Pourparlers

Invité

Keldaïn avait eu le temps de revenir la saluer une fois et de repartir avant qu'elle n'arrive en vue de ce fichu village. Elée était complètement épuisée, autant physiquement que moralement, et sa jument ne valait pas bien mieux. Elle n'avait vraiment plus rien de l'officier de l'armée qu'elle avait été, ressemblant simplement à une âme errante. Mais sa fierté n'était qu'endormi par le froid, absolument pas émoussée. La neige n'avait pas cessée de tomber pendant tout le trajet et elle avait eu du mal à trouver des fermiers en mesure de lui vendre de quoi les nourrir, elle et sa jument. Les routes étaient parfois gardées mais ils n'avaient que faire d'une simple femme, même pas vraiment équipée pour l'hiver. Sans doute s'imaginaient ils qu'elle ne tarderait pas à mourir de froid... De plus, elle s'éloignait au maximum des routes pour ne pas se faire repairer et n'avait donc croisé des squelettes des Pjeyhs que sur les deux ponts qu'elle avait du traverser. Elle ne leur avait tout simplement pas adresser la parole. Elle en avait aperçu d'autres, par groupe, à proximité de villages, mais s'était forcée à les contourner. Seule, elle ne pouvait rien pour les habitants et se contentait donc de serrer furieusement la garde de son épée et de continuer son chemin. Peut être valait il mieux que les villages se rendent momentanément... Ainsi y aurait il moins de morts. Tant que leur cœur n'était pas au Pjeyhs, qu'importe les apparences. Mais elle ignorait que beaucoup de villages avaient pleinement accepté ces traitres.

Une fois qu'elle avait atteint les montagnes, la neige s'était mise à tomber encore plus fort et elle avait du maintes fois mettre pied à terre pour passer. Remme était vraiment une brave bête d'accepter de la suivre malgré les intempéries et le manque de nourriture. A plusieurs reprises, elle avait du faire demi tours car une route était bloquée. Ce n'était vraiment pas la bonne période pour atteindre le clan du dragon. Les autres étaient plus bas dans la montagne et peut être aurait elle eu intérêt à aller les voir, mais elle se fiait d'avantage à la légende de ce dernier clan. Il était le plus sage et le plus respecté... Elle devait donc s'y rendre pour rallier tous les sages Buggïns à sa cause. Dans les montagnes, il n'était même plus question de faire du feu : il ne prendrait jamais dans la neige. La nuit, elle s'emmitouflait au mieux et pu au bout d'une nuit glaciale et de beaucoup de diplomatie, convaincre sa jument de partager sa chaleur avec elle. Il fallait vraiment que la bête soit à bout pour accepter une telle chose...

Enfin, le village du Dragon. Des hommes se promenaient pieds nus dans la neige, vêtus d'un simplement pantalon de toile malgré le vent glacé des sommets, quant Elée aurait bien garder sa couverture sur les épaules. Mais elle ne l'avait pas fait, préférant protéger sa jument du froid plutôt qu'elle même. Après tout, ce n'était pas elle qui avait marché durant ce long voyage. Les liens qu'elle partageait déjà avec l'animal s'étaient resserrés... Elle avait vraiment besoin de sa monture. Aucun autre cheval ne pourrait lui être aussi fidèle. Mais elle tremblait de froid maintenant qu'elle avait quitté le couvert des arbres. Elle se dirigea directement vers le dojo principale, saluant gravement d'un signe de tête les sages qui passaient à proximité. Enfin, elle arrêta sa jument devant la fragile porte et sauta à terre.

- J'aimerai parlé au chef du clan du Dragon.

Sa voix n'avait pas la fierté qu'elle avait voulu y mettre... En fait elle semblait surtout épuisée et à bout. Elle avait vu trop de défaite, et son espoir avait grandement besoin d'être raffermi. Mais trouverait-elle vraiment ici ce qu'elle était venu y chercher ou repartirait elle seule vers le Rorkhan ? Elée se tenait tout de même droite, son épée toujours cachée sous sa cape. Ses tremblement de froid avaient cessaient... Sans doute l'adrénaline, cette étape était très importante pour la survit de sa patrie.

