Discussion avec le... Président?

Invité

Le Concile Marchand. Qu'est-ce que le Président pouvait bien faire ici alors qu'aucune réunion des Seigneurs Marchands de cette cité n'était programmée? Il était de toute façon trop tard en cette nuit pour s'aventurer dans le somptueux batiment qui était le coeur démocratique d'Athée. Lorsque le Général avait frappé à la porte de l'imposant domaine de son Supérieur directe, des serviteurs lui avaient suspicieusement répondu que leur Maitre se trouvait pour l'heure au Concile Marchand.
Etoné, le militaire n'avait pourtant pas posé plus de question, estimant la chose trop peu poli. Aussi c'était-il contenté de remercier le valet qui lui avait ouvert la porte et de retourner vers le centre de la cité, là où se dressait majestueusement l'édifice dans lequel le Président était censer se trouver.

Cette nuit était ténéreuse. Pour le moment, les lunes ne percaient que difficilement à travers le sombres nuages que les vents marins amenaient chaque soir. Se déplacer en ville à une telle heure était non seulement difficile du fait de la cécité dont souffrait le Général à cause de cette nuit, mais également dangereux. Nul doute que le Président c'était muni d'une solide escorte.

Pénétrant donc dans le bâtiment des Seigneurs Marchands, Sennachérib fut tout d'abord estomaqué par le vided qui régnait dans cet endroit. En effet, il n'y avait ni fonctionnaires, ni gardes. Personne. Pas âmes qui vivent. Se faufilant à travers le labyrinthe de couloirs, Asarhaddon réussit à se souvenir du chemin emprunté quelques semaines plus tôt et qui menait droit au cycle, la salle de réunion des puissants d' Athée où il avait alors faire sa requête.
Evidemment il n' y avait personne non-plus. Quoique... Sur le bureau présidentielle se distinguait de manière flou une silhouette. Le Président? Nul doute. Sinon cette personne ne serait pas assis là!

Le militaire s'avanca donc vers son supérieur, s'inclina devant lui. A cette distance, il ne pouvait pas dicerner encore le visage de son interlocuteur, la salle étant elle aussi plongée dans le noir.

-Monsieur le Président, j'aurais à vous parler de toute urgence, s'il vous plait.

Le choix s'était fait en début soirée. Le pauvre Lemerron avait dû se hâter de se préparer à cause de se changement d'avis inattendu. Mais c'était pour cela qu'il était conseiller présidentiel. Un roc dans la tempête, voilà ce qu'il était. Quoi qu'il arrive, il se dresserait toujours, fier et fort, impossible à noyer sous les trombes d'eau. Impossible que la tempête qu'était l'actuel Président d'Athe puisse le submerger de ces fantaisies ou de ses sautes d'humeurs. Le chef de l'état avait choisit de se réfugier au Concile des Marchands pour une raison précise. Quel merveilleux endroit que celui qui s'animait de tout les débats le jours et qui la nuit s'endormait pour n'être plus que le théâtre du silence ? Le silence une grande beauté pour ceux qui ne savent le garder lorsqu'ils sont accompagnés. Le cas de cette silhouette assise en haut du bureau présidentiel. Bientôt vient cette fameuse compagnie. Le Général Sennachérib ? Il fallait se souvenir. Qui était cet homme ? Lorsque son visage fût révélé par le clair de lune que laissait passer les fenêtres du Concile, le Président se souvînt. Un souvenir désagréable. Une invitation formelle, sans fantaisies et surtout autoritaire. Un choix fait depuis longtemps celui d'ignorer cette invitation et de ne pas même envoyer Lemerron.

La silhouette ne quitta pas son perchoir mais par un curieux effet que le Général ne comprendrait probablement, la lumière de la lune sembla se déplacer. Peut-être n'était-ce que les nuages. Peut-être pas. Mais toujours est-il que cette lumière, elle montre toujours la vérité et révèle que la silhouette d'ombre est bien plus. Une femme, haute et fine. Un corps parfaitement proportionné et plus parfaitement encore dessiné par la lueur argenté de la lune, lui donnant un air surnaturel. Mais cette lumière, elle ne découpait pas seulement le corps mais aussi les vêtements. Des vêtements de soirée. Une tenue compliquée de noire et de blanc. Le noir s'accordait parfaitement au chapeau haut-le-forme qu'elle portait sur la tête et le blanc à sa peau aussi claire et délicate que le nacre. Cette tête coiffée d'un chapeau, reposait sur un cou long et gracile, couvert d'une dentelle noire à laquelle était fixé une autre coiffe qui se révélait en une sorte d'éventail de dentelle à l'arrière de sa tête. Quant aux cheveux noirs de la jeunes femmes, ils avaient été coiffés en un chignon qui venait trouver refuge sous le chapeau.

Mayumi Tsuruchi, Président de la République Athée regardait son Général, assise au sommet du bureau Présidentiel.

- Monsieur ? Inverserions nous les rôles, Asarhaddon ? Et bien pourquoi pas ! Ma mie, apprends que si je me fait appeler Président, je ne suis pas encore un homme. Elle souriait, l'air joyeuse.

Les conventions politiques ? Qu'était-ce ? Surement une de ses choses dont s'encombrait certains de ses ennuyeux seigneurs marchands. Pour sa part elle en avait fait fit. Du temps où elle était elle-même Seigneur Marchande, elle n'assistait qu'en de rares occasions au concile, cela l'ennuyait trop. Elle préférait parcourir les mers, traverser les tempêtes, voir les dauphins nager autour du bateau, sentir le vent frais et marin qui souffle sur sa peau et dans ses cheveux. Mais par un mystère inextricable, cette femme avait été choisie par le concile pour devenir présidente. Son arrivée avait permit par la suite l'entrée en piste de la jeune Sérène. Cette femme se débrouillait très bien seule et n'avait rien de l'idéal politique que recherchait certains mais le Président étant le seul à pouvoir choisir qui siège parmi les Seigneurs Marchands, et cette jeune femmes la divertissait au plus haut point. Parfois, lorsqu'elle assistait aux Conciles, Mayumi y faisait une apparition pour pouvoir s'amuser un peu. L'amusement était rare lorsque l'on est président. A cette pensée, elle soupira. Puis, d'un ton moins joyeux que précédemment elle déclara dans le silence du concile vide :

- Tes propos ont rarement de l'intérêt Asarhaddon. Mais comme ta mère était une femme fort agréable, je vais écouter ce que tu as à dire.

Invité

-Madame la Présidente, je viens vous dire que l'ont vous à trahit. La République est en danger, et je crains pour votre sécurité et celle du Concile.

Ces paroles pouvaient sûrement parraître alarmistes et exagérées, mais elle étaient avant tout déstinées à attirer l'attention de la Présidente sur les problèmes que rencontraient à présent le pays, et les menaces qui l'entourent et le rongent. S'il y avait bien une chose que le Général detestait, c'était bien les femmes aux pouvoirs. Trop frivoles, trop heureuses d'occuper une fonction qui les places au dessus des hommes, mais pas assez réfléchie ou forte pour s'occuper des affaires d' Etat. La présidente et Allymare en étaient des preuves. Une femme devait rester chez elle, à tenir son foyer et à s'occuper de sa famille. Sa place n'était pas en politique ou en économie.
Alors voir cette derniere, assise sur les bureau présidentielle, en train de l'insulter ni plus ni moins donnait au militaire l'envie de lui planter la lame dans le coeur. Mais il ne le ferais pas. Elle était sa supérieur hiérarchique, et jamais, au grand jamais, il ne trahirait sa patrie. Même si celle-çi n'avait pas le chef qu'elle méritait.

Et puis, elle était étrange. Si elle ne voulait pas de ce poste, pourquoi l'avait-elle accepté? Si elle n'en veux pas, qu'elle se retire ou qu'elle se taille les veines. On ne l'a pas obligée à accepter cette fonction. Alors qu'elle s'en montre digne. Elle était l'image principale de la République.

Spoiler:

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Voilà qui était divertissant ! Des histoires de trahisons. Elle avait toujours beaucoup aimé cela du temps où elle vivait en Hù-Béï. Dans ce pays où la cour des apparences est la plus traîtres du monde, des trahisons de plus ou moins grandes ampleur survenaient tout les jours. Que ce soit pour attirer les faveurs d'un courtisans proche de l'empereur ou faire dire la bonne chose à la bonne personne, on adorait la manipulation dans ce pays de fourbe. Mayumi trouvait amusant et surtout fascinant le fait que l'on ait réussi à la trahir sans qu'elle ne s'en rende compte. Mais après tout, n'était-ce pas le but de la trahison ?

- Et qui donc m'a trahit cher Asarhaddon ? Que ce passe-t-il dans ma cité que j'ignore ?

L'interrogation était sincère bien que l'on puisse ressentir une pointe d'amusement dans la voix de la Présidente. De toute façon, même si elle était trahie, s'était fait. S'énerver de servirait a rien alors autant en rire. Bien sur il faudrait ensuite adopter les mesures appropriées mais ce ne serait pas très difficile apriori. Mais il avait d'autres interrogations qui venaient à l'esprit de Mayumi. Mais c'était un choix difficile. Bombarder le général de question au risque qu'il ne s'y perde ou bien lui mâcher le travail ? Oui mais il n'avait pas été nommé général pour avoir gagné une bataille facile contre les nains. Le choix était donc fait.

- Je me demandais également ce qui motive votre déplacement personnel. Si l'on ma trahit au point que je sois menacé de mort, n'aurait-il pas été plus sage d'envoyer quelques gardes du corps ? Quelle est l'ampleur de cette trahison ? Me parlez vous d'un seigneur marchand qui me menace avec son armée privée de mercenaire ou d'un général qui aurait décidé que l'autorité militaire prévalait sur la mienne ? Y a-t-il des combats en ville ? Que fait l'armée ?

Tout un tas de questions qu'elle aurait pût formuler autrement, rendre plus simple, enchaîner moins rapidement. Mais cela aurait été moins drôle. Et les choses sont rarement drôle actuellement, c'était pourquoi Mayumi avait besoin de divertissement. Si elle était réellement en danger de mort, elle n'avait aucun doute que son gardien saurait la défendre avec la prompt efficacité qui le caractérisait. Elle avait d'ailleurs reçu un message un peu plus tôt. Le langage des signes recréer par un pigeon est difficile à interprété mais elle l'avait bien reçu. Il faudrait que le Joyaux s'organise.

