L'Origine et le Changement
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Origine et le Changement

Bienvenue sur l'Origine et le Changement; un forum RPG. Plongez dans ce monde médiéval fantastique aux possibilités infinies.
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

 

 Une arrivée fracassante

Aller en bas 
4 participants
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMar 23 Aoû - 22:48

Le grand port commercial était presque vide ce soir. Tous les matelots étaient au bar, au bordel ou dans d'autres endroits encore moins fréquentables. Même les mendiants avaient finit par se trouver un abris. Ce n'était pourtant pas le froid qui retenait tous le monde chez soit, mais au contraire une terrible chaleur étouffante et électrique, comme seuls peuvent en créé les orages sans pluie. Des éclaires zébraient le ciel et le tonner grondait à tout rompre, mais pas une goutte d'eau ne tombait du ciel. Comme si les nuages n'étaient chargés que de colère. Les navires resteraient au port demain car aucun capitaine n'avait le courage d'appareiller.

Sur les flots, la situation était pire encore car si il ne pleuvait pas, le vent n'en était pas moins violent. Il soulevaient de superbes vagues qui aspergeaient les bateaux plus sûrement que la mousson. Même au port, les navires marchants s'agitaient comme un troupeau affolé. Tous étaient solidement amarrés, bien sûre. Qui serait assez fou pour sortir en mer par ce temps ? Rien qu'en voyant les deux voiliers encastrés l'un dans l'autre alors qu'ils étaient pourtant amarrés, on imaginait mal qu'il soit possible de tenir la mer. Pourtant, un petit trois mâts bondissait tant bien que mal entre les vagues. Il ne portait aucun pavillon et naviguait toutes voiles repliées, ce qui n'a rien d'anormal en plein tempête. Sa figure de proue en forme de sirène, les yeux pleines de larmes de mer, tendait désespérément les bras vers la rive, comme pour s'y accrocher.


Embrun s'efforçait de manier la barre avec le peu de forces qu'il lui restait. L'équipage était épuisé, la plupart s'étaient d'ailleurs terrés dans la soute pour ne plus essuyer les gifles d'eau glacée. Quelques courageux demeuraient sur le pont, une demi douzaine tout au plus. Mouette tiennait toujours son poste dans le nid de pie pour guider le Zéphyr vers la terre, mais avec la tempête, il n'y voyait pas grand chose. Les matelots planqués dans la soute étaient à l'abri, mais pas inactifs pour autant. Non seulement ils devaient sans cesse raccrocher le chargement pour que le navire tienne au mieux la mer, mais en plus il y avait des réparations à faire entre les combats et la tempête. Pourtant, au départ, ce n'était qu'un simple abordage sans grande difficulté... Pourquoi avait t-il fallu que le prêtre s'en mêle ? Si il ne leur avait pas causé de gros dommage, il avait parfaitement réussi à épuiser l'équipage juste avant une tempête. En temps normal peut être le Zéphyr aurait t-il pu tenir en mer jusqu'à l'accalmie, mais pas avec des matelots dans cet état. La jeune capitaine puisait dans ses dernières ressources pour empêcher son navire de sombrer.


- Terre à bâbord ! Tenez bon les gars ! Cria Mouette de son perchoir.

Sans réfléchir, Embrun tourna la barre dans la direction demandée et commença une manœuvre compliquée pour accoster sur une mer déchaînée. Heureusement que le port était grand, sans quoi elle n'aurait pas eu la moindre chance d'y entrer sans dommage. Une vague arrogante tenta d'entrainer le Zéphyr sur un grand navire marchand, et un homme d'équipage du venir aider la jeune fille à tourner la barre. Les coques tintèrent et le pirate du faire une embardée, mais il finit par rejoindre le quai. L'arrivée à terre semblait donner des ailes à l'équipage. Tous sortir de la soute pour amarrer solidement le navire. Ils se montrèrent plus efficaces encore quand il s'agit de mettre en place la passerelle. Presque tous étaient intimement persuadé que cette tempête était d'origine divine, après ce qui venait de se passer. Ils avaient mécontenté un dieu ! Peut être même était-ce le cas...


- On repart dès que le temps se calme, en attendant vous êtes libres. Lança Embrun d'une voix qui manquait nettement d'autorité.

Épuisée, elle se laissa tomber sur le quai. Il était temps qu'ils arrivent... Depuis l'attaque du prêtre Ôriginel, elle n'avait pas eu une seconde de répit. La jeune sorcière ne s'attendait pas à devoir dépenser autant d'énergie pour arrêter l'Elemental. Il n'était pas comme le mer... Il avait sa force propre. Si Ariech n'avait pas agit, elle n'aurait pas pu tenir bien longtemps. Qu'avait t-il fait d'ailleurs ? On aurait dit qu'il avait repoussé ou neutralisé la magie du prêtre. Quand elle aurait le temps, elle lui demanderai... Plus tard... Là, il allait surtout falloir trouver un lieu ou dormir. Enfin, pour elle ce serait tout simplement le Zéphyr. Il était hors de question de le laisser sans surveillance et elle saurait très bien s’accommoder des chaos de la tempête. Pourtant, elle aurait vraiment besoin de vrai repos. Elle en venait presque à envier Akham qui s'était tout simplement évanouit pour récupérer. Si elle avait pu se le permettre, elle ne s'en serait pas privé. Ce qui était arrivé était de sa faute, au fond. Sans lui, jamais elle n'aurait eu à faire aux religions ! Pourquoi un grand prêtre Originel se serait intéressé à elle ? Il est vrai que ce n'était pas la première fois qu'elle le rencontrait... Et qu'elle n'avait jamais était en très bons termes avec lui, aussi. Mais tout de même, son équipage n'était pas assez solide pour se permettre de se mettre un culte à dos. En même temps, il était toujours hors de question de leur donner un compagnon de bord pour les apaiser.

Somnolant à moitié, Embrun regardait le Zéphyr danser devant elle. En toute logique, elle aurait mieux fait d'aller tout de suite se reposer, mais quelque chose n'allait pas. Peut être avait t-elle un peu peur. Maintenant, elle ne pouvait plus se permettre de foncer en riant vers le danger. Elle avait un navire et un équipage à protéger. Étrange sentiment qui finirait sans doute bien vite par passer.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMer 24 Aoû - 10:44

La sagesse populaire a toujours raison. Et quand y'a gros temps, elle te dit de faire dos rond, de tenir ton godet bien rempli et de pas contrer le vent.
Quand les bourrasques font craquer les édifices, elles gonflent les vagues et poussent tout le monde dans les tavernes. L'un dans l'autre, ce n'est pas une mauvaise façon de passer la journée, entassé derrière les vitrages humides de buée où l'on peut voir, lorsqu'on jette un œil par-dessus sa bière, un ciel noir, plombé, frangé d'éclairs et de quelques griffures rousses. Apocalyptique, grondant, menaçant. On se sent d'autant plus à l'aise dans une solide baraque aux poutres basses avec un certain nombre de congénères imbibés qui se racontent des histoires, draguent les serveuses et graillonnent des paillardes en tapant de la chope sur la table.

C'était le programme de Constance pendant un moment. Mais il faut bien dire que les tavernes, ça reste fréquentable jusqu'au moment où la longueur d'une table ne suffit plus à retenir les élans débridés des buveurs.
Trop grignette pour soutenir autant d'affection barbue, Constance est sortie au moment où ils se sont mis à beugler un "Alma Mater" un peu pâteux et dont l'accompagnement musical à base de grandes claques sur toute partie charnue à portée de pogne ne faisait pas vraiment son affaire.

Elle s'adosse un moment contre la porte pour prendre l'humeur de l'atmosphère. Le verdict est : les marins sont quand même plus tendres. Dehors, le vent manque de la projeter trois fois contre des chargements solidement bâchés et arrimés sur le quai. Elle dérape sur un déchet de poisson, oscille un moment sur le pavé gras et finit par se trouver un petit renfoncement à peu près abrité entre deux balles de coton. Elle repousse ses cheveux en arrière et ramène sa besace sur ses genoux.

Mais où est passé ce bon vieux soleil ? Ce n'est pas tant que la température est désagréable. Au contraire, cette chaleur étouffante est plutôt bienvenue, ça délie le sang. En revanche, l'accumulation inquiétante de ces nuages a de quoi contrarier. Pourquoi précisément aujourd'hui ?

Constance siffle de mécontentement entre ses dents, produisant un petit bout de langue rose à la commissure de ses lèvres.

- Tsss. C'est toujours pareil…

La suite de son plan s'annonce plutôt mal. Alors pour tromper l'angoisse, elle soulève le rabat de sa grosse sacoche en cuir râpé et en tire le fruit de son larcin du jour. C'était plutôt facile pour une fois. Personne n'a rien remarqué. Enfin si, y'a bien eu ce gros type qui a louché un moment sur elle pendant qu'elle embarquait la bouteille… mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il a "vu" quelque chose. Vu son état, il ne semblait pas plus capable de distinguer sa propre main si elle venait lui gratter le nez.

Un mince sourire de satisfaction s'étire sur sa frimousse chahutée par le vent. Les cheveux dans la figure, quelques embruns dans les yeux et déjà humide d'une transpiration moite, c'est en cassant le goulot contre une bitte d'amarrage qu'elle assiste, un rien perplexe à la manœuvre périlleuse d'un navire qui s'apprête à aborder Menetyr. Faut admettre, voir un engin de cette taille se frayer un chemin dans la rade, malmené par les vagues voraces, ça force le respect.

Alors Constance s'y intéresse. Elle s'appuie des coudes et salue la manœuvre d'une lampée de vin épais. Et lorsqu'enfin la passerelle s'abat lourdement sur le quai, elle ne peut pas s'empêcher de se lever comme à la fin du spectacle. Fourrant les mains dans son tablier de cuir – le genre que portent les poissonniers – elle fait quelques pas prudent pour mieux embrasser la scène du regard : le déversement de l'équipage, comme vomi hors des entrailles d'une la bête indolente. Ils ne marchent pas droit mais ils se précipitent. Certains tirent déjà la lourde de la taverne qu'elle vient de quitter.

Les échos d'une chanson lui parviennent un bref instant aux oreilles, déformée par une embardée. Trebaruna, une vieille rengaine traditionnelle. Les marins deviennent superstitieux, ils redoutent le grain. Et la colère des Dieux.

C'était chouette, seulement quelque chose ne va pas. Il a fallut que le gros se pose pile poil là où il ne fallait pas. Constance fronce le nez, ramasse sa bouteille et se tapote le menton. Hmmm. Comment faire ? Elle plisse les yeux. Ah il en reste une sur le quai. Peut-être une marmitonne, une mousse… le genre de boulot qu'on confie aux filles sur les navires. Elle en sait quelque chose.

S'approchant d'un pas prudent, elle est obligée de hurler par-dessus le vent pour se faire entendre :

- Hé ho ! Hey ! Vous pensez rester là pendant longtemps ? (Reprenant son souffle) Nan parce qu'en fait… cet emplacement, c'est pas super…
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeDim 28 Aoû - 21:38

"La tempête. Noirceur et colère. Orage, pluie, foudre et vents. Les cieux se déchainent dans un terrible chaos, sans pitié ni contrôle. Les vagues frappent sans cesse le bois du navire, cherchant à le renverser ou à la percer, souhaitant qu'il coule d'une manière ou d'une autre. Et l'Aigle, lui, est enfermé. A l'abri de la tempête ou emprisonné de son ennemi? Un martin-pêcheur le nargue depuis l'extérieur de la cage, un petit sourire hautain et narquois se dessinant sur la fin de son bec. Depuis quand un oiseau peut-il sourire? Aucune idée, mais celui-là le peu. Et il se gausse même des tentatives de l'aigle pour se libérer, jouissant à chacune de ses attaques vouées à l'échec. Rien ne brise la cage, ni les serres, ni le bec. Le métal ne se déforme même pas. Puis soudain, tout disparait. Plus d'orage, plus de martin-pêcheur, plus de navire, et surtout plus de cage. Mais l'Aigle ne peut en profiter, il est évanouie sur le sol froid et humide. Les ténèbres s'assemblent autour de lui, et petit à petit tout devient sombre."

