L'Origine et le Changement
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 Sur la route d'Athe

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MessageSujet: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeDim 9 Mai - 16:09

- Non vraiment, je vous remercie, je continuerais ma route par moi-même.

Le chef de la caravane insista pour me laisser au moins quelques vivres et une couverture chaude. Le temps n'est pas à coucher dehors, avait-il dit en me remettant une miche de pain un peu dure. Puis ils repartirent et disparurent dans le sillon tracé par le passage des convois.

Cela faisait bien 4 ans maintenant que j'ai fui Shiji-Muhn. J'ai voyagé longtemps à l'intérieur des terres de la République puis, enfin arrivée dans une ville commerciale, j'ai demandé à une caravane de marchand d'accepter ma compagnie pour le voyage. Ils allaient à Athé, m'ont-ils dit. Alors je les ai suivi jusqu'ici, apparemment non loin de la ville, car l'agitation du peuple parvient jusqu'ici.
Ce long voyage m'a fatiguée. J'ai préféré ne pas les suivre jusqu'à la cité, car il m'aurait été impossible de m'y reposer. La mélodie de l'herbe bercera mon repos. Mais le sol est humide et glacial. Il neige depuis ce matin, je ne peux décemment pas m'allonger ici. Alors j'écoute. Je tends l'oreille. La neige ressemble beaucoup à la pluie. C'est un petit son, simple, le même pour chaque flocon, qui s'évapore quand il touche le sol. La pluie, elle, résonne.
J'écoute, je cherche un endroit où la neige ne va pas jusqu'au sol. Il n'y en a pas à proximité immédiate. Alors je me remets en marche, la capuche rabattue sur le visage, grelottant de froid. Après une bonne demi-heure de marche, je trouve un abri. L'endroit porte une forte odeur, il doit certainement s'agir d'un abri pour animal. Heureusement, il n'y en a aucun aux alentours par cette saison.

Je m'installe, adossée à la barrière de bois, enroulée dans la couverture.

La nuit se dégage petit à petit, la neige cesse de tomber. La mélodie de la lune devient de plus en plus claire. C'est un chant ancien, dans une langue qui m'est inconnue, mais son harmonie est telle qu'elle estompe tout le reste, aussi bien la quiétude des champs que tous les faits douteux qui se passent actuellement en ville. Quelle chance de ne pas avoir à les écouter. Peu à peu, je sombre dans un sommeil profond.


Ce fut un sommeil sans rêve. Je fus réveillée par le passage d'une caravane, non loin de là. Plus que l'anxiété caractéristique des marchands entamant un voyage incertain, ce fut les craquements du bois sur la piste pierreuse qui me tira de mon sommeil. Je me relève difficilement, encore un peu ankylosée et range ma couverture dans mon maigre sac de voyage. Aujourd'hui, le soleil brille tant qu'il peut, mais le froid est toujours là. J'aurais volontiers pris un morceau de pain, mais il était bien trop froid et trop dur pour que je puisse en arracher le moindre morceau.

*Tant pis je mangerais à la ville. Quelqu'un aura bien pitié de moi...*

Je retrouve sans peine la piste que j'avais quitté la veille, et le trajet qui m'avait pris une demi-heure à l'aller ne me pris qu'une dizaine de minute au retour. Suivant le chemin, je me dirige vers la cité d'Athe où un concert de disharmonie à déjà commencé.
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeLun 10 Mai - 14:01

Un peu d'excercice ou alors une véritable marche ? Car la ce serait la seconde option, faute d'autre réel choix. Si Athe présentait des paysages généralement plat, le sol était extrêmement rocailleux, rendant les marches à pieds prolongées difficiles pour quiconque n'était pas convenablement équipé. Ce serait donc les pieds endoloris que la jeune aveugle approcherait de la ville d'Athe. La neige était tombée toute la journée, couvrant le paysage de blanc. Cela ne rendait cependant pas le pays inactif, de nombreuses caravanes étaient partie le même matin de Athéïle comme chaque matin et d'autre revenaient tout au long de la journée, suivant généralement de plus large route que le sentier emprûnter par Yaria bien que plusieurs groupes à pieds passèrent à sans réellement lui prêter attention. Il y eût également plusieurs cavaliers, passant au triple galop et projettant parfois de la neige sur la jeune femme. Leurs allure indiquait des messagers rapides. C'était chose courantes que de tel messager soient employés par des marchands pressés mais ils étaient en nombre anormal aujourd'hui.

