Risquons nous a faire un peu de musique... [Libre]

Libre Nombre de messages : 15 Race : Faune Date d'inscription : 11/01/2011

Moins de deux années seulement avaient passées depuis que les Pjheys étaient arrivés au pouvoir dans cette ville. Leur règne fut sûrement le plus bref de toute l'Histoire Démérienne, mais il était certain qu'il serait le plus celèbre, puisqu'il fut celui qui jeta a bas la dynastie établie depuis près de troix-cents longues années, et qui préceda l'avenement de Roi Phénix. Une année seulement de contrôle, et la ville était méconnaissable. Sa et là gisait encore des restes de cadavres et de squellettes qui avaient autrefois servis dans les rangs des nécromanciens, ici des quartiers entiers de demeures condamnés, leurs habitants ayant soit péris, soit émigrés vers des contrées plus prospères, plus sûre. Là des enfants sans leurs parents, tués lors de la bataille ou dans quelques blasphématoires rituels recquérant des sacrifices, et des parents sans leurs enfants, appellants ces derniers dans une quête desespérée et sans espoir, sans même le moindre écho pour leur dire le nom de l'enfant qu'ils avait perdus.

Ont disais toujours que la Vie continuait malgré tout, et que rien ne pouvait arreter la marche du monde. Jamais cette expression ne fut plus mise à mal que dans cette cité, en cette heure. Après une année entière passé sous l'ombre de manteau de ténèbres des Pjheys, les habitants de la capitale pouvait à nouveau revoir le ciel tel que l'avait dessiné le Grand Tout dans un élan artistique, et tel qu'il le restera à jamais. Et avec la lumière leur était apparus les résultats de la prise de pouvoirs des Seigneurs Morts-Vivants. On ne pouvait plus fermer les yeux devant leurs atrocités et leurs extrémités, ont était confrontés à celle-çi, elles nous frappaient de plein fouet. En fait, c'était comme si on s'eveillait d'un long, trop long, rêve, pour aboutir à un cauchemar bien réel cette fois-çi.
Désolation. C'était le seul qui venait à l'esprit du Faune lorsqu'il pénétra dans la cité, ignorant les regards interrogateurs, surpris, voir même hostiles, des habitants. Il ne pouvait leur en vouloir d'avoir peur de la différence, il était humain, et venait de cohabiter avec la mort trop longtemps. Il fallait qu'il reprennent goût à la vie, que les rires, la danse, la fête, la musique reprennent sa place dans la plus grande cité du monde, celle du plus grand royaume ayant jamais existé. Sa place se devait d'être au centre du monde, là où les regards des autres nations convergeaient afin de voir dans quel sens la terre tournait. La Ville c'était refermée avec le pays a sa suite. Qu'elle redeviennent à présent cette cité de l'Espoir et de la Chance aux immigrants, ouvertes et prestigieuse. Qu'on la nettoie de la souillure nécromantique et que son nom soit dorénavant synonimes d'Esperance et de Joie. Que les cris d'allégresses retentissent et que la bière coule à flot!

Ayant prit soin d'éviter que ses deux compagnons à plumes et à poils ne l'accompagnent, trop dangereux pour eux, Numa Dyonis se dirigea vers l'une des place les plus fréquentés du quartier le plus meurtris par l'occupation mort-vivante (il vallait en effet mieux faire mourrir les pauvres et les indésirables que les riches), ce sourire serein peint sur les lèvres d'écorce.

Il sentait que la terre n'était pas loin sous ses pieds, et cela le réconfortait. Ce qui lui plaisait le plus dans cette partie de la ville, c'était son manque d'entretien. Les rues défoncées dévoilait souvent la véritable nature du sol sur lequel était batit Fentaeris, les arbres poussaient de manières chaotiques, leurs racines déformaient les pierres encore convenablement scellées, l'herbe jaillissaient entre ces dernières, des mauvaises plantes cotoyaient les superbes fleurs sauvages, comme un défi lancé par l'Origine lui-même au coeur de la Civilisation. Aussi puissante soit-elle, la nature serait toujours présente, quelque soit les actes du Dieu au Mille-Visages.

