Un crépuscule plein de promesse

Ézéchiel était décidément contrarié... Sa dernière mission pour le
compte des épées ne s'était pas passé comme il l'aurait souhaité. Bien
sûr, l'individu gênant avait été "écarté" avec son efficacité
habituelle.
Il avait appréhendé la cible avec son tact et son esprit habituel, mais
l'homme semblait extrêmement méfiant. Il est vrai que de par son
apparence, Ézéchiel était assez remarquable dans ce petit village des
plaines...

Mais c'est lorsque Ézéchiel demandit à l'homme de le suivre afin de
discuter en privé que celui ci prit peur. Il était probable que ce
dernier avait quelque chose à se reprocher. Il prit donc la fuite.
Ézéchiel n'eut aucun mal à le suivre et le rattrappa quelque rues plus
loin, mais il était accompagné de deux camarades armés de gourdins.
Le combat qui s'en suivit fut de courte durée: Ézéchiel utilisa sa lame
de la Force et prit de vitesse les trois marauts avec une vivacité
surnaturelle, sa rapière les pourfendant avec précision. Bientôt les
trois humains tombèrent au sol, mort. Malheureusement pour l'ange,
cette scène n'échappa point à un groupe de paysan du village qui eurent
tôt fait ameuter la milice locale... Ézéchiel dut se résoudre à quitter
les lieux avec promptitude (ou plus simplement prendre ses jambes à son
cou). Il ne craignait pas de pouvoir défaire la milice, mais de faire
trop transparaître ses pouvoirs.

Il avait donc battu en retraite, espérant trouver une échappée dans les
champs ou les bois alentours... Il était maintenant sur une route de
campagne, espérant avoir échappé à ses poursuivants...

Le soleil se couchait au loin... Voilà qui l'arrangeait bien, mais il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Il s'y était pris comme un débutant, avait failli être découvert, avait été obligé de fuir... Bref il n'avait vraiment pas mérité son titre de cavalier de l'Épée

Ézéchiel avait un air dur sur le visage, ses habits élégants étaient maculés de terre, celà l'exaspérait. Il fallait trouver un abri, ou une auberge, pour remédier à cette situation. Le crépuscule fit tomber sur la plaine un léger voile d'ombre. Les deux lunes commencèrent à apparaitre tour à tour.

-"Et toujours pas de village aux environs, peste soit de ces gueux, de ces faces de boeufs... Ne peuvent ils tout simplement pas rendre la vie simple au gens qui font simplement leur métier..." marmonna t'il...

Ézéchiel continua de marcher sur la route, espérant ne pas avoir à passer la nuit à la belle étoile...

-˝Alors comme cela un mage tarot à besoin de village pour se reposer sous prétexte qu’il sort de l’âme de la lame ? Comme cela la danse seule de la nuit ne lui suffit plus et il lui faut le monde pour lui-même alors que l’épée était réputée pour sa liberté et sa passion des étoiles ? Tu ne le sais surement pas mais la naissance de ta ligné vient de la tour sous étoile…˝

La voie venait de l’arbre, il était assit dans l’arbre et parlais calmement avec une sorte de dédain dans la voie lorsqu’il abordait cette ligné des voyageurs, la ligné des épées. Mais cela ne pouvais pas être l’homme qu’il croyait, pourtant, ses vêtement que l’on apercevait entre les feuilles et ce visage calme qui semblait le regarder de son seul œil grand ouvert et percent l’âme…

En face de l’ange, assit dans un arbre se tenait Alrène Dinerme reine de bâton et homme réputé pour être aussi habille au combat que le roi d’épée. Ni beau ni laid le jeune homme dégageait pourtant un charisme spécial comme un chef de bande de brigand reconnu entre tous s’adressant à un de ses confrères d’une tribu rival. Les gestes calmes et presque féminins tellement une grâce de fauve les empreint il décent de son perchoir et s’adosse à l’arbre.

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-˝Nous attendons encore deux ou trois personnes si mon avis est bon. Nous auront le temps de discuter tranquillement. Si vous voulez nous tuer, considérer que vous êtes mort, sinon, suivez moi un petit repas vous attend vous aussi au coin d’un feu.˝

L’homme se tourne et fait le tour de l’arbre. Derrière une jeune femme aveugle regarde les cartes du tarot royal écarté devant elle. Sa fine bouche semblait parler aux cartes qui s’agitaient doucement tendis que ses doigts de musicienne passait sur celles-ci. Ces formes était loin de celle des nobles qui montrent un décolleter plongeant qui ne peu les voiler… Sa beauté venait d’une grâce presque enfantine. Neyna Revane parlais au tarot.

Un crépuscule plein de promesse F_6m_5fbb1f3

De l’autre coter du feu plusieurs places semblaient attendre les invité car sur des bout d’écorces de la nourriture attendais… Rapidement la reine vint se posé à coter de son roi et fixa l’ange.

Ézéchiel était tout simplement éberlué. Une telle rencontre ! Ici... Néanmoins l'ange se rendit compte que cette surprise devait transparaître, il reprit rapidement le contrôle de ses émotions. Il essayait d'évaluer rapidement la situation. La panique commençait à naître dans son coeur angélique: il n'avait tout simplement aucune chance de s'en sortir si les armes venaient à être tirées. La fuite n'était même pas une option ! Montrer de la couardise devant un membre d'une autre famille, ce serait comme signer mon arrêt de mort car même si je m'échappais, des Taromanciens de l'épée finiraient bien par finir le travail.

Restait donc la discussion, il fallait jouer serré. Après tout, c'est en apprenant de ses adversaires que l'on arrive à les défaire...

-"Je vous remercie de votre invitation, je ne m'attendais point à une rencontre si extraordinaire en cet endroit peu fréquenté. J'accepte volontiers de me joindre à vous messires..."

Ézéchiel avait tenté de garder une voie sereine, mais il était tout de même peu tranquille. Il s'assit donc en face des deux êtres. Le feu qui les séparait était à la fois rassurant et réconfortant. Ses vieilles blessures commençaient à le démanger. Courir deux heures dans les bois n'était vraiment pas dans ses cordes... Il contempla le roi de bâton, quel être magnifique pensait il mon roi est loin d'avoir cette grâce...
Cette pensée le fit sourire, celà le calma un peu... Il reprit la parôle

-"Ainsi donc nous attendons d'autres invités. S'ils sont du même acabit que vous, je crois que je ne suis pas au bout de mes surprises pour cette nuit"

Ézéchiel espérait ainsi embrayer la conversation et en apprendre plus sur ces deux êtres

Alrène attendit que l’autre soit installer pour reprendre la parole et prenant une branche qu’il planta dans le feu pour faire bouger quelques braises et l’attisé à nouveau. Ainsi l’épéiste ne voyait plus le tarot royal qu’à travers des flammes bien trop danse pour pouvoir l’observer vraiment lui et les figures qui le composait. Mais une chose était sur, lorsqu’il était passé à coter de la demoiselle elle semblait caresser doucement le mat comme pour lui parler ou comprendre son avis, l’avis du fou…

Alors seulement, le visage entouré de flammes qui leurs cachait une partie de la vue l’homme replongea son regard calme dans celui de l’ange. Un seul œil contre deux mais quel œil, un regard empreint de la force de celui qui dirige, un regard de puissance contenu digne d’un maitre de son art, le regard d’un silence sans fin qui pénètre l’âme pour connaitre les vrai sentiments, ceux que le visage ne révèle jamais si ce n’est dans la souffrance et la douleur, le regard d’une reine.

-˝Les deux êtres que nous attendons son : L’ange qui voyage sous la lune se laissant guider par Origine et son suivant, le bateleur. Et la justice dont la main est une perpétuelle balance sous la roue, son âme de folie semblable à un mat et celle de l’ermite qui regarde le future avec peur d’y retrouver le diable qu’il seime… Voilà nos deux autres invité donc je suis sur de voire la venu, pour l’autre, je ne suis pas coupe et le chemin n’est pas certain … Alors je ne me prononcerais pas encore mais leurs repas sont prêt. Nous commencerons à parler de ce qui nous amène lorsqu’ils seront là, en attendant mange…
Mais sache que les Pjeyhs menace tout l’équilibre et que ce n’est pas de frêles batailles entre taromencien qui vous nous empêcher de les maitres à bas, bien au contraire… Nous vus proposons donc une alliance pour quelques soirs avant de retrouver notre guerre millénaire dans une paix bien plus sereine et belle. L’équilibre est blesser, Origine et Changement risque de s’entre déchirée et plus rien ne pourra vivre ici si tel est le cas.
Je suppose qu’il n’y a pas besoin de nous étendre plus sur ce sujet ni d’en parler devant eux. Si ils doivent voir notre art il en sera ainsi sinon … Nous serons juste pour eux des arcanistes silencieux au pouvoir complexes et imparfait.˝

Il sourit à ses mots. Le tarot était bien plus beau que les arcanes car il puisait en tout les êtres sans distinction la faible prise de la magie, la seule chose était de voir bien plus haut, de voire cette équilibre et cette danse que mène les dieux sans regarder les hommes pour comprendre et danser à son tour dans une guerre bien plus belle contre la haine et le silence, vivre.

˝Mais nous avons encore le temps de parler mon ami, je le crains.˝

Ézéchiel ne répondit pas immédiatement. Il prit son repas et l'amena devant lui, celà lui permit d'esquiver le regard si pertubant et troublant de l'homme à l'oeil unique assis en face de lui. De plus un temps de réflexion lui semblait nécessaire. Pour lui, les autres familles du tarot étaient ses ennemis. Durant son enseignement parmi les épées, il était clair que rencontrer un taromancien d'une autre famille signifiait l'affrontement.
Et maintenant, le roi et la reine d'une autre famille se tenait devant lui, et lui proposait une alliance !
Il n'était pas vraiment en position de négocier de toute façon. Il fallait simplement accepter ou refuser. Mais comment Ézéchiel pouvait il parler au nom de tous les membres de la famille des Épées ? C'est inconcevable ! D'autant que s'il prenait la mauvaise décision maintenant, son Roi ne le raterai pas au tournant !

Néanmoins, malgré tous ces éléments, il fallait bien reconnaitre que Alrène avait raison sur plusieurs points. Déjà qu'à cause des guerres intestines du tarot, l'épuisement et la perte de vue de l'objectif principal (à savoir garder l'équilibre) se ressentait un peu partout chez les épées. Ensuite, que effectivement, la menace Pjeyhs était bien réelle. Même s'il n'avait jamais eu à en affronter, les échos qu'il avait reçu d'eux étaient pour le moins alarmant. Enfin, il est vrai que la nécessité pour les taromanciens de dissimuler leurs pouvoirs avait, d'après Ézéchiel, toujours limité leur champ d'action. Faire passer ses pouvoirs pour des pouvoirs angéliques ou arcaniste ne lui sembla point difficile à réaliser.