-Yah! Hurla Akham en se réveillant.
En jetant un coup d'œil autour de lui, il ne voit qu'un cabine particulière. Il est seul, allongé sur le lit. Le meublement de la pièce ne se résume qu'en un simple lit grossièrement assemblé par un charpentier qui de toute évidences ne la fait que pour gagner sa croute et pas pour créer une œuvre d'art. Et vu que le dit lit occupe les trois quarts de la pièce, c'est peut-être mieux ainsi. Une commode, même ridiculement petite, aurait rendu l'atmosphère de cette pièce encore plus étouffante qu'elle ne l'est déjà.
Lentement le jeune incube se lève, ses articulations et son muscles endoloris par les transformations de la veille ne s'estompant que doucement. La veille? Qui lui dit que ce n'était qu'hier qu'ils avaient affrontés le Haut-Prêtre? Et d'abord, qui étaient ce "ils", et où était-il? Puis tout le revint. Embrun, la Capitaine du Zéphyr, l'avait libéré de cette bicoque qui le conduisait jusqu'à... jusqu'à où d'abord? Vraisemblablement le quartier général d'Al'Manhir, mais rien n'était moins sûre.
En marchant les autres souvenirs lui reviennent en mémoire. Il avait essayer une attaque qu'on pourrait qualifier de suicide contre le Prêtre, et elle avait échouée. Il avait même réussi à lui briser tout les os. Heureusement que ce n'était que des os de factice, des imitations qui pouvaient facilement être remplacés. En arrivant le pont, il voit Embrun. Enveloppé dans sa couverture (il n'à pas pris la peine de se vêtir et ne voulait pas qu'on le voit cette fois dans son plus simple appareil), il se dirige vers elle. Cette dernière semble à la fois épuisée et plongée dans ses pensée. Qu'est-ce qui pouvait donc à se point la captiver dans ses songes? Arrivée près d'elle, il lui donne une petite tape amicale sur l'épaule histoire de la réveiller un peu en lui lançant d'une voix forte afin de couvrir un peu le bruit de la tempête qui continuait à sévir :

-Faudrait peut-être penser à dormir de temps en temps! Même les plus grands doivent retrouver leur oreillers un jour ou l'autre!

Accompagné de ce petit sourire devenu maladroit à force de ne pas avoir été fait, cette phrase pouvait facilement apparaitre infantile et ridicule. Mais vu la situation, elle était parfaitement justifiée.
Et puis voila qu'une autre jeune femme approche et leur demande s'il vont rester là longtemps. C'est quoi sa, un comité de bienvenue? Une agent débutante de la Capitainerie? Une simple enquiquineuse? Va pour cette dernière option.
Au début, il était parti pour lancer un tonitruant "qui est tu pour oser parler au Capitaine Sabredor sur ce ton?". Mais se serait le coup à faire une gaffe en gueulant haut et fort le nom d'une pirate hypothétiquement recherchée. Aussi décidât-il de se taire et de simplement regarder sa supérieure régler cette affaire. Mais après, de gré ou de force, elle ira dans son pieu. Même un aveugle verrait qu'elle en à besoin.
Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMer 31 Aoû - 15:39

Le port était vraiment vide. Embrun avait presque l'impression d'être seule sur un îlot perdu au milieu des mers maintenant que les matelots avaient regagnés les tavernes. Seule devant le Zéphyr, ce merveilleux navire qui avait depuis toujours donné un cap à sa vie. Même quand il avait été loin, son seul but avait été de le retrouver. Ils pouvaient bien tous courir vers leur lit chaud et inerte. Peut être en ressortiraient ils plus reposés, mais pendant une nuit, ils oublieraient la douce sensation de faire corps avec l'océan. Solidement amarrée au port, la sirène du navire se débattait pour retrouver la liberté, comme si sa vie en dépendait. La jeune fille avait presque envie de rompre les amarres et de s'élancer dans les vagues au cou de l’effigie de bois.

Une voix étrangère la sortit brutalement de ses rêveries. Embrun lança un regard noir au matelot qui descendait de son navire. Pour qui se prenait t-il à l'envoyer se coucher ? Il n'était ici que depuis quelques heures ! Peut être un peu plus en fait, la tempête avait été longue. Mais de quel droit lui ordonnait t-il de se reposer alors qu'elle venait de braver les éléments pour lui sauver la peau ? Il avait passé son temps à dormir, incapable de se remettre du combat. Un marin de devait pas se permettre ce genre de chose, il fallait quelqu'un pour manœuvrer le navire, toujours ! Mais il n'était pas encore un matelot aguerrit, il venait juste d'embarquer. Et il n'avait pas du voir grand chose de la tempête. Elle se souvenait avoir demandé à Hergor de le balancer dans la cabine du second pour ne pas qu'il tombe à l'eau, ensuite de quoi, elle ne s'en était plus vraiment préoccupée. Et au fond, il n'avait pas tort... Elle n'aimait juste pas se l'entendre dire.


- J'irai quand j'pourrai. T'as rien vu d'la tempête, mat'lot ! T'as pas idée d'ce à quoi t'viens d'échapper et j'sais c'que j'ai à faire. Puis tu f'rais mieux d't'habiller, on est au port. S'tu reste comme ça t'vas avoir des ennuis.

Elle avait essayer de mettre un peu d'agressivité dans sa voix, mais la fatigue avait eu raison de sa morgue et la menace sonnait plutôt creux. Elle n'eut pas le temps de se reprendre qu'une autre voix la força à se retourner. Il s'agissait d'une jeune femme très légèrement vêtue, sans doute trop pour se promener la nuit dans un port. Était-ce une nouvelle mode ? À coté de ces deux là, ses vêtements rudes de marin passaient presque pour une tenue descente. La question paraissait plutôt incongrue vue les conditions météorologique, d'autant plus que cette femme ne devait pas être chargée de la surveillance du port. Elle n'avait même pas l'air d'une marin.

- J'sais pas si t'as r'marqué, mais j'avais pas vraiment prévu d'accoster ici. R'garde du coté d'la mer, tu comprendras vite. J'partirai quand j'pourrai et j'vois pas qui s'rait assez fou pour arriver en pleine tempête. M'étonnerait qu'c'lui qu'tu attends vienne me réclamer la place. Et si c'est ton homme qu'tu attends, j'voudrais pas t'décevoir, mais j'serais surprise qu'il soit encore en vie avec cette mer.

Embrun ne prenait bien sûre pas la jeune femme au sérieux. Elle n'appartenait de toute évidence pas à son monde. En fait, elle risquait d'avor du mal à repartir demain avec la marrée. Il allait falloir retrouver tout l'équipage et vu la nuit qu'ils avaient passé, ils avaient du se jeter sur la première bouteille de jus de frelon qui leur était passée sous le nez. Autant dire qu'elle allait les retrouver rond comme des barriques au matin. Le seul bon point était que comme cet arrêt n'était pas prévu, ils n'avaient pas encore reçut leur part du magot et la plupart n'avaient donc rien à dépenser. Ils reviendraient dormir au Zéphyr quand ils s'en rendraient compte.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMer 31 Aoû - 16:25

Aaah, cet inimitable accent chaloupé. Ce ton morgue, le tangage qui roule dans ces syllabes mâchées. C'est vraiment tout le charme de traîner sa pelure dans un port. Constance sourit malgré elle, détaillant la silhouette creusée de fatigue qui lui fait face avec un affront tranchant digne d'un récif en pleine tempête.
Secouant la tête, elle se plante le pouce entre les seins pour souligner son propos :

- Mon homme ? Ah ! Je ne suis pas sûre que je voudrais que ce soit le cas. Mais ce serait pas le pire de ce qu'il pourrait faire je pense…

A y penser, elle se prend d'un petit rire sec, dents serrées. Oui, à bien y réfléchir, ça pourrait être certainement le moindre des maux. Balançant sa bouteille entamée à bout de bras, elle guigne la mitronne fatiguée un court moment. En fait elle n'a pas tellement l'aplomb d'une cuistot. C'est plus mordant que ça, du genre à avoir l'habitude de beugler sur les autres. Est-ce qu'elle ferait partie des officiers ? Une bosco ? Waho, ça serait la première qu'elle rencontre !
Puis son regard remonte au bastingage vers une silhouette enroulée d'une liquette un peu inattendue dont les coins battent furieusement au vent. Un type qui roupille en pleine tempête… ça c'est au moins un riche. Il a l'air quand même un peu paumé. Enfin… elle hausse les épaules, faisant clapoter le liquide sombre de son flacon.

- Si vous venez de toucher terre… t'as probablement le gosier en pente. Tiens attrape, c'est du frais débouché. Un peu corciace en première bouche mais ça dénoue les nerfs. Pas mal.

Et d'un geste nonchalent à l'extrème, elle balargue la bouteille en direction de la fille. Une parabole douce, pas de quoi s'affoler. Enfin en théorie. Elle n'est pas trop sûre. D'ailleurs elle s'en fout. Elle n'a plus soif pour sa part.
Puis, calant quelques mèches indisciplinées derrière ses oreilles, elle se rapproche de quelques menus pas pour complèter sa requête. A nouveau, une main en porte-voix pour être sûre que son timbre de gringalette percera les bourrasques

- K'yotephugh ! C'est pas du patois, c'est le nom de celui que j'attends. Enfin, te méprends pas. A défaut de mecton, c'est plutôt le genre "format navire" tu vois. Avec des ailerons, des tentacules et tout le reste…

Passant une main sous la ventrière de son tablier, la jeune Changeante prend un air un peu inquiet. Sa langue passe plusieurs fois sur ses lèvres comme pour goûter le sel qui s'y dépose. A vrai dire, vu ce temps d'origine (c'est-à-dire, bien pourri), ce n'est même pas sûr que la grosse créature vienne au rendez-vous. Déjà que K'yotephugh est paraît-il du genre capricieux en temps normal…

- Enfin, c'est pas sûr qu'il vienne avec cette foutue tempête. N'empêche que s'il pointe une écaille par ici, ta barque risque de finir en échardes et sciure…

En puis passant là dessus comme s'il ne s'agissait que d'un tracas mineur, elle s'avance encore de quelques pas, une main sur la hanche et l'autre en visière pour se protéger des gouttes.

- C'est une chouette coque que z'avez là. La figure de proue est mortelle ! Mais l'est un peu bas sur l'eau nan ?

A vivre dans un port, on apprend à reconnaître certains trucs. Le navire a peut-être pris un peu l'eau, forcément, avec ce temps. Ou alors il est lourdement chargé. Ou alors elle n'y connaît rien, c'est tout aussi plausible vu que sa seule véritable expérience de la navigation s'est résumée -à chaque fois- à gratter le pont avec une brosse.
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMer 7 Sep - 21:05

Des ennuis parce qu'il ne portait pas assez de vêtements? Mais il était couvert, par tout les Démons de l'Océan! Attends, si sa gênais les gens de le voir recouvert de couverture, ce n'était certainement pas le problème de l'Incube. L'enlever ne le gênerais en aucune façon, alors à eux de décider. Et puis, pourquoi des gens viendrait-ils le voir tout spécialement pour lui signaler que ses vêtements n'étaient pas adaptés à la situation? Il faudrait vraiment que les rares personnes qu'ils pourraient rencontrer dans cet endroit et par un temps pareil soient facilement génable, terriblement irascible ou étonnamment chocable. D'autant plus que vu la fille qui venait d'arriver, les petites tenues ne devaient pas être si étrangère que cela à la vie de cette... de ce... port? Comparé à celui de Fentaeris (qui était le seul qu'Akham eut jamais vu) celui-çi semblait plutôt se spécialiser dans la réception de bateau de pêche.
Que la Capitaine pense ce qu'elle souhaite. Pour sa part, le jeune homme avait une idée de l'ampleur et de la force de la tempête de ces derniers jours. Ses rêves ne cessait, ces derniers temps, d'être des échos de la réalité, métaphoriquement transformés en combat d'une chouette, d'un corbeau, ou d'un quelconque animal volant. Il avait beau avoir dormit longuement, il avait ressentit toute la sauvagerie de l'Océan déchainé. Il était presque sur que, durant son sommeil, il avait sourit constamment.

Au fait, qu'avait-il pensé précedemment? "Par tout les Démons de l'Océan"? Et bien, seulement quelques jours sur ce navire, dont une très grande partie passée à dormir, et voila qu'il commençait déjà à jurer d'une manière qui ressemblait plus ou moins à celle des marins? Mais qu'allait-il devenir d'ici un mois? Peut-être un vieux loup de mer capable de communiquer avec les êtres qui l'habitent, un cliché du vieux matelot qui n'en aurait pourtant même pas vingt. Enfin, sa c'était seulement que Embrun souhaitait encore de lui. Vue les derniers évènements, ce n'était pas si certain.

Après que son supérieur eut répondu à la jeune femme qui venait de l'accoster (oui, jeux de mot aussi pourri que le temps) Akham prit la parole à son tour.


-Et vous, que faites vous dehors par un temps pareil?