A la nuit tombée, la musique de la cité commerciale serait perceptible. Mais cette musique était dissonante. Elle ne correspondait pas à l'idée que la jeune femme aurait pût s'en faire. Il y avait la musique du sang, du combat, de l'incendie. La ville n'était clairement pas en paix. Mais la jeune aveugle n'était pas encore entrée dans la cité. En effet, là où elle se trouvait elle pouvait sentir non loin d'elle la musique d'un bois mais au-delà de la musique, une odeur envahit bientôt ses narines. Celles du sang tandis que sous ses pieds, le liquide coaguler tendait à coller ses semelles au sol. D'autres musiques. Celles de la vie, un peu plus loin près d'un bâtiment ressemblant à une ferme. Plusieurs formes de vie mais également plusieurs morts. Elle pourrait aussi entendre un son bien réel et pas seulement la musique qui remplace sa vue. Celui des cris, des pleurs. Où aller ? La cité où la musique du feu et du sang couvrait toutes les autres ou bien la tristesse des habitants ?
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeMar 11 Mai - 19:43

*S'il y de la vie, on m'expliquera*

Il me fallut plusieurs minutes pour me faire à la cacophonie. Mais l'odeur est intenable, le sang coagulé fait coller mes pieds au sol, toute cette agitation, cette répugnance ne me laisse qu'une idée en tête. Vomir. Je sens mon ventre se serrer, un gout acide qui étreint ma gorge, ma tête qui semble de plus en plus lourde... Mais je tiens bon. L'espoir d'atteindre la ferme me permet d'avancer, de faire douloureusement un pas après l'autre.

Cette ville est folle. Cet horrible bruit qui agresse mes oreilles n'est rien d'autre que celui de la folie. Pas de la folie douce qui donne envie de courir à travers les champs, mais de cette maladie mentale qui vous ferait égorger lentement le premier qui passe simplement pour le plaisir de l'entendre hurler, encore et encore. Je sais, bien évidemment que ce n'est pas tout à fait le cas. C'est la panique, la peur et la mort qui règnent dans cette ville. Mais qu'y a-t-il dans l'esprit d'un homme fou sinon la panique, la peur et la mort?

La ferme se rapproche de plus en plus -et j'ai moi-même de plus en plus mal. Je commence à discerner quelques sons, mais ils sont bien trop faibles et trop vagues pour être sûre de quoi que ce soit. Ce n'est plus qu'une questions de mètres. Encore quelques mètres et je pourrais peut-être m'effondrer, au chaud, devant quelques personnes compréhensives...
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeMer 12 Mai - 18:47

La jeune aveugle s'est donc approché. La musique de la tristesse et de la colère. Des voix s'élèvent et se répondent. L'heure n'est pas aux pleurs pour tous. Du moins c'est l'impression qui s'en dégage. Certains émettent une musique de tristesse, d'autre de peur, d'autre encore de désarroi. C'était une discordance totale. Mais si l'on avait connaissance des récents évènements, il paraissait évident que aucune mélodie agréable n'aurait pût en ressortir. Malheureusement pour elle, Yaria ignorait les évènements récents et serait contrainte de supporter la cacophonie pendant quelques temps.

- Ils sont tous morts !


- Ces horreurs ont tués à elles seules la moitiés des habitants du quartier !


- Que quelqu'un nous vienne en aide !


