Battue [Silence Noctâme]

La panthère se glissa en silence dans la caverne puis, toujours en silence, elle se coula jusqu'à la forme sombre allongée sur le flanc au fond de la grotte. Arrivée à moins de trois mètres de la silhouette, elle sentit une variation dans le rythme cardiaque et respiratoire de l'individu couché. Juste avant qu'il ne se relève et, dans le même mouvement tire son poignard et ne le tende entre lui et le félin.
Silence s'apaisa immédiatement en reconnaissant la panthère à qui il il avait demandé de l'aide il y a de cela une journée entière. Il lui posa une question mentale à laquelle elle répondit par une succession d'images évocatrices dont le vampire comprit facilement le sens. Des hommes, sûrement des chasseurs de primes, se déplaçaient en groupes dans la forêt et le cherchaient à l'aide de meutes de chiens de chasse.

- Merci mon amie, souffla le vampire au félin qui s'en alla sans s'attarder.

Une fois seul, Celui-Qui-Marche-La-Nuit entreprit de réunir ses maigres possessions: coutelas, sac de voyage, poignards, armes de jet, et même le livre qu'il avait feuilleté la veille avant que le sommeil ne le terrasse. Puis il quitta la caverne en goûtant avec délice la douceur de la nuit et la tapisserie des étoiles dans le ciel, avant de s'attaquer à la descente de la façade rocheuse couverte de nombreuses grottes identiques à celle où il avait dormi. Sans bruit.
Puis un hurlement de chien déchira l'immensité de la nuit, comme un défi au ciel et à la majesté de la lune qui brillait haut entre les étoiles. Comme s'il n'avait pas été accroché à une falaise, à une dizaine de mètres du sol, Silence s'immobilisa puis, prenant une décision en une fraction de secondes, recommença à grimper. De nombreux autres pics rocheux s'élevaient dans la forêt et, assis au sommet de l'un d'entre eux, il se sentait presque leur égal...
Mais l'heure n'était pas à la contemplation des arbres et des monts de la Forêt des Brumes Argentées. Il était traqué, et il lui fallait trouver une solution au piège qui, lentement, inexorablement, était en train de se refermer sur lui. Il resta un poignée de minutes ainsi puis, après avoir fait le plein d'énergie, il s'attaqua à une désescalade parfaitement maîtrisée de la montagne et, au lieu de toucher le sol, encore suspendu à quelques mètres de la terre ferme et plate, il bondit à l'horizontale pour se perdre dans la canopée. Là où seuls les arbres étaient des amis.
Ses ennemis, eux, étaient en-dessous de lui à le chercher. Il fallait juste espérer qu'ils tardent le plus possible.

Silence dansait dans les branches sous le regard des étoiles, sans trop se soucier des hommes qui le poursuivaient, car eux étaient encore en bas et que lui n'était pas prêt de descendre. Il avait également réussi, le temps que les groupes de la battue effectue l'escalade et la désescalade de ce qui avait il y a peu été son repaire, a prendre une très confortable avance sur ses poursuivants.
Après un bond particulièrement puissant qui lui fit parcourir presque une dizaine de mètres, le vampire crocheta de ses doigts une imposante branche d'un cyprès puis s'en servit pour effectuer une courbe grâcieuse à une quinzaine d'enjambées du sol. Il se reçut au sommet d'un sapin et s'élança à nouveau dans les airs, continua sa course folle sans ralentir. Puis une sensation deferla en lui, dérangeante. Elle faillit le faire s'aplatir au sol alors qu'il ne lui restait pour seul appui que sa jambe gauche sur une branche frêle, qu'il avait d'abord voulue utiliser comme escale entre deux sauts. Ils se laissa tomber sur deux mètres puis, au terme d'une parabole effectuée avec une large branche comme axe, il retrouva de nouveau une position stable au-dessus du vide.
La panthère était morte. Ces chiens l'avaient descendue.
Un grognements de rage comme de tristesse s'éleva des entrailles du vampire mais, trop fin pour ne pas se savoir condamner s'il laissait libre cours à sa colère, il se retint de pousser un hurlement de fureur.

- Adieu mon amie, murmura-t-il à la nuit.