Un homme était tout de suite venu à sa rencontre, pied nue il semblait marcher sur la neige ou danser dessus sans jamais s’enfoncer, son torse était nue lui aussi et un dragon vibrait lentement sur son torse comme le reflet de son âme et non comme un simple tatouage à l’encre vert. Il s’était très vite incliné devant celle dont le poids des fautes était trop lourd pour que la neige ne la supporte et lui avait répondu d’un ton des plus aimables :

-˝Parler au maitre dragon ? Mais bien sur suivez moi …˝

Puis il était partie, marchant normalement sur la neige comme si celle qui le suivait pouvais prendre son rythme à lui, comme si le faite de tracer un chemin de la neige alors que lui n’avais qu’a déposé ses pieds nue qui ne laissait aucune trace ne lui donnait aucun vrai avantage… Où peux être voulais-t-il simplement la tester car rapidement il s’enfonça entre les maisons en papier de riz qui vue les vents de la montagne auraient dut s’effondrer depuis bien longtemps … Pourtant rien ici n’était vraiment normal, ni l’homme qui volais au dessus de la neige, ni les maisons ni même le village qui semblait beau à en vouloir mourir ici … Non pas beau mais en harmonie infini avec la nature.

Si la demoiselle arrivait à la suivre, qu’elle mettait assez de hargne et qu’elle passait ce chemin complexe qui serpentait jusqu’au dojo qui semblait n’apparaitre qu’au dernier moment elle verrait un immense et complexe dragon dessiné sur la devanture de ce dernier. Il était toujours fait en papier de riz et dans un bois claire qu’il était impossible d’identifier pour quelqu’un comme Elée, en faite même un charpentier aurait eut du mal tellement il semblait encore vivant alors que ce dojo avait été crée il y a des années de cela … Le domaine du Dragon.

Alors la porte s’ouvrirait silencieusement sur une grande pièce où le froid serais remplacer par une douce et bien heureuse chaleur, alors le frêle papier qui les sépare de l’extérieur ressemblerais à un mure immense qui laisse passer bien plus de lumière que le ciel nuageux ne peut en donné, alors elle verrais le maitre Dragon.

L’homme assit en tailleur porte une longue robe et son crane rasé est comme espace de sa peau sujet à de complexes tatouages qui naissent dans les plies du tissu pour ne jamais mourir. Les yeux clos sous d’épais sourcil broussailleux et un visage sans âge comme si la longue barbe blanche qui naissait autour de ses fines lèvres pouvais contraster avec les quelques rides qui orne le coin de ses yeux. Il est la vie et l’espérance de tout vieillard… Si elle arrive jusqu’ici elle verra le sourire de l’homme qui semble dormir profondément dans une transe sans fin… Elle verra le disciple disparaitre dans la tempête de neige après c’être incliné, puis elle verra surtout le calme inconcevable qui règne ici bas …

La paix.

Invité

L'homme proposa de la guider vers le maître Dragon et elle lui emboita le pas. Il était rapide... Il avait beau l'inviter courtoisement, il ne semblait pas décider à l'attendre. Elée serra les dents, refusant de remonter à cheval pour le suivre plus facilement. Son honneur le lui interdisait. Elle ne lui ferait pas le plaisir de la voir flancher. Mais quand ses pieds foulaient à peine la neige, elle devait luter à chaque pas pour avancer dans la poudreuse. Remme avait traitreusement choisi de suivre ses pas pour moins se fatiguer, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir avec tout le trajet que la jument avait fait en la portant. Fallait il vraiment qu'il lui impose cette épreuve alors qu'elle était déjà épuisée ? Mais pour rien au monde elle n'accepterait de se faire distancer. L'armée avait faillit, mais elle ne comptait pas comme bien des soldats perdre son honneur. Elle parvint à grand peine à arriver avec son guide devant le dojo et entra à sa suite.

