Embrun Sabredor Vs Dilkayen F'suliot

Embrun entra dans le rêve comme on passe une lourde porte de fer. Elle était dans l'arène sans avoir conscience qu'il ne s'agissait là que de faux et d'imagination. Elle se sentait vivante mais bien perdue par l'absence de bateaux et de mats où grimper. A la place, il y avait des arbres. Le sol était bien trop stable et aucun bruit de vagues ne venait perturber l'atmosphère. A peine une petite brise qui n'avait pas même la force de soulever sa chevelure crasseuse. Elle s'avança pourtant droit devant elle, tentant par réflexe de déterminer dans quelle direction était la mer. Si elle portant toujours ses vêtements déchiqueté, à sa ceinture brillait le sabre de son père. Le second lui avait pris et pourtant il était là mais la jeune fille ne sembla pas repérer cet étrange phénomène. Si il était là... C'est qu'il était là et puis tant mieux car ainsi elle pourrait se défendre.

La faim était passée, ses forces revenues comme au meilleur de sa forme. Ou presque, il lui manquait le Zéphyr mais pour le retrouver, elle devrait déjà trouver la mer. Ses pas la portaient toujours plus loin dans la foret et les arbres se clairsemaient petit à petit. Une branche égratigna sa jambe et un peu de sang se mit à couler le long du mollet. Sur un bateau ce ne serait pas arrivé ! Le sol ne dansait même pas ici, alors comment le suivre ? De toute manière cette blessure de plus ne la gênerait pas, ce n'était ni la première ni la dernière. Son pas s'accéléra. Si les arbres s'espaçaient peut être que... La mer ?

Puis la pirate s'immobilisa brusquement en apercevant une ombre au loin. Ces fichus arbres cachaient la silhouette si bien qu'il était impossible d'en voir quoi que ce soit, tout juste une présence. Et puis la "chose" était encore loin. Une créature belliqueuse ou un être qui pourrait lui indiquer le chemin vers sa liberté ? Comment savoir mais les bipèdes vivant dans la foret ne lui inspiraient pas confiance. Pourtant, sans trop en savoir la raison, elle fit un pas en avant et la voix se distingua brutalement des braillement de la foret.

"Un combat ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Qu'est-ce qui se passe ?" s'alarma la jeune femme alors qu'autour d'elle, une grande plaine se posait. Elle était au cœur de l'arène et au loin, l'autre semblait y entrer aussi. Sans réfléchir elle sortit son sabre, prête à se défendre.

- Ohé ! Qui êtes vous et que v'nez vous faire ici ? !

-"Ainsi voilà notre première concurante, la jeune marin du nom d'Embrun attacher à son vieux sabre familial mais qui sera le suivant ? Je rappelle que le gagnant se verra attribuer une pièce d'or et oui une vrai pièce d'or dans le monde réel qui apparaitra sans qu'il ne se souvienne de rien, mais comme si il l'avait toujours possèder et que l'arène ne peux compter que deux participant.
Je rappelle aussi que celui qui survit reste et que celui qui s'effondre devra attendre deux duel avant que les portes de l'arène lui soit à nouveau ouvert ! Bonne chance à tout nos participant. Que le combat commence"

La voix avait resonné par delà la plaine, par delà ce rêve qui semblait tellement réel qu'il disait pouvoir vous offrir de l'or ... Pourquoi aller bien loin ?

[Hrp : ça c'était la bonne nouvelle. La mauvaise c'est que c'est moi qui vais jouer l'être semi divin et que je me reserve aussi le droit de refuser tout action non conforme à votre personnage ou de mettre à la flotte tout vos power trip ...
Bonne chance ^^
PS : Lupen dit que ce serait sympa si notre semi elfe chat voulais bien s'avancer ^^. Mais si quelqu'un veux se lancer et est pret plus tôt qu'il se fasse plaisir.]

Alors que le lieu dans lequel se trouvait Dilkayen ne lui rappelait rien, une forêt brumeuse, ou tout semble s'effacer, celui-ci avança devant lui, ses pieds bougeant par eux même. L'esprit totalement embrumé, le sang-mêlé leva les yeux vers le ciel, plus par habitude que par volonté de retrouver un chemin dans ce lieu qui n'en est pas un, et ne fut même pas étonné de ne retrouver au dessus de sa tête la lune si habituelle en son pays. À vrai dire, qu'il retrouve quoi que ce fut au dessus de sa tête, ou bien autour de lui, qu'il ne s'en étonnerait pas. Il était trop confus pour que cela l'atteigne.

Alors que ses pas le menait à travers ces bois brumeux, une clairière se révéla peu à peu, tandis que la brume obscurcissant aussi bien son esprit que sa vue s'envola. Trouvant tout naturel de se trouver en un lieu inconnu, l'artisan remarqua qu'il portait ses mitaines de combat, et que son sabre pendait à son flan. Il était vêtu d'une de ses armures, sans en être une. Ne réussissant pas à se rappeler s'il avait bien réalisée celle-ci, ou si cela n'était qu'un projet, il abandonna la question. En effet, il remarqua que la clairière était occupée, qu'une jeune demoiselle vêtue de lambeaux de vêtements, armée elle aussi, se trouvait en face de lui. En percevant les murmures dans le vent, il ne fut guère étonné. Étrangement, rien n'arrivait à provoquer un étonnement, et pourtant il semblait en pleine possession de ses moyens. Toujours est-il que la possibilité de gagner une pièce d'or n'était jamais à négliger.

Une partie de son esprit, semblant alors inaccessible, avait réagi sur un point des murmures du vent: ce n'était pas réel, mais ça l'était, d'une certaine manière. Tout semblait parfaitement "réel", la vision était trop précise pour n'être qu'un songe, et pourtant. Mais la banalité apparente submergea ces pensées, et cela fut oublié. Le semi-kerran s'approcha dans la clairière, et entendit la demoiselle l'apostropher:

- Ohé ! Qui êtes vous et que v'nez vous faire ici ? !

- Moi ? Je suis Dilkayen F'suliot, artisan pour vous servir, et vous êtes? Je ne sais guère pour quelle raison je me retrouve ici, mais il semblerait qu'un combat nous soit destiné ! répondit le semi-elfe, ne comprenant pas exactement lui-même ce qui l'avait poussé à prononcer la fin de sa phrase, probablement les murmures dans la brise.

N'ayant jusqu'alors jamais combattu en duel "officiel", Dilkayen ne savait pas exactement comment se comporter, mais son corps sembla agir de lui même, saluant la jeune vêtue de lambeaux avant se se mettre en garde, n'attendant plus que la réaction de son opposante.