Ensuite, ces parôles sur ces invités lui paraissaient bien obscurs. Mais après tout, celà ne changerait rien. Il voyait difficilement comment la situation pouvait devenir encore plus extraordinaire. Il reprit néanmoins la parôle dans le désir dans savoir plus sur les raisons de cette réunion.

-"Ma foi, pour l'alliance, je ne doutes point que vous pouvez concevoir le fait que je ne puis me permettre de parler au nom de toute ma famille. Néanmoins, je doit bien reconnaitre que nos objectifs soit communs, bien que nos manières pour y parvenir soit pour le moins divergente. Je suis de plus d'accord pour se faire passer pour des magiciens arcanistes. Le Tarot doit rester secret tant qu'il le pourra afin que les yeux de Changement et d'Origine ne puisse le fixer. Néanmoins, comme vous l'avez dit, les temps actuels sont des temps de crises, et la préservation de l'équilibre va être une tache ardue. Mettre à profit toutes les ressources disponibles est nécessaire. C'est pour cette raison que j'accepte de travailler avec vous. Parler d'alliance à grande échelle n'est bien sûr point de mon ressort, mais mettre de côtés nos divergent pour coopérer ensemble me semble primordial."

Il avait tenté de parler calmement. Mais entre cet oeil unique perçant de la reine de bâton, et le Tarot royal d'une autre famille disposé à quelques mètres de lui, difficile de rester quiet ! Il prit sa première bouchée, espérant que les autres invités allaient bientôt arriver...

La demoiselle sourit dans son mutisme lorsque l’ange signifiait son accord pour rentrer lui dans la danse. Bien, alors ce chemin se mettait doucement en place, un carrefour après l’autre, il en manquait tant avant d’arriver au but que s’en était presque exaspérant si l’on était pas un roi habitué à marcher sur un file si fin que le simple faite de pensé tombé pouvais vous entré vers un néant et des enfer bien plus dangereuse que tout ce qui avait été vue par vos yeux. Mais l’équilibre, cette danse entre les deux dieux était son domaine et bien qu’elle en doute souvent elle dansait à merveille sur le silence des invocations que la magie formait avec grâce pour les yeux de ceux qui savent observer… Elle souriait simplement et lorsqu’une flamme se balança un peux l’ange put aussi voir que sa main avait rejoint celle dans sa reine dans une étreinte de réconfort sans limite par laquelle passait bien plus que des mots : Tout un rêve commun.

Mais Alrène lui n’avait pas changer et il fixait simplement le feu de son regard calme et puissant alternant entre la danse que menait cet élément et celle du visage déstabilisé de l’angelot sans aile qui se trouverait devant lui… Il allait surement avoir besoin de lui car il ne pourrait pas laisser son roi seul, et si le Mat avait en tout premier lui un autre chemin à parcourir tous reviendraient à Fantaéris quand le temps de l’équilibre serais venu. Pourtant il ne fallait pas lâcher dans cette ville ceux qui allait arriver sans le soutient d’un être née de l’équilibre… Tout cela ne mènerait qu’à leur perte, il fallait apprendre et avancer.

-˝Quel est votre domaine ? Quelle est votre force et votre douceur ? Vous sentez vous apte à diriger un petit groupe pour rejoindre Fantaéris tout en restant dans l’ombre ? Apte à retrouver la résistance ? Apte à tuer les Pjeyhs et à trouver quelqu’un pour monter sur le trône de Déméria ? Apte a mener une danse bien plus complexe que vous ne l’ayez jamais fait car ici elle sera sans le moindre filet, même votre roi ne pourra vous sauvez si vous faite un pas dans la mauvaise direction. Les Deniers ont déjà des gens en Athé et nous y avons aussi un homme très efficace sur lequel nous comptons, mais en Déméria la situation est plus complexe, nous minon depuis longtemps leur avancer et nous venons de recevoir le soutient des Deniers. Pourtant il nous faux quelqu’un d’autre pour continuer les pas. Le mat œuvre de son coter comme il l’a toujours fait mais nous ne pouvons pas compter que sur lui ! Il faut dès à présent que le tarot garde sa vocation…˝

Il s’arrête et la demoiselle prend la parole, juste quelques mots.

-˝Le mat vous rejoindra …˝

Elle souriait toujours comme si cette perspective l’enchantait au plus au point et l’ombre d’un sourire passant sur le visage d’Alrène. Dans ce cas tout était dit, il fallait avancer avant, il n’attendait plus qu’une signe de la lune.

Finalement, espérer que d'autres invités arrivent n'étaient pas forcément une bonne idée... Le Mat ! Mais quand celà s'arrêtera t'il ? Cette nuit était encore pleine de surprise. De plus il venait d'apprendre que les Bâtons avaient déjà des liens avec les deniers sur l'affaire. Voilà qui était alarmant. Mais moins que l'avancée constante des Pjeyhs en Déméria.

-"Que de surprise en cette nuit ! Je remercie le destin que tant de personnages illustres daignent à croiser mon chemin. Pour répondre à vos questions, aussi nombreuses et abruptes soit elle, mon domaine de prédilection est le combat à la rapière. Je suis, je crois, un combattant élégant et rapide et le tarot est mon guide dans ce style que j'affectionne particulièrement. Pour ce qui est de la direction d'un petit groupe d'étranger, je reconnais que mon magnétisme naturel ne suffit généralement pas à diriger qui que ce soit. De plus, j'ai eu comment dire, quelque souci, par le passé. Depuis je reconnais que j'ai beaucoup de mal à me lier avec qui que ce soit. Et une qualité primordiale d'un chef est de pouvoir s'impliquer plus de quiconque dans le groupe qu'il dirige. Je suis loin de douter dans mes capacités, mais disons que je n'ai pas les qualités d'un chef né. De plus, je pense qu'il me reste trop à apprendre sur le monde pour prendre la responsabilité d'une chose comme trouver un héritier au trône de Déméria; n'est ce pas l'essence du Tarot de changer le monde depuis les coulisses et de laisser aux autres le plaisir illusoire de la scène. Ensuite pour cette danse dont vous parlez, sachez que pour le bien du Tarot et de l'équilibre, si celà est nécessaire, je suis prêt à affronter milles périls sans filet. Trouver et me faire des alliés n'est généralement pas un problème pour moi, donc je me sens prêt à retrouver cette "résistance" dont vous parlez, même si j'aimerais des précisions sur le sujet. Enfin tuer les Pjeyhs, et bien considérez que pour celà, je me porte entièrement volontaire. Ces vils êtres perturbent l'avenir et il se voile d'un voile d'ombre..."

Ézéchiel avait posé son assiette... Cette conversation nécessitait de choisir ses mots avec une justesse et une précision qu'il affectionnait mais qui demandait toute son attention. D'ailleurs l'ombre sur le visage d'Alrène ne lui avait pas échappé, et le ravissement du roi de Bâton non plus. Voilà une information que les Épées pourront peut être mettre à profit... Ézéchiel ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, mais en tout cas, s'il se passait quelque chose de si important, il ne pouvait se permettre de passer à côté...

Le taromencien sourit de plus belle, ce jeune homme cherchait à lui tiré des informations sans en avoir à échanger en retour, quelle dommage qu’on en revienne à là alors que la discutions avait si bien commencé. Alors qu’un épée acceptait de bouger avec eux, enfin pour eux puisqu’il aurait d’autres choses à faire à coter bien sur … Mais cela n’était pas vraiment important vue qu’ils seraient au moins en partie là, une reine sais danser en de nombreux lieux… La question était en faite : Quand cette lune arriverait ? Il avait hâte de voir les autres arrivés, les jeunes devaient avoir de nombreuses choses à apprendre entre eux.

Mais ce fut le roi qui prit la parole, toujours cette même voix douce, cette voix qui n’a jamais été faite pour donné des ordres ou se faire respecter mais plus pour murmurer à l’oreille d’un amant des mots enchanteur lorsque le silence de la nuit n’a plus d’importance et que toute la douleur s’évade pour ne plus laisser place qu’à ce son. Sa voix n’avait rien de celle que l’on attend d’un roi car tout le charisme venait de la douceur et ne formait pas vraiment un respect capable de faire bouger des foules … Pourtant elle était le roi de Bâton et vue la puissance de sa reine elle comptait le rester.

-˝Le loup saura pour la résistance, le Mat l’a déjà fait venir ici et on le lui renvoi. Chaque chose à son temps et à présent c’est celui du rêve et du retour du calme, mais pour cela il faudra à roi, c’est ce qu’il était partie chercher mais les Pjeyhs aussi dansent avec le future… Sa cible sera morte avant d’arriver, mais il a avec lui deux potentielles reines, en tout cas il semble y croire… Nous verrons comment sa danse se mènera. Peux être le trône tombera sous le pas d’un autre.˝

Elle baisse les yeux en direction du tarot, ses yeux morts caché sous le masque, ses yeux qui ne voient plus rien si ce n’est l’équilibre, ses yeux perdus pour augmenter sa perception des choses et le calme ambiant … Elle apprend.

-˝Mais pour cela nous attendrons que la lune vous amène vos compagnons. Pour qu’ils vous apprennent, que vous partiez à la chasse, que tout vive en paix… Ils viendront, je le sais… Mais si vous le souhaiter partez déjà et attendez qu’ils vous rejoignent dans la ville.
Ils viennent de par delà les mers et plus aucun bateau n’accepte de se poser dans le port de la ville, tout les ports de commerce son maintenant dans les campagnes et seul les militaire se pose encore parmi la désolation et le chaos. Des militaires de plus en plus nombreux je le crains.˝

Elle serre un peux plus la main de sa reine, son réconfort qui lui rend cette étreinte presque invisible mais puissante.

Ézéchiel crut deviner dans le sourire de la reine comme un agacement, comme une gêne. Peut être avait il été trop direct. Il devrait montrer plus de douceur à l'avenir. Douceur qu'il avait retrouver avec le roi. Cette femme était un enchantement, même pour des critère d'ange, d'elfe ou de quelconque race. Sa voix merveilleuse semblait apaiser tous les êtres autour de lui, et même les insectes autour du feu de camp semblait s'être volatilisé pour la laisser parler... Il aurait aimé que son roi exprime tant de ravissement. Ce couple royal était décidément bien étrange et fascinant. Et rester en leur compagnie commença à devenir un plaisir plutôt qu'une recherche quelconque d'information. L'intérêt céda la place au plaisir de la rencontre qui habite ceux qui voyagent. Ézéchiel prit donc un ton qui se voulait le plus amical possible et dit

-"Ne vous en faites pas, je ne partirai pas. Votre compagnie est loin d'être désagréable. Vous me donnez à manger, ainsi qu'un feu. Ce serait un affront que de partir alors que comme je vous le disais tantôt, seul compte de coopérer. Notre objectif est commun, et si pour cette mission, vous sentez que certains individus sont nécessaires, je serais prêt à les attendre ici avec vous. Je sais que pour nous autres taromancien, dire ce que je vais dire à peu de sens. Mais je crois que je dois vous faire confiance. Après tout, sans celà, notre entreprise est vouée à une défaite certaine. Il ne peut y avoir d'équilibre sans confiance... Mais j'avoue être quelque peu désemparé par ce qui m'attend..."