C'était un brouhaha sans sens. Même pour quelqu'un qui n'avait pas le capacité à ainsi "entendre" comme Yaria. Tous parlait en même temps, ne s'écoutant pas les uns les autres et ne faisant rien d'autre que de s'écrier en énonçant en fait les pensées qui leurs venaient presque sans logique tant leurs esprits étaient troublés par la situation. Ils étaient tellement plongés dans leurs propres misères, qu'ils ne faisaient pas attention à celle des autres et certainement pas à la jeune aveugle. Mais un peu plus loin, quelqu'un se détachait du lot. Sa musique était plus forte, plus douce aussi. C'était une mélodie pleine de mélancolie qui évoquait un peu un loup chantant doucement pour la lune. Mais c'était surement car la musique n'était pas seule. Elle était entourée de trois autres, celles de chiens qui pleuraient en même temps que leur maître, tel un chœurs de chanteur qui amplifierait et embellirait la mélodie.

La musique était légèrement à l'écart. Quelques mètres seulement. Elle était faite par un homme de haute stature vêtu comme n'importe quel paysans et avait la même peau halée mais il était plus grand et ses épaules plus large. Il semblait également un peu plus sauvage, ses cheveux noirs courant dans son dos comme une crinière et même son regard, bien que remplit de larme, recelait une certaine férocité. Ses pleurs étaient silencieux mais les chiens autour de lui poussaient de longs gémissements. Il était entouré par ses chiens mais il ne leurs prêtait pas vraiment attention, portant dans ses bras quelque chose qui ne ferait plus jamais de musique. Le corps sans vie d'une femme, ses yeux vides et ses vêtements couvert de son propre sang. Encore quelque mètre plus loin, gisait le corps sans vie d'un minotaure portant de nombreuses marques de morsure, une fourche transperçant son torse à l'emplacement du cœur.

L'homme ne paraissait pas prêter attention à la jeune fille jusqu'au moment où l'un de ses chiens se détourna de son maître et s'approcha d'un pas de l'aveugle. Il renifla l'air une seconde puis se mit à grogner tout en fixant la jeune fille. Son maître passa la main sur ses yeux pleins de larmes avant de déposer le cadavre de la femme sur le sol avec une infinie douceur. Puis il se releva et se tourna vers Yaria. Malgré la tristesse qui envahissait ses yeux, une pointe de surprise y apparût. D'une voix douce mais ferme où aucune tristesse n'avait de place, il dit :

- Qui es-tu ? Tu n'es pas des environs.
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeJeu 13 Mai - 16:50

J'aime surprendre. Aussi, malgré ma fatigue et le sort horrible qui s'abat sur les environs, je ne peux m'empêcher de rire doucement à la constatation de l'homme.

- C'est donc si évident? Je viens de loin, c'est vrai. Après, je ne suis qu'une aveugle sur la route.


Puisque cet homme semblait être un peu plus raisonnable que ceux que j'avais croisé, je continue:

- A vrai dire, vous vous démarquez pas mal non plus. Un tel calme alors que la ville est à feu et à sang, c'est pas vraiment habituel. Mais vous serez peut-être en mesure de m'expliquer ce qu'il se passe. D'ailleurs, vous pouvez aussi dire à vos chiens que je suis inoffensive, pas la peine de me grogner à la figure ou de me mordre, d'accord?

Disant cela, je fais un petit signe de tête en direction du chien qui m'avait annoncé en relevant mes mains, paumes visibles, au niveau de mes épaules avec un air d'innocence parfait.

Bon, j'avoue, mon ton léger n'est peut-être pas de circonstance, mais autant afficher tout de suite mes bonnes intentions. Je n'ai pas vraiment envie de finir comme la bête derrière lui (non loin dans cette direction, le son de l'herbe semblait étouffé par quelque chose d'inerte, ne produisant pas de bruit. Ça ne pouvait être qu'un cadavre, et d'une taille impressionnante).

