Ouvrez les voiles !

Embrun était épuisée... Elle n'avait retrouver une vision à peu près claire des évènement que quand l'air marin était venu à sa rencontre et elle avait alors couru vers le Prime sans la moindre hésitation. Pas question de s'approcher du Souffle Gris... Là bas il y avait un prêtre vraiment impressionnant, mais pas franchement regardant sur les risque qu'ils faisaient prendre à ses "mercenaires". Dire qu'elle avait bien faillit se faire retenir à terre... Rien qu'à cette affreuse idée, elle accéléra sa course. Le navire tanguait de façon rassurante devant elle. Enfin un endroit où le sol pourrait se mouvoir sous ses pieds au lieu de rester désagréablement stable. Enfin du bois connu, enfin le gout de la mer et du voyage. Qu'il soit mêlé de sang ne la dérangeait pas mais durant ces quelques heures à terre, elle avait beaucoup souffert. Il allait aussi falloir qu'elle explique à Olaf pourquoi elle n'avait plus les arbalètes aussi mais tant pis. Elle préférait mille fois affronter les foudres de son capitaine plutôt que la terre. D'un bond, elle était sur le navire, essoufflée, après avoir passé la ponton en volant presque. Elle s'arrêta, accrochée au bastingage pour reprendre son souffle, puis se dirigea vers la cale pour prendre un peu de repos.

Ce pseudo calme ne dura pas bien longtemps. Des cris s'élevaient dehors et en sortant, elle vit les marins revenir bien plus tôt que prévu. Étrangement, leur démarche n'était pas aussi tanguante qu'elle aurait du après cette soirée de beuverie dans les taverne, comme si ils avaient du désouler très rapidement. Le temps qu'elle grimpe complètement sur le pont, des gens qui n'avaient certainement pas la permission d'embarquer étaient monté à bord, bien décidés à quitter la ville. La jeune fille n'eut pas beaucoup de mal à en comprendre la cause... Il ne faisait pas bon s'attarder ici, mais alors pas du tout ! Elle aperçut aussi quelques navires militaires dans le port. La fuite n'allait pas être simple et pourtant il ne fallait pas perdre de temps. Un seul regard vers Olaf, et elle décida de se passer d'ordres puisqu'il était clair que son capitaine n'avait pas l'intention non plus de moisir ici. Et avec tous les terreux qui venaient de s'auto proclamer marin, il y avait de quoi faire... Pas de temps à perdre à les faire descendre alors autant qu'ils se rendent utiles. Du coin de l'oeil, elle aperçut la grande silhouette rapiécée de Zaukon et pris le temps de lui offrir un sourire joyeux avant de s'avancer d'un pas décidé vers ce nouvel équipage pas franchement choisi. Il ferait l'affaire parce qu'il fallait reprendre la mer avant l'arrivé de l'armée !

- Qui sait naviguer ici ? Les autres, dégagez d'nos jambes, on s'arrache ! Dans la cale, vous gênez !

Dans son esprit, il était évident que Zaukon prendrait la barre. Personne ne maniait le Prime mieux que lui et on allait avoir besoin de toute la souplesse de ce vieux rafiot. Mais inutile de le lui dire, il le savait évidemment mieux que tous le monde. Dans sa recherche de visage familiers, elle aperçu aussi John John, toujours fidèle au rendez vous. Tant mieux, il allait être plus qu'utile... Dès que la foule se fut un minimum triée, elle observa ceux qui restaient devant elle, soit la vingtaine de gars qui s'y connaissait un temps soit peu en navigation. Dans le tas, elle en choisit rapidement quelques uns qui lui paraissait les plus à même à s'occuper des gréement, c'est à dire pas trop soule, et s'adressa à eux comme si elle était sensée diriger les opérations. Elle n'usurpait absolument pas la place du capitaine... Il aurait largement de quoi s'occuper, elle n'en doutait pas.

- Toi là, puis toi aussi, et l'grand là... Et tien l'gamin ! Vous filez à l'avant ouvrir les voiles pour prendre le large !

