Pour que vive la foi, alors meurt le roi ... [Stélès]

Je marchai d'un pas pressé. Comment trouver cette résistance ? Comment la déceler ? Probablement, dans les ombres des ombres, elle se dissimulait... Voila qui serait ardu. Comme le disait Rostand, un fameux penseur Démérien : attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction.

Je progresse donc, les Gruons se sont dispersé autour de moi, un groupe de quatre voyageur pouvant paraitre trop voyant. Mais il ne sont pas loin, je le sent. Soudain, une intuition peut être, qui m'avertit que ce n'est pas eux que je sent. Un ennemi ?
Je sort He-Shou, ma fidèle double lance. Celà commencerait si tôt, avant même d'atteindre la cité. Je ne suis point combattant, je ne suis point guerrier... Mais j'attendrai le combat avec fermeté...

Soudain l'homme apparait, dans une cape d'ombre. Si rapide, il semble sortir de la pénombre. Un assassin. Non car avec une telle vitesse, sa lame m'aurait déjà atteinte. Je pointe instinctivement mon arme vers lui en position défensive...
Face à l'adversité, en mon esprit un doute se détache soudain. Si mes adversaires envoyait en éclaireur des hommes de ce talent, alors qu'en était t'il des maître !!! Je voyais dans ces mouvements la même fluidité féline mêlé de puissance et de maîtrise que dans les mouvements des grands combattants de la Grue. Pourtant son physique ne semblaient pas celui d'un guerrier... Un assassin ? Je devais résoudre ce problème avec sagesse et calme. Je décidais d'ouvrir la conversation sur un ton calme et serein malgré mes interrogations:

-"Bonsoir, humble voyageur... Puis je savoir quelles affaires vous menez en ces lieux ?"

S'il était bien informé, il connaitrais mon nom et serais soit un allié soit un ennemi. Sinon, je pourrais toujours tenter de passer en lui souhaitant bon voyage ! N'est ce pas l'art ultime de la diplomatie que d'éviter les conflits inutiles...

La vie qui s'écoule, que faisaient les Gruons, je ne sais... Mais déjà ma vue se brouille, l'homme pourtant souris... Je m'endors presque paisiblement... J'avais échoué avant même d'avoir commencé... Quel échec... Les ténèbres m'avaient engloutis si vite... J'espérais qu'un autre prendrait le flambeau. Je pestais contre ma propre ignorance, ma propre impuissance...


Soudain je me réveille, ou suis je ? Dans l'outre-monde ?

Le regard d'émeraude tout d'abord, puis les Gruons apparaissent dans mon champ de vision embrumé... Un poignard, celui qui m'a donné la mort. Je suis revenu. Mais la cicatrice est là bien réelle ! De la magie sans aucun doute... Nous sommes dans une petite maison, à l'abri des regards. Pourquoi avait il agi ainsi. Je constate qu'il a du retrouver les Gruons et les amené ici, et je ne vois en eux aucun signe d'animosité. Je tente de me lever, mes membres sont raides. Je retombe... Mourir n'est décidément pas bon pour le corps... Je peste un instant d'autant que le regard souriant de mon agresseur, je le prend à tort pour une moquerie...

Je prend appui sur He-Shou qui avait été posé près de moi... Je me lève et là les questions auraient tendance à se jeter en mon esprit, mais je fais preuve de calme et me souvient de cette phrase d'un poète : La patience révèle les mystères que l'effort ne peut défaire... Je décide donc que les réponses viendront d'elles même, il fallait conserver ma concentration sur mon agresseur:

-"Je suppose que vous n'êtes pas mon ennemi sinon vous m'auriez déjà achever depuis longtemps et les Gruons se seraient jetés sur vous. Néanmoins je suis perplexe. Disons qu'il existe des moyens et des manières plus adapté à une première rencontre..."

L'être étrange aux yeux émeraude m'éclaireraient naturellement je crois... J'arrive enfin à me tenir debout, et je me tiens aussi droit que je peux avec un regard calme et stoique... Le langage du corps vaut parfois plus que le langage lui même...

L'homme s'exprime en vers, il est étrange et indéfinissable. Une race perdue, oubliée, dont la prestance et la magie rayonne dans toute la pièce... Même moi, qui ne suis pas mage, je peux sentir que l'être en face de moi est un personnage redoutable et infiniment puissant... Il m'avait sauvé d'assassin et avait fait de moi un Phoenix... Un Phoenix qui renait de ses cendres plus fort que jamais... Et c'est exactement la sensation que j'éprouvais. Ma détermination était devenue aussi affutée que cette lame qui m'avait mise à mort. Mon esprit aussi clair que son acier. Et ma volonté de vaincre rougeoyait tel mon sang...

Je regardais l'homme dont je ne connaissait point le nom, il me proposai de m'emmener à la résistance. Le destin était il donc si clément avec moi pour qu'un homme de son gabarit soit dans nos rangs. Et une fois roi, j'en dirigeraient probablement beaucoup d'autres... Je réalisais progressivement l'ampleur de la tâche qui m'étais confiée. Mais je me sentais plus prêt que jamais à cette épreuve.

Je ne voulais point lui demander son nom, peut être l'avait il occulté de manière délibérée. Il aurait été impoli de lui demander et la véritable politesse n'est que la confiance et l'espérance en les hommes comme le disait Thoreau... Je décidais donc de lui faire entièrement confiance et de le suivre: