Négociations pour le Port du Joyau

Spoiler:

Dans le port d’Athéïle, un grand banquet avait été mit en place. Au menu, ce qui semblait être du bœuf et de la volaille. Mais en était-ce vraiment ? En tout les cas, certains n’en mangeraient pas. Parmi ceux là, les sentinelles et les patrouilles de pirates qui circulaient dans le port afin d’éviter que les religieux ou les athées ne tentent de prendre ce port par la force et/ou par surprise. Lupen Z’en Rahar avait envoyé son émissaire, Olaf le Blafard chercher la Présidente Athée pour des négociations. Mais l’ancien pirate n’allait pas la kidnapper aussi avait-il dû demander audience avant de parler avec la fameuse dirigeante de la République. Maintenant il revenait à la tête d’une délégation d’une vingtaine de personnes en plus des hommes qui l’accompagnaient déjà lorsqu’il était partit en direction du palais.

Cette délégation était principalement composée d’hommes d’arme même si un homme, aisément reconnaissable pour tout ceux qui connaissait Athéïle, et qui répondait au nom de Leyr de Montbleu de Rêvesource et une jeune femme probablement issue de la bourgeoisie, avançaient directement derrière la présidente et les deux gardes qui l’encadraient. Les soldats républicains avaient tous le visage fermé, concentrés, prêt à agir au moindre signe d’hostilité mais les pirates les laisseraient passer sans encombre et les guideraient, en bloquant les autres passages, jusqu’à la vaste place où les tréteaux avaient été montés, les feux allumés et les plats acheminés. Des musiciens, issus des différents équipages de pirates jouaient des airs joyeux mais en vérité, ils semblaient bien être les seuls à la fête puisque la plupart des pirates gardaient le port et si Lupen avait promit la richesse par ces paroles, négocier avec les Seigneurs Marchands n’était pas une histoire à prendre à la légère. En tout les cas, Athée ne semblait pas vouloir reprendre son bien par la force, une si petite troupe ne pourrait pas affronter tout les pirates. Elle ne pourrait même pas vaincre un équipage par son seul nombre.

La délégation est amenée jusqu’au Loup-garou qui garde le port et devant la vision de cauchemar qu’est un homme loup haut de 3 mètres et armé d’un fusil, Mayumi Tsuruchi fait un fin sourire et salut de son chapeau haut-de-forme qu’elle pose sur son cœur, dévoilant le chignon complexe qui retenait habituellement ses cheveux sous son couvre-chef.

- Bonsoir cher Lupen. Votre ami Olaf m’a parlé de votre désir de vendre ce port ? J’avoue avoir été assez intriguée pour faire le déplacement. Mais maintenant asseyons nous à votre table des négociations si vous voulez bien et faites moi part de vos désirs et revendications. Je suis certaine que nous parviendrons à un marché qui nous arrangera vous et moi.

C’était le premier mouvement de Mayumi Tsuruchi. Au tour de Lupen. Un vent froid se lèverait alors sur le port, ramenant les dernières gouttes de pluie par-dessus l’assemblée qui voulait négocier.

- Si votre table des négociations est à l’abri accompagnée d’un feu de cheminée et d’une coupe d’hydromel chaud, je pense que le confort nous mènera à des négociations plus sereines.

Ajouta Mayumi avec un sourire malicieux. Tandis que Leyr de Montbleu de Rêvesource observait le port dans son ensemble du regard caractéristique qu’était le sien, habité par une mort rampante qui ne l’avait malgré tout pas prit pendant l’attaque des religieux.

Le vieux loup s’éclaircit la gorge dans un bruit de tempête puis se retient d’exploser de rire. Il avait un avantage face à cette bande de négociateur, un seul, il était fou … Et ça … ça changeait pas mal de chose dans les balances bien régler des damoiseaux et diplomates de ce bon vieux joyaux. La question était simplement est-ce que ce serait assez ? Descendu de son perchoir pour les attendre il lève sa grosse pate vers un homme qui passait par là et lui donne quelques ordres avant de se retourner vers son repas … Ou ses convives, les crocs ne permettait pas vraiment de différencier un sourire franc d’une folie pure.

-˝Gamin, ramène moi donc une vieille voile et de quoi faire du feu là haut que cette demoiselle sache que les pirates ont quand même une hospitalité. La voile tu me la mets pour lui couper la bruine qui s’annoncer et … Cours.

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, pirates et bien sur Olaf, je vous propose de monter à la table des négociations car il faut toujours prendre du recule pour pouvoir ne pas sombrer dans des méandres de la fumé d’un simple feu. Comment voulez-vous négocier autre part que dans un endroit où vous voyez ce que l’on vous vend hein ?˝

Il montre la plateforme pour que tout le monde s’y installe et la fait monter avec les hommes avant de venir à son tour rejoindre la délégation. C’était lui qui tenait le port et fixer l’endroit de la négociation prouvait qu’il ne se plierait pas à la juridiction de la demoiselle mais acceptait de faire des concessions. Une fois monter il se pose à la table et débouche une bouteille d’hydromel avant de s’en servir un grand bol et d’en tendre un autre à la présidente ainsi qu’un troisième à ce bon vieux moribond de MontBleu. Après avoir but une bonne lampé il tire sur sa pipe et regarde les convives, des pirates et des athée … Que de beau monde