La haine, même pas un mat où sauter, même pas un chaos pour faire chavirer son adversaire, et la voix ordonnait de combattre. C'était quoi cette voix d'ailleurs ? Si son adversaire semblait accepter comme un fait établit le fait de devoir se battre, la jeune femme n'avait absolument pas gardée son calme et le "faux", elle ne l'avait pas compris. Comment aurait elle pu elle qui accepter à peine l'existence de la magie ? Et il pointait son arme sur elle ce benêt ? Elle ne répondit bien sûr pas à son salut et commença les hostilités par une tirade bien senti.

- Les gens d'la terre sont pas bien fin mais j'pensais pas les artisans aussi sots ! Pour vous servir puis t'sors ton arme ? La voix pas normale elle t'as chaviré la cervelle à c'point ?

Sans la lâcher de son regard violet, Embrun se mit à tourner lentement autour de lui, préparant l'attaque. C'était pas le premier imbécile qui goûterait à son sabre ! Elle en avait fait des abordages ! Sauf que d'habitude c'était sur un bateau, avec l'équipage et sans rien de loyal. Là ils étaient que deux et elle ne pouvait pas compter sur la mer. Du coup elle se montrait bien plus prudente. La pièce d'or, elle en avait vraiment rien à faire ! Quoique... Avec elle pourrait peut être trouver un moyen de retourner vers son Zéphyr. Sauf qu'il faudrait déjà qu'elle trouve la mer, qu'elle n'avait pas la moindre idée de là où elle était et que cet atmosphère ensorcelée lui donnait plutôt envie de ficher le camps rapidement.

Puis il avait une de ces dégaines ! Elle avait encore jamais vu une tronche pareille. Bon, il n'était pas laid, juste bizarre et pas humain en tous cas. Puis elle n'aimait pas son calme, il était bien trop laxiste face aux éléments. Embrun fonçait avant d'estimer le danger et se rendait compte après de la difficulté à l'affronter. Mais jusque là, la chance l'avait suivi. Donc elle continuait sur cette voie sans comprendre ceux qui étaient trop prudents pour attaquer en premier. Puis si il y avait des lois en combat loyal, elle s'en fichait et ne les connaissait pas !

Et puis zut ! Elle allait pas rester ici indéfiniment et il faisait pas bon tourner le dos à un homme qui était toujours sur ses jambes ou pas assez rouge ! D'un bond léger, elle fondit sur Dilkayen sans réfléchir à aucune tactique. Juste, il fallait passer sa garde et atteindre un organe vitale. Cœur ou gorge, ou même un œil, tout pouvait faire l'affaire tant que le sabre pénétrait la chaire ! Son arme se releva au dernier moment, visant les yeux. Si elle était leste et rapide, elle manquait clairement de puissance et le terrain la défavorisait.

- Va r'joindre ta forge, bouseux !

La jeune femme en face de Dilkayen semblait déstabilisée, comme si quelque chose lui manquait, et celui-ci le remarqua, confirmant son impression par les brefs regards qu'elle lançait autour d'elle. Qu'importe, qu'elle cherche donc, cela ne doit pas être bien intéressant pour lui. Il suivit de ses yeux émeraude quelques instant son regard, mais laissa bien vite tomber, il n'avait aucune idée de ses pensées.

- Les gens d'la terre sont pas bien fin mais j'pensais pas les artisans aussi sots ! Pour vous servir puis t'sors ton arme ? La voix pas normale elle t'as chaviré la cervelle à c'point ?

- Bah ! Que veux-tu, je doute que l'on puisse partir d'ici sans se battre, c'est tout.

Les yeux en amande du semi-kerran lui permettait d'évaluer le terrain assez précisément, en dépit de la pénombre qui régnait dans certains coins de la clairière, et celui-ci songea à quelques manières d'exploiter ce trait, avant de se rappeler que lors d'un combat, quelles que soient les préparations faites, rien ne se déroulait comme prévu. Il observa alors plus attentivement la silhouette en face de lui, sa démarche, cherchant à déterminer ses habitudes, lorsque celle-ci lui fondit dessus, sans crier gare.

- Va r'joindre ta forge, bouseux !

Voyant la lame s'approcher bien rapidement par le bas, il se prépara à dévier le coup grâce aux plaques renforçant ses mitaines, tandis qu'il tendit une faible partie de son esprit vers son sabre pendant encore dans son fourreaux, habitué à cette manoeuvre, et le maintint suspendu à portée de main par sa télékinésie. Remarquant le mouvement de taille dont son opposante le gratifia, il tordit subtilement le poignet gauche, celui interceptant la lame, pour adapter l'impact à la trajectoire, tandis qu'il prépara à assener un coup avec l'autre main. Lorsque la lame tapa, le sang-mêlé fut soulagé par la légèreté de l'impact, il s'attendait à un choc plus lourd. Son poignet droit ressenti tout de même un certain choc, et il dut limiter son coup à une simple impulsion sur le côté pour repousser la femme un peu plus loin, le temps de préparer à son tour une attaque, profitant d'un instant pour masser rapidement son poignet droit, dansant sur ses appuis.

S'élançant vers son adversaire en un bond, rapide lui aussi, il utilisa son poing gauche pour parer le sabre, tandis qu'il frappa de son poing gauche le ventre peu protégé. Pas un coup suffisant pour blesser, mais destiner à affaiblir, engourdir. La lame ricocha dans une gerbe d'étincelles sur la plaque de métal recouvrant les mitaines de l'artisan, éclairant un instant les deux regards, vert et violet. Le coup qu'il porta au ventre de la femme la fit reculer d'une petite distance, laissant aux deux le temps de s'évaluer encore du regard.

- Une forge? Je trav.... bah ! T'as vu ta dégaine, mendiante ?!

