Pendant les discutions [Arkal, Maëlys, Oyan, Lilith]

Maëlys avait suivi vaguement Ryûseï, mais ce qu'il se passait réellement lui échappait. Elle se sentait comme très loin de la scène, comme une spectatrice lointaine. La partie rationnelle reconnaissait ce mécanisme de défense de son esprit, afin de la protéger, de l'empêcher de craquer, mais elle n'avait aucune envie de sortir de cet état. Logique. Elle suivait donc à moitié les conversations, ne percevant réellement que quelques mots, par ci par là. Assaut. Ils en ont pas marre? D'accord, ça règle le soucis de surpopulation, mais quand même! Château. Franchement, si Aindras veut y vivre faut vraiment qu'on lui dise de le faire désinfecter avant. Elle ne se pensait pas aussi ironique, ni cynique. Mais c'est pas un mauvais moyen pour ne pas perdre pied. Déjà qu'elle n'y voyait rien... Ah, non, en fait, c'est parce qu'elle pleurait. Bah, pas grave. De cette façon, elle ne voyait pas les bâtiments détruits. En fait, elle aimerait bien se trouver un coin peinard, et pleurer jusqu'à ce que sa mère vienne la consoler.

Sauf qu'elle ne viendrait pas. Depuis combien de temps n'avait-elle pas lâché les vannes? Jamais. Tu ne t'es même pas laisser le temps de pleurer tes parents. Normal, il y a toujours eu autre chose à faire. Fuir. Trouver du travail. Apprendre à se débrouiller seule. Et quand elle avait pensé pouvoir faire confiance à d'autres pour enfin se poser un peu, elle s'était retrouvé en plein milieu d'un champ de bataille avant de comprendre comment...

Guérisseuse?

Toute à ses pensées, elle n'avait même pas remarqué Arkal, ne sortant de sa léthargie qu'en entendant la voix de Ryûseï résonner. Pourquoi il parlait si fort? Elle n'était pas sourde non plus! Enfin, il n'avait pas tort. Ce n'était encore pas le moment de pleurer... Ca attendrait encore. Comme d'habitude.

La guérisseuse sécha ses larmes d'un revers de la main, tout en calant un peu mieux son fardeau inconscient sur la hanche. Arkal était en vie. Bonne nouvelle qu'elle salua d'un sourire pâle au demi dragon, avant de lui faire signe d'attendre une seconde, pour rejoindre Ryûseï, Lunaë toujours endormie dans ses bras.

"Fais attention. Je ne sais pas ce que vous a donné Krogan, mais quand ça cessera de faire effet, tu risques de recevoir d'un seul coup les effets occultés par la potion..."

Elle n'avait pas parlé fort, sachant (bien que ne comprenant pas pourquoi exactement) que Ryûseï ne voulait pas montrer de faiblesses éventuelles. Mais bon, d'une part, il était assez évident qu'il n'allait pas le faire, et d'autre part, il aurait l'air pire si l'effet cessait sans qu'il n’ait pu anticiper. De la main et du regard, la guérisseuse adressait également un autre message, indiquant l'enfant pour demander à Ryûseï de garder un œil sur la fillette. Bref. La demoiselle revint vers Arkal, comprenant sans peine le problème principal.

"Tu as mal autre part? Des sensations de vertiges, nausées, picotements?"

Elle reprenait peu à peu son ton professionnel, alors qu'elle posait Lunaë à ses pieds, dans le champ de vision du samouraï, et aidait Arakal à se débarrasser de ses vêtements pour accéder plus vite à la blessure.

k]Hrp : J'arête ici, je te laisse me décrire un peu ton état, Ark! ]

Arkal avait été surpris par l'absence mentale de Maëlys au premier abord, mais il s'était raisonné en se disant que la petite en avait sûrement beaucoup trop enduré aujourd'hui. Un champ de bataille n'était décidemment pas l'endroit pour une fillette comme elle! Il avait écouté le général, Ryûseï, et avait bien entendu qu'il avait affaire à son nouveau roi.

Je vous salue, Roi Phénix, dit-il avec une courbette qui lui arracha une nouvelle grimace de douleur causée par la douleur lancinante de son bras.

Il avait retrouvé son souffle et sa contenance, on dirait. Après avoir prononcé ces quelques paroles, le demi-dragon se retourna et suivit Maëlys un peu plus loin, qui le débarassa de sa cape et de sa chemise, toutes deux souillées par le sang et autres fluides étranges provenant des morts-vivants. S'il avait mal ailleurs? Au premier abord, il ne croyait pas. Toutefois, en prenant conscience de son corps, il s'aperçut qu'il avait une entaille sous le pied gauche. Il ne pouvait dire si elle était profonde toutefois, mais ça ne semblait pas trop grave. La jeune guérisseuse serait sûrement étonnée de ne voir aucune plaie sur son bras droit, mais les motifs de flammes luisaient doucement, s'intensifiant par moments.

Pour mon bras, tu ne peux pas faire grand chose à moins que tu n'aies quelque chose pour atténuer une douleur magique. Si ça peut t'aider, la sensation est la même qu'une brûlure vive. Elle va s'en aller progressivement, j'en ai déjà fait l'expérience... Sinon, je crois que je n'ai rien de cassé. Seulement une blessure, là, sous mon pied. Ça m'apprendra à parcourir un champ de bataille parsemé de cadavres, d'armures et d'armes perdues sans chaussures!