La place dans laquelle déboucha le Faune était la plus grande du quartier, mais également la mieux aménagée, puisqu'un petit parc en ornait le centre. Numa porta alors sa flûte à ses lèvres et souffla. Les notes douces et apaisantes s'envolèrent immédiatement, s'invitant dans les oreilles de ceux qui passaient, de ceux qui voulaient entendre. La musique continua, d'abord agréable, presque méditative, avant d'évoluer subtilement vers un tempo plus rapide, plus festif, à l'image des chants campagnards qui rassemblaient dans l'unité des villages entiers lors des fêtes en l'honneur des moissons, là où ils se tenaient tous la main entre eux et tournait autour d'un feu, ancien rite originel qui remerciait l'Immobile pour la récolte. Dans ces petites fêtes de villages, on dansait, on s'amusait, on se divertissait, bref, on vivait. Et l'Hybride Végétal voulait que se soit la même chose dans cette cité, ou au moins dans ce quartier. Et voulait que, l'espace d'un instant, les citadins oublient leurs soucis, leurs craintes, leur tristesse et qu'ils se laissent alle à la frénésie d'une dance acharnée.

C'était toute ses émotions que le Faune faisait passer à travers sa musique, il désirait vraiment que les habitants soit heureux, ni plus ni moins, ne serait-ce qu'un petit instant. Pour lui, se serait une grande victoire, et sa fierté. Il n'avait pas agit avant et pendant l'occupation, ou moins se ferait-il pardonner de sa non-intervention par ses actes après la chute des Nécromants.

Mais tout cela, c'étaient aux Démérien d'en décider. Soit ils passaient sans se soucier de la divertissante mélopée, soit il s'arretait un court-moment et sourire, soit il rejoignait la faune dans son étrange danse. Car non seulement Numa jouait de son instrument, mais son corps se mouvait dans une parfaite harmonie avec les notes de la musique.

Quelques notes fugaces. Portées par le vent. Guidées par une volonté supérieure, ces notes avaient effleurées mes oreilles. Intrigué. Les arts étaient le fruit de la civilisation. La musique, éphémère et évoluant au fil de la volonté du musicien était un outil aimé du Changement. Mais ces notes étaient curieuses. Imprimé d'une passion différente. Ce n'était pas les notes que je ressentais. Je ressentais le souffle dans l'instrument de bois qui émettait le son. L'odeur du bois qui avait servit à concevoir cet outil. J'avançais dans les rues bondées. Des humains qui reprenaient lentement leur vie abandonnée à la faveur des ombres et de la mort il y à si peu de temps. La vie reprenait son cours car rien ne surpassait la résistance de l'instinct de survie.

Les regards se tournent parfois vers moi. Un patchwork d'expression qui se déroule sous mes yeux mais que je ne comprends pas. Je peux sentir si ces sentiments sont négatifs ou non mais je ne saisis pas leur nature exacte. Leur raison d'être. Je continue mon chemin en suivant les mélodies éparses qui parviennent encore à mon oreille. Finalement je trouve la source de ces sons. C'est un être qui se tient sur une place où la nature à penser pouvoir reprendre ses droits en hiver. Probablement l'influence du sang qui coula et permit à la terre de se nourrir de chair. Le froid viendrait rapidement à bout de jeunes arbustes qui avaient une terre trop peu ensoleillée pour pouvoir s'en suffire. L'être en question ressemblait aux satyre qui m'avaient accompagné pour combattre les outils du Changement mais sa nature s'était étrangement mêlée au végétal, le rendant difficilement descriptible mais très aimable à mon regard.

Je m'approchais de lui en posant pas à pas mon bâton sur le sol, sans m'appuyer vraiment mais m'en servant de façon à m'encombrer le moins possible. Je restais néanmoins à une certaines distance. En tendant mon bâton, plus grand que moi, je pourrais toucher cet étrange satyre. Mais je n'en fis rien et au lieu de cela attendit que sa mélodie cesse au même moment que sa danse. Alors à cet instant et seulement à celui-ci, je déclarais :

- Votre instrument est celui du Changement mais votre cœur est à l'Origine. Vous êtes bel et bien un satyre mais votre corps à suivit votre coeur.

Les satyres sourient beaucoup. Du moins lorsqu'ils sont heureux. Celui-ci n'avait pas l'air triste alors je devrais surement faire cet effort pour lui. Mes lèvres s'étirèrent en un fin sourire qui ne laissait pas voir une seule dent tandis que mes yeux d'or rencontraient ceux du satyre.

