Mort d'un souvenir, début d'une vie. [Dara]

Quelques heures, non plus précisément un jour, quatre heures et trois minutes depuis que le dernier claquement du bisou de maman avait résonné dans la charrette, un temps environs exacte si l’on ne tenait pas trop compte du décalage horaire du au mouvement vers l’est parcourut depuis la dernières fois… Trois minutes depuis que la calèche était arrêter et que Nahal avait disparut … Trois vraiment très longues, longues minutes, en faite les gens de la taverne aurait déjà jurée depuis longtemps et encore plus à cause de l’ambiance oppressante qui régnait ici.

Les forets du corbeau. Des lourdes forêts de bambou où les feuilles bien trop sombre absorbaient la lumière pour ne laisser aux hommes qui vivait ici qu’une infime partie de ce dont il pourrait avoir besoin même pour vivre correctement. Bien sur il y avait des clairières parsemées de ci de là mais rien d’assez impressionnant pour remonter le moral des gens normaux … Or ni Nahal ni Orghan n’était normaux en faite, leurs bonne humeurs légendaire ne les avait pas quitté et même dans la forêt le gros mino’ ne semblait pas du tout mal à l’aise … Sauf depuis trois minutes.

C’est ainsi que Nahal apparut, silencieux et puissant, posant la main sur la tête de la demoiselle et murmurant doucement :

-˝Tu entre dans la charrette, tu bâillonné ton chien et vous vous cacher dans la trappe qui est sous ton lit, ta mère remettra le lit, je viendrais te chercher gamin … Pas un bruit, pas un bruit de plus que je n’en fait d’habitude. Le denier te protègera jeune demoiselle.˝

Il l’embrasse sur le front et la pousse à l’interieur de la charrette alors qu’un bruit de métal qui racle sur le métal ce fait entendre au niveau d’Orghan. Que ferais maman ? Au regard de Nahal qui lui intimait d’aller se cacher elle aussi ? Que ferait maman si elle attendait en entendant les crie de guerre des brigands alors que les deux mercenaire qui ressemble à présent à des ombres emplie de puissance par une joie sans fin et une compréhension infini ? Que ferais maman si elle voyait le premier brigand tombé mystérieusement alors que le second était explosé par l’arme d’Orghan …

Qu’allait faire maman qui ne rentrait pas dans la trappe même si la petite lui laissait la place ?

Spoiler:

J’entends une voix, comme un murmure …

Dara ! Dara je t’en prie, réagis !

J’entends des sons étranges, métal contre métal …

Qu’importe la voix, qu’importe les bruits, je dois me concentrer sur les paroles de Nahal.

Bâillonner le chien, se cacher, la trappe, pas de bruit …

Plaquée contre le fond de la charrette, je ne peux que répéter ces mots, dans l’infime espoir d’enfin les comprendre. L’obscurité la plus totale, comme si ses ordres étaient complètement dénués de sens. La peur empêche mon cerveau de fonctionner. Et les bruits des combats qui nous entourent ne l’aident aucunement à sortir de sa paralysie. Soudain, un contact sur mon bras gauche. Non, ce n’est pas soudain. Mais je ne m’en aperçois que maintenant. Quelqu’un me secoue le bras... Aie ! Assez violemment d‘ailleurs. C’est étrange, il me semble reconnaitre cette poigne. Oui, je l’ai déjà sentie maintes fois par le passé. C’est …

… Maman ?

Elle me murmure aussitôt une réponse. Sa bouche au niveau de mes oreilles, j’en déduis qu’elle s’est tapie elle aussi au fond de la charrette :

Nous sommes attaqués ! Pas un bruit ! Et reste couchée ! Nahal et Orghan vont en occuper la plupart pendant un bon moment, mais d’autres vont venir directement sur nous. Tu ne peux pas rester plantée là à attendre qu’ils te tuent, il faut te cacher ! Je suis déjà en train de bâillonner Deus, cherche la trappe.

Sa voix plus que tout le reste me permet de reprendre mes esprits. D'une main, je recherche à tâtonnement la trappe tout en soulevant le matelas de l‘autre. Jamais un matelas ne m‘avait semblé aussi lourd, mon bras tremble comme une feuille. Peut être est-ce la peur. Il ne me faut pas cinq secondes pour dénicher la trappe. Je me retourne aussitôt vers maman, et lui annonce à voix basse:

Je l’ai !

Parfait. Ouvre-là et cache toi là-dessous. D’ordinaire, ses doubles fonds servent à transporter de la contrebande. C’est pas très grand, mais ça suffira.

Je me glisse maladroitement à l’intérieur. Sans même me déplacer d’avantage, je peux toucher les cloisons autour de moi. C’est vrai que c'est très étroit, mais je suis sûre qu’il y a assez de place pour Deus et maman, après tout, de nous trois, c‘est encore le chien qui prend le plus de place ! J’entends d’ailleurs maman le pousser jusqu’à la trappe. Inquiété par la commotion qui règne autour de nous, il semble réticent à bouger. Heureusement qu’il n’a pas aboyé plus tôt ! Finalement, il accepte de descendre vers moi de son plein gré. Je le sens se coucher à mes cotés. Par reflexe, je cherche aussitôt sa tête. Je la trouve au niveau de mes hanches. Je peux sentir autour de sa gueule le ruban qui d’habitude lui sert de collier. Maman semble l’avoir assez serré.

