Maëlys et Lunaë Anima

La jeune femme regarde l'homme qui lui fait face. Assis au bureau, l'air fatigué, il procède à l'inscription des personnes qui souhaitent s'engager sur une caravane.

Comment vous appelez vous?

Maëlys Anima. Ma soeur s'appelle Lunaë (prononcé lounaé)

Un faux nom. Mais il y avait si longtemps qu'elle ne répondait plus à celui de Ninaë Erren...

Votre âge?

J'ai 18 ans, ma soeur vient d'en avoir 7.

Un mensonge, là encore. Mais ils n'acceptent pas les jeunes de moins de 16 ans, impossible de dire qu'elle n'en avait que 15...

Votre race? Que j'envoie pas une humaine dormir avec un vampire...

Humaines.

Le coup des vampires, elle n'y croit pas trop... Mais il y a des racistes partout...

Votre religion? Je vous préviens, ici, on ne veut pas de conflits!

La jeune femme sourit étrangement, avant de répondre.

« Aucune. Je ne crois en personne d'autre qu'en moi même. Ma soeur non plus. »

Ou plutôt, elle a perdu toute fois. Après tout, quelque soit les dieux existants, aucun ne se préoccupe d'elle ou de sa soeur, pourquoi devrait-elle se préoccuper d'eux?

Quelle profession exercez vous?:

Je suis plutôt douée en soins, notamment par les plantes, ou la plupart des processus non magiques. Je sais aussi chasser, cuisiner et raconter des histoires, mais je n'ai pas de réel métier.

Elle savait aussi s'occuper de sa soeur, deviner ses besoins juste en observant la posture de son corps... Mais ça, ce n'était pas vraiment utile.


Description physique ( 7 lignes minimum ) :

La caravane s'est arretée pour la nuit, et ses membres se sont regroupés autour des feux de camps. Le responsable les connaît tous ou presque. Les mercenaires montent la garde autour des chariots, tandis que la plupart des conducteurs marchands discutent joyeusement. Parmi eux, seules deux sont silencieuses.

La première, c'est Maëlys Anima. Une jeune femme plutôt longiligne, aux formes légèrement dévloppées, mais sans plus, aux cheveux châtains-roux assez longs, qu'elle natte chaque matin avec patience. Officiellement, elle officie comme guérisseuse, mais vu le faible nombre de blessés (et c'est heureux) elle travaille surtout aux côtés du cuisinier. Lorsqu'il la voit, l'homme ne peut s'empêcher de se demander ce qu'elle a pu vivre pour avoir des yeux comme les siens. Des yeux à la fois blasés et durs. Ses vêtements aussi soufflent que la vie n'a pas du être simple pour cette femme. Le pantalon marron qu'elle porte est rapiécé en de nombreux endroits, tandis que la cape s'éffiloche ça et là. Si elle se déplace dans la forêt comme elle se déplace entre les chariots, elle ne doit pas être simple à détecter! Plus d'une fois elle l'a surpris en se tenant derrière lui sans qu'il ne l'aie remarquée...

La seconde est bien plus étrange. Lunaë Anima. Il ne l'a jamais entendue dire un seul mot. D'apparence, elle est plus soignée que sa soeur. Son visage à gardé toutes les rondeurs de l'enfance, et si ses muscles sont plus développés qu'une gosse de sept ans normale, elle ne semble souffrir d'aucune carences. Ses cheveux châtain clair sont toujours soigneusement démêlés et souvent nattés, et ses vêtements sont toujours propres et d'une qualité correcte comparé à ceux de sa soeur. Mais ses yeux et sa façon d'être effraient toujours un peu l'homme. Une poupée serait plus expressive.

Comportement (qualités et défauts, 5 lignes minimum) :

Le gérant se lève, et fait quelques pas pour rejoindre le cuisiner. Ils se connaissent bien, tout deux.

« Eh, Ethan... Tu peux me dire quoi sur ces deux là? »

« Les deux soeurs? Pas grand chose... La plus âgée est très peu à l'aise avec les humains... Au sens TRES large du terme, en fait... Elle évite généralement de croiser les regards, ne parle pas beaucoup en public... Elle est plutôt solitaire. D'un autre coté, ça m'arrange, comparé à Ruth qui passe son temps à bavasser... Elle au moins elle fait son boulot très consciemment, et elle à bonne mémoire... Pourquoi tu me demande ça, maintenant au fait? »

Le gérant eut un rire gêné.

