Quand le périple prend fin

Terre, terre... Tout l'équipage semblait joyeux mais Embrun, elle, s'en moquait comme de sa dernière chemise déchirée. Quoique, une chemise, même rapiécée, lui semblait plus importante que l'arrivée imminente sur terre bien qu'elle puisse s'en racheter des neuves avec sa solde. En bon marin, elle allait devoir descendre à terre pour dépenser en une journée ce qu'elle avait gagné au cours de longs mois de voyage et cette perspective ne la réjouissait pas vraiment. Enfin, inutile de garder de l'argent sur elle, il l'encombrerait plus qu'autre chose et elle risquerait, selon les équipages, de se le faire voler. Elle n'y tenait pas tellement mais elle avait quand même besoin de vêtements et d'un bon bain car à bord du Prime, il n'y avait pas l'eau courante. Mais ces éléments de confort étaient contrebalancés par l'obligation de se trouver sur terre pour en profiter. D'ailleurs, la jeune fille ne tenait pas particulièrement au luxe. Elle avait toujours préféré le pont rugueux d'un navire aux profond fauteuils des marchants et ne comptait pas changer d'avis de sitôt. Il faudrait probablement l'attacher pour qu'elle reste plus de deux jours sur la terre ferme. Pas question d'y dormir, elle ne se souvenait que trop bien de la terrible semaine dans la nature, cherchant désespérément un port, juste avant d'échouer sur le Tempête Prime. Six nuits où elle n'avait guère dormi plus de quatre heures avec de multiples réveils. Affreux... Comment trouver le sommeil sans les bercements des vagues et les grincements familiers d'un navire ? Les autres marins iraient sans doute s'enivrer dans des tavernes et s'endormiraient sur place, mais pas elle. Le Prime était son domaine, sa maison. Elle espérait bien sûre qu'Olaf lui permettrait de rester à bord et de l'aider à préparer le prochain voyage.

L'équipage allait sûrement changer, mais la pirate en était plutôt heureuse. Les marins savaient ce qu'elle était, maintenant... Une sorcière, et on s'éloignait souvent d'elle bien qu'elle fasse largement sa part du travail à bord. Durant tout le reste de la traversée, elle avait de préférence travaillé avec Rallen, aussi fuit qu'elle, Dilkayen qui ne semblait pas éprouver de répulsion envers la magie, et John John... Enfin, il disparaissait dès qu'elle s'approchait de l'infirmerie. Elle ne l'avait pas remercié, pas plus qu'elle ne s'était excuser de lui avoir imposer cette tache, n'ayant pas compris à quel point l'épreuve avait été difficile pour le marin. Plusieurs fois, elle avait cherché à retrouver Zaukon sans résultat, et était même allé demandé au capitaine ce qu'il était devenu. Comme ce dernier ne s'en inquiétait pas, elle avait abandonné l'affaire et avait continué sa vie de marin avec le sentiment que le géant n'était pas bien loin. Peut être était il magicien lui aussi, mais elle n'éprouvait aucune répulsion devant ce type de pouvoir. Il était lié au Prime de façon si étroite... Elle l'enviait en fait.

La magie n'était toujours pas sa tasse de thé mais à force de faire exploser des pots de terre, elle finissait tout de même par la contrôler en partie. Enfin, quand Delvïss était pleine, ce n'était pas facile. Comme le voyage s'était passé calmement, l'apprentie sorcière n'avait pas eu l'occasion d'essayer ses pouvoirs en situation de stresse et sans doute était-ce préférable pour le Prime. Rallen était un bon professeur mais il avait une élève bien peu patiente... Sans compter qu'elle n'était évidemment pas restée sans rien faire le temps que ses blessures guérissent. Elle avait maintenant de belles cicatrices bien propre sur le dos et l'épaule qui ne risquaient plus de se rouvrir mais il avait bien fallu le trajet jusqu'à Athé pour qu'elle guérisse.

