L'Origine et le Changement
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 Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche

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Angharade Ora Velan
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Angharade Ora Velan


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MessageSujet: Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche   Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche Icon_minitimeDim 8 Jan - 2:54

Nom :

Ora Velan / Fey-Branche

Prénom :

Angharade / Roze

Âge :

130ans / 150ans

Race :

Elfe / Drow

Religion :

Neutre / Apôtre de l’origine

Groupe :

Indépendante (La schizophrénie n’aide pas à s’intégrer dans une faction)


Profession (unique):

Barde / Forgeron selon la personnalité. Prenez la dans un bon jour et elle vous racontera mille an d’histoire. Prenez la dans un mauvais jour et elle fabriquera une armure avec votre thorax.

Description physique ( 7 lignes minimum ) :

Rien d’inénarrable chez cette dame, rien d’inoubliable ou de retors dans ce corps : Une fossette au menton, un nez qui jappe à la lune, le tout drapé d’un air mutin et résolument moqueur qui semble locataire à vie de son visage anguleux. Quelques tâches de rousseur saisonnière mouchète sa peau blême tandis que ses yeux brillent sans que là encore on n y trouve de romans à écrire. A peine pourrait-on tenir une conversation sur ce moment ou ils se noient dans le malaise à chaque fois qu’elle switche de personnalité. Et encore, une fois qu’on a tenu des beaux discours sur cette lueur qui se perd, sur la couleur qui vire au drame et les cils qui perdent leur ingéniosité, on a tout dit. Peut-être aussi ses cheveux, et quelques mèches qui pêchent à la ligne jusqu’à ses cils.

Longiligne, ses bras en chewing-gum tiède jaillissent d’une tunique blanche à manches bouffantes courtes, qui galope jusqu’à mi-cuisse. Ses jambes sont longues, ses fesses hautes, ses sandales négligeables et elle renvoie une impression féline de souplesse, comme si elle marchait sur du vent.

Niveau vestimentaire donc, hormis cette tunique et ses sandales elle porte une capeline légère et grenat qui se balance au fil de ses pas ; ainsi que quelques breloques sans valeurs offertes par des amants de passage.

Ainsi donc, pas grand chose à retenir à part ses yeux et ses jambes, mais les paysans les plus veules diront que c’est tout ce qu’il y d’intéressant chez une elfe.




Comportement (qualités et défauts, 5 lignes minimum) :

Angharade Ora Velan :

Quelles qualité peut-on attribuer à une femme qui ne vous laisse qu’un souvenir éphémère, comme un parfum de Petrichor, une pluie qui rendrait mélancolique sans qu’on sache vraiment pourquoi. Car Angharade n’est pas du genre à se fixer, à s’arrêter dans une ville, prendre un nom de domaine et à aimer un homme jusqu’à sa mort. Le temps est trop rapide, l’existence trop courte et la terre trop gironde pour n’être que la femme d’un seul homme, l’enfant d’une seule patrie. Les maisons brûlent trop vite et les hommes sont trop infidèles pour qu’elle ne soit autre chose qu’un coup de vent, la vingt cinquième image d’une seconde d’éternité.

Mais pour peu qu’elle s’arrête un instant sous un porche afin de s’abriter de la pluie ou que son cheval cale au bord de la route, elle s’avérera être quelqu’un d’agréable, d’affable avec une affection particulière pour les histoires, les contes et la boisson. Et si vous arrivez à lui offrir un verre alors elle refera le monde en vous laissant croire que vous êtes la personne la plus importante de la création et que tout tourne autour de vous. Que jusqu’à aujourd’hui, il n y a eut que vous. Puis elle disparaîtra au matin, dans un froissement de draps ou un claquement de choppe sur une table.

A part cette inconstance qui pourrait être sujet d’un roman, c’est une femme délicate et simple qui sait apprécier les plaisirs rares de la vie. Une femme qui connaît quelques blagues elfique et ne crachera jamais sur une bonne bouteille. Une femme à la franchise désarmante, à la voix envoûtante et qui pourrait tuer vos espoirs d’accouplement d’un battement de cils.