Dès son traitement terminé. Il avait bien l'intention d'aller offrir ses talents d'archer au Roi et à son général. Des archers étaient toujours utiles lors d'un siège, puisqu'il y aurait un siège selon ce qu'il avait compris. Son arc était toujours à son épaule, mais il se rendit compte qu'il n'avait toujours pas rengainé son épée, geste qu'il fit aussitôt.

Je n'avais plus rien à faire avec le Roi qui se relevait de ses cendres et le loup venu du pays des kamis. Si l'Origine les avait envoyés ici, c'était justement pour qu'ils nous guident. Je n'étais qu'un serviteur de l'Éternel qui ne connaissait que ce que les arbres et le Rorkhan lui avait enseigné à propos du monde qu'avait créée l'Origine toute puissante. Je n'avais pas la moindre idée de comment organiser des troupes ou préparer un plan de bataille. J'espérais simplement que le Grand Créateur me donnerait la force de commander aux forces qu'il m'avait permit de regrouper mais à présent que les dirigeants de cette bataille savaient de quoi j'étais capable et que j'avais soigné leurs plaies, je n'avais plus rien à faire à leurs côtés, pas en tant qu'égal. Je serais à leurs ordre car l'Origine les avait amenés à cet instant afin qu'ils libèrent le Pays des Hommes de l'engance changeante. Un petit groupe est à l'écart. Ceux qui sont également venus se présenter face au Roi et au Général et qui se sont retiré en attendant leurs ordres. Du moins c'est ce que je pense. La jeune fille est une guérisseuse si j'en croyais les paroles de Ryûseï, l'autre à l'air d'un simple garçon mais son regard est aussi rouge que le sang. Ce dernier semble avoir son bras qui le fait souffrir. Je ne pouvais pas retirer la douleur mais peut-être pouvais-je les aider ? Je me dirige vers eux et en arrivant à leurs hauteur, je m'incline.

- Salutations, commençais-je d'une voix douce alors que je me relevais.

Je rabattis ensuite ma capuche pour découvrir entièrement ma tête bien que l'ombre du tissus ne dissimule pas mon visage car mes yeux l'illuminent déjà. Ces yeux que je pose sur le bras du garçon avant que l'or ne rencontre le sang lorsque je croise son regard.

- La magie de l'Origine vit et pulse dans votre bras mais au coût de la souffrance. J'ignore si cette souffrance est curable mais si votre coeur se tourne vers le Créateur, alors peut-être vous débarassera-t-il de l'affliction qui accompagne la bénédiction qu'il vous accorda.

Puis je me tourne vers la jeune fille rousse et m'incline une nouvelle fois avant de me relever.

- Je tenais à vous remercier. J'ai remarqué les soins apportés au Général et à l'homme dont la jambe était brisée. J'ai la capacité de soigner plaies et maladies mais je n'ai pour autant aucune connaissance médicinale sinon l'effet de quelques plantes du Rorkhan. Sans votre travail efficace, les guérir tout deux aurait été bien plus compliqué et si ils sont ici à présent, c'est la volonté de l'Origine alors je ne puis que vous remercier et vous proposer d'accompagner les soins que vous pourriez prodiguer.

Il y avait beaucoup à dire. Mais nous avions le temps de le faire. Trois heures passeraient avant le début de l'attaque et il n'y avait probablement pas que le jeune homme a regard de sang qui soit blessé.

Tout en aidant le demi dragon à se dévêtir, la demoiselle eut un fugace sourire en entendant Arkal évoquer le coup des chaussures. Bon, pour la blessure magique, pas de remèdes possibles, donc... Encore que. Un baume apaisant ne ferait certainement pas de mal. Pour le pied... Déjà, il vaudrait mieux qu'il s'asseye. Ca lui couterait pas plus, et elle verrait mieux la blessure.

Alors qu'elle s'appretait à fouiller dans son sac, un nouveau venu se présenta à eux. Pas un combattant, ou alors il s'était lavé et changé entre temps. Ce qui était illogique, donc il était arrivé après. Bon. Il avait l'air sympathique. Pas humain. Du tout. Mais bon, elle n'est pas raciste... Ce qui ne l'empêche pas de retenir (de peu) un reniflement dédaigneux. Bien sur, la prière sauve le monde, alléluiah. Origine va descendre de son nuage sauver le monde, comme il est descendu pendant la bataille, n'est-ce pas?

"Assied toi, Arkal, s'il te plait."

La fillette attrappe le baume, avant que l'homme ne s'adresse à elle. Effectivement, la jambe d'Ezechiel est refermée, et Ryusei... Nan, Ryusei n'est pas un témoin fiable... Trop orgueilleux et fier. Par contre la volonté d'Origine, elle s'en fiche autant que de sa première tété... Et si elle ne le mentionne pas, par politesse (après tout, c'est juste un prêtre, prier Origine, c'est son boulot!), elle reste tout de même un peu brusque.

"Je me contente de faire ce que je peux. C'est moi qui doit vous remercier pour Ezéchiel."