« Je suis en train de remplir les références... Et je me rendais compte que mis à part son caractère plutôt protecteur envers sa soeur, je ne sais rien d'elle... Sans l'enfant, elle ne serait pas remarquable du tout, n'est-ce pas? »

« Possible... »

« Tu peux m'en dire plus sur elle? »

« Voyons... Comme tu l'as dit, une bonne partie de son caractère est liée à sa petite soeur. Elle est très protectrice, et très douce avec elle, et ne tolère pas que qui que ce soit la blesse. Il y a deux jours, tu sais, quand vous êtes allé au village? Elle est restée avec les chariots, comme tous les soirs, et l'un des mercenaires à par mégarde marché sur la main de la petite. Elle lui a sauté dessus comme une furie! Et crois moi, j'ai eu du mal à la maîtriser! Elle ne sait pas se battre, mais je te jure que c'était pire qu'un chat sauvage!»

Le gérant haussa un sourcil.

« Et vous ne m'avez pas prévenu? »

« Pour quoi faire? Dès que l'histoire a été éclaircie, elle s'est excusée, Johan aussi, et je me suis chargé de lui faire la leçon. Johan est un bon gars, mais si elle avait fait ça à un autre... Enfin, tout ça pour dire qu'elle n'est pas ce qu'elle semble être... »

« Je vois... Et l'autre? »

« Une poupée sans âme... J'ai essayé de demander à sa soeur le pourquoi, mais elle refuse de me répondre... Elle suit sa soeur, le plus souvent, mais obéit à n'importe quel ordre qui lui est donné, s'il est simple... A part ça, elle ne réagit pas. Elle a quelques réflexes, comme enlever sa main si c'est chaud, mais rien de plus... Qu'est-ce que je peux te dire de plus... Ah, si, d'après sa soeur, elle aime les histoires, et les berceuses... »

« Eh ben mon vieux, quel compte rendu! Tu as un sacré sens de l'observation! Merci pour ton aide, mon ami... »

Pouvoir(s)/Magie(s) :

La caravane est repartie pour une nouvelle journée de route, mais cette fois, un homme endormi partage le chariot où Ethan, Lunaë et Maëlys préparent le diner. Un des mercenaires qui a prit froid et se trouve donc cloué au lit par une forte fièvre. Soudain, à la surprise d'Ethan, Maëlys se lève et redresse l'homme au moment même où il commence à tousser. Lorsqu'elle se rassoit, après avoir rallongé l'homme toujours endormi, il ne peut s'empêcher, curiosité maladive oblige, d'essayer d'en savoir plus.

« Efficace... Tu lis les pensées, ou...? »

La jeune femme secoue la tête.

« Non, c'est juste de l'observation... Sa respiration était assez rauque, et ses deux dernières inspirations étaient plus sèches. Lorsque ma soeur respire ainsi, elle tousse aussitôt après. Et quand on tousse, il est préférable d'être redressé... »

Le cuisinier emet un léger sifflement appréciateur.

« C'est tout de même à la limite du magique dis moi! Et ta petite soeur, elle n'a pas de pouvoir non plus? »

« Elle en avait un... Empathie animale... Tu n'as pas remarqué comment les chevaux sont gentils avec elle? »

C'est vrai que les animaux de la caravane ont un bon feeling avec cette enfant sans âme... Plus d'une fois il a vu son chien, certes gentil, mais peu social, laisser passer la fillette, ou l'escorter d'un coin à l'autre du camp...

« Ils sentent qu'elle est perdue... »

Peur(s) : Le silence est retombé dans la carriole qui continue d'avancer doucement. Depuis la veille, ils sont en montagne. L'inclinaison du chariot est assez étrange.

« Maëlys, va en tête du convoi, et demande au chef la distance qui nous sépare du prochain voyage, tu veux? »

La jeune femme hoche la tête, s'approche de la bache qui ferme le charriot... Et s'immobilise.

« Maëlys. Maëlys! »

Elle a la respiration profonde, la main crispée sur la bache. Le cuisinier la rejoint, sans que la petite soeur n'aie réagit, et rejoint l'adolescente, les yeux fixés sur le vide que longe le chemin.

« Viens par là... T'es blanche... T'as le vertige? »

Dès qu'elle est à nouveau dans le charriot, la jeune fille se calme. Sa respiration devient moins saccadée, et elle hoche la tête.

« C'est maladif. Désolée... »

« C'est normal d'avoir peur, tu sais? »

Point(s) faible(s) :

La « fillette » ne semble toujours pas convaincue. Il est vrai que sa peur est gênante, mais bon...

« Ecoute, tu peux pas tout avoir. Tu es plutôt courageuse, dynamique et une excellente guérisseuse, faut bien que tu aie des points faibles, non? »

Elle sourit. Hoche la tête.