Si le coup la fit reculer, d'une pirouette, Embrun en profita pour prendre ses distances. Elle n'abandonnait pas le combat bien entendue, mais roulait vers l'arrière pour mieux se préparer à l'attaque suivante. Ce n'était pas la première fois qu'elle était blessée lors d'un combat et d'ailleurs, elle n'avait pas même une écorchure. Par contre, elle devrait attendre que son souffle revienne avant de mener la prochaine offensive. Esquiver, jouer jusqu'à ce qu'elle soit prête. Bondir, grimper... Mais sur quoi ? La clairière s'étendait autour d'elle sans autres obstacles que quelques cailloux. Quand à la foret, non seulement elle était trop éloignée mais elle ne saurait pas s'en servir. Sur un navire, elle aurait sauté sur un rouleau de corde pour le lui envoyé dans les pieds, elle aurait bondit sur le mat, y serait grimpé à toute vitesse pour attaquer son adversaire d'en haut. Elle se serait jetée dans les bras de bois de la figure de proue afin qu'elle l'entoure de sa protection. Aucun marins n'en doute, la figure de proue est l'âme du bateau. Elle est sa personnification, son visage, les traits qu'elle présente aux matelots, ceux auxquels on rêve quand la mer danse et que le vent flagelle la grand voile. Mais à quoi bon y penser quand pas même une brise d'air salé ne vient perturber l'atmosphère ? Rien, elle n'avait jamais été aussi loin de la mer. Rien qu'un combat, une joute qu'elle devait gagner pour y retourner. Peut être pourrait elle marchander l'or au parleur invisible contre une plage, un port ? Puis l'autre parla.

Mendiante... Comment osait il ? Embrun releva la tête, oubliant sa douleur. Ses yeux violet luisait de colère. Mendiante... N'était-ce pas la plus basse classe de la société terrestre ? Mendiante... Il lui donnait ce nom de ces êtres pitoyables qui laisse la vie les mener sans tenter la chance ? Mendiante... N'était-ce pas ceux qui traine leur honneur dans la boue pour un guignon de pain ? Mendiante... N'est-ce pas ceux qui, inutiles, sont rejeter de toutes les sociétés ? Mendiante... Non ! Elle était pirate ! Mendiante... Déjà que tous les être de la terre étaient pour elle inférieurs à ceux des mers ! Mendiante... Celle qu'on rejette, qu'on regarde avec dégout. Non, elle n'avait rien de ces êtres pitoyables et elle lui trancherait bien la gorge pour le lui apprendre ! Comment osait il ? Elle avait toujours pris la vie à bras le corps, s'était toujours battue, avait toujours défendue sa place à coups de sabres comme de couteau ! Elle ne lui permettrait pas !

- Je suis pirate ! Pirate ! Marin ! T'vas crever pour cett'insulte ! J'suis capitaine du Zéphyr et j'n'ai rien à voir avec ceux qu'vous trainez derrière vos pompes, les terreux ! Pirate, t'sais c'que c'est ? Si j'avais la mer t'aurais disparu dans les vagues d'puis longtemps ! T'entend ? Mais s'tu crois qu'vais m'laisser faire par un bouseux comme toi !

Sa douleur au ventre, elle l'avait oublié. Elle qui avait toujours eu les pirates en si hautes estime, elle se retrouvait en si peu de temps au milieu des terres et avec quelqu'un qui cherchait à coup sûr à entacher son honneur. Les insultes qu'elle lui avait lancé, ce n'était pas la même chose. Non, ce n'était que justice et c'était la vérité. De toute façon les marchant de la terre ont un honneur ? Depuis le jour où l'un deux avait tenté de marchander sa fille lors d'un achat de chargement, elle avait décidé que non. Serrant dans ses mains le sabre de son père, celui qui avait commit tant de tuerie pour la bonne cause : celle du Zéphyr, elle attaqua à nouveau. Toujours pas de prudence, mais un meilleur équilibre comme elle commençait à accepter que la terre ne pencherait pas dans un brusque chaos.

Rapide, un bond sur le coté avant de fondre sur son ennemi, comme un goéland tombe sur sa proie. Les yeux rivés dans le verts de ceux de son adversaire, le sabre au clair, pleine d'adrénaline comme au cœur d'une bataille navale, elle fusa, légère et rapide. La force lui manquait toujours mais elle était bien décidé à lui faire ravaler sa langue et c'est donc le visage qu'elle visa, tout naturellement. Dans un abordage, c'est la vitesse qui prime et non la protection. Elle agissait comme si il devait mourir ou au moins être blessé avant que un autre ne l'attaque. Mais par habitude, elle leva sa jambe gauche pour lui mettre un coup de pied bien placé au cas où il éviterait la lame. Et oui, vu qu'elle avait toujours manqué de force par rapport aux hommes, elle avait appris à utiliser leurs faiblesses.

[hrp] Pardon, les scènes de combats j'ai plus de mal. ^^ [/hrp]

Alors que la pirate relevait brusquement la tête, à sa provocation, Dilkayen vit que celle-ci avait très - trop ? - bien fonctionné, la lueur de rage dansant dans les yeux violacés faisant miroiter encore plus les fils bleutés de ses iris. Cette même colère diffusa sur son visage, ses membres se crispèrent, tout montrait une véritable envie de tuer de la part de cette jeune femme. Ne comprenant pas la raison d'une rage si intense de la part de la fille de la mer, Dilkayen se concentra sur celle-ci, pour essayer de mettre à profit le résultat de cette provocation, pour mieux lire les mouvements de l'autre.

Une pensée continua tout de même à vagabonder, à s'interroger. Que pensait donc cette marin des mendiants pour une telle rage? Certes, ceux-ci devait souvent troquer leur réputation, une partie de leur honneur, pour obtenir de quoi manger, mais ils étaient libre, et bien souvent ils avaient leur propre code d'honneur, formaient entre une une autre société. Ceux qui désirent cacher des secrets doivent toujours se méfier des mendiants, car bien qu'invisible, ils voient de nombreuses choses.

Se reprenant plus sérieusement, renonçant à tenter de percer les pensées et les motifs de son opposante, l'artisan opposa à la rage flamboyante un calme et une froide observation. Bien heureux de ne pas se retrouver proche de la mer suite à la menace de cette capitaine, il se prépara au nouvel assaut de celle-ci. La rage semblait avoir brisé toute ruse dans ses attaques, mais aussi décuplé sa volonté de vaincre, et par là augmenté la brutalité et la vitesse de son assaut. Empoignant dans sa main droite le sabre virevoltant, lâchant ainsi l'emprise qu'il avait maintenu, il para de sa lame le sabre fonçant vers son visage, dans une gerbe d'étincelle si violente qu'elle aveugla un instant le semi-kerran. Ne repérant que trop tard le coup bas de la pirate, il n'en atténua que très peu l'impact, et senti la douleur envahir son corps, et laissa échapper un juron de douleur.