Et maintenant ils arrivaient à destination... Le vent sentait la terre, le port, la ville. Embrun lâcha ce spectacle nettement moins réjouissant que leur arrivée sur l'ile des elfe pour bondir lestement dans le grand mat et aider à rabattre la voile. La toile ne voulait pas se replier, ou alors elle n'insistait pas assez peut être. Après quelques jurons, elle se sentit un peu mieux et repris son travail correctement mais sans grande joie. Elle ne comprenait vraiment pas les mines réjouies de ses compagnons de bord. Pourquoi étaient ils si heureux de quitter le navire ? Voilà, la voile était bien ficelle proprement et le Prime entrait dans le port. La jeune marin se laissa glisser le long du mat et partit s'assoir aux cotés de la figure de proue pendant la manœuvre. Elle ne proposa pas de prendre la barre, laissant la capitaine s'en charger. Ses cheveux noirs lui revenaient dans le visage et elle ne les repoussait pas, comme prise d'un gros coup de blues. Elle allait devoir descendre à terre...

- Cap'taine, on décharge aujourd'hui ?

La Prime venait de d'être attaché au ponton et Embrun s'était approché d'Olaf pour lui poser sa question à un des très rare moment où il n'hurlait pas des ordres. Continuer son boulot de marin, même au port, la tentait bien plus qu'une virée dans les tavernes. Elle ne cessait de poser sur le port des regards emprunts de méfiance, comme si elle craignait de voir le Prime mettre les voile dès qu'elle poserait un pied à terre. Quand les autres marins attendaient leur paye, elle préférait de loin du travail supplémentaire ou une promesse de départ rapide.

Un voyage bien long en soi, surtout la fin. Après s’être réveillé, Rallen avait eu confirmation que le navire se dirigeait à nouveau vers Athée. Il ne restait plus qu’à espérer qu’aucun navire pirate et qu’aucune tempête ne passent près d’eux, encore. Depuis ce combat, les marins évitaient l’élémentaire. Cela ne le choqua pas plus que ça, il en avait l’habitude, mais ce lorsqu’il entendit parler de la rumeur selon laquelle il se nourrissait de sang de rat, il ne put s’empêcher de rigoler… Il rigola encore plus à l’instant où il se remémora sa première dégustation de rat, dans une grande ville du nord de Déméria, lors d’un hiver particulièrement rigoureux. Son futur cobaye avait terminé sur une pique au-dessus d’un feu et Rallen avait apprécié ce repas. Après ne rien avoir mangé pendant trois jours, même un rat était appétissant.

Une fois le voyage relancé et le rythme de croisière atteint, l’élémentaire se contenta de rester en état d’alerte, prêt à réagir en cas de besoin. Et pour cela, il restait souvent au sommet du grand mât, sur la hune. Il avait passé quelques heures à analyser cette plante tueuse, puis après avoir trouvé ce qui devait avoir causer la mort de son cobaye, Rallen s’apprêta à descendre dans la cale afin de vérifier sa théorie mais se dit que ça ne ferait que faire grossir la rumeur et ça, il n’en avait pas besoin. Il se contenta donc de quelques entraînement et quelques expérimentations sur des produits qu’il conservait en permanence sur lui. Le résultat de toutes ses tentatives fut pour le moins désastreux. Rien ne marcha et ses produits explosèrent trois fois dans ses mains. La bonne nouvelle étant qu’il travaillait avec de très petites quantités de matières, ses mains ne furent que légèrement brûlées.

Son autre occupation fut d’entraîner la petite pirate, après s’être fait un plaisir de la sermonner sur son obsession à se blesser et son entêtement à ne pas prendre soin de son corps dans ses cas-là. Sinon le reste de la traversée fut calme et cela plu à Rallen. Ainsi, en fin de journée, lorsqu’ils arrivèrent en vue d’Athée, l’élémentaire était assez content de ce petit voyage entreprit sur un coup de tête. Il ne restait plus qu’à savoir si ce qu’il trouverait dans cette cité serait à la hauteur des dangers traversés pour l’atteindre.

En parlant de danger… Il est temps de repasser en mode camouflage. Une ville pleine d’humains n’est pas un endroit où il fait bon vivre pour un demi élémentaire.