« Ma soeur. Le vertige... Et j'suis pas très forte, aussi... »

C'est vrai que la puce, pour les gros travaux, elle a du mal... D'un autre coté, personne ne lui a jamais demandé de pousser les chariots!

La nuit est tombée sur le cercle de chariots. Lunaë s'est enfin endormie sous l'effet conjugué de la tisane et de la berceuse. Maëlys laisse sa voix décroître, et ses yeux se fermer. Morphé l'accueille bien vite.

La berceuse continue, mais la voix n'est plus la même. Plus douce, avec un timbre plus grave, et pourtant si rassurante... Puis les images apparaissent. Le vieux mur de bois patiné auquel était accolé son lit, aux ombres mouvantes dessinées par les flammes. Quel âge avait-elle à ce moment? La question disparaît aussi vite qu'elle n'est apparue.

« Tu vas bouder longtemps, Ninaë? »

La voix n'est pas tellement désapprobatrice ou culpabilisante, tout juste curieuse. Mais ça ne l'empêchait pas de se braquer.

« C'est MON nounours à moi! Je veux pas qu'elle y touche! »

La voix de l'enfant est boudeuse et pleine de rancoeur. C'est vrai, à l'époque, elle la détestait. La voleuse de place. La nouvelle chérie des parents. Lunaë...

L'enfant se renfonce un peu plus dans sa couverture, et l'image se brouille.

Elle est à l'extérieur, en train d'essayer de lire un livre de grand, surveillant d'un oeil sa petite soeur. Parce qu'elle est précieuse. Sa petite soeur, elle a un pouvoir elle! Et c'est pas juste. Parce qu'elle ne l'a pas mérité. Elle passe son temps à jouer au lieu d'étudier, et maman ne la punit jamais!

« Me'ys! Me'ys! Y a des gens y vient! »

Tiens, c'est étrange, elle avait toujours cru que leur première visite s'était déroulée un soir d'orage... Les visiteurs étaient pourtant rares, surtout que la maison était à l'écart du village.

Va-t-en!

C'est inutile, bien sur. Les rêves ne font jamais ce qu'on leur dit, et les souvenirs encore moins. Les deux enfants restent donc dans le champs de fleurs, observant avec curiosité les nouveaux arrivant. Leurs silhouettes restent floues, mais pour les enfants qu'elles étaient, ils avaient l'attrait de la nouveauté. Des voyageurs si riches dans un village isolé... D'où, d'ailleurs? Ce n'était pas fréquent.

Ils sont venus pour elle. Ils ont plaisanté avec elle, et se sont laissés guider jusqu'aux parents. Et maintenant, elle doit à nouveau surveiller sa si merveilleuse soeur, tandis que les adultes discutent.

Est-ce ce jour là que tout avait commencé? Elle ne se souvenait plus... Ils étaient revenus. Souvent. Toujours avec des petits cadeaux. Une poupée qui répondait quand on lui parlait, un chaton, des sucreries... Des cadeaux pour les parents aussi. Les parents qui tentaient de partager les cadeaux entre leurs deux enfants. Mais la poupée ne parlait qu'à elle. Le chat la griffait pour rejoindre l'autre. Et les magiciens ne parlaient pas avec l'aînée. Seulement avec la cadette. Et elle lui en voulait. Elle en voulait à cette petite soeur que tout le monde aimait. Cette petite soeur qui devenait plus puissante chaque fois.

Tiens? Où ses rêves l'ont-ils emmenés, cette fois ci? Bien sur. Dans l'étable. Celle du vieux râleur de Maxime. Elle peut sentir l'odeur de la paille et des chevaux. C'est aux côtés de l'une des juments qu'elle se trouve avec Lunaë. Lunaë qui tient sa poupée par un bras. Et qui se dresse de toute la hauteur de ses trois années pour caresser le cheval.

« Demande lui de se baisser? »

La petite voix de la poupée horripile toujours autant la rêveuse. Mais la petite l'aime, cet objet. Et suis ses conseils.

« Tu peux te baisser, s'il te plait, Dee dee? »

Le cheval ne répond pas bien sur. Comme l'enfant qu'était la rêveuse ne manque pas de le faire remarquer, avec la cruautée de ses dix ans.

« Demande avec ton coeur? »

Encore la poupée.

Menteuse! Menteuse! Ne l'écoute pas!

Menteuse n'est pas le bon mot, pourtant. Après tout, lorsque l'enfant ferme les yeux pour reformuler sa demande « avec son coeur », la jument se baisse. Le premier contact volontaire qu'avait eut l'enfant avec les animaux... Et non le dernier. Les magiciens étaient venu très peu de temps après, comme s'ils avaient été informé. Ils avaient proposé aux parents de former la plus jeune à son pouvoir. Ils étaient là tous les jours, maintenant. Et ils n'en avaient que pour la plus jeune.

