Retour au Comté

Cela faisait à présent près d' 1 ans que les Pjeyhs avaient été chassé du pouvoir en Fentaeris, et autant d'années que les résistances qui c'étaient organisées en dehors de celle située en plein cœur de la capitale renversaient les uns après les autres les derniers tyrans nécromanciens. Situé dans la région du Nord-Ouest du Royaume, le comté d'Iradia c'était libéré du sien il y'à de cela à peine deux mois, grâce aux efforts des religieux qui avait été la cible principale du régime de ce despote. Cette résistance avait été menée par la Comtesse elle-même qui avait dut se cacher au sein de la population afin de ne pas voir le sang du dernier représentant de la famille se répandre. Des actions de guérilla avaient peu à peu sapé les forces du tyran, visant ses nécromanciens. Sans l'appui de ces derniers, son armée diminua jusqu'à ce que, à l'annonce tardive de la mort de Vylris Pjeyhs des mains du chef de la Résistance, la population du comte se soulève de la même manière que celle de Fentaeris afin de mettre à bas le règne du suppôt des Maitres-Nécromanciens.
Depuis, Aeria avait personnellement supervisée l'extermination des derniers nécromants qui tentaient de tenir les différentes villes ou bourgades, avant de finalement repartir pour l'ïle Originelle où d'autres responsabilité l'appellaient. En attendant, elle avait délégué tout ses pouvours à un représentants officiel qui se chergerait du Comté jusqu'au retour de la Comtesse.
Malheureusement, cette seule année de pouvoir de la part des Nécromants avaient profondément déstabilisés les Clans qui avaient vus la mort de leur principaux dirigeants, ainsi que ceux du Couvent des Sœurs de l'Immobile et de l'Abbaye des Moines Éternels. Les rares chefs survivants épaulaient à présent le représentants, et le suivaient de près alors qu'elle pénétrait de nouveau les murs de sa cité de Castenubila, le chef-lieu du Comté d'Iradia. Afin de résoudre les différents problèmes le plus rapidement possible, il avait envoyé des messagers aux différents Clans, demandant à leur représentants de venir le plus rapidement possible à la Tour, le château où siégeait Aeria.
Il fallait réorganiser les Clans afin d'éviter une montée de tension entre-eux, nommer de nouveau chef de Culte, et instaurer un tribunal exceptionnel afin de se charger du jugement des sympathisants et partisans nécromantiques, avant que la population ne s'en charge elle-même.

Réunie dans la Salle du Conseil, l'Intendant Vient, accompagné d'un moine de l'Abbaye et d'une Sœur du Couvent qui avaient fait preuve de charisme et d'autorité dans leur communauté respectives et que la Comtesse allait nommer Père et Mère Supérieur, regardaient une à une les familles dirigeantes des Clans. Bien que les dirigeants soient morts, leurs familles ne l'étaient pas, et ce furent soit leur épouse soit leur fils qui prirent leur place. D'après ce qu'on lui avait dit, les représentants du Roi et du Duc étaient en ce moment même en chemin.

Après que tous se soient assis et que la séance eut été officiellement ouverte, Vient fit part de cette dernière information, et de son inquiétude, tant au sujet de ces représentants que de l'état du Comté.

-La Comtesse n'aime pas sa. Le Duc pensent qu'il peut renforcer son autorité sur le Comté maintenant que nous sommes affaiblis. Mais elle compte bien l'en empêcher. L'une des raisons qui font que vous soyez tous présents ici et que j'espère avoir toujours votre soutien et votre fidélité. Nous avons eut de dure épreuve, ainsi que des pertes terribles, mais nous nous relèverons, comme nos ancêtres l'ont toujours fait.

Même si elle avait elle-même dirigée la résistance et organisée l'assaut final sur la Tour, il était fort probable que l'autorité de sa maitresse sur les Clans ne soient pas sortis indemne de cette épreuve. Il espérait toutefois que son rôle actif en tant que chefe de la résistance, ainsi que son rang de Haute-Prêtresse lui ait valut le soutien des Clans et de la population.

-J'attends aussi que chacun d'entre vous me fasse un rapport détaillé de la situation au sein de son clan et de sa ville respective, ainsi que l'état de notre économie, de notre armée et de nos gens.