J’attends que maman descende nous rejoindre. Mais elle ne vient toujours pas. Au contraire, j’entends sa voix venant d’en haut annoncer :

Je vais refermer la trappe, et la couvrir de nos deux matelas pour la cacher. Ne fais aucun bruit. Je reviendrai te chercher quand tout sera terminé.

Encore consciente de notre situation, je parviens non sans mal à retenir ce cri qui ébranle tout mon corps : TRAHISON ! Maman, pourquoi ne restes-tu à mes cotés ! Refusant de tout mon être une telle décision, je me mets à pleurer. Maman, je ne veux pas te perdre toi aussi…

Je suis désolée Dara. Mais si je me cache avec toi, les brigands trouveront la charrette vide et la fouilleront. Je vais plutôt aller me cacher dans la forêt, ça devrait les éloigner d'ici. Je te le répète encore : Surtout ne fais pas de bruit !

Avant même que je n'ai le temps de répondre, elle referme la trappe. Je l’entends sauter à terre, puis courir dans la direction opposée à celle d’où viennent les bruits des combats. Je me retrouve seule dans le noir, maudissant mon égoïsme de nous avoir mener dans une telle situation. Des larmes de sang continuent de couler le long de mes joues. Je me sens tellement inutile ... Je ne peux même pas m'enfuir. C'est alors que je me remémore les derniers mots de Nahal :

Le denier te protègera jeune demoiselle.

Le denier ? C'est la première moi fois que j'entends ce mot. Peut être une divinité mineure ? ...
Divinité ... Zoltïss, ma déesse ! Poussée par l'énergie du désespoir, je rassemble toutes mes pensées dans une ultime prière. A ma grande surprise, les vers sortent d'eux mêmes de ma bouche, comme si je les avais toujours connus.

Ô puissante Zoltïss, écoute ma prière
Entends les paroles de ta digne héritière

Protège ton enfant qui ici te vénère
Abrite ta fille de ta douce lumière

Punis mes ennemis de ta juste colère
Qu'ils ressentent enfin ton ire meurtrière

Impose ta volonté, bel astre chimère
Que tous les impies retournent à la poussière

˝Ô puissante Zoltïss, écoute ma prière
Entends les paroles de ta digne héritière

Protège ton enfant qui ici te vénère
Abrite ta fille de ta douce lumière

Punis mes ennemis de ta juste colère
Qu'ils ressentent enfin ton ire meurtrière

Impose ta volonté, bel astre chimère
Que tous les impies retournent à la poussière˝

Il existe encore quelque chose de plus dangereux que tout ce qui a été connut par le passé pour les hommes, un petit quelque chose que ceux qui le savent n’aime pas voir perdu, une petite étincelle que les Shaman aurais aimé voir avant qu’elle n’explose car on appelle cela le pouvoir. L’arme la plus dangereuse que les hommes ai jamais porté en eux, la bénédiction d’un Dieu que l’on nomme Origine et que l’on cache sous Zoltiss lorsque l’on parle des Shaman et du sang …

Lorsque tout n’était rien et que rien devient tout, lorsque que même l’ignorance commençait à naitre, une goute de sang coula et ainsi commença la vrai vie : Par la mort. Or Origine était la vie mais Zoltiss était le sang et elle le demandait encore… Nahal c’était jeter sur Orghan et ils avaient disparut mais l’autre source elle n’avait pas disparut, l’autre source courait dans les bois alors que son dos explosa comme si une flèche divine venait de la percer dans le cœur sous l’œil bien veillant de Zoltiss qui prélevait elle-même son offrande pour le puissant rituel que sa fille béni lui demandait… Le sang avait coulé et Origine pouvais rendre sa sentence… D’un mouvement merveilleux les brigands s’effondraient comme une danse prévu à la seconde, ensemble… Rouler sur eux même, souvent leurs main sur leurs yeux qui n’était plus que des puits pour le sang qui semblant en coulé sans fin alors que tout leurs orifice naturelle servait de la même manière à nourrir la terre Originel…

Le pouvoir est une merveilleuse lorsque l’on sait ce que l’on donne en échange, ce qu’il y a de plus cher contre votre vie …

Le silence.