Roze Fey-Branche :

Comme toutes les femmes de Menzoberranzan et d’outre terre, Roze méprise les hommes, les femmes et les habitants de la surface en règle générale. Elevée dans le culte de la plaie et l’amour de la guerre sa vie est une lutte perpétuelle : A la fois contre son corps d’elfe blanc, le reste du monde, mais aussi et surtout contre les apôtres du changement. Que dire sur la personnalité d’une femme qui ne trouve même pas de répit dans le sommeil ? Qui ne trouve même pas de répit dans la mort de ses adversaires ? Qui ne trouvera probablement même pas de répit dans la mort ?
Torturez-la quelques jours et elle vous parlera de ce mépris pour le changement, ce poison qui tue la terre à petit feu et qui est responsable de ce corps dans lequel elle se trouve. Parce que oui, si Roze Fey-Blanche se lève chaque matin, se réveille chaque après-midi ou émerge chaque nouvelle lune avec cette impression de sang dans la bouche et de feu dans les veines ; si elle perd pieds parfois et retrouve le ciel pesant, bas et lourd, dans ce corps pâle et vulgaire :
C’est bien la faute du changement. Ainsi elle arpente le monde, voûtée, méprisante et taciturne, promenant son spleen et sa lame jusque sous les gorges de ses adversaires. Rageant lorsqu’une âme s’envole alors que sa malédiction reste.

Roze Fey-Branche n’a jamais eut d’amis, a renoncé à mourir depuis qu’elle a compris qu’elle devait porter sa croix et lutter contre le changement mais aussi et surtout, elle ne comprend pas la raison de ses absences plus où moins longues et pourquoi elle se réveille parfois dans des lits tièdes d’amour qui ne lui appartiennent pas.

… D’accord, elle pourrait demander à ses amants ce qu’il vient de se passer mais généralement c’est assez scabreux et elle ne les laisse jamais parler assez longtemps avant de les égorger.

En somme Destruction, mort, peine et souffrance sont les quatre mamelles d’une femme décidée à renverser l’ordre établi… Même si bon, y a quand même du boulot.



Pouvoir(s)/Magie(s) :

Aucun. A part peut-être chanter de jolies chansons.

Peur(s) :

Angharade Ora Velan : Comme toutes les femmes versatiles, volages et frivoles sa peur principale n’a rien de bien franchement épique. Elle aurait pu être terrifiée par les dragons, la guerre, la mort, l’angoisse de la page blanche, la peur de perdre son instrument de musique ou d’être accusée de plagiat mais il n’en est rien : Comme toutes les femmes indécises, à la cuisse légère et au pas leste, Angharade a simplement peur de s’attacher et de voir s’écrouler ce qu’elle pourrait construire avec quelqu’un, que ce soit un ami, un amant, une éternité dans un corps d’homme.

Accessoirement, dans une autre mesure elle a peur : Du feu, des reptiles, des animaux qu’on traite comme des êtres humains, des hippocampes et de cette personne qui vit en elle et qu’elle ne connaît ni ne contrôle.

Roze Fey-Branche : Une enfance passée à torturer les hommes et à conspirer pour assujettir les maisons voisines, ça vous marque une personne. De fait elle ne craint ni le froid, ni la pluie, ni la mort, ni la torture… Pas plus que le froid, la violence, le vide, les insectes. Rien de tout ça ne saurait affecter sa détermination. En revanche et en toute logique, elle éprouve une sacro-sainte terreur pour le feu, cet outil de destruction incontrôlable et ravageur, incarnation ondoyante du changement. Cette arme qui a plus d’une fois ravagé ses sœurs des cités de Menzoberranzan.

Point(s) faible(s) :

Le fait d’avoir une double personnalité ; car il faut admettre que ce n’est jamais facile de se réveiller sans savoir ou l’on est, ni ce que l’on a fait et encore moins pourquoi on est recherché pour meurtre.

