Zauberaï Daedîn

Zauberaï Daedîn, Ainsi fut-elle nommée.

Selon sa mère qu’elle n’avait jamais vraiment connu, son prénom Daedîn signifiait l’ombre silencieuse. Ce qui, au départ, ne lui correspondait pas, puisqu’elle était destinée à devenir l’une des plus grandes magiciennes des elfes de la lune. Maitresse du temps et de l’illusion mais surtout du rire et de la joie.
Mais rien ne se passait jamais comme prévu… Oh ! Elle avait été reconnue comme la plus grande arcaniste de tout temps, Elle se souvenait de ce jour comme si c’était hier. Mais à présent… Tous étaient morts.
Parents, Amis, Ennemis… Tous étaient partis.
Peut-être que cela était le symbole d’une amnistie à son égard ? Elle en doutait.

Personne ne connaissait son histoire, personne ne savait plus qui elle était, oubliée dans les entrailles du temps. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela avait commencé à l’époque de l’Exil… Tout cela avait commencé au début de l’an 500.

- C’est stupide, quand vas-tu cesser ces expériences ?

La jeune elfe se retourna le sourire au lèvre. Ne portant qu’un léger manteau d’une étoffe blanche inconnue sur ses épaules malgré le froid hivernale, elle fit un clin d’œil à son père.

- Surement le jour où nous quitterons Ladeïl, fit-elle en frissonnant pour illustrer ses dires.

L’elfe soupira. Elle était jeune et intenable. Belle et douée, certes, mais aussi naïve et inconsciente. C’était pourtant bien sa fille, une personnalité devant laquelle même les monarques pouvaient s’incliner…
Sachant que les Elfes prospéraient en Ladeïl et qu’ils disposaient d’une force militaire suffisamment intimidante pour décourager un quelconque envahisseur, ils ne quitteraient pas le continent avant un long moment.

- Surement, oui… Ne fait pas de bêtise.

- Ne vous inquiétez pas Père, je serais prudente.

Et elle était partie, le matin du dernier jour de l’an 499. Matin où la lune du temps, Delvïss, était pleine et toujours visible.
Matin propice à la magie…


Le soir était tombé très tôt, même pour une journée d’hiver.
Trop tôt et si obscure qu’on ne voyait aucune des trois lunes, pas même Delvïss…
La pénombre avait pris la place du soleil.
C’est pour cette raison que le père de Daedîn décida de sortir la chercher, une flamme magique dans sa paume pour tout éclairage.

Il n’avait pas eu à chercher bien loin, il la retrouva sur le chemin qui menait à l’endroit où elle s’entraînait d’habitude… Sauf qu’elle s’était recroquevillée dans la neige.
Lorsqu’il l’aida à se relever, au-delà de ses mains gelées il remarqua ses yeux rougis. Daedîn le regarda quelques secondes à peine avant d’éclater en sanglot dans ses bras.

- Qu’y a-t-il ? Lui murmura-t-il à l’oreille.

- C’est… ma faute.

- Mais non. Explique-moi.

- Je me suis perdue dans la nuit… J’ai perdu mes pouvoirs. Je ne… Voyais rien.

- Si ce n’est que ça nous trouverons une solution. Ce n’est pas grave, cesse de pleurer et rentrons.

Il desserra son étreinte et remarqua cette deuxième chose qui avait échappé à son regard. Sur le visage de sa fille, juste en dessous de son œil gauche… Une tâche sombre en forme de demi-lune se dessinait. Il ne lui en dit pas un mot et marchèrent tout deux vers la capitale.

Lorsqu’ils y arrivèrent, de nombreux attroupement remplissaient les allées. Les elfes se regroupaient, s’inquiétaient de cette nuit noire et l’état de Daedîn ne passa pas inaperçu.