-Oh! tant que j'y suis! Je ne pourrais de toute façon rien faire pour remédier à ce qu'il se passe, mais si vous connaissez un endroit où je pourrais me reposer au chaud et en sécurité? J'ai passé la nuit dernière dehors et ai marché toute la journée, aurez-vous pitié de moi?
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeVen 14 Mai - 19:43

C'était là une bien étrange façon de demander l'hospitalité. Demander si ouvertement la pitié était quelque peu décalé. Mais après tout qu'une jeune fille aux yeux bandés d'un tissus rose s'avance au milieu des cadavres ne l'était peut-être pas moins. L'homme pose la main sur la tête du molosse qui grognait et le caresse un peu. Ce dernier s'arrête aussitôt et lève la tête vers la main de son maître, lui accordant un coup de langue et un gémissement. La musique de Yaria lui permettait peut-être de percevoir le monde qui l'entouraient et les émotions de ses habitants mais le lien des chiens et de leurs maître était si étroit qu'ils partageaient une grande empathie où il suffisait d'un geste, d'un regard pour savoir ce que l'autre ressentait, le comprendre et l'aider à le surmonter au mieux.

- Aveugle et seule ? As-tu été abandonnée par tes compagnons ? Demande l'homme. Il paraît improbable qu'une aveugle est parcourue plus de deux ou trois kilomètres sans porter la marque d'écorchures qui indiqueraient qu'elle aurait pût chuter ou heurter des obstacles dans sa marche à tâtons. Mais bientôt, il se ravise :

- Mais cela ne me regarde pas. Pour répondre à tes questions, la ville est attaquée mais j'ignore exactement par qui et pourquoi. Je sais seulement qu'ils ont pour alliés des minotaures et qu'ils ont prit bien plus que ma vie ce soir. L'homme baisse le regard vers le corps étendu sur le sol et une larme argentée glisse sur sa joue à la faveur d'un clignement de ses yeux. La larme tombe et heurte l'herbe, comme une seule note qui résonne dans la symphonie de Yaria. Mais pour à l'œil elle aurait surement été invisible, même pour ceux qui ne sont pas aveugles.

- Pour ce qui est du logis, ma maison à brûlé mais l'étable et l'écurie sont encore intactes. Je peux vous laisser un box avec du foin si vous le voulez, avec les animaux la température est agréable à l'intérieur.

Le corps du minotaure étendue non loin, transpercé par la fourche, indiquait que manifestement, pour la sécurité, Yaria n'aurait pas à s'en faire. L'homme se retourne, se baisse et soulève le corps inanimé de la jeune femme. Il va en direction d'un bâtiment de bois, suivit de près par ses chiens. Le bâtiment à vu ses murs légèrement noircir mais est bel et bien intact. A l'intérieur, une huitaine de chevaux mais aussi quatre poules, un coq et ce qui ressemble à une marmotte, ses rongeurs des montagnes oridiennes. Une fois dans le bâtiment, un des molosses quitte son maître pour se diriger vers un box du fond ouvert. Lorsqu'il entre, des jappements joyeux retentissent. A l'intérieur, une demi-douzaine de chiots exprimaient leurs joie de voir leurs père revenir pendant qu'une chienne regardait la scène, allongée dans la paille et manifestement à peine réveillée. Le box d'en face était vide de tout animal et remplit de paille propre. L'homme quant à lui à entreprit de démonter deux autres box vides à l'opposé de l'écurie.
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeMar 18 Mai - 19:14

Un homme fort, il n'y a pas à dire, et mesuré. Moi qui m'attendais à me faire rembarrer méchamment, quel soulagement! D'autant plus que la chaleur de l'étable est agréable et me change agréablement de la nuit précédente passée dans le froid.
Je pose mes affaires dans le box, ce qui ne me pris guère de temps. Assise en tailleur sur ma couverture -le foin est certes isolant, mais pas vraiment confortable- je sors le maigre morceau de pain qu'il me reste et le mange petit à petit. Demain, il faudra que je trouve quelque chose d'autre. Il y aura certainement quelqu'un en ville qui fera œuvre de charité. Après tout, dans un tel fiasco, l'entraide est de rigueur.