Histoire (15 lignes minimum) :

Angharade Ora Velan :

I) From the womb to the tomb ( But not mine.)

Née en province d’Elvem Adisil il y a plus d’une centaine d’année, elle connut les temps troubles, les turpitudes politiques, les trahisons et les jeux des hautes sphères politiques, sans que, toutefois, cela ne la concerne directement. Sans même qu’elle ne sache jamais s’il y avait quelque chose de vrai dans toutes ces histoires que son père lui racontait pour l’endormir. Longtemps elle entendit parler du Hù-Béï, des Originels, de Mervïn et des combats épiques qui les entourèrent ; mais ils ne restaient pour elle que des contes, des fadaises et des histoires qu’on brode pour endormir une enfant elfe trop curieuse afin qu’elle tombe de sommeil avec le sourire. D’ailleurs il n y avait pas que ces combats. Il y eut des mythes, des légendes avec des monstres comme l’Enfant Cauchemar, le Presque Roi et sa horde de jamais-étés la dévastation Calomnieuse et les voyageurs de toujours plus loin. Ils n’étaient que des figures pour nourrir ses rêves, peupler ses cauchemars et en faire une gamine à l’imagination fertile. De la lumière dans un âge obscure, en somme.

«
- Tu me racontes l’histoire de l’enfant cauchemar ?
- Encore ? Ma chérie, tu ne préfères pas que je te raconte une nouvelle histoire ? Comme celle du Titan de pendant ce temps ? Le titan qui attendait, qui cherchait quelqu’un qui lui donnerait du passé et du fut…
- Non, Je veux l’enfant cauchemar !
- Chérie… je sens que ta fille sera une chieuse plus tard !
- Je sais, elle aura du caractère comme sa mère !
- Et j’espère qu’elle saura raconter les histoires comme son père…
- Ah… J’espère surtout qu’elle ne se mélangera pas dans ses histoires en racontant que le Presque Roi s’est marié avec la Reine de la dégradation…
- Je me suis trompé UNE FOIS ! Il y a plus de deux cents ans… Pour t’impressionner !
- C’est réussi…
- Allez, allez, L’enfant cauchemar !
- Alors…
- Il était une fois, au temps des siècles noirs
Un enfant qui avait toujours faim…
Il vivait au royaume des sans espoir
Et dévorait les hommes, les femmes ;
les enfants et les nains.
Jamais il n’était rassasié, jamais il ne dormait
Car plus que tout il craignait le matin
Ce jour où jamais il ne se réveillerait
Ce jour maudit qui signerait sa fin.
Alors quand venait la nuit
Il ouvrait sa gueule avide d’éternité
Et déchirait le monde ;
Comme le loup
Déchire le lapin.
C’était l’enfant cauchemar
Et il fit disparaître les elfes noirs
Les nains et les magiciens.
Dévora les créatures à la peau sombre
Et toutes celles qui jamais rampèrent dans l’ombre.
Il se nourrit des apôtres de « La lumière ne fut jamais »
Attendant en vain, ce jour ou il n’aurait plus faim.
Mais jamais il ne trouvait de répit
Alors il écrit dans les étoiles, grava dans la pierre
Fit transmettre aux hommes de toutes langues
Et de tout univers,
Que s’il continuait à avoir encore faim
Le monde lui aussi la connaîtrait
Sa fin.
Alors les hommes d’ici, de là bas
Ceux qui furent un jour et
Ceux qui ne seront pas.
Décidèrent de chasser l’enfant cauchemar
L’envoyer dans la nuit éternelle,
Se nourrir d’étoiles et de comètes en ribambelles.
Et depuis ses mâchoires claquent dans l’espoir sans fin
Dévoreur de planètes, croqueur de galaxie
Mais qui jamais plus,
Ne craindra le matin. »

Comment voulez-vous qu’une enfant ne s’épanouisse pas avec des histoires pareilles hein ?