˝Soyons franc et venons en aux fait directement … Vous n’avez pas de quoi reprendre le port et nous vous l’offrons en l’état après l’avoir défendu contre vos propres hommes et ceux du changement, le tout contre une maigre compensation. Cette maigre compensation risquant d’être difficile à payer de suite je vous propose la possibilité de payer en plusieurs fois … Mais arrêtons de tourner autour du pot, j’ai fais un effort pour vous plaire mais c’est votre spécialité … Qui devra ne pas être exploité ce soir. Je demande au nom d’un service rendu à la nation le droit à tout pirate de séjourné en athée sans risquer d’être arrêter à moins qu’il ne brise les lois de cette ville. Autrement dit tout acte de piraterie extérieur à cette ville et à partir de ce jour ne pourras pas être prit par la justice d’athée pour condamné un des hommes qui porte le pavillon noir. Cela n’implique donc pas les crétins qui essayerai de vous voulez dans vos maisons et ce refugierait sur un bateau ou ceux qui viennent violer vos femmes ou vos amants. En temps que maigre compensation pour ce port je vous demande deux cent cinquante pièce d’or de dédommagement par navire présent et s’étant battu pour vous plus trois cent pour trois navires … Le premier est celui de ce bon vieille Olaf qui à jouer avec moi dans la tempête, le second pour ce joyeux elfe au chapeau que nous connaissons tous et le dernier pour moi et mon équipage. Le payement pourra être fait en matière première pour nombre d’entre nous bien sur et surement en un nouveau bateau pour certain … Je demande enfin des entré gratuites dans vos bordel pendant un ans pour tout ceux qui pourrons prouver s’être battu ce soir … A ceux là je donnerait une plume de griffon que j’aurait tremper dans un alliage que je suis le seul à faire. Que ceux-ci ne soit jamais oublier car vous leur devez votre vie libre de pensé.
Avez-vous des réclamations face à mon exposé ? Les autres pirates ont des choses à demander à cette jeune dame ?˝

Il sourit et tire à nouveau sur sa pipe alors que la toile est monté et qu’un feu est fait et contrôler sur le soit de l’entrepôt. Presque étonnamment il y fait bon et les sièges ne sont pas si désagréables, la nourriture y est bonne et les Lupen presque calme. Enfin pas un goute de pluie ne daigne se poser sur les plats qui sont servit aux convives.

Une mise en scène on ne peut plus banal. Le chef des pirates joue sa comédie de façon plutôt théâtrale même si Mélia pouvait regretter un langage plutôt familier voir limite d'habitué de taverne. En même temps à quoi s'attendait-elle d'autre en arrivant ici? Pas vraiment autre chose. La négociation sera plutôt courtoise malgré tout et le point qui étonna l'Alchimiste fut la somme demandé plutôt dérisoire à ce qu'elle s'attendait. Avec un rapide calcul mental, elle estimera le montant à 76.000 pièces, surtout que les provisions sont prises en compte. Certes c'est vrai c'est une fortune qui ferait rêver beaucoup de monde mais Athé pouvait s'attendre à beaucoup plus. Bref il y a anguille sous roche et le capitaine, ce Lupen prendra au moins la peine de ne pas tourner longtemps autour du pot.

Si l'idée ne plaisait pas trop à Mélia qui allait se faire une petite fortune sur le commerce dans les mois à venir, elle ne niera pas que l'idée est ingénieuse. Les pirates allaient faire d'Athé une ville où il pouvait se planquer comme il le désirait, une base excellente pour se réapprovisionner et se replier. En revanche Athéïle allait frôler la nation pirate et ses relations allaient en pâtir. L'idée a ses avantages et ses inconvénients: la ville aura pour ainsi dire son armée de corsaires après quelques contre des espèces sonnantes et trébuchantes et peut nuire à tous commerces extérieurs, même si par moment Athé frôlera la guerre avec les nations voisines. Sans parler qu'elle peut très bien ne pas tenir sa promesse après quelques années. Mais cette affaire ne la regarde pas, le gouvernement peut faire ce que lui chante.

Il y avait des points beaucoup trop flous dans cet arrangement et c'est bien ce qui la gênait le plus. Ne pas punir tout acte de piraterie hors d'Athéïle, c'est bien mais qu'est ce qui prouve que ça ne sera pas le cas pour les navires appartenant à Athé? Car c'est bien ce point qui gênait le plus Maïa. Les commerçants ne vont tout de même pas payer une protection?!? Et même si il y aurait des closes encore faut-il trouver le coupable qui pille les navires d'Athéïle.

Et puis zut! Mayumi est assez grande et maline pour proposer des conditions ou des contre-propositions. De toute façon, Mélia n'a même pas son mot à dire dans les négociations et c'est tout juste si elle n'a droit que d'écouter et ce point n'est déjà pas si mal que ça. Savoir certains points qui ne seront pas dit à la population voir aussi à des hauts-responsables, c'est une bonne choses car au première loge des négociations.

Pendant ce discours, elle se contenta d'un simple rictus avant de se concentrer sur son assiette: c'est à dire un bout de viande baignant dans de la sauce.

*Mon dieu, un OFNI! Ça se mange ce truc?*

Au moins si l'un remarque la grimace, certes discrète, elle pourra toujours accuser le repas.