Ignorant partiellement l'homme aux yeux d'or, l'adolescente donne le pot ouvert à Arkal, avec un "pour ton bras" équivoque, avant de se baisser pour observer son pied. L'entaille est vilaine, mais pas particulièrement handicapante, sinon, il l'aurait remarquée plus tôt. Donc il suffirait probablement d'un simple bandage, peut-être avec de l'achillée... Ouais, sauf qu'il y a une puce qu'à tout pris pour l'étaler sur Ryusei... Une légère caresse sur la joue de la puce en question, et la petite guérsseuse se relève pour parler à Oyan, mal à l'aise. D'abord parce qu'il la traite en égale, presque en lui proposant son aide, plutôt qu'en prenant les choses en mains, et ça l'étonne un peu, de la part d'un adulte, ensuite parce qu'il est deux choses dont elle ne se sent pas particulièrement proche... Enfin, d'un autre côté, Ryusei et Arkal, sans parler d'Ezechiel utilisent aussi de la magie...

"Faut qu'on rafistole tout ce monde pour qu'ils aillent se faire tuer ailleurs, c'est ça? Croyant d'Origine, pouvez vous m'en dire plus sur votre magie de soin ? Que nous puissions nous organiser efficacement au cours du peu de temps que nous avons."

La voix de Maëlys est amère, avant qu'elle n'inspire pour retrouver encore une fois son ton professionel. Même s'il tremble.

À la demande de la guérisseuse, Arkal s'était assis sur le sol. Ce n'est qu'à ce moment qu'il s'était rendu compte de combien il était fourbu par le combat. C'était fou ce que l'adrénaline pouvait altérer les sensations. Il profita donc du moment pour se plonger dans un état de transe proche de la méditation que lui avvait appris l'un de ses contacts à Hù-Béï. C'était la meilleure façon de relaxer ses muscles.

Le prêtre de l'Origine qui était arrivé un peu plus tôt s'avança vers lui, le faisant sortir de sa létargie. Les phrases qu'il énonça fit sourire le demi-dragon.

Votre Créateur m'a donné ce pouvoir et le prix qui va avec pour une raison. Si je n'avais pas besoin de me limiter, je me brûlerais probablement autant sur le feu de mon bras que sur celui de l'abus. L'Origine a bien fait les choses, et l'équilibe doit rester. Autant pour ses croyants que pour ceux qui croient au Changement.

Arkal ne croyait pas en l'Origine, et d'ailleurs jamais il ne lui était venu à l'idée de croire en quelque chose. Il ne croyait pas en avoir besoin. Toutefois, il comprenait le besoin que certains avaient de croire en quelque chose de plus grand qu'eux, qui pourrait les guider et les protéger. C'est pourquoi il respectait les prêtres, peu importe leur dieu. Par contre, rien n'excluait l'idée que l'Origine puisse exister.

En regardant un peu Maëlys, il se rendit compte qu'elle ne pouvait rien faire pour son bras. Tant pis, il n'aurait que plus de mal à tirer de loin avec son arc. Probablement serait-il quand même utile. Quand il entendit la boutade de la jeune fille, il laissa échapper un ricanement et répliqua:

Se faire tuer ailleurs? Pas question! Je n'ai pas réussi à me rendre jusqu'içi pour aller me faire lapider, égorger ou transpercer. J'ai plutôt l'intention de faire subir ce sort à nos ennemis.

Et il le pensait. Si quelqu'un se faisait tuer, ce ne serait pas lui! 178 ans, c'est trop jeune. Il avait encore beaucoup de temps à vivre, à apprendre et à enseigner, si jamais élève il trouvait. Chose peu probable vu sa basse popularité auprès des gens en général. Durant ce combat, Arkal avait réalisé que ses habiletés au combat étaient bien piètres. Il devrait aussi améliorer cela. Si lui ne pouvait pas avoir d'élève, il serait plus aisé de trouver un maître. Ou du moins il l'espérait.

En ayant terminé avec sa réflexion, le demi-dragon retourna dans sa semi-méditation en essayant de calmer les élancements dans son bras. Il ne restait plus qu'à attendre que Maëlys en finisse avec son pied. Ensuite, il récupérerait des bottes quelque part et irait offrir ses services.

La jeune fille me retourne mes remerciements. Je n’allais pas plus insister alors. Si elle pensait que c’était à elle de me remercier, qui étais-je pour aller contre sa volonté ? Mais si quelqu’un devait être remercié pour les soins apportés à ce guerrier et Ryûseï, ce serait Maëlys et l’Origine, pas moi, je n’étais que le catalyseur du pouvoir divin. Et je n’étais pas le seul à penser que l’Origine avait à voir dans mes pouvoirs. Le garçon pense que sa souffrance est une façon pour l’Origine de s’assurer qu’il utiliserait son pouvoir avec parcimonie. Si c’était vrai, l’Éternel savait que l’esprit de ce garçon est trop tumultueux pour pouvoir utiliser correctement ce pouvoir sans le contrecoup qui le suit. Mais le reconnaître est un signe de sagesse. Je me tourne vers Maëlys alors qu’elle me demande quelle est la mission qui nous incombe à nous qui pouvons apporter assistance aux blessés. J’acquiesce à ces paroles mais le but n’est pas qu’ils aillent ce faire tuer mais qu’ils accomplissent la Volonté du Créateur.

- Le pouvoir dont m’a béni l’Origine au jour de ma naissance est celui de l’énergie primaire qu’utilisa le Père de la Nature pour créer le monde et de laquelle la végétation vit. Cette énergie me permet de guérir les plaies et en fait disparaître les infections mais efface aussi la maladie et ces séquelles. Si je puis faire démonstration de la puissance de l’Origine.