Il respira lentement puis reprit son chemin, d'abord lentement, puis retrouvant le rythme effreiné qu'il avait maintenu depuis le début. Il lui fallait se dépêcher.
Geste instinctif, il tira de son fourreau la longue lame argentée qui reposait d'habitude contre sa cuisse, certain qu'il n'aurait à présent plus à effectuer d'incroyables acrobaties.
Dans son dos, les aboiements des chiens et les ordres des hommes, pourtant lointains, n'échappèrent pas à son ouïe de prédateur parfait.
Heureusement, le vampire, s'il ne voulait plus se résoudre à demander son aide à un animal de la forêt, pouvait encore compter sur quelques atouts qu'il gardait en réserve.

Lorsque les trois flèches se fichèrent dans l'arbre où il s'était arrêté pour réflechir, Silence sut que le temps de la course et de la fuite était enfin terminé. Et le vampire avait l'immense avantage de pouvoir courir aussi longtemps sans être essoufflé. D'une pression de ses jambes puissantes, il bondit sur un autre arbre alors qu'une nouvelle volée de flèche fusait dans sa direction, puis se receptionna de sa main libre et se retourna face à ses adversaires qui se dirigeaient rapidement vers lui. Ce qui'l comptait faire dépenserait certes une quantité incroyable d'énergie, ce qui le laisserait sûrement affaibli, mais il en avait besoin.
Au terme d'une respiration, il déploya sa magie sur le groupe de ses poursuivants, profitant sans trop s'épuiser de l'obscurité quasi-totale régnant dans la forêt, et les entoura d'une dôme d'ombre parfaitement opaque au travers duquel ils ne pouvaient voir et que les pouvoirs de Silence leur empêchait de traverser. Un rideau de ténèbres que Silence utilisa pour se cacher derrière un tronc le temps de se concentrer. Lorsque son second pouvoir se déploya sur ses ennemis, il était sûr d'avoir prit la bonne décisions. Les chiens reçurent tous une demande mentale simultanément. Il ne voulait plus forcer une créature à lui obéir si cela lui portait préjudice, mais les chiens, eux, n'hésiteraient pas à le tailler en pièces. La demande était limpide de sens. Le vampire quémandait leur aide. Ils lui répondirent par une succession d'images au sens tout aussi clair : il s'agit de nos maîtres. Il leur promit de la nourriture, la liberté, certains répondirent qu'ils avaient un foyer. Il leur posa une simple question : que leur avait-il fait pour qu'ils le poursuivent ?

Jet de dés :
1,2 - Les chiens se battent entre eux pour cause de désaccord entre la proposition de Silence et leur affection pour leurs maîtres.
3,4 - La moitié des chiens s'enfuit mais les maîtres reprennent le contrôle du reste de la meute.
5,6 - Les chiens s'enfuient, incapables de prendre une décision mais prenant conscience qu'ils sont traités, certes bien, mais comme des esclaves.

Sans attendre, conscient qu'utiliser son troisième pouvoir lui demanderait un gros effort il bondit de son arbre sur un autre et, sachant également que les chiens s'était égayés et qu'il avait donc une capacité de moins à utliser, il se laissa tomber au sol tout en souplesse. L'obscurité que lui procurait la forêt l'empêchait d'utiliser son pouvoir des ombres trop brutalement, et lui permettait de moins s'épuiser, mais il espérait néanmoins qu'il lui restait assez de force pour pouvoir se battre normalement.

- Allez-y, venez, cracha-t-il d'un ton rogue alors qu'il savait pertinament que seul la nuit l'entendrait.

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La douleur fut vive et inattendue, bien que peu cuisante, mais Silence réussit à se contenir et exhiba ses crocs dans un rugissement muet. Sans perdre de temps, il se saisit de la hampe de la flèche qui s'était fichée dans sa cuisse droite et la brisa sans difficulté pour qu'elle ne le dérange pas pendant les combats, laissant, il le savait, la pointe du trait dans sa jambe. La douleur qu'il avait ressenti au niveau des côtes était très légère et il se promit de faire plus attention. Il prit un très court instant pour réfléchir à sa situation et choisit d'agir rapidement, conscient que ses prochains mouvements détermineraient ses chances de survie au combat qui allait se dérouler. Il brisa le pouvoir constant qu'il maintenait sur le dôme de ténèbres, mais contrôla à la perfection son évaporation car le rideau d'ombres explosa dans une infinité de pointes noires invisables qui filèrent dans toutes les directions.