Mayumi souriait toujours plus au fur et à mesure que Lupen énnonçait la liste des demandes que le capitaine du Souffle Gris faisait au nom de tout les pirates. Finalement elle termina son sourire par un rire cristallin qu'elle conclut en reposant son chapeau haut-le-forme sur son chignon alors que autour, on installe des voiles et apporte des plats. Un plat est posé devant Mayumi, tout comme un bolet d'hydromel mais la présidente de la République Marchande ne les touche même pas. En fait, elle ne détourne même pas le regard de Lupen pendant de longues secondes avant de plonger son index droit dans le breuvage sucré et de le goûter avec le sourire enfantin d'une fillette qui se ravie de la confiserie qu'elle déguste.

- Je suis flattée. Vraiment, que vous me croyez maîtresses des bordels athées est réellement une marque de votre connaissance de l'étiquette athée mon cher Lupen. Un bref rire ponctue la discutions. Mais vraiment, n'est-ce pas beaucoup d'efforts de tremper des plumes dans un alliage unique tout ça pour quelques femmes aussi jolie soit leurs minois ? Enfin vous vous êtes bien lancés dans des négociations perdues d'avance alors je suppose que ce n'est qu'un détails de plus. Car voyez-vous mon cher Lupen, vous avez une belle quantité de crocs, mais vous n'avez pas la puissance pour les refermer sur la gorge de l'agneau que vous supposez tenir. Nous n'avons pas les moyens de reprendre ce port, c'est vrai. Mais pourquoi le voudrions nous ? Vous avez déjà contré les religieux et nos hommes ont déjà perdu une fois ce port, à quoi bon le reprendre alors que vous le garderez contre les danger qui le guette ? Mais vous, avez-vous les moyens de garder cet endroit ? Car vos amis pirates, aussi puissants soient vos mots ou vos crocs, vous ne pouvez prétendre qu'ils resteront lorsque les entrepôts auront tous été vidés de l'alcool et de la nourriture qu'ils contenaient et que une armée de religieux ou d'athées tiendront l'ensemble des autres quartiers. Et qui sait, peut-être, peut-être emporteront-ils l'une de vos griffes pour les tremper dans l'acier afin de se confectionner un souvenir ? Vous n'êtes pas en position de négocier Lupen Z'en Rahar, je suis venue parce qu'il était audacieux de vouloir vendre le port qui nous appartient déjà et qui nous reviendra quoi qu'il arrive, faire des propositions que vous considérez vous même comme mineures ni change rien car vous ne connaissez pas les règles du commerce. Peut-être que certains de nos hommes avaient oubliés qu'ils n'étaient pas des loups mais vous avez oubliés que vous n'êtes pas un homme.

Mayumi sourit toujours. Ses paroles sont durs et qui sait quelle sera la réaction d'un fou ? Mais après tout, la folie a-t-elle fait oublier à Lupen que la Présidente d'Athée était tout aussi folle ? La folie n'est pas seulement le sang sur les mains et les crocs. La folie c'est l'illogisme et la surprise. L'impossibilité qu'une pensée survienne mais elle apparaît malgré tout. Deux formes de folies différentes, le sens des réalités en plus, Mayumi avait renvoyé la première manche d'argument de Lupen mais restait assise à sa place. Après tout, il pourrait proposer de nouveaux arguments avant de décider de déchaîner sa folie. Pendant ce temps, si Leyr de Montbleu de Rêvesource ne sourcille pas et garde son regard morne sur Lupen, La tension semble palpable parmi les gardes. Après tout, ils étaient en territoire ennemis et rien ne disait que les pirates ne les abattraient pas si les réponses données n'étaient pas celles désirées.

Rallen s'éleva dans les airs et transporta Relgan pendant quelques instants jusqu'à ce qu'il trouve une sorte de manoir muni d'une tour... Un point de vue idéal pour l'elfe du Souffle. Une fois son fardeau déposé, l'élémentaire s'envola dans le ciel du port. La pluie tombait encore légèrement mais, bientôt, le vent aurait repoussé les nuages pleins d'eau loin de la cité athée.
L'Origine s'éloignait et sa présence se dissipait, laissant Rallen seul. Ce dernier observa quelques instants le ballet des cieux et fit voltiger la pluie dans un bal magnifiquement synchronisé. Une sensation de bien-être s'insinua dans l'âme du nouvel élémentaire. Sentiment étrange et déroutant car rarement connu et pourtant si réconfortant. Alors qu'une goutte d'eau jouait à chat avec ses petites sœurs sous l'impulsion des courants d'air, le matelot du Souffle Gris sentit une odeur qui n'avait rien à voir avec celles du griffon ou du minotaure...
L'essence originelle était là, dans le port d'Athéïle. Profitant de son merveilleux point de vue, Rallen repéra la source de cette essence originelle au moment où Relgan signalait l'arrivée de la délégation Athée. En arrivant à destination, un spectacle macabre accueillit l'élémentaire d'air : un ange était crucifié à l'aide de vieux clous rouillés. En s'attardant un peu sur le visage de l'ange, Rallen reconnu le soldat de l'Origine qui était venu en aide au Souffle lors de l'abordage des vaisseaux athées...
À son grand étonnement, cette découverte perturba l'élémentaire. Il ne connaissait pas l'ange, ils ne s'étaient pas battu pour les mêmes raisons et pourtant, Rallen était triste du sort réservé à l'ange. Un vent froid souffla dans le port à ce moment-là. Plainte muette d'un élémentaire d'air pour un camarade de l'Origine.
Le vent apporta alors la voix de Lupen jusqu'à son nouveau matelot : les négociations commençaient. Rallen voulait rendre hommage à son camarade mais le conseil de Krash lui trottait dans la tête. En s'envolant vers le lieu des négociations, l'élémentaire d'air adressa une courte prière à l'Origine pour son camarade tombé.