Elle attrapait les hommes par le bras pour les envoyer à leur tache sans trop leur laisser le choix. Son kama pendait toujours à sa hanche et comme sa main n'en était pas loin, ils avaient plutôt intérêt à obéir même si elle ressemblait plutôt à une gamine échevelée qu'à une personne d'autorité. Au moins, elle savait de quoi elle parlait... Après avoir vérifié que les quatre premiers allaient bien faire leur travail, elle en attrapa quatre autres de la même façon pour chaque voile. Puis, après une réflexion d'un quart de seconde (ce qui était déjà plutôt rare), elle en avoya deux supplémentaires à la grand voile.

- Les autres, attachez l'chargement qu'on s'prenne pas des caisses dans les jambes ! Et toi tu viens m'aider à détacher l'Prime, vite !

Sans regarder derrière elle, elle se précipita vers la corde d'amarrage, son kama à la main. Pas le temps de s'amuser à défaire le nœud... Tant pis pour la corde, ils en avaient d'autres. Dès que les voiles seraient ouvertes la navire ferait un bond vers le large alors il ne valait mieux pas qu'il soit encore attaché. D'un violent coup de lame, elle trancha nette la corde et fila remonter le ponton à l'aide du gars qu'elle avait choisi. Plus qu'à espérer que la marée soit avec eux...

La gamine était revenue. Bah tant mieux, par les temps qui couraient, on avait besoin de vrais marins et pas des loques qui étaient venues se taper l'incruste. Bon quelques uns savaient naviguer. D'autres avaient de quoi payer leurs transports et puis d'autres étaient agile comme des singes donc difficile de leurs interdire l'entrer du navire. Et puis Olaf avait toujours été trop gentil. Son problème c'était qu'il ne disait que rarement non. Du moins depuis qu'il n'était qu'un capitaine de navire marchand. Mais l'autre avantage qu'il y avait au retour de la gamine c'était sa grande gueule. Au moins elle avait rembarré les plus apeurés dans la cale. Il aurait bien envoyé Zaukon mais Athéïle n'avait pas besoin de plus de sang cette nuit. Et puis il tirait déjà assez la tronche de voir autant de gens incompétents sur le navire. Toujours était-il que la gamine avait réussi à monter un semblant d'équipage. Olaf ne s'en était pas vraiment soucier, tout simplement parce qu'il était déjà bien occupé à faire en sorte que son navire survive à ces tarés de la marines ! Cette bande de catins des iles attaquaient son beau bateau ? Fleuron de la flotte marchande ? Ils devraient en assumer les conséquences. Mais il semblait qu'ils ne soient pas les seuls à se faire emmerder par la marine, il y avait aussi ce damné Souffle Gris. Olaf les connaissait un peu. Pas mal de rumeur, quelques observations de loin. Il évitait de s'en approcher trop mais pour l'occasion ça pouvait être une joyeuse sauterie.

- Gamine ! Arranges-toi pour qu'cette bande de poivrots manœuvre mon navire loin du ponton ! On est une cible facile. Zaukon va nous amener entre les carcasses qui flottes encore, s'fera un bon abri pour progresser !

Les marins improvisés avaient exécutés tant bien que mal les ordres de la jeune fille. Ils n'y auraient pas forcément été disposés en temps normal mais pour la plupart ils étaient trop préoccupé par les bateaux qui leurs tiraient dessus pour penser que les ordres de cette gamine braillarde n'étaient pas ce qu'ils voulaient faire. Le navire finit donc pas sortir des pontons déjà rendus à l'état de ruine tandis que Zaukon attrapait la barre pour permettre au bateau de s'extirper tout en finesse. Malgré la quasi absence de vent, le navire avait une bonne allure et se retrouva bientôt protégé par ce qui fût un lourd navire marchand mais puisqu'il flottait encore, il ne devait pas avoir été très plein. Une fois derrière ce couvert, le capitaine fit tonner sa voix puissante dans le port.

- Écoutez moi bande de singes lépreux ! J'oserais même pas confié à la moitié d'entre-vous la gamelle de mon chien mais là vous êtes sur mon navire ! Alors vous allez tous choper, une putain d'arme et vous battre pour votre putain de survie si vous voulez pouvoir retourner dans les bras des putains ! Ici il n'y à qu'une loi, c'est la mienne et mes deux exécutants sont la gamines et le couturé !

