Hashimoto Tokiwa Fleur de Sang
Nombre de messages : 468 Race : Humaine Classe : Samouraï Date d'inscription : 12/04/2011
| Sujet: Du coq à l'âne, et pour pas cher. Lun 14 Mai - 17:54 | |
| Quand on vient de la nature pure et dure, pénétrer dans un terrier à humains ne peut se faire sans un minimum d'écarquillements, de regards perdus, de trébuchements involontaires quand on a le nez levé et de bousculades incontrôlées quand on surveille ses pieds. Les sons emplissent l'esprit et le puissant mélange de musc et d'odeurs organiques laisse comme une perplexité olfactive. Et pourtant, pour une dryade sensible à l'essence même de la sève, il y a un élément qui ne peut manquer de toucher une corde sensible. Cette cité aux dix milles murs fourmille de vie. Elle dégorge de vie. Elle en expulse par les fenêtres, elle suinte le long des cordes à linge, elle s'égoutte lentement du pelage des chats paresseux, elle scintille dans le canal, elle claque fièrement au bout des étendards, elle résonne sur les pavés ronds, elle remonte des caves fraiches, des boulangeries, des étals de bouchers et des soufflets de forge. La vie transpire dans la nuque des démériens affairés qui se pressent dans l'artère principale de ce gigantesque organisme. Oui, cette ville est bien plus qu'un amas de constructions trop géométriques. C'est un corps vivant. Et Liyanna vient d'y entrer.
Le hasard du calendrier veut qu'elle passe la porte de l'aube entre un petit paquet de marchands et de paysans venus pour le marché. De fait, il y a tellement de monde qui s'engouffre sous l'arcade de pierre grise et mate que les soldats solidement campés sur les côtés ne la remarquent même pas. Ils regardent droit devant eux, le regard clair et acéré qui fixe l'horizon pour être sûr qu'il ne file pas dans la poche de quelqu'un.
Le boulevard d'argent qui s'enfile directement derrière et remonte toute la cité est trépidant d'activité. Partout, des étals temporaires en bois, des couleurs criardes, des cris colorés et des parfums étranges. Parfois savoureux, parfois exotiques, souvent agressifs. Les humains aiment les odeurs mais ils ne connaissent pas la bonne mesure. Jamais ils ne pourront comprendre l'éphémère effluve d'une feuille morte. Ils ne sentent que l'humus de masse, la décomposition globale. Ici, c'est pareil. Tout est gras, gros, en morceaux. Au milieu des corps qui se pressent, depuis les matrones aux jouvencelles, des minets aux rudes gaillards, des mômes espiègles aux patrouilles de soldats méfiants, il y a parfois de la place pour un rat errant ou une mémé décatie qui vend des onguents. De proche en proche des mains lui vendent des pains chauds, des boucles de ceinture, de la viande en tourte, des clous, de l'ail, de la girofle, des noix sèches, des vases en terre cuite, des femmes, des chèvres, des choux, des dents en or, en bronze, en ferraille, en terre cuite, des alcools bons marchés pour ceux qui veulent une cuite par terre, des gamins, des vêtements, des bijoux, des parfums, des chiens baveux, des briques, des brocs, des brassées de brassicacées… il y a même un rebouteux pour les bras cassés, un rémouleur de couteaux et un arracheur de dents. Il y a de tout.
Et ce tout, c'est déjà bien trop pour Liyanna qui elle, ne demandait pas grand-chose à l'origine. Mais Demeria est patrie du Changement et Fentaëris est sa capitale. Fort heureusement pour la svelte barde, en mourrant, Fripp d'Organsie lui a légué deux noms et une adresse. C'est déjà un bon début. Une fourchette de choix. Reste à choisir et à se renseigner.
hrp : quelque soit ta décision, il te faudra au moins deux posts pour sortir du marché (si tu veux le quitter de suite), c'est le coût forfitaire du déplacement urbain :] | |
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