Créateur des premières vies, accueille ton croisé dans tes bras car il s'est bien battu.

Durant son vol en direction de la table de son capitaine, le vent apporta le rire cristallin de la présidente ainsi que sa réponse ô combien cinglante. Heureusement, la distance à vol d'oiseaux pour un élémentaire est beaucoup moins importante que pour un homme à pied. Profitant de son pouvoir sur le vent, Rallen fit porter sa voix jusqu'aux négociateurs.

- Capitaine, Krash m'envoie vous... "aider" pour les négociations.

Cette simple parole suffirait à annoncer l'arrivée de l'élémentaire. Et en effet, il atterrirait quelques instants après. Après un salut à l'attention de son capitaine, Rallen se tourna vers la délégation athée. La présidente était repérable au milieu du reste de la troupe. Se fendant d'une révérence des plus maladroite, Rallen se releva avec son habituel sourire.

- On m'avait laissé entendre que les athées étaient très friand des négociations mais je vois que c'était en deçà de la réalité... Vous annoncez que nous ne pouvons pas tenir le port et qu'à cause de ça, nous ne sommes pas en position de négocier... Point intéressant. Vous pouvez le reprendre à la longue mais qui vous dit que vos navires pourront parcourir la mer sans danger ? Qui vous dit que les navires battant pavillon athées ne démâterons pas lorsqu'ils voudront pénétrer dans le port ? Qui vous dit que votre flotte trouvera un coin de mer calme pour pouvoir jeter l'ancre ?

Rallen avait marché tout le temps où il avait parlé et lorsqu'il arriva sur le bord de la plate-forme, il se mît à marcher dans les airs. Il s'était tû lorsqu'il remarqua qu'il était en train de voler.

- Oups ! Je disais donc que nous pourrions nous battre aussi sur une guerre d'usure en nous attaquant à votre bourse plutôt qu'à vos hommes... Je me demande comment réagiront les peuples qui n'apprécient pas la domination que Athe exerce sur le commerce. Vous aideront-ils ou vous regarderont-ils vous embourber dans un combat long pour vous poignarder au meilleur moment ?

Rallen redescendit de son perchoir pendant quelques instants avant de remonter à un mètre au-dessus des têtes.

- Nous avons combattu ce qui aurait pu devenir un bastion changeur. Je n'ai pas besoin de vous faire remarquer qu'avec un port à leur disposition, les religieux auraient reçu du ravitaillement et vous aurez sans doute battu à l'usure ... Donc considérons que cette "vente" est un échange de bon procéder. Vous récupérez votre port et recommencez à dominer les échanges commerciaux et nous nous avons ce que nous souhaitons. Je ne sais pas si mon capitaine est d'accord avec mon idée de la chasse aux moutons mais je trouve qu'un accord de principe et mieux qu'un combat basé sur la vendetta... Bien que cette dernière soit très amusante.

Ah oui quand même! La Présidente a fait sacrément fort et si Mélia s'était contentée de réclamer une somme au lieu de quelques privilèges commerciaux qui n'auront aucune répercussion sur le commerce d'Athé nul doute qu'elle aurait démoli l'Alchimiste tôt ou tard. Démonté ou démoli... C'est les deux termes qui lui ont traversé l'esprit, non démoli est bel et bien le bon mot. Par contre il y a un point qui gène pas mal Mélia, mettre les points sur les "i" est une chose, de la sorte entouré de pirates en ait une autre, surtout que Mélia n'a pas sur qu'elle des armes dissuasive et non offensive.

C'est bien là le problème, Mayumi a carrement remi en place le représentant des pirates et pas de la manière la plus douce qu'il soit. Non en fait, l'éventualité qu'un garou pête une durite d'un moment à un autre pour avoir été remis en place devant tous ses hommes est une éventualité dont les probabilités ne jouent pas en la faveur de la Présidente. Oui en voyant de la façon dont elle expose son point de vue, elle a raison sur toute la ligne: pourquoi racheter un lieu, peu importe si il est pillé? Les pirates ne sont pas une force d'occupation et si ils n'obtiennent pas ce qu'ils désirent, se contenteront de piller et bruler avant de partir. Mieux encore, si la Présidente meurt, elle fera office de martyr pour Athé, en réalité une belle excuse pour ne plus négocier, et ce n'est pas dit que certains capitaine s'en prennent directement à Lupen pour avoir tuer la poule aux oeufs d'or et qu'il soit un Lycanthrope ou non n'y change pas grand chose. Bref, c'est plutôt bien joué de sa part. Oui mais en fait non...

En fait le hic est autre part, Mélia est en plein dans la gueule du loup et si elle voulait sauver ce qui lui a été promis, si les négociations se transforment en débacle, elle sera bien l'une des premières à en faire les frais! Inutile de dire que l'Alchimiste devint bien blême en l'espace de quelques secondes... Si Mayumi veut mourir, soit mais pas elle! Surement pas la seule fois depuis des années où elle a pris son courage à deux mains et se déplacé elle même pour sauver ce qu'il lui a été promis. Un navire ça brule bien, elle a peu être les bonnes fioles pour gagner quelques minutes mais ce n'est pas dit que ça soit suffisant pour sauver sa peau.