Il rapprocha son plat du feu, et prit une pause afin de choisir ses mots le plus justement possible,

-"Il est possible que vous me manipuliez, vous n'avez rien pour étayer vos dire. Néanmoins, comme je vous le répète, ma confiance en vous est totale. J'attendrais ces invités, nous verrons pour la suite..."

Il devait reconnaitre que "totale" était un peu fort. Mais, au vu de ce qu'avait dit le roi, et les derniers évènements, il était au moins certain que tout signe de méfiance avait disparu en son âme.

Le Monde devînt entièrement argenté à nouveau. Mais ce n'est pas violent comme la dernière fois. Tout n'est que douceur et tout les maux du monde semblent s'apaiser pendant quelque instant. La seule autre chose que je ressens, c'est la main froide de la jeune fille ailée. Cette jeune fille ailée tout comme l'était Tashina Catala, la compagne de Krogan que je n'avais rencontré qu'au sommet des Remparts Infinis pour finalement ne jamais plus en entendre parler. Était-elle un ange elle aussi cette enfant ? Mais alors pourquoi sa peau était-elle froide comme le marbre ? Était-ce le cas de tout les anges ? C'était curieux en tout les cas. Mais je ne m'en préoccupais pas vraiment, baigné que j'étais dans cet océan argenté. Mais la sensation de confort qu'il procure ne dure pas. Bientôt le monde redevient ténèbres. La nuit. Mais comme si j'avais du retenir ma respiration, je prends une profonde inspiration. Vient une sensation d'essoufflement qui ne dure pas et j'examine les alentours. Méfiant. Iris est toujours là. Je ne me suis même pas encore présenté sous mon véritable nom et n'avais pas même répondu ou réagit à ses précédentes paroles. Il y aurait pourtant eût de quoi ! Le Drad avait-elle dit. Qui que soit ce musicien, j'aurais bien eût envie de lui mettre le visage dans la terre. Je l'avais pourtant dit, n'y aurait-il pas une nouvelle illusion en Athe pour me renvoyer en Déméria ? Et bien si il y en avait une ! Ces êtres omniscients semblaient se moquer de moi, s'amuser à me promener entre les continents. Je tirerais ça au clair.

Mais cela attendrait plus tard. Il fallait que je sois sûr de l'endroit où nous étions et de si nous étions en sécurité. J'ignorais si Iris était en mesure de ce défendre mais son apparence infantile ne m'aidait pas à m'en convaincre. Je ne dégainais pas, de peur de l'effrayer mais gardait une main près de Reikon tandis que mon autre main restait dans la sienne, toujours aussi froide.
Du regard je parcours les environs et bientôt, dans cette vaste plaine dans laquelle nous sommes, j'aperçois un bosquet d'arbres éclairé à sa lisière par ce qui semble être un feu de camp. Pourrais-je avoir confiance et avancer ainsi ? Jusqu'à présent les Kamis m'avaient toujours guidés afin d'aller de l'avant. La lune m'avait renvoyer en Déméria et je doutais que ce soit n'importe où en Déméria. Il devait y avoir quelque chose à ce feu de camp. Quelque chose qui nous concernait tout deux Iris et moi. Je me tournais donc vers cette dernière, plongeant mon regard plus noir que jamais, la lune dans mon dos créant une ombre qui dissimulait en partie mes traits.

- Tu m'as donné ton nom Fleur de Sang, voici le mien, je suis Ryûseï Okurayami, le Loup de Ming-Chè. J'avais parler doucement. Cette fleur semblait fragile et je ne souhaitais pas la maltraiter. Je marquais donc une pause pour qu'elle puisse assimiler cette nouvelle information puis poursuivis.

- Il y à un feu de camp par là-bas. Le musicien et la Lune semblent nous avoir guidés jusqu'en Déméria alors que dirais-tu que nous allions à la rencontre de cette lueur ?

Le Drad se trouvait-il là-bas ? Je l'espérais, tant par simple espoir que par envie de lui faire ressentir ma colère. J'aurais dû rester en Déméria depuis de le début. A quel point la situation avait-elle évoluer pour que j'y sois finalement renvoyer ? Les choses s'étaient telles améliorer ou au contraire détériorer ? Je l'ignorais et je me retrouvais à présent seul, éloigné du Souffle Gris et son équipage. Mais quant était-il également du Duc Zirejar ? Était-il seulement encore en vie ? La résistance avait-elle réellement prit pied ou avait-elle été balayée comme fétu de paille dans la tempête ? J'étais moi aussi prit dans la tourmente mais je me devais d'être fort. Être le roc sur lequel prendrais pied cette fragile Fleur. J'ignorais tout de Iris mais nous allions devoir nous soutenir mutuellement pour renverser l'adversité. Un curieux avenir nous attendait.

Dès les premières notes de flûte, je lève les yeux vers Delvïss. Il est là sans l'être, me montrant une fois encore le chemin, le musicien de la lune. Un précaire élan de joie m'envahit alors que la musique nous entoure, déformant un rayon de lumière blanche. Je serre la main du loup et échange avec lui un regard ravi avant de saluer simplement d'un signe de tête le sage qui n'a pas eu le temps de répondre. Sans avoir la moindre idée de ce qui va arriver, je sais que nous allons partir, poursuivre notre voyage vers l'Origine. Je n'ai pas peur... Pas encore du moins, mais pourtant je ne peux lâcher la rose de sang. Elle est entre mes doigts une promesse d'amitié, une compréhension que je n'avais jamais encore éprouvé, un lien, une main à laquelle me retenir quand le sol s'effondre sous mes pieds. Une voix vient de nul part porter les mots de la lune, une simple phrase pour appeler la confiance, et au son de la flûte, je me laisse emporter.

La lumière tourbillonne et nous ne sommes plus là, mais la chaude main du loup est toujours prisonnière de mes griffes. Je desserre les doigts pour ne pas le blesser et regarde autour de moi, un peu perdue. Des arbres dansent dans la nuit, et Delvïss brille toujours au dessus de leurs cimes ondoyantes. Une lueur joue à travers les feuillages, attirante comme le sont toujours les feux. Mais je ne dois pas m'approcher tout de suite... J'ai confiance en ce musicien, mais il ne me protègera pas de la brûlure du feu ou de l'ignorance des hommes. Mes yeux rouges se posent sur mon compagnon, je ne veux pas partir seule. Il ne semble pas rassuré lui non plus, mais nos regards se rencontrent et sa voix n'en est pas moins douce. Il me donne un nom bien que pour moi il reste le loup, comme je reste une fleur de sang dans son esprit.

- Un feu...

Je quitte ses yeux et fixe en silence la lueur, un sourire rêveur aux lèvres. Un feu de camp, comme, enfant, nous en faisions pour égailler les nuit les plus sombres. Comme quand, créature du soleil, nous dansions avec les flammes, jetant vers le ciel des torches enflammées... Autant de souvenir que je ne pourrais jamais retrouver. Mais est-ce un signe de retour ? Est il possible de revenir en arrière, de retrouver la vie après l'avoir quitter ? Je n'y crois pas, mais l'espoir refuse de me quitter. Est-ce celui qu'on nomme le Drad qui nous attend là bas ? Et, si il n'y est pas, comment y serons nous accueillit ? La peur s'insinue lentement en moi, sentiment désagréable et fréquent. La bête l'accompagne, toujours.

- Et si ils ne sont pas ceux que nous cherchons ? Tu n'est loup que d'âme, ils te laisseront passer... Alors que leur feu aura tôt fait de m'enflammer.

Mes griffes se referment sur sa main au risque de le blesser et je ferme les yeux un instant. Je cherche au fond de moi cette simple confiance que j'éprouvais un instant auparavant et qui s'en est déjà aller. Le regard de Delvïss me soutient quand j'ose le croiser, et d'un pas de danse, je suis mon destin. Je relâche enfin la main du loup pour pouvoir m'envoler, préférant pourtant rester au sol à ses cotés. Mais mes grandes ailes noires s'ouvrent, prête à m'élever dans le ciel au moindre signe de danger. J'irai. J'en trouverai la force car il m'est impossible de retourner en arrière sans me laisser entièrement posséder par la bête. Pourtant, je n'ai pas l'air rassurée.

- Delviss montre toujours la vérité...

Juste un murmure, un espoir plus qu'une certitude, et je m'avance aux cotés du loup. Mon sourire a disparut, remplacé par une crainte que je ne maîtrise en rien. La peur de la mort... Celle où l'instinct triomphe, ou la bête prend possession de moi. Elle est toute proche, mais la rose et ce nouveau compagnon la tiennent à distance.

Lentement la lune s’illumine aux yeux des hommes alors que même l’aveugle semble la contemplée elle et ses rayons se posant avec douceur sur l’herbe fine de la plaine Démériène. Elle contemple les hommes et transporte les rêves et les cœurs. Les rêves vont arriver eux qui cherchent le Drad, mais il n’est pas arrivé, il les attend, leur souriant devant les yeux masquer du roi de bâton.

Alors que le temps est arrivé où ils posent pied sur le sol Alrène les laisse reprendre vie puis d’une voix claire il annonce.

-˝Votre diné est servie, la lune nous à prévenu de votre arriver. Je vous présente votre nouveau compagnon, il vous accompagnera durant votre voyage pour au moins quelque temps… Je pense que la lune ne s’y opposera pas… ˝

Il sourit au deux jeunes attendant qu’ils s’approchent il continu son discourt :

˝Je suis Alrène et voici Neyna, nous connaissons celui que l’on nomme le Mat et que vous appeler Drad ou Secret. Il semble que la Lune et lui soient de connivence à propos du mouvement des hommes et la danse qu’ils vont menez pour entré dans le Chaos et rendre la stabilité à ce monde … Voilà le point sur lequel nous somme nombreux à être en accord, il faut pousser se monde vers un rêve.
Prenez donc mes amis, prenez votre plaisir, venez parler de votre savoir et de votre façon de dansé...˝

Lentement le jeune homme tend la main pour serrer celle du loup alors que la demoiselle reste assise et regarde le mat qui semble sourire aux nouveaux arrivants comme si la carte semblait vivante… Autour du feu une ambiance calme s’installe comme si rien ne pouvais arriver, mais que pourrait-il se passer lorsque la reine de bâton se charge de la protection de tout les êtres présents ?