Je m’accroupis devant Arkal et pose ma main sur la plaie de son pied tandis que l’ambre de mon bâton qui pulsait comme toujours au rythme de mon cœur, voit sa lumière croître alors que une agréable chaleur naît dans ma main et envahit la jambe du jeune homme. La plaie cesse de saigner puis se nettoie d’elle-même avant que la chair et la peau ne se referment sans même une cicatrice. Puis je me relève face à Maëlys et fait l’effort de sourire car c’est un mouvement difficile lorsque l’on n’y est pas habitué mais il est fluide bien que mince.

- A présent, il nous faut trouver ceux qui se sont rassemblés pour lutter contre le Seigneur de tout les Vices et ses serviteurs mort-vivants et leurs apporter notre aide. Mais mon pouvoir n’est pas illimité car contrairement à Éternel, je ne suis qu’un mortel qui retournera à la Terre lorsque le Créateur le décidera. Montrez-moi comment soigner et pas guérir. Seules les blessures qui empêcheront nos alliés de se lever face à l’ombre du Changement doivent bénéficier du pouvoir de l’Origine sans quoi je ne serais plus capable de canaliser son don durant la bataille à venir.

Puis je me tourne vers Arkal. A présent que son pied était guéri, il pouvait lui aussi faire sa part. Je tends ma main pour qu’il puisse s’en saisir afin de l’aider à se relever. Nous devions êtres solidaires pour affronter cet ennemi qui avait prit pied dans le coeur même de la cité des hommes. Celle qu'il avait contribué à construire par son savoir pour le confort de ces créatures, les faisaient à présents souffrir par le biais de ces serviteurs aux pouvoirs et esprits corrompus

- Voudriez-vous nous aider à rassembler ces alliés, compagnon ?

Oui, ça, elle s'en doutait qu'Arkal n'avait pas l'intention de se faire tuer, sinon elle l'aurait pas soigné! Enfin si, parce que c'était son boulot, et que laisser tomber un blessé c'était pas son genre, mais bon, elle n'allait pas se priver de donner son avis! Le problème c'est que ceux en face, ils avaient pas non plus l'intention de mourir. et qu'ils étaient coincé. Et Maëlys avait assez souvent entendu sa mère expliquer à Lunaë (notamment après l'épisode du loup) qu'un animal blessé et acculé est d'autant plus dangereux...

Ensuite, le prêtre commençait à s'expliquer sur ses capacités, avant de réveler qu'en fait il servait à rien. Bon, en gros il lui demandait de prendre la direction de l'opération "soins"? Génial. La jeune fille respira profondément, réfléchissant à ce qu'il y avait à faire. Il y avait un certain nombre de blessés, et trop peu de guérisseurs. A porté d'elle, deux hommes semblaient chercher du regard où aller, et la demoiselle n'avait pas besoin de grand chose pour savoir que l'un d'entre eux, au moins était blessé.

"Venez, on va vous soigner!"

Volontairement, elle avait inclus Oyan dans le "on". Pas pour lui faire plaisir, juste parce que si elle avait utilisé le "je", il aurait risqué de rechigner. Se tournant vers Oyan et Arkal, elle leur expliqua rapidement la procédure.

"On demande où il y a mal, on nettoie à l'eau les blessures. Déjà, c'est un bon début. Ensuite... On verra selon les blessures..."

Le ton de l'adolescente manquait d'assurance, mais elle tentait de le cacher en parlant avec les mains.

"C'est bon? Arkal, tu nous aide?"

[Je mettrais les couleur plus tard. Krogan, mon cher MMJO, je te donne du boulot! ^^]

Spoiler:

Le regard empli d’une mort rampante comme seuls les yeux d’un soldat ayant repoussé mainte fois celle qui voulait le prendre se pose sur les trois êtres au milieu des champs de cadavre. Mais c’est un regard plus jeune d’un homme bien plus vieux qui prend la décision. Poussant un nouveau ralle il remonte le bras de son ami sur son épaule et commence à marcher en direction des trois guérisseurs.

Mais le pied est trop lourd mais le corps est sans vrai vie et ils s’effondrent avant d’avoir atteint leur cible. Leurs têtes par chance n’heurte pas les pavé mais un autre corps et quelques os qui l’un comme l’autre ont déjà rendu leurs âmes à la mort depuis bien trop longtemps pour qu’on puisse leur insufflé quoi que ce soit. Il tente de ce relever mais un craquement sinistre se produit et la jambe de celui qui tenait encore debout de brise enfin. L’os fracturé ayant opposé des centaines de petites épines à la peau qu’il a déchiré sort dans une gerbe de sang qui arrose son camarade. Mais lui, malgré le ralle de douleur qu’il pousse sans plus ce soucier d’autre chose que les restes d’adrénaline qui monte à son cerveau, ne semble pas avoir d’autres plaies ouvertes. Quelques cicatrices ornent son corps et des taches de sang coaguler sur ses vêtements sont coller à sa peau mais est-ce sont être qui saigne ou celui d’un autre qui l’a recouvert ?

Son ami quand à lui est au plus mal. Les yeux toujours ouvert semblent ne plus vouloir faire quoi que ce soit d’autre que regarder le ciel qui s’ouvre enfin. Dans sa bouche une mousse blanchâtre se teinte de rouge lorsqu’il tousse et sa respiration spasmodique ne lui permet pas de vomir les restes de son sang qui finirons pas l’étouffer si il reste sur le dos. Pourtant le bouger est tout aussi complexe. Si ses deux jambes semblent en état ses vêtements sont couverts d’une substance marron et une poche de tissu jaunâtre et parsemer de sang dépasse de sa tunique rouge foncé. Le sang coagulé à renforcer le tissu mais ne c’est pas encore accrocher sur le tissu humain de la poche qui finit de ce vider sur le paver des excréments de l’homme.