C'est un matelot qui se débrouillera pour calmer l'ambiance. Mélia ne sera pas trop comment prendre ses dires. Car ici ce qui choquera Mélia c'est surtout son ignorance, surtout concernant la menace de ne s'en prendre qu'à des navires Athé. Au moins il a eu le mérite de calmer les nerfs des pirates. Sait-il au moins comment fonctionne la piraterie? Maïa qui a passé par quelques trafics clandestins pour avoir des ingrédients douteux en a quelques connaissances sur leur fonctionnement. L'Alchimiste cachera son sourire en mettant sa manche devant avant de reprendre son sérieux, le sérieux que se doit d'avoir ce genre de négociation plutôt tendu.

- Même si je suis la première a être dérouté par le comportement lunatique de la Présidente, vous semblez oublié le fonctionnement de la piraterie ainsi que les méthodes de partage: les parts. Si une cible est jugée trop forte, à quoi bon prendre le risque de l'attaquer? Des alliances entre capitaine pour un butin dit "normal"? Les parts n'en seront que réduite et ça m'étonnerait que le partage se fasse à l'amiable pour quelques piècettes et des pertes importantes. La piraterie a toujours attaqué les vaisseaux vulnérables, je doute que cela ne change demain, avec ou sans goût amer suite à cette affaire. De plus les alliances entre pirates sont provisoires et celle-ci, aussi impressionnante soit-elle, connaitra le même destin. Quand plus personne ne trouve son compte, elle finissent toujours par disparaitre. Je doute fort que les autres capitaines soit du même avis que vous concernant votre "guerre d'usure", surtout qu'ils y laisseront des plumes.

Mélia se contenta donc de remettre en place quelqu'un qui joue sur d'hypothétiques menaces. Quand on menace, encore faut-il en avoir les moyens. Hors, des pirates ne peuvent que se contenter de menaces à court terme et ce n'est surement pas eux qui feront un blocus d'un port. Ce point, ce n'est pas le rôle de la piraterie mais d'une marine appartenant à une nation.

Elle se contenta ensuite de relancer le débat histoire que les choses ne dégénère pas, ce que voulait les pirates mais comme Mayumi ne semblait pas vouloir se laisser faire, il va falloir que ce Lupen fasse une contre-proposition. De toute façon, c'est ce que la Présidente avait surement en tête.

- J'imagine qu'il va falloir revoir votre proposition. On est là pour ça après tout.

Lupen regarde la présidente de son regard fou, les yeux fixer sur elle alors que la pipe qu’il tient dans ses mains de lycan aurait dut craqueler elle n’en fait rien et son sourire plein de croc s’élargie encore face à la présidente. Puis la demoiselle parle et il fait un effort pour ne pas le couper et respecter cette foutu bienséance … Puis il lui lance quelque mots :

-˝Mam’zelle la putain dont le nom m’est inconnu et qui dans la peur de mourir ici arrondit les angles, auriez vous la grande et magnifique opportunité de fermer votre grande bouche qui ne sert qu’à contenter les hommes et à arrêter de nous prendre pour des petit êtres en tutu dansant sous votre commandement comme le font la plus part des hommes d’athée. Nous sommes des pirates et si un jour nous pouvons nous coucher dans votre couche pour vous laisser tout pouvoir c’est pour que demain nous puissant te violé tranquillement et te tuer sans en sentir les conséquences. Nous somme des loups … Et je ne suis pas un homme. Vous ne connaissez rien à nos règles car vous êtes un mouton … Comment un mouton se penchant se l’herbe et ne pouvant que contenter l’estomac et les envi d’un loup peut-il comprendre un prédateur ? Vous ne regarder même pas la chose en face tellement vous avez peur ! Alors laissez nous parler entre fou cela vaudra mieux pour votre vie qui vous semble tellement importante …˝

Puis il se retourne vers la présidente, bien plus calme et la regarde dans les yeux. Il lève une main au ciel et commence sa réponse :

˝Un dieu, quel qu’il soit à béni les fous. Et vous comme moi présidente avons la chance d’avoir été touché par lui … Ceci dit vous avez été bien trop humaine en vous faisant suivre par une catin comme elle …
Mais passons aux choses sérieuses, en temps que reine des bordels vous lui ordonnerez de passer sous la table plus tard, pour le moment qu’elle mange. J’aime votre façon de voir les choses qui vous arranges tout en oubliant celles qui ce mettent en travers de votre chemin, je trouve cette très appréciable comme philosophie de vie. Sauf que la réalité n’est pas tout le temps bonne à être voilé, surtout lors qu’une négociation non ? Voilà les choses telle qu’elles sont, au minimum nous vous avons sauvez contre les changeurs et en temps qu’armé mercenaire nous méritons un salaire, mais pire que ça, ou beaucoup plus drôle je pense … Vous allez apprécier. Mes hommes sont plus humain que moi mais bien plus loup que vos soldats, la guérilla est notre métier et cette ville est connu par tout comme notre poche, surement mieux que vous car nous vous y échappons. Quand il n’y a plus rien dans les entrepôts il restera au minimum des choses dans les maisons, et si ce n’est pas de la nourriture ce sera des femmes à prendre doucement pour les allonger et … Vous penser vraiment que sans paye vous nous cantonnerez au port ? Notre action de protection vos bien plus que ce que je vous demande. Vos entrepôt aussi … et votre port en l’état … Car croyez moi il ne le sera plus si nous partons dans de si mauvaises conditions, je n’en parle même pas ! Donc la question est : Voulez vous une horde de loup dans la ville ou ouvrir votre trésor pour les faires partir, car demain il sera trop tard … Bien trop tard. Quelle est donc pour vous le prix de ce que je viens d’avancer ?˝

Il sourit et la regarde … Il a jusqu’à demain pour négocier, jusqu’à demain en tirant sur sa pipe pour ne pas tous les bouffer … Il a faim et le minotaure ne le rassasiera pas … Il a faim de bien plus que cela.