[Hrp : Scusez moi je suis en retard sur la murder que j’organise et ma famille me colle sur le dos, je suis donc un peux à la bourre, je me rattraperais la prochaine fois …]

Voilà des invités bien étranges, pensa Ézéchiel. Il prit un petit temps pour les observer. L'un comme l'autre était à la fois différent, fascinant et inquiétant.
De l'ange aux ailes noirs se dégageait une aura de peur, une aura sombre. Mais surtout une aura de profonde tristesse. Ézéchiel sembla reconnaitre sur son visage une détresse semblable à celle qu'il avait vécu lors de la perte de ses ailes... Son aspect était inquiétant bien sûr. Sa peau était pâle, même pour une ange et ses mains était ornée de griffes... Ses ailes noires comme la nuit semblait jeter sur la campagne environnante un voile d'ombre. Néanmoins, son visage était celui d'une enfant malgré les yeux rouges qui l'ornait. Il ressenti immédiatement pour elle une profonde sympathie, comme un désir de compréhension et d'entente. Il ignorait tout d'elle, et déjà, il croyait la connaitre. Il savait que ces sentiments étaient peu fondés, mais ils existaient néanmoins.
Le deuxième était un homme grand qui dégageait une certaine prestance tout en restant simple. Il s'agissait certainement du loup dont Alrène lui avait parler. Le moindre de ses mouvements, sans dégager la grâce de la reine de bâton, était néanmoins empreint d'une grande maîtrise, celle que l'entrainement aux armes forge. Son aspect était celui d'un vagabond, mais Ézéchiel songea qu'il devait dissimuler quelque chose de plus profond... Il faudrai donc simplement se méfier...

-"Vous voici donc, dit Ézéchiel, je me présente Ézéchiel Alvinar, chasseur de prime de profession, voyageur de vocation."

Il se leva et salua d'un signe de tête qui se voulait respectueux les deux nouveaux arrivants. Il fallait montrer patte blanche, du moins au début, car s'il devait voyager avec eux, mettre son orgueil de côté sera probablement une priorité...

Iris me confie ses inquiètudes et serre ma main plus fort. Elle recèle en fait une force que je n'avais pas soupçonné mais ce n'est pas suffisant pour causer en moi une certaines douleur. Ce qui le fait ce sont les griffes qui ornent ses mains et qui font mine de saisir ma chair sans que le sang ne vienne à paraître. Mais les douleurs, j'en ai connu des biens pires, celle-ci n'est qu'une sensation vaguement désagréable. Rien qui ne m'empêchera de me comporter normalement, rien qui ne puisse transparaître le rideau de ma volonté. Rien qui ne puisse effrayer la pauvre créature déjà appeurée. Malgré sa peur, elle semble cependant prête à accepter d'aller vers ce feu. Mais je préfère qu'elle ne bondisse pas loin de moi si nous venions à ne pas être arrivés au bon endroit. Sinon comment continuer à ce guider mutuellement ? Je réponds à sa poigne pour lui montrer que je suis toujours là, avec elle, et fixe mon regard dans le sien en murmurant :

- N'aie crainte. Je te protégerais du feu et tu garderas loin de moi les dangers qui pourraient venir dans mon dos. Nous emprûntons le chemin, assurons nous d'arriver tout deux jusqu'au bout de ce sentier.

Puis quelqu'un parle derrière nous. Sans précipitation, je me retourne. Ses paroles ne sont pas celles de brigands ou de personnes en voulant à nos vies. Ce sont celles des personnes que le musicien et le barde voulaient nous voir rencontrer. La voix et grave et calme. Je suis son appelle, aidant la Fleur à venir en la guidant de ma main. L'homme en face de nous n'a qu'un oeil, ou du moins l'autre est caché et évoque les prince criminels et corsaires. Ceux qui vivent hors de la loi mais qui le font avec ce que certains appellent une certaines classe, un certains charisme. Il ne m'est pas difficile en le voyant, en voyant sa face de se tenir, en voyant son port, de savoir qu'il est un combattant. Un bretteur, chose certaines, un duelliste ? Je n'en savais rien. Mais il serait surement un véritable défi si je devais l'affronter. Il m'étais probablement supérieur même si tous, aussi forts soient-ils, peuvent un jour êtres vaincus par plus faible que eux.

Mais le Prince Bandit n'est pas seul. Avec lui une délicate rose blanche aux yeux cachés et un autre combattant. Moins fort celui-ci, il reste cependant habile. Je peux le voir. J'ignore si il est aussi capable que moi avec une lame entre les mains et l'arrogance étant l'ennemi du samouraï, je fis le choix ne le décider qu'une fois que j'aurais vu de quelle manière il combat. Mais il est chasseur de prime. Connaîtrait-il le Loup de Ming-Chè ? Toujours est-il qu'il ne semblait pas connaître mon visage ce qui m'arrangeait tant qu'il continuait d'ignorer la prime offerte par l'Empire en échange de ma tête. Mais ce fait serait peut-être compromis lorsque je me présenterais comme il l'avait fait. Ennuyeux. Je n'avais plus qu'à espérer que les amis du Drad et du musicien sachent rappeller à l'ordre ce chasseur si il venait à vouloir ma tête. Je ne souhaitais pas faire couler le sang devant une enfant. Bien que sous l'influence du Loup et de l'Ombre, je fis couler plus de sang d'enfant que tout homme dans sa vie.

- Je suis Ryûseï Okurayami, second du Souffle Gris, samouraï de vocation, pirate de profession.

Je me présentais comme l'avais fait ce fameux Ézéchiel. Une bonne façon pour être compréhensible pour lui. Du moins je l'espérais. Mais alors que ces paroles franchissaient la frontière de mes lèvres, je réalise que j'ai révélé le nom du navire. Lupen était lui-même plutôt célèbre. Connaissait-il ce navire remplit de têtes recherchées ? Moi qui voulait me protéger en ne révélant pas le sanglant titre que m'avait accordé les habitants de la région du Ming-Chè, j'avais fait une erreur bien stupide. Il faudrait que je m'habitue au fait de devenir recherché sur deux fronts. Devenir pirate ne m'aiderait pas à me faire oublier des autorités. Mais peut-être pourrais-je également me tracer un chemin d'honneur hors-la-loi pour recouvrer mon plein honneur, mon rang et refonder mon clan ?

Et toi Iris, sauras-tu te présenter à ces yeux inconnus qui siègent près du feu ?

Le loup doit sentir ma crainte et mes hésitations, car il cherche à me rassurer et garde ma main malgré les traces blanche que mes griffes ont laissées sur sa peau. Je plonge à nouveau mon regard dans le sien, reconnaissante qu'il accepte de m'accompagner. Plus qu'un compagnon, il est mon protecteur, celui qui repoussera le feu si beau et su brûlant, je comprends pleinement pourquoi le musicien de Delvïss m'a mené à lui. Enfin, le sentiment de solitude s'effrite. Peut être ne sommes nous uni que par la souffrance, mais je sens chez lui ce même désir d'avancer, d'effacer certains passages de sa vie, de reconstruire. Peut être attendait il lui aussi un guide car il m'a donné sa confiance sans hésiter, comme je lui ai offert la mienne après avoir accepter sa main. Je sens sa force rassurante, je sais que le sang a bien souvent entacher ses mains, mais comment l'en blâmerais-je, moi qui ais dévorer mes proies à chaque lune de sang ? Sa danse n'est pas plus sombre que la mienne, simplement plus violente peut être. Il est le loup, une bête sommeillant, difficile à contrôler, mais il n'a pas peur. Alors je me retourne simplement et surveille comme il me l'a demandé. Nous avancerons ensemble sur la route d'argent.

Le chemin n'est pas long et une voix fend l'air nocturne. Je m'arrête, recule d'un pas devant l'homme qui se dresse devant nous, et me calme finalement. Il n'est pas un danger car la lune lui sourit, il est peut être celui que nous sommes venu chercher. Mais il n'est pas seul, une femme l'accompagne ainsi qu'un autre homme qui arrête mon regard plus encore que le roi et la reine. Un souvenir ? Il est de mon espèce, je n'ai pas besoin de voir ses ailes pour le comprendre. Son pas léger... Il est une créature du ciel et un violent remord vient m'étreindre une fois de plus le cœur. Mais où sont ses ailes ? Je continue à le regarder fixement, surprise et perdue. Que lui est il arrivé ? Je n'ai pourtant pas pu me tromper, il est ange lui aussi, mais un être céleste qui ne peux plus voler. Sans le vouloir, je me raccroche une fois de plus au loup, effrayée. Qui a pu lui faire une telle chose ? Pour un ange, je sais combien le vole est important. Il est la vie, le joie, la danse... Le perdre doit être une des plus terribles mutilation. Je baisse les yeux, retenant une larme de compassion, mais mon regard ne s'attarde pas longtemps sur le sol.

L'homme au bandeau nous accueil simplement, car à lui aussi, Delvïss lui a parler. Il est un protecteur lui aussi, je le sens. Celui de la femme aveugle qui sourit à la lune. Il nous invite près du feu comme pour celer un pacte que le musicien a déjà pris pour nous. D'un léger signe de tête, je les salue et écoute, toujours incapable de parler. Le Drad n'est pas venu et on nous envoi combattre le Chaos. J'ignore de quoi il est question exactement, autant que je ne comprends pas pourquoi on m'a choisi pour cette tache. Puis-je vraiment me battre alors que je dois à chaque instant repousser mes instincts ? Peut être est-ce la voie que voulais me montrer le musicien. Mais puisque leur combat est une danse, je sais sans hésiter que je me joindrais à eux. Le loup ne semble pas les connaitre, sans paraître surpris pour autant, et je dois le suivre autant que le guider. La douce odeur de la rose de sang flotte autour de moi, pendue à mon cou... J'attends.

L'ange vient se présenter, mais aucune de ses mots ne rappelle la créature des cieux qu'il a un jour été. Je ne peux soutenir son regard, je ne peux admettre qu'il ait abandonner le ciel sans regret, qu'il ne souffre pas de devoir rester sur terre, mais peut être évite t-il le sujet pour ne pas réveiller de douleur ? Je crains plus que tout son regard, moi qui suis une ange déchue, ayant désertée la vie. Pourtant, je n'y trouve aucune rancœur, aucun rejet, et je l'en remercie d'un sourire incertain. Le loup se présente lui aussi, comme un pirate et non comme celui que je connais, et je ne comprends pas son choix, moi qui n'ai jamais entendu parlé de la légende du loup de Ming-Chè. Je suis restée bien trop à l'écart de toute civilisation ces dernières années... Mais je dois parler car ils attendent.