HRP : Vraiment désolé pour tout le temps que j'ai mit à répondre, mais avec la reprise des cours et surtout l'entrée en première année de fac, j'ai pas vraiment trouvé le temps de poster ^^"
Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeJeu 8 Sep - 9:30

Embrun saisit la bouteille au vole sans mal. Fallait avouer qu'au moins, cette fille savait parler marin. Quant à savoir si elle était du milieu ou si elle s'adaptait bien... Qu'importe au fond. Après un pareil périple, la jeune capitaine avait bien besoin d'un remontant. Sans trop réfléchir, elle s'en administra une large lampée et tendit la bouteille à Akham. Ce n'était pas l'idée du siècle. Elle avait beau être pirate et plutôt habituée aux alcools forts, elle restait de faible constitution par rapport aux marins habituels, et vu son état de fatigue, elle ne tarda pas à sentir la tête lui tourner légèrement. Pas assez pour la faire tomber, bien entendu. Son état de faiblesse restait surtout du à l'épuisement. Pour donner le change, elle s'appuya sur le bollard où était amarré le Zéphyr, tentant de garder un air dégagé et alerte. Sa fatigue restait pourtant bien visible pour quiconque aurait seulement une once de psychologie. Le bluff n'avait jamais était son fort, du moins pas quand elle était au courant de sa faiblesse.

- Coriace, ouais. Mais faut dire qu'ça décrasse.

L'euphorie passagère que crée une bonne dose d'alcool fut très passagère. Des tentacules ? Des ailerons ? Le tout en format navire ? La jeune fille pâlit nettement. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait rabattu les oreilles de ces terribles histoires de Krakens qui dévorent les navires. Elle les prenait plutôt pour des légendes, mais elle n'avait pas la moindre envie de risquer d'en faire l'expérience. Surtout quand le navire-proie en question était le Zéphyr ! Mais pourquoi diable un Kraken serait t-il dans un port ? On les trouvait en pleine mer, normalement. Jamais à proximité des terres, ils étaient bien trop gros. Mais il faut dire qu'elle n'en avait jamais rencontré personnellement alors ils pouvaient bien se trouver près des côtes sans qu'elle l'ait appris, si il avaient tué tous ceux qui les y avaient vu. Vu la taille et la force qu'on prêtait à ces monstres, ce n'était pas même improbable. Elle se demandait plutôt comment des marins avaient pu survivre après une telle rencontre en pleine mer pour que la légende prenne son essor. D'un autre coté... Pourquoi la petite dame attendait une telle créature ?

- Un Kraken dans l'port ? ! J'ai pourtant jamais entendu parlé d'épaves broyées ici ! Morbleu, qu'est-ce qu'il fiche dans l'coin ? Et t'es à c'point barge pour l'attendre ? Tu crois p't'être qu'il f'ra la différence entre toi et un rafiot ?

Parfaitement dégrisée, Embrun lança un regard frénétique à la rond. La bête n'était pas encore arrivée... Mais vu l'heure, rien ne prouvait qu'elle n'arriverait pas plus tard. Avait t-on jamais entendu parlé d'une tempête qui aurait gêné un Kraken ? Ce sont des monstres marins, pas des méduses ! Mais comment déplacer la Zéphyr, à deux clampins et avec un vent pareil ? En plus, la fille au Kraken n'avait pas tort, le navire avait une ligne de flottaison un peu basse. Le chargement n'y était pas pour rien, mais il avait du un peu prendre l'eau, aussi. Pas étonnant avec cette tempête... Évidemment, rien ne prouvait que la fille dise vrai. Vu la difficulté que représentait un déplacement du navire, il allait falloir des arguments plus convaincants pour qu'Embrun s'y atèle. Mais elle aurait au moins réussi à l'empêcher de dormir correctement le reste de la nuit.

- Ouais, on est un brin chargé. Mais rien qui puisse intéressé ton... Ami poisseux. T'es qui, bon sang ?

Embrun lança un regard mauvais à l'importune. Elle n'avait pas de haine particulière contre cette femme, mais contre son ami gluant, si. Et surtout, son discours manquait de logique ou d’éléments pour être crédible.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeVen 9 Sep - 7:34


Elle n'a pas l'air enchantée d'apprendre qu'une grosse horreur tentaculaire va peut-être venir démolir son navire… Constance se tapote les lèvres. Oui, forcément ça se comprend. Les marins sont particulièrement attachés à leurs navires n'est-ce pas ?
Mais au lieu de s'en formaliser, la grignette hausse simplement les épaules et s'appuie contre le rebord glissant d'humidité d'une caisse en bois.

- Oh, je suis juste une fille du coin. (Elle semble réfléchir un bref instant). On m'appelle Constance, lâche t-elle avec conviction. En fait, K'yotephugh n'est pas vraiment un kraken tu sais. Pas vraiment… Enfin disons que je ne te conseillerai pas de lui jeter ça à la figure (elle glousse) si tu la trouves. C'est un Tarasque. Ils sont généralement très fiers... mais aussi assez paresseux.

Elle regarde les vagues déchaînées qui inondent la digue derrière la rade relativement protégée du port. Ses yeux ne se fixent jamais, elle cherche, un aileron, un remous un peu plus accentué. Bah, il ne viendra sans doute pas. Puis elle jette un œil au type enroulé dans son drap. Il a le teint jaune d'une traversée difficile. Mal de mer ?

- Pour répondre à ta question, j'ai rendez-vous avec K'yotephugh. (Sa langue clique étrangement à chaque fois qu'elle prononce ce nom… passablement imprononçable d'ailleurs). Lui et moi, hmmmm, disons qu'on travaille pour le même employeur !

Elle s'amuse comme une andouille à dissimuler l'évidence : quelqu'un qui s'acoquine avec un monstre des profondeurs, de près ou de loin, ça ne peut que toucher l'Ordre du Changement.
La jeune fille se lèche les lèvres pensivement, longuement, comme pour mieux ordonner ses pensées. Et puis, d'une impulsion un peu subite, elle tapote délicatement l'avant-bras de l'officier crevée et lui glisse avec un air mutin :

- T'inquiète pas, ça remue trop aujourd'hui. Une tempête, c'est un mauvais signe. Ce gros feignant ne voudra pas risquer une écaille trop près des côtes où il y a moins de fond et où il se trouve plus proche du ciel…

Et alors que les premières gouttes s'écrasent sur le pavé, Constance relève l'index pour désigner les nuages d'un air entendu, signifiant peut-être qu'il y a là haut un dieu qui n'approuve pas.

- Mais (elle touche à nouveau la navigatrice moulue, à l'épaule cette fois) je ne l'ai jamais rencontré. Alors peut-être qu'il est différent ! De toute façon je dois me tenir à disposition.
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeDim 2 Oct - 20:26

Pourquoi tant de bruit et de cri pour une personne? Ce K'yotephugh ne devais pas être si terrifiant que cela, qu'il fut-ce un Kraken ou un Tarasque. Ces deux derniers appellations devaient sûrement désignés une région bien particulière, voir une ville, de la même façon qu'Akham était un Incube et Embrun une Pirate. Et vut les informations que donnait la dénommée Constance sur cet être mystérieux,il devait être un pécheurs bien particulier pour avoir des écailles. Peut-être qu'à passer trop de temps près de la mer on en venait à ressembler à ses habitants? Le jeune incube avait déjà été confronté à ce genre de phénomène avec les siens, dans son village, quand de rares chanceux réussissaient, à force de passer leur temps près des animaux de la forêt, à voir leur corps adopter inconsciemment leurs apparences.

-Et que désirez faire avec K'yo'? Se permit-il de demander tout en prenant la peine d'abréger un nom un peu trop compliqué pour son esprit embrunit par un coma de plusieurs jours. A disposition de quoi, exactement, et pourquoi au milieu d'une tempête? Si vous savez qu'il ne viendra pas par ce temps, pourquoi rester ici tout de même?

Des questions, beaucoup trop de question! Ce n'était pourtant pas son habitude. Mais la jeune femme réveillait en lui une étrange curiosité qui n'était mue que par la simple volonté d'en savoir un petit peu plus sur elle, sa personne, et les raisons qui la pousse à agir. Il n'était pas emprunt de suspicion et de pessimisme, mais plutôt emporté par la discussion. Rien de moins que des mots qui venaient se positionner les uns à la suite des autres suivant le sujet de la conversation, et celle-çi tournait exclusivement autour de Constance.

Et du bateau, mais cela Akham ne prendrais même pas la peine de l'aborder, car il n'y connaissait absolument rien.



HJ : Voila, c'est petit, c'est nul à en déféquer, mais au moins vous n'avez plus à m'attendre.
Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMar 4 Oct - 19:38

Un tarasque... Si Embrun n'avait pas vraiment d'idée précise du monstre désigné par ce mot, elle n'en était pas pour autant rassurée. Il était apparemment plus petit, mais largement assez grand pour endommager gravement un navire, surtout un bâtiment aussi léger et fin que le Zéphyr. Au port, elle n'aurait aucune chance de manœuvrer pour le fuir, et vu la violence de la mer, sortir le bateau du port serait encore plus risqué. Les idées embrumées par la fatigue, la jeune fille avait bien du mal à se résoudre à faire tout de même la manœuvre, d'autant plus qu'il était plus probable que la bête ne vienne pas. Elle jeta un regard épuisé vers la mer avant d'abandonner l'idée de reprendre la barre. La tempête ne s'arrangeait pas, et un gros monstre tentaculaire aurait peut être du mal à entrer dans le port. Du moins, un monstre "normal" ne s'en donnerait pas la peine, mais celui ci ne devait pas être poussé par les mêmes motivations puisqu'il avait rendez vous avec une humaine.

- J'connais pas c'te bête... Mais pour ton "employeur", j'ai p't'être une idée...

Grogna t-elle d'une voix trainante. Elle en avait soupé des religieux, surtout qu'ils cherchaient apparemment tous à la combattre. Elle n'avait pas franchement envie de s'opposer à cette nouvelle venue, surtout vu son état et l'absence presque totale de son équipage. Mais concernant les monstres des profondeurs, la jeune sorcière en avait assez appris chez les magiciens pour savoir de quel coté ils se trouvaient. Des pures créatures du Changement ! À première vu, la jeune fille avait l'air humaine, mais les apparences sont toujours trompeuse chez les fidèles de cet ordre. Enfin, elle n'était sans doute pas des plus dangereuse puisqu'elle devait "se tenir à disposition". Les plus puissants ne s'en donnaient pas la peine.

Perdue dans ses diverses émotions embrumées, Embrun ne vit que trop tard la main qui s'avançait vers elle. En temps normal, jamais elle ne se serait laissée toucher. Seule femme sur un navire depuis sa plus tendre enfance, elle avait très vite pris l'habitude d'éviter tout contact physique avec ses compagnons de bord et la règle s'appliquait aussi, par habitude, aux rares personnes qu'elle pouvait croiser sur la terre ferme. Surprise, elle bondit en arrière pour se dégager. Pourquoi la peau de cette femme était elle aussi froide ? Ce n'était pas normal. Constance, puisque c'était son nom, n'était pas aussi humain qu'elle en avait l'air. Surprise sur le coup, mais pas le moins du monde inquiétée par cette étrangeté, Embrun se raccrocha à la bitte d'amarrage et fixa les yeux trop claire de l'importune.


- T'es pas humaine toi. J'm'en fiche, mais t'aurais pu prév'nir...

Sans se retourner, comme si elle craignait de quitter Constance des yeux, la jeune capitaine baissa légèrement la voix malgré la pluie qui commençait à battre les pavés du port.

- J'crois pas qu'ça nous concerne c'qu'elle veut faire avec c'te bête, mat'lot. C'd'un monstre plein d'tentacules qu'on parle... J'pense pas qu't'ai envie d'le voir, sauf s'tu veux mourir.

Elle espérait ne pas avoir à en dire plus pour qu'il comprenne, tout en sachant qu'au vu de ses connaissances on ne peu plus réduites du monde, il y avait de grande chances qu'il ne saisisse pas l'allusion. Qu'importe... La pluie devenait de plus en plus violente sans pourtant être désagréable. Embrun avait l'impression de sortir de sa torpeur avec ce regain de fraicheur. Mais si elle trainait trop dehors, elle ne se lèverait sans doute pas le lendemain. Dans cet état de faiblesse, les maladies ne vous loupent pas.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMar 4 Oct - 21:10

Kyo ? Kyo ?! Constance prend un air singulièrement étonné en captant le sobriquet. Ne vient-elle pas de parler d'un monstre abyssal macrophage doté d'une fringale aléatoire et d'humeurs encore plus imprévisibles ?
Même elle, dévouée à ce genre d'abomination depuis des années, elle n'oserait pas le coup du diminutif tant il n'y a rien, mais alors rien de petit qui vient à l'esprit quand on parle de Tarasque, Krakens et autres Léviathans qui retournent les plus gros navires comme des coquilles de noix.