Une nouvelle fois, les scorpions furent sortit et les dernières caisses d'armes éventrées. A présent, il fallait se battre pour de vrai, comme des chiffonniers et pas de loin face à une légende mais à des vrais humains comme tout les autres. Il y allait avoir du sang et pas qu'un peu. Tout autour du navire, des carreaux pleuvaient. Trois navires avaient choisit que le Tempête Prime serait leurs cibles et ils pilonnaient la zone sans pour autant toucher pour l'instant. Zaukon gardait le bateau en mouvement et le rapprochait progressivement du Souffle Gris bloqué entre deux autres navires de guerre.

Bon, ce n'était qu'une bande de chiens galeux complètement effrayé par la bataille, mais au moins ils savaient à peu près obéir quand on leur donnait des ordres bien clair. A peu près du moins... Les voiles tombaient la long du mat une à une lourdement, sans la moindre grâce, mais avec une relative efficacité. A peine avait elle remonté le ponton avec l'espèce de gros bras sans cervelle qu'elle avait choisi comme aide que le lourdeau faillit passer par dessus bord alors que le Prime faisait une embardée. Elle le rattrapa rapidement, lui redonnant un semblant de stabilité, et attacha en toute hâte le ponton le long du bastingage. Puis la jeune fille se retourna vers les marins qui s'occupaient des voiles pour juger de ce qu'ils valaient. Pas grand chose apparemment, mais ce n'était pas un teste concluant dans la panique ambiante. Peut être se révèleraient ils meilleurs en pleine mer. Il fallait l'espérer parce que défaire une voile avec les mains qui tremblent n'était pas très efficace. Olaf pris le temps de lui donner les consignes de navigation avant de retourner à la défense du Prime, et elle s'empressa d'y obéir. Elle avait beau s'y connaitre en navigation, n'étant pas capitaine, elle était heureuse de recevoir ces ordres bien qu'elle soit capable d'improviser si besoin. Au moins connaissait elle ainsi la direction qu'allait prendre Zaukon, ce qui lui permettrait d'agencer les voiles au mieux.

- Oui cap'taine ! On s'barre !

Olaf lui facilita la tâche en annonçant de sa grosse voix qui avait tendance à convaincre les hommes de façon très subtile qu'il valait mieux pour leur intégrité obéir prestement, qu'elle était apte à donner des ordres. Le fait qu'il l'appelle "gamine" n'était pas franchement pratique pour qu'elle impose elle aussi le respect, mais de toute façon, vu la panique des gars, elle n'aurait pas trop de mal à les commander. Bon, maintenant que les voiles étaient lâchées et que le navire prenait de la vitesse, elle n'allait pas laisser tous ces pochtrons instables dans le gréement... après une rapide analyse, elle en repaira un qui semblait à l'aise malgré son évident manque de pratique et couru d'une démarche bien plus assurée que quand elle filait dans les rues vers le mat avant.

- Descendez ! Sauf toi, avec la ch'mise brune, tu restes là haut et t'essaie d'suivre c'qu'on f'ra sur les aut' mats ! Les autres z'allez en vitesse chercher des armes et prêter main forte au cap'taine ! Allez ! Ceux qui servent à rien à bord, ils iront r'joindre les sirènes !

La jeune pirate chercha ensuite John John des yeux. Pour manœuvrer rapidement dans les voiles, elle allait aussi avoir besoin de lui. Il faudrait profiter au mieux du vent et les nouvelles recrus n'en étaient certainement pas capables. Elle se fraya un chemin dans la cohue jusqu'au marin et l'attrapa par la manche sans violence ni douceur. Il avait déjà prouvé qu'il savait garder son sang froid en situation critique et il n'avait pas son pareil pour les nœuds alors elle avait vraiment besoin de lui pour sortir le Prime de ce guêpier.

- Tu vas t'mettre sur la voile arrière, John, s'tu veux bien. Comme t'connais bien Zaukon tu louperas pas ses ordres. Débrouille toi pour m'les transmettre et j'essaierai d'faire travailler correctement l'p'tit gars d'devant. Viens, j'fais descendre les substitues d'marin qui sont là haut !