Invité

Dans la cité, il n'y avait plus rien que le Chaos. D'après ce que le Général pouvait voir gràçe à son don de décohérence via les yeux d'un pigeon de sa volière qu'il avait liberé peu avant, le quartier sud était en feu, et divers groupes s'affrontait. D'ailleur, il semblait que la demeure dans laquelle se trouvait le militaire peu avant, celle de Mégar Oris, était la proie d'un de ces groupes, la fumée qui en sortait témoignant d'un combat qui s'y déroulait. Ou bien d'un imbécile qui y avait mit le feu. Va savoir. En tout cas, la cité, ses habitants et les soldats avaient besoin de commandement. Ils avaient besoin de leur Général, la Présidente. C'était elle la chef militaire de la République.
Mais plus le temps passait, plus le général sentait en loin la colère monter. Celle que lui procurait cette femme insouciante, d'une part, mais surout à cause de son inaction alors qu' Athéïle était en danger.

-Il s'agit d'abord d'un complot au sein des Seigneur Marchand. Voyez-y l'ampleur que vous voulez. Ensuite, ils semblerait que divers groupe, que je soupsonne être des religieux, s'en prennent à la population civile. Déjà le quartier Sud brûle sous leurs flammes. Pour l'instant, l'armée ne fait rien. D'après ce que je vois, elle reste dans les casernes, attendant les ordres de leurs supérieurs, c'est à dire avant tout les votres.

Déjà, les gardes du corps d'Asarhaddon étaient partient le rejoindre au Concile Marchand, guidé par le pigeon. Ils avaient entendus les cris et les combats, et c'étaient équipés afinde rejoindre leur patron, celui qu'ils devaient défendre.

-Madame, la cité et l'armée n'attend que vous. J'attend vos ordres. Et vous savez que ma loyauté vous est acquise. Nous avons besoin de vous.

Invité

Lucyan se trouvait tout à fait à l'aise perché ainsi sur l'épaule de la fille et comptait bien y passer autant de temps qu'il le voudrait mais visiblement son perchoir vivant n'était pas de son avis et l'empoigna par le corps. Lucyan allait lui mâchonner les doigts afin de lui faire comprendre qu'il ne l'autorisait pas encore à le porter quand un rire retentit, venant de celui qui l'accompagnait.

Le vison qui depuis le début n'avait pas accordé la moindre attention à l'autre lui jeta un bref regard avant de pousser un léger cri qui ressemblait davantage à un sifflement... Aussitôt fait il s'allongea sur l'épaule de la fille qui l'avait lâché, se laissant volontiers porter pour économiser un peu ses pattes mises à mal par sa longue course...

Pendant tout le reste du trajet l'animal ignora ce qu'il se disait entre les deux autres... Il avait beau les comprendre il avait apprit depuis longtemps que ceux de son espèce ne se mêlait pas des affaires des autres... Il aurait pu d'ailleurs rester ainsi assez longtemps s'il ne s'était senti soulevé et déposé au sol.

L'animal leva les yeux vers la fille avant que celle-ci ne se mettent à lui parler. Aussitôt il se laissa choir sur le côté en baillant avant d'entreprendre de sécher son poil encore humide de sa baignade... Cela ne l'empêchait pas d'écouter, bien qu'il n'eut aucune intention d'obéir, seul son maitre avait ce droit de lui donner des ordres et pour se faire obéir elle devrait le mériter. Vint alors le mot magique... Récompense qu'elle avait dit? Elle était peut-être plus douée en négociation qu'il ne l'avait pensé... L'animal se redressa alors et se tourna dans la direction de l'endroit où il était sensé aller pour ce que l'on lui avait demandé... Il y avait plusieurs personnes qui étaient en train d'y entrer. L'animal s'y précipita donc et se faufila comme il pouvait à l'intérieur.

Aussitôt entré l'animal se plaqua au sol, tout prêt du mur le plus proche... Il savait bien qu'avec son pelage blanc il ne pourrait être réellement discret... Toutefois il sembla qu'il n'avait pas été vu ou que comme ce fut supposé un peu avant la présence d'un animal ne soit pas un réel problème...

Une fois le couloir désert et les battements de son coeur revenu à la normale, le jeune vison se remit en route, rasant à nouveau le sol de son ventre tant il cherchait à se faire le plus petit possible... Heureusement personne ne vint le surprendre dans cet endroit dépourvu de la moindre cachette... Il arriva enfin face à une autre porte... L'animal commença à gratter le sol qui évidemment ne changeait pas de forme sous ses griffes... Il tenta bien de glisser son museau sous l'espace minuscule entre le battant et même de lécher ce dernier désespérément mais personne ne vint lui ouvrir... Finalement il donna un coup dedans avec son museau et fut assez surprit de voir que cela suffisait... Poussant légèrement, l'animal se fraya donc un passage de l'autre côté...

Ce qu'il vit derrière ne ressemblait à rien qu'il ait déjà vu... Pour des raisons qu'il ignorait il n'avait aucun mal à deviner ce à quoi pouvait ressembler l'intérieur d'une maison mais cet endroit... Qu'importe, il avait autre chose à penser, rester sans bouger était le meilleur moyen de se faire repérer... Encore une fois l'animal tenta d'analyser les odeurs de cet endroit... C'était assez difficile, l'air de circulait pas comme à l'extérieur, aussi des parfums qui n'avaient rien voir compliquait sa tâche... Il sentait une odeur qu'il ne pouvait le tromper... Une odeur de mâles... Ce n'était pas ce qu'il chercher... Toujours en rasant les murs l'animal se déplaça un peu... Il n'avait pas été loin qu'une autre odeur lui apporta l'information qu'il cherchait... Il y avait bien une femelle... Un harem inversé? Peu importe, il ne savait pas si elle portait un chapeau, sa vue ne lui permettant que de distinguer tout au plus des silhouettes, mais elle était là... Sans plus attendre l'animal s'engouffra dans l'étroit passage de la porte entrouverte et traversa le couloir de toute la vitesse que lui offrait ses courtes pattes.

Le jeune vison manqua presque de s'aplatir sur la porte qui entre temps avait été refermée... Il allait recommencer son petit manège pour que l'on lui ouvre quand une meilleure idée lui vint à l'esprit. Il se recula de quelques pas puis prenant son élan sauta sur la poignée. Il ne manqua celle-ci que de quelques centimètres, en revanche son corps qui heurtait le battant provoqua un bruit sourd, sans parler de ses griffes qui raclèrent le bois alors qu'il glissait au sol... Il resta un instant au sol, légèrement assommé avant de se relever et de se secouer... Après un feulement aigu à l'attention de la poignée récalcitrante, l'animal se recula encore, un peu plus cette fois, il prit davantage d'élan et se retrouva accroché à la poignée, il était cependant trop léger pour la faire céder... Lentement il se fit donc glisser jusqu'à son extrémité qui au bout de quelques secondes céda... La porte était ouverte il était libre.

Lucyan ressentit alors un élan d'euphorie suite à cette réussite. Il déboula dans la rue, le dos rond et bondissant avec des gloussements de joie. Il rejoignit les deux compagnons avec cette même façon de se déplacer ridicule, se roulant un instant au sol, sautant sur le mur pour repartir encore plus vite l'instant d'après. Pour finir il bondit finalement sur les jambes des deux personnes afin de les inviter à partager son jeu puis se plaça devant la fille et se dressa sur ses pattes arrières pour lui communiquer les infos qu'elle avait demandé...

-Tout droit, une pièce étrange avec le ciel au plafond... Une femelle avec son harem là bas!

Dit-il avant de s'allonger au sol, très satisfait de lui.

L’amusement qu’avait accompagné l’arrivée du vison était passé et désormais Rallen observait le grand bâtiment avec appréhension. Un bâtiment de cette taille devait regorger de pièce dans lesquelles lui et Embrun devraient chercher avant de trouver leur cible. Il réfléchissait au prochain mouvement lorsqu’il entraperçu la pirate poser le petit animal par terre et lui demander d’aller trouver la position de la marchande pour eux.

Alors qu’une réplique pleine d’ironie s’apprêtait à sortir de la bouche de l ‘élémentaire, le vison le surprit en se mettant en route vers le bâtiment.

- Mais comment…

Il ne termina pas sa phrase car six hommes armés entrait dans le bâtiment, précédant le petit animal. Pas d’armure, pas d’uniforme de l’armée ou de la milice mais, par contre, ses hommes disposait d’armes et de la carrure de ceux qui savent s’en servir. Soit il avait eux aussi été engagé pour le même travail, soit il été là pour une raison des plus gênante, protéger quelqu’un présent dans ce Concile. Le regard de l’élémentaire était sombre après qu’il ait repéré les solides gaillards. L’esprit à l’agonie, en train de se demander quoi faire, l’élémentaire vit une petite forme blanche longiligne courir vers eux. Cette fois son mordant ne fut pas muselé et, la voix pleine d’ironie, Rallen s’exclama :

- Tiens, voilà notre espion ! La question est maintenant de savoir comment lui faire dire ce qu’il a vu.

Puis, une nouvelle fois, le petit vison surprit Rallen en se mettant à parler. Les détails n’étaient pas là mais le contenu était assez clair. Trop abasourdi pour réagir tout de suite, le demi élémentaire se demanda si il devait analyser l’animal ou s’en éloigner parce que, là, c’était vraiment trop bizarre.

- Attends ! La bestiole a dit « le ciel au plafond » ? Est-ce qu’il y aurait un trou dans le plafond par lequel on pourrait passer ?… Ce qui me gêne c’est ce « harem »… Si il s’agit des six gars qui viennent d’entrer, attaquer de front est inutile… Pareil pour ce trou dans le plafond, les lunes brillent vraiment trop… Par contre si ils se concentrent sur autre chose, alors là ça pourrait devenir une chance.

Rallen s’était fait ces réflexions à demi voix mais sans vraiment faire attention à ce qui l’entourait. Puis sa décision fut prise. Sortant de sa poche la seule chose qui lui restait de son passage dans les îles des elfes, le demi élémentaire tendit la bourse contenant son salaire de marin à Embrun.

- Prends ça et trouve-moi une bonne dizaine de bouteilles d’alcool fort. Pas besoin que ce soit bon, je ne veux pas le boire… Et pense à trouver un petit quelque chose pour la récompense de mon futur cobaye. Les visons sont des carnivores et ils mangent aussi des insectes, vois ce que tu peux faire. Tu reviens ici dès que tu as fini de faire les courses.

Rallen n’avait pas prit de gants avec la jeune fille. Il avait un début de plan qui nécessiterait une bonne part d’improvisation au milieu et à la fin, mais cela restait toujours un plan. Laissant la pirate avec son vison, le demi élémentaire se mit à arpenter les rues du quartier du Port. Après plusieurs rues, ses recherches furent enfin fructueuses et il dénicha un bac plein des poubelles des nobles dans une petite ruelle, attendant d‘être transporté hors de la ville pendant la nuit. L’odeur n’était pas appétissante et l’aspect pas vraiment engageant mais il savait qu’à l’intérieur de ce tas d’immondices l’attendait le composant principal de ses fumigènes. Prenant sur lui, Rallen plongea, littéralement, les mains dans le tas d’ordures et commença à fouiller. Après quelques minutes, plusieurs os de divers animaux furent sortis et placé dans la besace.

- Je déteste quand j’ai raison dans ce genre de cas.

Un sourire amer peint sur le visage, Rallen continua la fouille pendant quelques instants avant de passer à une autre poubelle. À cet instant, n’importe qui aurait pu le prendre pour un miséreux à la recherche d’une maigre pitence mais pour l’élémentaire, le but était tout autre. Lorsqu’il jugea qu’il avait suffisamment de munitions, Rallen se dirigea vers la place où Embrun devait le rejoindre. Il était le premier arrivé aussi commença-t-il son travail. Sortant les os un à un, il les observa de ce regard semblant traverser la matière. Certains os étaient jetés par terre et d’autre étaient mis de côté. Une fois le tri terminé, il restait encore les trois quart de ses trouvailles. Le demi élémentaire regarda autour de lui avant de s’enfoncer dans une ruelle plus à l’écart que les autres. Là, il s’assit par terre et disposa un os dans le creux de sa main et activa son pouvoir. Les uns après les autres les os de poulet, mouton et porc passaient entre ses mains baignées par la lumière des arcs électriques créés entre ses doigts. Les ossements semblaient avoir perdu un peu de leur substance après être passé dans la main du demi élémentaire. Au contraire, ce qui ressemblait à une petite tache blanche sur la paume de la main se mit à grossir jusqu’à prendre la forme de plusieurs billes rouges.

Il fallut plusieurs minutes à l’élémentaire pour terminer son œuvre et déjà, le tribu se faisait sentir. Lorsqu’il voulut se relever, ses genoux lui semblèrent fait d’un seul bloc, impossible à déplier. Heureusement pour Rallen, il avait appris à optimiser cette transformation il y avait des années. Ce qui lui causait aujourd’hui des raideurs disparaissant après quelques dizaines de minutes, le laissait au bord de l’évanouissement lorsqu’il s’était essayé pour la première fois à cette expérience.

- Bien. Maintenant nous ne serons pas complètement désarmé. Il ne reste plus qu’à attendre Embrun.

En sortant de la ruelle sombre, Rallen jeta un coup d’œil au cinq sphères rouges de la taille de petites pierres et sourit légèrement.

- Non, pas complètement…

Embrun regarda le vison partir comme si la réaction de l'animal était tout à fait normal. Elle lui avait proposé une récompense après tout, alors rien d'extraordinaire à ce qu'il lui obéisse. Par contre, elle n'avait pas encore décidé ce qu'elle lui offrirait... Quelque chose à manger probablement, ce n'était pas si compliqué. Qu'est-ce que mangeaient ces animaux ? Vu les dents qu'elle avait entraperçu, de la viande. Il avait les canine encore plus pointues que les chats qui venaient chasser les rongeurs des navires. Il suffirait d'aller chercher un bout de viande crue dans une taverne, ils devaient bien en avoir pour nourrir les clients qui voulaient diner. En tous cas il était rapide et presque discret. Elle l'aimait bien cette bestiole même si Rallen se moquait d'elle depuis qu'il était grimpé sur son épaule. Elle pourrait l'emmener lors de la prochaine traversée, Olaf serait ravie d'avoir une bête pour chasser les nuisibles de la cale. Et puis au moins, depuis qu'il était partit, son compagnon avait arrêté de rire. Il croyait qu'elle n'était pas capable de marchander avec un vison ou quoi ?

Peut être n'était-ce pas la raison de son silence subite en fait... Six hommes armés venaient d'entrer dans le bâtiment et la boule de poils les suivait ventre à terre. La pirate saisit la garde du kama, se préparant à attaquer en cas de problème. Mais aucun des hommes ne prêtait attention au petit animal et il passa la porte derrière eux sans encombre. Une chance, parce qu'ils étaient bien trop nombreux pour qu'elle puisse les combattre. D'ailleurs, elle allait avoir du mal à entrer dans ce bâtiment pour tuer la femme avec une troupe pareille. Ce n'était pas compris dans le contrat !

- Va falloir s'débarrasser des gardes... Marmonna t-elle à mi-voix.

Enfin, le vison revint de façon pas franchement discrète. En même temps, vu sa taille, il ne devait pas faire autrement. Au lieu de venir directement vers eux il commença par se rouler par terre, comme pour jouer. Embrun lui fit signe de se dépêcher mais son geste ne sembla pas changer grand chose. D'autant plus qu'elle utilisait le langage gestuel des marins et que cet animal n'avait jamais vécu parmi eux. Mais il semblait quand même venir vers eux... Et Rallen ne pu s'empêcher de faire une remarque. Oui, elle n'y avait pas penser... Les animaux ne parlant pas, il n'allait pas pouvoir répondre. Du moins elle le pensait, mais apparemment ses connaissance de la faune devait être encore plus incomplète qu'elle ne l'avait cru parce que celui ci, il s'exprimait comme les humains. Elle n'en fut pas tellement surprise... Pourquoi pas après tout ? Dilkayen aussi il parlait alors que c'était un demi chat ! Par contre, elle ne compris pas franchement l'explication. Heureusement, Rallen donna une interprétation plausible des paroles du vison.

- Ouais... Possible mais pourquoi z'auraient un trou au dessus de la tête ? Normalement une maison c'pour s'protéger d'la pluie et du froid, non ? Alors si y a un trou, elle sert à rien... Et le harem, j'sais pas pourquoi, mais on les a vu rentrer donc y sont d'dans les hommes d'arme.

Mais son compagnon avait déjà pris des décisions et lui tendit sa paie. Acheter de l'alcool ? Il comptait souler les gardes ? Peut de chance que ça marche... Sinon, l'alcool on pouvait aussi l'enflammer mais ce ne serait pas beaucoup plus pratique, sur un bâtiment de pierre pleine. Enfin, tant pis, si il avait une idée, tant mieux. Elle ne voyait pas trop comment entrer sans trop de risques, elle. Il faut dire qu'elle n'avait pas l'habitude de se balader dans des maison et que celle ci était encore plus étrange avec son prétendu trou dans le plafond. Elle pris la bourse d'un geste vif et darda ses yeux violet sur son compagnon.

- J'vais en chercher mais j'vois pas c'que tu veux en faire. Enfin, c'pas dur à trouver...

Elle aurait bien aimé lui poser d'autres question, mais il était déjà partit. Enfin, elle avait plus ou moins compris qu'il s'intéressait pas mal au trou dans le plafond, et donc que des cordes ne seraient pas de trop. Mais déjà, il fallait trouver ce qu'il avait demander et aussi une récompense pour la bestiole. Embrun se tourna vers le vison, sans se baisser le moins du monde. Elle voulait bien qu'il lui grimpe sur l'épaule mais il avait démontré qu'il savait très bien s'y prendre tout seul.

- Bon, viens toi, j'vais t'chercher une récompense. Grimpe, on ira plus vite.

Qu'importe ce qu'il choisirait de faire. Si il voulait courir, grand bien lui fasse. Embrun, elle, en avait bien l'intention parce qu'elle ne comptait pas se contenter de rapporter des bouteilles de tord boyaux. Durant leur traversée du quartier portuaire, elle avait eu l'oiccasion de voir plusieurs tavernes, toutes pleines d'ivrognes et de marins. Ce genre de taudis ne l'impressionnait pas... Elle s'y sentait même parfaitement à son aise. Après une rapide course dans les rues, elle entra dans la première taverne sans se préoccuper qu'on s'étonne de la présence d'un animal sauvage avec elle. D'ailleurs, pourquoi s'y arrêterait on ? Ils étaient bien dresser par les chasseurs pour attraper du gibier. Elle n'avait vraiment pas l'air d'une chasseuse, ceci dit, avec ses vêtements en lambeaux, sa forte odeur de mer et son arme suspendue à la taille par une grosse corde de bateau. Mais elle ne s'occupait pas vraiment de ce qu'on pouvait penser d'elle... Arrivée au comptoir, elle s'adressa directement au patron.

- 'Soir, j'te prend une dizaine d'bouteilles d'tord boyaux... Puis faudrait un bout d'viande crue pour la bestiole, et j'ai d'quoi payer. Avec un sac de toile pour transporter tout l'barda tant qu'on y est.

Elle déposa simplement la somme demandée sur le comptoir et repartit avec son chargement. Une fois dehors, elle proposa au vison de s'installer sur le sac en lui tendant le morceau de viande au dessus pour qu'il grimpe. Les "couses" n'étaient pas terminées encore... Il fallait gagner le port et sans tarder. Mais elle prenait quand même le temps de remercier le petit animal parce qu'il l'avait mérité. Après tout, il n'avait pas accepté de mission, lui.

- Tien, j'te trouv'rais p't'être un truc meilleur plus tard mais là on a pas l'temps. On va au port maint'nant, allez vient !

Elle se remit à courir dans les rues vers la mer. Étrangement, le trajet du retour était bien plus rapide et facile que celui de l'allée. Parce que les vagues ronflaient plus loin ? Parce qu'elle apercevait les voiles du Prime dans le vent ? Elle en pu s'empêcher de chercher du regard le prêtre d'Origine, mais ne s'y attarda pas trop. Trouver de la corde et des armes... Il devait y avoir beaucoup de petits vendeurs dans le port, surtout à Athé... Il n'étaient pas très difficile à trouver. Ils se cacheraient sans doute de gars armés mais pas d'une simple marin. Ceci dit, elle n'avait pas beaucoup d'agent. Vraiment pas assez pour s'offrir de bonnes armes en tous cas, et il se pourrait qu'ils en aient besoin. En plus, Rallen n'était pas armé évidemment... Comme si il n'avait pas pu prendre un kama des pirates puisqu'il en avait tué ! Enfin, peut être était elle la seule assez inconsciente pour se balader sans crainte avec une telle arme.

Ses voiles rabattues tanguaient lentement au grès du vent... Il était beau le Prime. Là bas, il y avait Olaf et lui en avait des armes. Il accepterait peut être de lui en filer si elle promettait de les rapporter ? Après tout, elle avait déjà prouvé sa fidélité vis à vis du navire plusieurs fois. Et puis l'idée de reposer le pied sur ce pont lui plaisait vraiment. Sans perdre plus de temps, elle fila vers le bateau, entrainant toujours le vison avec elle si il acceptait de la suivre. Elle monta à bord et se mit immédiatement en quête du capitaine. Pas question de lui piquer des armes sans autorisation, ce serait une forme de mutinerie ! Il n'était pas couché. Pas étonnant vu tout ce qu'il y avait à faire avant de repartir. Le jeune fille se dirigea vers lui et le salua de ses manières de marin.

- B'soir cap'taine. Dites, j'pourrais vous emprunter des armes ? On en a b'soin avec Rallen... Un type qui nous a d'mandé un truc puis faut qu'on puisse un peu s'défendre, ce s'rait mieux. T'façon j'vous les rapporte dans quelqu'heures, on en a pas pour longtemps. Juste b'soin d'deux arbalètes et d'un sabre, moi j'ai d'jà l'kama. Puis quelqu'mètres de corde aussi, c'pourrait servir... T'façon j'vous rapporte tout et si y a d'la casse, j'promet d'servir gratuitement sur l'Prime l'temps d'rembourser.

Après son petit discours et avec l'accord du capitaine, elle partit chercher ce dont elle avait besoin. Pour le service, elle n'avait pas mentit et respecterai ses engagement, même si le Zéphyr venait mouiller au port. Olaf était son capitaine alors elle n'allait tout de même pas trahir sa confiance... Embrun repris le sac de toile, y chargea les arbalètes, la corde et le sabre, et proposa d'un geste au vison de remonter. Qu'il accepte ou non, elle repartirai. Il était temps qu'elle rejoigne Rallen parce qu'elle devait même être en retard.

Elle commençait à fatiguer en plus à force de courir partout... Mais elle repris quand même sa course vers le consulat des marchants. Quand elle arriva, elle était en sueur et essoufflée. D'ailleurs, l'homme tempête ne semblait pas en bien meilleurs état et il puait encore plus que les marins à la fin d'un long voyage en mer. Elle s'approcha en tentant de se faire à peu près discrète et regarda les étranges petites boules à coté du tas d'os. Qu'est ce qu'il fabriquait ? Vraiment, là elle ne comprenait plus rien à son plan. Elle posa néanmoins son chargement au sol à coté de lui et sortit ce qu'elle avait rapporté. Le rouleau de corde... Puis elle tandis une arbalète et un sabre à Rallen, mettant sa propre arbalète en bandoulière grâce à un morceau de corde pour ne pas être gênée... Puis elle sortit les dix bouteilles d'infecte vignasse du sac de toile et releva enfin les yeux.

- Voilà, j'ai été cherché des armes au Prime aussi, ça peut servir. T'comptes faire quoi ?

Mayumi soupira légèrement. Cet homme avait été nommé général mais ses hommes restaient en casernes lorsque la cité était attaquée ? C'était là une bien curieuse façon de réagir de la part d'Asarhaddon. Elle l'aurait plutôt vu aller dans une caserne, prendre tout les hommes et venir la chercher au triple galop sur un grand cheval noir à travers les rues en flammes. Cela aurait eût un effet dramatique des plus efficaces et cela aurait été extrêmement excitant. Mais là ce n'était pas très intéressant. Et la façon dont il présentait les choses ne donnait pas envie de faire d'effort. Bon des religieux qui mettaient le feu à la cité était quand même un bon motif de déplacement mais si personne n'y met du sien !

- Je suppose que je n'ai plus qu'à vous suivre. N'était-ce pas vous qui craignais pour ma sécurité en restant ici ?

Des pas se firent alors entendre dans le concile. Six hommes entrèrent dans la pièce. Quatre se répartirent au sommet du concile afin de couvrir tout les angles de leurs arbalètes tandis que deux autres descendaient au pas de course, arme en mains. Ils saluèrent d'une caricature de garde à vous et levant son regard vers la présidente, l'un d'eux déclara avec un sourire ironique :

- Si vous aviez l'aimable obligeance de bien vouloir m'suivre M'dame le président. Dame Alymare nous envoie vous mettre en sécurité M'dame. Mais j'me dois d'vous demander si l'monsieur est avec vous.

Les deux hommes échangèrent un regard a cette parole et eurent un ricanement. Ils devaient avoir une idée en tête quant au sort de l'homme en face d'eux si il n'accompagnait pas la présidente. Cependant, cette dernière dissipa rapidement cette éventualité. Dans un premier temps, elle se joignit au rire des hommes qui contrastait terriblement entre son rire cristallin et le rire gras des mercenaires. Dans un second temps elle arrêta de rire et comme par enchantement, les deux autres arrêtèrent en même temps. Elle sauta de son promontoire sans peine. Lorsqu'elle se releva, tous purent remarquer qu'elle ne mesurait qu'un mètre soixante-dix en portant des chaussures aux talons exceptionnellement grands. Elle se tourna ensuite vers Asarhaddon et déclara :

- Voilà le genre de mesure qui n'attends pas d'ordre. Je pense que vous devriez nous suivre Asarhaddon. Demoiselle Alymare à peut-être quelque idée quant à la façon de procédé. Mais peut-être préféreriez vous prendre le commandement de vos forces et sécurisez les quartiers que les religieux n'assaillent pas encore ?

Mayumi avait dit cela d'un ton un peu plus sérieux que auparavant, cependant elle donnait l'impression d'expliquer à un enfant ce qu'il avait le droit ou non de faire. La reprise du contrôle de la cité n'aurait pas dû attendre l'ordre du président. Si une émeute se déclenche, on ne demande pas à un général ce qu'il faut faire, on envoie les miliciens contrôler la foule. La situation devait être encore plus difficile à renversée maintenant que les religieux avaient pût investir au moins deux quartiers peut-être trois.

Invité

En entendant les six hommes pénétrer dans la salle, sans autre forme de présentation ou de politesse qu'exigeaient le rang de Mayumi, ainsi que celui d'Asarhaddon, le militaire empoignât der-chef son épée et la pointa, vers les nouveaux arrivants, prêt à tuer quiconque s'en prendrais à la Présidente. Mais une fois que ceux-ci eurent clarifier la situation, précisant qu'ils avaient étés envoyés par Allymare, Dieux qu'il exécrait cette femme, il rengaina son arme, puis répondit à sa supérieur:

-Je vais partir rejoindre les casernes, et organiser la résistance dans les quartiers encore en état. Je vous souhaite bonne chance, Ma Dame.

Puis il partit, après un bref révérence, quittant d'un pas hâtif le Concile. Peut-être aurai-il dut s'assurer avant tout que ces hommes étaient bien ce qu'ils prétendaient, et que la Présidente soit réellement en sécurité. Ho tant pis. De toutes façon, sa mort serait pour elle une bénédiction, puisqu'elle s'ennuyait tellement de sa charge de Présidente. Et ce n'était plus le problème du Général. Athéïle passait avant quiconque.

En sortant du bâtiment, il tomba sur ces Grades du Corps qui arrivaient à l'instant. Ceux-ci le suivirent vers le quartier des Armes, d'où il voyait en ce moment même ses soldats en proies à d'étrange adversaires.

En voyant revenir la jeune fille, Rallen eut l’agréable surprise de la voir revenir avec deux arbalètes et un sabre en plus de l’alcool demandé. Puis vint la question de ce qu’il avait prévu. Il voulait répondre mais quelque chose lui manquait… Un petit truc blanc et tout en longueur…

- Tu t’es quand même pas débarrassé du vison ? Et moi qui voulait un cobaye capable de dire où il a mal…

S’approchant des bouteilles de cet alcool dont raffolait les marins, le demi élémentaire les observa attentivement, ou plus exactement il les détailla à l’aide de son pouvoir d’analyse. Ce pouvoir n’était pas fatiguant mais l’élémentaire devait le faire sur dix bouteilles et leur contenu en même temps, ce qui demandait un peu de temps. Une fois terminé, il redressa la tête et sourit à la jeune fille.

- Sais-tu ce que j’aime encore plus que le fait que cet alcool est seulement utilisable pour cramer quelque chose, que ce soit un estomac de marin ou autre ? Et bien, le fait que ces bouteilles soient d’aussi mauvaise qualité. Elle se briseront facilement lorsqu’elles seront lancées et rencontreront un obstacle… Mais pour le moment, au travail ! C‘est au moins du 7 contre 2.

Alors que l’élémentaire retirait son manteau puis sa chemise, il vit plusieurs hommes en tenue de miliciens pénétrer dans le Concile.

- Je déteste les additions !

La nouvelle était mauvaise. Plus de force contre eux réduisait d’autant plus leurs chances de victoire.

Pressant le mouvement, Rallen découpa de long lambeaux de sa chemise et les posa sur le sol. Puis il ouvrit deux des bouteilles et vida son contenu sur les morceaux de tissu. Chaque morceau de tissu fut introduit dans la bouteille, de sorte qu’il soit à la fois dans le liquide inflammable et sorte de la bouteille d’une bonne dizaine de centimètres. Les bouchons furent remis en place et 8 bouteilles était prête.

Puis les hommes qui venait d’entrer ressortir avec un homme en plus. Un militaire aussi. Rallen ne l’avait pas vu entrer, mais comme il s’était absenté pendant un certain temps, cela ne voulait strictement rien dire.

- Par contre, j’aime les soustractions ! Il n’y a plus qu’à espérer que personne ne s’amuse à nous prendre à revers.

Les militaires s’éloignèrent du Concile et s’enfoncèrent dans la cité en direction des terres. Se tournant vers la jeune pirate, Rallen lui expliqua ce qu’il attendait d’elle.

- Alors Embrun, voilà ta mission. Tu vas monter sur le toit et voir si tu peux trouver ce trou et tu vérifies si tu vois la femme au chapeau. Si c’est le cas, tu utilises tout ce que tu peux. Arbalète, bouteille d’alcool ou magie…

Il s’arrêta afin de jauger de l’expression de la marin et continua après quelques instants.

- Je te laisse 5 minutes puis j’entre et je les distrais. N’attaque que lorsque tu entendras du bordel. Si je saute dans la gueule du loup, c’est pour éviter qu’il te repère… Et fais attention à tes ombres si tu es près du trou. Il ne faudrait pas qu’elles trahissent ta position. Bien, je crois que c’est tout… Non ! Prends ça !

Rallen tendit deux des petites boules rouges à Embrun.

- C’est ce qui permet de faire de la fumée. Tu pourras l’utiliser pour t’enfuir si les choses tournent mal ou lorsqu’on se séparera pour rejoindre la caserne. Mets les en contact avec une flamme pendant 1 seconde et elles feront des étincelles. Tu as deux secondes pour les lâcher. Après, pfut… Le nuage apparaît, attention il est très chaud au début. Et trouve-toi une lampe à huile déjà allumée, tu devrais en trouver dans ce quartier. Attention à la lumière de la lampe. Elle révèlera aussi sûrement ta position que ton ombre, donc flamme au minimum…

Rallen avait beaucoup parlé afin d’éloigner un peu la tension qui s’emparait de lui lorsqu’il pensait à son avenir incertain. Il récupéra sa chemise, moins quelques morceaux sur le bas, et plaça 6 des bouteilles dans sa propre besace. Il prit possession du sabre et d’une des arbalète. Il avisa son manteau et le jeta dans la ruelle sombre avec comme espoir de pouvoir le récupérer plus tard.

- Bonne chance jeune fille. Puisse l’océan et la tempête être à tes côtés.

Une prière pour elle et une pour lui. Tout était dis et il partit. Il pénétra dans le bâtiment et se dirigea « tout droit », comme le vison avait dit. Sur les murs du couloir, de gigantesque fresques étaient peintes.

Quelle faute de goût ! J’aime pas du tout… Arrête de rêver Rallen, tu vas te faire repérer à ce train là. Ce couloir a autant de cachette qu‘une clairière de Déméria en plein hiver.

Au bout du couloir, l’élémentaire pouvait voir une grande porte. Il longea un des murs et vit rapidement l’intérieur de la pièce. Grande, très très grande, avec un trou au plafond ! Et très bien gardé par les 4 hommes… Deux étaient invisibles de la position de l’élémentaire ! Quatre d’entres eux se trouvaient autour d’un espèce de trou en escalier et sur chaque marche, des bureaux. L’élémentaire ne pouvait pas s’approcher beaucoup plus sans risquer de se faire repérer, donc pour le moment quatre des six hommes entrés étaient en vue mais aucune trace des deux derniers et de la cible.

Rallen attendit quelques dizaines de secondes et lança deux des billes rouges en direction de l’entrée. Le nuage produit était moins important que celui qu’il avait créé sur les quais mais il était tout de même très dense. Le demi élémentaire attrapa deux des bouteilles et courra vers la porte en se positionnant bas et en se collant au mur de gauche. Le nuage avait du mal à s’évacuer et c’était tout à l’avantage de l’élémentaire.

Après avoir allumés les deux bouteilles avec son pouvoir, l’élémentaire les lança à l’endroit où s’était trouvé un des hommes d’armes avant l’apparition du nuage. Si il était touché, tant mieux, sinon tant pis. Le but principal était de les amener à être concentré sur l’entrée de la pièce et non sur le trou au plafond. Rallen s’éloigna très vite de plusieurs mètres après son lancé, toujours collé au mur de gauche. Le nuage ne s’évacuait toujours pas, louez soit l’architecte de cette bâtisse. Un genou à terre, l’arbalète à la main, il attendit de voir si quelqu’un sortait du nuage. Si tel était le cas, un carreau l’accueillerait à bras ouvert. Si des traits d’arbalète étaient tirés, des gémissement suivraient, qu’ils aient atteints une cible ou non.

Allez ! Venez voir papa La Foudre. Ou restez où vous êtes mais ne regardez pas vers le trou au plafond… Embrun dépêche-toi…

Spoiler:

Dilkayen avait rassemblé ses affaires, et s'apprêtait à descendre du Tempête après avoir accepté la proposition du Capitaine lorsqu'il vit soudain arriver, telle une furie fort chargée, une demoiselle connue sur le navire. Ce n'était guère l'intention de l'artisan d'écouter la demande de celle-ci, mais elle parla de manière si ouverte, et sans ambages qu'il entendit la teneur de sa recherche, et fut piqué d'une certaine curiosité. N'osant l'aborder directement, connaissant un peu son caractère, il tenta de voir ce qui pouvait bien la pousser à probablement devoir se défendre, à terre, dans une telle ville.

C'est donc assez discrètement, et attentif à son environnement, qu'il la suivit dans les ruelles la cité aux milles lueurs jusqu'à ce qu'elle rejoigne un homme... Rallen? Cet énergumène curieux et bavard, que faisait-il... que faisaient-ils... et pourquoi sentait-il de plus aussi mauvais ? Le semi-elfe s'intéressa à ce que ce métisse pouvait bien manigancer avec tous ces articles, restant encore dans un coin sombre, ne sachant trop comment justifier sa présence. En tout cas, il semblait connaitre bien des produits amusants, ou plutôt dangereux... il semblerait bien à surveiller, d'autant plus près... peut-être pourrait-il avoir quelques talents capable d'aider l'artisan? Mais rester en dehors de leur vision, et de leur discussion, avait un net avantage... cela jugulait efficacement la curiosité maladive de ce Rallen.

Lorsque le foudroyant s'élança à l'intérieur de ce bâtiment richement décoré, le semi-kerran contourna la fille de la mer pour accéder à cette bâtisse, ce qui prit néanmoins un certain temps, puisqu'il souhaitait rester discret. Les coursives de ce bâtiment ne révélait que bien peu d'endroits ou se cacher, aussi le chasseur avança prudemment, mais n'eut pas de difficultés à suivre le même chemin que celui qu'il suivait, les couloirs restant assez linéaires. Il arriva enfin à rattraper l'autre matelot lorsque celui-ci envoya d'étranges cailloux derrière une porte. Quelques secondes plus tard, de cette porte ne sortait plus qu'une explosion et une épaisse fumée. Pendant ces quelques secondes, Dilkayen s'était approché du métisse, dans la ferme intention de lui demander ce à quoi il pouvait bien penser, mais celui-ci envoya de nouveau une paire de cadeaux dans la salle, cette fois-ci des bouteilles enflammées. Le tumulte que cela provoqua à l'intérieur de la salle força le sang-mêlé à sortir de son paquetage son sabre, en assurant sa prise sur le reste de ses quelques possessions, encore guère volumineuses fort heureusement, et mis en attente son projet d'interroger la Tempête, hormis un bref cri :

-Mais qu'est-ce que... ?

Son sabre dégainé, l'artisan n'avait plus qu'à tenter de se défendre contre les personnes qui devait se trouver à l'intérieur. Il s'approcha tout de même ce fou pour constituer un point connu dans son entourage, et peut-être donner une possibilité de protection mutuelle, surtout s'il avait encore des tours dans son sac.

Embrun jeta un regard noir à Rallen. Comme si elle était responsable de cette bête ! Ce n'était tout de même pas de sa faute si il était resté sur le Prime ! Puis elle ne voyait pas tellement à quoi un cobaye pouvait servir. Il faut dire qu'elle ne s'était jamais intéressée de prêt aux expériences de l'homme tempête. Mais là, les petites boules rouges à ses pieds, elle se demandait bien à quoi elles pouvaient servir.

- Il est resté sur l'Prime l'rat... Enfin l'vison s'tu veux, c'pareil. Marmonna t-elle d'un air boudeur.

Le jeune fille resta à croupi devant les armes pendant que Rallen expliquait son plan. Il y avait du monde dans ce bâtiment, et elle n'était vraiment pas à son aise. Tout pouvait déraper si facilement, elle ne connaissait rien aux habitudes des terreux. Pourquoi y avait il tant d'hommes en armes ? Ils n'allaient jamais pouvoir tous les éliminer... Il allait falloir courir, et vite, après cette mission bizarre. Prendre autant de risque pour tuer une femme, quand même, elle devait avoir une grande importance. son compagnon l'envoyait sur les toits et avait décidé d'affronter seul sept hommes armés, mais si le vison s'était trompé ? Si il n'y avait pas de trou au plafond ? Il serait tout seul face aux milicien et elle ne pourrait rien faire pour l'aider. Enfin, il avait fait son choix et décidé de prendre ses risques, elle n'allait pas l'en empêcher.

- Y a beaucoup d'monde... T'arriveras pas à les ret'nir longtemps et t'vas t'faire tuer.

Sans un mot de plus, elle se releva, passa son arbalète en bandoulière, pris une bouteille d'alcool et partit. Inutile d'en discuter plus longtemps, Rallen parlait déjà bien trop. Récupérer une lanterne maintenant, ou du moins du feu... La pirate en trouva une rapidement devant une boutique et commença à chercher un moyen d'escalader les toits. Elle était plutôt chargée pour entreprendre cette ascension mais elle n'avait pas le choix, et surtout, elle devait faire vite. Elle finit par se hisser sur une fenêtre de la maison d'à coté et grimpa sur le toit, bien contente de l'agilité qu'elle avait acquis à force de monter aux gréements. Une fois là haut, elle du sauter pour attendre le concile des marchant, manœuvre qui ne se fit pas sans bruit. Fichu bâtiment de terreux... Rien ne tenait correctement ! Il n'auraient pas pu le construire en bois ? Elle aurait su comment se réceptionner au moins.

Maintenant, ne pas trainer. Le jeune fille se mis à courir sur le toit et fini par trouver le trou. Ou du moins cru elle l'avoir trouver avant de se rendre compte qu'il était recouvert d'un épaisse plaque de verre. Pas le temps de s'y arrêter, une première explosion retentissait déjà en bas. Rallen avait du passer à l'action et il ne fallait pas trainer. Il allait falloir qu'elle entre, et tant pis pour la vitre ! Inutile de faire attention à son ombre avec ce qu'elle avait l'intention de faire... Son énergie se concentra dans ses mains avant de jaillir, violemment vers la vitre. Le verre peut être briser plutôt facilement, et elle était bien trop stressée pour s'économiser. La vitre vola en éclat et elle se retrouva au bord d'un trou cerclé d'éclats tranchant, plutôt affaiblit. Fichue magie... Vraiment, elle ne serait pas fâche d'être débarrassée de cette tare !

Il y avait trop de fumée pour viser convenablement, sans parler de l'étourdissement lié à l'effort. Embrun alluma simplement la mèche de tissus que Rallen avait mis dans la bouteille et la lança vers ce qui lui paraissait plus ou moins ressembler à des silhouettes humaines. La femme n'était pas sous le trou en tous cas, alors tant pis, elle verrait bien ce qu'elle toucherait. Elle saisit ensuite son arbalète et se laissa tomber à genoux sur le toit, s'enfonçant plusieurs bouts de verre dans les jambes au passage, et chercha une cible. Sa priorité n'était plus vraiment de tuer la femme au chapeau mais plutôt que son compagnon s'en sorte vivant.

Bordel de ... cette nuit semble loin d'être terminée et ce foutu "pogo" sur la ville natale de Raregord ne semblait pas être finie. Après avoir recu ses nouveaux ordres, l'espion se mit à courir à toute vitesse sur les toits pour rejoindre le concile. Se balader de toit en toit commençait franchement à fatigué l'arpenteur. A croire qu'il n'y avait que Raregord pour sauver cette ville. Ils font quoi les autres espions, non de dieu ? Usant de sa connaissance du terrain, il bondissait, grimpait, se réceptionnait sans un bruit. C'est donc légèrement essouflé qu'il se retrouva à proximité du concile marchand. Alors que la ville semblait bruler, par endroit, ce quartier là ne semblait guère touché par les combats. Toutefois les rues étaient désertes, ce qui était une bonne chose. La tache aurait été rendu d'autant plus difficile si la foule peuplait la rue car d'une part ca le forcerait à utiliser sa magie pour se camoufler son masque et d'autre par cela aurait été énervant de pousser les passant affolés.

Mais le terme désert n'était pas correct au final. Il remarqua un homme pénétrer dans le concil pendant qu'une ombre semblaient gravir les mur du batiment. Des voleurs ? Possible. Des assassins ? Très probable. La coincidence ne pouvait pas existé dans une situation pareille et même si leur présence en ces lieux n'était finalement que le fruit du hasard, et bien c'était que le hasard avaient décidé qu'ils se fassent traquer par l'un des protecteurs silencieux d'Athé. Reprenant son souffle lentement, Raregord observa les murs du batiment. Il se rappelait que la face nord était plus facile à gravir que les autres, principalement graces aux ornements de la face. C'était presque aussi simple que de gravir une échelle ... enfin une échelle en pierre de plusieurs dizaines de mètres dont les barreaux sont particulièrement bien caché. Bon d'accord faut connaitre le batiment pour ne pas se fatiguer inutilement.

Au milieu de son ascension, Raregord entendit une grande détonation magique et un bruit de vitre briser. Cette personne avait réussi à détruire la vitre ? L'espion devait se hater. Doublant sa vitesse d'ascension, Raregord prit de grand risque pour arrivé en haut du batiment. Il manqua même de chuter un instant, mais sa mission passait avant tout. Il arriva alors au sommet, vit une jeune fille, arbalète en main alors que ca commençait à batailler sévère au rez de chaussée. Il devait agir vite. Usant de son pouvoir pour neutraliser ses bruits de pas. L'espion se glissa derrière la snipeuse et plaça une dague sous la gorge. Alors même que le froid de la lame était plus efficace qu'un long discours, Raregord décida tout de même de s'adresser à la jeune fille avec une voix de femme, légèrement essoufflée par la grimpette.

"Ecoute moi gamine, j'ai rien contre toi mais ce soir c'est pas la nuit où il faut me contredire. Tu fais un mouvement brusque et je te fais un deuxième sourire. Tu vas délicatement poser cette arbalète sur le sol avec ta main gauche et lever la main droite doucement. Puis tu vas te reculer toujours doucement en levant les deux mains avant de te pencher en avant et de toucher ses doigts de pieds. Tu fais un mouvement que je veux pas et, crois moi, je te saigne"

Pendant qu'il parlait, Raregord avait détaché la corde de marin qu'était sa ceinture pour lui retirer toute arme et, ainsi, lui retirer l'envie de faire une bétise quelconque. En fait c'était surtout pour éviter de devoir tuer quelqu'un cette nuit. Non pas que ca le dérangeait de tuer quelqu'un mais il s'était toujours refusé de sacrifier des vies humaines inutilement.

Lorsque explosèrent les billes rouges, créant leurs panaches de fumées, deux carreaux jaillirent par la porte, l'un d'eux traversant l'un des battants avant de terminer sa course en éraflant le carrelage. Ils n'étaient que deux à avoir un angle suffisant pour tirer dans la fumée et de ces deux là il n'y en aurait qu'un d'assez proche pour entendre les gémissements douloureux. Le claquement d'arbalètes qu'on recharge et une nouvelle salve. Pendant ce temps, une première bouteille explose en pleine course, projetant son liquide enflammé sur toute presque trois mètres de diamètres devant le premier homme à la droite tandis que la deuxième arrive droit sur lui et lorsque elle explose, il prends feu dans un cri atroce alors qu'une odeur de chair grillée commence à s'élever. C'est alors que le bruit de verre qui explose se fait entendre. Au plafond, l'ombre projeté par la lune d'une jeune fille apparaît. Invisible pour ses compagnons eux-même cachés derrière leurs nuage d'épaisse fumée. Les deux mercenaires du centre de la salle lèvent tout deux leurs boucliers au-dessus de la présidente et les morceaux de verres viennent s'y briser. Juste après un choc plus important et l'un des deux mercenaires peut sentir la chaleur qui se répand sur la plaque d'acier.

- Mille démons ! s'écrie-t-il en jetant son bouclier sur le sol. On bouge de là !

L'un des mercenaires tire vers le plafonds et le carreau vient ricocher au pied d'un certains espion avant que l'homme ne se déplace pour arriver à hauteur des escaliers. En chemin il jette son arbalète et dégaine un sabre. Pendant ce temps, le quatrième mercenaires équipé d'une arbalète se déplace et arrive en face de la porte. Un autre carreau par en direction de Dilkayen. L'homme félin verrait-il à temps le carreau qui ne manquerait pas de percer son épaule gauche si il n'y faisait rien ? En bas, l'homme équipé d'un bouclier restait légèrement en retrait couvrant le dos de la présidente de son arme défensive tandis que son camarades montaient les marches deux par-deux, une épée dans une main, une hache d'arme dans l'autre.

Rallen était concentré sur la fumée blanche sortant de la double porte à travers laquelle il pouvait entendre les hurlements d’un homme entrain de brûler. Puis ce qu’il attendait arriva. Les traits d’arbalètes se succédaient. Quelques dizaines de secondes entre chaque carreau puis de moins en moins de temps. L’élémentaire ne faisait même pas attention au Kerran qui l’avait rejoint, Origine seul sait comment. Un bruit monstre se fit entendre. Du verre éclatait, tombait et se brisait en arrivant au sol.

- Apparemment, Embrun vient de frapper à la fenêtre…

Un hurlement indiquant des mouvements à l’intérieur de la pièce se fit entendre et de nouveaux carreaux émergèrent de la fumée. Le nombre de personne se trouvant en face de la porte avait dû augmenter et c’est ce que Rallen attendait depuis le début. Il se tourna vers le Kerran et lui indiqua son arbalète. Rallen la désarma et la fit glisser en direction du Kerran et plusieurs carreaux suivirent.

L’élémentaire recommença son approche de la porte en longeant les murs et en étant le plus bas possible et sur ses deux pieds. Il lui fallut quelques instants pour arriver jusqu’à la porte. La fumée était en mouvement vers l’intérieur de la pièce, signe que le trou dans le plafond évacuait la fumée. Signe également que les mercenaires se trouvaient en plein milieu d’un nuage de fumée dense et que leur visibilité était à son minimum.

En faisant le minimum de bruit possible, Rallen se plaça accroupi au milieu des deux portes et prit deux bouteilles dans sa besace. Il enflamma les mèches avant de les lancer dans le nuage de fumée. Puis il se colla à l’autre mur, derrière la porte, afin d’être protégé des carreaux et de la vision des mercenaires qui reviendrait au fur et à mesure que la fumée disparaitrait.

Le demi élémentaire activa son pouvoir d’analyse sur l’ensemble de son domaine, soit un mètre autour de lui. Si les hommes essayaient de sortir, il le sentirait, du moins tant qu’ils ne le faisaient pas en file indienne de l’autre côté de la porte.

Le tohubohu de la salle se traduisit rapidement en une riposte, des carreaux jaillirent de la salle par la porte, certains ralentis par un passage à travers les battants. Il sembla, d'après la cadence des tirs, que deux arbalétriers tiraient salve sur salve dans le couloir, le bruit des carreaux glissant sur le sol se mélant d'étrange manière aux bruits provenant de la pièce enfumée.

Soudain, un grand bruit retentit dans la salle, que Dilkayen entendit autant qu'il ressentit au travers de son corps. La secousse fut même visible aux yeux de l'artisan, traduite par un remous dans le nuage. Une sorte de sensation de magie l'informa que cette détonation était de provenance surnaturelle. Le sang-mêlé ne fut qu'à moitié surpris d'entendre "Embrun" dans le grommellement du foudroyant. Elle disposait donc bien d'une certaine disposition aux énergies ésotériques.

L'agitation à l'intérieur de la salle continua, voire s'amplifia. Puis Rallen montra son arbalète et la fit glisser, après l'avoir désarmée. Lorsque le semi-kerran se pencha pour la ramasser, il décela un mouvement vers lui, mais n'eut guère le temps que de se baisser un peu plus prestement, et obtint une bonne estafilade sur le haut de son épaule gauche. Il serra les dents et jeta sa main gauche sur la blessure légère, pour contenir la douleur de l'impact. Après s'être plaqué contre le mur, et soufflé quelques instants, le semi-elfe récupéra l'arbalète et les carreaux l'ayant accompagnée, puis porta son regard sur son compagnon. Celui-ci était déjà à l'abri derrière le montant de la porte, et semblait plongé dans quelque contemplation, aussi l'homme-félin attendit quelques instant qu'une salve soit tirée, pour s'élancer de l'autre côté du couloir, puis avancer vers l'autre montant de la porte, afin de se protéger à son tour.

Une fois arrivé dans son abri quelque peu précaire, Dilkayen entreprit de charger son arbalète aussi silencieusement que possible, tout en restant à l'affut des bruits autant que des ombres perceptibles au travers de cette fumée opaque, son sabre toujours à portée de main. Si un des occupant de la salle songeait à sortir de son côté de la porte, il y aurait de grandes chances pour qu'il se fasse taillader aussitôt.

Flûte, loupé... La fumée s'était assez dissipée pour qu'Embrun puisse constater que la dame au chapeau était toujours vivante. Enfin, elle n'était pas sûre que ce soit elle la cible, mais en tous cas deux hommes avaient protéger une autre forme donc il y avait des chances. D'ailleurs, ils devaient avoir eu bien mal aux mains ces deux là. Mais ce n'était pas le plus important... Ils étaient bien trop nombreux là dedans et il y avait Rallen dessous ! Elle n'allait tout de même pas abandonner un compagnon de bord ! Même si il n'avait pas l'intention de remonter sur le Prime, elle n'allait pas le laisser bêtement crever en bas. Elle visa donc, non la cible mais plutôt un garde et n'eut de toute manière pas le temps de tirer.

Une lame vint lui griffer la gorge et la jeune fille s'immobilisa instantanément. Elle s'était fait surprendre... Pas étonnant avec tout le boucan ! Même si il était arrivé en sautant à pied joint sur le toit, elle ne l'aurait probablement pas vu venir. Et ce n'était pas comme si elle était particulièrement attentive, aussi. Les sons d'un navire elle les reconnaissait tous, mais ici, impossible de les interpréter correctement. Alors elle s'était plutôt concentrée sur le bousillage de la vitre du coup. Mais la situation lui déplaisait au plus haut point. Une voix de femme retentit dans son dos et elle posa son arbalète en marmonnant une belle insulte de marin. D'abord, la main qui tenait la dague elle était drôlement épaisse et poilue... Encore une saloperie de terreux qui avait des idées louches ! Pourquoi il venait l'embêter dans un moment pareil ? Elle sentit aussi son sabre tomber sur le toit, et réprima une violente envie de lui dire ce qu'elle pensait des voleurs. La piraterie était tout de même bien différente ! En quoi ? On se servait, on volait pas.

Brusquement, un carreau d'arbalète fonça vers eux et rebondit juste derrière elle, déconcentrant forcément l'espion puisqu'il avait manqué de se le prendre dans le pied. Embrun ne pris même pas une seconde à réfléchir... D'ailleurs, elle ne perdait jamais de temps à le faire. Dès qu'elle sentit la prise moins ferme sur sa gorge, elle jeta sa tête en arrière pour lui mettre un coup dont il risquait de se souvenir si il n'était pas aussi féminin que sa voix tentait de le faire croire. En même temps, sa main gauche saisit celle qui tenait la dague à sa gorge, se blessant un doigt au passage parce qu'elle avait agit trop vite, et l'autre vint saisir la chemise de son agresseur par dessus son épaule. A moins qu'il ai déjà subit une opération très spéciale, le coup précédent le ferait forcément pencher en avant et Embrun comptait bien l'encourager dans ce mouvement. Avec sa souplesse, elle n'aurait aucun mal à le faire basculer par dessus sa tête... Droit vers la fenêtre brisée. Comme elle lui tenait toujours un poignet et ne le lâcherait qu'au dernière instant, il aurait bien du mal à se réceptionner sur les mains.

- Crève ! J'me rends pas !

Avec un peu de chance, il irait même arrêter par son superbe vol improvisé le garde qui montait vers eux... Bon, Embrun n'y croyait pas trop mais au moins se retrouverait elle face à lui. Une fois débarrassée de son fardeau, elle reprit son kama tombé sur le toit puisqu'il détachait sa ceinture à une main, et se releva aussi vite qu'elle pu. Si il restait en haut, elle n'hésiterait pas une seconde à lui faire la peau...

Foutu idiot d'arbalétrier ! Non seulement ils manquaient d'arracher un doigt de pied de Raregord, la sauvageonne lui envoyait un coup de boule suivit d'un coup dans les boules pour couronner le tout. Foutu idiot d'arbalétrier ! La douleur fit bizarrement disparaitre toute envie d'être gentil avec la snipeuse. Plié en deux par la douleur, Raregord étouffa un grognement avant de remarquer que cette petite garce allait tenté de le faire basculer par dessus son épaule, une position qu'on avait appris à l'espion.

Mais basculer par dessus l'épaule signifiait surtout tomber dans le vide et cela, il ne l'accepté pas. Fort heureusement, les professeurs de Raregord lui avait appris comment ne pas se faire avoir par un telle ruse. Le point crucial d'une telle projection était le point de levier. Si la jeune fille voulait le projeter, elle devait provoquer ce point de levier, mais d'un petit déplacement sur la droite, le point de levier serait tout de suite rompu.

En fait, le seul problème d'une telle manoeuvre venait du fait qu'après avoir effectuer l'esquive, il fallait contre attaquer tout de suite pour éviter de se prendre une déluge de coup et surtout pour se libérer la main. Cette contre attaque, était venu d'elle même à ses yeux quand il sentit le coup de genoux bien placé, penché à mi hauteur. Avant que cette foutue dingue ne lui envoie le coup de boule, Raregord avait desserré la corde qui servait de ceinture à la gamine ce qui l'avait fait tombé au sol.

Elle était là la contre attaque. Agissant avec une dextérité légèrement effrité par la douleur dans son bas ventre, Raregord attrapa la cordelette qui attendait, comme un piège sous la jambe droite de la pirate, se décalla sur le coté et fit l'équivalent d'une balayette à la gamine à l'aide de son cordage. Une fois la première jambe levée, il tapa la deuxième avec rage (hautement justifiée). Ayant récupéré sa main droite durant la manoeuvre, il envoya un coup de dague dans l'épaule droite d'Embrun. Si la lame pénétrait la chair, Raregord prendra un malin plaisir à tourner son arme pour bien s'assurer que la plaie reste ouverte et fasse une belle marque

Une bouteille enflammées sort du nuage de fumée ! Le mercenaire est un soldat professionnel et savait réagir face au danger mais il fallait avouer que les gars qui les attaquaient devaient être sacrément remonter contre la présidente pour foutre le feu dans tout le concile ! Il se baisse légèrement tout en se tournant vers la présidente, la saisit entre ses bras en prenant garde de ne pas la blesser avec ses armes et se jette entre les rangées de bureaux sur sa gauche, esquivant de justesse la bouteille. Derrière lui son compagnon pivote légèrement, comme pour vérifier ce qui ce passe derrière lui. La bouteille roule sur la plaque de métal et s'écrase juste derrière le mercenaire. Ce dernier hurle lorsque le feu prend son pied gauche laissé légèrement en retrait pour assurer un meilleur appuis en cas d'assaut frontal. Il se jette dans la rangée de droite et jure tout en se brûlant les doigts pour éteindre les flammes. Il est plus chanceux que son camarade qui à cesser de hurler mais dont le corps continu de se consumer et continuera pendant encore plusieurs minutes, dégageant une écœurante odeur pourtant semblable à celle de viande grillée. Le fait de savoir que c'est un être humain y joue peut-être quelque chose psychologiquement.

Mais les deux mercenaires qui escortent la présidente ont des réflexes de professionnels et ne se préoccupent pas de l'odeur. Le premier s'est relevé aussitôt, ordonnant à la jeune femme de restée couchée tandis qu'il se saisit de l'arbalète à sa ceinture. Il tire une seule fois mais trois carreaux fusent à travers le battant, l'un d'eux écorchera la joue d'un homme aux cheveux bleus, faute d'un meilleur angle de tir. Son camarade, une fois son pied éteint, sa botte partiellement consumée, il prend l'arbalète lourde qui pend à sa ceinture, soulève son bouclier pour prendre appuis dessus et tire un épais carreau au travers du battant derrière lequel se sont réfugiés leurs assaillants bien qu'ils ignorent ce détails. Le battant et percé d'un nouveau carreau tandis que l'autre est percé des deux tirs suivant. Leurs protection de bois commençait à curieusement ressembler à une passoire et leurs seules protection serait bientôt le faible angle de tir que trois des cinq tireurs avaient.

Sur le toit, espion et pirate s'affrontaient dans un combat presque à mains nues. Mais la jeune bagarreuse aurait l'avantage, en effet, il ne fallait pas sous estimé la douleur d'un coup dans les parties intimes d'un homme qui est une douleur qui s'amplifie progressivement à hauteur de la puissance du coup. La dague laisserait cependant une belle estafilade à la jeune fille.

Spoiler:

Après l’envoi des bouteilles, une nouvelle voix se met à crier pendant qu’une autre s’éteint. Un des hommes devait être mort et un autre était touché mais où ? La fumée continuait à s’échapper par le trou dans le plafond et dans quelques minutes les arbalétriers auraient une vue dégagée sur Rallen et son compagnon d’infortune. Alors qu’il pensait que la situation ne pouvait pas empirer, un carreau effleura la joue du demi élémentaire qui sortit de son état d’hébétude et sentit le sang couler le long de sa joue. Quelques instants plus tard, des carreaux bien plus gros viennent percuter les battants de la grande porte.

Je me disais bien que ce prêtre cachait bien son jeu… Envoyer une gamine bagarreuse et un monstre non combattant pour tuer une femme entourée de six gardes bien entraînés et bien équipés… Soit il voulait se débarrasser de nous, soit il nous envoie en repérage pour savoir ce qui l’attend.

Quelle que soit la réponse à cette interrogation, l’heure n’était plus au combat mais à la fuite. Rallen sortit de son sac la dernière petite boule rouge et l’utilisa afin d’augmenter la quantité de fumée et masquer ainsi leur fuite. Le demi élémentaire sortit de sa cachette et fit signe au Kerran de le suivre. L’homme aux cheveux bleus recommença à longer le mur, le plus près du sol possible, le plus rapidement possible et surtout le plus silencieusement possible. Cependant, au fur et à mesure qu’il s’éloignait de la porte, il y avait de plus en plus de chance que les carreaux atteignent leur cible. Et ce jusqu’à ce que les cibles sortent du bâtiment.

À nouveau ce long couloir rectiligne n’offrant aucune cachette. Sauf que cette fois des traits d’arbalètes rattrapaient l’élémentaire à plusieurs reprises. S’en sortir avec la joue éraflée serait un moindre mal mais quelles étaient les chances de passer ce long couloir sans être touché et sans que les gardes ne sortent de la fumée et obtiennent ainsi des cibles faciles à abattre.

Une fois arrivé à l’extérieur du bâtiment, Rallen se tourna vers le toit et se mit à crier dans la nuit silencieuse.

- Gamine, on se barre vite ! Retourne vers la tempête ! Ne va surtout pas vers le tas de flotte ! Puis moins fort pour se parler à lui-même. En espérant qu’elle comprenne ce que je lui dit.

L’élémentaire se tourna vers le Kerran qui l’avait rejoint.

- Dilk’, je te conseille te retourner au Prime ou de quitter la ville. Il ne fait pas bon d’être une créature du changement en ce moment… Si tu en as l’envie, vérifie que la gamine s’en sort vivante. Elle doit aussi retourner au Prime ou quitter la ville… A plus la panthère.

L’élémentaire s’éloigna du Concile marchand en prenant les rues les plus petites et les plus sombres afin d’augmenter ses chances de fuite. Au final, il avait abandonné son manteau et il fit de même de sa besace improvisée lorsqu’il croisa une poubelle. Les seules affaires qu’il avait sur lui était un sabre, ses vêtements en piteux état et le sachet de poudre rangé dans la poche de son pantalon.

Il devait maintenant choisir entre retourner voir le prêtre d’Origine et subir ses foudres… Ce qui ne serait pas un mal vu son épuisement. Ou retourner au bateau du capitaine se décrivant lui-même comme fou.

Dilkayen n'avait qu'à peine fini de charger son arbalète que son abri ne lui parut plus aussi sûr qu'avant. Les carreaux qui enfonçaient la porte n'étaient plus des traits d'arbalète légère. La série de trois coups de l'autre côté du couloir informait le Kerran de la présence d'une arbalète à tirs multiples, et le violent choc bien trop prêt de sa tête démontrait la présence d'une arbalète lourde, qui ne laisserait guère de morceaux de la porte après seulement quelques tirs. Le regard qu'il jeta à travers le couloir rencontra le regard parcouru d'éclair du métisse, qui semblait penser à ce moment la même chose que l'artisan. L'heure n'était plus à la tentative de combat... combat qu'il ne comprenait d'ailleurs pas du tout, mais à la retraite pure et simple, chose l'arrangeant d'ailleurs plutôt bien, puisqu'il n'avait aucune raison de combattre hormis une certaine amitié, non, une reconnaissance du foudroyant.

Le signe que fit celui-ci ne fut guère nécessaire, le regard peut bien souvent en exprimer bien plus que plusieurs minutes de palabres. Cet étrange métisse avait encore lancé une boule-à-fumée, quoi que ce fusse, et permit-donc aux deux de reculer avec un certain couvert, ce que fit avec la plus grande célérité le semi-félin, longeant le mur en exposant le moins possible de son corps aux carreaux qui fusaient lors de ce repli. Il ne s'arrêta qu'à une reprise, pour décharger son arbalète légère en direction de la porte, pour tenter de dissuader la poursuite plus que pour réellement viser qui que ce soit. Tout au cours de ce cheminement, le demi-elfe lançait des regards en arrières, et si jamais il remarquait un trait se dirigeant vers lui, il tenterait de dévier juste ce qu'il faut la trajectoire de celui-ci pour ne pas se faire toucher, quoi que si ce fut l'imposant projectile de l'arbalète lourde, il ne pourrait probablement pas dévier totalement le tir, mais éviterait tout de même une blessure incapacitante.

Une fois sorti du bâtiment, et retourné vers une ruelle sombre du quartier, le sang-mêlé se retourna et trouva derrière lui le matelot à la chevelure azur, qu'il avait entendu brailler quelques instants plus tôt, qui s'adressa cette fois à lui :

- Dilk’, je te conseille te retourner au Prime ou de quitter la ville. Il ne fait pas bon d’être une créature du changement en ce moment… Si tu en as l’envie, vérifie que la gamine s’en sort vivante. Elle doit aussi retourner au Prime ou quitter la ville… A plus la panthère

Les derniers mots du foudroyant surprirent profondément le semi-félin, il se serait plutôt attendu à un nouveau sobriquet sur les chats, mais il l'avait associé à la panthère, animal qui présentait plus de ressemblance avec l'artisan sur l'aspect physique, et il ne put donc s'empêcher de laisser paraitre un sourire lorsqu'il répondit à cet homme qui pourrait très bien s'avérer un ami, s'il savait brider sa langue :

- Ça, j'ai cru le remarquer, que cette ville n'était pas sûre en cette nuit claire... mais qu'est-ce qui vous a pris; à toi et Embrun? Non, ne réponds pas, je préfère ne pas le savoir. J'en déduit que tu ne comptes pas rembarquer... Peut-être à une prochaine, le foudroyant !

Après ces adieux brefs, le semi-Kerran s'élança à travers les ruelles sombres, confiant à son odorat le soin de retrouver la direction du port, autant qu'à ses pieds, car il suffisait de suivre la descente pour s'en approcher. Lorsqu'il se fut amplement éloigné de cette bâtisse maudite, et après avoir escamoté du mieux qu'il put la forme de son sabre dans son maigre bagage, il s'arrêta pour reprendre son souffle, puis se composa un masque épuisé, avant de sortir dans une rue plus animée, et se mit en quête d'une auberge point trop miteuse, et lorsqu'il en trouva une, il s'installa dans un recoin tranquille, autant que sombre, ou il pût s'installer afin de manger ce que pourrait proposer l'aubergiste, et prendre une chope de l'ale locale.

Embrun sentit sa jambe partir en arrière et se raccrocha à la main de l'espion pour se retenir. Fichu terreux ! Il voulait pas la lâcher ! Il n'était même pas passé correctement par dessus son épaule. La jeune fille fut déséquilibrée avant de comprendre ce qui lui arrivait. Une lanière lui mordait la cheville et l'envoyait en avant. Si elle n'avait pas raffermi ses prises, sans doute serait elle tombée dans le trou de flamme. Non vraiment, cette fin ne lui disait rien. Mourir si loin de la mer et entre les mains d'une saloperie de marchant ou un truc du même genre, pas question ! Non, il fallait vraiment qu'elle se débarrasse de cette enflure et qu'elle regagne le Prime. Cette mission commençait vraiment à lui taper sur les nerfs, et au sens propre su terme aussi bien qu'au sens figuré. Pourquoi le prêtre l'avait il envoyé dans ce guêpier ? Au choix, elle préférait se faire étriper par un gros loup de mer plutôt que par des hommes d'arme en plein milieu des terres. Il était temps de repartir, et en vitesse.

La jeune fille lâcha la main de l'espion pour saisir son kama à plein main. Elle commençait à se relever quand un autre coup faillit la remettre à terre, mais il n'avait pas du s'attendre à ce qu'elle soit aussi rapide car le coup fut bien loin de lui paralyser la jambe. Laissant échapper un grognement furieux, elle s'appéta à lui mettre un bon coup de lame dans les jambes, quand la dague lui perfora l'épaule. Il était rapide ce taré ! Sous le coup de la douleur, elle dérapa et sa lame mordit à peine la jambe de son agresseur. Pas question qu'il s'en sorte ! Dans un brutal élan de rage, Elle libéra une puissant dose énergie pure et brutale à la suite de son épaule. L'attaque venait elle de sa main ou de tout son corps ? Elle même n'en savait rien. D'ailleurs elle n'avait pas franchement prévu ce coup... Elle était simplement très frustrée d'avoir loupé le précédent. Dans la position où il était en tous cas, il ne pourrait pas esquiver l'attaque puisqu'elle était toujours accrochée à sa chemise. Mais Embrun non plus ne pouvait pas en éviter les effets... Elle fut projetée en arrière par sa propre force et commença a dévaler le toit de façon vraiment pas maitrisée. Sont coup ne tuerait pas l'espion, mais il lui faudrait quelques minutes pour s'en remettre. Cet énergie folle et agressive, il ne risquait pas de s'en servir pour retrouver des forces, au contraire. Elle semblait plus à même de détruire qu'autre chose. Peut être cette agression pouvait elle être assimilée à une décharge électrique ? Ce n'en était pas puisque l'apprenti sorcière ne maîtrisait pas encore les transformations énergétiques, juste un trop plein d'énergie destructrice.

Le toit était glissant... Pas comme le bois du navire ! Pas moins non plus, mais différemment. Embrun ne parvenait pas à retrouver son équilibre alors que la chute était très proche. Son pied dérapa vers l'avant et la ceinture la lâcha enfin, mais elle s'étala sur le dos. La pente l'entrainait vers le sol bien trop vite à son gout. Décidément, cette magie était vraiment une tare ! Rallen pouvait en dire ce qu'il voulait, elle ne lui causait que des ennuis ! D'ailleurs, la voix de l'élémentaire retentit alors qu'elle arrivait vers son compagnon plus vite que prévu, mais son cerveau n'eut pas le temps d'analyser ce qu'il disait, sur le coup. Surtout que le bord du toit venait de lui heurter la tête un peu trop brutalement. Puis, le vide... Mince ! Elle allait s'écraser par terre ! Sa longue habitude des acrobatie en tous genre lui sauva la vie une fois de plus. Elle se recroquevilla sur elle même et atteignit le sol sans trop de mal. Quand même, ce n'était pas agréable... Vraiment pas même.

Embrun se releva, étourdit. Elle ne savait pas ce qu'il se passait mais il y avait de la fumée partout. Rallen avait du passer quelques secondes plus tôt puisqu'elle avait entendu sa voix... Se retournant vers la mer, elle aperçu une forme vague qui courait vers les ruelles. Elle l'aurait reconnu entre mille : le gros chat ! Tien, d'ailleurs, elle ne l'avait pas entendu aussi ? Il faut dire qu'elle avait plutôt fait attention à l'arrivée du sol à ce moment là donc elle n'en était pas sûre. Mais si ils se sauvaient, pas question de rester ici ! Profitant de la fumée, elle s'élança à la suite de ses compagnons. Pour le moment, sa blessure ne lui faisait pas mal mais la douleur ne tarderait pas à revenir... Fichu espion ! Elle ne se rendit compte qu'elle avait toujours son kama à la main que quand celui ci lui mordit légèrement la hanche dans un geste un peu trop ample. Dans une sorte d'état second, elle ne pensait plus qu'à une chose : regagner le Prime. Heureusement qu'elle avait un bon instinct pour trouver la mer car les points noirs devant ses yeux avaient du mal à se dissiper. La chute l'avait sonnée mine de rien, mais elle n'en courait que plus vite. Ne pas mourir à terre... Ce serait le pire qui puisse lui arriver. En fait, elle n'aurait jamais du descendre de son navire, tout simplement ! Si elle atteignait son but, elle ne mettrait plus un pied à terre avant qu'il ne faille charger les marchandises. Par contre, les arbalètes, elle était bonne pour les repayer par son travail, parce que...

"Cheveux noirs, yeux violets, habillé comme une pauvresse, Kama, arbalète, crade, je la vois mal dans les bas fond cette gamine, pas avec un tel armement, une mercenaire peut être voir des pirates, en tout cas, maintenant elle a une blessure à l'épaule"

Murmura l'espion alors qu'il se remettait du choc. Il aurait bien voulu rester là, étendu sur le sol mais, bizarrement, il avait envie de bouger. Peut être était ce le fait de voir la ville en train de bruler, la présidente prise pour cible et des foutus indépendant ... ces fanatiques ne paient rien pour attendre. Mais la liste de futur victimes de Raregord commençaient à augmenter sensiblement en un soir. Il espère que son patron va lui payer des heures supplémentaires pour le coup. Mais d'abord, une affaire importante était en cours. La gamine avait été éjecté du toit, il fallait qu'il voit dans quel état elle était. Il se traina donc jusqu'au bord du toit avant de voir la pirate s'enfuir en direction de la mer.

Dans un dernier élan de haine, Raregord prend son arbalète, l'arme, vise et tire un carreau qui touche bien loin de sa cible. Ce choc électrique engourdissait encore bien ses membres et toute action nécessitant de la dextérité devait être remis à plus tard. D'autant plus qu'à cet instant, sa mission devait continuer.

D'après ce qu'il avait vu, il y avait seulement 3 personne qui avait attaqué le concil. Ca ne pouvait pas être une mission d'assassinat, ou du moins le commanditaire ne le voyait pas comme ça. Même si la jeune pirate était une bagarreuse, elle manquait de discrétion et leur attaque n'était presque pas ciblée. Comme si quelqu'un s'amusait à émousser les défenses de la noblesse par des assauts sporadique. Peut être que le but n'était que d'affaiblir les défenses des nobles pour mieux les capturer et demander une rançon, voir les forcer à collaborer. Raregord savait Alymare et Omalyon en sécurité, ce qui mettait la république en quasi sécurité même s'il échouait. Le général avait surement récupéré son armée et commençait à abattre les différentes poches de résistances le tout étant de permettre aux habitants du concil de survivre jusqu'à ce qu'il arrive. Pour cela Raregord observait ce qui pouvait approcher dans la nuit tout en essayant d'entendre ce qui se passait dans la salle du conseil

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