Mais les ténèbres marchent toujours plus vite, plus fort que la lumière et la guerre fini par atteindre son petit village un matin d’automne. Un matin ou les cendres tombèrent avant la neige. Ou le sang tomba avant la pluie et les corps plus vite que des arbres qu’on abat. Emeute ? Guerre ? Qu’importe, puisque son village fut détruit et les maisons brûlées. Quant aux hommes et aux femmes ils connurent peu ou prou le même destin. Les hommes furent pendues, les femmes réduites en esclavage, prisent comme de simples trophées.
Et l’adolescente apeurée, l’elfe qui comptait déjà plusieurs décennies au compteur, s’enfuit ; récitant entre ses dents, les mots que son père lui avait enseignés. Elle se sentait désormais comme une voyageuse du toujours plus loin, condamnée à courir, errer sans jamais pouvoir se retourner. Car elle n’avait pas été formée pour ça, pour la guerre, les batailles, et les défaites.
Bien sûr, elle en avait entendu parler. Elle savait que les peuples combattaient au-delà de la ceinture de montagnes, plus loin que la mer de forêt, au-delà des îles même. Mais jamais la mort n’avait été aussi tangible, aussi froide et aussi amère.

Alors elle utilisa ses longues jambes et s’enfuit le plus loin possible.

II) The Blueberries experience

La jeune elfe aux cheveux fous vécue durant des décennies en bordure de la civilisation, se racontant des histoires à elle même. Oubliant son nom, son prénom pour adopter celui de la forêt, prenant les surnoms donnés par les paysans qui firent d’elle une légende locale. Pendant des années elle vécue dans la forêt avec les animaux, adoptant leur instinct de survie, apprenant à être plus rapide que le vent et plus résistante que la roche. Ses mains domptèrent le bois et sa peau pris l’odeur suave du Pétrichor.
Et les choses auraient pu durer ainsi encore longtemps. Des années, des siècles, si seulement il n’avait pas été écrit que sa vie serait inconstance et mouvement perpétuel.

Un jour donc, elle fit une indigestion de baies rouges. La faute bête. Qui aurait pu tourner au drame lorsque, malade et nauséeuse, elle s’en alla vomir dans les ronces ; s’égratignant le visage contre une forme hybride et toxique de Salicanae Sauvagis. Et si la Salicanae Sauvagis provoque des indigestions chez les êtres humains, sa forme hybride, elle, peut provoquer arrêt cardiaque, coma et mort chez les elfes les plus imprudents. Ainsi le sens du toucher fut le premier de ses sens à disparaître, puis elle perdit le sens de l’équilibre, la notion d’espace et du monde verdoyant qui ; s’il l’avait jusqu'à maintenant protégé comme un cocon ; se muait désormais en piège mortifère. Enfin ses yeux l’abandonnèrent et elle s’écroula dans les ténèbres qu’elle accueillit sur le moment comme l’ultime trépas.

… Lorsqu’elle se réveilla ce fut avec l’impression que tous les matins du monde lui étaient passés dessus. Elle ne savait plus où elle était, ni qui elle était. La lumière lui arracha les yeux et la texture des draps était aussi douce à sa peau que du papier de verre. Elle avait un toit, ce qu’elle n’avait pas eut depuis plus d’une centaine d’année et surtout la mort n’avait pas l’air de se déchaîner autour d’elle. Un toit. En bois ? Mais où étaient passées les pierres, les os et les tentures en épiderme ? Et ses mains… Ses mains étaient blanches. Sa peau jadis couleur cauchemar était blanche… Ses cheveux ? Horrible. Ce corps n’était pas le sien. Ses seins étaient bien trop anecdotiques, ses hanches sans intérêt et ses pieds ? Ses pieds étaient ridiculement fins, délicats… Impossible de marcher sur des hommes avec des pieds comme ça. Elle avait perdu ses formes, perdu son corps de matrone. Impossible de marcher tout court d’ailleurs, étant donné qu’elle était engourdie de la pointe des cils jusqu’au bout des orteils.

- Reste allongée ! Tu as mangé une variété de Salicanae Sauvagis, ça aurait put te tuer !
Heureusement que je t’ai trouvée avant !