Dilkayen tenta tant bien que mal de maintenir une pression entre les deux lames, pour empêcher la pirate de l'écorcher vif, le temps de se remettre d'un tel coup. La pirate n'avait pas volé son titre, la fourberie marquait bien ses méthodes. Alors que la douleur sourde s'apaisait trop lentement, le contact se rompit, et le sang-mêlé se recula, pour reprendre un souffle. Sachant que s'il voulait survivre, il lui faudrait lancer l'assaut, il n'en était pas pour le moment capable, son entrejambe le lançant encore trop, et se positionna alors sur la défensive, bien décidé à ne pas laisser la situation se répéter.

[hrp]Pour les combats, je suis un peu pareil, mais bon, il faut bien un premier essai !
Si tu préfère jouer au dé, n'hésite pas, ça ajoutera du hasard, quoi que ça puisse bloquer un peu l'action, à toi de voir.
Sinon, au fait, ton code couleur de paroles, c'est lequel? J'en ai mis un qui s'en rapproche, mais c'est pas le même =D[/hrp]

Le coup avait porté mais cette victoire ne la calma absolument pas. Au contraire, elle n'y voyait qu'une opportunité de placer plus facilement le coup suivant. Tuer son adversaire ne lui donnerait aucun remords. Lors d'un abordage, le sang coulait souvent à flot et depuis longtemps la mort ne lui faisait plus peur. La sienne comme celle d'un autre d'ailleurs. Quand elle dansait avec le mat alors que la houle tentait de coucher le navire, elle jouait plus sûrement encore avec le destin.

Paupières à demi plissées, mâchoire crispée, montrant presque les dents comme un animal, la pirate aurait pu faire peur si sa stature lui avait donné d'avantage l'apparence d'une guerrière. Mais du haut de ses dix huit étés, elle faisait plutôt penser à un louveteau enragé. Les chocs répétés des sabres avaient brûlé ses paumes et à demi arraché la peau de ses mains. Même si son corps avait l'habitude du travail manuel, elle restait plus fragile que les autres marins et seule son inconscience totale l'avait amenée à prendre part aux abordages, par le passé. Avec ses cheveux noirs dansant au grès de ses mouvements, elle avait plus l'air d'une sorcière que d'une honnête pirate et l'absence de cicatrices de guerre plus visibles que de simples écorchures confortait cette vision.

Son pied se reposa au sol brutalement et elle se servit de ce nouvelle appuie pour accentuer la pression de son sabre sur celui de son adversaire. Mais il était plus fort qu'elle, trop pour qu'une manœuvre si simple en vienne à bout. Embrun releva son sabre, se préparant à attaquer à nouveau et comptant sur son coup bas pour ne pas se prendre le sabre de l'artisan dans le ventre. Chance, il recula. Elle ne l'avait pas loupé, cette technique était apparemment toujours aussi efficace ! Maintenant, le garder en déséquilibre jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de le vaincre. En combat, elle était plus rapide qu'endurante ou puissante mais comme la joute venait de commencer et que la colère avait décuplé ses forces, elle était au mieux de sa forme. Il ne faudrait pas que le combat dur pourtant...

Elle n'hésita pas un instant de plus. La situation lui semblant à son avantage, elle ne laisserait pas le sort se retourner contre elle ! Une pluie de coups de sabre s'abattit sur Dilkayen. Aucun n'était vraiment violents mais elle les enchainait avec rapidité. Le première fondit vers l'épaule et un tintement sonore envahit la clairière. Sans attendre, elle envoya une seconde volée, changeant de zone d'attaque à chaque élan. Son but ? L'empêcher d'attaquer, tout simplement. De cette manière, à moins d'un superbe coup du sort, elle avait plus de chance de s'épuiser que de gagner. Mais, tenant son sabre à deux main, elle n'avait pas forcément besoin de ses deux pieds pour garder l'équilibre et sa jambe gauche fusa à nouveau vers le tibia de son adversaire, espérant lui faucher les jambes ou au moins lui asséner un bon choc susceptible de la paralyser quelques instants. Parallèlement à cette manœuvre, elle apostropha l'ennemi afin de détourner son attention. Mais il était bien plus calme que la demoiselle.

- T'sais à quoi r'semble la mort ? J'vais t'la montrer !

Elle lança ces paroles d'un souffle, maintenue dans son effort par l'adrénaline plus que par ses propres forces. Ses yeux flamboyaient toujours, même après qu'il se soit pris ce coups, elle ne lui avait nullement pardonné l'insulte.

Spoiler:

Alors que Dilkayen s'était à peine reculé, la pirate le chargea presque instantanément, pour lui imposer un déluge de coups légers mais rapides. Ce n'est que grâce à son calme, l'observation des mouvements de la furie, et ses réflexes que l'artisan put parer les coups, tantôt avec son sabre, tantôt avec les plaques recouvrant ses mitaines. Au fil des assauts, les mains du semi-kerran s'engourdissaient peu à peu, mais il fatiguait moins vite que la jeune femme. En effet, elle commençait à montrer des signes de fatigue, mais cela n'atténuait pas la rage qu'elle concentrait dans ses coups.

Alors que le kerran s'était suffisamment du coup bas pour renverser la balance, des écorchures ornant tout de même son armure suite aux attaques qu'il subissait, il repéra la manoeuvre de la capitaine, bien malgré sa tentative de distraction. Plaçant son appui de manière à bloquer le coup en limitant au mieux sa douleur, tout en infligeant un retour bien senti par ce biais, il para l'attaque venant du sabre. Le choc entre les deux jambes fut brutal, mais du fait de son appui bien choisi, c'est la pirate qui subit le plus gros contrecoup.

Profitant de l'occasion apportée par ce revers de fortune, le sang-mêlé lança à son tour un assaut. Non pas un déluge de coup, mais des coups feintés, souvent dirigés vers les bras ou les jambes, pour désarmer et incapaciter la femme de la mer. Celle-ci se défendait bien, parant avec peine les coups du semi-elfe, aussi celui-ci décida-t-il de délaisser le sabre, le maintenant en l'air derrière lui grâce à sa télékinésie, et frappa de ses poings, profitant de la légèreté de son équipement pour glisser ses attaques derrière la garde de la pirate. Quiconque aurait observé de loin le combat aurait cru voir une danse, macabre, certes, mais l'action était tant fluide que cela en donnait l'impression. Les lueurs verte et violette des yeux des deux opposants semblait concentrer le duel.

- La mort? J'ai pas l'intention de rejoindre mes aïeux de si tôt ! Et toi?