Une espèce de frénésie sembla s’emparer de tout les marins au fur et à mesure que la ville se rapprochait. Tout d’abord point de lumière dans la nuit tombante, les sources lumineuses se multiplièrent et la ville montrait toute son étendue. À mesure que la distance se réduisait, la tension montait chez Rallen. Que se passerait-il si quelqu’un découvrait sa nature ? Serait-il pourchassé ? Où le laissera-t-on tranquille ?

Puis le port fut bien visible. Ses multiples bateaux amarrés, les docks encore plein d’animation malgré la nuit tombante et les centaines d’occasions qui se présentaient dans cette cité du commerce. La tension devint de l’anticipation. Et lorsque le Tempête s’amarra à son tour, l’élémentaire était déjà prêt à arpenter cette nouvelle terre. Mais il dut calmer son ardeur, après tout, il y avait de grandes chances que le travail ne soit pas fini avant plusieurs heures. Rallen retira son manteau et posa sa besace dessus, avant de se remettre au travail, suivant le mouvement amorcé par les marins les plus consciencieux.

Encore un peu de patience l’élémentaire. Bientôt. Bien assez tôt, tu pourras déambuler dans les rues de cette cité.

Une fois de nouveau à bord, après un trajet en barque pour le moins désagréable du point de vue du semi kerran, Dilkayen s'occupa de dépecer la bête qu'il avait ramené, prenant bien soin de la belle fourrure de l'animal. C'est lors du repas le soir même qu'il apprit plus précisément ce qu'était cette bête, et c'est sans réelle surprise qu'il apprit la valeur habituelle de sa fourrure, étant donné la qualité qu'il avait senti lors de son dépeçage. C'est aussi au cours de ce même repas qu'il comprit que contrairement à se qu'il avait espéré, la peau ne lui revenait pas de droit, quel que fut le travail qu'il eu fourni dessus, mais qu'elle était considérée comme "butin commun". Il avait déjà ramené de la nourriture - de la viande même - pour tout l'équipage, en une situation plutôt précaire, et il s'était occupé de dépecer lui-même la bête, plus par habitude que par réel projet, mais non, elle était appropriée par l'équipage. Certes, la joie qui résultat de la nouvelle que cela améliorerait le salaire de la traversée était plaisante, mais il aurait préféré garder cette peau, qui semblait avoir aussi quelques qualités pour son artisanat. Et une telle rentrée d'argent, dans le cas ou le cuir se révèlerait peu intéressant, était toujours bonne à prendre. Le chasseur songea donc à aller négocier avec le capitaine l'obtention de cette peau, mais celui-ci n'était pas présent, et tous les marins semblaient vouloir en connaitre plus sur le sang-mêlé. Il fut toutefois surpris lorsque l'un des marins, qu'il n'avait encore guère côtoyé, se révéla en savoir finalement pas mal sur les Kerrans, bien plus que ne s'était attendu l'artisan. Certes les quelques contes se révélaient sur bien des points erronés, mais après tout, les contes n'étaient-ils pas toujours un peu fantasque?

Tout au long du reste du trajet vers Athée, destination du bateau, le demi-elfe tenta de discuter avec le capitaine à un moment plus tranquille, sans que la ruche qu'était l'équipage du Tempête ne bourdonne tout autour, mais sans succès. Il y avait toujours à faire, et lors des brefs moments de calme, le capitaine se retirait généralement bien rapidement dans sa cabine, ou bien se révélait introuvable pour le piètre marin qu'était Dilkayen.

L'occasion de discuter tranquillement avec le capitaine se montra lors de l'arrivée en vue d'Athéïle, tous les marins, ou presque, étant captivé par la ville aux milles feux, et ceux n'étant pas en train d'observer la cité se pressait sur les manœuvres de leur propre chef, et s'intéressaient peu à ce qui les entouraient. Le chasseur alla donc parler avec Olaf :

- Capitaine, à propos de la peau du Panda, comme c'est la proie que j'ai ramenée et que je me suis occupé du dépeçage, ne devrait-elle pas me revenir? J'avoue ne pas connaitre les usages des navires, à ce propos, mais j'ai ramené la viande pour le Tempête, non la peau. D'autant qu'il se pourrait que je puisse en faire usage pour mon artisanat, je suis artisan du cuir, après tout. J'aurais voulu vous en parler plus tôt, mais point d'occasion ne s'est présentée.