Très vite, la nouvelle de la perte de ses pouvoirs se propagea. Ce fut plus tard dans la nuit que l’Exode commença… Catastrophe sans nom, c’est une période que Daedîn a voulu totalement effacer de sa mémoire.
Seuls quelques passages bien distincts remontent à la surface…

La peur… La fuite… Les cris… La mort…



Daedîn se réveilla en sursaut, soupira de soulagement. Ce n’était qu’un mauvais rêve… Un affreux cauchemar. Un effroyable cauchemar.
Elle se redressa et s’assit sur son lit, essuyant brièvement la sueur qui suintait sur son front. La sueur ?
Elle se releva et claqua des doigts pour allumer la lumière.
Rien…

Elle renouvela l’opération une seconde fois.
Rien…

Alors elle se rappela. Plus de pouvoir… Arrivant à peu près à se repérer dans l’obscurité, Daedîn courut à la fenêtre.
Pas de lunes…

Elle courut dans la pièce principale, évitant de justesse de tomber en trébuchant sur une pierre. Elle ignora à tord la pierre et la douleur puis alluma le feu de bois dans l’âtre qui lui était réservé.
Il y avait un mot sur la table de pierre.

« Je suis en réunion avec le Roi de Ladeïl et le dignitaire Eäriwyn, je ne voulais pas te réveiller. Cette réunion t’est interdite, car réservée aux représentants elfiques. Bonne journée.

Daedîn froissa le morceau de parchemin et le jeta dans les flammes. Mais elle sursauta à l’approche du feu… Il était froid.
Le feu était froid !
Elle quitta en hâte la demeure en direction du lieu de cette fameuse réunion.

…

- La voilà ! La voilà la responsable ! déclara le représentant Eäriwyn en la voyant arriver.

- C’est absurde et totalement infondé ! S’offusqua le seigneur Zauberaï. La perte de pouvoir de ma fille et les évènements étranges n’ont aucun lien ! Ce ne sont que de pures coïncidences.

Le Roi de Ladeïl ne tiqua pas. Il écoutait en silence, tel un vieux sage méditant. A peine Daedîn fut-elle rentrée que la porte vola en éclat. Un soldat terrorisé hurla qu’il fallait à tout prix quitter Ladeïl.
L’arcaniste n’eut pas le temps de dire un mot, elle fut balayée par les évènements.


Elle se souvenait avoir été seule, bousculée parmi la foule qui accélérait toujours plus vite vers les ports. Ladeïl entier criait de désespoir, hurlait sa terreur. Personne n’aidait son semblable, tous fuyaient.
Comme si les places sur les navires étaient comptées. Fuir ! Vite !
Fuir la menace ! Fuir la mort et pire encore !

Elle tomba, on la piétina. Qu’elle se sentait faible sans son don. Elle se releva, chercha son père dans le tumulte, dans ce chaos.
Impossible. On la heurta de plein fouet, elle tomba derechef. Cette fois-ci on la releva, elle était sonnée. La personne qui l’avait relevée était déjà repartie. Adossée à un mur, elle passa une main derrière sa nuque. Elle la retira poisseuse de sang.
Elle se força à reprendre ses esprit et tituba jusqu’aux navires. Là, elle vit le Roi de Ladeïl et le dignitaire Eäriwyn. Les deux la regardèrent, l’un avec sévérité, l’autre avec haine et mépris.

- Zauberaï Daedîn, Fille du seigneur du même nom, par vos actions irréfléchies vous avez causé la perte de Ladeïl ! Vous êtes désormais banni à vie de tout lieu où résidera une communauté Elfique. Déclama le Roi avec empressement avant de monter dans le dernier navire.

- Le pouvoir est capricieux, il change souvent de maître. Adieu grande magicienne, déclara le représentant Eäriwyn avec un sourire malsain.

Et il monta dans le navire à la suite du Roi de Ladeïl en se frottant les mains. Finalement la catastrophe tombait bien ! Certes les elfes étaient affaiblis et sans territoires… Mais le seigneur Zauberaï était mort et sa fille qui n’avait plus aucun pouvoir était bannie à vie ! Aucun risque de représailles. L’idée de lier la perte de pouvoir de celle-ci à l’horrible désastre était vraiment digne de lui : Un plan de génie politique !
Il fallait un responsable à ce cataclysme.