Spoiler:

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il part le coup de pied et faillit se retrouver elle même au sol. Pas assez rapide, pas au bon moment, sur un pont elle aurait attendue un chaos pour mener cette attaque plus fourbe mais là il n'y avait pas de vagues. Son sabre para le premier coup, aggravant les blessures de ses mains. Il frappait fort le bougre ! Elle se servi de la force du second coups pour prendre appuie sur son sabre et se servir de l'élan pour bondir en arrière. Voilà qu'elle reculait devant cette homme. Il ne fallait pas, le combat se mener vers l'avant ! Troisième attaque, le sabre manqua de lui échapper des mains. Un pas chassé pour garder son équilibre, une parade maladroite pour ne pas lâcher son arme, mais elle n'était en aucun cas habituée à se défendre. Faire durer le combat n'était pas une bonne chose pour elle car déjà, ses bras fléchissaient bien plus facilement en tentant d'amortir les coups et ses gestes étaient moins précis (déjà qu'ils ne l'étaient pas trop avant).

Il lâcha son arme. Sur le moment elle n'en compris pas la raison. Le fou ! Laisser sa griffe, son croc à terre ! Sauf que justement il n'était pas à terre mais volait derrière lui. Un frisson de peur glaça à nouveau la pirate un instant. Sorcellerie ! Elle avait affaire non seulement à un homme de la terre mais en plus il possédé cette aberration de la nature pour laquelle on l'avait chassé du Zéphyr. Sauf que elle ça n'avait rien à voir, ils avaient sans doute mentit !

- Sorcier ! s'écria t-elle en s'immobilisant un instant.

De là, si sa colère augmenta, la gardant sans doute en état de se battre, une peur tenace l'accompagnait. De quoi était il capable d'autre ? Dans une danse des armes où aucune règle ne retient personne, l'usage de la magie n'avait aucune limite ! Elle ignorait bien entendu totalement que chaque magicien était limité. D'ailleurs elle ignorait tout des usage de cette ordre et n'y voyait qu'une force mystique incompatible avec la mer. Tendue, sur ses gardes et tentant par tous les moyens de l'empêcher d'approcher, elle ne s'en prenait pas moins plusieurs coups qui l'affaiblissait peu à peu. Un nouveau coup au ventre alors qu'il avait passé sa garde la plia en deux, réveillant la douleur du premier. Se laissant tomber en arrière, Embrun s'échappa d'une roulade arrière et bondit à nouveau sur ses pieds, mais bien déstabilisée. Tendant son sabre vers l'avant, elle chercha à profiter de l'allonge qu'il lui donnait pour reprendre son souffle mais le sabre vola dans les air. Il avait enfin réussi à le désarmer. A partie de là, la jeune fille n'avait plus d'autre option qu'une bonne vieille rixe de marins. Elle bondit sans hésiter sur lui, délaissant complètement son sabre, et tenta de l'étrangler tout en frappant de ses jambes sur tout ce qu'elle pouvait atteindre. Du coup, le combat n'avait plus rien d'une danse ni la moindre dimension artistique bien entendue...

Lorsque la pirate le traita de sorcier, Dilkayen fut légèrement surprit, durant un instant: les traits et les yeux de la jeune femme clamait son héritage elfique, et qui dit sang elfique dit prédisposition à la magie. Mais il est vrai que cet héritage semblait bien atténué, au vu de sa silhouette, peut-être que l'usage de la magie aussi. Il ne se formalisa guère du sobriquet, et continua ses coups. Déchiffrer les origines d'un adversaire n'était pas une préoccupation très sage lors d'un combat à mort.

C'est alors que le sabre sauta des mains de la capitaine, la laissant à mains nues, mains alors en piteux état tant les coups s'étaient répétés. Elle ne devait pas être habituée aux duels prolongés, encore moins que lui, et sa carrure la désavantageait forcément. Déjà fortement affaiblie par les coups portés par le semi-kerran, aux poings ou au sabre, elle n'en sauta pas moins à son coup, sans son sabre, avec une telle vivacité, plus que ce dont il ne l'aurait cru capable, qu'elle eu le temps d'attraper ses épaules avant qu'il ne réagisse, et tenta d'enserrer son coup. La brusquerie de l'attaque le fit reculer d'un pas, et le déconcentra suffisamment pour qu'il relâche son emprise sur son sabre, qui tomba alors d'un bruit mat sur le sol recouvert d'herbe, arrachées en grande partie sur la partie de la clairière qu'ils occupaient. Sa fourrure ne le protégea qu'un instant de l'étranglement, le temps d'emplir ses poumons. Déséquilibré, il tomba sur le dos, ce qui expulsa de l'air de sa cage thoracique, mais qui amoindrit un peu la prise de la femme de la mer.

La rixe se continua ainsi à même le sol, dur et irrégulier, mais néanmoins sec et stable, l'un tentant de repousser l'autre, l'autre n'en démordant pas d'un pouce. Le sang-mêlé fit jouer sa carrure plus épaisse que la pirate, et pût ainsi se protéger le coup, mais la furie n'en stoppa pas son déluge de coups pour autant. Se recroquevillant un instant pour placer ses pieds sur le ventre de la demoiselle, il se détendit brusquement, espérant ainsi la projeter au loin pour qu'il puisse reprendre un peu son souffle, alors rudement mis à l'épreuve.

Elle voulait l'étrangler mais elle ne savait pas vraiment pourquoi. Parce qu'en plus de ses insultes il utilisait la magie ? Parce que c'est à cause de cette magie qu'on l'avait jeté du navire ? Parce que certains signes de sa physionomie rappelaient des origines elfiques, tout comme elle, et qu'il possédait des pouvoir ? Parce que cette piste risquait de lui apprendre qu'elle aussi était porteuse de cette tare ? Impossible ! Elle elle était pirate ! Les sorciers n'étaient pas ses amis ! Elle ne se laisserait pas tuer par l'un d'eux, pour le Zéphyr, pour son père... Non pas qu'elle ai quelque chose contre les elfe, mais tout simplement une peur de ce qu'elle ne comprenait pas. Et la magie en faisait partie bien entendue. Cette chose, folle et sauvage qu'elle ne pouvait pas contrôler, qui ne réagissait qu'à ses émotions et non à son esprit. Car c'était ainsi que se manifestait ses pouvoir, elle qui n'avait jamais reçut la moindre éducation magique, venant d'une lignée ou tous pouvoirs s'étaient éteint depuis des générations. Il y a bien longtemps qu'un Sabredor n'avait pas présenté physiquement tant de liens avec cette autre race, mais peut être à cause de sa place, personne ne le lui avait jamais fait remarquer et elle n'avait pas pour habitude de se contempler dans un miroir.