…

Au loin, dans une charrette une petite fille allait pouvoir ouvrir ses yeux toujours aveugles. Perdu dans une charrette elle allait pouvoir sentir le corps de sa mère sans vie étendu sur l’autre matelas, elle allait pouvoir sentir la magie qui avait puisé en elle pour exaucé son souhait … Non c’était elle-même, Dara qui avait donné la mort a sa mère pour faire disparaitre ses brigand sans écouter l’avis du Denier…

Puis une main sur sa tête, un sourire triste alors qu’au loin on entendant le bruit de la pelle dans une clairière du corbeau, une belle clairière car sous la lune et le regard de Zoltiss la lumière descendait jusqu'à baigner le corps de sa mère comme un dernier remerciement …

-˝Je connais quelqu’un qui t’apprendra à ne plus te laisser avoir par ce qui est en toi si tu le veux … Si tu n’as pas peur de voir des fous et d’entendre les sons de la mer j’ai rencontré plus d’un Shaman mais lui est différent. Sinon … sinon nous pouvons aussi te laisser à ceux qui ferais de toi ce que tu es : la fille de Zoltiss. Mais avant de choisir rend lui un dernière hommage car même si elle était malade et n’aurais surement pas survécu à tout le voyage elle s’est sacrifier pour toi. Elle t’aimait tu sais ?˝

Alors que le dernier vers de cette étrange prière flotte encore dans l’air ... une rapide succession de disparates sensations m’envahit soudainement.

Tout d’abord la surprise : comment puis-je connaitre cette chanson que je n’ai jamais entendue ? Doute insignifiant face à la bataille qui fait rage, le vacillement ne dure pas. D’autant plus qu’une seconde sensation beaucoup plus agréable s’empare déjà de moi. Pourquoi est-elle si douce, pourquoi je me surprends à sourire, impossible à dire. Mais une chose est sure, je me sens bien. Peut être que ces quelques mots ont simplement eu l’effet escompté. Après tout, je ne cherchais dans la prière qu’un peu de réconfort. Cependant, cette impression de bien-être ne s’arrête pas là, elle se renforce. C’est comme si, alors assise autour d’un simple feu de camps, je me retrouvais lovée dans un fauteuil de velours, à l’ombre de la cheminée.

J’ai chaud …

Je me laisse envahir par cette étrange sensation. Il m’est impossible de décrire à quel point elle est enivrante. J’ai finalement l’impression de n’avoir vécu que pour cet instant. Mon sourire s’élargit de plus en plus, avant d’instantanément disparaître : je comprends enfin, au plus profond de moi-même, que quelque chose ne va pas … que quelque chose de terrible est en train d’arriver... de la magie ?

J’ai peur !

Je commence à paniquer, et à gesticuler dans tous les sens. Oubliant que je suis enfermée, je me cogne contre les parois de la charrette, et même contre le chien. Je me mets alors à crier. De peur d’abord … puis de douleur. Ce feu que j’idolâtrais a envahi mon corps : Chaque partie de mon être semble se révolter, affirmant son existence envers et contre tous. J’ai tellement mal que je ne peux pas retenir mes cris :

JE BRULE ! AU SECOURS MAMAN ! MAM -

La douleur est tellement intense que je n’arrive même plus à crier. Complètement dévorée par ce crescendo d’horreur et d’extase, ma conscience disparait, simple étincelle noyée par les flots destructeurs de ce requiem immonde. J’entends au loin de sinistres hurlements de douleurs …

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Une légère brise me caresse le visage. Je me réveille lentement… c’est douloureux, et pour cause, je me sens complètement vidée. Je ne comprends pas… Autour de moi, le calme. Parmi les mille et un signes de vie de la forêt, je n’entends qu’un seul son anodin : quelqu’un est en train de creuser non loin d’i –

JE BRULE ! AU SECOURS MAMAN !

C’est alors que je suis frappée par mes souvenirs de la bataille. Je me redresse aussitôt, mais ce n’est que pour mieux ressentir la bile me remonter dans la bouche : un terrible pressentiment. Refusant pourtant l’inéluctable, je tourne mon visage vers le ciel pour appeler maman, ne sachant pas dans quelle direction me tourner. Mais avant même d’en avoir le temps, une main se pose sur ma tête. Nahal ! Il me murmure tristement :

Je connais quelqu’un qui t’apprendra à ne plus te laisser avoir par ce qui est en toi si tu le veux … Si tu n’as pas peur de voir des fous et d’entendre les sons de la mer j’ai rencontré plus d’un Shaman mais lui est différent. Sinon … sinon nous pouvons aussi te laisser à ceux qui ferais de toi ce que tu es : la fille de Zoltiss. Mais avant de choisir rend lui un dernière hommage car même si elle était malade et n’aurais surement pas survécu à tout le voyage elle s’est sacrifier pour toi. Elle t’aimait tu sais ?

La pelle et la tombe. Maman qui n’est pas à mes cotés. Et ce feu étrange … Il ne m’annonce rien que je ne savais déjà. C’est juste que je ne voulais pas comprendre. Je le sens prendre ma main et la déposer sur une autre, inanimé, sans chaleur et sans vie… Je m’effondre sur le corps de maman, et pleure à chaudes larmes.

Quelques minutes plus tard, alors que je suis toujours en train de pleurer, je sens Nahal me secouer.

Nous allons l’enterrer. Orghan a déjà fait de même pour les bandits. Quant à toi, il temps de prendre une décision. Nous suivre, ou suivre ta voie toute traçée.

Alors que je sens qu’on soulève le corps de maman, je m’y accroche désespérement, me retrouvant finalement suspendue à lui. Mais Nahal me fait lâcher prise. Tout en sanglotant, je m’efforce de lui répondre :

Rien n’est pire que cette lune. Même vos fous ne sont rien comparé à elle !