Ici ils se sont rapprocher de la guerre, ici ils se sont rapprocher de l’horreur et de la mort, la loi.

Arkal se laissa faire quand Oyan s'approcha de se blessure, et fut agréablement surpris par la sensation qui le parcouut durant la guérison. À ce moment, il se rendit compte qu'il avait toujours en main la pommade que la guérisseuse lui avait tendue et qu'il n'avait même pas fait mine de s'en servir. Il fit un signe de tête au prêtre pour le remercier et commença à étendre de la pommade sur son bras. L'effet fut minime mais il y en eut un tout de même. En fait, cette pommade aurait surement pu servir mieux à quelqu'un d'autre qu'à lui. Il l'économisa donc comme il put et redonna le reste à Maëlys.

Quand Oyan et Maë lui demandèrent si'il les aidait, Arkal se dit qu'il était loin d'être qualifié pour une telle besogne.

Je vais simplement aider les blessés à se déplacer jusqu'ici pour que vous vous occupiez d'eux. Je crois que ce sera mieux ainsi. De toute façon, je ne connais rien à la guérison. De plus, tout en cherchant les blessés, je vais sûrement trouver des soldats valides que je pourrai rameuter pour le combat. C'est bien le minimum que je puisse faire.

Alors, du coin de l'oeil, il vit deux silhouettes s'approcher. Il tourna donc la tête et la vision d'horreur qui s'afficha à lui lui arracha une grimace. Il sauta aussitôt sur ses jambes, oubliant une fois de plus d'enfiler des bottes, et courut vers les arrivants. Ils étaient vraiment mal en point. Le premier peinait visiblement à marcher et sa jambe suivait une courbure anormale, au point que le demi-dragon se demanda comment il pouvait encore avancer. La réponse se trouvait à ses côtés. Le fait de voir quelqu'un souffrir plus que soi-même, alors que même notre douleur nous paraît impossible à endurer et l'empathie envers un compagnon d'armes. Alors, ils s'effondrèrent.

Quand Arkal rejoignit les pauvres hommes, il se pencha vers eux et vérifia s'ils étaient encore vivants. Leur âme ne tenait plus quà un fil à leur corps, mais la vie était toujours présente.

Maë! Oyan! Venez vite!

Arkal ne savait que faire, mais il s'aperçut que l'homme au ventre ouvert peinait à respirer. Il empila donc quelques objet qu'il put trouver autour de lui, redressa le soldat et l'adossa délicatement contre le monticule. Ensuite, il tenta du mieux qu'il put d'arrêter le sang qui coulait de la jambe de celui qui paraissait le mieux en point avec sa main nue en exerçant une forte pression dessus et, de l'autre main, ignorant les hauts-le-coeur et son dégoût, essaya de retenir l'estomac de l'autre. Il espérait que Maë et Oyan arriveraient au plus vite.

L'horreur. C'était une perception humaine. Pour être horrifié, il fallait être capable de se rendre compte que ce que nous voyions était purement et simplement un carnage indicible. Pour ma part, je voyais du sang, de la chair et les fluides du corps. Tant de choses que l'on trouvent dans la nature. Pas en une telle concentration la plupart du temps mais les arbres avaient partagé certaines de leurs histoires. Celles des humains du sud qui venaient pour prendre une terre qui ne leur appartenait pas aux humains du nord qui avaient été autorisés à vivre ici par les serviteurs de l'Éternel. Mais ici, ce n'est pas la chair, les os ou le sang qui me terrifie. C'est la douleur de l'agonie. Tout ces hommes qui périssaient alors qu'ils ne connaissaient pas la vérité, que leurs âmes s'étaient égarées. Je ne pouvais pas y faire grand chose et ces hommes, ceux qui périssaient encore sous mes yeux, que faire ? Les soins ne restaureraient pas leurs forces et à présents celui dont les entrailles ce vidaient sur le sol ne pourrait pas se lever face à l'Innommable. Mais celui à la jambe brisée. Peut-être. Je m'approche alors que Arkal nous appelle et pose un genoux sur le sol. Ma main droite se lève au-dessus du corps tandis que du fond de ma gorge monte quelques paroles.

- Levez vous mes amies. Vous qui avez vécu sous la pierre durant des années, qui avez patiemment attendu. Vous qui ne demandés qu'à être guidés, voyez le soleil qui s'est de nouveau révélé.

La pierre craquelle, se fend et s'écarte alors que des pousses vertes et brunes se lèvent autour de la jambe. Nettoyer les plaies avait-elle dit ? Alors les plantes, comme armées d'une volonté propre, se propagent dans la plaie avec douceur et en extraire ce qui n'avait pas lieu d'y être. Puis les plantes s'appliquent à rapprocher les deux parties de la jambe. Puis je me penche au-dessus de l'oreille de celui qui fût un homme d'arme au service d'un pays changeant mais dont les croyances s'apprêtaient à changer. C'était le seul moyen pour le guérir.

- Crois en l'Origine ami. Si tu veux te relever, regarder le soleil et sentir ton coeur se gonfler de vie et de vigueur, crois en l'Origine ami.