D'un geste de la main, il désigna l'homme et la femme qui encadraient le siège finement sculpté sur lequel il était assise. Alors qu'ils saluaient l'assemblée à la manière originelle, comme c'était le cas dans la plupart des événements officiels en Iradia, le représentant de la Comtesse les présenta :

-Voici Sœur Kam'Ara et Frère Ignis, dont vous avez sûrement déjà entendus parler, à moins que vous ne les ayez déjà rencontrer. Leurs hauts-faits sont en effet connus de tous. Ils ont suent tenir nos institutions religieuses en un force stable et forte qui nous à grandement épaulée lors de notre combat contre l'oppresseur, et qui nous à assurément permis la victoire final. Aéria compte, avec votre accord bien entendu, les nommer chefs du Couvent et de l'Abbaye, ainsi que Grands Inquisiteurs du Tribunal d'Après-Guerre, qui sera constitué à part égale de religieux et de représentants de vos clans et dont la mission sera de juger et punir ceux qui se sont rendus coupable d'assistance aux Nécromanciens. Cette inquisition aura également la double mission de restaurer notre autorité sur la totalité du Comté, en collaboration avec vos milices et l'armée, en respect de vos intégrités. En travaillant de concert, unis et droit, nous rendrons à notre terre la prospérité qui est la sienne, qu'elle soit d'ordre économique ou politique. J'espère que vous me comprenez.

La Salle du Conseil était ainsi constituée : c'était une caste pièce circulaire occupée en son centre par un table carrée entourée de onze sièges. Six étaient occupés par les cinq représentants des Clans, et l'autre par la Comtesse elle-même. Les cinq autres étaient destinés aux deux représentants du Duc et aux trois du Roi. Mais ces derniers ne c'étaient pas donnés la peine de venir depuis plusieurs années, et on laissait délibérément la poussière s'installer dessus. Une seule porte donnait accès à cette pièce, faites d'épais et lourds morceaux de bois, et fermement gardée par quatre gardes, deux d'un côté, deux de l'autre, qui interdisaient l'entrée en quiconque désiraient entrée tant qu'ils n'avaient pas été annoncés au Conseil. Le mur, côté gauche en entrant, était percé de cinq arcades qui laissait entrée la lumière de ce belle saison d'été. Enfin, aux pieds des murs s'étiraient une grande quantité d'étagère séparées par des plantes en pots, sur lesquelles étaient rangés les différents livre de compte, les lois du comté, son histoire, des parchemins vierges, des encriers et tout ce qui pouvait être utile aux séances du Conseil. Derrière chaque représentant se tenaient également deux gardes issues des Clans qui veillaient à la sécurité de leur chef qu'ils ne désireraient sûrement pas perdre une nouvelle fois.

Lorsque les émissaires du Duc et du Roi entreront dans la Tour, ils devront attendre devant la porte qu'un jeune page les eussent annoncés avant de pouvoir rentrer dans la Salle du Conseil, où les attendrons des sièges poussiéreux accompagnés de regards moqueurs, méfiants, voir carrément hostile. Il était notable dans tout le Comté que le Duc ne c'était pas foulé pour aider à la libération de celui-çi. Ce n'est que par elle-même qu'Iradia c'était sauvée du joug des Nécromanciens, elle ne le devait à personne d'autre, encore moins un Duc qui risquerait plus d'apparaitre comme un nouveau tyran que comme un suzerain légitime. En tout cas, qu'ils s'y attendent ou pas, l'animosité d'Aeria Domina leur était acquise.

-Pour ma part, je ne compte pas laisser le Comté devenir une simple case d'un échiquier dont nous ne jouerions même pas la partie. Je suis prête à reconnaitre l'autorité du Roi s'il ne menace en rien notre culture, notre intégrité et nos traditions, mais je ne compte pas être aussi clémente vis-a-vis du Duc. Quelles sont vos réactions et vos intentions?

C'était d'une voix ferme et assurée qu'il c'était adressé au Conseil. Il désirait montrer de lui une image de force et de grandeur digne de sa Maitresse, tout en restant respectueux de ces derniers.

Cela faisait donc plusieurs mois que le royaumes avait été libéré de l'oppression des nécromanciens, mais cela n'avait pas été sans une certaine résistance. Il faut dire que le représentant de ces derniers, n'ayant plus de nouvelle de son chef, avait décidé d'attendre de pied ferme l'armée Démérienne. Toutefois celle ci n'eut pas vraiment le temps de venir. En effet, l'armée du "Tyran" formé de milliers de mort vivant n'avaient cessé de décroitre à cause des attaques des forces organisée par la Haute Prêtresse. Alors que les restes de son armée allaient sur les frontières, le peuple en profita pour attaquer la Tour de Castenubila et anéantir le nécromantiens. Ainsi termina le règne des pjeyhs et où recommençait la reconstruction. Deux mois, il n'en fallut pas moins à la Comtesse pour que ses forces aient liquidé les derniers ennemis de ces terres. Les clans ou du moins leur représentant avaient eu le temps de se préparer pour le premier conseil depuis la restauration, ce fut tout de même quelque peu difficile pour certains. Certains comme Artelien Banacé, le représentant des Nimnates. En effet, de tous il était le plus éloigné du conseiller d'avant guerre. Sa région, étant de loin la plus religieuse avait été la première touchée par les armées morts vivantes. La foi des habitants avait malheureusement été bien trop forte pour leur donner la présence d'esprit de se rendre. La mort s'était abattu sur eux de manière implacable et la mains du "Tyran" avait relevé ces pauvres corps pour gonfler ses rangs. Artelien était le cousin par alliance de Lucius Barak, ce qui lui valait bien souvent des regards quelques peut inamicaux de la part des autres conseillers. Ce fut lui le premier à prendre la parole. Son jeune visage (pas plus de 25 ans) était presque constamment plongé dans ses notes, surement pour éviter d'être troublé par son stress