Nahal, cette homme était vraiment bizarre, exceptionnel surement mais bizarre au plus au point car à la phrase de la petite demoiselle, alors qu’il porte encore le corps de sa mère morte dans les bras il explose d’un rire franc et contagieux pour tout ceux qui ne sont pas trop enfermer dans le chagrin. Pourtant même pour ceux-là il était impossible de ne pas laisser passer un léger sourire avant de replonger… Ce fantôme était vraiment très étonnant.

La main d’Orghan qui se pose dans le dos de la demoiselle pour la pousser vers l’endroit où la pelle est tombé, un pas, puis un autre alors que lui n’en a pas encore fait un seul. Avant qu’elle arrive l’être qui avait rit puis disparut avait déjà posé le corps dans le troue et fermer celui-ci par une planche de bois claire… Une planche de la charrette car dans cette forêt de bambou il était rapidement impossible de trouvé une vrai planche de bois pour fermer une tombe comme le veux la tradition… La mort, Nahal semble bien loin de tout cela et Orghan ne s’en rapproche que pour soutenir la demoiselle car lui non plus n’attache pas d’importance à ceux qui sont mort, seul le souvenir est important. La grosse poigne du minotaure met de la terre dans les mains de la fillette et en jette sur le bois pour qu’elle entende l’endroit où il tombera. Après … Après il recouvrira la tombe de terre pour que le corps ne soit pas déranger par les Corbeaux … Oui c’était important qu’il l’oublie … Nahal avait gravé des choses sur la planche pour cette même raison. Il n’aimait pas l’air ambiant, pas tout ce qui tournait ici et même dans cette clairière tous ne semblait qu’attendre la mort.

Plus loin Nahal se pose à coter du feu, il attend que la fillette revienne d’elle-même mais il l’empêchera de sortir du camp si l’envi lui en prend, le danger est encore trop présent… Dès qu’il aura finit de couvrir la tombe Orghan le rejoindra pour prendre un repas mais aussi un repos bien mérité …

Il a tout son temps.

-˝Viens vers moi, n’ai pas peur jeune demoiselle, je vais t’apprendre une histoire, une belle histoire mais un peux compliquer… Tout à commencer il a y très très longtemps quand les hommes ne avait pas encore vraiment ce qu’était la magie, que les êtres ont vue en elle beaucoup de choses comme l’Origine et le Changement … Mais même si ses dieux existes vraiment la plus part des hommes ont oublier l’essentiel, la magie est aussi une science. Regarde la tienne, elle passe par la foi et les prières à celle qui t’a léguer son don mais sache que la science la voit de différentes manières. Donne moi ta main je vais te montrer…˝

Lentement il prend la main de la petite fille et la pose délicatement sur un papier, comme une carte de jeu et d’un seul cou tout s’éclaire, elle voit ! Ils sont au dessus d’une grande forêt et la regarde avec insistance, la bas, en bas, en dessous d’elle une clairière les observe. Son œil gauche est un feu, son œil droit un tas de terre et sa bouche est une charrette à coter de laquelle est coucher une grosse masse grise. Orghan, il est énorme ! Il doit bien faire trois mètres de haut avec ses gros sabots et ses énormes cornes … Enorme … Il a une sorte de sourire sur son visage de minotaure qui semble à présent la regarder, elle le ciel … Enorme … Mais alors a coter du feu il y a deux êtres, elle est l’un d’eux, l’autre ? L’autre est flou étonnamment … Un lourde capuche cache ce qu’on aurait put voir alors qu’une cape verte laisse le reste calme … Enfin ça doit être du vert car l’herbe est bien verte non ? Et bein c’est le même vert mais en plus nuit ! Pourtant, pourtant il semble quand même heureux, même si il est flou et cacher, il semble… La carte quitte la main.

˝Alors ? Comment trouve tu la lune ?˝

La lumière disparaît. Je me retrouve à nouveau plongée dans ces ténèbres auxquelles je suis si habituée.

- Alors ? Comment trouve tu la lune ?

D’emblée, c’était tout bonnement extraordinaire ! Moi qui n’ai jamais connu le monde que par le toucher, je venais de découvrir les formes et les couleurs. Détail non négligeable : j’ai enfin su à quoi moi je ressemblais ! Je me tourne vers Nahal pour le remercier :

- C’était incroyable !

Ce trappeur a vraiment un don pour me remonter le moral. Trois minutes plus tôt, alors que j’étais complètement abattue, il m’arrachait un sourire ; et voilà que, par un moyen inconnu, il me montre ce dont je rêve le plus au monde.