C'est en espérant que le Capitaine aurait une oreille attentive et ne rejetterait pas en bloc l'offre du semi-félin que Dilkayen attendit sa réponse.

Le Tempête était quasiment vide à présent. La plupart des marins étaient partit et très peu reviendraient pour le prochain voyage. Il y en avait toujours qui revenaient. Bill Bibelot et John John ne manqueraient pas à l'appel, Zaukon lui n'avait pas quitté le navire, Olaf en était certains. Mais de manière inattendue, ce fût aussi le semi-kerran, Dilkayen qui restait plus longtemps. Alors qu'ils pratiquaient la manœuvre d'approche pour s'approcher tout en douceur des pontons de Athéïle, le demi-elfe vînt à la rencontre du capitaine. Olaf qui tenait la barre de ces deux larges mains accorda un regard à Dilkayen lorsque ce dernier arriva à sa hauteur, puis revenant sur ce qui ce passait devant lui, il écouta ce que le chasseur avait à dire. D'un certains point de vue, il n'avait pas tort. Cela fonctionne comme ça sur la terre. Mais sur la mer c'est autre chose.

Alors que la coque du bateau venait racler la pierre du ponton, Olaf lâcha la barre tandis que des marins jetaient les cordes d'arrimages aux bateliers du port qui se chargèrent de le fixer au solide point d'ancrage. La lourde ancre du navire plongea ensuite dans le port, projetant de l'eau autour de son point d'impact et finalement, le Prime s'immobilisa et Olaf se tourna vers Dilkayen.

- J'comprends s'que tu veux dire. T'as chassé seul s'te bestiole, l'butin pourrait t'revenir. Mais la viande, elle à été distribuée, elle t'revenait pas moins qu'la fourrure. Et pis, les gars pense d'ja qu'ils auront une meilleurs paye qu'prévu puisque j'devais vendre la fourrure. Après on est entre honnêtes gens, t'peux m'faire une offre si t'la veux tant.
Alors qu'il terminait cette phrase, une petite voix fluette demanda si le déchargement se ferait aujourd'hui. Le capitaine éclata d'un grand rire gras puis prix une petite bourse à sa ceinture qui lança à Embrun.

- Prends donc ça et à la prochaine Sabredor !

Puis, Olaf se retourna en direction de Dilkayen. Par la nuit qui obscurcissait la ville, il était difficile de voir les traits du capitaine. Cependant, les trois lunes et les lumières de la ville permettaient de distinguer la fumée qui s'échappait de la pipe du capitaine ainsi qu'un large sourire à demi-dissimulé par les ombres de son tricorne d'un bleu délavé.

Le bateau accostait finalement, le mouvement dû au vagues éteint depuis déjà un bon moment, depuis l'arrivée dans la rade à vrai dire. Mais le Kerran se trouvait toujours à bord du navire, contrairement au reste de l'équipage, ce qui s'avérait particulièrement surprenant étant donné l'appréhension du semi-félin pour les navires. Mais il demeurait encore à bord, en cette belle soirée, occupé à négocier avec Olaf.

La marin passa derrière celui-ci, pour s'enquérir des projets du Capitaine, lequel lui envoya une bourse tintante, salaire du travail à bord. Dilkayen réfléchissait à la proposition du vieux loup de mer, et prit du temps pour formuler sa réponse, pesant le pour et le contre tel une balance pesant les biens vendus. La fourrure était de très bonne qualité, le Kerran le savait pour l'avoir ainsi travaillée, mais le cuir en lui-même ne semblait pas d'assez bonne qualité pour le rendre plus utile que la fourrure y étant associée. Le Capitaine lui proposait de récupérer la peau, contre dédommagement semblait-il, mais cela ne lui servirait guère, hormis pour la revendre guère plus cher en ville, finalement. Alors, le sang-mêlé tenta de nouveau sa chance, et essaya de le convaincre de la lui céder :