Après avoir entrainé son compagnon vers l'arrière et tenu au second groupe un discours à peu près similaire au premier, Embrun vira aussi les hommes du mat centrale et y monta elle même. Ainsi elle pourrait s'occuper des manœuvres et surveiller la navigation facilement. Elle était juste un peu loin du barreur, mais vu la voix qu'il avait, elle ne se faisait pas de souci quant à sa capacité à se faire entendre de l'arrière. Les autres gars qui s'étaient prétendus marin avaient à peu près attaché les caisses libres contre le bastingage et elle n'avait pas le temps de vérifier les nœuds. Pourvu qu'ils tiennent... Il fallait mettre un maximum de types au combat maintenant que le navire était lancé. D'ailleurs en parlant de combat, elle n'aurait pas craché sur une arbalète avec la position en hauteur qu'elle avait. Repérant un enfant des rue qui ne semblait pas savoir quoi faire de son arme, elle l'apostropha en criant du mat.

- Hé, petit ! Envoie l'arbalète et va t'en chercher une autre !

Elle rattrapa l'arme à la volé et se hissa en vitesse jusqu'à la grand voile après l'avoir passé en bandoulière. Embrun était plus à la navigation qu'au combat pour le moment, mais elle voulait pouvoir se défendre. Elle vérifia rapidement le cap et entreprit d'attacher les voiles convenablement, sans cesser de surveiller le marin du mat avant et de lui hurler des consignes pour profiter au mieux du vent. Le Prime ne tarderait pas à prendre de la vitesse, mais comme tout bateau marchant, il était lourd et long au démarrage. Heureusement qu'il n'avait pas de chargement...

Dilkayen pensait pouvoir se restaurer calmement dans l'auberge qu'il avait trouvé, après sa brève fuite, mais à peine avait-il commandé un repas qu'une grosse clameur résonnait à l'extérieur. Préférant ne rien risquer, l'artisan annula sa commande et commença à se diriger à pas rapides vers les quais, et le Tempête. Étant donné qu'il avait pu être vu lors de cette altercation avec Rallen, il préférait se savoir dans un endroit moins ouvert, et peut-être plus à l'abri. Ce qu'il perçu de la ville lors de ce retour pressé lui confirma qu'il valait mieux prendre la poudre d'escampette, surtout au vu du flot se dirigeant vers le port.

Lorsqu'il aperçu le Tempête Prime, le demi-elfe fut rassuré de le trouver encore à quai, puis remarqua l'agitation qui caractérisait un départ proche sur le pont ! Bougre, il allait manquer l'appareillage dans ces conditions ! Se lançant dans une course au pas allongé, course commune des Kerrans capable d'engloutir des distances en peu de temps, il se retrouva à moins de 5 mètres de la passerelle lorsqu'il vit Embrun s'approcher pour la retirer. N'ayant pas le temps de se préoccuper de quoi que ce soit, sans réfléchir plus d'un instant, il s'élança dans un dernier sprint, puis s'élança alors que la passerelle était déjà en partie levée pour y prendre appui, pour enfin prendre pied sur le navire, bien essoufflé de sa course, roulant à moitié pour se rattraper et s'arrêter avant l'autre bastingage. Il se retourna rapidement pour voir s'il avait déséquilibré par son passage rapide, et vit que la fille de la mer s'était déjà occupé du problème. Il la remercia du regard, plus par principe que par réelle nécessité car elle ne lui accordait pas son attention.

Le sang-mêlé remarqua alors la surpopulation sur le pont, et le manque de main-d'œuvre dans les voiles, aussi ne laissait-il pas le temps à son esprit d'imaginer l'étendue d'eau autour du bateau, et s'élança dans les cordages, son paquetage léger toujours à l'épaule. S'efforçant d'appliquer ce qu'il avait apprit à l'aller, il se dirigea rapidement vers les voiles encore fermées, et entreprit d'en ouvrir une, non la principale car trop de monde s'échinait dors et déjà dessus pour être efficace, et cela n'avançait à rien. Il s'occupa donc d'une voile secondaire, sur laquelle personne ne travaillait mais il en profitait pour tirer avantage de ses compétences ainsi. Lorsque le capitaine donna de la voix, le demi-kerran n'en fut même pas surpris, cela allait dans l'ordre des choses, et il vérifia brièvement que son sabre était toujours dans son paquetage, et en profita pour le rendre plus accessible, avant de se remettre tout simplement au travail.

