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Un exemple pour bien commencer :
Les anges. Même eux connaissent la haine, la colère, la violence et le sang. Ils se targuent d'êtres purs mais ne sont que des bulles blanches maculées de tâches rouges et noires qu'ils justifient au nom du Tout-Puissant. Qu'il est idiot de penser ainsi. Les personnes qui se prétendent être du bien sont idiotes. Les personnes qui se disent neutres ou maléfiques également d'ailleurs. Les paroles de créatures futiles ne feront jamais d'elles ce qu'elles sont. Ce sont... Leurs actes. Leurs actes passés font ce qu'elles étaient, leurs actes présents ce qu'elles sont et leurs actes futurs, ce qu'elles seront. Mais tout cela n'aboutira de toute façon qu'à une seule chose. Leurs mort. A quoi bon se débattre pour vivre alors que nous finiront par être étouffés par le poids du temps ou de la force ? Nous ne pouvons que prolonger l'agonie.
Oh oui. L'agonie. C'est le plus beau moment de la vie de n'importe quel être. Vous pouvez sentir la vie s'échapper de vous, les bras glacés de la mort se tendres vers vous. Et tellement d'autres choses qui sont indescriptibles. L'agonie ne peut-être que vécue. C'est un étrange paradoxe, n'est-ce pas ? Mais vous vous demandez peut-être comment puis-je connaître l'agonie. L'avoir ressentie alors que je m'apprête à vous conter mon histoire ? C'est simple, je suis mort en tant qu'Ange et je suis né, à nouveau, en tant qu'Ange Déchu.
Mes souvenirs de mon existence d'ange sont éparses, brouillés, brumeux. Et chaque fois que j'essaye de m'en rappeler, cela me donne l'impression qu'ils s'échappent un peu plus, à la façon d'un rêve. Beaucoup d'or, d'argent, de blanc et de bleu. Des odeurs, des impressions mais le tout, entouré, dirigé par une volonté, probablement celle du Tout-Puissant, de faire le "bien". Mais je ne regrette rien, du moins je le crois. Être un Ange est une telle preuve de stupidité, vivre sous la tutelle d'un être, ne vivre que pour accomplir ses desseins. Il serait normal d'obéir par crainte de représailles ou par idiotie. Mais bien que les deux existent chez les anges, ce n'est pas pour cela qu'ils obéissent. Ils obéissent car ils sont heureux de croire répandre le bonheur, car ce ne sont que des oiseaux en cage heureux de recevoir quelque graines lorsqu'ils répètent une phrase à la façon d'un automate. Que je peux les haïr pour leurs idioties.
Si je me souviens d'une chose du temps où j'étais un imbécile, c'est ce qui ma fait voir la vérité. Je me suis rendu compte que le Tout-Puissant lui-même était un être stupide. Un ordre, dont j'ai oublié les détails mais Il m'ordonnait de tuer. Tuer une quelconque créature qui l'avait défiée. La tuer à l'aide de mes précieux pouvoirs pour sa satisfaction ? Je m'y refusais ! Hurlant l'injustice de tout cela. Je n'étais pas un tueur, mes pouvoirs avaient été développés pour le bonheur de créatures mortelles ! Mes Ailes De Lumières leurs montraient leurs paradis et les miracles du Tout-Puissant, la Télékinésie la preuve que j'étais un envoyé de Dieu. On tenta de me "raisonner" de me dire que c'était normal, que je me devais d'accomplir la volonté du Tout-Puissant. Mais qui étaient-ils pour vouloir m'y contraindre ? J'étais un jeune ange frivole qui ne souhaitaient que créer rires et félicités autour de moi. Certes je disposais d'une arme forgée spécialement pour moi mais elle avait pour but de défendre mes protégés et mes amis !
Et c'est alors que, entouré de ce que je considérais comme des frères dans ma sombre idiotie, mes ailes de lumières ne furent plus. Mes ailes de blanc et d'or, semblables à celles d'un papillon, capables de faire voir le paradis aux vivants, perdirent leurs éclats, passant lentement du blanc aux gris, du doré à l'argent. Criant mon horreur, je me jetais à genoux, implorant le pardon du Tout-Puissant mais c'était déjà trop tard. Ma peau elle aussi perdait son naturel, sa clarté pour devenir grise, bleutée. Hurlant la douleur de cette agonie qui commençait alors, je n'appréciai pas encore les sensations qui l'accompagnait. Et en même temps que ces sentiments, ces ressentit, une violence. Une colère, une rage, une haine de toutes ses créatures blanches qui le resteraient et ne faisaient rien pour m'aider ! Que je les haïssais ! Que je les hais ! Que je hais leurs regard ! Emplis de dégout ! De compassion ! De pitié ! De haine ! La haine répond à la haine ! Saisissant ma Hallebarde, la lame, à l'origine bénite, vînt empaler l'ange le plus proche, sa lame d'or devenant noire et son manche de bois buvant le sang de la créature du bien.