- Pour ce qui est de la nourriture, c'est avec plaisir que je l'ai partagée avec tout l'équipage, après tout, c'est pour cela que j'étais descendu à terre. Et de toutes façon, jamais je n'aurais pu la consommer avant qu'elle ne se gâte, encore moins aurais-je pu la transporter. Et je comprends, bien sûr, la déception que vous imposeriez à votre équipage si vous lui annonciez le retrait de la prime, pour la raison de ma volonté de récupérer un bien qui me reviens du fait de mes efforts. Je veux bien avouer que la peau en elle-même ne me parait guère intéressante au vu de la qualité de la fourrure, et je doute de pouvoir en tirer réellement satisfaction à tenter de la tanner. J'aurais aimé tenter l'expérience, mais bon,je préfère rester réaliste. Toutefois, j'ose estimer légitime de demander une part conséquente de la vente de cette peau, étant donné les circonstances. Cela conviendrait-il ?

L'artisan observa le visage de son interlocuteur tandis qu'il parlait, espérant percevoir dans son regard, ou dans ses mimiques, une certaine acceptation, un simple acquiescement, tout signe qui pourrait trahir sa réussite. Mais il jeta toutefois à quelques reprises le regard vers les quais, une certaine impatience commençant à poindre dans son esprit, le contact d'un sol totalement immobile, qui ne pouvait pas couler sous l'eau, lui manquait.

Olaf fumait sa pipe tout en écoutant Dilkayen. En plus du nuages réguliers qui s'échappait de la pipe elle-même, venait à rythme régulier de lente voluptés de fumées qui s'enroulaient dans les airs quelques instants avant d'être dissipées par le vent. Quand le semi-kerran arrêta de parler, Olaf tira une bouffée tout particulièrement importante qui illumina pendant plusieurs seconde le foyer de la pipe avant de souffler le tabac juste au-dessus de son interlocuteur. Son regard se perdit ensuite légèrement dans le vide et il retira la pipe de sa bouche l'agitant légèrement devant lui tout en parlant.

- Ça m'rappelle un peu l'histoire de s'capitaine des temps d'avant la guerre des maudits. Il avait fait fortune en vendant son équipage membre après l'autre.

Puis son regard se fixa à nouveau sur Dilkayen, l'air un peu surpris. Puis il regarda sa pipe qui avait cessé d'émettre sa fumée. Il orienta le foyer vers le bas, tapota l'objet contre le bastingage et bientôt la boule de tabac brûlé tomba dans le port. Le capitaine du Tempête prime reprit sa pipe en bouche et sortit de sa veste une tabatière qui, à la lueur des trois lunes, semblait être d'argent et incrustée d'une émeraude. Mais il était impossible de juger de la réalité avec ces seules lumières. Il bourra du tabac avant de ranger sa tabatière et de sortir un briquet d'amadou. Une seconde plus tard il tirait une nouvelle bouffée. Mais aux yeux du demi-elfe, les voluptés de fumées paraîtrait quelque peu bleutées. Un peu comme un Vin'Lune sur une certaine île.

- Mais s'pas l'sujet qui nous intéresse j'crois ! Ah ! Ma foi t'as raison brigand de chat ! Le solde était de 5 Zamaks par marin, vu ce que je devrais pouvoir tiré de cette fourrure, j'pense pouvoir t'en donner 5 de plus et rester honnête !

Saisissant deux bourses à sa ceinture, le capitaine les tendit devant le visage de Dilkayen.

- Vlà ton salaire. Hésites pas à refaire une traversée avec nous s'il cœur t'en dit !

Puis Olaf se détourna du chat, allant au bastingage arrière et s'appuyant sur une partie que la magie de Embrun n'avait pas détruit. Il continuait à fumer et émettre des voluptés bleues tout en observant les trois lunes qui brillaient dans le ciel.

» Quand le Loup rencontre l'eau.
» Quand la tempête s'en mêle !
» Quand vient le temps des choix...
» Quand vient le temps des fleurs
» Quand vient le temps du lierre [Numa et un Mj]