- …
- Tu comprends ce que je dis ?
- …
- Tu dois encore être sous le choc, je vais te laisser te reposer maintenant, mais ne t’inquiètes pas, je suis médecin ! Tu peux me faire confiance, et dans moins d’une semaine tu seras sur pieds à nouveau !
- Khaless nau uss mzild taga dosstan. !
- Hein ?
- Fey-Branche Ultrin !
- Je ne comprends pas ce que tu dis, c’est de l’elfique ? Je ne suis qu’une docteur, humaine de surcroît ! Alors j’ai beau avoir soigné plusieurs des tiens, je ne parle que le langage commun !
- …
- Mais dans ma spécialité je suis la meilleure ! Oh et je m’appelle Angharade ! Angharade Ora Velan… si tu comprends ce que je dis…
- L'alurl ? L’alurl Rivvil zhah elghinyrr Rivvil !
- Je vais aller te chercher de l’eau, essayes de te reposer.


C’était une jeune femme aux cheveux roux, flamboyant et au sourire sincère. Une femme plantureuse aux hanches puissantes et aux épaules solides. Le genre à faire tourner le monde dans son giron. Elle avait du avoir des dizaines d’enfants, dans des dizaines de villages. Des enfants comme autant de feux de camp censés apporter l’espoir en des temps difficiles. Elle revint quelques minutes plus tard, accompagnée par la cascade rubigineuse de ses cheveux détachés.

- Par contre, ça risque de perturber ton cycle menstruel pendant quelques… Ben ? Elle est partie ?

- OLOTH PLYNN DOS !


Quelques mots qui résonnèrent dans son dos avant qu’un vélum de ténèbres ne tombent devant ses yeux ; chavirent la réalité et s’estompe la lumière. C’était comme cette fois où elle s’était fait tirer dessus en forêt. Une flèche perdue, pendant qu’elle arpentait le sous-bois à la recherche de plantes médicinales ; que ses mains retournaient la terre humide et que les hautes herbes chatouillaient ses mollets replets. Cette fois là elle avait sombré rapidement, se laissant emporter par cette surprise qui n’avait fait que traverser son corps.

Alors elle tomba sur le sol de sa petite maison, ne captant pas les quelques mots qui résonnèrent au-dessus d’elle en une langue obscure.

III) Give me this life and i’ll win this war for you

Cela faisait maintenant des décennies qu’elle vivait dans la forêt et qu’elle n’avait pas croisé de présence humaine. Des années, des décades, du temps en forme de sable mouvant et des arbres, tant qu’il en reste. Parfois une fleur dans les cheveux ; un Paulownia ou une rose, selon l’humeur ; elle passait ses journées à courir après des mythes qu’elle s’inventait, après des figures pas plus tangibles que le vent. Parce que s’arrêter c’était penser au passé. Se figer c’était une chance à la guerre de lui tomber dessus. C’était prendre le risque de se faire avoir par les chasseurs de l’origine. Ceux des contes. Et d’ailleurs ne pas aller assez vite était aussi un risque de se faire avoir par ceux du changement. Les mêmes que ceux qui peuplaient les histoires de son père. Alors elle allait vite, toujours. Zigzaguait entre les arbres, tournait en rond, escaladait, creusait le sol à s’en saigner les ongles. Simplement pour ne pas rester immobile.

Puis un jour ses pas nus et lestes la menèrent jusqu’à une clairière. Une sorte de cercle de verdure dénué d’arbre et éclairé par quelques rayons de soleil pugnace. Au milieu de cette clairière, une créature à la peau d’ébène gisait dans l’herbe ; ses mains grattant la poussière ; dans une nudité impudique. Elle avait une blessure au flanc et un sang bleuâtre coulait de sa bouche charnue et écorchée. Par ailleurs, sa jambe droite accusait un angle étrange.
En la voyant, la créature agonisante se mit à la vitupérer dans un langage noir, aux mots anguleux porteur de misère.