Mayumi sourit à Mélia avant de poser sa main délicate et d'apparence si fragile sur la joue de la jeune femme. Prenant un air appréciateur, la présidente de la nation marchande déclara à la "jeune" alchimiste :

- Vous avez une peau très douce et une langue vive. C'est une bonne chose, autant pour satisfaire son amant que pour renvoyer des négociants débutants dans les filets. Mais ne le leurs dites pas, ils risqueraient d'en être troublés.

Bien évidemment, Mayumi ne parlait pas de manière à se cacher et tous autour de la table auraient pût entendre ses propos. Une fois qu'elle en eût terminé avec Mélia, elle se tourna à nouveau vers Lupen, paraissant presque surprise qu'il soit encore là. Puis elle se tourna vers Rallen et prit l'air faussement embarrassé d'un enfant qui à une question dont il ne trouve pas la réponse.

- Vraiment, il y à quelque chose que je ne saisis pas. Vous me reprocher de me faire suivre d'un si joli brin de jeune fille ? Non car vraiment, votre homme derrière vous ne me paraît pas si mal non plus et à voir la lumière dans ses yeux, je n'ose imaginer ce qu'il saurait faire au corps d'une femme. Prenant un sourire malicieux, la présidente Mayumi Tsuruchi frissonna de ce qui semblait être de l'excitation avant d'adresser un clin d'œil à Rallen. Elle se tourna ensuite vers Lupen et déclara : "Mais il est loin d'être aussi fou que vous. Ce qui n'est pas nécessairement un tort puisqu'il semblerait que la bénédiction de votre dieu vous amène à considérer toute femme dont l'équilibre mental n'est pas le même que le notre comme une catin, qui sait comment vous le considérez dans quelques temps." Elle marqua une pause pour réajuster son haut-le-forme. "Mais revenons à nos moutons. Ou à nos loups. Je ne sais plus de quoi nous parlions. Ah oui, ma douce Mélia avait écrasé la possibilité d'une guerre d'usure avec quelques navires pirates qui ne vous suivront plus à la sortie de ce port et vous me parliez de ce port, de ce qui s'y trouve et dans les alentours. Mmh, c'est effectivement un problème. Un problème pour vous j'entends. Car au dernières nouvelles, le Quartier du Port vous permet un accès à deux quartiers, celui de la Terre et celui du Marteau. Nous avons effectivement reprit celui du Marteau mais tout ce qui vous y trouverez sont des bâtisses vides et les seuls richesses que vous y trouverez seront des provisions que l'eau à gâtés ou les maigres économies d'un tisserand car nos femmes et nos enfants ce sont déjà réfugiés hors de votre portée. Le Quartier de la Terre est encore à cette heure-ci le refuge des forces originelles alors si vous souhaitez le piller, comment oserais-je vous en empêcher ? Vous pourrez même prendre leurs femmes si ils en ont mais cela j'en doute. Mais parlons plus sérieusement de cette possibilité de guérilla urbaine que vous avez évoqué. Vous connaissez cette cité comme votre poche ? Peut-être vous. Probablement pas tout les pirates et même si c'était le cas, n'est-ce pas notre cas ? Même en supposant que vos alliés vous suivent dans un tel combat, nous serions sur un pied d'égalité en terme de connaissance du terrain et après que vous ayez joyeusement massacré leurs renforts, les changeurs n'auront pas plus pitié de vous que de nous. De plus, vous n'êtes pas équipés pour une telle guérilla et pour la mener, il faudrait vous éloigner du port et de vos précieux navires alors que au détroit d'Izillia, vingt navire de guerre athée et une flottille de corsaires peuvent arriver à tout instant pour enflammer le souffle de piraterie."

Mayumi observait Lupen avec un sourire joyeux. Oui elle avait sortit une carte d'importance. La moitié de la flotte, celle qui appartenait aux Seigneurs Marchands, stationnait en permanence au détroit d'Izillia pour le compte de la République. Ce n'était pas un secret. Une partie de l'autre moitié avait été réduite à néant pendant la bataille et la tempête ce qui empêchait toute intervention directe. Mais si la flotte venait à se déplacer jusqu'ici, il n'y avait aucune chance pour qu'une douzaine de navire pirates puissent résister à 20 navire de guerre dans un combat face à face. Les pirates étaient fait pour la haute mer et Mélia l'avait dit, les pirates s'en étaient toujours prit à des cibles faciles et Athéïle, même alors que la moitié de son visage était plongé dans les ténèbres, était loin d'être une cible facile pour une faction aussi désorganisée et chaotique que celle de la piraterie.

- Cependant, je ne peux vous laisser à votre dépit et je reconnais la valeur de vos actes qui sont effectivement un service rendu à notre belle nation. C'est pourquoi, je vais vous faire la contre proposition que vous attendez. J'offre cent pièces d'or par navire et la Grâce Républicaine à tout navire qui le souhaite. Les crimes commis seront lavés et la place de corsaire au service du Joyau sera offerte aux bénéficiaires de cette Grâce. Mais nous savons tout deux que vous ne deviendrez pas corsaire, aussi j'accepte d'accorder cent pièces supplémentaires au Souffle Gris en compensation ainsi que la part du navire qui vous à fausser compagnie alors que nous discutions. Un grand navire blanc. Très joli.