Après mon "repas", je m'allonge sur ma couverture, tournée vers la barrière de droite. Je médite. J'ai de la chance de pouvoir dormir ici cette nuit, et je suis tout de même désolée pour l'homme. Si je trouve un moyen de lui rendre service...

Petit à petit, mes yeux se ferment. Je m'enfonce dans une douce mélodie, qui diffère radicalement de ce que j'ai eu à supporter durant la journée. La mélodie est douce, délicate. Elle bat certainement au rythme de la neige qui tombe, et elle virevolte avec la même légèreté et la même délicatesse. Mais à peine mes yeux se ferment que j'ai l'impression de me réveiller. La mélodie est encore là, mais elle se fait de plus en plus lointaine.

Combien de temps est passé depuis que je me suis allongée? Fait-il encore nuit? Je ne discerne que le ronflement heureux des animaux...
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeSam 22 Mai - 21:02

Lorsque Yaria se réveille, la mélodie générale est plus lointaine. Mais une autre est plus présente. Celle d'une vie pataude et nouvelle. Six chiots étaient venus se coucher près de la jeune femme. Deux d'entre eux c'était nicher entre ses coudes tandis qu'un autre avait prit place dans la main même de la jeune aveugle. Un dernier c'était niché près du cou de la jeune fille mes ses deux frères se chamaillaient pour s'installer sur les jambes de la demoiselle alors qu'ils avaient déjà bien du mal à escalader cet obstacle presque aussi grand que eux. Bien sûr ils auraient pût escalader la paille pour grimper sur Yaria mais cela n'aurait pas été le fantastique défi que c'était actuellement et cela aurait donc été beaucoup moins amusant. Oui car de ces petits créatures, qui venaient à peine de découvrir la vue et qui se servaient encore d'avantage de leurs odorat pour se repérer dans cette écurie qu'ils connaissaient bien, étaient chacun des petits concentrés d'innocence et de joie. Des petits concentrés bien surveillés par une mère attentive. Toujours allongée dans son box mais dont la tête dressé et les yeux bien ouverts indiquait une attention de tout les instants qui ne laisserait aucune chance à cette inconnue si elle choisissait de faire du mal à ses petits. Mais pourquoi les petits venaient-ils vers Yaria ? Des bruits de pas et un homme approche. Un homme déjà rencontré, un homme qui à déjà pleuré. Les larmes ont disparût mais il est accompagné de l'odeur d'un feu de bois. Il regarde dans le box, sans sourire mais peut-être une pointe d'amusement dans la voix, d'étonnement aussi.

- Ils ont passés les trois quart de leurs vie dans le noir et il faut croire qu'ils savent qui est dans le même cas. L'aube approche, peut-être veux-tu manger quelque chose ?

Les petits chiots ne dormaient pas tout à fait, ils somnolaient, levant parfois un regard aux paupières lourdes autour d'eux avant de reposer leurs tête dans la paille ou sur la jeune aveugle en se léchant vaguement les babines et la truffe.
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeJeu 27 Mai - 20:00

-L'aube? Déjà?

Surprise, je me lève en posant délicatement les chiots qui auraient pu tomber sur la paille.

- Ce sont des chiots pleins de tendresse, prenez-en soin et ce seront de formidables compagnons. Comme leur père l'est déjà, apparemment. Découvrir la lumière doit être une expérience formidable pour eux, mais vous savez, rien n'est tout à fait noir.


J'époussette vaguement mon manteau avant de le passer sur mes épaules. Me tournant vers mon hôte, je dis:

- J'avoue qu'un petit quelque chose ne ferait pas de mal à mon estomac, puisque vous me le proposez. Après avoir demandé l'hébergement de façon aussi irrespectueuse, je ne voudrais pas m'imposer. Je ne voudrais pas m'attarder et gagner rapidement la ville, mais je me sens redevable. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous, n'hésitez pas.