- Ulu z’hin maglust dal Qu’ellar Lueth valsharess Zhah ulu z’hin wund Lil phalar !
- …


L’autre ne sut pas quoi répondre et s’approcha d’elle à pas feutrés, comme si elle ne voulait pas troubler ses derniers instants. Bien des fois elle avait vu de grands animaux, comme des cerfs ou des biches, se cacher pour mourir. Mais jamais elle n’en avait vu faire preuve d’autant d’orgueil face à la mort. Jamais elle n’avait vu quelqu’un lutter ainsi, déchirant le sol et saisir ses derniers instants de ses crocs.

- Waelin… Waess… Vlos… Ul'naus... UL-ILINDITH
- … Je… ne comprends pas ce que tu dis !
- Ssins d'Aerth, tu salis ma race en m’obligeant à parler le langage des hommes !
- Tu parles elfique... Mais ce n’est pas la langue des elfes que j’ai apprise, voilà maintenant une éternité !
- Jiv'undus… je vais mourir, bâtarde de la surface… C’est le destin que m’a donné Lloth… Mourir comme une chienne à la surface en parlant avec une elfe…
- Tu viens de l’outre-terre ? Serais-tu une elfe noire ? J’ai entendu des chansons sur vous il y a bien longtemps… Une chanson disant que vous auriez été tués par l’enfant Cauchemar !

La créature noire cracha une gerbe de sang et éclata d’un rire douloureux, comme si la mort sortait de sa gorge après avoir brisé quelques os de son thorax. Un rire cassé, dur comme de la pierre.

- Dalharen Olath ! Dalharen Olath ! Les enfants obscurs… Petite sotte ! C’est nous les enfants obscurs !
- … Les dévoreurs de monde…
- Oui… Oui, craint moi bâtarde ! Craint la déesse Lloth !
- Tu n’es plus en état de dévorer quoi que ce soit…
- Que cela soit ma dernière action mais je prendrais ta vie, sotte !
- As tu été bannie ?
- Tu ne sais pas de quoi tu parles… Tais-toi, TAIS-TOI !
- Je vais rester avec toi jusqu’à ce que la mort t’emporte et je prierais pour le salut de ton âme !

La mourante cracha une nouvelle fois, mais cette fois-ci au visage de l’elfe. Un crachat malodorant qui vint maculer sa peau crasseuse, dessinant une virgule serpentine entre les traces de terre et d’herbes folles. Littéralement il lui sembla que sa peau se mettait à fondre ; avant que la commissure de ses lèvres souillées ne devienne souffrance intenable. Elle s’essuya la bouche rageusement et cracha à son tour, dans l’herbe.

- Tu es comme dans les légendes que j’ai entendues sur ton peuple ! Vous n’êtes que haine et orgueil !
- Non petite, nous sommes pires que ça !
- …


L’elfe tomba à son tour dans l’herbe escarbille, prise de convulsions violentes, de spasmes qui cassèrent son corps en tout sens. Plus d’une fois elle crue mourir, plus d’une fois elle cru que son corps allait s’enflammer et ne faire qu’un avec la cendre. Mais elle sombra finalement dans un profond coma, bercée par le rire agonisant et perfide de la Drow qui elle, ne tarda pas à enlacer la mort à bras ouverts.

(NDLR : Oui, je sais, elle tombe souvent dans les vapes. Mais à l’échelle d’une elfe, deux fois en 130ans c’est peu.)