A l'horizon, le soleil détachait les silhouettes d'une navire d'interception bien connu d'Embrun encadré par deux navires de guerre Athée. Le Souffle Gris était alors prit au piège mais c'était le cas de bien d'autres. D'autres qui ne bénéficiaient de la faveurs d'êtres abordés et pas sabordés. Dans le port, les différents navires avaient commencer à se défendre aussi bien que possible car la plupart disposaient d'armes pour se défendre contre les pirates lors des longues traversées. Souvent cela ne consistait qu'à aller le plus vite possible en déchargeant leurs munitions sur leurs poursuivants mais cela suffisait à tenir les marins à distance. Et puis il n'y avait eût aucun remords à le faire. Après tout, n'étaient-ils pas ceux qui s'étaient mis à tiré à tort et à travers ? Le Souffle Gris, pourtant réputé pour être le navire d'un capitaine fou ne semblait pas ce défendre lui. Du moins jusqu'au moment où les paroles du fameux Lupen résonnèrent dans le port.

˝ICI ! PAR LE SOUFFLE ET POUR ATHÉE NOUS ALLONS GARDER CE PORT ! MAIS VOUS ! VOUS QUI IGNOREZ ENCORE TOUT VOUS ALLEz REJOINDRE LA TERRE CAR LA MER VOUS REFUSE OU MOURIR ! PERSONNE NE RENTRERA DANS LE PORT PAROLE DE Z’EN RAHAR ! PAR LE SOUFFLE ET POUR ATHÉE !˝

A la barre Zaukon éclata d'un rire puissant alors que le silence avait été imposé sur le pont. L'homme couturé de cicatrice continua à rire pendant plusieurs seconde jusqu'à ce qu'il ne fasse un signe en direction d'Olaf.

- Hey Cap'taine, je crois qu'ils vont avoir besoin d'un coup de main pour se sortir de là !

Olaf qui se tenait sur le pont, un scorpion sous le bras sourit de toutes ses dents jaunies par le tabac avant d'installer son arme sur le pont.

- Comme tu dis ! Que tout ceux qui ont l'intention d'être en vie et en bonne santé demain matin saute de ce pont maintenant ! Le Tempête Prime va se battre pour se damné port !

Ils furent alors une douzaine à se jeter à même la baie mais ils n'avaient pas plus d'espoirs de survie que ceux présent sur le pont et ceux qui étaient restés en avaient bien conscience. Alors tous saisirent une arme, recherchèrent une arbalète, se positionnèrent dans les voiles et ce qui ressemblait à un équipage s'organisa. Tel était le pouvoir de la folie des hommes. Capable de s'unir et de se comprendre alors qu'il n'y avait pas lieu que ce soit le cas. Lupen avait hurlé un cri de ralliement dans le port et tous semblaient vouloir le suivre pour l'instant. Zaukon tourna la barre à fond sur à babord et ils contournèrent une épave, arrivant sur un terrain plus découvert mais plus direct en direction de la sortie du port. Les voiles à présent déployées et Zaukon aux commandes, le Tempête Prime prenait une vitesse qui semblait improbable pour un navire marchand, même par vent arrière.

Dans le ciel, une silhouette ailée passa, projetant son ombre sur les navires en-dessous par le biais du soleil levant. Elle poursuivit sa cours sans se soucier des carreaux qui s'envolaient des navires militaires et qui retombaient dans l'eau sans l'avoir effleuré. Elle arriva bientôt au niveau de l'un des navires de guerre athée et l'espace d'un instant, ce ne fût plus que le silence alors que la silhouette disparaissait. C'est alors qu'une colonne d'eau jaillit du port frappant le navire sur la gauche du Souffle Gris par le bas et le transperçant de part en part.

- Les Originels sont là. Grogna Zaukon.

Mais cette simple parole passa presque inaperçu alors que Olaf, coiffé de son tricorne délavé et prenant en bouche sa pipe fétiche se mit debout sur la pointe du navire, juste au-dessus de la figure de proue. D'ici, l'impressionnant individu semblait encore plus grand et alors que le Tempête Prime s'approchait du Souffle Gris, le capitaine répondit à Lupen.

- Foudre et Feu pour le Tempête Prime ! hurla-t-il en levant son tricorne.

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