mais si je demandais, on ma chasserais à coups de torche enflammée. Je ne peux côtoyer les hommes que pour une danse, seulement tant que je reste une créature éphémère, un rêve.
Bien entourée dans l'étoffe, j'entre dans la ville en saluant les gardes d'un signe de tête, puis j'avance dans les rues sans savoir ce que je cherche. Un loup dans une ville ? Il n'est pas animal... Lycan peut être, ou autre chose ? Jamais une rumeur ne m'en dirait autant. Pourtant, j'avance, suivant la lumière de la lune. Je me laisse guider bien qu'elle soit immobile et déambule au hasard des rues. Naturellement, mes pas m'entraine vers le port, mais ce n'est pas la lune qui m'attire, juste l'eau. Je la vois au loin miroiter, blanche d'écume, blanche d'une trace ronde luisante et incertaine. Delvïss s'y reflète une fois de plus et je m'approche des quais. Celui que je cherche regarde t-il la lune, lui aussi, cette nuit ? Je voudrais m'élancer sur les flots et danser encore pour elle, mais déjà des gens s'arrêtent devant mon étrange silhouette. Je ne veux pas qu'ils me voient, je ne veux pas me battre, je ne veux pas tuer. Alors je quitte les quais et continue ma route, écoutant simplement le chant de la nuit et les murmures humains. J'avance au hasard... Si il m'a vraiment envoyé cette rose, peut être me montrera t-il aussi le loup que je dois trouver ?