Mon agonie s'accéléra alors, comme des millier de lames de verre glacées qui auraient transpercées mon corps de par en par, laissant s'en échapper ce qui restait de bon en moi par de long flot de sang blanc ! Comme une criante fin du monde ! Le crissement du métal qui écrase le verre ! Un dernier éclat et le noir ! Un noir ou j'ai presque l'impression de dormir. En fait j'ai la sensation que je n'existe pas. Que rien n'existe autour de moi.
Et soudain, presque comme inattendu. Un battement. Une lueur qui se reflète dans le noir. Un éclair silencieux parmi les nuages d'un soir d'orage. Une deuxième fois. Plus long, plus fort, plus bruyant. Je m'en rapproche, il m'appelle. Ses battements ne sont pour personne d'autre. Je m'en approche mais il s'éloigne. Pourquoi ?! Tu m'appelles pour me laisser seul dans le noir ?! Mais bientôt, de nouveaux battements. Oui mais cette fois ces différents. Je tombe du noir pour arriver dans un lieu blanc. Sans surface ni consistance. Est-ce que j'existe seulement ? Oui. Ma présence seule tâche ce lieu de noir qui coule, goutte à goutte de moi.
Les battements ?! Où sont-ils ? J'en ai besoin. J'ai besoin de vous ! Ne me laisser pas seul dans cette blancheur effrayante ! Le battement à nouveau. Comme un cœur qui bat. Rassurants. Je m'en approche et il ne part pas, il reste avec moi. Il murmure de douces paroles, il est chaud. Il reste près de moi comme une mère le ferait avec un nourrisson. Je me nourris de lui et il se nourrit de moi, nous ne sommes qu'un et ne pouvons plus nous passer l'un de l'autre. Nous séparer reviendrait à nous tuer.
Mais bientôt les battements cesse autour de moi. Mais je ne suis plus dans l'obscurité ou dans la lumière. Je suis l'obscurité et la lumière dans un monde fait d'une terre désolée, d'un ciel de sang et de rivières violettes. C'est mon monde ? Mon paradis ? Tel que celui que mes ailes d'or faisaient voir ? Mes ailes ?! Elles sont toujours celles d'un papillon, ô mes belles ailes que vous ai-t-il arrivé ? Pourquoi ce noir ? Pourquoi ce liquide sombre qui s'en écoule à la manière du sang ? Ne vous en faites pas, je vais vous soigner, vous aller montrer ce paradis aux mortels, comme avant. Et nous leurs transmettrons nos sentiments, comme avant. Et que nous sommes tristes. Que nous sommes tristes de ne plus êtres le nouveau-né de l'obscurité, de s'en être suffisamment nourrit pour tenir debout. Que nous sommes tristes... de nous êtres nourris à son sein ?
Non ! Son sein doux et chaud qui nous a accueillit alors que nous dépérissions ! Elle est notre mère et nous lui devons de lui permettre d'être la mère des autres êtres abandonnés par les froids battement lumineux. C'est le battement d'un cœur noirci par la tristesse, la peine, la colère, la haine, le mal, la douleur qui nous à protéger de ceux qui voulaient nous détruire. Nous écraser alors que nous tombions du haut d'un nuage de marbre dans une nuée d'or et de sang ! Mais nous ne sommes plus d'eux. Elle nous à assez nourris et je suis seul. Elle m'a apprit ce qu'elle sait et ma murmurer ses bénédictions dans l'ombre. A présent je peux marcher et être son digne enfant.
Le bruit du métal qui tombe sur le sol retentit derrière moi. Une hallebarde à la lame noir et au manche fait d'un bois rouge se trouve là. Je la connais. C'est mon amie, ma sœur. Elle aussi à connu l'or et le blanc, mais elle aussi elle à compris. L'obscurité lui à expliqué, la soignée. J'empoigne son manche et comme dans un rêve, je la vois, brisée, qui tombe à ma suite depuis ce nuage de marbre. Qu'elle à souffert elle aussi, qu'elle est triste. Mais à présent nous sommes réunis pour montrer aux mortels le véritable paradis. Ce monde que mes ailes blessées me révèlent.
Une fois ma nouvelle apparence découverte, mon arme et moi réunis. Oui, réunis dans l'obscurité. Je décidai de sortir de mon monde, rejoindre ceux des mortels. Mes ailes battirent l'air une seule fois, projetant avec douleur un liquide sombre où se mêlaient mon sang et des éclats d'argents, probablement les résidus de mon ancienne existence.