A genoux sur les terres glacées de Ladeïl, observant hébétée le dernier navire elfique partir, Daedîn songea au chaos et à la désolation qui régnait en elle… Et derrière elle.
Elle devait s’échapper.
Maintenant.


Ses souvenirs étaient flous, elle se rappelait vaguement être montée seule dans une barque, avoir pris la mer en direction de l’actuel Demeria. Elle ne se souvint plus par quel miracle elle arriva vivante sur le continent.
Recueilli et soignée par une famille de pêcheur, elle avait voulu les remercier en leur donnant les quelques pièces d’or qu’elle gardait dans son manteau. Mais celui-ci avait disparut.
Le père de famille modeste lui en avait donné un, puis elle était partit en leur promettant de venir rembourser sa dette. Quand elle revenu pour le faire, la famille avait disparue.
Ce qu’elle ignorait c’est que le père avait trouvé et volé les pièces d’or et que la famille était partie s’installer confortablement dans l’une des cités-états environnante.

Elle avait alors traversé des années d’errance, passant d’une cité-état à l’autre sans jamais croiser la famille du pêcheur, accumulant diverses expériences. Elle apprit quelques notions dans divers métiers et essaya de combler ses lacunes dans les arts des armes. Mais elle était définitivement inapte à les manier, à l’exception de dagues légères mais dans aucun cas dans le cadre d’un combat. Ce fut la principale raison, en plus de la conviction du retour de son don, qui la poussa à continuer d’étudier la magie des arcanes. Pratique qu’elle fini par arrêter car en Demeria cela attirait trop de problèmes.

Elle apprit que les réfugiés de Ladeïl s’était établis au Sud Ouest dans un archipel nommé Elvem Adisïl. Elle repoussa alors l’envie d’y aller. On peut perturber le cours du temps, mais pas l’inverser s’était-elle dit.

Au bout de cent ans, elle avait totalement fait le deuil du peuple elfique et de ses joies. Elle n’avait plus de doute sur le sort de son père et refusait catégoriquement de retourner là bas, en Ladeïl. Cependant une chose l’intriguait. Elle n’avait pas vieilli depuis son exil…
Chose qui se confirma au cours des siècles suivants.

Elle ne révéla à personne son secret, voyageant de ville en ville, de pays en pays, étant plus ou moins bien accueillie. Elle savait que la longévité des Elfes était grande pourtant…

Zauberaï Daedîn, son nom fut oublié. Comme si les dirigeants avaient voulu la faire totalement disparaître. Ils avaient surement du la croire morte…
Elle avait renoncé à la vengeance, de toute façon le temps s’en était surement chargé.

Autrefois on l’accueillait dans n’importe quelle demeure, lui offrant le gîte et le couvert pour simplement quelques conseils, voire quelques leçons magiques… Au début de son bannissement, elle peinait parfois à subsister, mais maintenant, elle se débrouillait en effectuant les petites tâches qui nécessitait un peu de savoir et peu de force.

C’est ainsi qu’en l’été 1301 elle était intimement persuadée que la perte de sa magie, la marque sous son œil gauche et sa longévité exceptionnelle étaient liées. Mais elle doutait encore être responsable de l’horreur de Ladeïl. Elle n’avait pu-t-être à l’origine de ça. Elle n’était ni assez puissante, ni assez folle pour créer une chose pareille...



Nom : Zauberaï

Prénom : Daedîn

Âge : Elle déclare ne plus s’en rappeler.

Race : Elfe

Religion : Elle croit en Delvïss, lune du temps et uniquement en
elle.