La jour était effectivement sur le point de se lever. Encore un jour froid en perspective. La ville s'était beaucoup calmée, mais l'agitation avait du durer une bonne partie de la nuit, et la mélodie qui y nait lentement est bien différente de celle que j'avais pu percevoir la veille au matin. Athéïle est une grande ville, c'est le moins qu'on puisse dire, combien sera-t-elle blessée par l'incident de la veille? Peut-être, et c'est probable, la plaie se résorbera-t-elle toute seule. C'est plus facile dans les villes que dans les villages, en tout cas. Les villageois sont tellement bornés alors que les citadins savent s'adapter. C'est tout un art.

Mon attention se reporte sur mon hôte. Il y a peu de chances que je le recroise un jour, une fois que je serais partie... J'aimerais rencontrer des hommes comme lui plus souvent sur ma route. On tombe si facilement sur des gens profondément malsains. Il m'a fallut composer avec soin pour les éviter jusque là. Et puis cet homme-ci à quelque chose d'attachant. Sa mélodie reste calme en toute circonstance, c'est un exploit. Même si on peut y sentir quelques accents de tristesse ou de surprise, cet homme est un monument de pierre à lui tout seul. Inébranlable. et quand bien même il tomberait, je ne conseille à personne d'être dans le coin à ce moment là.

Mais pour le moment, mon ventre crie famine, et j'ai beaucoup à faire! Alors je ramasse mes affaires et , d'un petit signe de tête, indique à mon hôte que je suis prête à le suivre.
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeSam 29 Mai - 12:08

Les chiots protestent, confortablement installés qu'ils étaient, ils auraient bien prolongés leurs nuit de sommeil. Mais finalement ils ne sont pas si mal, ils se regroupent tous les uns sur les autres et après avoir échangés quelques coup de patte mous pour protester contre leurs frères ou sœur qui leurs mettait une pattes dans la truffes, ils s'endormirent à nouveau. Pendant que les deux chamailleurs poursuivaient leur jeu, manifestement peu intéresser par le sommeil. La mère repose sa tête sur ses pattes mais gardes ses yeux ouverts. Manifestement la jeune fille n'a pas de mauvaise intention à l'égard de sa progéniture. Pendant ce temps, le maître chien fait signe à la jeune fille de le suivre en faisant attention à ce qu'elle puisse entendre ses pas. Après tout elle est aveugle.

Il la guida donc a l'extérieur de l'écurie où la faible lumière d'un soleil hivernal paraissait à l'Est tandis que la zone en elle-même n'était éclairée que par les restes d'un grand feu et quelques feux de camps éparses autours desquels s'étaient attroupés quelques dizaines de personnes. Hommes, femmes enfants et vieillards qui avaient fuit les combats de la nuit. Sur l'un des feux, une tambouille de grains de blé et de fromage chauffait. Le fermier prit un bol en bois et la louche laissée dans le faitout et en servit une portion qu'il donna à Yaria. Le plat n'était pas spécialement bon mais c'était une bonne nourriture chaude qui tenais au corps.

- Voilà de quoi manger. Mais dis moi jeune fille, que comptes tu faire dans Athéïle par les temps qui court ? demanda l'homme tandis que deux de ses chiens venaient le rejoindre.

Tout autour d'eux, le paysage avait été recouvert par la neige. Seuls les endroits que les citadins avaient déblayés pour s'installer n'en était pas couvert ainsi que la forêt qui séparait Athéïle de cette fermette. Elle avait en grande partie brûlé pendant la nuit et à présent il ne restait que la silhouette noircie et fumante des arbres. A l'orée de la forêt, des dizaines de cadavres, fruit du massacre orchestrer par les minotaures durant la nuit. A présent, ce calme n'était rompu que par intervalle régulier du bruit lointain de la pierre qui explose.
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeVen 11 Juin - 12:35

Le spectacle de la forêt n'avait rien de ragoutant, mais la tentation de se remplir le ventre est bien trop forte. Si je n'engloutis pas le bol qui m'est offert, c'est par pure politesse envers mon hôte.