Un homme était assis, immobile, d'un calme incroyable. Avait elle vraiment bien fait de se rendre ici ? Il étaient l'harmonie et non la guerre... Pourtant, il fallait bien les éveiller car le reste du pays souffrait. N'avaient ils pas les mêmes objectifs ? N'avaient ils pas au moins autant de raisons qu'elle de haïr les Pjeyhs ? Mais étaient ils seulement capable d'un tel sentiment ? Qu'importe... Elle avait besoin d'eux et même si ce vieillard ne semblait pas lui porter la moindre attention. D'ailleurs elle doutait fort qu'il ait perdu le moindre de ses mouvement. Avec un soupire de soulagement, elle laissa sa jument immobile derrière elle après lui avoir demander d'attendre d'une pression de la paume sur les naseaux, et s'approcha. Le jeune officier se tenait bien droite, sans doute trop. Le vieux maître devait sentir la tension, fruit de plusieurs jours de lute contre les éléments pour monter ici aussi vite que possible.

- Bonjour, maître Dragon. Je suis Elée, officier de ce qu'il reste de l'armée Démérienne libre... Vous devez bien savoir que la pays souffre. Des créatures entre la vie et la mort parcourent les terres et massacrent hommes, femmes et enfants. Il ne reste plus grand chose de l'armée Démérienne... J'ai envoyé les cent hommes qui m'accompagnaient vers Stolenmark, mais il ne suffiront certainement pas à sauver notre nation de l'oppression des Pjeyhs. Nous avons besoin de vous... Besoin de votre sagesse et de vos forces pour défendre Déméria. J'aurais voulu apporter des soldats près à se battre à vos cotés, mais le camps n'était peuplé que de morts et de traitres. Peut être nous reste t-il quelques forces au Rorkhan... J'ignore combien. J'ai envoyé un de mes soldats là bas et j'espère qu'il passera.

Elle repris sa respiration et une certaine contenance. Elée ne connaissait pas assez les sages pour trouver les paroles qui sauraient porter, mais elle était bien décidée à essayer. Pourquoi restaient ils sur leur montagne alors qu'en bas, le pays était à feu et à sang ? Mais elle ne voulait pas les en accuser... Ce serait le meilleur moyen de se faire tuer. Ils avaient tout de même leur honneur eux aussi, et sans doute leur raisons. Elle espérait simplement qu'ils ne feraient pas la sourde oreille. Ils semblaient si calmes devant la destruction du monde... Mais sans doute les Pjeyhs ne les avaient ils pas encore attaqué. Ils n'étaient pas assez stupides pour se faire des ennemies sur tous les fronts.

- Serez vous avec nous pour ce combat ? Je crains que les Pjeyhs ne s'en prenne à vos montagnes une fois qu'ils auront asservit Déméria si nous n'agissons pas rapidement. Avec ce qu'ils tiennent de l'armée, ils sont forts... Si au moins vous pouviez donner refuge à ceux qui résistent, vous nous offririez une aide immense.

Un sourire se dessine sur ses fines lèvres et alors que ses yeux ne sont pas encore ouverts il marmonne d’une voix d’une douceur harmonieuse :

-˝Alors le jeune serpent parla au dragon et lui dit : Ouvre moi ton cœur et bat toi à mes coter, soulève tes écailles et aide nous nous avons besoin de toi … Mais le dragon garda les yeux clos et jamais le serpent ne put lui dévoré le cœur qu’il voulait tant. Tu as fait un grand chemin pour venir ici jeune serpent mais le dragon a d’autres préoccupation que de faire tremblé ta terre et aucun des clans buggins n’a passer un accord avec la Déméria que tu propose. Nous somme un tout sur une montagne qui ne craint plus le vent, nous somme un rêve et un silence. Le loup a périt en voulant aider le serpent, le dragon n’ouvrira pas son cœur, la grue ne s’approchera pas, le lion montrera les dents et le lièvre se tiendra à distance car le serpent ne peux rien contre eux si ce n’est de la perfidie.
Ton chemin n’est pas ici jeune serpent, vas te battre si cela te plait mais aucun vent de la montagne ne nous fera changer d’avis, le monde est calme ici et les campagnes son bien plus en paix qu’avant, les gens ne viennent plus nous demander de la nourriture, le dragon peux se reposé sur son cœur …˝

Les yeux toujours fermé il lève lentement la main vers la porte toujours ouverte.