Il se débattait mais elle ne le laisserait pas filer. Si elle lâchait, il reprendrait son sabre et ce serait la fin pour elle. Embrun n'avait aucun doute là dessus et se cramponnait à sa prise comme à la vie elle même. La voix avait dit qu'on ne pouvait pas mourir ? Elle ne l'avait pas cru une seconde et l'avait depuis longtemps oublié pour se laisser entrainer par les effusions du combat. Du sang coulait de la gorge de Dilkayen, mais pas le sien, celui de la jeune femme. L'état de ses mains était affreux et si elle avait cessé le combat ne serait-ce qu'une minute, sans doute n'aurait elle pas pu le reprendre. Elle serrait, les plaies s'ouvraient mais face au danger de mort, quelle importance ? Alors elle continuait, un rictus de douleur et de rage au visage. Si sa colère était toujours présente, il s'agissait presque plus d'instinct de survit en ce moment, car elle était épuisée.

Le coup de pied dans le ventre lui coupa le souffle mais elle ne lâcha pas. Ça aurait pu être une belle erreur de sa part si elle n'avait pas été aussi souple car, bien légère face à la force de son adversaire, le coup la fit voler. D'une pirouette complètement incontrôlée par dessus la tête de l'homme, elle se retrouva allongée sur le dos, les mains toujours cramponnées à la gorge de l'homme. Non, elle ne lâcherait pas ! Non, elle ne mourrait pas ! Pas maintenant, elle rendrait son dernier souffle sur le pont du Zéphyr, comme toute sa famille avant elle ! Ou alors, elle s'en irait dans les profondeurs marines mais pas ici ! Pas au milieu d'un foret, pas sans la caresse froide et salée du vent ou de l'océan ! Elle se contorsionna douloureusement pour reprendre sa place mais il était trop tard bien entendue. Haletante, elle tentait de placer tant bien que mal ses coups sans réussir à se relever et sans lâcher non plus sa prise au risque de se casser un bras.

Ce petit bout de femme, cette pirate, que peut-elle bien me vouloir, s'interrogeait le demi-elfe. Elle faisait preuve d'une fureur que celui-ci n'avait encore jamais rencontré, même au cours des brefs contacts qu'il avait déjà eu avec les humains. Ils étaient toujours surpris, voire dégoutés ou même antipathique envers lui, à cause de cette apparence aussi exotique pour eux, mais une telle volonté de meurtre, c'en était surprenant. Il savait que les humains n'aimaient guère ce qui leur est différent, mais c'était différent. Il avait apprit, au cours de ses pérégrinations, que la magie était considéré comme une aberration, une tare, par certains, mais cela ne dépassait jusqu'à cette rencontre qu'un visage hostile ou un refus de discuter. Il devait y avoir un autre facteur, qui augmentait encore cette hostilité latente. Une particularité des peuples maritimes, peut-être.

Alors qu'il croyait bien pouvoir se débarrasser de l'étreinte de son opposante, en la faisant voler au loin, Dilkayen la vit voltiger au dessus de sa tête... en tenant bon ! Comment se débarrasser de quelqu'un qui s'accroche au désespoir, voila ce qu'il devait chercher. Les poignets de la jeune femme firent tout de même des bruits caractéristiques d'articulations forçant au delà des limites du raisonnable, en plus des paumes poisseuses de sang, coagulant dans la fourrure fine du cou du semi-kerran. Alors que la pirate se dépêtrait pour reprendre une position dominante, où il lui serait plus aisé de maintenir sa prise, Dilkayen respirait avec peine un filet d'air, et tenta d'arracher les bras enserrant son cou, bien que ces mitaines le gênait pour saisir les poignets étrangleurs. Entendant la femme de la mer haleter, les deux se roulant à même le sol pour se dépêtrer ou pour porter des coups, le sang-mêlé finit enfin par libérer sa gorge, aspirant l'air providentiel par grandes goulées.

De tout ses membres, des signaux de douleur arrivaient, se mêlaient aux sensations désagréables telles que le sang coagulant dans sa fourrure ou les feuilles et brindilles s'emmêlant dans celle-ci. Fort heureusement pour lui, la capitaine n'était pas en un meilleur état, et la fatigue commençait à atténuer ses coups, quoi qu'en veuille sa fureur. Ils étaient encore tout deux au sol, et l'artisan maintenait les bras de la demoiselle hors d'atteinte de son coup, tel des étaux. Éloignant d'une bousculade celle-ci, il se releva d'une roulade, et récupéra son sabre en tendant son esprit un instant vers celui-ci, puis se jeta sur la femme.

Il avait repris son sabre. L'acier se réverbéra un instant dans les yeux de la jeune fille comme, toujours à terre, elle tentait de reprendre son souffle. Son corps, malmené par le combat, n'était plus capable de supporter son propre poids mais même en ce dernier instant, sa volonté de vaincre n'avait pas disparue, ne s'était pas même atténuée. Accepter de perdre ? Parce qu'il était plus fort ? Parce qu'il avait arraché ses mains la gorge poilue qui était sa seule prise fiable ? Parce qu'elle avait roulée dans l'herbe alors qu'il se relevait ? Parce qu'elle était toujours couchée sur le flanc comme il se jetait sur elle ? Non, tout simplement parce qu'elle voulait vivre et que son esprit n'avait jamais été capable de rendre les armes. Il n'y avait plus en elle qu'instinct quand elle leva ses bras nus au dessus de son visage pour se protéger.

- Non ! cria t-elle d'une voix hachée mais seul un faible son sortit de ses lèvres car déjà, son corps se préparait sans son consentement à se protéger. Son souffle s'était arrêté alors que ses yeux violets, effrayés, ne lâchaient pas le semi-elfe.

Si la magie l'avait rebuté, l'apparence de son adversaire l'avait à peine surprise. Au cours de ses voyages, elle avait vu toutes sortes d'humanoïde et l'aspect physique restait pour elle très secondaire. Il pouvait bien être recouvert de poils ou d'écailles, là il était un ennemi et c'est la seule chose qui comptait. Mais il était magicien. Mais il était de la terre. Et il s'attaquait à elle. Ceux sont ces derniers points qui déclenchaient sa fureur. Une peur, en réalité, entrainée par un orgueil complètement irraisonné. Si un homme tel que lui s'était présenté pour embarqué sur le Zéphyr du temps où elle avait son mot à dire, Embrun l'aurait testé comme tout autre marin. D'ailleurs, l'équipage de "son" bateau ne comportait pas que des humains. N'avait il pas été mis à flot par un elfe, à l'origine ? Mais qu'importe, sans doute ne s'était elle pas même inquiétée de la véritable personnalité de son adversaire. Entrainée par le combat, il était une cible, un homme à tuer, rien de plus. Ainsi avait elle était éduquée depuis son plus jeune âge car on ne peut pas tellement s'embarrasser de sentiments lors d'un abordage. De plus, même le reste du temps, on lui avait appris à jauger un être et non à chercher à le comprendre. Les mains levées vers le sabre, la fille des mer contemplait juste celui qui cherchait à lui donner la mort, même plus un pratiquant des arcanes.