- Je suis Iris ou la fleur de sang... Je suis une danseuse du ciel nocturne, une simple âme en quête du soleil.

Un simple murmure, et je tiens à nouveau la rose rouge suspendue à mon cou. Qu'aurais-je pu dire d'autre, moi qui ne suis plus rien depuis tant d'années ? Mais je regarde l'ange à nouveau, sans cacher ma douleur. Ce n'est pas ma propre souffrance que je laisse apparaitre, mais celle que j'éprouve pour lui. Devenir chasseur quand on a connu la liberté des cieux... Je soupire doucement et m'avance sans crainte vers le feu. Jamais cette lumière si agressive pour mon espèce ne m'a effrayé et je dois même me retenir pour ne pas trop m'en approcher. Sur ce point, mon instinct semble éteint tant que la mort n'est pas juste devant moi. Puis je m'arrête, debout, et regarde tristement ce repas que je ne pourrais pas partager. Je les regarderai simplement se restaurer mais rien ici n'est pour moi. Un feu de camp, de la nourriture chaude et appétissante, tout me repousse, je n'appartiens pas à leur monde. Alors je relève vivement la tête vers la femme aveugle.

- Comment pourrons nous trouver ce rêve, nous qui en somme si loin ?

La demoiselle sourit les yeux cacher sous le masques, les yeux poser sur les cartes qui semble lui parler alors que rien ne vie si ce n’est cette dansent qu’elles exécutent avec grâce. Si le mat semble parler la lune les observe, le barde sous son astre ne connait que ce rêve et semble ne vouloir échapper à leurs yeux et fixe la demoiselle, la fleur et le sang plus que le loup. Les deux vignes enlacées promettant leurs épines, les pointant vers le ciel comme une protection contre des adversaires venus de toutes parts. Mais elle tend la main vers et leur indique les sièges, tas d’herbe tasser devant lesquelles siège les assiettes d’écorces remplie de met délicat. Elle aussi tient son pilier : Un homme qui se tient comme un épéiste, un chevalier de coupe mais aussi un brigand habile qui par des simples gestes pourrais prendre l’arbalète qui pend à ses coté… Il ne montre aucune animosité et laisse son roi parler.

-˝Ce rêve sera très simple à trouver pour vous jeune demoiselle car vous aussi vous avez trouvé votre pilier. Regarder autour de vous comme le monde semble plus beau, plus claire et plus vaillant maintenant que les hommes semblent avoir oublié ce que vous étiez vraiment… Je … Le Drad veux que nous vous laissions une chance et la Lune semble de cette avis aussi, nous n’aimons pas ceux qui détruise l’équilibre et votre non vie en fait partie mais … Puisque ces deux hommes sont d’accord.˝

Son sourire reprend place sur ses fines lèvres, sourire beau et calme, sourire teinté d’une pointe de peur et d’un manque de charisme que l’homme à ses coter ne semble pouvoir comblé… Un manque de charisme pour une personne de son rang qui nait de cette peur sous-jacente, peur de menez les autres à leurs perte…

˝…Nous allons danser de cette façon comme il serait d’accord pour dire. Le loup est déjà passer par ici et il sait de quoi cet endroit est fait. Tout à encore évolué, tout a encore pulsé et dans les lignes de ley se déplace l’essence même d’une magie noire d’une cendre néoromantique et corrompue. Les Pjeyhs ont finit par prendre tout le pouvoir et se prépare à la guerre, elle va être puissante et rapide, ceux qui ne se rallierons pas à eut sombrerons et tout ne sera qu’ombre et Chaos sous un changement bien plus dangereux que ne pourra jamais l’être l’équilibre des mondes. Les Pjeyhs ne se battent pas entre eux et dans la tête règne un ordre plus destructeur encore car il est mener par des gens fins…
Il nous faut un roi pour Déméria, quelqu’un à remettre sur le trône et qui ne chercha pas à détruire les autres et l’équilibre des mondes. Il nous faut une paix, il nous faut un rêve et cela vous pouvez nous l’apporter. Nous vous conduirons jusqu’à la résistance et Zirejare qui la mène encore dans l’ombre. Elle se fait de plus en plus puissante mais à besoin de personnes exceptionnel comme vous pour mener avec l’homme qui est à sa tête des escarmouche peuplé de rêve et montrant aux hommes ce qu’est la victoire et la lumière qui pourrais les éclairés. Ils ont besoin de voir que ce n’est pas des actes isolé et que des gens réfléchis les aides. Nous vous aiderons aussi, nous somme habituer à ses actions de l’ombre et c’est pour cela que les deux hommes sont venus nous chercher … Reposer vous et poser vos question, entrainer vous, défier vous, voyez qui vous êtes vraiment car je pense que vous trois devrez passer du temps ensemble … Demain soir nous partirons vers la guerre et le sang, vers la danse sans nom qui nous mèneras vers le futur.˝

Lentement elle tâtonne alors qu’Alrène lui attrape la main et glisse avec délicatesse entre ses lèvres fines le fruit qu’elle semblait chercher en aveugle.

Quelle tristesse, pensa Ezéchiel, quelle désespoir dans les mots de l'ange noire. Sa voix, ses mots, tout en elle semble crier la souffrance et le désespoir

- Comment pourrons nous trouver ce rêve, nous qui en somme si loin ?

Voila ce qu'elle disait. Avait elle donc abandonné tout espoir. Ezéchiel ne pouvait s'empêcher de penser, en la voyant, aux ailes qu'il avait perdu. Les plaies dans son dos se réveillaient, il le sentait. Comme un animal qui lui griffait lentement la peau du dos, une douleur, qui lui apparut sourde au départ, prit naissance au plus profond de sa chair. Il n'en montra presque rien bien sûr, à peine un soupir affaibli. Ezéchiel réalisait que sans le tarot et les joies, les libertés et les objectifs qu'il lui procuraient, être cloué au sol lui aurait été tout simplement insupportable... Quel poids pouvait elle bien porter ? Quel était la signification de ses grandes ailes noires, de son teint blafard et de ses griffes animales ? Apparemment il aurait le temps d'en savoir plus. La pauvre enfant semblait peu à l'aise et l'assaillir de question aurait été inconvenant et peu productif. Ravalant sa curiosité et son empathie, il écouta attentivement les parôles du roi de bâton. Tout s'éclairait progressivement. L'objectif se détachait, et pour l'atteindre, il aurait besoin de solides alliés.

Et vu la présentation du samouraï, celà était bien le cas ! Le second du Souffle Gris ! Voilà un allié de choix, Ezéchiel avait hâte de le rencontrer, et pourquoi pas dans les heures qui viennent, de mesurer son habileté ! Car après tout, savoir les forces et les faiblesses de chacun est essentiel à la réussite d'une telle entreprise. Le second d'un tel navire devait être un combattant expert. Il n'avait pas la carure d'un magicien ou d'un intellectuel. Il devait être puissant et efficace au combat rapproché étant donné les magnifiques sabres qu'il portait à son côté. Voila un défi qu'Ezéchiel n'hésiterait pas à relever. Néanmoins il réalisa soudain que leurs professions les posait déjà dans une situation d'affrontement. Il fallait de suite rassurer le samouraï et bâtir la confiance au sein du groupe.

-"Ainsi donc vous êtes le second de Lupen ? J'ai entendu parler de vous. Votre tête est mise à prix se me semble, et pour une somme qui est loin d'être négligeable."

Ezéchiel avait prit un ton léger et presque moqueur. Il laissa planer le doute un instant afin d'observer si le samouraï était relativement calme et sûr de lui, ou s'il mettait immédiatement la main sur son sabre. Jauger sa réaction en dirait beaucoup sur sa vraie nature, du moins c'est ce qu'Ezéchiel espérait. Il reprit la parôle sur un ton plus sérieux

-"Mais comme je vous l'ai dit, chasseur de prime n'est que ma profession. Je choisis mes cibles et l'argent n'est pas ma première préoccupation. Je voudrait que cette situation soit claire entre nous. Nous allons oeuvrez, du moins je l'espère, à un objectif commun. Je suis persuadé que nous arriverons à nous entendre dans cet optique. Aussi ne chercherai-je point à vous capturer. Aussi alléchante que soit votre prime..."

Ezéchiel prit le verre d'eau claire qui était posé à côté de son assiette et prit une gorgée. Il attendit que les invités se soit assis avant de continuer.

-"Je vois monsieur Okurayami que vous portez à votre côté ses armes étranges qui viennent de Hu-Bei. Je me permet humblement d'en déduire que vous savez vous en servir avec une grande efficacité. Etant moi-même épéiste, j'ai grande hâte de voir l'étendue de votre talent. Puis je en déduire qu'en cas de situation périlleuse vous saurez, "trancher" dans le vif du sujet ?"

Ezéchiel avait délibéremment décider d'en savoir d'abord plus sur le "loup" plutot que sur Iris. Il pensait qu'elle avait d'abord besoin d'être plus sereine et rassuré. Ryuseï semblait la soutenir, il était donc normal d'en faire de même.

Comme je le pensais, la célébrité de Lupen Z'en Rahar, le capitaine fou du Souffle Gris lui permettait de m'identifier. Qu'il ait entendu parlé de moi ne m'étonnait pas, après connaissait-il les détails ? J'en doutais, il n'aborderait pas le sujet aussi légèrement si c'était le cas. Mais toujours est-il qu'il semblait comprendre sans difficulté le différent qui aurait pût nous opposer et cherchait à apaiser se conflit avant qu'il ne naisse. Une sage décision si nous devions travailler ensemble à l'échec des Pjeyhs. Je devais d'ailleurs être recherchés par eux également. Même si c'était Alkor qui avait porté le coup fatal, j'avais déjà attenté par deux fois à la vie d'un des leurs et non sans lui ôter une part de sa existence. Mais au-delà de ça je remarquais aussi certains regard pour Iris mais cette dernière le regardait également. Quelque chose était entre eux. Quelque chose qu'ils semblaient partagés et qui évoquait la douleur. Mais quoi ? Je ne voyais rien qui puisse ressembler de près où de loin à Iris chez cet homme.