Ma main se pose sur la plaie alors que la chaleur envahit le membre blessé. Il devrait croire car ainsi que me l'avait raconté les arbres : Et le garçon brillerait de sa Foi en l'Éternel mais il ne pourrait guérir que ceux qui acceptaient de vivre sous et pour l'Origine. Ainsi les impies seraient brûlés par sa main alors que les fidèles verraient afflictions et peine s'éteindre. Guéris, je t'en prie ami. Origine, envahit son esprit et montre lui la voie, il ne mérite pas de mourir alors qu'il vit dans l'erreur, aucun ne devrait avoir à mourir ainsi.

Avant de se diriger vers les blessés, Maëlys s'était retournée à la recherche de son sac, oubliant momentanément qu'elle l'avait a ses pieds. Le cri d'Arkal la fit sursauter avant qu'elle ne courre auprès de lui, se rendant compte dans le même temps qu'elle tenait son sac. Un instant plus tard, elle dérapait légèrement au niveau des blessés. Et du inspirer profondément pour ne pas se cacher les yeux. Ni vomir. Ni s'évanouir. Rester calme.

La façon dont tu te comporte avec un patient est aussi déterminante que les soins que tu lui apporte. S'il te voit sure de toi, confiante, alors il aura confiance, et guérira plus vite.

Là, déjà qu'ils étaient mal barrés, donc si elle voulaient qu'ils aient une chance de guérir, autant mettre toutes les chances de leur coté. Prioritée était à donner à l'inconscient ou presque. Il respirait, c'était déjà ça mais elle n'était pas sure que ça dure longtemps. Rester calme. La jeune femme posa son sac, et rejoignit Arkal, luttant contre la nausée et la panique en respirant profondément. Là, ça allait trop loin pour elle...

"Ca va aller. Arkal, il me faut des bandes de tissus, de l'eau chaude,du fil, une aiguille, de l'alcool, et deux bâtons droits, de la longueur de la jambe environ. Et met des chaussures!"

Elle ne vérifia pas si elle était obéie, ayant plus donné ces ordres pour occuper Arkal (et se concentrer elle même) que par réelle nécessité. Elle voyait parfaitement que la blessure avait atteint les organes, même sans la voir. L'estomac et l'intestin au moins étaient touchés. Mais si le sang qu'il rejetait en toussant provenait de ses poumons, alors elle ne pourrait rien y faire.

La voix d'Oyan, alors qu'elle posait sa main sur la blessure, d'abord pour la juger, ensuite pour retenir les organes tandis qu'elle aiderait l'homme à se pencher pour éjecter ce qui le gênait (histoire qu'il s'étouffe pas pendant qu'elle essayait de le soigner), la fit blêmir. Et pas de peur.

"Est-ce que tu te fous de moi?"

La voix de l'adolescente était calme, mais l'hystérie y perçait. La fureur. La colère. Le dégout. Elle avait espéré pouvoir compter sur le prêtre malgré son obsession à placer Origine partout, mais visiblement ça n'allait pas être possible.

"Tu t'es proposé de m'aider à SOIGNER! Pas à vendre tes salades!"

Oui, elle ne croyait pas en Origine. Mais ça encore, elle pouvait faire avec. Mais l'entendre faire du chantage à un type pour lequel il y avait d'autres priorité, qui n'était probablement même pas en état de réfléchir... Sous la colère, elle en tutoyait l'homme. Revenant sur son blessé, qu'elle avait quitté des yeux une seconde, elle ajouta.

"Tu profite de la faiblesse des gens. Tu me dégoute."

Elle avait craché ce dernier mot, tout en luttant contre les larmes qui avait envahi son champs de vision. Le blessé d'abord. L'aider à respirer. Rapidement, la puce palpa les bords de la blessure pour vérifier si elle s'étendait jusqu'aux poumons, et maintint l'homme tandis qu'elle le penchait sur le côté, de façon à ce que les organes n'aillent pas faire un tour ailleurs. Respirer calmement. Ne pas paniquer.

Aux côté d'Ezechiel, Lunaë, toujours endormie, se recroquevilla d'avantage sur elle même.

Ma main se pose sur la chair et le feu de camp devient brasier. Je soupire tandis que l'homme hurle et que sa chair brûle. Je suis désolé ami. Concentré sur ma tâche, sur le salut du corps et de l'âme de cet homme, je n'ai pas tout à fait écouté Maëlys. Qu'a-t-elle dit ? Quelque chose à propos de salades. Je me relève et la regarde. La lumière de mes yeux permettait-elle de distinguer l'incompréhension que je ressentais ? Le manque d'habitude à exprimer des sentiments changeait la donne. Nous verrions bien. La colère pourrait aussi aveugler la jeune fille. Seule l'Origine savait quelle serait son exacte réaction.

- Je ne vends pas de salades. J'ai du mal à comprendre, quel rapport entre la faiblesse de cet homme et les salades ?