˝Par delà les mers hurlent un jeune dragon assez sot pour être entré dans les combats, il hurle sa douleur et sa souffrance, nous ne somme pas fait pour cela … L’homme n’est pas fait pour la souffrance. Part avec ton poison et vas le reprendre autre part jeune serpent … Par car ni tes crocs ni ta langue ne peux nous atteindre.˝

Lentement un vent se lève comme si sa main levé pouvait lui montrer que seule la sortie était là pour elle. Le vent commence doucement à la pousser vers la porte mais toute résistance semble vaine et le vieil homme ne l’a toujours pas regardé…

Que veux dire ce sourire sur ses lèvres ? Que veux dire ce visage énigmatique qui semble ne rien montrer et qui pourtant expose bien trop de sentiment ? Que montre ce mouvement si ce n’est la porte ? Pourquoi ce son dans la montagne qui est autre comme le vent comme un jeune homme qui jouerais de la musique … Comme un rêve, comme un silence, que se passe-t-il ici dans cette montagne que les nuages venant de la capital contourne docilement ?

Tant de question, aucune réponse visible ou audible, juste un son éphémère qui n’est peux être que le chant du vent dans des rocs que seul cette montagne possède.

Invité

Serpent... Pourquoi ce terme ? Quel venin venait elle répandre en leur parlant de la misère du peuple ? Étaient ils à ce point inssensible au monde extérieur ? Le vent la poussait vers la sortie... Ils la chassaient de leur montagne. Elée ne pouvait voir dans leur actes qu'un profond égoïsme. Ainsi, voilà ceux dont on louait la sagesse ? Des hommes capables de se réjouir du malheur des autres ? Les villageois ne venaient plus demander de nourriture parce que les morts n'en ont pas besoin... S'en rendaient ils seulement compte ? Ou plutôt, considéraient ils que la vie d'autrui avait une quelconque importance. Sa voix était légèrement éraillée à cause de la colère quand elle reprit la parole, lutant contre cette "invitation" un peu trop insistante à son gout.

- Et quand votre montagne se dressera au milieu de l'enfer, y resteraient vous reclus ? Et quand vous ne pourrez plus luter et qu'une avalanche de morts grimpera vers vous ? Car ces hommes que vous ne nourrissez plus sont encore debout sous forme d'ossements, et se battent aux cotés des Pjeyhs ! Le serpent que vous voyez en moi regarde sans doute plus loin que vous. A moins que vous ne soyez protégé par un traité avec ces nécromanciens ? J'ose espérer que ce n'est pas le cas pour les hommes d'harmonie que vous dites être. Si certains des votre meurent au combat, vous en êtes les seuls responsables car vous les avez laissé partir seul et abandonné dans leur tache.

Elle avait maintenant complètement perdu son calme. Comment osaient ils donner si peu d'importance à la vie d'une nation entière ? Les pierres d'une montagnes étaient elles pour eux plus importantes qu'un village de fermiers ? La jeune officier recula pourtant jusqu'à la porte et posa une main rassurante sur l'encolure de sa jument avant de sauter à cheval. Si il n'y avait rien à tirer de ce peuple, elle partirait, mais pas sans en être sûre. Elle n'avait rien à offrir en échange de leur aide... Et rien envie de promettre à de tels hommes. Peut être supportaient ils le froid et vivaient ils en parfaite harmonie avec leur environnement, mais ils avaient apparemment du perdre leur humanité pour y parvenir. Mais il fallait qu'elle retrouve son calme ou elle risquait tout simplement de se faire tuer. Peut être même était elle déjà aller trop loin.