- Moi ? Ben je reste là parce qu'on m'a donné l'idée de le faire. K'yotephugh et moi, on est censé faire un truc ensemble. Mais ça c'est une affaire dont je peux pas causer librement. Et puis on ne m'inspire pas tout de toute façon...

Quand même, pour le coup elle est un peu prise au dépourvu. Et comme en écho, tout aussi sec, l'officier se rétracte d'une ruade pas vraiment chaleureuse. Manière de dire, "garde tes distances, on a pas élevé les esturgeons ensemble". Constance reste là, la main encore levée, prise d'un mélange d'étonnement et de réflexion à l'emporte-pièce. Voyons, qu'est-ce qu'il peut bien y avoir de mauvais dans cet inoffensif appendice tactile ?

Elle regarde sa main comme une chose étrangère et replie les doigts précautionneusement. Non c'est vrai qu'elle n'est pas humaine. Elle devrait sans doute se balader avec un tatouage sur le front pour prévenir les gens… c'est ça…
Mais elle ne s'en formalise pas. Pas encore. Il ne fait pas encore assez frais pour la rendre maussade et de toute manière, Constance est habituée à ce que les gens réagissent bizarrement à ses bizarreries. C'est ce qui fait le charme des races mutantes dira t-on. Le revers de la médaille étant de tomber sur des fanatiques de l'Origine pour lui inculquer leur version de la pureté à coups de fourche dans le train.

Alors la jeune fille secoue simplement le bras de haut en bas et finit par se frotter la nuque.

- Oh ça… c'est rien… c'est la marque du Changement en quelque sorte. (Elle semble hésiter, danse d'un pied sur l'autre et chasse deux trois mèches humides qui lui tombent dans les yeux). Je suis une hypnalisine, finit-elle par avouer.

Bon l'autre a bien dit qu'elle s'en fiche qu'elle soit humaine ou pas hein ? Oh puis l'un dans l'autre, ça ne leur dira probablement rien. A ce stade, elle pourrait bien leur raconter qu'elle est un mélange d'acide fécal et de zeste de citron qu'ils seraient pas plus avancés.

Mais quand même, sur le coup, Constance a l'air un peu rosissante aux pommettes. Elle va pour toucher à nouveau la fille marin mais se ravise au dernier moment. Bon, elle ne connaît pas totalement les coutumes des vrais loups de mer mais elle sait que la plupart du temps, ils n'aiment pas quitter leur vaisseau trop longtemps. Et qu'ils aiment l'alcool fort et les manières simples.

La changeante lève le nez pour s'y prendre une grosse goutte de pluie qui lui claque au visage. Ça commence à tomber dru. Ses cheveux dégoulinent déjà et sa tunique sans manche lui colle à la peau. Elle passe les mains dans la ceinture de son tablier et opine du chef.

- On dirait que ça se gâte pour de bon. J'ai bien une bouteille pour nous tenir compagnie mais j'ai dans l'idée que ça vite se diluer… Si ça vous dit, on pourrait s'engouffrer dans une des tavernes qui bordent le port et surveiller tout ça de loin.

Elle sourit de toutes ses dents et lance un regard étincelant à la matelot galonnée.

- Comme ça si on voit K'yotephugh arriver, je suis encore dans les parages et si on voit ton navire se faire réduire en échardes, toi aussi t'es encore dans le coin. Mais bon, tout ça ne risque pas d'arriver avec un temps pareil… (Elle éternue).
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeJeu 6 Oct - 21:09

-Mais...

A la mention d'une bouteille d'alcool qui attendait sagement d'être but, le cerveau d'Akham ne fit qu'un tour. A boire! Cela faisait plusieurs jours qu'il ne c'était pas désaltéré, et même une simple bouteille d'eau lui ferait le plus grand bien! Peut-être faudrait-il aussi remplacé l'eau du navire, ou en tout cas remplir à nouveau les tonneaux, parce que les prisonniers enfermés dans les cellules de la cale avaient dut pomper pas mal dans les réserves d'eau douce.
Par contre, avec cette nouvelle proposition de beuverie et la vision des matelots partis dans la taverne la plus proche pour se faire servir de bonne petite chopine par de charmantes petites serveuse avec qui ils pourraient même faire plus ample connaissance, une interrogation vint à germer dans son esprit.

-Mais à part boire, se faire poursuivre par des tarés et combattre tout ceux qu'on croise, qu' est-ce que vous faites d'autres dans ce monde? Nan, mais c'est vrai, quoi! Pour le moment la seule activité a peut près intellectuelle que j'ai vu c'est quand le nain m'à conté quelques une de ses histoires, alors...

En même temps, venant de la part de pirates, il ne fallait peut-être pas s'attendre à en croiser un qui joue une symphonie sur un orgue. Se serais amusant, n'empêche! En plus le don d'Akham pourrais lui servir. Imaginez : il se fait pousser des tentacules sur le visage en guise de barbe, ainsi il pourra se faire un quatre mains ou un six mains à lui tout seul! En songeant à la femme qui l'à traitreusement abandonnée, le laissant seul sur le rivage alors qu'elle lui avait promis d'être présente lorsqu'il reviendrais de son travail. Alors la haine s'emparerait de son cœur, corrompant son âme et son corps. Puis il se l'arracherais et la cacherais dans un coffre perdu au milieu d'une île que ne pourrait trouvé que ceux qui savent déjà où elle est!

Non mais sa va pas! A moitié assoupie dans sa propre réflexion, il c'était égaré dans des rêveries et des songes totalement absurdes. Un île introuvable sauf pour ceux qui l'ont déjà trouvé... Quel idiotie. Et puis c'était quoi ce délire à propos du cœur et de cette femme? Aucune ne risquerait de lui faire se l'arracher, sûrement pas pour elles!
Revenant à la bonne et simple réalité de ce monde qui, pour le moment se résumait à "survie" comme tu le peux", le jeune incube revint dans la conversation.

-Bon, bah si au final on va pas voir ton copain K'yo, alors on a plus qu' a rentrer. Moi, j'ai soif!
Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeSam 8 Oct - 9:01

- Jamais entendu parler d'hypnalisine. (Elle hausse les épaules) T'as pas l'air bien loin des humains t'façon, si t'avais pas la main aussi froide j'm'en s'rais pas rendue compte.

Soulagée par l'idée d'oublier ses inquiétudes et d'aller boire bien tranquillement dans une taverne, Embrun ne tenait pas vraiment à creuser la question de la race et de ses particularités. Elle savait d'expérience que les espèces intelligentes rares ou méconnues n'aimaient pas parler d'eux, que ce soit pour ne pas se faire remarquer ou pour cultiver le secret. Un capitaine pirate trop curieux ne fait jamais long feu, elle avait depuis longtemps appris à accepter les gens et leurs bizarreries, qu'elles soient morphologiques ou comportementales, sans poser de question. Mais la plus profonde raison à son acceptation total du principe du "on en cause pas", était qu'elle n'avait pas franchement envie de parler d'un très ennuyeux détail qui lui permettait d'envoyer des boules d'énergie à la tête des gens.

Se redressant, elle adressa un demi sourire à sa nouvelle future compagne de beuverie, signifiant que l'idée l'intéressait. Bien plus en confiance, ou trop fatiguée pour se méfier, elle se retourna vers Akham qui semblait, en revanche, ne pas apprécier cette idée. Du moins au début... Il n'avait pas tort pour les activité intellectuelles, mais pour en avoir déjà subit à haute dose, la jeune pirate n'avait jamais perçu leur absence comme ennuyeuse. L'action était bien plus intéressante. Même dans l'état d'épuisement avancé où elle se trouvait, elle continuait à préférer un bon abordage à de la pieuse lecture. Quelle idée stupide d'enfuir son nez dans des livres à longueur de journée pour apprendre le monde par les mots et de se rendre compte, quand on se décide enfin à sortir, que la vie n'est pas faite de papier et que depuis l'écriture des récit, elle a bien changée. Non, vraiment, si elle avait voulu intellectualiser le monde, elle ne serait pas là ! Elle n'aurait eu qu'à rester au repaire des magiciens, ils ne faisaient rien d'autre là bas ! Quelle perte de temps...


- Si t'en veux des histoire, j'vais t'en raconter ! Tout l'équipage sait l'faire. Mais s'tu comptes passer ton temps enterré sous une pile de parchemins, j'te l'dis tout d'suite, mat'lot, t'as pas mis l'pied sur l'bon pont. L'intellectuel c'bon pour les marchants ! (Ce simple mot sonnait comme une insulte) Quand t'auras appris à t'servir d'une carte et à t'repairer dans une tempête, tu r'viendras m'en parler du manque d'activité intellectuelle !

Le ton de la capitaine n'était ni agressif, ni blessant. Simplement le franc parlé bien cru des gens de la mer. Elle considérait pour le moment Akham comme un mousse en apprentissage et le rabrouait en temps que tel. Il avait encore tant à apprendre... Il en connaissait d'ailleurs bien moins qu'un gamin de douze ans ramassé dans un port. Et puis elle avait soif, envie d'oublier définitivement la bête tentaculaire et de reprendre la mer le lendemain. Rien qu'à imaginer la matinée qu'elle allait devoir passer à récupérer ses matelots dans les caniveaux... En fait, elle n'avait aucune envie d'y penser. Une bonne bouteille de jus de frelon lui ferait oublier cette galère.

- Ouais... À boire ! On dissertera tant qu'vous voulez autour d'une bonne bouteille de vignasse.

À moitié trempée, la jeune marin se dirigea d'un pas chaloupé vers la taverne la plus proche. Elle était d'ailleurs déjà bien remplit d'une bonne part de ses membres d'équipage. Il faut dire qu'après une traversée pareille, ils n'avaient pas cherchés à aller bien loin. Elle s'assit lourdement à une des rares tables où il restait trois places et salua les Jumeaux qui s'y trouvaient, déjà passablement imbibés. Le serveur lui apporta, sans attendre sa commande, une bouteille d'un alcool in-identifiable et certainement pas bon. Quand un tavernier voit une troupe de marins fourbus arriver, il ne leur demande que rarement ce qu'ils veulent, surtout dans une taverne de port. L'alcool le plus grossier fait presque toujours l'affaire et c'était en effet le cas pour Embrun. Elle posa une pièce rouillée sur la table et servit trois verres d'une main déjà plus assurée.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeSam 8 Oct - 13:09

De retour dans l'ambiance moite et chahutée de la taverne, Constance ne peut pas s'empêcher de remarquer que depuis tout à l'heure, non seulement il y a plus de gueules cassées, mais que la plupart embrassent déjà le bois grossier des tables.
Elle n'avait pas bien eu le temps de détailler l'équipage déboulé du Zéphyr avec empressement pour se rincer la dalle mais maintenant qu'elle bénéfice de la comparaison avec la population de la taverne, il est clair qu'il y a un avant et un après. Non pas que ça porte à conséquence d'ailleurs. A Menetyr, il passe tellement de vaisseaux que tout le monde se fiche bien de mémoriser la tête du client, du moment que son escarcelle est gonflée et prête à être vidée.
Mais tout de même, Constance remarque les tatouages lancéolés, les cicatrices violettes, les trognes avinées où il manque une dent, parfois plus… En soit, encore une fois, même un baleinier peut avoir une allure plus démente. Mais ceci ajouté à l'incurvation de la bosco sur le mot "marchand" donne à penser qu'il ne s'agit pas d'un banal navire de commerce ou de pêche.

Quand on est au service du Changement mais qu'on est pas capable de se défendre en cas de coup dur, on apprend à ouvrir ses mirettes et à déployer ses feuilles. Qui plus est, Constance n'étant pas mutée de la dernière pluie, elle en vient vite à tirer les conclusions qui s'imposent. Quel genre de navigateur s'entoure d'un équipage de dur à cuirs, embarque un coquet pas familier du roulis, méprise les marchands et place dans sa tête de pont une fille avec apparemment assez de morgue pour tordre de l'acier ? Facile.

Prenant un nouvel éclat dans le fond des yeux –celui de la révélation- l'hypnalisine soulève son verre de quelques centimètres. Elle y trempe à peine les lèvres avant de le reposer avec une grimace involontaire. Fort et râpeux. La vache ! Elle se racle la gorge. Il est temps de renouer la conversation.

- On dirait que vous revenez de loin ! Et puis avec vos dégaines et votre navire lourd sur l'eau… j'imagine que vous avez du en voir des belles. (Elle dégage ses cheveux derrière ses oreilles et leur adresse un nouvel exemplaire de sourire rayonnant). Alors comme ça vous êtes des explorateurs vous autres ?