:Artelien: "Si je puis commencer ... ahem ... En tant que représentant de Nimna je félicite Soeur Kam'Ara et Frère Ignis pour leur nomination aux statut religieux. Ils le méritent amplement. En ce qui concerne mon avis sur l'arrivée des représentant du Royaume ... enfin je veux dire du Duc et du Roi ... j'ai bien peur que nous n'ayons pas vraiment le choix. Après avoir fait quelques comptes et regardé les coffres de notre ville et les saccages de la plupart des lieux de cultes, les réparation de la ville prendront des années. Nombre de la population n'ont plus de lieu de culte où prier. Les églises qui tiennent encore un minimum debout sont bien souvent assaillit par une foule de fidèle quelle ne peut contenir. Je reçois des lettres de nombre de représentant Originels qui me demande des fonds pour reconstruire leur chapelle en priorité. Nous sommes débord..."

Artelien fut coupé dans sa phrase par la voix forte du représentant des Vanates, Hector Lamat. Hector était le petit fils de Syrio Lamat, chef de la petite flotte de défense stationné à Vann. Et quand on dit "petite" c'est vraiment petite. En tout seul deux navires de guerre rapides constituent les défenses maritimes de la cités. Elles sont, cependant, bien suffisante pour les escortes des quelques navires marchands qui viennent dans le port. Il n'avait jamais vraiment fait partie de la population locale. Il est revenu alors que la rumeur de Pjeyhs prenant le controle de la région arrivait à ses oreilles. Armé d'une troupe de ruffian et d'un navire, faisant beaucoup pensé à un navire pirate. Mais ce détail fut tout de suite moins important quand il pillait les navires emmenant les dimes pour les tyrans et qu'il les donnait à la resistance.

:Hector: "Les chapelles ? Je pense que nous avons autre chose à penser qu'aux chapelles. Je sais que Vann a été beaucoup moins touché que les autres cités mais le fait est que c'est la voie commerciale la plus sûr. Si nous voulons éviter les péages et les taxes des contrées pour vendre directement à Fentaeris. Accélerer les travaux d'agrandissement du port me semble donc une priorité"

La parole fut tout de suite prise par un autre conseiller, ou plutot une conseillère, Benedicte Dent, représentant le clan des Redones. Elle était la femme de Samuel Dent, l'un des plus farouche défenseur de la Comtesse. Ce fut lui, qui, dans un élan de courage avait permit à l'héritière légitimes du Comté de s'enfuir, faisant croire de collaborer avec les Pjeyhs pour mieux les détruire de l'intérieur. Sa femme, Benedicte, était resté au cotés de Aeria pendant tout le long de la résistance et avait prouvé à cette dernière que les chiffres étaient son monde. C'est d'ailleurs elle qui est responsable de la survie logistique de la résistance, trafiquant les comptes des marchands pour permettre de soustraire aux Pjeyhs quelques sacs de graines sans que personne ne s'en rende compte. C'est une femme intelligente, et qui a gardé toute sa tête malgré ses 40 ans. Elle a toujours été d'une inimitié envers l'héritière, et ce malgré leur passé commun dans la résistance. Nul ne sait vraiment pourquoi, et nul n'a jamais voulu vraiment le lui demander.

:Benedicte: "Je crains que cela ne soit pas aussi simple que cela. Favoriser le commerces des voies navigables sera certes une bonne chose, mais encore faudrait il que nous puissions commercer. Avant la bataille de Fentaeris, une grande partie de la fortune locale et une bonne partie des greniers avaient été envoyé à la capitale, surement pour payer et nourrir les membres de l'armée défendant la cité. Nombre de maisons ont été saccagée et certaines cultures brulées, il me semble que Dame Lystur confirmera les dires"

D'un hochement de tête, Agnès Lystur, du clan Casiisalites est la fille de l'ancien représentant mort pour exemple, aurait pu être considéré comme une collaboratrice envers les Pjeyhs si elle ne s'était pas rebellé face à sa mère qui voulait l'envoyer être formée par les nécromantiens, sentant un grand potentiel en elle. La mère, voyant sa fille avoir la possibilité d'accéder aux hautes fonctions de l'état tenta donc de la forcer à suivre ces sombres personnages. Elle réussit toutefois à s'enfuir et à s'engager dans une cellule résistante de la région. Elle resta plus ou moins caché dans une bourgade à coté de Cariis. C'est une personne auprès de qui Aeria n'avait eu que peu de contact par le passé, de par son travail très secondaire dans la résistance. Il n'empêche que c'est la plus énigmatique de tout les conseillers autour de cette table.