Non vraiment, je ne voyais pas. Je ne comprenais la colère de Maëlys ou sont dégoût. Était-ce l'odeur de chaire humaine brûlée qui la dégoûtait ? Au moins à présent l'homme survivrait à sa plaie. Parfaitement cautérisée mais à quel prix. Il sacrifiait son âme. Mais je ne pouvais forcer personne à choisir le bon chemin, je ne pouvais que les guider. Ne serait-ce pas le problème ? Maëlys ne comprenait-elle pas que je ne souhaitais que guider cet homme ? Était-elle servante du Changement ? Les bruissements du vent me l'auraient annoncé, elle ne combattrais pas à sa manière le mal qui rongeait cette cité. Pencher sur l'homme blesser au ventre, je peux voir le scintillement de ses larmes à la faible lumière du soleil. Les humains étaient des êtres très complexes. Il est difficile de distinguer leurs motivations et la raison de leurs réactions. Peut-être avait-elle simplement besoin d'être guidée ?

- Je suppose que les hommes ont depuis trop longtemps perdu la foi et que tant que les ténèbres vivront, je ne pourrais faire naître la lumière en eux.

Je m'assois près de la jeune fille et regarde l'homme en souffrance. Je connaissais la souffrance mais je ne la reconnaissais pas vraiment. J'étais trop loin des hommes pour comprendre pourquoi ils souffraient. Peut-être était-ce en cela un échec auprès de l'Origine ? Si je ne pouvais ramener les âmes les plus égarées au près de lui parce que je ne les comprenais pas ? Les choses étaient plus simples avant. Les choses changent, c'est pour cela que rien ne peut aller dans le royaume du Changement car aucun changement ne peut-être en bien si il n'est pas destiné à revenir à l'Origine.

- Mais je tiens à t'aider malgré tout. Je ne comprends pas tout ce que tu dis et puisque je ne puis accorder la bénédiction de l'Origine qu'à ceux qui croit en sa force, je ne m'y tenterais plus.

Je pose ma main sur le lierre d'argent qui retiens l'Ambre de mon bâton et en ôte délicatement une partie que je pose sur un pan de terre nue avant de l'y enfoncer d'un doigt. La lumière naît à nouveau dans ma main tandis que celle de mon bâton s'intensifie. De la terre naît d'abords un peu d'herbe puis s'élève une longue tige verte qui grandie et dont s'échappe bientôt une fleur aussi rouge que le sang humain mais au cœur de pollen jaune comme le soleil. Mon regard est posé sur la plante que je renforce et fais grandir en laissant ma main la parcourir, l'entourer et lui apporter l'amour de son créateur.

- Allienus Sativa, appelée Fleur de Vie dans le Rorkhan. On lui prête de grands pouvoirs que je ne puis éveiller malheureusement. Mais en tant que simple plante, elle empêche la maladie de prendre dans les plaies et endort la douleur. Un pétale par plaie, pas plus.

Je lève les yeux vers Maëlys et tente de tirer certains muscles peu utilisés. Un sourire se forme sur mon visage.

- Si la pensée de l'Origine est encore trop grande pour cet endroit, je pense que tu acceptera d'user de sa création pour soulager les peines que je ne comprends pas.

Le cri de l'homme fit se crisper la fillette, tandis qu'elle luttait contre la forte envie de se recroqueviller en boule et de se cacher. Mais se rouler en boule en tenant un type dans les bras, c'est pas génial... Alors la fillette prit une longue inspiration, chuchotant pour le blessé des paroles sans queue ni tête, autant pour le rassurer que pour elle même. Et aidant l'homme à se débarrasser de ce qu'il avait dans la gorge.

"Voilà, c'est bien... Ca va aller, d'accord? Gardez courage... Encore un peu..."

Elle ignorait totalement Oyan, se concentrant sur sa tâche. A première vue, les poumons n'étaient pas touchés. Mais son inquiétude venait maintenant de ce qu'elle sentait sous les fluides de l'homme. Comme une brûlure, comme si la plaie s'était crée "en douceur", ou avait cicatrisé. Mal, mais quand même. Hors c'était trop vite, beaucoup trop...

"Il y a de la magie, là dessous..."

Et pour ça, elle ne savait pas y faire... Relevant la tête vers Oyan, Maëlys l'entendit poursuivre.

"...tiens à t'aider malgré tout. Je ne comprends pas tout ce que tu dis et puisque je ne puis accorder la bénédiction de l'Origine qu'à ceux qui croit en sa force, je ne m'y tenterais plus."

Elle n'avait pas tout à fait écouté, mais bon. Elle comprenait le gros... Si prier pour un dieu qui n'avait rien à foutre des humains l'amusait, tant mieux pour lui... Un spasme de son blessé ramena l'adolescente à l'homme, l'aidant à rejeter encore sang et bile. Du coin de l'oeil elle vit une lumière jaillir de la main d'Oyan, et une plante se former. Une plante qui atténuait la douleur? Plusieurs noms vinrent à l'esprit de Maëlys, mais elle ne reconnaissait pas ce spécimen.

"Il y a de la magie dans cette blessure... Je ne m'y connait pas en magie..."

Avouant ses lacunes, la demoiselle allongea son blessé, à présent capable de respirer à peu près seul pour attrapper un pétale, et le poser sur la plaie.

"Merci."

Le mot avait été dit d'un ton un peu boudeur et honteux, mais il était sincère. Arrachant un second pétale, Maëlys l'applica sur la jambe du second homme, bien qu'il soit inconscient. Parce que la plaie était certes cautérisée, mais pas purifiée. Et qu'elle allait, à lui aussi devoir remettre la jambe en place...