Un sourire blanc. Très joli lui aussi.

Inutile de s'étonner que le représentant ne fut guère heureux de voir remettre l'un de ses hommes en place par une "morveuse" qui n'a même pas vingt ans. Le seul point où il avait raison, elle a peur de la mort et arrondit les angles comme elle peut et l'intimidation joue en sa faveur, en revanche, niveau argumentation il est d'un tout autre niveau. Qu'il pille des quartiers qui sont encore plus ou moins contrôler par l'ennemi, pourquoi pas mais qu'est ce que ça changerait à cette histoire? Même si elle n'est pas au courant des détails, piller un endroit que les religieux ont déjà piller à la va vite pour des provisions, c'est comme ramasser des restes. Là c'est pareil. Mayumi verra même plus loin en prétextant que ça l'arrange. Si cela n'est pas de l'incitation...

Par contre c'est la remarque à son encontre qui perturba l'Alchimiste. Vu qu'elle n'avait pas d'autre choix, Mélia prendra la remarque de Mayumi pour un compliment. Mais de là à savoir si s'en était réellement un, cela restait à voir car tous ses compliments pouvait aussi servir pour les catins. Alors pics ou pas pics pour avoir dit qu'elle avait un comportement lunatique? Bonne question mais si l'Alchimiste est du genre à se prendre la tête devant une formule scientifique, elle ne cherchera guère à comprendre si il y avait des sous-entendu là dedans. Car oui Maïa n'est pas une tendre, si elle a choisi ce corps il y a une raison et bien sûr bien sûr qu'elle sait renvoyé quelqu'un dans les négociations, elle a passé l'âge à jouer les filles sans caractère. Quoique à ce qu'elle a compris, cette Mélia n'a pas eu besoin d'attendre ses dix ans pour remettre en place ses servants selon leurs dires.

Le contre-proposition de la Présidente représentera moins de la moitié de ce qu'attendait Lupen et si il voulait mieux, il fallait qu'il propose une autre proposition et plus vite qu'il ne le croyait. Il avait le temps, jusqu'à demain sinon tout cela serait trop tard? Lupen avait raison sur ce point mais pas de la manière dont il espérait. Car à la remarque de Mayumi, un navire pirate venait tout juste de lever de l'ancre, montrant belle et bien que l'alliance pirate commence doucement mais surement à se démanteler.

A la vue de ce spectacle, Mélia se contenta de mâcher son morceau de minotaure en regardant le navire s'éloigner. Si la sauce était mal dosé, au moins la nourriture lui permettra de ne pas lâcher un sourire devant la situation. Ce n'est pas l'envi qui l'en empêchait mais plutôt la situation. Si elle ne disait plus rien sur le moment, ne voyant surtout pas trop quoi dire pour le moment, elle se posait bel et bien une question importante: combien de temps l'ordre et la discipline allaient-ils tenir dans les rangs de pirates? Non pas que cela la dérange qu'ils commencent à n'en faire qu'à leur tête mais Mélia est au beau milieu de tous ses loups de mer, elle n'est pas trop rassurée. La garde présidentielle non plus remarque.

Spoiler:

Lupen lentement redevient humain devant les yeux de tous, il n’est pas beaucoup moins effrayant sous cette forme là mais au moins il ne semble pas pouvoir vous bouffer, juste vous exploser la tête comme une noix avec ces bottes qu’il remet tranquillement à ses pieds, bottes ferrer étonnante et tellement lourde qu’un homme normal ne pourrais marcher sans souci avec ses chaussures. Puis il les dépose sur la table avec fracas et sourit à nouveau alors que Zhrey vient se poser sur son épaule :

-˝Et dans les yeux de la mer, mère de nous tous et mort de nos frères nous sombrons pour ne plus jamais nous relever sans douleur. Vous êtes un bien bonne négociatrice jeune demoiselle et je déteste ça, d’habitude je mange ceux qui m’embêtent ou je dessine avec leurs entrailles suivant mon humeur. Mais que dirais les gens si le sauveur d’athée mangeait la présidente ? Alors qu’il avait du minotaure … encore affamer ça se comprend mais sans ça …
Le souci c’est que voilà, je ne suis pas le seul qui voudrait rester pirate, et donc je vous demande d’étendre cette offre à tous ceux qui ne veulent pas troquer leur pavillon noir contre les couleurs sans chaleur de cette petite ville. Je vous demande aussi de nous accorder un mois de paix à moi et tout ceux que vous ne voulez pas amnistier, et enfin j’exige si vous payer si peux, que nous puissions réquisitionner de quoi réparer nos bateaux endommagé pour vos vies. Ensuite le reste m’ira, mais ne nous oublier pas dans vos livres d’histoires, nous faisons parti des vainqueurs.˝

Sa pipe rougeoie puis il souffle lentement tout en formant dans les aires la tête de mort et les os symbole même de la piraterie, sur le ciel de ce jour elle rend à merveille et il fixe son regard vers sur la présidente :

˝Si vous n’avez rien à y redire sur les termes de ce joyeux contrat je pense que je peux me permettre de vous offrir une danse et peux être même un peux plus en vous permettant de ne pas vous manger outre ce que vous me demanderez. Quand au coffre il faut qu’ils soient là d’ici une petite semaine sinon nous risquons de voir ça comme une rupture de contrat vous comprenez ?˝