Ouais c'est ça. Des aventuriers des mers. Elle, elle est sans doute fille d'un noble mécène, et donc assez bien placée pour occuper un poste de choix grâce aux financements de son géniteur. Et lui, l'homme qui s'habille en draps et lit et qui prise l'intellectualisme… c'est sans doute leur médecin de bord, naturaliste et expert de la faune et de la flore. Et voilà ! C'est simple non ?
Elle sourit avec bonne foi. La bonne foi de la brave petite Constance de Négativité. Celle sur laquelle on ne pourrait sans doute pas tordre de l'acier mais en tout cas, le faire muter en flanc.

A moitié trempée, elle commence tout juste à se réchauffer entre les épaules gesticulantes de ses voisins et décide, tout de go, de retirer son tablier dégoulinant pour mieux profiter de la flambée qui ne crépite pas trop loin. Elle rajuste les plis de la (trop) courte tunique qu'elle porte dessous puis met les mains en porte voix et gueule sans élégance par-dessus le tumulte :

- EHO ! ON POURRAIT AVOIR DU BON VIN PAR ICI ? ET PAS DU TOUCHE-GLOTTE !

Dans le jargon du Menetyr, le touche-glotte, c'est la piquette qui enfonce les papilles au point qu'on est presque pris de vomissement en l'ingurgitant. Dans l'idée, c'est un peu comme s'enfiler deux doigts dans la bouche… d'où le surnom.

- Bon c'est quoi vos noms au fait ? Je m'suis présentée mais j'ai pas pensé à vous demander. Et d'ailleurs, pendant qu'on y est, je voudrais vous demander un truc… vous êtes du genre à naviguer dans des eaux inconnues pas vrai ? Est-ce que vous avez déjà croisé par les côtes du Sorgen ? On dit qu'il y a pas mal de richesses là bas. Mais aussi des bestioles assez grandes pour avaler des villes entières !

Difficile de dire ce qui l'excite le plus entre les deux. En tout cas elle est excitée. Et pas seulement parce que dans la proximité bravache de tous ces marins, elle ne cesse de recevoir et d'envoyer des contacts.
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeDim 9 Oct - 21:32

Pfiou! Toutes ces discussions c'est vrai que sa connais soif. Ce qui était étrange car, selon la logique du jeune Dru-Yiddes, si dehors le temps à la pluie et à la fraicheur, sa gorge ne devrais pas s'assécher aussi rapidement. Des tempêtes de ce genre, il n'en avais pratiquement, pour ainsi dire jamais, connu dans son petit village. Ce dernier était situé, s'il se souvenait bien des explications que lui avait donné son grand-père, profondément à l'intérieur des terre, caché dans une clairière au coeur d'une forêt. Quelque était cette région déjà? Rorkhan, peut-être? En tout cas cela devait ressembler à cela.
Aussi, ayant habité dans une région située loin de tout rivages, les tempêtes maritimes et les navires étaient aussi inconnus pour lui que l'anatomie humaine et animales l'était pour Constance et Embrum. En ce point, la jeune Hypsaline n'avait peut-être pas tord, avec un peu de pratique il pourrait devenir un bon médecin. Pour modifier son corps, il était necessaire de savoir à peu près où se situaient l'ensemble des organes. Pour la plupart des Dru-Yiddes, cette connaissance était instinctive, ils ne s'en rendaient même pas compte. Mais Akham, lui, commençait à "redecouvrir" ce savoir. Seulement, ce n'était que lorsqu'il était confronté à un corps. Il conservait d'ailleurs parfaitement les souvenirs du meurtre qu'il avait commis contre le capitaine, ces membres déchiquetés et se répandant sur le pont du Fend-l'Ecume.

A la réplique de sa capitaine, Akham lui répondit d'une voix amusée accompagné d'une tape amicale et rapide dont seul les enfants pouvaient être les auteurs :

-Moi je demande qu'à apprendre, tu sais.

Ha oui, autre question :

-C'est quoi, sa encore, Sorgen?

Toujours accompagné de ce petit sourire naïf et enfantin qu'il adresse à l'une et l'autre des deux jeunes femmes présentes. Au même moment il scrute avidement les alentours, cherchant des yeux l'homme qui apportera le nectar tant attendu, tout en rajustant la couverture qui, pour le moment, faisait plus office de pagne que de toge.
Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeLun 10 Oct - 19:48

Embrun but son verre d'une traite et ne réalisa qu'après à quelle point l'alcool était fort, brulant et mauvais. Elle marqua une pause pour se remettre de la désagréable expérience et repoussa son verre vide au milieu de la table avec une grimasse de dégout. Elle avait la gorge en feu, mais au moins la douce chaleur de l'ébriété se répandait dans ses veines. Après l'atroce voyage au milieu de la tempête, cette impression était presque plaisante si on oubliait le détestable arrière gout de ce que le tavernier n'osait même pas appeler du vin.

- Infecte.

Elle s'essuya la bouche du revers de la main sans grande distinction. Si Constance lui avait dit l'histoire qu'elle lui avait imaginé, elle aurait bien rit. Elle avait bien un très légers verni d'éducation, acquis bien malgré elle chez les magiciens, mais à vrai dire, il avait disparu dès qu'elle avait quitter leurs terres. En bonne pirate, elle avait des manières rudes, brutales, et vraiment pas féminines, apprises auprès de son père. Peut être était-ce du à la fatigue, mais elle ne semblait jamais avoir vraiment appris à marcher sur la terre ferme. Elle s'y déplaçait comme sur le pont d'un navire, suivant les mouvements de vagues absentes et esquissant parfois un embryon de geste qui lui aurait permis, dans son élément, de se raccrocher au parapet. Même assise à table, elle gardait une main plaquée sur le bois pour ne pas tomber en cas de chaos impromptu. Elle ne semblait pas du tout à sa place dans cette auberge surchauffée.

La fille des mers releva son regard d'un violet acéré pour scruter sa nouvelle compagne. Des "aventuriers" hein ? Ce n'était pas vraiment un terme qu'on employait pour des marins marchants, et les idéalistes parcourant les mers à la recherches des milles beautés du monde se faisaient rares. Puis ils n'avaient certainement pas sa trogne et un équipage couturé de cicatrices. On a rarement besoin de se battre contre un soleil couchant, faut dire... Pas de doute, elle avait saisi le principe, restait à savoir ce qu'elle en ferait. À première vu elle ne semblait pas antipathique, et après le verre bien corsé qu'elle venait de s'enfiler, Embrun en venait presque à la trouver amicale. On ne peu pas avoir toutes les qualités d'un pirate en même temps. Elle n'avait jamais su tenir la boisson aussi bien que ses compagnons.

- Ouais, on en a vu des belles. D'ces beautés qui t'envoient un navire par le fond. Mais l'mien c'est l'Zéphyr ! C'pas une vag'lette d'curaillon qui va y faire perdre le cap !

Un étincelle dans les yeux et la voix pleine de fierté, la pirate sembla un instant oublier sa fatigue. Le Zéphyr... Elle pourrait en dire tellement plus sur lui, mais le bon vin arrivait ! Elle s'en servit un verre avant de la tendre devant elle pour que le plus rapide l'attrape. Pas de doute, ce n'était pas la même cuvée ! Le précédent ne devait pas avoir de cuvée du tout, à part celle des marins ivres morts qui s'en abreuvaient jusqu'à ce que leur navire parte sans eux. Avec un hochement de tête appréciateur, elle reposa d'un geste nonchalant son verre à peine entamé sur la table. Dans le métier, on s'y connait bien souvent autant en vins de grande table qu'en "touche-glotte", puisque c'était l'expression locale. Sans être exceptionnel, celui ci aurait eu sa place à la réception d'un noble de faible lignage.

- Sorgen, c't'une terre pas bien connue et bougrement loin d'ici, mon gars. Mais la mam'zelle a l'air d'en savoir plus qu'moi sur l'sujet. (Ses yeux semblèrent s’allumer à nouveau) Dis voir, les monstruosités, j'en ai bien entendu parler, mais les trésors, j'en sais trop rien. I' y a des légendes, mais la poule aux œufs d'or, personne l'a jamais trouvé.

Embrun se pencha en avant sur la table, signe qu'elle était intéressée par le sujet. Elle ne croyait pas vraiment trouver l'eldorado, mais peut être un ou deux piliers d'or et dans tous les cas, des traversées bien plus passionnantes que celles qu'on pouvait faire en suivant les routes de commerce maritime. Les dangers, ce n'était qu'une histoire de point de vue, au fond. Ou peut être était-ce les valeurs d’éthanol... Dans ce bar, il n'était pas nécessaire de boire pour être soule, les autres s'en chargeaient pour vous. La jeune capitaine esquissa un rapide et discret salut de pirate à l'attention de Constance.

- Embrun Sabredor, capitaine du Zéphyr. Et l'jeunot, c'est Akham.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMer 12 Oct - 7:48

Capitaine… comme capitaine ?? Waho, c'est dingue. Y'a de quoi rester pantoise. Constance pensait être en train de tailler le bout de gras avec une officier, certes déjà du gratin naval en somme, mais une capitaine, c'est quand même autre chose. Ça signifie entre autres que le Zephyr est bien son navire. Le sien. Et que chaque homme, larbin ou grand cartographe diplômé qui met un pied sur son pont est sous ses ordres. Elle peut décider de leur vie ou de leur mort, elle distribue les faveurs et les punitions. Elle commande et lance ses propres assauts…
Constance reste pétrifiée de stupeur, les lèvres immobilisées sur une syllabe ronde qui confère à son visage un étonnement presque enfantin. Ça lui coupe la chique un moment. Elle racle le bois grossier de la table des paumes et se penche en avant en rentrant la tête dans les épaules. Pour un peu, elle se mettrait presque à siffler comme les reptiles dont elle partage une partie de la constitution.

A la place, réaction somme tout raisonnable, elle attrape la bouteille libérée par Embrun et se charge de remplacer le contenu de son gobelet par ce nouveau cru. Il lui en faut une gorgée bien gouleyante avant de retrouver l'usage de la parole. Une gorgée qu'elle fait durer, rouler sous sa si spéciale langue (qui ne siffle donc pas sur les têtes, mais qui pourrait tout aussi bien balancer du "s" par paquets).

- En fait tu vois, sur Sorgen tu risques d'abord de te faire avaler par la poule avant de mettre la main sur ses œufs.

Elle raccroche sans façon, ayant digéré l'émotion, elle peut tout simplement reprendre la conversation. Et sans s'embarrasser de convenances même. Elle tourne son regard brillant vers le dénommé Akham. Mignon. Avec un petit air, "je découvre la vie" qui ne laisse jamais une changeante indifférente. Elle pourrait essayer de le séduire… juste pour le plaisir d'une étreinte. Et puis ensuite il s'en ira et ça simplifie quand même pas mal les choses. Constance aime les zones d'intenses échanges pour cette raison. On dit des marins qu'ils ont une femme dans chaque port mais on oublie souvent la réciproque : les femmes peuvent avoir autant de marin qu'elles veulent, c'est-à-dire potentiellement beaucoup plus.
Mais il est sans doute encore un peu tôt pour spéculer sur la chaleur que pourrait dégager l'anatomie d'un gars encore emmitouflé dans sa pelure râpée. Mais c'est à voir, si une occasion se présente.

Pour le moment, Constance s'amuse à faire le tour de son gobelet avec l'index et secoue sa courte tignasse de cheveux encore humides.

- Sorgen est un endroit où rien ne s'est encore passé. Je suis certaine qu'on y trouverait des abominations encore inconnues. Et s'il y a des monstres, c'est pratiquement sûr qu'il y a des ressources rares. Certaines espèces aiment collecter le précieux. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, les morceaux, cornes, écailles, dents, poils… tout ça vaut une fortune pour ceux qui s'intéressent aux choses de la contre-nature !

Autrement dit, l'Ordre du Changement. Effectivement, un bon moyen de se faire de l'argent reste de fournir les cultistes en spécimens inconnus. Ils les étudient en tirent des alchimies étranges… Les hypnalisins sont peut-être nés d'une expérience de ce genre qui aurait mal (ou bien) tournée.
Maintenant, Constance tire un petit rouleau de papier de sa besace et le passe par-dessus la table à la capitaine Embrun.

- Jette un œil là-dessus, on s'intéresse beaucoup à Sorgen depuis quelques mois.

Sur le parchemin, rien de plus qu'un début de carte. Le pourtour dentelé d'une côte et quelques annotations brouillonnes. "Drago felicis", "Lupus Arnal", "Urs Dementia"… quelques espèces aperçues mais encore à confirmer. Le Sorgen n'est encore revendiqué par personne ce qui en fait également un endroit idéal pour boutiquer ses petites affaires en toute tranquillité.
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMer 19 Oct - 0:43

-Un continent entier à découvrir?