Hélas, les minutes défilent, et l’euphorie de la surprise se dissipe. Pour fuir le souvenir de la mort de maman, je concentre toutes mes pensées sur cette surprenante expérience. Il m’était impossible de voir, du moins de voir réellement. En effet, mon bandeau me recouvre toujours les yeux (Il doit d’ailleurs être bien imbibé de sang, vu que je n’ai pas arrêté de pleurer). Autre chose, je percevais le sol, or je ne sais pas voler. D’ailleurs, l’Erudara que j’ai vue était restée assise près du feu. Comment aurais-je pu être à deux endroits différents … Il ne reste donc plus qu’une seule solution : la magie. Peut être que le morceau de papier que j’ai touché est un artefact. Un voyageur m’a raconté une fois que les chevaliers de l’autre continent en utilisent pour faire appel à la magie. Mais Nahal ne correspond pas vraiment à mon idée du chevalier type… Je lui demande donc confirmation :

- C’était une illusion n’est-ce pas ?

Nahal ne répond pas. Je continue donc. Ma joie éphémère passée, mon discours est chargé de reproches, comme si je voulais rejeter sur ses épaules tout ce qui venait de se passer.

- Mais qui êtes-vous, vous qui vous prétendez mercenaire ? Mon sortilège aurait dû vous toucher, et pourtant, non seulement vous n’avez rien eu, mais en plus vous avez aussi réussi à protéger Orghan. Et maintenant cette vision ! Ce n’est pas possible que quelqu’un d’aussi puissant m’escorte seulement pour de l’or. Et puis, vous en savez plus à mon sujet que tous les gens que mes parents ont consultés. Pendant des années, ils ont cherché à se renseigner, en vain ! Mon père en est même mort ! Et tout à coup, vous, vous débarquez d’on ne sait où …

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[Hrp : Arrèter ici par action Mjesque vue qu'il vas te répondre rapidement et ne laisse pas de blanc ... Alors je t'accepte le précédent mais je ne peux pas t'accepter celui-là]

Toujours ce silence désespérant.

- MAIS REPONDEZ-MOI BON SANG !

Je frise la crise de nerfs. Mon intonation est passée de l’agressivité à la supplication. Je me remets à pleurer :

- Pitié, je n’en peux plus de tout ça … s’il vous plaît…

Il sourit et pose sa main sur la tête de la demoiselle alors elle enchaine rapidement, sans vraiment lui laisser le temps de répondre, elle enchaine d’un ton plein de reproche et de haine mais rien ne mange le sourire de Nahal et a main ébouriffe lentement les cheveux de la jeune demoiselle.

-˝Chut jeune demoiselle, calme toi car je ne parle pas à ceux qui on oublier de pensé. Je ne vie pas à coter de ceux qui hurlent sans savoir, je n’écoute pas ceux qui ne réfléchisse pas. Je vais donc te répondre mais ce sera la dernière fois face à des accusations … Es-tu d’accord ?˝

Sans attendre de réponse il enchaine :

˝… Nous sommes vraiment des mercenaires et si nous n’avons pas besoin d’or nous avons accepté ce travail car nous allons dans cette même direction. Orghan et moi sommes de vieux amis et personne ne nous séparera, le denier va renaitre, je vais devenir reine mais personne ne me séparera de nom ami. Je vais chercher mon futur roi qui se trouve en Athée. Tu n’as rien à savoir de tout cela et si je t’en dis plus tu risque ta vie alors je préfèrerais que tu reste la gentille demoiselle que tu a toujours été et que tu ne cherche pas à mourir mais bien au contraire à vivre avec le plaisir et les dons que tu as… Ce n’était pas une illusion mais bien la vérité, c’est ce que la lune voit, tu as été la lune durant quelques instant et la lune bien qu’une déesse guerrière est aussi la déesse des marrée et de la mer. C’est pour cela que je te propose de te menez vers un homme qui sera te formé malgré tes différence car tu n’a rien d’une barbare … Et quelque soit la puissance de ta magie tu a beaucoup plus de chance de mourir ou de vivre malheureuse parmi eux que parmi les fous que je compte te présenté.
Maintenant garde tes yeux fermés et réfléchit à ce que tu as demandé. Je suis ce que l’on appelle un elfe et j’ai entendu ta prière … Tu parlais d’Impie, la volonté était de détruire tes ennemis et les impies qui se trouverais assez proche. Le premier ne me touche pas vraiment et nous ne somme pas le second par rapport à toi… C’est toi qui nous as protégés, j’ai juste veillé à ce que la lune ne nous voit pas plus que ça et ne puisse plonger en nous pour vérifier qui nous somme vraiment. Cependant pour un Shamanisme d’une telle puissance il faut un sacrifice et c’est à cette instant que j’ai eut peur … Mais à cette instant tu devais penser à ta mère plus qu’a nous et c’est donc elle qui a été choisit comme sacrifice pour satisfaire votre volonté commune, à toi et à la fille d’Origine.

Comprends-tu ? Krash t’expliquera cela bien mieux que moi si tu l’accepte sinon ce sera un Shaman barbare mais ils seront mieux te montré que moi. J’ai juste appris en voyageant et par Orghan.˝

Il sourit toujours et sa main passe sous le menton de la demoiselle et essuie de son pousse les larmes qui sont sur les joues de la demoiselle. Nahal, le fantôme, l’elfe, le taromencien du denier qui à été choisit par les coupes pour reformé la ligner et envoyer chercher ceux qu’ils pensaient digne d’être le roi : Celle qui à été formé par Krogan.