C'était sans doutes pour ça que sa mère avait commencé à lui enseigner les plantes. Elle ne les lui avait pas enseigné longtemps.

A nouveau les images s'étaient brouillées. Elle était devant la maison, maintenant. Et sa soeur était là aussi.

Non. Arrete.

La plus jeune semblait endormie, accolée au banc sur lequel était assise l'aînée. Aînée qui faisait de son mieux pour ignorer le rat et son numéro de contorsionniste. Jusqu'à ce qu'elle ne craque.

Ne dis pas ça!

« Bon, maintenant, ça suffit, j'en ai marre! J'essaie de lire, fiche moi la paix! »

Un instant, le rat s'était immobilisé, avant de disparaître dans les bois, sous le regard furieux, jaloux et blessé de sa soeur. Encore une fois, Perle, Diamant et Grenat avaient voulus parler à ses parents de Lunaë, encore une fois, ils lui avaient demandé de surveiller sa soeur. De ne pas la laisser utiliser son pouvoir. Qu'est-ce qu'ils avaient besoin d'apprendre à un bébé de cinq ans comment prendre le contrôle d'un animal? Elle passait son temps à jouer à ça maintenant!

Arrete la!

Elle se replongea dans son livre, ignorant sa soeur. Jusqu'à ce qu'un bruit de chute ne la distraie. Qu'est-ce qu'elle avait inventé, encore?

Le livre tomba au sol, tandis qu'un hurlement commençait à sortir de sa bouche.

« MAMAAAAAAN! »

La fillette n'avait plus rien d'endormi. Les yeux ouverts et vides, la respiration irrégulière, elle semblait se noyer.

Arrete... Pitié...

Quelqu'un l'attrappe, l'entraine au loin. Perle est déjà auprès de Lunaë. Et elle, elle crie. Elle se débat. Elle veut savoir. Elle veut comprendre...

Elle ne sait pas comment elle a finit endormie dans le lit. Il y a des voix à coté d'elle. Celle de son père, en colère. Celle de sa mère aussi. De quoi parlent-ils? Qui devait être en sécurité? Lunaë? Elle n'est pas morte, hein?

« Vous êtes responsable de ça, vous devez la guérir! »

« Elle n'est pas guérissable! Son esprit est mort en même temps que l'animal qu'elle possédait! Pourquoi pensiez vous que nous vous avions dit qu'elle ne devait pas utiliser son pouvoir seule? Votre fille devait la surveiller, elle ne l'a pas fait! »

Est-ce que c'est sa faute? Lunaë est morte à cause d'elle?

« Ce n'est pas ce qui était convenu! Lorsque vous avez commencé ces rituels pour accroitre le pouvoir de notre fille vous nous aviez promis qu'elle serait en sécurité! Regardez là, maintenant! Une coquille vide, c'est ce que vous en avez fait! »

« Et dans son état, elle n'est désormais plus en état de remplir sa part du marché! »

Tout le monde crie en même temps... Des bruits de lutte... Et le silence...

Elle se sent secouée. Les souvenirs s'estompent, doucement, remplacés par un visage. Celui d'Ethan.

« Tu pleurais, j'ai pensé que tu cauchemardais... »

Un simple hochement de tête, un sourire, et elle s'assoit.

Rêves et/ou buts : « Tu veux en parler? »

Non. Elle ne peut pas. Même après deux années. Deux années à voyager avec sa soeur, seule autre survivante de la famille. Deux années à fuir les magiciens, à chercher un moyen de soigner sa soeur, comme pour expier son crime. Deux années qui ne sont pour l'heure qu'un début.

Comment avez-vous connu le forum ? : Iris

Avez-vous lu le règlement ? : [Validé par l'Origine]

Voilà, comme l'a fait remarquer Iris, c'est plus simple pour se faire une idée du personnage que je voulais vous montrer.

E suis d'accord. Je n'envisage pas de la faire agir pour autre chose que suivre sa sœur, et réagir aux réflexes primaires (douleur)... Tu peux demander a iris, j'ai pas tendance a abuser trop, et je joue souvent les posts aux des, c'est plus réaliste. Si la situation l'exige, je te demanderait de la jouer.

Pour le continent... J'aimerais bien démaria, si tu pense que j'ai une chance d'y survivre ^^ mais techniquement, elle cherche surtout a ne pas pouvoir être attrappee par l'un des magiciens bizarres... ^^ donc elle bouge autant que possible.

merci! ^^