Suivant le mouvement, je m'assis au côté des autres devant le repas qui se trouvait sous mes yeux. J'avais déjà mangé et n'avais pas faim mais c'était une marque d'hospitalité à laquelle il faudrait faire honneur. Prenant un pain, je le rompis en deux avant d'en avalé une bouché. Je découpais également un fruit avec le couteau de mon père et en dégustait les tranches. J'ignorais quelle était ma chance en comparaison à Iris, forcée de se nourrir de sang et le sentirais plus que de la cendre dans sa bouche si elle tentait d'avaler autre chose. Oui j'ignorais ma chance et j'ignorais cette façon de se nourrir. Aussi je m'étonnais que l'enfant ne mangea pas. Mais je ne la questionnais pas. Après tout elle semblait déjà avoir traversé trop de souffrance pour que mes questions soient les bienvenues. Et puis que pouvait-elle avoir subit avant de venir à moi ? Peut-être le traumatisme qui créait cette mélancolie était la raison pour laquelle le musicien l'avait envoyé à moi ? Dans ce cas une perte d'appétit serait des plus naturelles. Je veillerais simplement à ce qu'elle ne se laisse pas dépérir.

Après ce regard accordée à ma jeune camarade, j'écoutais ce que disait la femme aux yeux dissimulés. Une vague sensation de soulagement m'effleura l'âme lorsque j'eus des nouvelles de la résistance. Cette résistance dont j'avais été nommé général avant mon départ précipité. Général de quoi ? Apparement une lutte de plus en plus puissante. Une lutte qui demandait des êtres exceptionnels. L'étions nous ? Je n'avais aucun doute pour Iris, si elle avait été choisie par le Musicien, alors elle devait être de celles dont la destinées était observée par les Kamis. Mais ce chasseur de prime ? Exceptionnel ? Si c'était eux qui le disait je n'avais pas vraiment de raison d'en douter sinon mon propre instant. N'avait-il pas dit vouloir se mesurer à moi ? Non pas en ces termes mais ses paroles m'incitaient à penser qu'il souhaitait une démonstration. Mais pourrais-je laisser Iris quelque instant avec cet étrange couple ? Ils semblaient connaître Krogan Drad. Cela n'en faisait pas des personnes de confiance mais au moins j'étais pratiquement certains qu'ils ne feraient aucun mal à Iris. Pas si on leurs avait envoyé pour renverser les Pjeyhs.

Je tournais le regard vers Ézéchiel, les flammes orange se reflétant dans les orbes noires de mes yeux.

- Puisque nous parlons de cela, que diriez vous d'estimer mutuellement nos talents, lame en main Ézéchiel Alvinar ?

Ce serait la bonne façon de jauger cet homme. D'abords le combat. Ses autres valeurs comme la volonté de vaincre ou le charisme qui mène les hommes se révéleraient d'elles-mêmes pas la suite.

Ma non vie... Une fois de plus je me retrouve exclus. Un repas que je ne peux manger, une harmonie que je ne pourrais jamais atteindre, mais une chance pourtant. Qu'attendent ils de moi ? Je ne regagnerai jamais la vie que j'ai perdue, je resterai à jamais une créature de la nuit, alors à quoi me sert cette chance ? Mais je m'assoie au coté du loup car il est mon pilier. Si je ne peux partager la vie de ces êtres, au moins pourrais-je prendre part à leur quête et vivre par leurs sentiments, moi qui ne suis plus qu'une le souvenir d'une vie entachée de sang et de nuit. Je replie frileusement mes ailes autour de moi, comme pour me protéger d'un froid qui ne m'atteint plus vraiment. Le monde s'est il éclairé comme le prétend le roi depuis que j'ai trouvé le loup ? Oui, d'une certaine façon, mais je n'en supporterai pas mieux le soleil et Zoltïss n'en sera pas moins rouge. Suis-je vraiment plus en sécurité à ses cotés ? Non, mais pour prendre la route de l'espoir, j'ai besoin de sa présence. Seule, je n'en suis pas capable, pas sans ce pilier, sans ce guide, sans cet homme qui semble en partie me comprendre.

Je les regarde manger, sans le moindre souvenir d'un autre gout que celui du sang. Chaud, il s'écoule dans la gorge, emplit mon corps d'une vie qu'il ne peut pleinement absorber. Mais il me nourrit, me calme, avant l'éveil où je constate que j'ai tué. Est-ce ce qu'ils ressentent en rompant le pain ? Oui, mais sans les remords, sans le cœur qui se serre, sans la mort... Savent il vraiment ce que je suis ? J'en doute, ou ils m'auraient bannit ou tué. Peut être auraient ils du car tôt ou tard, je devrai manger. Aurais-je la force, alors, de m'écarter d'eux ? Oui, je le sais, car je sent leur puissance et je sais qu'ils pourraient me tuer. Mais je n'en devrais pas moins chercher une autre proie. Animal, bien sûre, jamais je n'accepterais de dévorer un humain maintenant que la fleur m'aide à repousser mes instincts. Mais si ils me voient, ils sauront. Alors je perdrai tout une fois de plus, je devrai fuir, retourner dans la nuit. Et sans parler de repas, je ne pourrai pas les suivre le jour. Pourquoi le musicien m'a t-il mené à eux ? Pourquoi me lie t-il à un loup que je ne pourrais suivre ? La solitude n'en sera que plus lourde et cette fois, peut être sombrerais-je dans ce gouffre que j'ai tant de fois frôlé.

- Je ne pourrai pas...

Juste un murmure à peine perceptible. Il n'est destiné à personne, simplement une évidence. Ne voit elle pas, cette femme, combien nous sommes différentes ? Nous devons aider la résistance contre une armée de morts... Je me demande si on ne m'a pas envoyé ici pour une mauvaise plaisanterie. Opposer un vampire à des nécromants ? Suis-je vraiment plus vivante et plus libre que leurs créature ? Un peu, car seule la lune me tient par sentiments, non par ordre. Tant pis, j'irai pour suivre le loup, même si certains en rient. Et si je dois m'opposer au chaos pour retrouver l'origine, je le ferai, pour peu que mon guide ne m'abandonne pas. Mais restera t-il vraiment quand il aura compris quelle sorte de créature je suis ?

Les hommes se lancent un défit et je les regarde simplement. Je n'ai pas l'intention de me battre ne de montrer ce dont je suis capable. Ils me haïraient et douteraient même de ce qu'ils ont jusqu'ici pensé de moi. Je n'ai pas utilisé ma danse, pourtant. Je n'ai jamais cherché à les charmer, mais ce pouvoir les ferait douter, je le sais. Quand à l'autre, je n'aime mieux pas en parler. Il est bien trop lié à ma nature, il est lui aussi réabsorption lente de la vie. Non, je ne peux rien leur dire, pas plus que je ne peux les laisser ignorer la vérité. Que suis-je sensée faire ? Je me lève simplement pour les regarder, puis recule, m'excluant moi même du cercle. Delvïss brille au dessus de moi et je lui rend son sourire sans comprendre pourtant pourquoi elle m'a mené ici. Cherche t-elle à s'amuser, elle aussi ? Pourquoi m'avoir mené près de ceux auxquels je ne peux que me lier si je ne peux les suivre ? Et non seulement je ressens le besoin de m'écarter de ce couple qui n'accepte ma présence qu'à contre cœur, mais j'ai faim et le temps passe. J'hésite, puis m'approche du roi et m'agenouille à ses cotés pour qu'il soit le seul à m'entendre.

- Vous savez que je ne pourrais les suivre... Vous savez que le jour me tuera. Je ne doute pas de vos pouvoirs, ni du bien fondé de vos actes, mais je n'appartiens plus à votre monde comme vous l'avez si bien dit. Que dois-je faire ?

Elle sourit de plus belle puis passant la main au dessus de ses cartes elle les fait disparaitre. Surement sa manche qui les a manger l’une après l’autre ou ses mains qui ont dansé avec elle comme si rien d’autre n’était présent que la puissance perdu d’un souvenir incertain. Elles ne sont plus là, plus là sauf le monde qui attend dans la main de la demoiselle, vide de sens, vide d’image, vide de rêve. Il est vide car il n’existe plus dans la lame, vide car il a prit vie autre part…

Doucement elle murmure :

-˝Viens avec moi je vais te montrer où tu vas pouvoir te reposer quand le soleil se lèvera, viens car vous ne repartirez que demain, viens car tu y trouveras de quoi te nourrir, la Lune souhaitait que le t’on prenne avec tout nous t’avons donc laissé de quoi manger et de quoi vivre, nous nous somme débrouiller. Mais sache qu’une fois en Fantaéris tu n’aura plus de souci, la ville est tellement souiller par les effluves néoromantique que les rayons qui y filtre sont d’une faiblesse infâme et que même un vampire peux marcher dans la rue sans vrai souci… De temps en temps un rayon perce comme une gloire merveilleuse qui déchire les ténèbres pour tomber sur les hommes alors tout les villageois s’y précipite comme ci c’était la bénédiction Originel qui avait percé les nuages …
La vérité est tout autre mais vous n’avez pas vraiment à la savoir. La nuit prochaine nous partirons et vers minuit nous serons dans la ville. Vous dormirez la journée, les deux autres comprendrons aisément cela car c’est la nuit qu’il est plus facile de s’infiltré dans une ville, nous ne parlons pas d’elfe ni de vrai communauté vampirique, ce sont des humains et des mort qui demande cette ville, rien de plus ni de moins …˝

Elle c’est lever et a pris la main de la demoiselle puis lentement elle c’est diriger vers l’arbre et l’a tiré à l’intérieur de ce dernier comme si l’écorce n’était rien qu’une illusion incertaine qui n’aurais jamais dût exister autrement que dans un rêve de fou… Voilà le temps.

A l’intérieur il n’y a rien sinon le noire sous la clarté d’une lune si proche et si lointaine. Tout semble irréel si ce n’est la coupe de sang qui attend prêt d’un lit… Déjà la demoiselle ressort et la laisse seul. Mais avant de partir elle ajoute :

˝Il ne fait pas encore jours, vous pouvez rester avec nous si vous le souhaiter. C’est mon sang et celui d’Alrène … N’en abusé pas.˝

Une fois dehors elle sourit à nouveau puis vient se rassoir avant de continuer sa discussion avec les deux hommes :

-˝Comme vous le savez nous entrerons de nuit dans la ville, il faudra donc dormir la journée de demain. Je ne pense pas que la lumière vous gène mais si c’est le cas le creux dans l’arbre vous attendra aussi. Cependant il faudra que vous soyez en pleine forme la nuit prochaine car bien que le voyage sera rapide je ne peux en rien vous assuré autre chose qu’un voyage paisible jusqu’à la cité, le reste sera plus difficile…
Pour ce qui est de votre combat, éviter de vous blesser mais si c’est le cas … Nous possédons quelques talents de guérisons …˝

Elle sourit de plus belle et s’allonge contre sa Reine qui regarde toujours les hommes bien que sa main soit venue rejoindre les cheveux de son Roi pour les caresser doucement comme un réconfort et une preuve que ce qu’elle fait est bien.