Spoiler:

Le silence s'installe. Nahal sèche mes larmes une nouvelle fois. J'apprécie son geste. Pourtant, malgré tout ses bienfaits, je n'arrive pas à retrouver mes esprits. La colère qui m'habitait quelques secondes auparavant a laissé en moi un vide. Aligner deux mots semble désormais relever de l'exploit. Je ne peux ni le remercier, ni même m'excuser.
J'ai utilisé de la magie alors que je ne savais même pas que je possédais un tel don. Par contre quand j'essaie de réfléchir correctement, je n'y arrive même pas. La vie est un paradoxe. Plus on cherche à comprendre, et moins on comprend. Et une fois qu'on se croit à l'abri, la vérité vient nous frapper de plein fouet. Quel ironie. J'en rirais presque, si maman n'était pas m-

- Mes cuisses ... ?

Simple murmure pour moi-même : je sens un poids sur mes cuisses. Instinctivement je tends ma main droite. Une langue de chien l'accueille. Deus. Je souris. Certes le coeur n'y ait pas, mais je souris quand même. Si certaines choses m'ont été ôtées, d'autres sont encore là. Le monde continue d'avancer. J'essaye tant bien que mal de remettre de l'ordre dans ma tête. Une chose est sure : mon avis n'a pas changé, je fais aveuglement confiance à ... l'elfe ?!.
Au terme d'un effort surhumain, j'arrive à tirer du torrent d'informations débités par Nahal notre destination : Athée, et un certain "crache ". A ses dires, il serait un marin à la fois fou et érudit. Je souris à nouveau, m'imaginant passer du duo de choc elfe/minotaure à un vieux loup de mer qui n'a plus toute sa tête. Finalement, la vie, c'est peut être pas si triste que ça. Ragaillardie par cette pensée, je trouve la force de répondre à Nahal :

- Excusez-moi de m'être emportée Monsieur Nahal. J'ai ...

Je décide sur le coup de ne pas finir ma phrase, car quel que soit l'excuse que je m'apprêtais à dire, elle ne pouvait être que superflue. A la place, je le questionne simplement sur notre futur :

- Je me demandais, c'est loin Athée ?

Spoiler:

Il explose de rire, décidément cet elfe ne peut vraiment que faire que ça de toute sa vie ? Rire et sourire, puis vivre dans le bonheur alors qu’il n’a absolument aucune raison de le faire et que quelqu’un est mort juste à coté de lui … Cela n’avait pas l’air de lé déranger outre mesure en faite …

-˝Athée c’est à vingt jours en calèche mais je vais t’apprendre quelque chose jeune demoiselle. Un escargot vas toujours bien plus vite qu’une carriole … Vas savoir pourquoi hein ? Mais Orghan à toujours rêver de devenir un escargot … Tu veux l’aider avec moi ? Alors tu vas vers la calèche et tu sors tout ce qu’il y a à l’intérieur ! On va te faire une belle maison et on y sera en moins de dix jours … Et tu pourras remercier ton escargot favori. Maintenant au travail !˝

Les bruit d’une calèche que l’on démonte, de planches qui sautes, de matelas cloué à une planche de bois pour faire l’appuis du dos, puis des planches clouer entre elle, des calles, des la bâche qui est poser, changer de place, reposer, les rires de chacun, les mouvements où il invite la demoiselle à l’aider, à faire avec lui, à enfin construire d’elle-même ce qu’elle veux…

Puis la maison est finit et poser sur le dos du minotaure par Nahal qui semble ne pas vraiment se soucier du poids qu’elle fait. Sur le coter une petite échelle qui bien qu’elle ne descende pas jusqu’au sol permet à la demoiselle de se hisser et de grimpé pour venir dans sa maison. Là-haut ? De la place pour rester assit et à coter le matelas où dormir. Orghan est très large d’épaule et la maison prend toute sa largeur … Plus grand que Dara coucher mais moins grand que Dara plus le chien dans la même longueur. Qu’importe c’est assez grand pour qu’elle le serre tout en dormant… Dessus une capote qui s’ouvre et se ferme dans un grincement de yack en rut mais au moins elle marche et fait beaucoup rire Nahal… Le tout est confortable et semble ne pas gêner l’escargot qui marche et cours toujours avec autant d’aisance. Le seul endroit où il n’y a pas de rambarde c’est l’avant mais une tête de minotaure et des cornes aussi grandes que le siennes en font largement office… C’était vraiment une belle maison pour petite demoiselle monté sur minotaure.

Puis lorsqu’elle fut monté ils se mirent à marcher, où à courir tout en parlant avec la demoiselle lorsqu’elle était réveiller ne s’arrêtant que pour manger ou six heures pour dormir … La route serais vraiment plus rapide car les deux hommes était bien plus endurant que le vieux cheval qu’ils avaient laisser en arrière, libre, et avait en plus l’habitude de marcher ensemble …

D'abord des apparitions et disparitions instantanées, ensuite un bout de papier magique, et pour finir d'étranges révélations. Moi qui croyait que Nahal ne pourrait jamais plus me surprendre ...