Il se ressert une bonne lampée de cette rasade qui, même si elle ne valait pas celle que lui avait fait découvrir le nain, avait au moins le mérite de rincer la bouche après avoir ingurgiter de la touche-glotte. Et puis, si on laissait assez de temps au vin, il finissait par dévoiler quelques subtils arômes aux palais qui l'accueillaient. Pas un grand cru, ni même un bon cru, mais un cru quand même!
Le seul problème quand on était encore un gosse, qu'on était pas habitué à boire de l'alcool, qu'on avait passé la dernière semaine dans le coma sans boire de l'eau et que la première chose que l'ont buvait à son réveil était une boisson si forte qu'on pourrait s'en servir mon déboucher les égouts de Fentaeris après une bataille, et bien on avait tendance à démarrer au quart de tour. Déjà il sentait la chaleur qui lui montait à la tête, tandis que celle-çi se balançait un petit peu en avant, en arrière, à droite et à gauche, tournant légèrement alors qu'il se savait parfaitement droit et statique.
Déjà très extraverti, il n'en fallut pas plus au jeune Dru-Yiddes pour entamer un discours grandiloquent, dégainant un sabre imaginaire qui, même s'il existait bel et bien, ne serait que du plus grand ridicule vu l'accoutrement dont il était vétit. Sa couverture couleur de mer un jour d'orage, noué maladroitement afin de servir de pagne, n'était en effet pas ce qu'il y avait de plus charismatique et de plus impressionnant. Au contraire, sa avait plutôt une tendance... regressive. Un peu cliché Elfes Sauvages.
Et oui, même dans son village paumé on avait entendus parlé de ces humain qui ne mourraient presque jamais et qui vivaient plus comme des animaux que comme des gens civilisés.
Il faudra absolument qu'Akham les rencontre un jour.

-Alors qu'attendons nous? De l'or, de la gloire, des femmes et des hommes nous attendent sur ces terres vierges! Larguez les voiles, toutes amarres dehors! Souquez les artimuses! Ou quelques choses comme sa...

Oui, quelque chose comme sa... Ridicule ou amusant? Sûrement un peu des deux pour l'équipage du Zéphyr qui le connaissait un minimum. En tout cas, le jeune homme s'étonnait lui-même, car il n'aurait jamais songé qu'il puisse ainsi faire montre d'un tel lyrisme. S'aurait été dans un discours politiques en présence du Roi Phénix, cela lui aurait fait plus plaisir, plutôt que dans cette taverne puant la sueur et la mauvaise nourriture.

-Et vous, gentes dame, me ferrez-vous le plaisir de m'accompagner dans cette folle aventure par delà les mers en direction de... Ou qu'on va, déjà?

Sa aurait put paraitre romantique si le regard que dardait Akham sur Constance avait dit "ma tendre, je vous donnerais ma vie!" plutôt que "où il est le pichet de vin?"
Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeMer 19 Oct - 20:55

Embrun saisit la carte et l'étudia quelques instants. Il n'y avait pas grand chose, pour sûr. Elle semblait plutôt le dessin d'un aventurier particulièrement inconscient et terriblement curieux. Pas une carte maritime en tous cas, il n'y avait presque pas d'indication sur les bords à récifs, les bais accessibles ou les zones de tourmentes. Le capitaine qui avait entrepris ce voyage devait avoir une tout autre carte, mais Constance ne la possédait sans doute pas. Qu'est-ce qu'une femme comme elle en ferait ? Elle ne saurait sans doute même pas la lire, alors qu'en à en connaître l'utilité... Mais la jeune pirate était assez souvent partit à l'aveuglette dans des coins inconnus pour savoir se passer d'une telle source d'information et se contenter des indications de la mer. Cependant, avec, la traversée aurait été bien plus aisée... Plaquant la carte sur la table avec un air décidé, elle soutint un instant le regard de la changeante.

- Ta carte est tout juste bonne à s'torcher l'cul pour un marin. Tu m'demandes d'partir à l'aveuglette. J'suis pas contre et j'suis pas juste marin, j'peux m'en sortir, mais qu'est-ce qu't'as à y gagner ? J'pense pas qu'tu m'envoies là bas sans raison. Qu'est-ce qu'tu veux ? C't'une commande d'ton ami tentaculaire ?

La jeune pirate essayait malgré l'ambiance, la fatigue et la boisson de donner un ton un minimum professionnel à la conversation. Peut être y aurait elle réussi sans l'intervention aussi enthousiaste que déplacée de sa nouvelle recrut. Les commerces entre crapules semblaient lui passer bien loin au dessus de la tête. Avait il seulement vraiment compris ce qu'était un pirate ? Embrun en doutait. Quant aux prémisses des bases du concept de culte, il devait être à cent lieux de les avoir saisi. Au moins avait t-il assez d'enthousiasme pour mener un équipage entier de plein grès à sa perte. Et ses capacités en combat étaient loin d'être négligeables. Il avait beau être impertinent, un capitaine avisé ne le laisserait pas au port avant d'entreprendre un voyage vers un endroit aussi dangereux et méconnu que Sorgen.


- Mat'los... S'tu mets les amarres dehors, t'comptes avancer comment ? Les amarres servent à retenir un navire, pas l'contraîre ! Les artimuses, j'sais pas où t'es allé les pêcher, puis s't'ouvres les voiles par cette tempête, tu sortiras pas du port ! Apprends à t'nir debout sur un pont avant d'foncer contre l'vent ! Et cuve donc ton vin sans quoi t'arriveras même pas à sortir d'cette taverne sans t'prendre un mur ! Quant aux beaux indigènes, t'presses pas tant, personne t'les piquera mon gars. Ils ont trop d'griffes et d'dents pour un pauv' marin.

En plus, il se permettait d'inviter leur commanditaire... Embrun grinça des dents, mais garda le silence, curieuse de connaître la réponse de la cultiste. De toute manière, quoi qu'elle choisisse, le capitaine avait toujours le dernier mot sur ce sujet. Elle ne serait pas de trop pour ce voyage, mais une novice de plus à bord n'était pas forcément souhaitable. De plus, si elle emmenait Constance, celle ci finirait par découvrir les petits secrets du Zéphyr en terme de magie, ce qui ne lui plairait sans doute pas. Enfin, encore fallait t-il espéré qu'elle ne les découvre qu'à bord. Embrun n'avait pas eu le temps de préciser à Akham qu'il valait mieux ne pas parler de surnaturel en dehors du Zéphyr... Et qu'il valait aussi mieux le taire à bord d'ailleurs. Pour se donner contenance, elle finit son verre et jeta un regard vaguement inquiet par la fenêtre. Son navire était toujours en un morceau... Pour le moment. Dans un sens, quelques soient les réponses et choix de la changeante, la fille des mers était trop intriguée pour ne pas entreprendre ce périple. Elle était encore jeune et intrépide, elle aurait tout le temps de regretter ses choix plus tard.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeJeu 20 Oct - 9:00

Une main relevée devant les lèvres, sémillante des cils, Constance commence par sourire à l'envolée lyrique de leur étrange compagnon de tablée. Voilà qu'il prend de la hauteur ! Ou de la vapeur ? Faut croire que les légendes selon lesquelles les marins tiennent tous l'alcool ne sont pas entièrement vraies.
Elle glousse plus franchement lorsqu'il se fait rabrouer par Embrun. Ça tourne au burlesque ! La jeune femme s'efforce de rester si sérieuse et prend tout au premier degré. La capitaine qui lui fait d'ailleurs remarquer que son papier ne vaut pas tripette et qu'elle aimerait en savoir plus sur les intentions de l'hypnalisine avant de se lancer.

Mais on ne saurait s'y tromper, son regard brillant, ses questions pressantes, sa manière de négocier sans en avoir l'air : elle est mordue. Les risques, les endroits dangereux, les périples incertains… ça ne la dérange visiblement pas trop.
Non en fait, pour le moment, elle semble d'avantage préoccupée par la conduite de son "matelot". Peut-être parce qu'il ruine un peu son image en faisant le déluré fanfaron à côté.

Constance laisse décanter un peu les questions et temporise d'une nouvelle gorgée. Elle sourit à nouveau dans le vide et tripatouille une babiole en bois entortillée dans une de ses mèches de cheveux.

- Oh moi je ne demande rien à personne. Je ne fais que suggérer. Présenter des choix, ouvrir des opportunités...

Derrière son discours de pythie, elle prend un air assez malicieux pour laisser entendre que le pot de confiture était là, juste ouvert sur la table, et que ce n'est donc pas de sa faute si on la prend la main dedans. Elle étale ses doigts devant elle et reprend :

- Nan, heureusement K'yotephugh n'a rien à voir là dedans. Enfin je crois. Comment savoir ce que pense un céphalopode plus vieux que les gencives de la côte de Menetyr ?

Elle réfléchit un instant. Oui, à vrai dire, Sorgen… il est probable que les horreurs des abysses océaniques en sachent déjà assez long sur le sujet. Ou peut-être qu'ils s'en désintéressent totalement. Les "choses de la terre" passionnent rarement les créatures des profondeurs. Enfin, c'est ce qu'on lui a enseigné. Un chose est certaine pour Constance, après quelques années de baroudage : c'est que rien n'est certain. Le chaos est partout.

Et puis la changeante semble se rendre compte que dans ses pensées enroulées façon tentacule, elle en délaisse ses interlocuteurs. Elle leur offre une nouvelle rangée de dents blanches et incline le goulot de la bouteille au-dessus du godet du "matelot" Akham. S'agit de pas oublier son petit projet annexe. Si le mignon ne tient pas l'alcool, ça sera d'autant plus facile. Elle l'encourage d'un petit clin d'œil.

- Venir avec vous ? Gente Dame ? (Elle pouffe). Je n'ai rien contre mais je crois pas que l'étiquette convienne. Si tu veux séduire une fille, j'te recommande pas de lui envoyer du titre ronflant dans la figure : c'est juste bon à faire ronfler justement.

Un bon moyen de draguer, c'est de convaincre l'autre en face que c'est lui qui a commencé.

- Bon mais parlons affaires. Moi ce qui m'intéresse là dedans, c'est de découvrir quel genre de monstruosités arpentent le sol de Sorgen. Leurs mœurs alimentaires, la manière dont ils se reproduisent… tout ça est très instructif. Seulement, des esquifs qui acceptent de faire la traversée, y'en a pas légion.

Elle envoie son pied sous la table et en rencontre un autre en face. Contact.

- J'pense pas que tu sois du genre à accepter des contrats… alors je dirais simplement que si tu y trouves un intérêt… on pourrait certainement s'arranger non ? Je suis pas du genre encombrante et j'ai déjà travaillé sur des navires.

Elle pressent qu'Embrun est une indépendante. On n'accède pas à un poste de capitaine sans une forte volonté de liberté, une bonne dose de débrouillardise, d'instinct sûr et de coups de pieds dans les couilles des obstacles. Alors soit la jeune Sabredor trouve elle-même ses raisons, soit elle ne viendra pas. Ça lui semble aussi simple que ça. Ce n'est pas juste qu'elle n'est "pas contre", Constance a dans l'idée qu'elle a vraiment envie d'y aller. Et ce trait de caractère, mélange de détermination et de manières directes la rend tout de suite très sympathique-chaotique à ses yeux.
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeJeu 20 Oct - 13:06

Mais... Mais pourquoi elle lui tape le pied avec le sien? Etait-ce ainsi qu'agissait les femmes des villes portuaires? Oh, sûrement, chaque village avaient ses propres coutumes, alors pourquoi ne serait-ce pas la même chose avec agglomérations plus importantes? Maintenant, le tout était de savoir ce que cela signifiait. Il envoya donc à Embrun un regard lourdement chargé d'interrogation, mais également d'amusement. Les coutumes des autres races était si exotiques que les découvrir revêtait presque du jeux éducatif! Et, pour faire bonne mesure en démontrant qu'il voulait s'intégrer à cette étrange mais au combien surprenante société, il renchérit du geste de Constance en frottant également son pied nu sur celui de son interlocutrice.

Et en parlant de femme, la réaction d'Embrun fut exactement ce qu'on pouvait attendre d'elle : remplit de professionnalisme, mais dans lequel on discernait parfaitement une sorte de ... osons le mot! ... maternalisme. Un peu comme une mère qui corrigeait son gosse qui, sûre de ses connaissances, venait de commettre la plus énorme des erreurs grossières.

Mais même rabroué par les deux demoiselles, il continuaient à ce montrer des plus expressifs. Réagissant naïvement à l'invitation de la jeune Hypnaline en finissant cul sec son gobelet qui, par une étrange et mystérieuse magie, se remplissait de nouveau de ce liquide sitôt que la coupe fut vide. C'est sa qu'est bien dans les tavernes : jamais tu ne sera assoiffé!