Jet de dés :
1,2,3 - Le rideau blesse les personnes à l'intérieur du dôme comme à l'extérieur, et en met certaines hors combat (soit une trentaine de personnes si j'ai bien compté)
4,5,6,7 - Le rideau ne blesse que ceux qui se trouvent à l'intérieur, mais assez pour les mettre tous hors combat.
8,9 - Les rideau tue tous ceux qui se trouvent à l'intérieur du dôme et blesse légèrement ceux de l'extérieur.
10 - Les épieux d'ombres transpercent tous les soldats à l'intérieur comme à l'extérieur du dôme, et aucun ne survit.

S'étant ensuite assuré que son sort avait eu les effets escompté à savoir ralentir l'armée de ses poursuivants voire l'amoindrir, mais n'ayant pas attendu pour se mettre à l'abri, Silence rattrapa une partie des forces qui s'étaient échappées durant la disparition de son premier enchantement avant qu'elles ne disparaissent totalement pour effectuer sa prochaine action sans attendre.

- Vous allez voir de quel bois se chauffent les membres de la suite d'Elenn Noctâme.

Un voile d'ombres se dirigea lentement vers lui, parfaitement invisible dans l'obscurité de la nuit et les brumes de la forêt, et se mit à lui coller à la peau. Le vampire ragea contre son manque de discernement pour avoir agressé ce garde, mais se résolu à son geste et attira à lui les ténèbres environnantes. Ils se glissèrent contre sa peau, bien qu'emportant son fin pantalon de cuir, mais n'épargnèrent pas son haut fraîchement acquis car il lui ferait prendre trop de volume et risquait de ralentir ses bras lors de ses jets d'armes et de ses affrontements.
L'armure de cuir que lui avait confectionné l'artisan kerran tomba au sol sans bruit lorsque ses sangles lâchèrent sous la pression.
Vêtu ainsi de noirceur, le mercenaire se dissipa dans les brumes de la forêt, grimpant dans les arbres et bondissant autour du groupe de ses assailants, il se mit, invisible, à lâcher de nombreux jets de métal sur ses adversaires. Poignards et étoiles de jets s'envolaient en silence avant de se ficher dans un membre de la bande elfe, sans forcément les tuer mais installant une atmosphère de malaise et de crainte chez les Elfes lunaires.
Ils ne manqueraient bien sûr pas de se mettre à tirer des flèches par volées et dans presque tous les direction, mais les ombres que revêtait Silence ne lui permettaient pas seulement de se camoufler.

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Le vampire faillit hurler de douleur, crier l'injustice qui l'assaillait à l'univers entier mais, conscient que sa survie dépendait maintenant de sa capacité à rester invisible et silencieux, il se contenta d'une longue respiration contrôlée qui lui apporta certes du calme mais lui fit prendre conscient de la vive douleur qui foudroyait son épaule.
Mais il était bien plus qu'un humain et la souffrance ne tarderait pas à se dissiper, même s'il porterait peut-être pendant plusieurs jours la marque de l'empennage. Plutôt que de briser la hampe de la flèche comme celle qui lui avait blessé la cuisse, il se réfugia rapidement derrière un tronc massif et enfonça ses oncles dans la plaie en grimaçant afin d'en tirer la pointe. Cela ne suffisant pas, il utilisa son incroyable dentition pour extraire la flèche sans perdre de temps.
Puis il se releva avec, dans les yeux, une lueur sauvage et farouche.
Mais alors, comme par magie, un couple de personnes apparut non loin de là, sur la fourche d'un grand arbre. Non ! Par magie !
Silence sur qu'elles étaient deux à leurs odeurs qui se joignirent rapidement aux nombreuses senteurs de la nuit environnante. L'un des deux personnages portait un parfum raffiné aux variations exquises pour un odorat aussi développé que celui du vampire, mélange de celui d'un champ en été et d'un début de printemps. Ce personnage-là appartenait sûrement aux hautes sphères de la cité et était peut-être même un proche du roi. En appréhendant l'odeur du second, il sut que c'était le premier qui les avait transportés car le deuxième n'était autre que Dilkayen, l'artisan qui avait fabriqué son armure de cuir. La forte odeur qu'il dégageait, un mélange des teintures qu'il utilisait et du cuir qu'il travaillait, le trahit immédiatement auprès du nez de Silence.
Il comprit que c'était l'artisan qui l'avait vendu au mage et qu'ils l'avaient retrouvé grâce à l'armure que Dilkayen connaissait et qu'il avait faîte pour le vampire. Il se remercia d'avoir abandonné sa pièce de cuir grâce à sa magie des ombrs, mais se souvint du même coup où est-ce qu'il se trouvait et bondit dans les frondaisons de la forêt au terme d'un saut fantastique.
Sachant que les deux nouveaux venus et ses poursuivant le chasseraient dans la direction de sa fuite, il choisit de les prendre à contre pied et s'en fut de par où il venait.
Ses chances de s'en sortir s'amenuisaient à vue d'oeil.