- Je suis Oyan Unerii. Appelé parfois Guide et parfois Envoyé du Printemps.

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Les chants et les danses continuèrent de nombreux couples de minutes même après l'arrivée de Guide. Le satyre virvoltait au son de sa musique, chaque pas sur le sol créant une fleur, quelques brins d'herbes, parfois un début d'arbuste. Aucunes de ces oeuvres d'arts ne survivraient à cet hiver particulièrement rude, d'ailleurs les flocons tombaient avec force actuellement, mais leur simple vu, voir ainsi de magnifiques fleurs jaillir du sol à une telle saison, remplissait le coeur de ceux qui portaient leur regard vers elles. Emporté par la gestuelle enivrante de la danse et beauté de la musique, il ne pouvait s'arreter que lorsque la fatigue viendrais éxiger son lot. L'Hiver était bel et bien là, et se Proche de l'Origine se devait de s'accorder quelques temps de repos.

Il avait percut cet être qui, attiré par le son de sa mélopée, était venu à lui, porteur d'autres enseignement du Grand Ordonnateur. Le satyre porta sur lui son regard vide au reflet de vent, remarqua l'ambre qui surplombait cet
étrange bois sur lequel s'appuyait le nouvel arrivant, et enfin s'approcha de ce dernier si proche qu'ils pouvaient presque se toucher.

Mais Numa ne répondit pas immédiatement aux paroles de celui qui se présentait comme l'Envoyé du Printemps. Tout d'abord, il tourna autour de lui, chacun de ses gestes produisant un bruit sembable au bois qui grince. Pas le bois des parquet dont les Hommes se servait sauvagement, mais celui d'un arbre millénaire qui avait vu trop de saisons passer. Puis il le huma dans une longue et sonore respiration. Et il sentit. Il sentit en lui la préscence de l'Origine, celle d'arbre étrange et sage qui l'avait enseigné, il sentit la nature sur cet homme. Il était bien ce qu'il prétendait, il était bien un fidèle de l'Eternel.

Il répondit à son sourire en étirant l'écorce qui constituait ses lêvres puis dit:
-Je vous salut, servant du Grand Tout. Cet instrument forgé par le Changement sert à présent la cause de l'Origine. Mais la musique n'est pas oeuvre du Mille-Visages. La vrai musique est création de l'Eternel, le Vent qui souffle dans cette flûte est le même que celui qui vint sur cette terre à l'Aube des Temps, le son qui en jaillit n'est qu'imitation de celui qui le Grand Tout créat dans sa sagesse et sa perfection. Mais vous avez raison sur un point: mon coeur est à la nature, tout comme le votre.

Enfin il lui tendit sa main dans une imitation des conventions humaines de politesse, même s'il savait que cet homme n'était pas du genre à accepter ce qui se rapprochait de trop près à la Civilisation.

-Je suis Numa Dyonis, Celui-qui-lit-le-Grand-Ordonnateur, ravi de vous rencontrer.

Beaucoup de créations du Changement avaient été détournées de leurs buts pour servir l'Origine. Les humains les premiers. Ainsi était la force de la Vérité Originelle. Présentant des éléments végétaux, ce satyre semblait également proche de sa nature animale. Humant mon odeur comme si il pouvait y apprendre comment me faire confiance. Je comprenais que les animaux le fassent mais je ne pouvais comprendre le ressentit à une telle chose. Le don m'avait été donné de comprendre le plaisir des rayons du soleil sur la peau, de la brise dans mes cheveux et du contact des herbes hautes sur mes doigts. Pas celui d'appréhender les instincts des êtres de chairs. Le Satyre me tends la main tout en se présentant. Numa. Numa Dyonis. J'observe la main de ce Numa. Ce n'était pas un rituel des satyres. Je l'aurais reconnu. Mais cela ressemblait plus à quelque chose que faisait les hommes pour ce saluer. Étrange qu'un satyre est adopté une telle habitude. A moins qu'il ne fasse cela à cause de ma ressemblance avec les hommes. Il n'avait peut-être pas vu beaucoup d'humains. Ne comprenait forcément les différences de mon apparence. Je tends ma man et serre maladroitement la sienne.