Mais peu importe. Je souhaitai quitter ce monde. Marcher ne mènerait à rien, les terres s'étendaient apparemment à l'infini, n'étant parsemées que de quelques monticules de verre évoquant des arbres morts. Les eaux violettes étaient calmes, sans courant. N'allaient nul part ? Destinée à croupir à jamais dans un lit formé par l'usure du temps ? Le ciel semblait donc être la seule issue possible mais mes ailes blessées ne me le permettraient pas. Cette situation, cette impression d'impuissance me mettais... en colère ! En rage ! À quoi bon avoir compris les erreurs, les bêtises, les niaiseries des anges et de Dieu si je devais rester prisonnier de mon propre paradis ?!
Saisissant ma hallebarde, je frappai un des arbres de verre qui éclata en morceau à l'impact. Presque essoufflé, étouffé par mes propres sentiments que j'expérimentais encore, j'observai les morceaux de verre qui révélaient l'éclat sombre de mes tatouages de fils de l'obscurité dans ce monde mort. Tendant la main vers eux, je remarquai que les tatouages de mon bras luisaient. L'Obscurité ? Ma mère ? Es-tu là ?
Mes doigts décrivirent un geste complexe dans les airs et les éclats s'unirent sans même un crissement pour former une sphère parfaite. Oui tu es là. Ensemble. Tu as préservé mon don, l'as rendu plus fort. Je serrai le poing et la sphère éclata à nouveau, formant des morceau plus petits et tranchant encore qu'auparavant. J'eus un petit rire. Merci mère, tu me montres comment sortir. Comment te remercier ?
Quelques instants plus tard, je m'élevais à travers les cieux, perçant les cumulus pourpre gorgés de sang, découvrant le soleil noir qui éclairait mon paradis. Mon ombre se reflétant à travers les nuages, semblable à celle d'un dieu qui veille sur sa création. Et à sa lumière-obscure, je comprends. Je suis l'apôtre, le prophète, le Dieu de ce monde ! J'y créerai la vie et mon paradis dans les nuages pour ramener les anges à la raison ! Pour les nourrir de ténèbres et de haine comme je l'avais été.
Mais la chaleur du soleil finit par disparaître. Remplacée par la fraicheur du vent sur ma peau, dans mes cheveux, sur mes ailes. La fraicheur de la nuit.
Au petit matin, je m'éveille dans les hautes-herbes. Couvert de rosée, j'ai froid mais ne me sens pas malade. Levant le regard, je vois deux petits pieds. Me redressant légèrement je peux voir qu'ils appartiennent à une charmante petit fille blonde. Elle me regarde avec une moue curieuse, une poupée de chiffon dans les mains. La faim me tenaille plus fort encore qu'auparavant lorsque je vois cette enfant. C'était donc cela que me demandait ma condition ? Me nourrir des mortels ? Et bien soit. Je me nourrirais des mortels, de ceux qui n'acceptent pas mon paradis, épargnerais les autres. Pour un temps.
Je me redressais complètement. L'innocence de l'enfant l'empêchait de se rendre compte du sort que je lui réservais. De toute ma hauteur, l'ombre de mes ailes, projetée par le soleil levant toucha le visage de la petit fille qui commença à trembler. Voyait-elle déjà le paradis ? Parfait, elle partirait apaisée en connaissant le monde qu'elle rejoindrait... Une main se plaçant derrière sa tête, une autre dans son dos, je plante des crocs, nouveaux pour moi, dans son cou frêle et tendre.
Le sang de cette innocente coule en moi ! Que c'est bon ! Cette sensation, cette impression ! Mes ailes arrêtent de saigner, lentement, elles ne me font plus souffrir ! Constatant cela, j'intensifie le rythme. Je bois toujours plus vite ! J'en veux plus ! Mais bientôt, il n'y à plus de sang, le flot se tarit. Je retire mes crocs et vois la petite fille. Son visage n'est plus rond et doux. Il semble être celui d'une petite fille malingre, morte de déshydratation. Du bout des lèvres je la remercie et repose son corps entre les hautes-herbes. Repensant aux morceaux de verre, j'en dépose un entre ses lèvres.
Quelques instants plus tard, dans un léger crissement, peut-être le bruit du verre qui crisse ou du givre qui se répand, des ramifications de verre quittent son corps et viennent se planter dans le sol. Peu à peu, au fur et à mesure que les plantes meurent autour du cadavre de la petite fille, un arbre de verre "pousse". Finalement, dans un rayon d'environs trois mètres, il n'existe plus rien d'autre de vivant que moi et cet arbre qui à poussé à partir du cadavre. Peut-être ne dois-je pas leurs faire rejoindre le paradis mais le créer ?
Un léger rire, presque enfantin, s'échappe de mes lèvres. Que j'ai hâte. Attendez moi mortels, vous allez connaître le paradis d'Isilmalor le Sombre Ricanant !
Dim 24 Mai - 19:19
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