Un escargot vas toujours bien plus vite qu’une carriole …

Et bien c'est chose faite !
Non mais, imaginez un peu : Un minotaure géant qui transporte sur son dos une maisonnette construite avec les morceaux d'une charrette, la dite maisonnette habitée par une fillette aveugle et un saint-bernard dont les proportions n'ont rien à envier à celles du minotaure, le tout voyageant au côté d'un elfe qui passe la grande majeure partie de son temps à rigoler ... C'est dans ces moments-là que je regrette le plus d'être aveugle. Rater un spectacle pareil, quelle déception !

Cela fait maintenant trois jours que notre étrange cortège se dirige vers Athée. Si pendant les trois premières heures du voyage, je trouvais la cabane quelque peu inconfortable, à trembler autant à chaque pas que faisait Orghan, je n'y prête même plus attention. Ce n'est pas que je m'y suis habituée. En fait, tout simplement, la bonne humeur de mes deux protecteurs a déteint sur moi. Avec eux, j'ai vraiment l'impression qu'une merveilleux voyage s'étend devant moi. Pour être honnête, je les envie. Moi qui n'ai jamais eu que Deus et maman comme compagnon de jeu, une telle complicité ... Je me demande d'ailleurs comment un minotaure et un elfe ont pu devenir d'aussi bons amis. Je crois que je vais leur demander.

- Oups. Désolée Deus.

En voulant sortir de la maisonnette, j'ai bousculé le chien qui dormait. C'est vrai que c'est un peu étroit, mais au moins, je suis chez moi ! Et puis, voyons les choses en face : impossible de trouver un endroit plus sûr dans tout l'empire ! Qui oserait s'en prendre à un minotaure que le poids d'une maisonnette et de ses occupants ne suffisent même pas à faire ralentir ? Finalement, je me contente de sortir la tête par l'avant, pour demander à Nahal :

- Dites monsieur Nahal, si c'est pas indiscret comme question, comment vous vous êtes rencontrés, monsieur Orghan et vous ?

Spoiler:

A nouveau Nahal explose de rire comme il en a l’habitude maintenant. C’est comme si avant il se retenait pour ne pas paraitre totalement fou mais maintenant qu’il n’y a plus que la gamine et son ami minotaure qui pourrais lui en vouloir d’être fou lui aussi ? Mais fou dans le bon sens, un fou de sourire … Un soleil simplement.

-˝Installe toi confortablement petite demoiselle car l’histoire est un peu longue bien que je vais devoir en zapper quelque bout … Parce que la savoir tue autant que l’escargot est rapide et vue la vitesse de ton escargot à toi tu risque de te faire attraper la le XIII avant même d’avoir eu le temps d’écouter la fin de mon histoire… Ce qui serais dommage car mon histoire commence justement par le treize…˝

Il calle son pas à coter de celui du minotaure. Non pas que cela s’entendent vraiment mais juste que sa voix arrête d’aller et de venir de l’avant vers l’arrière tout en tournoyant comme celle d’un petit oiseau qui s’amuserais à l’embêté sans vraiment le vouloir.

˝Le XIII c’est l’un des notre, enfin anciennement l’un des nôtres quand notre roi était encore celui qui devrait être à cette place mais cela n’a pas grande importance puisqu’il n’en veut plus… Ce XIII est à la charge de rendre au silence ceux qui commence à savoir trop à a divulgué leurs savoirs d’une façon qu’il ne devrait pas. A cette belle époque j’étais le XIII. Et mon travail m’a conduit au milieu des terres barbares, c’était il y a quelque chose comme … cinq cent ans je crois. Donc au milieu de ces foutu terres je devais retrouver un type qui nous avait quitté en mauvais terme et qui n’aurait jamais dut faire ce qu’il avait fait, autrement dit me faire travailler en disséminant un peux de son savoir…˝

Il s’arrête de parler comme plonger dans ses pensé et ses souvenirs, il est toujours à ses coter et sa main frotte le tissu, surement au niveau de son épaule. Puis il reprend toujours avec le même sourire dans la voix.

˝Le type là, appelons le Méchant. Donc le méchant m’avait vue arriver grâce à ces méchants espions, logique vue que ce sont les espion du méchant … Et avait prit en hottage un bébé mino’ pour pas que je le l’attaque, je ne sais pas comment il savait que je me suis toujours refuser à faire du mal aux gosses mais il savait et c’était refugier derrière bébé Orghan qu’il tenait par les cornes … Sauf que bébé Orghan n’était pas crétin et nous avons discuté par le regard, je suis un peu magicien tu sais…˝

Il est percher sur la maison, la bouche juste à coter de l’oreille de la demoiselle, comment peux il arriver ici si vite ? Il murmure :

˝Je vais te dire un secret … Le méchant était un homme, sinon ça aurait été la méchante … Et les hommes ont une petite faiblesse juste entre les deux jambes.˝

Il repart et la voie revient juste à coter de son ami … Il était petit à cette époque, assez petit pour qu’on puisse le soulever par les cornes. Orghan avait été petit ?