Silence était cuit.
Certes il pouvait encore courir et courir jusqu'à l'épuisement et la mort, mais cela ne lui serait d'aucune utilité, car il ne mettrait que plus longtemps avant de mourir. Dans la nuit fraîche et délicieuse, le vampire s'arrêta net en comprenant qu'il n'avait plus comme seule chance que la négociation. Il repéra le mage et l'artisan, puis se mit en mouvement, toujours invisible aux yeux de ses poursuivants car il faisait en sorte de rester hors de leur champ de vision et de perception. Il se glissa entre les arbres, comme une ombre dans les ténèbres, puis, au terme d'un bond fantastique, il se hissa dans les frondaisons de la Forêt des Brumes Argentées.
Le mage et l'artisan n'étaient plus très loin de lui et il se prit à penser qu'il pourrait s'en sortir sans trop de difficulté s'il parlait bien aux deux hommes. Il les avait dans son champ de vision et comprit, grâce à ce qu'il savait de Dilkayen et de la puissance du mage, que eux aussi l'avaient repéré.

- Vous me voulez, venez me prendre ! Mais sâchez que je me battrai si vous tentez de m'abattre. Sâchez aussi que je veux seulement vous parler pour le moment. Venez et je vous jure que je ne vous ferai rien si vous m'écoutez jusque au bout.

Il accrocha son sac à une branche à la hauteur de son visage, puis tira son long coutelas de son dos et le planta dans la branche massive sur laquelle il se trouvait, preuve de sa bonne foi. Il écarta ensuite les bras, mais concentra tout de même son énergie magique, imperceptiblement car ce sort était indécelable, dans son regard, près à en faire usage pour qu'ils l'oublient totalement d'un coup, brutalement, et qu'il puisse prendre la fuite.
Mais il ne s'en soervirait qu'en cas d'échec des négociations.
Il se prit à adresser un grand adieu mental à Elenn Noctâme, celle qui avait changé sa vie dans tous les sens du terme. Le vent emporta cette ultime et triste pensée, puis, enfin lavé de ses craintes, il braqua son regard dans la direction de ses deux poursuivants.

Dilkayen acceptait de le suivre. Parfait. Il allait pouvoir mettre en œuvre son plan, détruire cette immonde créature et l'île retrouverait peu à peu sa sérénité. Celle qu'il aimait tant. Celle qui l'avait fait devenir mage royal. Sans elle comment aurait-il pût étudier à la fraicheur de l'ombre des arbres ? Sans elle comment aurait-il découvert les poussières de Delvïss ? Particules aux propriétés si particulières. Sans elle comment aurait-il survécu à la guerre de Malgazann ? Il faisait partit des rares à l'avoir vécue et à disposer encore de suffisamment de raison pour en parler et encore une fois, c'était grâce à la magie.
Mais voilà que comme par enchantement, le Vampire décide de stopper sa course. Il revient vers Thraran et Dilkayen. Il jurait vouloir parler ? Il jurait qu'il ne leurs ferait pas de mal ? Amusant. Comme si son état le lui permettait. Ses habits étaient couverts de sang, trop sûr de son immortalité il avait dû laisser couler ses blessures sans même prendre le temps de faire un garrot ou même de panser la plaie. Thraran avait entendu la rumeur que certains vampire utilisaient même de l'eau originelle afin de cautériser leurs plaies, arrêtant ainsi le saignement. Mais il risquait bien d'avoir du mal à s'en trouver dans un archipel si dépourvu d'utilisateurs de cette magie. Mais toujours est-il que, souriant d'un air sombre au vampire, Thraran déclara :

- Et bien jure donc et parle non-vivant ! Mais sache-le dès à présent, tu t'es nourris sur mon peuple et je ne l'oublierais pas. Qu'importe ce que tu peux dire, je m'assurais que plus jamais tu ne troubleras la quiétude de ces lieux.