IV) We are terrible

… Lorsqu’elle se réveilla ce fut avec l’impression que tous les matins du monde lui étaient passés dessus. Elle ne savait plus où elle était, ni qui elle était. Sa peau était poisseuse, le sol était poisseux, ses yeux étaient collés et ses souvenirs pas plus clairs que le fond d’une caverne un soir d’hiver. L’elfe resta longuement les yeux fermés, essayant d’identifier cette odeur qu’elle connaissait. Qu’elle haïssait et qui éveillait en elle tant de souvenirs pénibles :
L’odeur du Sang !
Est-ce que ce sang était à elle ? Allait-elle se réveiller au milieu d’un champ de bataille entourée de cadavres encore tièdes ? Son odorat ne l’avait jamais trompé.
Et ce n’est pas cette fois qu’il commença.
En effet, lorsqu’elle ouvrit ses yeux elle réalisa deux choses : Qu’elle était nue d’une part et qu’elle gisait dans le sang d’autre part. Non, en fait elle réalisa quatre choses : Qu’elle était nue, gisant dans le sang. Que ce sang n’était pas le sien. Et enfin, et surtout, qu’il devait appartenir à la personne éparpillée aux quatre coins de la pièce. Cette personne qui avait ses entrailles autour de ses bras à elle, sa tête sur un fauteuil, son scalp au sommet d’une étagère et le reste réparti de manière hasardeuse et cauchemardesque.

- M*rde… Qu’est ce que…

Sur un mur, un tableau. Sur ce tableau était épinglée une peau humaine, accrochée en quatre coins par autant de morceaux de verre. Et sur cette peau humaine, était écrit en lettres de sang : « Jiv'elgg lueth jiv'undus phuul jivvin »

- Bordel… Mais comment j’ai atterris ici…

A ce jour elle n’a toujours pas eut de réponse à cette question, mais suite à cette boucherie, elle resta une semaine dans la petite maison. Une semaine à se questionner, à regarder le sang sécher sur sa peau et dans ses cheveux noirs. Puis lorsqu’elle comprit qu’elle n’aurait pas de réponse en se complaisant dans l’immobilisme, elle se leva, se nettoya à s’en faire rougir la peau, nettoya la maison, donna des obsèques descentes à cette personne, se bourra la gueule et sombra dans un profond sommeil.

A son réveil, toujours pas de réponses. Seulement des questions, toujours plus de questions. Comment était-elle arrivée là ? Qui était-elle d’ailleurs ? Etait-elle un assassin reconnu ? Une tueuse occasionnelle ? Une personne en état de légitime défense ? Et pourquoi la seule chose dont elle se souvenait encore c’était ces histoires ? Ces personnages de légendes, ces héros flous aux actes résonnant encore à travers l’histoire et surtout au travers de son cortex cérébral engourdi ?

Pendant des semaines elle resta dans cette maison ; sa maison ? ; dévorant des centaines et des milliers d’ouvrages entreposés sur des étagères de bois immenses. Des livres qui parlaient du royaume des glaces, de Démérian. Des contes, légendes et faits historiques qui résonnèrent dans sa tête, faisant écho à d’autres qu’elle avait effleuré une centaine d’année auparavant.

Alors vint sa première réponse : Elle était Barde, conteuse, chanteuse, de celles qui portent les faits d’armes des hérauts au travers des provinces et des mondes. Il ne pouvait en être autrement. Son cerveau était un monde où vivaient ces figures et sa bouche un passage vers la réalité, leur permettant de s’exprimer.
Puis vint sa deuxième réponse : Elle était Angharade Ora Velan, avait probablement un jour été docteur mais elle conclut que cela devait remonter à trop longtemps, étant donné qu’elle se sentait incapable de guérir quoi que ce soit autrement qu’avec des mots.

Et lorsque enfin elle sut qui elle était et qu’elle était sa façon de vivre, ses passions et ses peurs, elle quitta la petite maison et se mit à arpenter le monde ; marchant avec la nuit et distillant des histoires comme des murmures, de tavernes en tavernes.

Car oui, elle s’était trouvé une troisième réponse : Un Alcoolisme notoire responsable de nombreuses et handicapantes pertes de conscience.

Ces derniers événements eurent lieu il y a quelques années de ça, un peu avant la guerre entre la Nation de Thalûn et les Gobelins.

Depuis elle se fait marcheuse de vent aux pas feutrés, amante infidèle et inconstante, terreur des comptoirs et belle-parleuse à la légende leste.

… Ah et du coup elle ne sait plus trop où elle est…
Je vous avais dis que les pertes de conscience étaient handicapantes.