Vivre malgré tout, c'est la seule idée qui peuplait son esprit quand son énergie se rassembla de façon complètement incontrôlée au bout de ses bras. Une porte déjà par deux fois entrebâillée s'ouvrit en grand en elle. Mais elle n'était plus motivée par la colère, juste par un instinct de survis venant du fond des âge. Tout son corps se vida de ses forces en cette dernière attaque sans qu'elle ne comprenne elle même ce qu'elle était en train de faire. De par sa nature, elle était magicienne. D'ailleurs ses traits le criaient haut et fort, aucun de ses parents n'avait présenté un tel lien physique avec son ancêtre elfique, mais jamais elle ne l'avais accepté. De quel pouvoir ? Le seul qui peut s'élancer sauvagement, hors de tout contrôle. Un pouvoir fougueux, violent et indomptable, une condensation d'énergie, une boule de feu peut être vue par des yeux humain. Ainsi s'exprimait son héritage dans ce geste instinctif de survis et le flux d'énergie bondit à l'asseau du semi elfe, drainant les dernières forces de la pirate. Elle resta allongée, bien proche de l'inconscience.

Alors que Dilkayen s'élançait vers la pirate, encore affaissée au sol, elle leva les bras, comme pour se protéger. Cela parut assez inutile au sang-mêlé, jusqu'à ce qu'il distingue entre les mains de la femme un trouble. Ce trouble, qui se mua rapidement en une véritable fournaise, s'approcha bien trop rapidement de l'artisan à son goût. Alors que l'enfer approchait inexorablement, il projeta son sabre à travers, avec le faible espoir que la lame tranche un minimum la boule de feu pour lui permettre de passer à travers. Il n'avait de toutes façon pas moyen d'arrêter ou de dévier sa course pour l'éviter. La seule chose qu'il pouvait faire pour dévier sa course, c'était de plonger au sol grâce à l'élan procuré par le lancé.

Alors que son sabre quittait son poing, assisté dans sa course par la télékinésie du demi-elfe, celui-ci songea brièvement que cette capitaine, qui dénigrait tant la "sorcellerie", venait d'en montrer un aperçu plutôt puissant. Une boule de feu de cette intensité, cela demandait tout de même de la pratique. Ainsi, son héritage elfique ne se limitait pas à son visage, de ses yeux violets si intenses. Et elle voulait faire croire qu'elle même n'était pas pratiquante de la magie? Très dur à croire !

Lorsque le sabre plongea dans la fournaise, il luisit dans l'enfer, comme s'il prenait vie. Chauffant de manière impressionnante pour la durée du bain, il ressorti de l'étreinte ardente chauffé suffisamment pour avoir un halo rougeâtre, se fichant dans le sol à moins de trois pas de la gorge de la femme, étendue au sol. À cette distance, elle devait sentir la chaleur en provenant. Du côté du sang-mêlé, son plongeon improvisé avait eu le mérite de lui éviter la mort immédiate... mais n'avait pas pu empêcher que son poil ne commence à s'embraser dans son dos, sous l'armure. Il tenta de se rouler au sol, brulant à moitié les brindilles. Limitant à peine les dégâts, le cuir en partie calciné, sans compter l'armure tombant en poussière, Dilkayen put stopper son immolation. Il rampa ensuite vers cette humaine qui l'avait calciné, avec la ferme intention de l'empêcher à tout jamais de le bruler vif.

La chaleur du sabre rougeoyant caressait sa joue rouge. Elle le sentait comme quelque chose de lointain, ailleurs. Il irradiait une lumière qui lui fit plisser légèrement les yeux mais elle ne bougea pas, elle en était incapable. Sous son dos, une pierres pointue l'avait écorchée et un peu de sang coulait dans l'herbe. elle avait chaud, le vent était bien trop léger pour la rafraichir. Ce n'était pas l'automne pourtant ? Ou sans doute l'énergie dépensée avait elle réchauffer son corps à telle point qu'il ne se rafraichissait pas assez vite. Son visage était couvert de sueur. Ses cheveux trempés tombaient autour d'elle en une sombre aura. Des joues rouges vifs soulignaient le violet larmoyant de ses yeux. Ils étaient toujours aussi brillants mais la fougue semblait avoir déserté son corps, envolée avec cette boule de feu. Elle avait laissé retomber ses mains en bien triste état sur son torse, n'ayant plus la force de les garder levé. Elle semblait jeune avec sa fine stature épuisée, plus encore qu'elle ne l'était réellement. Sa bouche entrouverte avalant en haletant l'air frais, appuyait cet aspect juvénile. Dans cet état de semi conscience, Embrun fixait un point au delà du ciel.

Bleu. Il était bien le même que celui qu'on voit au dessus de la mer. Moins de nuages peut être, quoique. Au fond elle en voyait arriver. Le soleil était trop brillant, comme toujours, mais elle aurait juré qu'une brise fraiche se levait autour d'elle. Il avait un gout de sel, d'algue, une saveur marine. Mais cet air, elle était la seule à pouvoir le sentir, car il n'était pas réel. Les ombres des arbres semblait des voiles, les bruits de la foret devenaient le roulement des vagues et les pierres sous son dos auraient tout aussi bien pu être les planches humides du pont d'un bateau. Peut être le filet de sang qui s'écoulait entre ses omoplates aidait il à créer cette impression ? Ce n'était pas une blessure grave et de toute manière, la douleur n'était plus qu'une lointaine information, perdue dans la foret quant elle avait rejoint la mer. Non, elle n'était pas morte, juste dans un état d'épuisement qui ne lui permettait pas de se relever et qui entrainait son esprit dans un rêve étrange. Elle était toujours là, au même endroit, et pourtant elle avait rejoint le Zéphyr comme on se raccroche à un souvenir.