Thraran était le type d'homme qui protégeait ce qui l'aimait mais au lieu de sacrifier sa vie comme le faisait les héros, il avait tendance à sacrifier sa bonté, son humanité comme dirait les hommes. A chaque bataille il devenait plus froid en même temps que son esprit s'aiguisait. Une lame qui finirai par devenir à double tranchant. Même si chaque fois il tentait de redevenir le vrai Thraran, celui que Dilkayen avait pût entrapercevoir à la caserne. Celui qui s'amusait de l'humilité d'un artisan.
Mais homme froid ou non, il n'en oubliait pas moins un détails. Le vampire était revenu. Pourquoi ? Ils avaient plutôt tendance à continuer à fuir plutôt que de se rendre et renoncer à leurs non-vie. Avait-il quelque tours dans sa besace qui le sauverait ? Impensable, si cela avait été physique il l'aurait vu, si cela avait été magique, il l'aurait sentit.

Spoiler:

Silence respira longuement, conscient de la douleur qui fusait dans ses membres, du regard glacial du mage royal posé sur lui, mais il pensait pouvoir convaincre l'homme qui lui faisait face de l'écouter jusqu'au bout et même de le laisser partir.

- Et bien jure donc et parle non-vivant ! Mais sache-le dès à présent, tu t'es nourris sur mon peuple et je ne l'oublierais pas. Qu'importe ce que tu peux dire, je m'assurais que plus jamais tu ne troubleras la quiétude de ces lieux.

Le vampire sourit en sentant la vibration inhumaine dans la voix du mage royal. Encore un qui se croyait plus humain que des soient-disant non-vivants alors qu'à la première difficulté, il abandonnait son humanité, ses sentiments, pour vaincre. Ne voulant pas perdre son temps à faire la morale à cet homme décidé à le tuer, il prit une grande inspiration avant de commencer à plaider sa cause. Il était prêt.

- Ecoutez-moi, commença-t-il. Je suis venu sur cette île à cause de mes activités de mercenaire, non parce que j'avais envie de me nourrir de quelques chose d'exotique quoique vous en pensiez. Sâchez aussi que si je ne m'étais pas nourri de mon plein gré, j'aurais été pris de Frénésie et à ce moment-là, je n'aurais laissé aucun survivant dans mon sillage. J'ai fais en sorte de ne tuer aucun des habitants de votre cité car au cas où vous ne l'auriez pas compris, j'ai moi-même été un Elfe avant d'être transformé en vampire. Demandez à vos concitoyens dont je me suis nourri, si je peux m'exprimer ainsi, s'ils se sont réveillés avec autre chose que deux marques de crocs dans le cou et une migraine. Je n'inclue pas votre garde des impôts contre qui je voulais me battre pour exercer mes talents de combattants, ce dont je m'excuse. Ceci est naturel, les mortels se nourrissent des animaux sans rien leur demander en échange et chassent ceux qui sont dangereux pour eux. Moi je me nourri des mortels mais sâchez que je ne tue pas. Que je ne me nourri pas par plaisir mais par nécessité. Demandez aussi à votre chez ami Dilkayen si je n'ai pas été quelqu'un qui, même si je ne fut pas des plus aimables, l'aie payé rubis sur ongle avec une grande considération pour son travail, même si cette poursuite m'a amenée à détruire ce que je lui avait acheté. Enfin cher ami, sâchez que j'aime la vie autant que vous et que ceci est mon seul moyen de survivre sans faire trop de mal autour de moi. Maintenant que vous savez cela, agissez comme vous l'entendez, mais, je ne meurt pas facilement. De mon côté je m'engage à ne plus approcher cette ville si vous préférez me savoir loin de vous et de votre ville.

Le vampire se pencha lentement pour bien montrer qu'il ne comptait pas devenir violent et se saisit de son poignard fiché en terre, avant de le ranger dans son sac de toile qu'il décrocha ensuite de la branche avant de le passer autour de son torse. Là, il attendit la réaction des deux Elfes qui lui faisaient face.

De l'inhumanité ? Non pas vraiment. Un profond dégoût ? Oui certainement. La façon qu'avait Thraran de régler les problèmes de sécurité de l'île n'étaient que très rarement douces mais on ne pouvait pas parler de vibration inhumaine dans sa voix. Froideur, mépris, dégoût et colère. Extrêmement humain, justement ce qui le rabaissait par rapport aux elfes, créatures si sereines et sages. En particulier les elfes de la lune. Bien évidement il sacrifiait son éthique, sa bonté et sa sérénité au profit de la réussite , c'était sa part d'ombre. Celle que tout ceux qui on vu la mort on. Tout ceux qui on répandu la mort alors qu'ils auraient voulut faire autrement. Qui on fait trop de sacrifices et qui ne voient plus d'autres façon d'agir. Là le sacrifice serait un peu plus de sa personnalité.