Il se lève et tend la main à la belle demoiselle son faucon toujours sur son épaule et la pipe dans la bouche il ressemble à un vieux fou aux yeux tellement bleu que l’on pourrait croire voir la mer bouger en leurs cœur. Sa barbe mal rasé et ses multiples cicatrices même sur le visage lui donnent un air d’aventurier mais qu’est-il de plus sinon un pirate fous et pour un soir presque bien élever …

Le sourire est blanc. Tout comme la main frêle qui se saisit de elle, large et calleuse du capitaine du Souffle Gris. Un doigt s'aventure sur le plumage d'un faucon avant de se poser sous l'épaule de l'homme qui est plus vieux qu'il n'y paraît malgré son air ancien. Alors plusieurs musiciens des autres équipages se rapprochent de la table des négociations et jouent l'air d'une danse douce. Celle qui vient en fin de soirée lorsque les festivités sont retombées et que seuls restent ceux qui souhaitent s'observer dans les yeux pour des heures, regarder la lune et s'unir sous celle-ci. Pendant ce temps, un homme disparaît des rangs Athées. Un homme que la mort pourchassait depuis longtemps. La mort l'avait rattrapé plusieurs heures plus tôt. Seule une image qui s'évaporait à présent avait subsisté, laissant son héritage à la cité qu'il choya plus que son fils partit en mer. Les yeux noirs, et bridés, comme ceux d'un certains seconds mais porteur d'une histoire différente plongent dans ceux de Lupen, l'air amusé confirmé par ce léger sourire qui à présent dissimule ses dents.

- Considérez vos exigences acquises. Du moins celle qui concerne vos bateaux et votre paix.

La danse se poursuit un instant, dans le silence que tous respectent sinon les instruments. Puis, une main, plus forte qu'escomptée, permet à l'apparente frêle jeune femme de prendre appui sur les épaules de Lupen suffisamment longtemps pour lui abandonner un baiser, doux et salé, profond mais court. Elle se détache ensuite avec un sourire infantile.

- Malheureusement, après toutes ces négociations, j'ai mal à la tête ce soir. Mais peut-être une autre nuit où j'aurais quelques heures de libres et que vous aurez accepté d'être monté plutôt que de monter. Vos coffres seront là avant la fin de la semaine.

Mayumi Tsuruchi danse encore mais plus loin, jusqu'à rompre complètement le contact avec Le Seigneur du Port d'Athéïle. Car à présent c'était ainsi qu'il serait connu, ici et ailleurs. Bientôt les bateaux repartiraient avec leurs or et raconteraient. Dans l'Auberge du Perroquet Borgne, repaire de pirate et de corsaire, dans le port réhabilité du Port Azur et dans les baies tranquilles d'Elvem Adisil, l'histoire du Lycan qui hurla dans la tempête et dansa avec cette étrange présidente qu'était Mayumi Tsuruchi. Celui qui utilise l'une des dernières armes à feu et qui obtint le baisé de la plus belle femme de la République.

Spoiler:

A croire que c'est elle qui difficile parce que le physique de Lupen, que ça soit en garou ou en humain, il est loin de l'archétype du beau gosse et n'arrivera pas à la cheville du mousse qui a pris la parole dix minutes plus tôt. Car ce physique ne dérangeait pas vraiment Mayumi. Mais à quoi bon comparé? Mayumi n'est pas ce que Maïa appellerait quelqu'un de stable alors se faire accorder une danse par le Seigneur du Port, elle n'était plus à ça près. Bref, les bals et autres galas, ce n'est pas du tout la tasse de thé à l'alchimiste.

Heureusement le gala ne dura pas bien longtemps. Pour une fois qu'elle pouvait remercier les Dieux de ce cadeau généreux. Pour le remerciement qu'ils auront au retour ils peuvent encore attendre bien longtemps... Si Mélia n'entendra que quelques brides de la conversation de Mayumi, cette dernière ne comptait pas être chevauché mais plutôt chevauché et ce soir elle n'en avait pas envi ou un truc de ce genre. Elle mettra cela sur le compte de la fatigue, la migraine pouvant elle aussi fonctionner. C'est que l'excuse, l'Alchimiste la connaissait dans ses vies précédentes, n'étant pas vraiment porté sur la chose même si elle avouera que de temps en temps elle ne dirait pas non. D'ailleurs ce corps n'a encore jamais gouté à ce plaisir.

Elle finira rapidement son assiette, n'étant pas une grosse mangeuse en temps normal. Et si Mayumi feint la fatigue, Mélia elle risque de se taper deux nuits blanches qu'elle le veuille ou non car à moins de se taper la tête contre un mur, aucun moyen qu'elle ne trouve sommeil. Elle se lèvera pendant que l'un de ses gardes l'aidera à renfiller son manteau comme tel le ferait un majordome. Au moins ce genre de majordome a le mérite de savoir se servir d'une épée et en ces temps sombres, c'est bien plus utile qu'un homme qui se contente de faire courbette pour bien se faire voir. Une chose est sûr, Mélia sera surement la première à être prête pour rentrer au palais. En espérant que ça soit aussi facile à rentrer qu'à sortir car il y a de fortes chances que les troupes du Changement ou de l'Origine le prenne d'assaut si ces derniers ne se sont pas entretué avant.

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