Roze Fey-branche :

Difficile de savoir quoi que ce soit sur cette elfe noire, sur qui elle prétend être et avoir été ! N’est-elle qu’une projection de la psyché dérangée d’Angharade ? N’est elle que cette part d’ombre qu’elle refuse d’accepter et qui justifierait la mort et l’usurpation de l’identité de la vraie Angharade ? Et si ce n’est pas le cas, qui est-elle ? Se peut-il qu’elle soit vraiment une elfe noire originaire de la légendaire cité Drow Menzoberranzan ? Cette cité dirigée par les femmes d’une main de maître où les hommes n’ont pas leur place ? Cette cité de l’outre terre dont personne ne saurait admettre l’existence ? Et quand bien même viendrait-elle de là, comment aurait-elle atterrie dans le corps d’une elfe de la surface ?

D’Après Roze, il s’agirait d’une histoire de double peine. Une histoire cruelle dans laquelle elle aurait été bannie de Menzoberranzan puis maudite par la déesse araignée, condamnée à vivre dans un corps honteux. Et parmi les surfaciens de surcroit.

De toutes façons en général elle ne parle jamais assez longtemps pour expliquer son histoire, sa jeunesse passée à torturer les hommes, la chute de la maison Fey-branche, les accusations de trahison qui tombèrent sur elle, puis l’exil. Cet exil à travers l’outre-terre qui l’aurait menée jusqu’à cette clairière ou elle cru mourir.

Cette clairière ou elle mourut en tant que Drow pour renaître en tant qu’elfe de la surface.


Rêves et/ou buts : Inconnus. Faudra lui demander un jour.

Autre(s) : Rien à signaler.

Comment avez-vous connu le forum ? : Picsou Magazine

Avez-vous lu le règlement ? : [Validé par l'Origine]
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MessageSujet: Re: Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche   Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche Icon_minitimeDim 8 Jan - 11:16

Bonjour et bienvenue sur l'Origine et le Changement Angharade Ora Velan Smile.

C'est une belle et longue fiche que tu as fait là mais je ne peux te donner d'avantage mon avis avant qu'elle ne soit analysée et débattue par le staff. Dès que ce sera fait, je reviendrai vers toi pour t'annoncer nos conclusions.
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MessageSujet: Re: Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche   Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche Icon_minitimeLun 9 Jan - 20:26

Bonsoir Angharade !

Ta fiche à donc été analysée par le staff et voici nos conclusions : c'est une très belle fiche et elle est très descriptive de ton personnage, ce qui est le principal but d'une fiche c'est donc très bien. Cependant nous avons quelques questions.

Nous ne pensons pas que ce soit le cas mais, la drow te ton histoire est-elle une drow littérale ou simplement la marque de la schizophrénie de ton personnage ?

Tu dis dans la profession que ton personnage est forgeron sous sa personnalité drow, s'agit-il réellement de forge ?
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MessageSujet: Re: Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche   Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche Icon_minitimeMar 10 Jan - 0:10


Je ne comprends pas votre première question. Bien sûr, sous sa personnalité seconde, elle est une Drow avec un passif de Drow. Quant a savoir si c'est la personnalité de la Drow décédée sous ses yeux ou un passif crée à partir des histoires qu'on lui racontait quand elle était petite... Chacun aura son interprétation.

Quand elle est Drow, oui elle est vraiment apte à s'adonner au métier de forgeron.
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L'Origine
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MessageSujet: Re: Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche   Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche Icon_minitimeMar 10 Jan - 0:24

Pour la personnalité drow, le fait est que, comme tu as sûrement pût le lire en prenant ton modèle de fiche, les elfes noirs ne sont que des légendes donc le fait est qu'il n'y à que deux interprétation possible : où il s'agit de schizophrénie ou la fiche est erronée. Après si tu tiens réellement à semer le doute sur l'existence ou non de cette elfe décédée, je peux te proposer de l’emprunter au peuple narothyne (elfes exilés dans l'encyclopédie).
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MessageSujet: Re: Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche   Angharade Ora Velan / Roze Fey-Branche Icon_minitime

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