Les paroles du vampire ne lui donnèrent aucun réconfort ni même une once de compréhension pour le vampire. Ils étaient trop souvent ainsi. Pour n'en avoir vu que quelque uns, il savait qu'ils se comportaient souvent ainsi.

- Oui c'est vrai, ayons pitié de toi, cracha le mage, pauvre chose qui est obligée de se nourrir sur les mortels pour survivre. Les mortels ne demandent pas l'avis des animaux ? Non c'est vrai mais ceux qui en sont capable se défendent. Nous sommes capable de nous défendre mais vous voudriez que nous te tendions le cou pour que tu te serves ? Oui après tout ce n'est pas si grave, tu ne nous tueras pas !

Marquant une pause, Thraran laissa son regard rendu glacial par la colère, plonger dans celui du vampire. Les deux saphirs qu'étaient ces yeux semblaient devenir améthystes sous l'effet de la colère et de l'ombre de cette forêt.

- Comme tu l'as dit, nous chassons les animaux dangereux et tu n'es rien de plus ! Malgré tout tes bons sentiments, viendra un jour où tu tueras en te nourrissant. Nul besoin pour nous d'attendre que se jour vienne pour te tuer.

Puis, se tournant vers Dilkayen, il dégaina un sabre de manufacture elfique à sa ceinture et le lui confia.

- Immobiliser le assez longtemps et il ne sera bientôt plus que cendre.

Ce n'était ni une demande, ni un objectif. C'était un ordre. La seule solution aux yeux de Thraran, venant de l'évidence pour lui que Dilkayen obéirait sans broncher. Ce vampire ne c'était pas nourrit du semi-kerran mais en était-il moins dangereux à ses yeux ? Le mage royal était certains que non. Il avait accepté de l'aider alors il était temps qu'il le fasse.

Grrr ! Tant pis, il aimait bien Dilkayen pourtant. L'atrisan lui avait de prime abord parut sympathique quoique très coincé avec lui, mais de là à imaginer qu'il n'hésiterait pas à se jeter sur lui lame au clair, sur une simple demande de ce mage royale pédant et exultant la suffisance. Comme un chien.
C'en était trop pour Silence.
Alors qu'il tenait encore son sac par la bandoulière et que Dilkayen était presque sur lui, le vampire pivota sur ses hanches et d'un même mouvement, tira une lame de jet d'un des fourreaux qu'il portaient aux cuisses et l'envoya droit vers son adversaire. Sans une hésitation, sans un regret. L'éclat d'argent que produit l'éclair en traversant les ténèbres parut presque irréel dans la nuit elfique. Au même instant, il relâcha tout le pouvoir qu'il avait concentré afin de faire oublier sa présence au semi-kerran, non pour vraiment le rendre amnésique, mais surtout pour le déstabiliser et en profiter pour bondir sur lui.

Jet de dés:
1,2,3 - Le poignard de jet se fiche dans le bras d'épée de l'artisan qui doit changer de main pour se servir de son sabre, mais le fait avec forcément moins d'efficacité, mais le pouvoir de Silence l'arrête à peine dans sa course.
4,5,6 - Le poignard de jet se plante dans une des cuisses de l'artisan, ce qui le ralentit, et le pouvoir du vampire le fait chanceler, mais il se reprend très vite.
7,8,9 - Le poignard de jet est dévié par le sabre du kerran et se perd dans la nuit, mais le pouvoir du vampire le frappe de plein fouet et le stoppe net.
10 - Le poignard de jet trouve la poitrine (ou les abdominos au choix) de Dilkayen, et le pouvoir de Silence le heurte et lui fait momentanément perdre ses esprits.

Profitant dans le même instant du manque d'efficacité de l'Elfe, Silence tira son poignard le plus long et le mieux équilibré afin de faire face au semi-kerran. Un éclair de détermination traversa son regard rouge sang et dans sa voix, une force sauvage brûlait lorsqu'il dit:

- Va-t'en, je n'en veux pas à ta vie.

Mais la garde du mercenaire n'en était pas moins irréprochable de puissance et de calme.

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