Ryusei répondait à sa question par une proposition de duel. Ézéchiel en déduisait qu'il était sur de lui, qu'il avait probablement dévoué sa vie à la découverte et la maîtrise de l'art de l'épée. Lorsqu'il avait fait son allusion, il n'avait pas réagi outre mesure. Ryusei semblait avoir compris la manoeuvre... Il était donc loin d'être idiot et qu'il n'était pas simplement un samouraï sans cervelle. Sa provocation en duel était sommaire, sans colère, peut être le voyait t'il comme un moyen de faire plus ample connaissance.

Ézéchiel sourit, un être intéressant, mais que faire... Il ne pouvait décider de se battre à fond devant le roi et la reine d'une autre famille. D'autant qu'un coup fatal est si vite arrivé ! Il serait dommage de tuer un allié si captivant.

-"J'accepte avec plaisir cher ami ! Vous m'avez l'air d'être un adversaire digne. Néanmoins, et si celà ne vous dérange point, j'aimerais reporter ce duel à demain matin. Nos hôtes nous ont servis un repas, il serait dommage de ne point en profiter ! De plus, la jeune ange qui vous accompagne ne semble pas adepte de ce genre de "rencontre". Peut être attendrons nous qu'elle aille se reposer durant la journée avant de commencer."

Ézéchiel souhaitait éviter un spectacle déplaisant à la jeune fille. Elle semblait suffisament triste, et voir la seule personne à qui elle pouvait s'attacher tirer si tôt son arme ne semblait pas très propice au moment présent... De plus cette jeune ange semblait porter un lourd fardeau, comme une malédiction. Pourquoi ne mangeait elle point ? Pourquoi avait elle si peur du jour ? Tant de question hantaient Ézéchiel mais les poser semblait inconvenant... Il attendrait le temps qu'il faudra, il se sentait proche d'elle sans la connaître...

Le chasseur de prime reportait l'invitation. Peut-être avait-il raison. J'aurais pourtant voulut le tester dès à présent. On apprends tant de chose lorsque l'acier fend l'air et se rencontre. On apprends qui il est. Peut-être pas son histoire mais on sait si c'est un homme d'honneur, si c'est un homme bon ou mauvais. L'art du sabre n'était pas que quelques coups échangés pour impressionner la galerie. C'était en réalité une véritable façon de penser et donc de la psychologie. Cependant, cela ne s'appliquait pas que au sabre mais aussi à l'ensemble des techniques de combats. Mais ce serait pour plus tard. Malgré que la jeune femme est proposé un soin si l'un de nous deux venait être blessé, le chasseur de Prime choisissait le matin. Je pose le regard sur Iris, avec la jeune femme au yeux cachés. Elles sont près d'un arbre et la jeune femme montre une ouverture dans l'arbre ? Qu'était-ce ? Rien qui ne me concerne assurément. Si cela avait été le cas, elle l'aurait partagé avec nous. Ou peut-être l'avait-elle fait ? Occupé que j'étais à échanger avec Ézéchiel, je n'avais plus vraiment fait attention à ce couple et à ma jeune guide. Ils avaient échangés quelques mots, j'en était presque sur. Mais de là à savoir en quoi ses mots consistaient.

J'avais le sentiment de devoir laisser en paix Iris. Ce n'était qu'une enfant et elle avait été envoyée à ma rencontre. Aussi chagrinée que puisse être son âme, elle ne devait pas côtoyer quelqu'un comme moi aussi souvent. Quelle influence aurais-je sur elle moi qui était maudit par le sang et dans le sang ? Continuons notre route un instant et laissons là se reposer. Il faudra que moi aussi je dorme mais je n'ai pas sommeil. Les dernières heures avaient été pour le moins agitée, de plus je sentais comme un changement dans l'air. Cet air était frais dans cet automne que nous traversions et bien que le froid ne soit qu'une vague gène. Après tout j'avais survécu dans des conditions bien plus terribles lorsque je n'étais plus que l'Ombre du Loup, lorsque je n'étais plus qu'un samouraï déchu aux mains encore tâchées de sang. Mais l'air, encore l'air frais de cette nuit d'automne, il se réchauffait légèrement. Comment le savoir ? Ce n'était pas la température que je sentais mais plutôt léger vent doux qui se levait, accompagnant le soleil levant.

Je ferme les yeux un instant et sent l'air autour de moi. L'humidité de la rosée se mêle à se vent chaud. Je n'avais jamais encore vu une aube démérienne. C'était l'occasion où jamais. Pendant que Iris allait se coucher, moi je trouverais le soleil, le saluerais et enfin trouverais Ézechiel pour que les éclats d'aciers résonnent dans l'air. Je me lève de ma place près du feu et me dirige vers un arbre à quelque distance de là. Ses branches sont hautes et son tronc est fort. J'aurais du mal à atteindre sa cime sans aide. Je plie légèrement les genoux tandis que deux tatouages luisent légèrement, dissimulés sous les bandages et la protection de cuir sur mon bras gauche. Je saute et ma main droite se pose sur une épaisse branche. Me verrait-on peut importait. Le couple avait un savoir au delà de ce que je pouvais imaginer. Du moins je le pensais, ils devaient être de la trempe de Krogan, bien que je les soupçonne de ne pas êtres ses égaux, d'êtres peut-être moins ou alors d'êtres autre chose encore. Quant à Ézéchiel, grand bien lui fasse de savoir que je sautais haut. Je ne comptais pas user de chi contre lui. Je ne le pensais pas capable de me survivre si cela devait être le cas.

Ma deuxième main se pose sur la large branche et je me soulève avec aisance, le chi s'est évanoui, mes bras sont suffisant pour supporter mon poids. Bientôt je bondis à nouveau dans l'arbre. Un exercice rendu facile par mes forces restaurées par la nourriture avalée en Suménïa, rendu facile aussi car il n'est pas ardu. Bien que je ne sois pas un grand adepte de l'escalade, j'avais déjà eût l'occasion d'aller chercher ma nourriture au sommet des arbres. Bientôt, j'arrive au sommet et trouve une horizon encore noire mais derrière laquelle se dessine les premières lueurs violettes et oranges. Là-bas, les étoiles s'effacent peu à peu et le bleu nuit devient violacé. La beauté. Je trouve une large branche qui s'échappe légèrement du feuillage. Elle est large et me permet de m'assoir en tailleur, je ne crains pas la chute car l'équilibre est la clef même du combat et plus encore de la méditation. Je resterai donc ici jusqu'au levé complet du soleil puis redescendrai trouver Ézéchiel. Mes muscles se relâchent et je contemple l'une des œuvres de beautés des Kamis. En cet instant mon cœur est en paix car je sais pourquoi il est bon d'être vivant.

Pour contempler chaque jours la beauté du paradis.

Voyager de nuit, dormir le jour. Vivront ils vraiment comme je l'ai toujours fait ? Même les créatures diurnes en sont capable, je ne le sais que trop bien. J'ai testé ce rythme, quand je vivais avec mon musicien, sans être moi même emportée par la malédiction. Les nuits sont belles pour ceux qui ont encore le jour, elles ne deviennent ténèbres que quand le jours nous est interdit. Je la voyais encore, la beauté sombre de la nuit, mais elle avait tant changé depuis que toute lumière dorée m'était refusée. Mais j'entre simplement à la suite du roi car je n'ai d'autre choix que de lui faire confiance. Il me sert des espoirs et une coupe de sang. Une promesse d'obscurité, de noir total qu'aucun rayon ne peut percer... Devrais-je vivre sans la lune durant cette traversée ? Un frisson me parcours, comme si le froid pouvait encore m'affecter. Vivre dans une nuit sans étoile ? Vivre dans un monde sans espoir ? Moi qui venait à peine de les retrouver... Je serre la rose de sang et porte mon regard vers l'extérieur, vers le loup. Je le sais, il sera la lune qu'il me manque car je le suivrais, mais même à ses cotés, la traversée des ténèbres ne sera pas aisée. Je n'ai pas peur de combattre, juste de perdre les seules lueurs qui m'étaient encore autorisées. Serais-je comme ces homme qui se précipitent à la moindre trouée de soleil ? Peut être, même si je m'y brûlerais les ailes...

- Merci pour vos attentions et pour votre silence... Ainsi que pour cette chance que je voudrais saisir.

Juste un murmure et je la regarde partir. Je prends la coupe de sang quand elle annonce aux hommes que le jour sera nuit. Leur sang... Celui qu'ils ont versé pour me donner des forces. Jamais personne n'avait fait une telle chose pour moi. Pourtant, la femme hait ceux de mon espèce, je le sens dans ses mots aussi bien que dans ses gestes. Alors pourquoi ? Par simple confiance pour leur Mat, ils ont versé leur sang ? Je fais tournoyer doucement le liquide pourpre dans la coupe. Cette odeur enivrante, douce et tiède... Depuis combien de temps me suis-je interdit de toucher à du sang humain ? Plusieurs jours, déjà. Depuis que la fleur de sang m'a été offerte, seuls quelques lièvres ont périt entre mes griffes. Il le faut bien, pour survivre. Doucement, je porte la coupe à mes lèvres et goute pour la première fois au sang de mes alliés. Un parcelle de leur force passe en moi, m'emplit d'une vie illusoire un instant. Doucement, je vide la coupe comme on celle un pacte. Jamais je ne m'en prendrais à eux, je ne pourrais plus. Même si je venais à perdre un jour mon humanité, ce présent resterait... Un sang offert de plein grès. Mes forces reviennent enfin comme un rayon de joie et je repose la coupe, essayant de mes doigts mes lèvres tentées de rouge. Je ferme les yeux un instant puis les rouvre, souriante. Je peux encore sortir, l'aube n'est pas encore là. Je peux retourner parmi eux et moi aussi vraiment me présenter, telle que je suis.

Je sors et viens vers eux, mais ils ont renoncer à leur combat. Les voir croiser le fer ne m'aurait pas gêné tant que je n'étais pas forcée de leur montrer mes propres talents guerrier. Mais je n'ai pas le temps d'arriver vers eux que déjà, le loup s'en va. Il bondit mieux qu'un fauve et s'élance à l'asseau de l'arbre pour s'assoir à sa cime. Je le regarde en silence, pourquoi part il ? Quel échange ou quelle pensée à bien pu le blesser pendant mon absence ? Que puis-je pour lui, ce loup qui fait déjà tant pour moi ? Je voudrais pouvoir apaiser son fardeau, mais je ne sais que trop bien qu'il doit lui aussi suivre la voie de Delvïss pour y parvenir. Je ne peux être qu'une présence, une aide, un guide, une compagne de voyage, mais jamais je ne pourrais prendre la route à sa place. Et je dois déjà repousser ma propre malédiction. Non, nous ne sommes que deux âmes solitaires. Nous pouvons être compagnons, mais jamais nous apaiser tout à fait. Peut être la lune le peut elle... Je lui lance un regard, puis pars dans un premier pas de danse.