-Bah pour savoir c'qu'i' pense, suffit d'lui d'mander!

Logique, implacable et in-argumentable. Impossible de contrer une telle affirmation, tant elle était remplit d'évidence. Ca, sa faisait avancer les débats! Bon après on pouvait mettre en avant le côté monstrueux et gastronome du monstre, mais cela ne restait que du détail.
Totalement étranger aux arts de la négoce et du marchandage, il était plutôt occupé à finir et reremplir ses verres. Ce qui maintenant devait remprésenter une sacrée somme pour la bourse d'Embrun. Oui, la bourse de la capitaine. L'argent était pour le moment un fait inconnu du jeune Incube. Il possiblement qu'il le resterait encore un sacré bout de temps.

-Nous étions cinq à six bon bougres, nin nin nin, nin nin nin nin!

Déjà que sobre il ne se rapellait jamais la deuxième partie de cette phrase, alors plein comme une barrique...

-Nous entrâmes dans une auberge pour y boire du vin nouveau. Oh!...

Regardez son visage rouge : aucune honte, aucune décence. Mais qui s'en souciait ici? On était dans une taverne, par tout les esprits de l'océan! Alors si l'ambiance n'était pas celle que devait être celle de toute auberge, c'était même pas la peine d'y rester!

-C'eeesssttt à boire, à boire, à boiiireeehhh! C'eeesssttt à boire qu'il nous faut!

Puis, se rappelant que la jeune demoiselle lui avait répondut, il se rassit après être monté sur sa chaise et reprit :

-Bah en fait j'avais l'choix entre "Gente Dame" et "gueuse de taverne". Mais bizarrement, j'ai préféré t'app'ler d'la première façon. Un petit clin d'oeil, histoire de faire passer l'insulte qui n'en était pas une, avant de continuer. Et puis pourquoi j'devrais séduire? Si une fille veut de moi, elle à qu'à venir. Pourquoi s'emmerder avec les courtisanneries des gens d'la Haute?

Oui, on apprenait quand même une ou deux choses quand on restait plusieurs mois tout frais payés dans le château du Roi Phénix. Se tournant vers la Fille des Mers, il lui adresse son regard le plus attendrissant (enfin, le plus possible dont était capable un ado pas habitué à boire rond comme une queue de pelle) et la supplia :

-Alors Cap'taine, elle peut v'nir, hein? S'iou'plait, s'iou'plait!

L'insistance d'un gosse qui demandait ardemment à sa mère la chose qu'il veut absolument. Comment résister? Même si Embrum était une femme endurcie par une vie de piraterie, elle restait une femme. La fibre maternelle était ancrée dans son code génétique.

En tout on espère!

Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeJeu 20 Oct - 14:23

Pensive, la jeune capitaine faisait tourner le liquide dans son verre. Elle croisa bien un instant le regard interrogateur d'Akham, mais ne pris pas la peine d'y répondre par un quelconque signe. Le situation était si évidente qu'elle ne voyait même pas ce qu'il y avait à expliquer, ni quelle était la question. Depuis quand un marin s'étonnait t-il de voir une fille l’accoster sur le quai ? Plusieurs matelots du Zéphyr en avaient une sur les genoux et il savaient tous comment s'y prendre. La délicatesse et les beaux discours n'étaient pas vraiment leur fort et ils s'en sortait très bien sans mots. Sauf pour Hergor, fin soule mais tenant toujours debout, qui captivait une petite assemblée au milieu du bar. On pouvait suivre son histoire rien qu'en le regardant gesticuler et la fille du tavernier semblait d’intéresser à lui, bien qu'il soit de race naine. Il avait toujours eu le chic pour se trouver une compagne malgré un physique pas franchement attirant. Embrun le regarda quelques instants, retrouvant sans mal le périple dont il parlait. Elle l'avait entendu des milliers de fois. Oui, un voyage à Sorgen permettrait au moins à son plus vieux loup de mer de renouveler son répertoire de légendes. Malheureusement, elle n'avait pas encore un équipage très expérimenté. La majorité de ses marins n'avaient fait qu'un seul et unique abordage, au cours duquel elle avait d'ailleurs recruté le jeune incube. Il y avait de bons éléments, mais clairement pas la cohésion d'équipage nécessaire à ce voyage. D'un autre coté, après un tel périple, elle pouvait être sûre que les survivants seraient devenus des pirates expérimentés, si survivants il y avait. La méthode était bien brutale tout de même, et bien risquer... Pour un marchant. Seulement elle était au commandes du Zéphyr, navire pirate d'origine elfique, voguant depuis de nombreuses générations sous les commandes de sa famille. Il devait avoir un équipage digne de ce nom et il était hors de question qu'elle perde son temps à se faire la main sur des routes commerciales. Elle était capitaine depuis très peu de temps, mais pirate sur ce navire depuis sa naissance. Tous n'accepteraient pas de s'embarquer dans cette aventure ? Et bien, le premier trie serait fait, ainsi. Elle savait qu'elle garderait sans la moindre difficulté le noyaux dure de son équipage. Après deux ans de service sous le commandement d'un mauvais et bien peu ambitieux second, ils rongeaient leur frein. Elle avait plus de chance de les perdre en jouant la sécurité plutôt qu'en se jetant tête baissée dans une folle traversée vers une destination inconnue.

Sortant de ses réflexions, la jeune fille se tourna vers Constance. Les chansons paillarde qui résonnaient du coté d'Akham l'incitait à l'effacer du tableau des personnes à qui il est utile de donner une réponse. À quoi bon, il ne s'en souviendrait sans doute plus demain ? Surtout avec les verres que lui resservait si aimablement sa future compagne d'un soir. Si Embrun était incontestablement une femme, elle n'avait jamais éprouvé d'instinct maternel pour qui que ce soit et ce n'était certainement pas un jeune homme bourré qui l'ouvrirait à la tendresse. Si encore il avait eu l'age d'un mousse, elle aurait peut être eu la bonté de lui mettre une bonne rouste et de l'envoyer cuver dans la cale, mais là, il avait son age alors elle le considérait, sans doute à tort, comme responsable de ses actes. Elle nota quand même qu'il faudrait lui inculquer les règles tacites de répartition du commandement, mais demain, car il n'était pas apte à les entendre actuellement. Habituée à voir les marins se vautrer dans les caniveaux à chaque escale, elle savait d'expérience qu'il était inutile d'en parler ou d'appliquer des sanctions avant le retour à bord.


- Tu as déjà servit sur un navire tu dis ? Dans ce cas, tu sauras certainement mieux te tenir que celui ci. (Elle fit un vague geste vers Akham) Fait en ce que tu veux, mais rapporte le à l'aube. Il est bien utile quand il n'est pas aussi imbibé. On appareille avec la marée si cette tempête s'est calmée. Et quand j'dis calmée, j'veux dire qu'on embarque si on peut sortir du port. On est pas là pour l'commerce donc la mer d'huile, oublie.

Elle lança un regard vers le Zéphyr. Il n'y avait que très peu de réparations à faire et elles ne nécessitaient pas de faire cale sèche. Il allait en revanche falloir s'occuper de refourguer la cargaison, et il faudrait aussi voir ce qu'il restait de l'équipage prisonnier. Beaucoup avaient du sauter à la mer, il ne devait pas rester grand chose de vivant. Cependant, si il y avait des marins encore en état de fonctionnement là dedans, il y avait de bonne chance qu'elle les garde à bord si ils le souhaitaient. Le voyage n'avait pas été agréable, mais elle avait donné l'ordre qu'ils soient nourris. Il faudrait juste vérifié que cet ordre avait été exécuté... Elle s'en occuperai en chemin, il était hors de question de les relâcher dans un port de toute manière. Restait donc le problème de la cargaison à refourguer, mais elle pouvait aussi bien la laisser à ceux qui resteraient à terre en guise de paye, au besoin.

- Tu connais quelqu'un qui s'rait intéressé par un bon bradage de marchandises diverses ? J'aurais aussi quelques provisions à acheter. Va nous en falloir.

Sans attendre la réponse, elle se leva... Ou du moins essaya. Même si elle était très loin du stade d'ébriété de son compagnon de bord, elle se sentait comme prise dans la houle. Dans une posture bien moins autoritaire qu'elle ne l'aurait voulu, elle lança d'une voix forte à travers la taverne.

- EMBARQUEMENT DEMAIN À LA PREMIÈRE MARÉE ! CEUX QUI N'Y SERONT PAS RESTENT À TERRE !
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Constance de Négativité
Rose Hybride de Thé
Constance de Négativité


Féminin
Nombre de messages : 92
Race : Hypnalisine
Classe : Basse-changeante
Date d'inscription : 21/08/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeVen 21 Oct - 7:19

Les godets filent et les humeurs s'allègent. Voilà qu'Akham dévisse complètement de son tabouret et se met à chanter. Mais avant ça, il répond gaillardement à l'invitation mutine de Constance sous la table, laquelle se met à rosir copieusement (du moins, elle pense que c'est bien son pied qui se glisse contre son tibias). Et puis voilà que ça tombe droit comme un œil dans un bouillon de lombrics : "gueuse de taverne".
Contrecoup, son sourire s'efface, elle fronce les sourcils, devient boudeuse. Qu'est ce qu'il veut dire ? Qu'elle fait partie de ces filles faciles qu'on allonge sur les tables et qui écartent les jambes dès qu'on les effleure ? Un tendron qu'on besogne sans y penser ? Akham est sans doute trop beurré pour mesurer ses paroles, il débite, il se laisse aller et dans un sens, c'est ce qu'elle voulait non ?

Constance s'apprête à répondre mais voilà qu'Embrun sort de sa torpeur méditative. L'humeur de l'hypnalisine remonte aussi sec dans l'euphorie : elle accepte ! Elle est partante ! Et mieux encore, sans rien demander d'autre que de se tenir mieux qu'un marin ivre mort qui danse comme un poulet et caquette comme un dindon. Formidable !
Sous l'impulsion, Constance se lève à son tour, attrape son gobelet d'une main ferme et le lève devant son visage.

- La mer d'huile de toute façon ça manque de mouvement ! Marché conclu !

Elle le vide d'un trait, se râpant le gosier au passage et écopant d'une légère quinte de toux qui lui laisse une goutte de vin carmin au coin de ses lèvres. Oscillant en place, elle guinche le gesticulant matelot chahuté qui, même s'il s'est rassis n'a pas l'air de tenir en place. Elle peut en faire ce qu'elle veut hein ? C'est la capitaine qui lui a donné son accord. Autant dire sa bénédiction.
Au moment où cette dernière se lève pour faire son appel au large tonitruant, Constance de son côté sourit férocement et se lèche les lèvres avec cette passion propre à ceux de sa race. Elle se penche en avant, accentue l'échancrure de sa tunique, s'efforce de capter le regard de sa proie dans le sien. Comme un mortel aspic, elle s'étire au dessus de la table, une jambe relevée en balancier et attrape Akham par l'encolure de son drap gris mouillé.

- Gueuse ou gente dame ? lui susurre t-elle. J'vais te dire, appelle moi encore une fois comme ça et je t'arrache les couilles pour les clouer sur la porte de la grange. (Elle sourit radieusement).

En fait, Constance serait proprement incapable de mettre une menace physique à exécution mais elle aussi, elle commence à se laisser enhardir sous l'alcool bon marché de cette bauge du port. Elle se rapproche encore et sans préavis, embrasse goulûment Akham sur les lèvres, léchant son odeur, goûtant le sel à fleur de peau et la sueur moite. Elle se maintient ainsi en déséquilibre le temps de savourer cette sensation enivrante puis se rejette en arrière, le feu aux joues. Elle inspire profondément à s'en gonfler la poitrine et relâche son souffle dans un grand soupir de contentement. Il a un goût étrange ce marin. Comme un musc bestial sous un verni plus racé. Il a sur les lèvres ce mélange de saveurs et d'odeurs qu'elle appelle le divin : des notes caramélisées et boisées.
Toute minaudante, elle bat des cils, croise ses doigts sous son menton et reprend comme s'il ne s'était rien passé de fondamental :

- Marchandises diverses… heu… y'a bien des échoppes à Menetyr qui donnent dans la quincaillerie mais je pense pas qu'ils pourraient soulager les cales de ton navire. Il va te falloir sans doute un entrepôt provisoire… ou une cachette… tout dépend de ce que t'as sous le pont bien sûr. Mais une cachette, l'avantage, c'est d'être caché…

Purée, elle commence a parler de traviole. Elle se presse les tempes, comme prise d'un mal de tête. Oui, il a définitivement un drôle d'arôme le Akham. Mais peut-être que c'est l'excès de boisson, le manque d'air, l'ambiance collante… Elle se reconcentre.