Entre deux bouchée, je lui répond d'un air tout à fait étonné. De fait, la réponse à sa question me paraît évidente.

- Ce que je vais faire une fois à Athéïle? Eh bien, j'avais prévu de m'y faire entretenir quelques temps en échange de menus services. Mais par les temps qui cours, je ne suis pas prête à parier sur la charité. Je devrais pouvoir trouver là-bas quelques provisions et de quoi me tenir chaud pendant l'hiver, une nouvelle chemise, peut-être? ou un manteau? Les deux si j'ai de la chance, mais je suis difficile... Et puis bien, je hâterais mon départ. J'aime voyager, vous savez. Il paraît qu'il y un port a à Athéïle. Naviguer me fera peut-être du bien, qui sait?

*Encore faut-il que le port soit en état, mais il doit bien y avoir quelqu'un désireux de quitter la ville...*

- D'ailleurs, à propos de menus services, auriez-vous besoin de quelque chose? Je me sens redevable pour la nuit et la nourriture. Je ne peux pas faire de miracle, mais bon...

Disant cela, je finis de racler le fond du bol qui m'a été offert. Il avait raison, pas très bon, mais consistant... Je l'interroge du regard une nouvelle fois, avant de ramasser mon sac et de me tourner vers la ville, une vague moue de dégout collée au visage par les restes de putrescences qui s'en échappe, sous la forme d'un vieil accord rouillé et dissonant.
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitimeLun 14 Juin - 11:55

L'homme prit l'air grave en entendant les paroles de la jeune aveugle. A quoi pensait-elle ? Il l'ingorait. Peut-être avait-elle besoin d'être éclairée sur la situation dans Athéïle ? Mais il était étonnant au yeux du maître chien qu'elle ne l'ai pas encore compris. Après tout, ce feu, ce sang, comment l'ignorer même si on ne peut le voir ? Il fallait qu'il soit certains qu'elle était bien consciente de ce qu'elle faisait. Pis encore ! Elle demandait ce qu'elle pouvait faire pour lui. Mais finalement, il savait peut-être

- Ce que vous pouvez faire pour moi ? N'allez surtout pas là-bas. Les Originels et les Changeurs se battent depuis hier et pendant la nuit j'ai aperçu de grandes lumières qui n'avaient rien de flammes et des créatures aussi hautes que des arbres entrer dans la cité. C'est une zone de guerre là-bas et cela risque de le devenir ici. Et d'après ce que m'ont dit des réfugiés, une bataille se déroule dans le port depuis quelques temps déjà. J’ignore si elle c’est terminée depuis mais à attendre les balistes qui tirent encore, je dirais que non. Quitter la région par la mer sera encore difficile.

Il était vrai que cet homme ne pouvait penser Yaria capable de ce défendre. Elle était aveugle, ce qui était déjà un profond handicap mais en plus de cela, elle n'arborait aucune arme et était loin de ressemblait à une guerrière. Même de celle qui savent se battre avec finesse et agilité. Quant à penser qu'elle soit magicienne, dans ce cas elle n'irait pas à la rencontre des Originels et des Changeurs, ce serait suffisant pour que les deux religions s'unissent pour frapper ensemble contre les arcanistes. Avait-elle un potentiel caché ? Cet homme ne le pensait pas. Mais il pensait que cette jeune fille ne méritait surement pas de mourir et encore moins dans de telle condition. Pourquoi voulait-elle aller au devant du danger ?
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MessageSujet: Re: Sur la route d'Athe   Sur la route d'Athe Icon_minitime

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