- Je suis heureux que l'Origine vous ait envoyé ici. Le travail ne manque pas pour les adeptes du créateur. Le Roi Aindras Stélès me parlait il y à quelques minutes encore d'une forêt qui avait souffert des malédictions du Changement et je m'y rendais quand votre musique effleura mes oreilles.

Je sors d'un pan de ma cape deux larges fruits rouge. Pommes à la peau brillante de vie. Je croque dans l'une tandis que je tends l'autre à Numa. La chair juteuse abreuve ma gorge et dépose délicatement sur ma langue la saveur doucement sucrée du fruit. Je ferme un instant les yeux pour mieux le savourer.

- Dans le quartier Est, un groupe de satyres travaille à la réhabilitation des quartiers de l'Origine. Vous pouvez retrouver vos semblable Numa Dyonis ou m'accompagner dans la forêt qui ne demande que les attentions des serviteurs du Créateur Tout-Puissant.

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A présent tout était clair à l'esprit du Faune. Si l'Eternel l'avait incité à se rendre dans la cité des Hommes, ce n'était nullement pour leur accorder du réconfort, c'était pour rencontrer cet être, pour accompagner le Guide dans son travail. Cette forêt ravagée avait plus besoin des soins de Numa qu'une ville de la civilisation. Par ailleur, l'Hybride ne comprenait pas pourquoi les Serviteurs de l'Origine se donnait la peine de reconstruir les Temples. Bien que ces derniers soit en l'Honneur de l'Immobile, il était totalement absurde, parfaitement contradictoire, de le célébrer à l'intérieur de constructions contre nature qu'Il haïssait. Mieux valait raser ce qu'il restait des ruines et planter à leur enplacement les graines des futures Enfants du Dieu de la Nature. Le symbole serait hautement plus puissant et grandiose que quelques pierres posées les unes sur les autres. Une forêt en plein coeur de Fentaeris représenterait la supériorité de la Nature, et par conséquent de l'Origine, sur les Créations du Père de la Civilisation.

-Je suis heureux que ma musique vous ais attiré vers moi. J'y vois un signe de notre Père. Une oeuvre du Changement contribuant au rapprochement de deux Elus de l'Origine, ce n'est pas un hasard.

La poignée de main fut tout aussi maladroite d'un côté que de l'autre, Numa n'étant pas plus habitué que son interlocuteur à ses principes étranges et totalement stupide. Au moins à présent savait-il qu'Oyan n'était pas un Humain, ou alors ne l'était plus et, tout comme lui-même, c'était rapproché de l'Origine. Autour d'eux, des gens s'arretaient pour les observer. Personne n'ignorait à quelle religion ces deux êtres si étranges appartenaient, et voir deux d'entres-eux réunis dans une ville qui sort à peine d'une période de trouble pouvait provoquer chez les passants des angoisses parfaitement compréhensibles. Il était normal que, la menace Pjheys à présent écartée, les Religions souhaitent se réapproprier leurs positions d'avant le Rêgne Noir, voir même s'étendre. Et c'est en les voyants, ces hommes et ces femmes au regard remplit d'inquiétude et de suspiscion, que Numa décida qu'il vallait mieux pour lui suivre le Guide en direction de la forêt endommagée.

-Notre Heure n'est pas encore arrivée, mon Frère. Cette ville n'à pour le moment pas besoin de nos services. Laissons ses habitants retrouver la lumière après l'obscurité, avant de leur proposer celle de la Vérité de notre Père. Les Créations de l'Immobile doivent avant tout être sauvées.

Et ce n'était pas tout. En montrant aux Humains ce que les Originels étaient capables de faire, en faisant montre de leur puissance, ils les impréssionneraient, leurs montreraient la Vérité Originelle, la Seule qui soit.

Numa accepta la pomme qu'Oyan lui tendait, mais ne la mangea pas. Etant autant végétal qu'animal, il ne pouvait plus ingurgiter de créations de l'Eternel. Non pas qu'il ne le souhait pas, il ne le pouvait tout simplement pas, ce serait comme un humain dévorant un autre humain. De toute manière, son corps n'avait plus besoin que d'Eau et de Terre. Il ne demandait pas plus.
-Je vous suis. Nous devons laver ce que les Hérétiques ont souillés.

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