- Pour les denrées, c'est pas un problème, y'a le Comptoir des Sept Flots sur le port où tu peux faire le plein de bouffe à embarquer. Le tôlier est un fidèle de l'Ordre alors il posera même pas une question si je pointe le museau avec toi.
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Akham Mogoa
Libre
Akham Mogoa


Masculin
Nombre de messages : 104
Race : Incube
Date d'inscription : 08/07/2011

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: uand    Une arrivée fracassante Icon_minitimeVen 21 Oct - 13:20

Un baiser. Depuis combien de temps n'avait-il pas été aussi proche charnellement avec un être vivant? Depuis bien 2 à 3 ans, il ne sait plus trop. En fait, depuis sa capture, il c'était refusé à tout contact "volontaire" avec d'autres personnes. Les seuls fois où sont corps touchat autre qu'un objet, ce furent lors des sevices que lui fit endurer Vylris en le louant aux plaisirs pervers et sadiques de nécromant les plus débridés et les plus immondes qui ait put fouler de leurs pieds impies le sol du chateau celeste. La seule chose dont il puisse ce dire qu'elle lui appartenait véritablement fut cette chaine qui le rattachait jour et nuit au trône du Roi-Nécromant. Des vêtements? Il n'en avait pas, ce qui n'avait pas amélioré sa décence au niveau vestimentaire. On avait voulut s'amuser en l'humiliant.
Aussi le baisser qu'il reçu fut extraordinaire. Pas seulement à cause de ce côté fougueux et passionné, sa il l'avait vécut avec d'autres femme et d'autres hommes, mais surtout grâce de deux sensations contradictoires qui, par leurs forces et leurs intensité, avaient agit un peu comme des électrochoc. Le premier, sa avait d'abord été cette sensation de froid au contact des lèvres de Constance. Embrun l'avait sentit plus tôt lorsqu'elle avait touchée la jeune femme, mais jamais Akham n'aurait pensé que ce puisse être ainsi! Elle donnait l'impression de venir d'un pays que le soleil ne réchauffait jamais. Mais il y avait eu autre chose, un chose qui c'était présenté sous la forme, cette fois, d'une incroyable chaleur : elle ne le craignait pas.

Il y avait eu cette histoire avec cette petite fille, éleve nécromancienne envoyé par ses parents au nouveau régime en guise d'otage. Elle devait sûrement appartenir à une famille puissante. A la cour, Akham devait amuser les convives en adoptant les formes des animaux les plus grotesques qu'il puisse : poule, lapin, rat et tout ce qu'il y avait de plus bas au niveau du règne animal en Demeria. Mais elle, elle n'en savait rien.
Un soir elle entra dans la salle du trône désertée de ses occupants et s'agenouilla devant le corps meurtri du jeune incube, déposant un bol d'eau et un peu de pain. Et chaque soir elle recommençait, ignorant toujours à quoi servait exactement le jeune homme, mais l'ayant tout de même prit en pitié. Cette ignorance s'expliquait par le fait qu'elle n'allait jamais dans la salle du trône, mais qu'elle avait entendu parlé d'Akham par le biais de quelque uns de ses camarades de classe. Des fois elle restait un peu et lui parlait même s'il ne répondait jamais, des fois elle tachait de le reconforter par des paroles apaisantes, et, rarement, elle le prenait dans ses bras et maudissait avec lui ces soit-disant nobles. C'était la seule personne qui pouvait l'approcher sans qu'il ne fasse un mouvement de recul.
Et puis un jour, elle apprit la vérité sur Akham, et son comportement changea du tout au tout. A la pitié avait succédé le dégout pour cette race de démon qui copulait avec des animaux pour ensuite féconder les femmes et créer des abominations. Au bol d'eau avait succédé une écuelle "pour aller avec sa race abjecte" comme elle disait.

Ce fut une trahison des plus douloureuse.

Alors maintenant, voir une femme qui semblait elle aussi exploité s'approcher de lui pour l'embrasser à plaine bouche, cela créait chez le jeune incube une joie qui lui réchauffait le cœur.

-Et bien, même si tu n'est pas une Dame, tu n'est ni une gueuse et encore moins une catin. Tu mérite plus qu' être une serveuse dans une taverne minable.

Oh oui, elle était tellement plus!

Puis il voulut la prendre dans ses bras, dans une imitation du fiancé le jour de ces noces. Mais l'opération n'était pas aussi facile quand on avait un fut de vin à la place de la tête. Aussi, ne se contrôlant plus, elle ne fit que tomber en arrière sous le poids de la jeune femme, qui se retrouva donc assise sur le torse nu de son compagnon d'un soir. Pulsion animale ou simple indécence, il ne trouva rien d'autre de mieux à faire que d'inverser les positions, Constance couchée sur le sol et Akham allongé sur elle, l'embrassant sauvagement, bestialement, incapable de maitriser ces pulsions qui secouaient son corps, le traversant de long en large comme des vagues de désir amplifié par le vin et le fait que cela faisait 3 ans qu'il n'avait pas connu d'autre corps. Oui, Constance était la première avec qui il brisait ainsi les barrières que son esprit lui avait installé vis-a-vis des autres.

Oui, enfin bon, il pourrait quand même éviter de balader ses mains sur le corps de la jeune femme... Et aussi éviter de les faire s'arrêter sur ses cuisses... surtout s'il les remonte doucement ensuite... avec la jupe au passage...

Ha, décence, quand tu nous quitte!


Dernière édition par Akham Mogoa le Jeu 27 Oct - 21:10, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Embrun Sabredor
Fille des Mers
Embrun Sabredor


Féminin
Nombre de messages : 691
Race : Humaine
Classe : Pirate !
Date d'inscription : 03/11/2009

Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitimeVen 21 Oct - 23:07

En fin de compte il y aurait bien un marché, ou ce qui en tenait lieux pour des bandits des mers. Embrun leva son verre et le but d'une traite, répondant au geste de Constance. Si elle resta de marbre pour donner le change quand le liquide brulant lui enflamma la gorge, elle ne s'en sortit pas indemne pour autant. Ce dernier verre était de trop avec la fatigue et l'alcool déjà accumulé. Elle sentit sa vision se brouiller et l'univers chavirer. Les parois et objets semblaient animés d'une vie propre et étaient tous parfaitement à même de se déplacer comme bon leur semblaient. Où étaient ils transporter par des êtres vivants ? Ou encore simplement emporter par les ballottements du pont ? Elle ne savait plus trop et pourtant, elle gardait l'esprit étrangement clair... Désinhibé, et pourtant sans la moindre trace de l’euphorie que génère chez certains l’excès de boisson. Toutes les conversations alentour paraissaient claires, elle pouvait les suivre toutes en même temps sans difficulté et en récupérer les points importants. Du moins était-ce son impression, mais en réalité, son esprit papillonnait de l'une à l'autre sans logique ni raison, tentant désespérément de faire le lien entre les différents bribes perçus à aux quatre coins de la pièce. Bien fatiguée par la trop longue et trop mouvementée traversée, la jeune fille ne pourrait pas tenir ce rythme bien longtemps. Déjà, des spasmes incontrôlables agitaient parfois ses mains sans qu'elle ne s'en rende compte et ses yeux tournoyaient dans leurs orbites en contemplant le vide quand ils ne se fixaient pas avec une immobilité inquiétante sur un sujet. En temps normal, sur la terre ferme, elle suivait les chaos de vagues imaginaires, mais son navire semblait maintenant traverser une véritable tempête, avec toute l'imprévisibilité de vents en folie. Mais le plus perturbant dans l'attitude de la pirate, surtout pour une personne avertie comme l'était Constance, restaient les légers relents d'énergie pure que son corps ne semblait plus apte à contenir. Dans son état de faiblesse actuelle, elle ne causait aucun dégât et il était impossible de jauger sa puissance ou de déterminer la nature exacte de ses pouvoirs... Si ce n'est justement par le fait même qu'ils n'étaient plus sous contrôle. Il n'ait aucune magie plus incontrôlable que la sorcellerie. Sans but, les traits d'énergie faisaient scintiller la salle en heurtant divers objets, fêlant parfois légèrement un verre, mais s’éteignant le plus souvent avant d'être détectables. Complètement inconsciente de son état apparent, Embrun gardait son attitude sérieuse et déterminée.

Embrun reposa son verre sur la table sans grande brutalité, mais en tombant à demi dessus. La choppe vide lui échappa des mains pour aller s'écraser sur la parquet vermoulu. Elle n'y prêta pas grande attention, l'esprit déjà ailleurs. La traversée à venir, tout ce qu'il fallait encore préparer, le départ à l'aube le lendemain, tant de choses à préparer et une fatigue grandissante. Si les douleurs musculaires avaient disparu avec la boisson, son corps tentait encore de la rappeler à l'ordre, sans grand succès d'ailleurs. Elle ne serait jamais en état de quitter le port demain matin, et pourtant elle le ferait sans hésiter. Posant un regard assuré et instable sur la changeante, elle se força à reprendre le cours de ses pensées.


- Ton tôlier, on doit pouvoir l'payer en marchandises si il est d'l'ordre. Il doit bien savoir comment les r'fourguer ensuite. Ouais, on y va. Trainons pas ici, on peut pas prendre la mer sans y être un minimum préparé et j'veux pas végéter dans c'port. Il pue la vermine... R'garde donc c'que d'viennent mes marins, sur terre. C't'endroit t'contamine les meilleurs loups d'mer. On étouffe dans c'te cave à gnôle... Faut qu'sorte d'ici, j'étouffe.

Son esprit n'était même plus à même de traiter les données dans l'ordre. Elle avait pourtant bien vu la relation plutôt intime qui se nouait entre l'hypsaline et son matelot, mais pas remarqué qu'il était impossible à Constance de se diviser en deux. D'ailleurs, pour ce qu'elle en savait, cette étrange femme en était peut être capable puisqu'elle n'était pas humaine et qu'en plus elle appartenait à un ordre religieux potentiellement capable de ce genre de chose. Une bouffée d'éthanol l'étourdit un instant et elle se raccrocha à la table tout en essayant d'avancer vers ce qui était potentiellement la sortie de l'auberge. Un peu effrayée de voir les distances devenir élastiques, elle jeta un regard presque implorant vers Hergor, toujours accaparé par son histoire, puis darda ses yeux d'un violet rendu brillant par les décharges énergétiques vers Akham.


- Tu la connais pas, mat'lot. L'seul truc que tu r'connais chez elle c'est la vignasse qu'vous avez tous les deux ingurgité. Mais t'sais rien d'son ordre ni d'ses buts. T'fais confiance au premier bandit qui passe et tu t'entiches d'la première femme qui t'sers à boire sans même t'rendre compte qu'elle a rien d'une serveuse. Ouv' les yeux mon gars, parce qu'un jour quelqu'un t'les arrach'ra s't'y fait pas plus gaffe. J'vais pas t'dire qu'j'en sais plus qu'toi sur elle, ni qu'j'ai raison d'l'embarquer, mais moi j'sais m'ner ma barque et j'sais c'que j'risque. Alors t'avises plus d'inviter l'premier v'nu sur mon navire, c't'à moi d'm'en charger. Allez, profite bien t'ta nuit, t'en auras bien b'soin. Demain ce n's'ra plus un p'tit voyage de plaisance.

Autant pour le principe de ne pas rabrouer un marin en permission à un stade critique d'ivresse. Mais ce genre de préceptes étaient bien vite lavés par l'alcool. Quelque part, très loin, elle avait conscience d'être elle même incapable de mener la moindre entreprise avant d'avoir dormit. Sans doute est-ce cette conscience qui la poussa à ne pas sortir seule de la taverne et à appeler celui qu'elle considérait plus ou moins comme son protecteur depuis sa plus tendre enfance.

- HERGOR ! Tu r'trouvera ta belle plus tard, on a du boulot.


Lança t-elle en se dirigeant d'un pas chaotique dans la direction très approximative de la porte. Elle s'attendait à ce que Constance la suive, mais si ce n'était pas le cas, elle ne s'en rendrait pas forcément compte.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.brin-d-if.info
Contenu sponsorisé





Une arrivée fracassante Empty
MessageSujet: Re: Une arrivée fracassante   Une arrivée fracassante Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Une arrivée fracassante
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» Une arrivée fracassante : Hergor et Samy
» Arrivée des Hù-bei
» Arrivée du Redlabel
» Arrivée à Athéïle
» Arrivée de voyage

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Origine et le Changement :: Le Monde D'Origine :: Déméria :: Le Royaume de Déméria :: Les Terres du Menetyr :: Port Menetyr-
Sauter vers: