Ce qui ressurgit des bois.

Invité

Il faisait froid… Terriblement froid.
Comment cela était-ce possible ? Comme pouvait-elle être gelée alors que débutait le printemps ?
Elle s’arrêta un instant, inspira à plein poumon l’air qui l’entourait.
Le monde n’avait-il vraiment plus de saveur ?
Seule dans la forêt encore obscure faute à l’heure matinale, elle souriait face à l’incroyable de ce qui était arrivé. Face à son impuissance et au givre qui semblait figer le temps.
C’était ce moment juste avant l’aurore où Morphée enlaçait la vie. Les nocturnes rétractaient leurs griffes pour laisser place aux diurnes. C’était ce moment qu’elle préférait.
Elle leva la tête pour observer, au-delà de la cime des arbres, le soleil se lever.

Y avait-il une lumière qui ne crée d’ombre ?

Elle tendit la main dans le fin faisceau de lumière qui filtrait entre les arbres centenaires. Contempla l’éclat soudain de sa main et fit jouer les ombres de ses doigts. Appréciant la chaleur mais regrettant la perte de la douce étreinte du givre.
Elle ôta sa main et laissa s’égarer ses pensées récurrentes.
Daedîn observa la vie s’éveiller peu à peu, le vent se lever, les animaux s’animer.

Elle avait marché toute la nuit, et s’apprêtait à faire de même la journée qui suivait. Elle n’était pas pressée, mais pas fatiguée non plus. L’Elfe ne savait pas vraiment où elle allait si ce n’était rejoindre la civilisation.
La civilisation… ou ce qu’il en restait depuis la guerre de Malgazann.

D’un pas léger elle reprit la route, celle qui quittait la forêt, la naissance d’un fin sourire sur les lèvres. Laissant ses mains courir sur les vieux troncs que la végétation avait souvent camouflé par un nouveau masque fleurissant. Pas de doute, le printemps arrivait…
Qu’allait-il amener avec lui cette fois ?
Daedîn l’ignorait, mais elle pouvait à présent apercevoir l’orée de la forêt dans un vague halo de lumière. Son sourire s’effaça.

Tout aurait été si parfait s’il n’y avait eu une silhouette inconnue qui se dressait devant.

Alourdissant son pas léger, rabaissant son capuchon sur ses longs cheveux, elle ralentit son allure. Elle espérait intérieurement que cette silhouette allait partir, ou bien la laisser tranquille, mais elle savait très bien que ce ne serait pas le cas…
Rien ne se passait jamais comme prévu.

Debout comme une un rêve au milieu d’une danse,
Calme comme un silence qui en finit sa transe,
Sourire sur un visage qui croise celui d’un autre,
Ne reconnait les traits mais sourira au votre.

-˝Ce n’est pas vous que j’attendais mais j’ai encore le temps,
Encore tout le silence qui s’échappe et le vent,
Le temps de voir passer tout une éternité,
Ou d’entré conté le silence d’un passé…

Que fait une elfe dans une forêt où rêvent sens,
Que faite vous sur les terres de la résistance…
Car ici est un lieu de rendez-vous,
Un lieu de clame où de courroux…
Mais rarement une recherche, sauf si c’est un fou.

Je me nomme Krogan Drad, Messager et Mate,
Qui êtes vous demoiselle aux stigmates,
D’une vie éloignée sous le ciel d’étoile,
Jamais prêt des cités et entouré de voile ?˝

Il s’assoit en silence sur la souche d’un chêne,
Lui montre les saisons qui s’enroulent sans chaine,
Formant sur cet être mort, comme un temps infini,
Il l’invite à s’assoir, et dans ses yeux il lit.

Ses yeux d’un vert émeraude sans aucune impureté,
Ni le blanc qui s’échaude, ni le noir de fumé,
Fixe la dame du rêve qui vient de la forêt,
Et semble vouloir, elle aussi l’oublié…

˝Malheureusement pour vous … vous aller devoir restez…˝

Il sourit.

Spoiler:

Invité

Daedîn s’arrêta de marcher à quelques pas de l’homme... Non… De L’Elfe… L’envie de poursuivre son chemin au plus vite se décupla. Cependant… Elle n’avait pas vu de confrère depuis si longtemps. Depuis Ladeïl…

Elle s’apprêtait à repartir lorsque la voix du mage retentit. Ses paroles la clouèrent sur place. Il y avait quelque chose dans sa voix, dans son attitude, quelque chose de magique, d’envoûtant. Il savait beaucoup, c’était étonnant… Elle fit disparaître toute altération qui pouvait toucher sa voix et passa à l’offensive.

- Vous me demandez qui je suis ? Vous qui avez assurément une clairvoyance hors du commun ? Vous me dites Elfe en m’apercevant à trois pas sans qu’aucun humain ne l’ait jamais remarqué ? Vous me prêtez un passé douloureux sans me connaître ni même m’avoir jamais parlé ? Vous me donnez une vie à l’écart des cités sans discerner le chemin que j’emprunte ? Dois-je continuer, messager Krogan Drad ?
Je pense que vous jugez bien vite les gens et leurs esprits.
C’est peut-être nécessaire dans votre profession, mais apprenez que c’est un défaut dans la vie usuelle et un manque certain d’éducation.

Elle ponctua sa phrase d’un sourire poli.

- Vous semblez bien connaître ces lieux et ce qu’il s’y passe, feriez vous partie intégrante de cette dite résistance ? N’attendiez-vous pas une personne tout autre que moi qui pourrait vous aider dans votre complot ?
Pourquoi donc, par Delvïss, vouloir me faire perdre le temps qu’elle m’a accordé ? Vous qui prétendez avoir le pouvoir de choisir mes actions et de m’obliger à rester. Je crains que, pour mon malheur, je vais poursuivre ma route et laisser cette place que vous m’offrez à la personne qui ne devrait tarder. Vous pourrez toujours perfectionner vos manières à la place d’entrer conter le silence d’un passé, ce qui vous serait, en toute franchise, plus avantageux.

L’Elfe inspira silencieusement et ôta son capuchon qui ne lui servait plus à rien. Elle se demandait ce qu’elle pouvait perdre à rester ici quelques instant de plus. Rien, bien évidemment, le temps n’avait guère de valeur pour elle.
Puis elle plongea son regard profond dans celui perçant de son ‘hôte’. Elle voyait en lui un danger potentiel.
C’était un Elfe, une personne qui pouvait plaider pour son amnistie si elle était percée à jour.
C’était un Elfe, un être qui pouvait plus que tout autre humain faire de sa vie un nouvel enfer.
Détournant ses yeux en direction du soleil qui gagnait peu à peu le ciel, elle s’interrogea sur les risques qu’elle courait à avoir agit ainsi, sans autre défense que la frêle dague qui était glissée à sa ceinture.
D’un léger haussement d’épaule elle balaya ses réflexions et se tourna derechef vers Krogan.

- Eh bien ? Vous êtes devenu muet ?

Il sourit de plus belle.

-˝Je ne peux vous laisser partir car vous mourrez,
Cette forêt est un siège qui ne peux avancez,
Nous ne pouvons qu’attendre que tout ses gens arrivent,
Nous ne pouvons qu’attendre que le futur dérive…
Venez, assaillez-vous et je vous expliquerais.
Je vous montrerais comment d’un seul regard tout s’extrait…

Aucun elfe ne s’exil pour un bonheur perdu,
Seul à passer si fort peux lui forcé la vue,
A repousser les siens et ceux qu’il aimait tant,
Une raison pour laquelle ils ne sont dans ce temps.

Les elfes ne sont que des oreilles comme les humains le croient,
Ils portent en eux, une tare, et tout autant une fois,
Laquelle des deux ai-je vue si je ne vois la peau ?
Peux être tout et rien, peux être ce qui est beau …

Mais autant que tout ça l’ermite sans parler,
Ajouter à la roue, le diable n’est que passé,
Les étoiles aux dessus et le monde sous vos pieds,
Un nouveau pas encore, vous ne faite qu’avancer …

Je ne sais rien de plus que ce que je n’ai vue,
Un messager ici, et tout ce que j’ai sut…
Je ne peux vous laisser empreinter le chemin,
Car votre mort m’équerre et n’est votre destin.

Elle serait de ma faute, je vous protègerais donc,
Même si, par le passé, toujours la vie se tronque.˝

Il sourit et regarde légèrement derrière elle,
Comme si ses yeux aveugles ne percevaient que ciel,
La main toujours posé sur le bois qui s’éveille,
L’autre sur un tarot, une magie de vermeille…

˝Mais si vous voulez fuir, si vous ne me croyez pas,
Alors partez encore et faite donc ce pas.
Je ne vous veux aucun mal, quelque soit votre vie,
Le passer est un cas, mais le présent sourit…˝

Invité

- Quelqu’un de fort sage m’a dit, il y a de cela une vie ou deux, que les yeux sont le reflet de l’âme… Quand bien même vous parviendriez à lire dans les miens, je doute que vous puissiez voir à travers eux autre chose que mon âme, entre autre mon passé ou mon avenir… Si mon destin n’est pas de mourir, alors je survivrais à cette marche, si ce n’est pas le cas… Eh bien, je partirais. Ce n’est qu’une vie de ce monde qui s’évadera. Une parmi tant d’autres et qui, de toute façon, serait bien partie un jour.

Un sourire paisible étira son visage. Elle fit signe avec son bras, qui écarta le pan de sa cape dans le mouvement, en montrant l’orée de la forêt tout aussi bien que la dague saillante à sa taille.

- Mais peut-être auriez-vous l’amabilité de me dire quel danger me guette si je décide de continuer ma route ? Je pourrais ainsi juger des risques que j’encours à sortir de cette forêt. Cela vous soulagera également d’une éventuelle culpabilité envers mon décès. Et puis… Pourquoi vouloir me protéger ? Vous ne m’en pensez pas apte ? Croyez-vous réellement que je traverserais seule cette forêt sans être capable de me défendre ? Si vous percevez mon âme, vous saurez très bien que je ne fuis pas, mais que j’avance comme vous le dites si bien. Répondez à mes questions et je jugerais peut-être bon de rester quelques instants.

L’Elfe porta nerveusement, mais néanmoins discrètement, ses doigts sur la marque blanche sous son œil. Une vie ou deux… Ou plutôt quinze ou vingt. C’était il y a si longtemps… Tellement longtemps. Elle camoufla son geste qui devint celui banal qui essuie les larmes que provoque la fatigue.

-˝Elfe dans le sang vous connaissez la magie
Le savoir qu’elle apporte, la douleur de sa vie,
50 ou bien 100 hommes assaille cette forêt,
Mais je ne sais pourquoi, j’entends que tu saurais…
Parmi les hommes les nerfs effleurer par la peur,
Provoque souvent la mort, si ce n’est la douleur.

Il m’on choisit moi, je vous laisserais partir,
Mais rester un instant, poser votre sourire,
Si vous le choisissez ils ne vous verront pas.
Pourquoi vous protéger ? Parce que tout est de choix.

La vie est une douleur qui sans eux s’éternise,
Mais en dansant de rêve, la douleur s’amenuise,
Puis même un petit pion prend plaisir dans son temps,
Même le plus petit pion entend le chant du vent.

Vous êtes surement apte, mais face eux chevalier,
Choisit pour leur passion parmi tout une armé,
Mener par un autre être qui lui aussi veux vivre,
Croyez-vous tant passer dans ce filet d’homme ivre,
Ivre de leur victoire qu’ils voudront à tout prix,
Ivre de ce savoir qu’ils ont pris sur la vie.

Je ne sais si vivant est important pour eux,
Je sais ce que Tarot à montrer à mes yeux,
…˝

Magiquement dans sa main apparait une carte,
Dessinant une roue qui brille sous un âtre,
Le passer tourne et vole, le futur le rejoint,
Et tout deux ils vivent et le temps reste siens.
Mouvant sur une carte animée de magie,
Le tarot de son sang garde, heureux, sa vie.

-˝…
Et vous qui êtes vous tout au fond de cette âme,
Qui reflète par ses yeux, qui crient par sa lame ?
Un aveugle comme moi pourrais-t-il l’entendre
Sans que se brise en vous la voix d’un rêve tendre ?˝

Invité

Remme trébucha. Le ciel était de plus en plus sombre et les chevaux fatiguaient. Vu l'état de la route, ce serait du suicide de continuer à cette allure maintenant que la nuit tombait, mais Elée ne pouvait pas se permettre de dresser le camp dès maintenant. En ce début de printemps, les nuits étaient encore bien longues et elle n'avait pas de temps à perdre. Elle mit donc sa jument au trot et poursuivit son chemin. Une heure plus tard, ils avaient pris le pas. La lune avait beau briller, aux trois quart pleine, il faisait trop sombre pour faire courir les bêtes. De plus, Remme était en sueur et les autres bêtes ne valaient pas mieux. Quant aux hommes, vu le silence qui régnait dans les rangs, ils devaient avoir hâte de monter le camp. Elle soupira doucement et serra les talons sur les flancs de sa jument pour qu'elle conserve son allure, bien qu'en renâclant. Elle ne tira sur les rênes que quand la lune fut haute. Il fallait tout de même qu'ils se reposent, ou les hommes ne seraient pas en mesure de se battre en arrivant. Selon ses prévisions, ils devraient arriver en début d'après midi, le lendemain. Les chevaux ne seraient pas trop épuisés mais elle ne regrettait pas de les avoir pousser aujourd'hui.

- Montez le camp. Chacun dort près de son cheval et restez sur vos gardes. Dem, prend ton frère, Colma et Rochan avec toi pour le premier tour de garde. Pour la suite, débrouille toi. Cohers, dès que tu as fini, tu viens me rejoindre.

Sur ce, la jeune femme s'occupa rapidement de son cheval, la laissa libre sachant qu'elle ne s'éloignerait pas, et monta sa tente. Elle se demandait comment elle allait pouvoir trouver le sommeil avec toutes les questions qui lui tournaient dans la tête, mais il fallait qu'elle y parvienne ou elle n'arriverait à rien. Elle s'assit devant la bâche pour profiter un peu de l'air frais de la nuit avant de se replonger dans le monde complexe des intrigues guerrières. Elle n'aimait pas ce genre de situation. Si un jour elle parvenait à réaliser son rêve, elle serait chevalier de la coupe pour combattre avec honneur et non intriquer afin de tourner les conditions à son avantage. Remme vint brouter à coté d'elle et la présence de la jument lui remonta un peu le moral. Ce n'était pas grand chose, mais même si cette bête n'était pas faite pour la guerre, elle refusait de s'en séparer car celle ci semblait ressentir ses état d'âme. Mais il faudrait pourtant qu'elle s'y résolve, un jour. Remme paniquait quand il y avait trop d'effusion de sang. Elle n'avait pas le calme nécessaire à tous les chevaux de soldat. Mais pour un chevalier, elle serait très bien. Elle ne s'affolait qu'au milieu de la foule, pas dans un combat solitaire ou en petit groupe... Les arbres, grandes masses sombres et dépouillées, se balançaient lentement au grès du vent. Les alentours étaient calmes et reposant. Peut être le sommeil viendrait il en fin de compte car elle était épuisée.

Cohers vint la rejoindre et s'assit devant elle. Il ne respectait pas souvent le protocole et Elée s'en moquait, en mission. Elle attrapa son sac et sortit la carte qu'elle avait amenée, puis elle l'étala par terre entre eux et commença à organiser ses pensée. Des troupes pourraient très bien les attendre devant, aussi serait il plus prudent de dévier du chemin le plus logique et d'arriver sur le flanc sud de la foret. Elle préférait aussi que tout se passe dans la plus grande discrétion. Elle n'avait pas choisi des hommes capables de réfléchir au delà des ordres pour rien. De plus, Cohers pourrait très bien mener une cinquantaine de soldats aussi bien qu'elle ce qui diviserait en deux les centre de commandement. Vu la taille de la foret, il était préférable que les hommes puissent référer de leurs actions à deux personnes. D'autant plus qu'ils pouvaient très bien tomber dans un guet-apens et qu'il valait mieux qu'elle désigne donc un remplaçant pour prendre la tête des hommes au cas où il lui arriverait malheur.

- Nous allons diviser la troupe en groupe de cinq soldats. Il y aura donc vingt unités, chacune menée par un soldat que nous choisirons. Tu feras un détour par le sud avec cinquante hommes qui devront se séparer avant d'entrer dans la foret. Non, en fait tu n'en prendras que quarante cinq car nous allons garder cinq hommes pour faire le lien entre les différentes unités. Les chefs devront les informer de leur destination probable afin qu'on ne perde pas de groupe en route. Nous avancerons prudemment, en restant le plus discret possible et en transmettant des messages réguliers aux autres pour ne pas perdre la cohésion. Cependant, si la situation tourne au vinaigre, tu as le droit de prendre les décisions que tu jugeras utiles. Je te fais confiance... Moi, je filerai avec quatre hommes là où il est le plus logique qu'on arrive, mais pas à découvert évidemment. Ou peut être un peu plus au nord... J'aviserai sur le moment et t'enverrai un messager. Le reste de ma troupe investira la foret un peu plus au nord, par ici...

Elle montrait les lieux sur la carte en même temps qu'elle parlait, puis elle congédia cordialement Cohers et rangea ses affaires. Elle n'était pas sûre du tout de sa tactique mais essayer de limiter le désastre en cas de piège. Si ils arrivaient tous au même endroit, de potentiels ennemis n'auraient aucun mal à les écraser sans que personne n'en réchappe. Cette mission était d'avantage monté en vue d'obtenir des informations que d'écraser la résistance évidemment. Elle n'était même pas certaine que c'était bien eux qui avaient commanditer l'assassinat après tout. Il y avait des incohérences qu'elle comptait bien éclaircir avant de foncer droit dans la gueule du loup. Elle ne pouvait s'empêcher de regretter sa décision de partir seule après, mais il le fallait. A quoi lui servirait vingt hommes devant les Pjeyhs de toute façon ? Non, elle ne pouvait pas se permettre de les sacrifier aussi inutilement. Elle sourit légèrement, reprenant son courage et ses buts, et s'emmitoufla dans sa couverture pour dormir.

Le lendemain, tous le monde était près au premiers rayons du soleil. Remme piaffait d'impatience, sentant sans doute que la journée ne serait pas une chevauchée paisible comme le jour précédent. Elée avait eu du mal à la seller tant elle était nerveuse mais maintenant qu'elle était à cheval, à part qu'elle trotter sur place, sa jument semblait prête à lui obéir. Elle relança la troupe au galop sur un chemin où les arbres étaient de plus en plus nombreux. Petit à petit, ils se rapprochaient de la foret et la jeune officier finit par faire signe à Cohers, qui entraina ses hommes vers le sud. Elle continua un moment sa chevauchée sur la route avant de bifurquer vers le nord. Les unités commencèrent à se former, entrainées par leur chef respectif. Elée n'avait qu'un signe à faire pour que l'armée s'effrite peu à peu. Les hommes avaient été mis au courant le matin même et semblaient ravis d'avoir autant de liberté et de confiance. Mais la jeune commandante était au moins aussi nerveuse que sa jument même si elle le cachait mieux.

Il ne restait plus qu'elle et cinq hommes, dont un qui devrait servir de messager. Elle força l'allure afin d'arriver en premier à la foret, ce qui ne serait pas difficile puisqu'elle avait pris la direction la plus directe. Mais, prudente, elle avait quitté la route et évoluait maintenant au milieux des arbres. La boue étouffait les pas des chevaux, mais au galop en pleine foret, il ne pouvait tout de même pas être silencieux. Mais faisaient ils vraiment plus de bruit qu'un cerf ? Elle ralentit Remme quand les arbres commencèrent vraiment à former un bois et se rapprocha doucement du chemin qu'elle aurait du prendre pour arriver à la foret. Derrière, les soldat se faisaient aussi silencieux que possible, eux aussi, et suivant son exemple ils avaient sortit leurs armes. Elle était pourtant la seule à tenir un arc court et une flèche dans la main droite alors qu'elle dirigeait sa jument de la gauche. Les autres étaient armés d'épée et, le messager, d'une arbalète. Apparemment, ils étaient attendus...

Elée tira sur les rênes de son cheval pour regarder rapidement les deux silhouettes, plus loin. D'un geste, elle fit signe au messager de partir avertir Cohers et tendit la main fermement vers un des soldats pour qu'il reste immobile. Puis, suivit par les trois autres, elle contourna les lointains visiteurs par l'intérieur des bois en disposant ses hommes à distance les uns des autres. Elle ne voyait personne d'autre mais restait prudente. Ces deux personnes pouvaient aussi bien être des promeneurs bien sûr mais comme il restaient immobiles, c'était peu probable. Enfin, arc armé, elle fit avancer Remme vers eux en la dirigeant avec ses jambes. Le jument était habituée à ce genre de manœuvre puisque sa cavalière se servait souvent de cette arme. Apparemment, un homme et une femme attendait Ôrigine sait quoi. L'homme ne portait aucune arme visible mais sa compagne en avait, elle. Quand elle fut à portée de voix, elle s'adressa aux deux personnes, arc toujours pointé vers eux.

- Pas un geste, je n'aimerais pas être obligée de vous immobiliser avant de savoir si vous êtes de ceux que nous cherchons.

Invité

Daedîn s’apprêtait à répondre à la dernière question de Krogan lorsqu’une voix retentit derrière elle :

- Pas un geste, je n'aimerais pas être obligée de vous immobiliser avant de savoir si vous êtes de ceux que nous cherchons.

Sans se retourner ni même marquer une once de surprise, l’Elfe releva sa capuche et réprima un sourire de victoire.

- Je crois bien qu’il n’est plus question de s’asseoir pour discutailler ou faire des connivences.

Puis, s’assurant de bien resserrer les pans de sa cape, elle se tourna vers la nouvelle arrivante. Juchée sur son cheval, elle les tenait en joug avec un arc…
Trop loin et trop nombreux pour tenter quelque chose, trop proches et toujours trop nombreux pour se risquer à une fuite. De toute façon, même si elle avait été seule et sans cheval, elle doutait pouvoir désarmer l'un d'eux.
Distancer un cheval était certes difficile, mais réalisable pour un Elfe qui savait s’y prendre. Mais c’était sans compter sur l’archère qui guidait le sien avec ses jambes et qui n’hésiterait surement pas à la tirer comme un lapin.

- Je crains ne pas comprendre ce que ou qui vous chercher. J’ai traversé ces bois, et il n’y a personne d’autre que ce messager qui voulait me retenir pour je ne sais quelles obscures raisons. Par ailleurs je doute que vous soyez des brigands, vous m’avez l’air trop ordonnés pour ça… Aussi j’aimerais poursuivre tranquillement mon chemin sans que quiconque ne m’arrête à chaque instant ! Est-ce trop demander à une armée censée défendre son peuple ?

Deadîn était réellement contrariée… Non pas le fait qu’elle ne puisse se déplacer librement, quoiqu’elle comptait rejoindre tranquillement la civilisation et que celle-ci l’agressait déjà alors qu’elle ne l’avait même pas atteinte, mais plutôt par le fait d’en avoir trop dit. Affirmer que ces hommes et cette femme faisait partis d’une armée pourrait la faire prendre pour plus informée qu’elle n’était censée l’être… Et cela attirait toujours des ennuis.
Elle s’inclina légèrement et changea son attitude.

- Veuillez m’excuser, mes mots ont dépassés ma pensée, je suis attendue et j’ai peur que ces retards me portent préjudice. Le simple fait que vous ne nous ayez pas abattu de loin montre votre souci de faire correctement votre devoir.
Je me nomme Nyrith et suis une itinérante soucieuse de faire correctement ce qu’on lui a demandé tout comme vous. Je viens du petit village de l’autre coté de cette forêt, j’ai un message et un objet de valeur sentimentale à transmettre de toute urgence et en main propre. J’ai marché toute la nuit et vous comprendrez que je n’ai pas envie d’être arrêtée trop longtemps.

Daedîn ne bougea pas, guettant une réaction dans les yeux de la femme qui semblait être l’officier. Son mensonge était tout à fait crédible et en partie vrai… Elle avait marché toute la nuit, était effectivement itinérante par nécessité et elle n’avait pas envie d’être retenue…
Pour le reste… Eh bien il fallait bien qu’elle se sorte de sa situation.

-˝Il est un temps pour toute chose Nyrith,
Un temps où l’on apprend, un temps où vient la fin,
Un temps ou danse la mort, un autre temps serin,
Veux-tu m’accompagner dans ce sentier de rien ?˝

Un simple murmure entendu par une femme,
Un mouvement dans le vent adressé à une âme,
Puis l’elfe ce relève et finit quelques mots,
Puis l’elfe ce relève et appose son sceau.

˝... Si par malheur ils savent que tu n’es pas humaine,
Que tes oreille son longue et que ta vitesse reine,
Tu n’avanceras plus jamais dans ce temps,
Fait donc ce que tu veux, je te propose un vent.˝

Il c’est juste lever et a lever ses mains,
Mais dans l’une d’elle close une carte, l’assassin,
Celle du pape est posée et son aura grandit,
Puis sa voie lentement, calmement le vent suit.

˝Mon nom est Krogan Drad, je ne sais qui se cherche,
Mais baisser donc vos armes, rien ne vous en empêche,
Je ne suis pas armé et mon ami ne rêve,
Ni de touché au glaive, ni de toucher vos sèves.

Tant que sur nous une arme sera levée,
Nous ne vivrons plus et vous n’avancerez,
Tout ce que vous chercher peux se trouvé ici,
Ou bien loin de ce rêve et dans une autre vie…

Baissez vos armes.˝

La puissance dans la voix, serais-ce de la magie,
Mais il donnait un ordre comme on donne sa vie,
Avec toute la puissance qu’on ne peut retrouver,
Une volonté sans faille pourrait y résister…

Puis un nouveau murmure inaudible pour les autres :
˝Si tu veux fuir ici, le vent en sera votre,
Je vous protègerais mais penser à courir,
Ou rester avec moi, voir le vent sortir…

N’aller par vers la ville les démons y habitent,
Ils la hantent la détruisent et tout les rêves s’effrite,
Les hommes sont décadents comme les elfes avant eux,
Voulez vous les sauvez, voulez vous faire ce veux ?

M’aiderez-vous ?˝

Il souriait toujours, elfe incompréhensible,
Aux oreilles cachées et au regard si vide,
Mais entouré de calme, du charisme d’un roi,
D’un être d’ordre, de rêve et entouré des lois…

Invité

"Une armée censée défendre son peuple" ? Elée pencha la tête sur le coté. Que cette femme ait compris d'où elle venait était une chose, mais pourquoi alors les traiter de brigands juste avant ? Elle mit tranquillement Remme au trot pour s'approcher, sans lâcher son arc. Mais malgré la menace, elle ne semblait pas prête à tirer, simplement prudente. Un couteau avait tout de même été lancé sur le général après tout. L'ennui était que la compagne de l'elfe avait aussi dit que personne ne se trouvait dans cette foret. Or, qu'on l'ait lancer dans un piège ou non, il devrait y avoir quelqu'un au point de rendez-vous en toute logique. En conclusion, elle avait sous les yeux ceux qu'elle cherchait ou la femme avait mentit. Quelque soit la vérité, elle n'avait aucune raison de les laisser partir, ni l'un ni l'autre et en y pensant bien, encore moins cette femme qui avouait avoir traversé la foret. Se redressant sur sa selle, elle fit arrêter sa jument à cinq mètres du couple et les les laissa finir de parler.

La femme salua et Elée y répondit par un bref signe de tête. Elle n'avait jamais aimé se servir de la menace pour interroger alors si cette suspecte se montrait plus coopérante, elle n'en était pas fâchée. Mais son espoir fut de courte durée... Un message et un colis ? Même en admettant qu'elle ait dit la vérité, sa requête de la laisser partir était inconcevable car cette messagère pouvait tout aussi bien apporter des informations à ses ennemis. Vu les dernier évènement, elle n'était pas vraiment portée à laisser les messages circuler, surtout vers le camp. Qui sait si elle n'apportait pas le prochain ordre d'exécution du général ? Non, assurément, elle ne partirait pas sans avoir montrer le colis en question, afin que l'officier puisse juger si oui ou non elle pouvait la laisser partir. Et dans tous les cas, ce ne serait pas seule. L'obséquiosité dont elle faisait brusquement preuve n'y changerait rien, Elée n'étant vraiment pas sensible aux louanges non mérités. Si cette femme la prenait pour une de ces bêtes exécutantes de l'armée qui faisaient passer leur grade avant leur devoir, elle en serait pour ses frais. Déjà, elle n'appréciait pas tellement cette femme et était moins que jamais prête à la laisser filer. Si elle n'avait rien à cacher, elle n'avait aucune raison de chercher à partir si vite...

Puis l'elfe se mit à parler et la cavalière faillit bien se laisser convaincre. Krogan Drad, un messager lui aussi, elle avait déjà entendu ce nom. Mais sa poigne se resserra sur l'arc et elle fronça les sourcils, se forçant à garder ses doutes et craintes. Un attentat déjà... Aucun messager ne devait passer. Et pour autant qu'elle en sache, la résistance avait très bien pu en envoyer un pour ne pas risquer la peau des dirigeants. Ce serait même le plus logique. Non, elle ne lui ferait pas confiance. Il avait beau manier les mots, se tenir désarmé devant elle, elle en avait trop entendu sur les elfes pour se laisser convaincre. Avaient ils vraiment besoin d'armes puisque plusieurs d'entre eux maniaient la magie ? Qui sait si celui ci n'en était pas capable ? Qui sait si il n'en faisait même pas office en ce moment même ? Le regard de la soldat, qui s'était un instant adoucit, repris de la dureté. Elle n'abandonnerait pas les siens... Jamais. Elle avait un honneur à conserver et ne baisserait donc les armes que quand elle serait certaine qu'il n'y avait plus de danger. Elle s'adressa tout d'abord à la femme d'une voix qui laissait entendre qu'elle serait intraitable sur ce point.

- Dame messagère, je ne peux pas vous laisser partir sans m'assurer de vos intentions. Il se trame trop de complots pour que j'accepte de vous libérer sur parole. Pour cette même raison, je ne baisserais pas les et mes hommes non plus.

Par cette phrase, elle espérait rappeler leur devoir aux soldats qui s'approchaient. Ils tenaient tous trois une épée et d'autres ne tarderaient pas à rappliquer puisqu'elle avait renvoyé le messager. Peut être même étaient ils déjà embusqués à proximité, les groupes n'avaient pas eu le temps de beaucoup s'espacer. Mais elle ne lâcha pas des yeux les deux suspects pour vérifier et son arc s'était pointé sur la femme, comme si elle savait intuitivement que l'elfe la protégeait. Ce n'était pas si difficile à deviner vu que celui ci lui avait plusieurs fois parler à voix basse. Qu'ils soient amants ou amis n'y changeait rien, elle était sans aucune doute la meilleurs garantie du calme de cette situation. Finalement, elle se tourna vers Krogan.

- Je suis désolée que mon attitude vous incommode, mais j'ai de bonnes raisons d'agir ainsi car je viens de la part de celui qui faillit périr dans un assassinat signé par la résistance. Mon nom est Elée, lieutenant-colonel au service du général Aelian. Je m'excuse auprès de vous si vous n'avez rien à voir avec ces affaires, mais il faudra vraiment une très bonne raison pour que je en vous fasse pas conduire au camp pour y être interrogé. Les messagers et les espions ne sont pas très bien vu par ceux qui ne les ont pas envoyé, ces temps ci.

Invité

Daedîn s’inclina respectueusement devant Elée en s’assurant que sa capuche dissimulait toujours les principales différences de sa race. Elle n’aurait jamais du passer par cette forêt, ou au moins s’arrêter pour dormir, elle n’aurait alors pas croisé ce groupe isolé de soldat… Elle s’adressa à la cavalière de manière courtoise, tournant le dos à Krogan.

- Je suis rassurée de savoir que la sécurité de notre nation est entre de bonnes mains, et je comprends tout naturellement qu’il nous faille passer par une fouille minutieuse pour continuer notre chemin. Et puis… Je commence à m’habituer à être au mauvais endroit au mauvais moment. Cependant permettez que je règle un dernier détail.

L’Elfe fit volte face vers Krogan et parla d’une voix presque inaudible pour des humains mais suffisamment forte pour qu’ils entendent les intonations agressives qu’elle allait donner à sa voix.

- Je côtoie les humains depuis plus beaucoup plus longtemps quevous ne vous l’imaginez, Krogan. Et leurs points faibles ne m’échappent pas non plus. Je vais faire semblant de vous attaquer, soyez convaincant. Je vous fais confiance.

Daedîn n’en dit pas plus, persuadée que Krogan avait compris son plan, puisqu’il était lui-même un Elfe. C’était le meilleur plan qu’elle avait pu trouver en si peu de temps et dans de si mauvaises conditions et il lui semblait relativement efficace.

En faisant semblant d’attaquer Krogan, Daedîn obligeait l’officier, donc l’archère qui représentait le plus grand danger et qui était la plus proche d’eux, à intervenir. Une fois descendue de son cheval, il n’y aurait plus qu’à la délester de son arc –peu importe la manière, l’essentiel était de le rendre inutilisable au moment voulut– ce qui ne devait pas être trop difficile en raison de leur rapidité, et de s’enfuir en contournant le reste des soldats, désorientés par la situation de leur lieutenant-colonel. Les chevaux, aussi rapides et entrainés qu’ils puissent être, ne pouvaient rattraper deux Elfes en pleine course dans les bois. Surtout avec leurs cavaliers forts chargés.

Au pire, si cela tournait mal avant qu’elle n’ait pu prendre la fuite, elle n’avait qu’à déclarer vouloir la mort du messager pour ses paroles prononcées à voix basse qu’elle n’aurait aucun mal à transformer. Bien sûr, cela n’était pas très amical de sa part, mais le fait qu’elle se soit retrouvée bloquée en partie à cause de cet Elfe lui ôtait tous ses scrupules.

Krogan le messager des rois, arrêté sans arme, n’aurait aucun mal à se faire sortir de prison. Tandis qu’elle, Elfe non déclarée sur un territoire humain, prise sur les lieux de la résistance avec une arme… Elle risquait beaucoup. D’autant plus qu’elle n’avait ni message, ni objet à transmettre comme elle l’avait annoncé. Elle aurait toujours pu prétendre que le message était oral et l’objet de valeur sonarme. Mais elle doutait de la crédulité d’un général venant juste d’échapper à un assassinat. Elle se jeta sur Krogan en tirant la dague de sous sa cape.

Sa main décrivit un large arc de cercle sur sa gauche qu’un combattant aguerri n’aurait aucun mal à arrêter en attrapant le poignet.
Tout irait pour le mieux.
Tout se passerait comme prévu.
Elle ne pouvait espérer que ça.

Temps d’une fraction passant à la seconde,
Une elfe qui frappe comme si c’était un monde,
Il le savait déjà mais son plan est déboire,
Elle ne bougera pas, les autres vont le voir.

Tu ça n’est que murmure dans un crie silencieux,
Une perte, une peur, un mot toujours sérieux,
Et s’e laisse tomber sur le dos apeuré,
Il étant ses bras, plus loin, sur le coté :

-˝Elle ne viendra pas, ses homme s’en chargerons,
Si c’est l’arc que tu veux, alors ils tomberont,
Mais moi je l’enlèverais de la main de la femme,
Car même dans le silence, le calme garde ses lames…˝

Avant que le temps ne reprenne sa course,
Avant que les hommes ne calment leurs secousses,
Avant que les chevaux ne s’avance avec rage,
Avant que la femme ne reste avec le sage,

Avant même qu’une second n’ai put prendre son envole,
Une étincelle fuse de sa main vers le col,
Le col d’une cavalière mais dévie vers son arc,
Et le fit exploser, flèche comprise, une remarque.

˝Vous faite peur à cette dame avec vos armes levées,
Le prochain qui rebouge ne pourra avancer,
Le futur est un pas qu’il est simple de fermé,
Quand des hommes en silence vous ont dans leur visé …˝

Toujours cette magie qui vient de l’autre carte,
Posé au creux d’une main, conscience le pape écarte,
Il en rappelle l’ordre pour être écouté,
Et toujours le silence, il propose de tué.

Lui un pied en arrière, position d’inconfort,
Dans une simple fraction tout à bougé si fort,
Tout c’est refait si vite qu’on ne peut qu’écouter,
Et toutes ses paroles ont été débitées.

Une dizaine de seconde, toute au plus, le temps d’une dernière phrase,
Quelques fractions de temps, juste le temps d’une phase,
Il est prêt.

Spoiler:

Invité

Elée écouta la prétendue Nyrith lui répondre sans marquer la moindre agressivité. Elle n'avait rien de personnel contre ces gens tant qu'elle ignorait qui ils étaient. Mais elle n'était pas assez confiante pour baisser les armes, tout de même. Quelque chose chez cette femme la dérangeait en plus. Elle changeait de caractère sans prévenir, selon le sens du vent... Un instant avant, elle s'énervait de leur présence, puis elle voulait partir au plus vite en faisant les éloges de l'armée, et maintenant, elle acceptait qu'on la fouille. Pas de chance pour elle, l'officier ne se contenterait pas de vérifier si elle avait bien un message en sa possession. L'ordre était de ramener tous ceux qui se trouverait dans cette foret au camp. La cavalière observait la capricieuse messagère d'un air pas franchement convaincu quand celle ci se mit à chuchoter un discours emporté à son compagnon pour se jeter sur lui sans crier garde. Avait elle perdue la tête ?

- Thöl, sép...

Elle n'eut pas le temps de finir son ordre que l'arc explosa entre ses mains. Remme se cabra, effrayée, et fit un écart. La jeune femme du se pencher en avant pour ne pas être désarçonner. Elle n'y parvint que de justesse, ayant elle même été surprise par l'explosion. Heureusement pour elle, elle tenait parfaitement à cheval, surtout quand la monture en question était Remme. Celle ci n'avait même pas vraiment tenter de la jeter au sol et elle ne s'emballa pas non plus, mais resta là à trépigner sur place, hésitant entre foncer sur les inconnus et fuir vers la foret. La cavalière se redressa, sortant son épée dans le même mouvement, mais la voix de l'elfe l'arrêta. Cependant, elle ne s'en ému pas pour autant. Croyait il vraiment qu'elle le laisserait lui dicter sa conduite ? Elle était furieuse, avec la nette impression qu'on se moquait d'elle.

- Peur ? Si la peur la pousse à s'en prendre à ses amis, cette femme doit être enfermée au plus vite ! Soldats, saisissez vous d'elle, désarmez là et surveillez cet homme !

Les hommes n'avaient même pas attendu son ordre. Deux était descendu et le dernier, épée au claire, semblait sur le point de se lancer contre l'elfe. Il ne tenait qu'à elle de commencer les hostilités et bien d'autres l'auraient fait à sa place. Le sang ne lui faisait pas peur et elle 'avait pas un cœur si tendre mais en toute logique, si cette femme tentait à ce point de leur fausser compagnie, elle devait avoir un rapport avec leurs ennemis. Aussi, elle avait bien plus de valeur vivante que morte puisqu'il leur faudrait l'interroger. L'elfe, en revanche... Il était dangereux. Elle le sentait rien qu'à l'aura qu'il dégageait. Peut être avait elle retenu son épée pour cette raison.

- Ne tentez rien, messager Krogan. Ne tentez rien et il ne vous sera fait aucun mal. Je n'ai pas pour habitude de discuter sur un pied d'égalité avec un partenaire qui tente de me fausser compagnie.

Krogan pouvait bien être rapide, les deux soldats avaient sautés à terre dès que la femme s'était jetée sur lui et ils étaient donc largement en position pour la menacer de leurs épées. L'un d'eux lui attrapa le bras tendit que l'autre la désarmait. Ils ne faisaient pas preuve de douceur mais pas de violence non plus. Tous étaient de fidèles défenseurs de Déméria et non des brutes sanguinaires... Cinq autres soldats arrivèrent au galop et entourèrent le groupe sans avoir besoin d'ordre. Mais les hommes étaient nerveux et les regards ne restaient pas toujours sur les "prisonniers". Elée, elle même, n'était pas tranquille. Étaient ils vraiment seuls dans cette foret ? Elle sentait des regard, un danger tapis dans l'ombre. Elle n'aurait pas été fâchée que son messager ramène l'armée entière au plus vitre mais il était trop tard pour donner cet ordre, elle ne pouvait pas renvoyer un seul de ses hommes maintenant.

- Si cette demoiselle est prête à se tenir tranquille, nous allons peut être pouvoir discuter calmement ? Mais encore une fois, mes hommes ne poseront pas leurs armes alors que vous même vous octroyez le droit d'avoir recours à la magie. Si vous voulez nous voir désarmé, montrez l'exemple et débrouillez vous pour que cette femme le fasse aussi ! Je n'ai aucune envie de voir ici un bain de sang mais si vous m'y forcez, je ne prendrais pas le risque de perdre un seul de mes soldats pour vous épargner. Maintenant, dame Nyrith, il serait de bon ton que vous expliquiez votre comportement...

Invité

Le poignet pris dans l’étau du garde, Daedîn s’immobilisa. Elle ne doutait pas pouvoir se dégager, mais ce n’était certainement pas dans son intérêt actuellement. Avec l’arc complètement brisé, elle pouvait toujours s’enfuir en courant. Même si les gardes étaient plutôt rapides pour des humains, et qu’elle avait au contraire perdu l’habitude d’utiliser ses atouts elfiques, elle les distancerait.
L’Elfe soupira et tourna la tête en direction d’Elée qui était toujours perchée sur sa monture.

- Je conçois à coopérer et vous donner les raisons de mon comportement si vous en faites de même. – Elle fixa un instant le garde qui lui tenait toujours le poignet – Dites à vos chiens de garde de me lâcher, je ne voudrais pas qu’il y ait de malentendu sur mes intentions.

Daedîn fut surprise quand le garde lâcha son poignet. Avait-elle manqué un bref signal, un mouvement de tête intimant un ordre ? Elle s’attendait à ce qu’on lui reproche son attitude n’incitant pas à la confiance, sans compter sur l’insulte qu’elle avait proféré à l’égard les gardes. Le plus simple restait tout de même de dire la vérité, ou presque, elle n’avait rien à craindre. Elle regarda avec circonspection les deux gardes, restant tout de même sur les siennes.

- Merci bien… Comme je vous l’ai dit, je me nomme Nyrith, je ne veux pas d’ennuis et je suis pressée. Certes mon attitude n’est pas des meilleures mais c’est celle qui m’a semblée la plus adaptée à cette… Situation. Je voulais éviter les détours inutiles…
Imaginez-vous, traverser une forêt en pleine nuit pour ne pas prendre de retard. Vous apercevez l’orée de la forêt en vous réjouissant car votre périple sera bientôt terminé, vous allez enfin pouvoir prendre un repos bien mérité. Du moins, vous auriez pu si quelqu’un ne vous avait pas arrêté en vous déclarant que vous mourrez si vous continuez votre chemin. Vous vous arrêtez donc pour en savoir un peu plus, pouvoir vous préparez aux risques qui vous guettent. Tout à coup, trois personnes surgissent des sous-bois à cheval, comme des bandits de grand chemin en pointant sur vous un arc, déclamant explicitement que vous êtes une espionne travaillant pour le compte de je ne sais quelle sombre organisation et qui assurent appartenir à l’armée de Déméria. Trois personnes, seules, pas même une unité ! Qui veulent vous conduire dans un soit disant camp parce que l’on a tenté d’assassiner un de leurs généraux si bien protégé ! Vous comprendrez que je crois expressément que vous n’êtes pas ce que vous prétendez être et que je n’ai aucune envie de vous suivre dans un quelconque guet-apens. Mon plan était donc de vous échapper…
En m’emparant de l’arc, mais peu importe puisqu’il n’est plus.

Daedîn recula d’un pas, laissant un instant les autres personnes présentes se méprendre sur ses intentions. Puis elle figea son regard dans celui de l’officier.

- Si ma dague et mon attitude peuvent me faire passer pour votre ennemi, si vous pensez réellement que je suis de ceux que vous chercher. Pouvez-vous prouver ce que vous avancez ? Pouvez-vous me prouvez que vous faites partie de l’armée Démérienne ?

Elle se tourna vers Krogan. Mettant de nouveau un peu de distance entre elle et les gardes.

- Et qui me dit que vous n’êtes pas avec eux ? Que vous n’étiez pas qu’un appât destiné à me retarder le temps qu’ils m’encerclent ?

Un sourire en silence comme on rêve de temps,
Un sourire de patience qui se pose dans le vent,
Un sourire eternel qui jamais ne faillit,
Le sourire d’un Tarot qui s’éveille et qui luit.

Il a baissé ses mains, il n’est plus en danger,
Il est à nouveau droit, il ne veut avancer,
Il sourit simplement aux nouvelles du zéphire,
Tout n’est pas avancé, tout pourrais bien finir.

-˝Lorsque rêve le cheval qui court devant vos champs,
Lorsque, calme, vous bâter pour vos rêves des ans,
Lorsque d’un simple honneur vous affronter la vie,
Vous ne voulez rien d’autre qu’une liberté béni…˝

Les mains se lâchent, l’elfe perd ses liens,
Et l’avenir à nouveau, dans le calme, devient siens,
Une ambiance posée comme le fruit d’une magie,
Juste par sa voix, juste parce qu’il luit.

˝… Je ne suis avec eux, il me cherche simplement,
Seul ils vous auraient étripé royalement,
Ses hommes dont la vertu reste celle d’obéir,
Nourrisse une haine sans fin qui les ferait faillir…˝

Les bras le long du corps loin de toute lame au monde,
Les bras le long du corps une simple seconde,
Un battement de paupière et il peut réagir,
Un battement de son cœur, il ne veut plus subir.

˝… Amenez-moi à votre chef, ou j’y irais de moi-même,
La résistance voulait qu’il réponde de lui-même,
Voir où était son cœur dans cette bataille finit,
Car tout reprend sa place, plus qu’un roi et la vie.

Mais relâcher cette femme et laisser là choisir,
Entre un guide messager et un message d’avenir,
Elle à sa liberté, je ne peux lui volé,
Et tout ce que vous voulez ne sera que fumée.

Voulez-vous m’accompagner dans cette quête ?˝

Invité

Elée tentait de calmer sa jument, sans pour autant lâcher son arme. Elle jeta un regard furieux à la jeune femme quand celle ci traita ses hommes de chiens de garde et fut tout aussi surprise qu'elle quand ils reculèrent. La magie... Elle était persuadée qu'un des deux prisonniers en faisait usage, probablement l'elfe. Elle ne supportait pas ces moyens sournois de se faire obéir mais demeurait impuissante, n'ayant elle même pas la moindre affinité avec aucune des trois magies. Tendue, elle fit avancer Remme vers la femme qui tentait à nouveau de s'enfuir. Elle ne la laisserait pas s'éloigner ainsi.

Mais en plus, cette femme insultait son honneur ! Elle mentait, forcément puisqu'elle ne racontait pas à chaque fois la même histoire. Elée n'était absolument pas prête à la croire, cependant, elle commençait à se demander si elle en aurait le choix. Les pouvoirs étrange l'empêchait de mener les opérations et d'accomplir sa mission comme elle l'aurait du. De plus, pouvait elle vraiment se permettre d'attendre ? Plus le temps passait, plus le gouvernement tiendrait le peuple en son pouvoir et elle voulait avant tout l'éviter. Mais elle ne pouvait pas pour autant laisser passer de telles insultes. Mais elle n'était pas au bout de ses surprises car l'elfe se mit lui aussi à injurier l'honneur de ses hommes. Les prenait il pour des fous sanguinaires ? Si ils avaient trouvé la femme seule dans la foret, ils l'auraient simplement arrêté sans plus de violence, elle en était persuadée. Elle connaissait bien assez ses hommes pour leur faire confiance sur ce point alors qui étaient ces gens pour les comparer à des brigands sans foie ni loi ? Sa fureur était bien perceptible dans sa voix et aucune magie de l'elfe ne pourrait la calmer.

- Si j'étais à la tête d'une troupe de voleurs, je n'aurais pas pris la peine de m'approcher et vous seriez déjà morts, percé de flèches ! Mais si il vous faut vraiment une preuve, j'ai toujours porté l'insigne de mon pays, comme tous mes soldats !

Lâchant les rênes de sa juments, elle ouvrit un coin de sa veste pour laisser paraitre l'insigne, gravé dans une plaque de fer clouée sur ses vêtements, quelques centimètres au dessus du cœur. Si elle n'avait pas été de l'armée Démérienne, l'insigne en était drôlement bien imité. Mais du regard, elle mit au défit Nyrith de la contredire. Si le jeune femme mettait encore en doute sa loyauté, elle l'attaquerait pour défendre son honneur sans aucune hésitation, quitte à faire échouer sa mission. Pour Elée qui avait toujours rêvé de devenir chevalier, se voir comparer à un brigand était une véritable insulte. La jument fit encore quelques pas en avant vers la femme, de façon à ce qu'elle en puisse pas s'enfuir sans la combattre.

- Nous sommes en guerre, madame, et je n'ai pas pour habitude de trahir mon pays ni de ne pas exécuter mes missions. Maintenant que vous avez une preuve de ma position, jurez que vous ne servez pas ce gouvernement corrompu, que vous ne chercherez pas à aller à l'encontre des intérêts du peuple de Déméria, et je vous laisserez partir puisque vous n'êtes apparemment pas celle que nous cherchons. Je vous demande une promesse sur votre honneur, dame Nyrith.

Enfin, elle se tourna vers l'elfe. Il avait avoué être celui qu'ils cherchaient et accepté de les suivre, elle n'aurait donc pas forcément à vider la forêt de tous les paysans qui pouvaient y chasser de quoi se nourrir. Mais l'insinuation sur la haine de ses hommes lui restait en travers de la gorge. Peut être était il mieux qu'elle parte... Elle avait hâte que Cohers se charge de lui afin de pouvoir filer seule exécuter son second devoir. Elle le fixa un moment, mâchoire serrée, avant de lui répondre. Il ne lui inspirait pas confiance mais pouvait on en attendre plus de la part de ceux qui avaient attenté à la vie du général ? Il serait sous bonne escorte... Non, elle ne le laisserait pas y aller seul. Il pouvait bien parler de collaboration, il n'en était pas question pour elle.

- Quant à vous, prenez garde à vos mots. Mes hommes n'aiment pas qu'on les traite de brute et ils se conduisent de façon bien plus civilisé quand on ne cherche pas à les contrôler. Si vous croyez que l'obéissance est leur seul vertu, je me ferais un plaisir de vous faire oublier ces indignes pensées à jamais. Mes hommes sont tous fidèles à leur pays, contrairement à cette résistance qui assassine sans raison. Je ne vous accompagnerai pas car j'ai une autre mission, mais j'aimerais savoir pourquoi vous avez tenté de faire assassiner Aelian avant de vous remettre à mes hommes.

Elle avait toujours des doutes sur l'auteur de cette tentative de meurtre mais accuser était le meilleur moyen d'avoir des réponses selon elle. Si il était un homme d'honneur, il ne se laisserait pas inculper pour un crime qu'il n'avait pas commis... Ou du moins voyait elle les choses ainsi. Sa droiture la retenait souvent, elle était même prête à se contenter de la promesse d'une menteuse. L'épée toujours au claire, elle n'avait pourtant pas cessé de surveiller la demoiselle. Si elle tentait de partir, elle devrait avant se débarrasser de la cavalière.

Invité

Un cheval, non une jument, qui s’effrayait si vite ? Etait-elle réellement adaptée au combat. Sa cavalière l’était-elle également ?
Il n’y avait aucun doute sur son esprit logistique et son commandement… Mais ses qualités de combattante ?
Daedîn détourna son regard. Elle n’avait pas à penser de la sorte puisqu’elle n’allait pas l’affronter. Et quelque soit son niveau, cette femme faisait partie de l’armée Démérienne, cela ne faisait aucun doute. Sa plaque était authentique. Et l’Elfe elle-même n’était pas douée avec les armes…
Et puis elle s’était avancée ostensiblement. Un mince sourire s’apposa sur son visage. Malgré les circonstances de la rencontre, malgré ces pertes de temps et de paroles pour embrouiller les esprits les plus candides, Daedîn l’aimait bien.
Elle était juste et droite, s’efforçait de faire au mieux son devoir, et puis l’air de défi dans son regard…
L’ex-magicienne avait incontestablement raté son entrée. En voulant éviter les ennuis potentiels, elle s’était mis ces soldats à dos. Certes, la préservation de son secret était primordiale, et cela incluait que personne ne devait l’approcher de trop près mais cela valait-il la distance qu’elle mettait envers quiconque l’approchait ? Peu importait pour le moment.

- Je crains que vous n’ayez les droits de réclamer une promesse sur mon honneur. Cependant, vous n’en aurez pas besoin, j’ai changé d’avis. La lettre peut attendre en comparaison aux informations que je peux obtenir en vous suivant.

Une raison, une fausse justification. Futile. Mais une vielle habitude tenace d’un souvenir marquant. Son regard se perdit. Dans les profondeurs du temps ? Peut-être…
C’était un mage… C’était un Elfe… Elle n’avait pas vu ni l’un ni l’autre depuis des centaines d’années. Nul doute sur le fait qu’il l’avait utilisée à deux reprises. Au moins. Mais elle n’avait jamais perçu une telle magie…Et cela l’intriguait au plus haut point. Sa voix se fit murmure quant elle s’adressa à Krogan :

- Le pouvoir est capricieux, il change souvent de maître. Ce n’est qu’une parcelle de ma route que je conçois à partager avec vous. Nos routes sont semblables mais en tous points divergent.

Elle faillit continuer, ajouter que sa route à elle était infinie, que son savoir le devenait également, mais elle se tut. Elle garda toujours pour elle ses secrets, ses pensées, son univers et ses faiblesses. Sa paume se posa sur son oeil gauche

- Je vous suis, Ajouta-t-elle simplement.

-˝Une danse par et virevolte entre tous les chemins,
Mais dans un silence elle se guide d’une main,
Prenant la même voie les deux êtres tournoient,
Prenant les mêmes rêves d’un futur ils se voient …

La même route que la mienne serait celle de la mort,
Ou bien de l’innocence qui en écho s’endort,
Je ne vous conseil pas de prendre dans mes pas,
Mais à coté de moi … Un rêve sourira.

Ou non … Le futur est un chemin incertain.˝
C’était le murmure, le silence si serin,
Que l’oreille de l’elfe perçut au venant du sien,
Celui qui à trouver et marche vers les tient.

Puis il se tourne vers celle qui l’accuse avec haine,
Qui en ne sachant rien une parole sereine,
Veux lui faire croire le tord lui qui n’aurais rien fait,
Encore moi assassin que le diable n’y parait.

-˝Je n’ai tué votre roi, j’ai changé votre lettre,
Si je voulais sa mort il le serait peux être,
Mais jamais résistance n’à commander son tord,
Mais jamais le silence n’aurais voulut sa mort…

Si vous croyez encore les paroles de l’ombre,
Vous croyez ce qui est, vous n’en voyez le sombre,
Venez donc avec nous l’allez dans cette cité,
Car c’est les yeux meurtris qu’elle devra avancer …

Choisissez votre camps mais ne tuer les vôtres,
Dans le silence d’un rêves eux tuerons tout les autres,
Il n’on besoin de vous pour ce vrai travail,
Un pion parmi les pions, un dé et vail que vail.˝

Il sourit en silence et par vers le camp,
Marchant dans le silence et traversant le champ,
Il sait où est la cible, ou le vent se dirige,
Il avance vers cette rive, là où futur voltige.

Invité

Elée regarda la messagère d'un air suspicieux. Elle changeait vraiment d'avis trop vite pour être crédible. Finalement elle voulait les suivre ? Le message n'était plus d'une importance capitale ? Y avait il seulement un message d'ailleurs ? A quoi jouait cette femme ? De plus, elle avait refusé de simplement promettre de ne pas s'opposer au peuple, ce qui ne laissait rien présager de bon. Si elle refusait de donner sa parole pour une condition qui ne lui imposait rien, elle avait d'autant plus de chance de travailler pour l'ennemi. Où était donc Cohers ? Elle ne pouvait tout de même pas demander à une demi douzaine d'hommes d'escorter ces deux dangereux voyageurs...

Sa nervosité était clairement visible. Elle se sentait observée et ses soldats ne revenaient pas. Leur avait on tendu une embuscade ? Sa main se crispée sur son arme. Cet elfe prétendait faire partie de la résistance alors peut être y en avait il d'autre, tapis dans la foret autour d'eux. Si c'était le cas, ses hommes avaient sans doute était attaqués. Elle ne pouvait pas les laisser aux mains de l'ennemi, pas plus qu'elle ne pouvait relâcher ses prisonniers. D'ailleurs, l'étaient ils vraiment ? Ils ne se comportait pas comme tels. Elle avait l'impression très nette que l'elfe était bien mieux armé qu'il ne le paraissait. Un magicien... Indécise, l'officier jaugea le courage de ses hommes. Non, elle n'était pas de ces chefs qui sacrifient leur hommes pour une mission. De toute façon, pouvaient ils vraiment retenir ces deux personnes si le besoin s'en faisait sentir ? Un piège s'était refermé sur elle. D'un regard, elle consultât Dem qui dirigeait l'équipe qui les avait rejoint. Elle avait pleinement confiance en lui, mais il n'était pas pour autant capable de réaliser l'impossible.

L'elfe se remis à parler, toujours par énigme. Ne pouvait il pas utiliser les mots clairement au lieu d'en jouer ? La nation était en guerre, il n'était pas temps de composer des vers. Mais il assurait que la résistance n'était pour rien dans la tentative d'assassinat, ce qui ne l'étonnait pas vraiment. La lettre pour leur demander de les rejoindre, puis une tentative de meurtre, ce n'était pas logique. Si ils avaient réussi dans leur dessin d'assassinat, la première lettre aurait du être inutile. Ou, pas tout à fait... Les soldats l'auraient trouvé et auraient juré la mort de cette résistance, ce qui arrangeait bien le gouvernement. Elle était donc bien portée à le croire mais pouvait elle mettre la vie de son général en danger pour un simple sentiment ? Et surtout, avait elle d'autres choix ? Serrant les talons, elle vint barrer la route à l'elfe qui avait déjà pris le chemin du camp.

- Si l'absence de mes hommes est du aux votres, j'apprécierais beaucoup que vous donniez l'ordre de les libérer avant de partir. Ils auraient du revenir à l'heure qu'il est et je n'ai pas l'impression que nous soyons seuls dans cette foret. Si vos paroles ne sont pas des mensonges, je vous conseil aussi de garder un œil sur cette femme car si vous semblez la considérer comme une alliée, je suis loin d'en être convaincu. Mais de toute manière, avant de vous faire escorter au camp, nous allons attendre le reste de mon armée.