Groupe : Les inclassables (Magicienne sans pouvoir, Elfe bannie, Ombre silencieuse de par son nom)

Profession (unique): Itinérante (Transporte des messages peu importants d’un village à l’autre, aide partout où son savoir peu être utile)


Description physique ( 7 lignes minimum ) + Comportement (qualités et défauts, 5 lignes minimum):

Daedîn… Autrefois naïve, insouciante et resplendissante, l’arcaniste a du abandonner ces traits de caractère suite à son exil et à la perte de ses pouvoirs. Elle a du se fondre dans la globalité humaine, négligeant volontairement son apparence pour paraître simplement belle aux yeux des hommes. Vêtue d’une modeste cape munie d’un capuchon, de vêtements sombres plus discrets que ceux d’un blanc éclatant qu’elle portait chez les elfes. Elle n’a pour arme qu’une dague dont elle se sert surtout comme un outil. Un visage Elfique -quoi de mieux pour le qualifier- des traits fins du nez aux sourcils en passant par des oreilles en pointe cachées par de long cheveux noirs jais.
Un corps mince, longiligne, elle est plutôt petites pour une elfe et infiniment légère. Des courbes qu’elle dissimule plus ou moins derrière une ample chemise et un large pantalon peu féminin. Deux yeux verts en amande d’une profondeur incroyable qui lui donne un regard sans âge… Vous l’aurez vite compris, vivre parmi les humains impose quelques sacrifices pour ne pas trop se faire remarquer. Elle est amicale, généreuse et joyeuse comme elle l’était auparavant, cependant elle a besoin de solitude, le prix de vivre loin des siens. Si l’on s’interroge trop sur elle dans une ville, elle en partira. Elle aime le silence et la discrétion et, contrairement à avant, elle a besoin d’anonymat.
C’est aussi un être contradictoire dans ses actions, dans ses réflexions. Elle craint autant de retrouver ses pouvoirs qu’elle l’espère, Elle a peur de croiser un être elfique pourtant elle le souhaiterait. N’étant pas rancunière à son sens, elle est pourtant susceptible et ne pardonne que difficilement. Elle renonce à toute vengeance, mais n’accorde que trop rarement sa confiance. N’évoquer jamais l’Exode de Ladeïl devant elle.


Pouvoir(s)/Magie(s) : Daedîn disposait autrefois d’un incroyable talent pour l’illusion et la maitrise du temps. Elle pouvait totalement disparaître à votre regard tout comme faire disparaître totalement votre regard.
Imaginez-vous en combat sans pouvoir ni sentir, ni voir, ni entendre.
Pire encore, imaginez-vous sentir que l’on vous torture pendant des jours entiers alors que vous êtes simplement allongé dans l’herbe…
Imaginez-vous figé alors que vous alliez vaincre votre adversaire...
Imaginez-vous vieillir de cent années en une seconde à peine…
Songez à l’étendu de tous ces pouvoirs.
Heureusement pour vous, celle qui les détenait ne les
détient plus. Et puis, elle n’a jamais eu l’intention de tuer quiconque avec.

Peur(s) : Elle a peur au fond d’elle-même d’atteindre son objectif et de ne plus en avoir. Bien qu’à l’aise dans la nuit, elle a une peur sans nom des nuits sans lunes, ou du moins des nuits où l’on ne les voit pas.
N’ayant plus rencontrer d’Elfe depuis son Exil, elle craint également beaucoup une rencontre avec ceux-ci, peur qu’on la reconnaisse malgré le temps écoulé, peur que des légendes sur la tâche sombre en demi-lune soient tout de même restées.

Point(s) faible(s) : Une force physique moindre, elle n’a plus de talents magiques. Elle est donc vulnérable comme le commun des mortels.
Elle a également une attirance maladive pour les expériences magiques.
Ajoutons à cela que chacune de ses peurs est un point faible.

Rêves et/ou buts : Retrouver ses pouvoirs d’antan, même si cela devait lui couter son immortalité temporelle. Ainsi que retrouver le droit de revenir parmi les siens.

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