- L'homme n'est en effet pas fait pour la douleur, mais elle est parfois nécessaire pour rétablir l'équilibre. Je ne suis pas un serpent, mais une femme qui a décidé de défendre ceux qui souffrent. Je partirais si il n'y a rien à tirer de votre peuple, si il n'éprouve pas la moindre reconnaissance pour le peuple dont viennent nombre de ses fidèles. Vous êtes libres de vos choix et libre de les regretter quand il sera trop tard.

Ses mains tenait les rênes fermement. Elle ne perdrait pas son temps ici si rien ne pouvaient y être fait... Peut être irait elle voir les autres clans, mais son moral était au plus bas et seul son acharnement naturel lui permettait de ne pas perdre espoir. Elle ne pouvait tout simplement pas baisser les bras, ce serait comme décider de sa propre mort. Jamais elle ne pourrait changer de camps, jamais elle ne pourrait accepter de voir sa patrie couler, et jamais elle n'aurait la faiblesse de croire les mensonges des Pjeyhs. Sans doute était elle bien trop bornée, mais en ces temps, peut être était-ce mieux.

Alors que la demoiselle s’énerve le vieille homme lui reste des plus calme le doigt toujours pointer vers la porte semblant crée un vent qui ne faiblit pas … Puis devant les attaques il reprend la parole, toujours doucement, calmement comme si rien ne pouvais le blesser ou lui faire du mal, que tout le venin qu’elle déverse ricochait sur ses écailles de Dragon :

-˝Alors qu’un sage voit la vérité les yeux clos, le serpent lui ne voit que ce qu’il souhaite où ce dont il a peur. Personne ne meurt dans les campagnes alors que sous ton roi les famines ont frappé. Les seules êtres que tu pourras convertir à ta folie sont ceux de la ville qui n’a plus de nom … Descend dans les campagnes et marche, rampe et regarde autour de toi le nombre de sourire qui n’était pas avant … Le dragon à réfléchit à tout cela avec tout les clans bien avant que tu viennes, bien avant qu’un général ne vienne ici bas. Mais ce n’est pas le rôle des Buggins d’entré dans cette guerre …˝

Elle se retourne, elle s’en vas, elle continue son attaque avec une haine sans nom qui vibre dans sa voix, que faire face à quelqu’un qui c’est voiler les yeux, il n’a pas le temps de tout lui apprendre, pas le temps de lui apprendre comment regarder vraiment, comment sentir la vérité dans chaque chose, comment danser doucement dans ce monde et y voir la beauté … Il n’a pas le temps car il a de nombreuses choses à faire …

˝Toi qui ne voit pas ceux qui souffre comment compte tu les défendre ? Toi qui ne voit pas le souffle comment compte tu apprendre ? Toi qui t’est aveugler comment compte tu voir tes ennemis ? Toi qui n’a rien appris comment comptes-tu vivre ?
Nos fideles viennent encore de par delà les mers et continuerons à venir … Nos fidèles et nous même avons longtemps été considérer comme vos ennemies. Je ne regretterais rien serpent aveugle, et le dragon non plus car nous savons ce que nous avons à faire, aucun clan ne t’ouvrira ses portes a présent car aucun de nous n’a le temps de réchauffer un serpent qui s’attaque à un rêve qu’il ne connait pas. Part …˝

Le vent est plus violant, plus puissant, il ajoute quelques mots :

˝Tu n’a plus d’homme dans le Rorkhan non plus … Ceux qui croient en tas cause sont devenu Rorkhan et se battent comme la résistance.˝

Puis la porte se ferme et dans le village désert elle ne voit plus que la sortie comme si toutes les maisons avait disparut… Quelque soit ses mouvements, quelque soit son chemin le vent l’empêchera d’accéder aux autres villages … Elle n’est plus la bien venu sur cette montagne.