˝Je te promet qu’un sabot d’Orghan, et même de bébé Orghan dans les parties sensible du méchant ça a le mérite d’être très claire et expéditif. Alors il a lâché bébé Orghan et Pouf ! Il n’a plus rien dit de toute sa vie … Depuis je me suis occuper d’Orghan jusqu’à ce qu’il devienne le grand escargot qu’il est maintenant et depuis deux cents ans on voyage ensemble maintenant … Il grandissait moins vite que les autres mino’, mais il l’avantage de pouvoir vivre avec un elfe comme ça, ou le désavantage de vivre avec un espèce de fou. Hein mon ami ?˝

Le minotaure explose de rire à son tour, enfin tout autant qu’un minotaure puisse rire en faite …

˝Et voilà comment on c’est connu. Tout ça grâce à un méchant. Comme quoi il faut des méchants dans le monde car sans méchant on ne rencontrerait jamais d’autres gentils. Qu’est ce que t’en dis ? Alors si un jour tu deviens une vrai gentille … Pense à ne pas tuer tout les méchants sinon tu ne rencontreras jamais le prince charmant qui t’épousera … Parce que lui, ce sera un gentil ! Et toi ? Tu nous raconte une histoire ou tu nous pose une autre question ?˝

Spoiler:

Nahal vient de terminer son histoire. Je me contente par un simple cri d'exprimer toute ma joie :

- OUAAAAAH !

Magique ! On dirait un conte, comme maman m'en racontait souvent quand j'étais petite ! J’en suis encore toute excitée. Je crois bien ne pas m’être arrêté une seule seconde de sourire pendant que Nahal racontait son histoire. Il faut dire que c’était raconté à la perfection. - Léchons joyeusement les bottes du MMJO. Sinon je me fais lyncher - On a beau le savoir, ça surprend quand même : Son optimisme à toute épreuve, on le retrouve même dans ses histoires ! J’en arrive même à me demander s’il peut raconter des histoires tristes… Y a pas à dire, il est fou. Remarque, ça n'a pas l'air de gêner Orghan. Et moi non plus d’ailleurs.

Et toi ? Tu nous raconte une histoire ou tu nous pose une autre question ??

Une autre question …? Peut-être en attend-il une bien particulière. Pourtant rien ne me vient à l'esprit. Certes je ne comprends pas vraiment cette histoire de XIII, mais il m’a fait comprendre qu’il fallait mieux l’ignorer. D’autant plus que j’ai déjà assez d‘ennuis comme ça, inutile d’en rajouter. Et puis, je veux surtout répondre à son histoire par une histoire, pour faire donnant-donnant. Mais quelle histoire vais-je bien pouvoir lui raconter ? J’ai passé les neuf ans de ma courte vie à l’auberge. Rien de notable là-dedans. Il faut donc trouver autre chose. Une des histoires que me contait maman ? Oui, ça me paraît une bonne idée. Mais laquelle ? Je n'ai pas besoin de plus de deux secondes pour choisir : je vais lui raconter ma préférée, d'autant que je la connais sur le bout des doigts. Espérons juste qu'elle lui plaise autant que la sienne m'a plu.

- Monsieur Nahal, je crois que je vais essayer de raconter une histoire moi aussi. C'est une comptine hobbit que maman me racontait souvent quand j'étais petite, à chaque je lui demandais pourquoi mes yeux étaient comme ça. Avec ce qui s’est passé dernièrement - je sens mon sourire s’évanouir - je crois que je saisis enfin tout ce qu’elle essayait de me dire. Mais bon, à l’origine, c’est juste une comptine. J’espère qu’elle vous plaira.

Je rassemble mes idées. Ca me fait une drôle d’impression : pour la première fois de ma vie je vais raconter une histoire. Je sens mon cœur battre plus vite. Tout ça pour une simple histoire ?!

- L’histoire se passe il y a très longtemps : Changement venait d’arriver dans le monde d’Origine et déjà une lutte sans-merci opposait les deux divinités. Avant même qu'il n'ait créé les hommes, Changement avait déjà échafaudé de nombreux plans pour nuire à Origine. Un de ses plans les plus audacieux - quoique d’une simplicité remarquable - fut de changer la couleur de peau de toutes les taupes du monde d’Origine. Instantanément, d'un claquement de de ses doigts divins, leur fourrure passa de leur marron habituel à un formidable violet vif. Origine, qui refusait de faire disparaître ses créations, n'avait alors plus qu'une seule option : il devait leur rendre leur aspect originel; chose faisable seulement un mammifère après l'autre. Mais parce que les petits animaux étaient bien cachés sous-terre, il lui fut impossible de tous les retrouver. En dernier recours, pour empêcher que les taupes violettes qui étaient passé à travers les mailles de son divin filet ne lui posent de futurs problèmes, il décida de rendre toutes les taupes aveugles, de façon à ce qu'aucun de ces animaux ne puissent voir la différence qui existait entre elles. On raconte qu'il existe encore de nos jours quelques très taupes violettes, et que le chanceux qui aurait la chance d'en apercevoir une recevrait la bénédiction de Changment.

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