Les yeux mi-clos, la tête vide, elle n'avait pas réalisé ce qui était arrivé. Elle s'était juste défendu et si on lui disait qu'elle avait lancé une boule de feu, la jeune fille ne l'aurait probablement pas cru. Sans aucun entrainement, ce déferlement de magie n'était que hérédité, crainte et esprit combatif. Elle ne l'avait pas réfléchi ni appris, mais elle l'avait fait, simplement. Le sabre fonçait sur elle, elle ne voulait pas mourir, elle s'était protégée de la seule façon qu'elle connaisse : en attaquant elle même. Et de toute manière, l'odeur de roussit du dos de son adversaire ne parvenait pas à ses narines. Elle ne sentait que l'océan, le sel, le grand large. De même, c'est le ciel qui se reflétait dans ses yeux à demi clos et non les flammes qui avait brûlé les brindilles comme la fourrure. Seule trace sur elle de l'éveil de son pouvoir, son épuisement la clouait au sol et l'empêchait de prendre conscience de la situation actuelle. Là, son absence total d'entrainement se faisait sentir. La jeune sorcière en herbe avait utilisée bien plus de forces qu'elle ne pouvait en fournir et elle avait de la chance d'être encore en vie, du moins pour le moment.

Il approchait et elle ne tourna pas même la tête vers lui. Embrun était bien loin de cette clairière, bien loin des blessures et de l'épuisement, bien loin de la colère aussi. Elle n'en était plus capable de toute manière et les bruits que pouvait faire l'homme qui se trainait vers elle n'étaient que roulement de vagues. Des tâches ensanglantées maculaient ses vêtements sous ses mains entrouvertes mais son regard restait rêveur et lointain. Elle caressait la figure de proue du Zéphyr quand la mort se rapprochait. Elle entendait sa voix de sirène chanter sous les eaux. Elle écoutait simplement sans le moindre geste, sans un mot. La bateau tanguait sous son corps immobile, ou plutôt était-ce la tête qui lui tournait, entrainée par l'épuisement ?

- Zéphyr... A peine un murmure, presque inaudible. Juste un très léger tremblement sur ses lèvres.

Le combat s'était fini. Du point de vue de Dilkayen, c'était clair, le combat ne pouvait plus évoluer dans un autre sens. La frêle femme s'était épuisée dans son sort, avait coulé tout ce qu'elle pouvait fournir, et dérivait désormais aux portes de l'inconscience, si ce n'est de la mort. Elle ne pouvait plus se défendre. Mais ce combat, Dilkayen avait l'impression qu'il se terminait en un match nul, voire une défaite de sa part. Il aurait du la dominer, de part sa stature et sa carrure, et son endurance était bien plus élevée. Par la seule magie - imparfaite ? - qu'elle avait pratiqué, il avait été réduit au même point que son adversaire : en piteux état, bien plus que part tout le reste du combat. Son dos calciné le lançait horriblement, son armure - armure pour laquelle il avait traqué de nombreux jours une panthère pour en tirer le cuir, et pour laquelle il avait passé de nombreux jours à travailler le cuir, à le former, le traiter - était réduite en charbon, son sabre était encore inutilisable et manquait d'intensifier le feu qui régnait déjà dans les bois et la clairière, derrière le demi-kerran. Tout convergeait pour lui vers un sentiment de défaite. Heureusement, ses mitaines était encore immaculées de toutes traces de brulures, mais elles étaient les seules.

Le demi-elfe tira son esprit vers le sabre, pour étrenner son pouvoir sur la matière ardente. Il lui était possible de manipuler le sabre via sa télékinésie, mais il lui fallait, pour que ce soit efficace, rester bien trop près de celui-ci pour que la fournaise qui se dégageait encore de la lame n'insupporte l'artisan, dans l'état où il se trouvait. Toutefois, il dégagea suffisamment la lame pour être sorti sans peine de la terre. Pendant ce temps, il continua sa progression lente vers la forme inconsciente, si proche et pourtant si lointaine. Ces quelques pas, semblant lieux pour le sang-mêlé affaibli, qui le séparait de l'incendiaire, il les franchi tant bien que mal. Le murmure de la demoiselle passa totalement inaperçu. S'assurer d'obtenir la victoire, c'est ce qui lui resta. Lorsque la pirate fut enfin à sa portée, le sabre rougissant bien proche, il le manipula, en dépit de toutes les protestations que lui adressait son corps, pour mettre fin à ce combat, gardant une parcelle de clémence en tentant de restreindre la durée de l'agonie de la fillette. Après avoir plongé la lame dans son coeur, le demi-kerran renvoya le sabre à une distance telle que la chaleur rayonnant de celui-ci ne lui parvienne pas, sans non plus le perdre dans les bois. Il désirait juste éloigner le désagrément.

La tension était retombée, la menace écartée. Les membres du demi-elfe refusèrent de l'emporter bien loin, aussi ne put-il que s'étendre à même le sol, à peine plus loin que deux pas du corps désormais inanimé de la femme de la mer. Comment en était-il arrivé là? Pourquoi avait-il dû tuer? Voila qui demeura un mystère, quelles que soit ses tentatives pour se remémorer ! Mais quand avait-il donc quitté son atelier? Cette forêt, il se le rappela, n'était pas du tout semblable à celle de son île, alors dans quelle partie du monde pouvait-il se trouver? Quand avait-il bien voyagé, et comment? Les questions ne cessaient d'affluer, et bien peu, si ce n'est aucune, ne trouvaient de réponses. C'est ainsi tourmenté qu'il fini par sombrer dans une semi-inconscience. Un bruit, un souffle aurait probablement réussi à le réveiller, mais la forêt disparaissait de sa vision. Dans cette semi-inconscience, son corps continua à le faire souffrir, mais d'une façon différente: comme si du coton particulièrement dense avait tout envahi, et l'empêchait de se mouvoir.

Le calme, le calme d'un soin, voilà tout ce qui entourait le jeune Dilkayen F'suliot. Il était soigner par ce rêve pour pouvoir affronter son adversaire suivant, car un autre viendrait tous le savait. Dans le vrai monde une petite pièce d'or était apparut dans sa bourse.

Autour de lui le décort changeait, le feu faiblissait jusqu'à disparaitre pour ne plus être qu'un espace de douceur où plus rien ne vie si ce n'est une plaine à perte de vue et un sable doux pour dormir en paix. Il était dans le desert pourtant il ne faisait ni soif ni cette chaleur acablante qui caratérise pourtant ses mondes de mort. Tout le reste était là, du sable doré à l'arbre mort en passant par la carcasse de vache un peux plus loin. Un magnifique décort monté de toute pièce, grain de sable après grain de sable.

L'homme chat était reposé, il pouvais reprendre un nouveau combat ... à moins qu'il veuille disparaitre de son plein gré ?

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