Invité

Le vent était de plus en plus fort et la fine paroi se rabattit devant elle. Remme broncha et fit un écart, mais sa cavalière la retenait. Il la chassait après ce qu'il venait de lui apprendre ? Comment pouvait il la forcer à partir sans comprendre ? Elée bouillait de fureur. Son général était passé ici et il ne lui laissait pas le temps de poser des questions. Elle voulait savoir ce qu'il était devenu, savoir comment il était mort si il l'était vraiment... Si il était passé ici, peut être savaient ils ce qu'il était devenu. Elle avait besoin de le savoir, de résoudre cette énigme et ceux qui savaient la chassaient avant de lui laisser en apprendre plus.

- Aelian est passé ici ? Que lui est-il arrivé ? !

Mais sans doute ses paroles se perdirent elles dans le vent. Se jument se cabra à demi et la jeune femme consentit à la laisser sortir. Avec ce vent qui la repoussait, elle n'avait pas tellement le choix. Fichu Buggïns, ils avaient de grands pouvoirs et n'étaient même pas fichus de s'en servir pour une grande cause. Seule leur tranquillité et leurs montagnes comptaient pour eux, ou du moins était-ce l'impression qu'ils lui avaient laissé. Saisissant ces rênes dans une main, elle la lança sa jument au galop pour quitter cet endroit, laissant de profondes traces dans ce paysage blanc et harmonieux. Comment pouvaient ils rester aussi calmes alors que la guerre sévissait en bas ?

Le trajet de retour aurait du être plus simple car elle n'avait qu'à descendre de la montagne, mais ce ne fut pas le cas. Déjà, ses réserves de nourriture touchaient à leur fin et le temps était de plus en plus mauvais. Mais surtout, ses espoirs s'effritaient à une vitesse alarmante. Elle ne pouvait que s'accrocher à ce que le vieux dragon lui avait laissé : Certains de ses hommes étaient encore vivant dans le Rorkhan et cette ville sans nom où elle trouverait peut être des alliés. Il lui avait aussi dit qu'elle n'avait plus d'hommes au Rorkhan, mais il se trompait car elle ne cherchait plus à maintenir l'armée qui de toute évidence était tombée, mais simplement à résister au Pjeyhs. Elle ne reprochait absolument pas à ses hommes d'avoir rejoint les rangs de ces rebelles qui avaient cherché à se détacher de Déméria et aurait elle même agit de cette manière si elle avait été confrontée au même choix. Ils n'étaient plus soldats, mais toujours défenseurs de la liberté et toujours opposé aux nécromanciens. Contrairement à ces hommes qui avaient déchiré les drapeaux, ceux qui se battaient pour le Rorkhan avaient choisi la bonne voie. L'armée Démérienne avait sombré même si elle s'en sentait encore officié, Elée ne se faisait plus aucune illusion sur la valeur de son grade. Aucune... Simplement le symbole de la victoire des Pjeyhs, mais aussi celui d'une résistance de sa patrie qui ne s'éteindrait pas.

Après trois jours de chevauchée difficile, elle arriva au bas de la montagne. Elle ne chercha pas à contacter les autres clans car ils seraient fidèles au Dragon, elle s'en doutait. Elle voulait simplement quitter ces lieux pour retourner là où elle serait peut être utile... Engourdie par le froid et à moitié affamée, elle arriva enfin dans les campagnes environnantes. Son premier acte fut d'acheter de la nourriture à des fermiers qui en avaient à vendre, ce qui fut facile à trouver. La récolte avait du être bonne cette année... Ou les Pjeyhs prenaient bien garde à ne pas donner au peuple des raisons de se rebeller. Elle pu aussi passer une nuit au chaud, ou plutôt dans une grange ce qui était déjà une grande amélioration de son quotidien. Il lui fallait maintenant trouver des sourires ? Elle avait l'impression de se retrouver face au messager avec ces paroles ambigües. La véritable différence était que le maître Dragon n'avait en rien cherché à l'aider, sans doute simplement à la faire partir plus vite. Comment trouver des sourires dans un monde écrasé par l'obscurité ? Pourtant elle passait dans les villages et observait les gens, les questionnait sur les évènements récents, prenant bien garde à ne jamais prendre partie. Les espions des Pjeyhs pouvaient être partout et surtout là où on ne s'y attendait pas.