Elle semblait désarmé face à la souffrance de cet homme. Mais j'avais dit que je ne tenterais plus d'instiller la lumière dans le cœur des hommes pour l'instant. Mais alors que dans le lointain le fracas de la bataille s'éteignait et que l'amas de nuages noirs qui planaient au-dessus du Château Céleste s'effilochait, je doutais que cette promesse puisse être tenue. La jeune fille applique la fleur du Rorkhan sur les plaies et la douleur semble ce taire dans le corps de l'homme. Mais combien de temps cela durerait-il. Cette plante donnée par l'Origine et élevée par son énergie était puissante mais si de la magie du Changement courrait réellement dans les veines de cet homme dans le but d'étreindre sa vie alors les pétales ne tiendraient pas longtemps. Et Maëlys m'appelait à l'aide. Malgré, l'animosité que semblait avoir déclenché ma tentative de guérison sur le précédant blessé, à présent elle s'avouait vaincue face à une force qui la dépassait et se tournait vers le serviteur de l'Origine. Cela allait à l'encontre de son cœur, il n'était pas question de foi. Elle reconnaissait l'existence d'un pouvoir supérieur mais ne lui reconnaissait pas l'autorité qu'il possédait indéniablement. Soit. Le cœur de cette jeune fille était bon malgré tout alors je continuerai de l'aider de mon mieux.

Je m'agenouille auprès d'elle et auprès du blessé qui respire plus facilement mais dont la mort ne peut être tout à fait écartée. Ma main se pose délicatement sur la joue de l'homme, rendue rugueuse par une barbe qu'il n'a pas pût rasé depuis plusieurs jours. Je lâche mon bâton qui tient en équilibre car des racines sont nées à son pieds et se son insérées dans le sol alors que l'ambre pulse au rythme d'un cœur qui est celui de cette cité. Faible mais qui reprends des forces alors que le soleil brille à son sommet. Dans la terre naissent des dizaines de brins d'herbes qui nous entourent, moi, le blessé et Maëlys. De ma main libérée, je lève son visage afin que ses yeux que la fatigue tend à clore puissent se fixer dans les miens.

- Frère, vois la lumière. Les ténèbres se meurent, déchiré par la force de l'Origine, du Roi Phénix et des soldats fidèles comme toi qui se sont battus pour un monde débarrassé des Pjeyhs.

Je le laisse voir la lumière du soleil qui baigne à présent le Château Céleste avant de poursuivre :

- Combien de tes compagnons sont morts durant cette guerre déclenchée par la folie que le Changement à distiller ? Combien de serviteurs de l'Origine sont morts pour protéger cette cité alors que les morts-vivants se répandait en son cœur semblable une gangrène suppurante ? La Gangrène ne peut-être guérie par l'homme et combien sont mort de cette dernière, pavant la cité de leurs sang ? Mais maintenant, la lumière de l'Origine à transpercé les nuages et brisé la gangrène. N'as-tu pas entendu le fracas des portes qui se sont effondrés tandis que le cœur de la foule, gonflé de force par la lumière du soleil poussait le cri de victoire ? Si tu ne l'as pas entendu, alors entends le de ma voix. Ne te souviens-tu pas des été ensoleillés et des champs de blés doré ? Ne te souviens-tu pas des cours d'eau fraiches qui coulait sur les galets entre les bosquets d'arbres ? Souviens toi de la beauté de l'Origine et laisse les tourments que le Changement t'as fait subir. Écoutes l'Origine car tu t'es battu contre le Changement et à présent, il te donne la chance de vivre. Acceptes de vivre avec l'Origine.

Je pose mon front contre celui de l'homme tandis que ma main droite vient soutenir sa nuque. Ma main gauche se pose alors sur la plaie de son ventre tandis que la lumière dans mes yeux gagne en intensité. Que la volonté du Père soit faite. Que cet homme soit béni au nom de ses frères qui sont tombés et que lui puisse marcher sous le ciel du bienveillant Origine car telle est la volonté du Créateur.

Alors, la chaleur naît. Pas une brûlure mais bien la douce chaleur d'un feu de camp. Je souris alors que je sens mon pouvoir, le pouvoir de l'Origine qui se répand doucement dans les veines du soldat, tel un rayon de soleil liquide. Alors en son être je perçois le mal, sombre, tapissé dans les derniers recoins des entrailles de cet homme et semblable à l'eau claire du Rorkhan, la lumière de l'Origine détruit toute forme de noirceur alors qu'une profonde inspiration emplit d'air les poumons de cet homme et que ses yeux s'ouvrent pour voir le monde qui s'illumine. La plaie se referme alors, ne laissant derrière elle qu'un pan de peau parfaitement lisse, sans autre marque de blessure que l'absence de poils à l'endroit où elle se trouvait. Mon front se sépare de celui de l'homme et je souris.

- Tu as vu l'Origine et à présent tu vis. Continues de l'honorer et alors le fruit de ton labeur sera béni.

Je reprends mon bâton et me relève complètement. Puis je me tourne vers Maëlys, souriant encore.

- L'Origine à fait son oeuvre. A présent je m'en vais rejoindre le Roi victorieux. Sois libre Maëlys, cet homme subira encore un peu la fatigue du mal qui le rongeait mais il vivra en bonne santé jusqu'à ce que l'Origine décide du contraire. Sois libre de choisir la bonne voie pour toi et ta soeur.

Je me tourne alors vers le Chateau illuminé par le soleil tandis que mon bâton se pose sur le pavé au rythme de mes pas, faisant naître l'herbe et les fleurs entre les pavés sur mon chemin. Je rejoindrais le Roi Phénix.

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