Sans un mot, je m'approche de celui dont les ailes ne sont plus. Les miennes s'ouvrent toutes grandes quand je passe près de lui et, yeux mi clos, je lui offre un sourire en continuant ma danse. Le feu en est le centre, la lune jouera le rôle du musicien, et la douleur des hommes sera l'inspiration. Silencieuse, je virevolte, m'élevant du sol quand le pas le demande. Par ma danse, je leur montre la mélodie silencieuse de Delvïss, mais ce soir, je ne danse pas pour elle mais pour mes compagnons. Mes pieds nus se posent entre les plats, près du feu, sans jamais risquer d'en renverser un seul, puis brusquement, je m'envole vers le loup. Je passe à ses cotés, simple présence, sans même le frôler. Il cherche la solitude et je ne le dérangerai pas. Je suis simplement là, lui annonçant par un léger passage que je le suivrais... Qu'il n'a pas à craindre de m'effrayer, que je ne jugerai pas ses actes mais ce qu'il fera de sa vie... Que je ne jugerai rien, je n'en ai pas le droit.

Je redescends vers l'ange en lente spirales planées et me pose simplement derrière lui. Mes griffes effleurent à peine son armure, là où devraient se trouver ses ailes. Je lui annonce d'un geste que je sais et que je comprends sa peine. Mais ma joie ne s'efface pas et je reprend ma danse. Un sang tiède coule en moi, un sang offert, un sang qui n'a pas tué... Est-ce qu'une parcelle des vie que je n'ai pas prise continue à m'accompagner ? Sans doute n'est-ce que mon imagination, sans doute n'est qu'une invention de mon esprit car la bête que je suis n'est pas si complexe. Mais la nuit est claire, encore, et je veux profiter de cette dernière lune pour danser. Ne fallait il pas présenter aux autres nos talents ? Je leur montre par cette dans, pas mes pas aérien, par mes voles, ma folie, cette douce mélodie que je suis la seule à entendre. Je valse et je donne pour qu'ils retrouve la joie comme je l'ai eu cette nuit dans une coupe de sang. Enfin, la danse s'achève, et je m'agenouille près de l'ange. Je murmure à mi voix car le couple ne doit pas savoir. Ce secret, jamais je ne le révèlerai, qu'importe qu'ils l'aient peut être eux aussi compris.

- J'ignore qui a osé trancher votre liberté, mais si vous souhaitez voler, je vous prêterai mes ailes...

Simplement, je lui tends la main, prête à m'envoler. Je ne pourrais pas supporter son poids bien longtemps, mais peut être assez pour lui rappeler les joies qu'il a perdu ? En un instant, je ne suis plus cette fillette fragile et faible qu'il a vu arriver, mais un ange doué d'une force exceptionnelle. Un don de la malédiction... Je pourrais le soulever, mais jamais je n'aurais le loisir de contempler simplement l'aube assise sur une branche comme mon compagnon. Si il accepte, je l'entrainerai dans les airs pour rejoindre Delvïss un instant, puis je me terrerais car l'aube n'est pas loin...

Le samouraï s'en est allé. Etrangement, comme lui, et malgré l'agitation de cette nuit, je n'ai point sommeil. La jeune ange passe près de moi. Ses ailes noires comme la nuit me frôlent. Ah, le contact de ses plumes d'ange sur ma peau ! Plus doux que n'importe quel tissu, fut il de satin ou de soie d'Hu Bei. Une ancienne joie, une ancienne émotion me transperce. Je ne puis plus voler. Ce que j'avais tenté d'enfouir en moi, ressurgissait comme un raz de marée dans mon âme. J'étais paralysé, les larmes me venait... Les coups que j'avais reçu, et cette horrible scie, le bruit des os déchirés, la vision de mes ailes arrachées... Je n'en pouvais plus, je ne pouvais tant subir. Je me détournais du couple royal pour cacher mon émotion, pour cacher ma faiblesse. Je me haïssais de ne point avoir oublié, que ma détermination et ma dédication pour le tarot fut si faible. Un simple toucher voilà tout ce qui me fallait. Je tentais de reprendre le contrôle, de me souvenir de tous ces instant passées avec mon maître à l'apprentissage du tarot. Des joies qu'il m'avait procurées... Un torrent furieux d'émotions contradictoires se mêlait en mon coeur...

Une larme perla sur ma joue angélique alors que je regardais. Je mis ma main sur mon tarot, espérant y trouver un réconfort. Mais lorsque je la vis s'élever, la voire planer avec tant d'aisance, virevolter dans les airs, frôler l'arbre avoisinant et revenir vers lui... Je ressenti de l'envie, mais pas de la jalousie. Je serrais plus fort son tarot... Une grande détresse était visible. Peu importait si la reine et le roi de bâton percevait sa faiblesse. Je devais laisser le flot s'épandre, se déverser... Je pleurais doucement...

L'ange aux ailes noires se rapprochait progressivement. Que voulait elle ? Sa malédiction ne lui avait point coupé les ailes, et elle semblait plus forte, plus sure d'elle qu'auparavant... Elle tendait la main vers moi.. Je ne pouvais pas la prendre... Les joies du vol m'avaient été interdites, en y goutant encore, ma détermination envers le tarot serait à tout jamais brisé. Un fol espoir de retrouver ses ailes avait ressurgi en son âme, inutile de le nourrir encore. Je ne pouvais l'étouffer, mais je pouvais le compenser... Je sortis la lame de la Force de manière à ce que l'ange noire ainsi que le samouraï ne puisse la voir... J'utilisai la carte, son énergie se répandit en moi comme un flot rassurant et chaud. Je relevais, les yeux encore humide, mais le visage souriant...

- J'ignore qui a osé trancher votre liberté, mais si vous souhaitez voler, je vous prêterai mes ailes...

Elle tendait sa main vers moi, je levais la mienne, de manière à simplement l'effleurer, et je lui répondit:

-"Je te remercie, mais je t'en prie vole, j'ai trouvé mes propres ailes. Vole et suis moi..."

Le tutoiement était venu naturellement, comme s'il se connaissait, eux, anges déchus, anges maudits... Deux êtres tentant de tournoyer en portant leurs chaînes.

Je me mis à courir en augmentant progressivement ma foulée. Utilisant l'énergie de la carte, je pris pied sur une pierre pour faire un bond surnaturel. Un saut périlleux avant puis un pic de vitesse vers l'arbre ou s'était élevé Ryuseï. L'herbe fouettait mes bottes et semblait me pousser encore en avant. Je pris appui sur le tronc et sautais vers la cîme. Je prenais appui sur les branches, je m'élevais vers le ciel, je volais... A ma manière... Je dépassais Ryuseï, et lui sourit. C'était un simple sourire complice, un sourire de joie sans raison particulière... Je sautais d'une branche un peu plus haut et étendait mes bras en croix... L'air frais de la nuit séchait mes larmes, l'aube qui approchait:

Un instant de paradis...

Iris es tu là, avec moi, vois tu ma nouvelle liberté ? pensais-je

La joie semblait s'être emparée de mes deux futurs compagnons de route. Pour une raison que j'ignorais, ils vinrent tout deux à moi. Comme pour me saluer avant le début de l'aube vînt d'abords Iris qui retourna ensuite sous le couvert des arbres. Passe ensuite un Ézéchiel souriant. Les bras en croix, il retrouve ensuite lui aussi la forêt. Quelle était cette curieuse joie qui s'emparait d'eux ? Était-ce ce qui se traduisait pour moi comme une sensation d'apaisement ? Voir la lueur violacée devenir peu à peu orange et enfin les premiers rayons jaunes percés par delà l'Horizon ? La nuit était encore la maîtresse de ce bois mais très bientôt, dans une poignée de minutes viendrait le doux soleil du matin automnal. Peut-être que pendant quelques secondes, les deux amants, Lumière et Noirceur se disputeraient le ciel puis Noirceur, fatiguée de lutter retournerait se dissimuler à l'ouest. Pour ma part, j'attendrais l'aube. J'attendrais la chaleur bienfaitrice du matin pour engager le duel avec Ézéchiel. En attendant, je fermais les yeux et répondait à l'appel de la meute.

Si je trouvais la solitude en haut de cet arbre, ce n'était que pour mieux retrouver la meute. Ils m'accompagnaient avec une joie non dissimulée alors que je découvrais le matin dans la forêt de Cerisier de Hù-Béï. Nous courrons tous ensemble pendant des heures. Nous sommes inépuisables. Nous sommes des loups. Notre course effrénée s'arrête au pied d'un très grand cerisier, face à une rivière peu profonde. Nous nous abreuvons de l'eau clair et fraiche et roulons nos corps chaud dans le tapis de feuilles mortes couvertes de rosé pour nous rafraichir. L'espace d'un instant nous somnolons tous, fatigués par notre course. Mais bientôt nous sommes réveillés par la faim. La meute est affamée et à besoin de se nourrir. Alors je pousse un puissant hurlement. Un chant court mais qui appelle à la chasse. Nous sommes parfaitement éveillés à présent et nous nous lançons d'un pas rapide entre les troncs. Bientôt le vent porte à nos truffes une odeur. Une harde de sanglier non loin de là. Nous approchons avec la discrétion que seuls les loups possèdent dans les bois et en restant à l'abri du vent derrière les fourrés, nous observons. Les Sangliers sont nombreux. Une douzaine et nous ne sommes que six loups. Mais parmi nos proies se trouvent plusieurs petits. Le problème serait leurs hargne naturelle. Il faudrait les effrayer, qu'ils n'aient pas le temps de réfléchir.

Mes yeux s'ouvrent à nouveau et découvrent le spectacle du soleil à demi levé, projetant une aura bienveillante sur ses bois. Cette chasse à été bonne et même si cette nourriture n'apporte rien à mon corps, mon esprit s'est nourri de cette expérience. Comme à chaque fois. Mais à présent, Ézéchiel et Iris seraient-ils toujours debout ? Nous devions dormir de jour et il y avait encore un duel à livré. Je saute de mon perchoir et une lueur azurée frappe le sol en lieu et place du cuir de mes bottes. Je me redresse et regarde en direction du campement qui se tenait là une dizaine de minutes auparavant.

Spoiler:

» Crépuscule entre deux champs.
» Au crépuscule du troisième jours, regarde à l'est