Elle était loin d'être calme mais son attitude ne montrait aucune menace. Par contre, si l'elfe continuait à avancer malgré tout, il était évident qu'elle n'hésiterait pas à se battre pour l'arrêter. Si il était vraiment du coté du peuple, il ne laisserait pas cent hommes aux prises avec un ennemis invisible dans une foret. Ils auraient du être là, les groupes n'étaient pas assez espacer pour qu'ils mettent autant de temps à les rejoindre. Un messager avait du être capturé, voir toute l'armée... Elle releva les yeux vers la femme à l'humeur si changeante et s'adressa à elle plutôt durement.

- Quant à vous, dame messagère, je ne pense rien vous avoir demander qui aille à l'encontre de votre profession. Un devoir auquel vous ne semblez d'ailleurs pas donner beaucoup d'importance puisque la simple curiosité vous empêche de délivrer un message. Je ne vous accuse pas de mensonge sans preuve mais avouez qu'il y a de quoi avoir des doutes... Il y a deux minutes à peine, cette missive était d'une importance capitale. Puis-je voir la paquet que vous deviez livrer ? Peut être pourrais-je envoyer un de mes hommes le porter, si il existe bien.

Invité

Karvin se réveilla tranquillement, petit à petit : le Chevalier avait tout son temps. Au bout de quelques minutes, l'ancien Coupe finit par se relever et il rassembla le peu d'affaire qu'il avait étalé durant son court voyage dans la carriole. L'homme qui lui avait parlé lors de son réveil était le même qui l'avait acceuilli dans ce moyen de transport, Karvin le remercia alors pour tout et, lui adressant un bref salut, sauta de la carriole et prit la direction de la forêt car il désirait avant tout aller discrètement à Déméria. Le Chevalier suivit tout de même le chemin tracé par les différents passages des hommes. Les végétaux étaient verdoyants dans ces alentours, ce fut sans doute la première chose que remarqua l'ancien Coupe. Ses pas le menèrent bientôt à une intersection et il décida de continuer tout droit. Quelques minutes plus tard, Karvin s'arrêta sur le chemin de terre, tout ouïe : il avait entendu quelque chose ou quelqu'un, il en était sûr. Avançant à pas prudents, Karvin vint se coller au tronc d'un arbre, attendant d'entendre une nouvelle fois les bruits qui avaient éveillés ses sens. Et il fut vite servi. Le Chevalier contourna l'arbre et ce qu'il vit le surpris : il y avait un homme et une femme tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, du moins à première vue, et à leurs côtés se trouvait une troupe d'hommes commandée par une femme. Sachant qu'il allait bientôt être repéré Karvin dépassa les derniers arbres qui le séparait de ces inconnus. De sa voix dénuée de timbre, il s'adressa à ces derniers, peut-être connaissaient-ils le chemin qui le mènerait à la cité où il désirait se rendre ?

- Bien le bonjour messieurs... et mesdames. N'est-ce pas là une belle journée ?

Après un moment, Karvin se dit qu'il avait dû tomber au mauvais moment lorsqu'il vit la tête de ces différentes personnes.

-Euh, je tombe mal peut-être ?

Le Chevalier se mit soudainement à penser qu'il avait été très imprudent en faisant ceci et il espérait que cela n'allait pas lui nuire. Il ne lui restait plus qu'à attendre la réaction des ces étrangers que l'ancien Coupe avait sans doute dérangé.

Spoiler:: Aïe, je ne savais pas du tout comment me présenter à vous jeunes gens, alors j'ai essayé d'inover un genre spécial !

Dans le silence d’un pas où demeure ridicule,
L’homme qui marche au pas et d’une danse annule,
Tout ce qu’il crut savoir et tout ce qu’il représente,
Il sourit en douceur et d’un regard patiente.

-˝Vous ne tomber pas mal ceci n’est qu’une mort,
Un silence incertain, tout le passage d’un sort,
Un endroit de duel par le fil des mots,
Une arène de silence où l’on expose ses maux.

Vous ne tomber pas mal vous marcher dans la boue,
Dans cette infâme mélasse qui arrive aux genoux,
Mais ne partez donc pas et danser avec nous …˝
Un mouvement de la main, une carte passe sous…

Invisible.

Lui l’homme de la sculpture il reprend sa question :
˝Votre armé jamais par ce sentier,
En croyant ce qui est-elle refuse d’avancer,
Sortons donc de ce lieu et il nous rejoindrons …

Quand la boucle est bouclée, quand le monde prend racine,
Quand le terme avancer, veux dire franchir les cimes,
La cache d’un chemin peut donner le silence,
Un mouvement incertain, le temps d’une patience.˝

Il sourit de plus belle et prenant par la main,
Une elfe qui n’ensorcelle ni armé ni demain,
Il marche vers lumière qui lui au creux des arbres,
Vers la blancheur sereine qui ne porte de sabre…

La liberté.

Puis passer un endroit tout semble revenir,
Revient donc une armer qui tourna sans querir,
Sans trouver ce qu’il cherche, sans savoir où était,
Regardant toujours plus que ce qu’il apparait.

-˝Je vous conseil de nous accompagner,
Je crains pour votre roi …˝

Spoiler:

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Elée se retourna vers Nàdùr et fit immédiatement signe à ses soldats de l'entourer. En effet, il tombait plutôt mal, d'autant plus qu'elle n'était pas franchement d'humeur joviale. Déméria était à feu et à sang, ses soldats, disparus et elle avait deux prisonnier plutôt dangereux à amener au camp. D'ailleurs, l'elfe ne semblait vraiment pas se considérer comme tel... Avec un soupire résigné, elle rangea son épée et fit trotter sa jument vers le nouveau venu. Krogan s'adressa à lui avant qu'elle n'arrive et expliqua la situation à sa façon, mais peut de chance que le nouveau venu comprenne vraiment dans quel guêpier il venait de se fourrer. Comme si elle n'avait pas assez de choses à gérer... Non, il avait fallu qu'un autre voyageur la retarde encore. Sans doute sa voix avait elle un ton un peu agacé quand elle s'adressa à l'homme.

- On ne peut pas dire que vous tombiez bien. Je crois que vous allez devoir rester avec nous au moins le temps d'expliquer ce que vous faites ici.

Mais l'elfe continua, lui expliquant qu'il lui faudrait sortir de cette endroit pour que son armée puisse la rejoindre. Encore de la magie ? Peut être étaient ils entourés d'elfes. En tous cas elle n'aurait pas été surprise de l'apprendre. Elle jaugea un instant Krogan du regard puis fit signe à ses hommes de le suivre en emmenant l'homme qui venait de se jeter dans la gueule du loup. Elée pris quand même la peine de le rassurer de quelques mots pour qu'il n'ait pas l'impression qu'on s'apprête à lui trancher la gorge. Elle n'avait vraiment pas envie de se lancer dans un combat inutile, surtout dans ce lieu emprunt de magie.

- Suivez nous en attendant, nous verrons en chemin si nous vous laissons ou non repartir.

La jeune femme lança sa jument surexcitée sur le coté pour la reprendre en main et remonta à la hauteur de l'elfe. A peine le groupe s'était il déplacé que ses hommes arrivaient , tous réuni au grand complet. Elle retint à grand peine un soupire de soulagement et se décrispa légèrement. Il n'avait pas menti, au moins. Mais elle n'allait pas lui faire confiance pour autant. Quant à l'accompagner, elle n'en avait pas l'intention bien que ce ne soit pas une histoire de confiance. Elle avait une autre mission à accomplir et pas l'intention de se défiler.

- Cohers commandera mes hommes pour vous ramener au camp, mais j'ai d'autres devoirs. Puis-je savoir de quel roi vous voulez parler avant de m'y atteler ? Celui de Déméria est déjà mort, il me semble...

Avant même qu'il ne réponde, Elée demanda d'un regard à Cohers de la rejoindre. Elle avait de nombreuses questions à lui poser, bien des conseils à lui donner et absolument pas le temps de le faire. Remme ne semblait pas du tout apprécier que les rênes soient aussi tendues, mais la jeune officier avait bien du mal à conserver son calme et aspirait à une course au milieu de la forêt au moins autant que sa jument. Il lui fallait au plus vite gagner la capitale... Mais aussi envoyé un messager à cheval expliquer au général ce qui était arrivé, au cas où la procession ne parviandrait pas à son but.

[Hrp : Nadure merci de prendre la suite ici : ==> [_] cette demoiselle étant retrouver à l'orée de la forêt... Puisque l'on marche maintenant.]