:Agnès: "En effet, dame Dent, les greniers sont dans un état critiques et il semble qu'une sécheresse soit en train de se profiler. Fort heureusement, si on peut dire, la population du Comté ayant été réduite, nous pourrons tenir à condition de rationner la nourriture. Il y a aussi le problèmes des nombreux champs non utilisé. Dame Dent et moi même pensons que cela pourrait être une monnaie commerciale viable pour cette période de trouble"

Enfin c'est le Général Karas Mord, représentant le clan Esomes, unique officier survivant de ce clan qui avait été sur tout les fronts de la résistance, second clan le plus touché dans le Comté de par ses capacités guerrière, qui prit la parole d'une voix posée et surtout particulièrement calme. Chef de la cellule résistante du Sud de la Comté, il eut l'honneur d'avoir sa tête mise à prix, tout comme la Haute-prêtresse. C'était une personne particulièrement dévot mais a toujours eu une ouverture d'esprit qui ne le plaçait pas dans les fanatiques, mais dans les modérés de la religion Originel. C'est grace à lui que des procès sont possible d'ailleurs. Il protégea l'intégrité physique des collaborateurs des partisans Pjeyhs pour qu'ils puissent être jugé par un tribunal pour leur crime. C'est une personne droite est pour le moins intègre. Ca doit d'ailleurs être sa plus grande faiblesse.

:Karas: "Personnellement, je ne pense pas qu'il faudrait entrer dans un rapport de force avec le Duc, et surtout pas avec la couronne. Nos forces sont minimums pour le moment et, même si j'admire le courage des miliciens, nous ne disposons pas d'une armée professionnelle et entrainé. Les vétérans de la résistances sont trop peu nombreux pour pouvoir former des hommes dans un délai immédiat. Pour faire simple. Il nous faudrait environ 3 à 4 mois pour former des soldats. Mais là encore, si nous n'avons pas les vivres ou simplement la paye pour entretenir une armée, nous ne pourrons pas aller bien loin"

La situation allait donc plutot mal dans le Comté d'Iradia. Certes celui ci pouvait fonctionner mais sa grandeur avait du mal à se remettre d'aplomb. Il fallait de l'aide, c'était certains, mais où trouver cette aide ? Sans compter l'arrivée prochaine des conseillers des dirigeants qui ne manqueront pas de se mêler de cette affaire. Premier conseil depuis la restauration de la Comtesse sur son trone et tout était à refaire. Mais comme l'a toujours dit son ancêtre : "C'est quand on touche le fond qu'on a pas d'autre choix que de remonter".

Un à un, les représentants prirent la parole afin d'éclairer sur la situation de leur clans et contrées respectifs. La situation était au plus mal, car sans argent et sans armée, la prospérité du Comté serait loin d'être rétablie. Néanmoins, Aéria n'était pas sans alliés ni ressources dans lesquelles Vient pourrait aller puiser. Elle avait de puissants contacts au sein du Culte Originel, et ces derniers seraient sûrement les plus à même d'aider Iradia en ces heures sombres. Après tout, le domaine de la Haute-Prêtresse était le dernier véritable bastion purement originel en Démeria, au sein d'un Royaume à tendance Changeante dans le voisinage d'une Thalun purement Changeante. Nul doute que le Culte aidera sûrement à la reconstruction du Comté. Toutefois, ces représentants du Duc et du Roi allaient sûrement s'opposer à cette décision. Mais il n'était pas encore arrivés, il fallait donc agir rapidement.

Alors que ses conseillers parlaient, il fit un signe de la main à Sœur Kam'Hara et lui chuchota quelques mots à l'oreille. Celle-ci se dirigea vers les gardes et leurs répéta les mots de leur maitresse, et le répétèrent aux autres gardes situés de l'autre côté de la lourde porte de bois. Puis Vient se pencha vers Frère Ignis et lui demanda d'aller lui chercher l'un des lourds livres posés sur les étagères. Lorsqu'il revint chargé de ce lourd volume et qu'il le déposa aux côtés de l'Intendant de la Comtesse, le Général Karas finissait de parler.

-Bien. Maintenant que la situation générale est posée, nous pouvons débattre de la stratégie commerciale et diplomatique à suivre. Seulement les Représentants sont une possibilité de problèmes, de retardements et d'opposition que je ne désire pas voir à cette table. Qui sont-ils pour savoir au mieux ce qui est bon pour notre terre? Aucun autre comté en Démeria ne possède un tel système qui le met sous la double autorité du vasseur et du Roi. C'est une injure faite à nos Clans. Et bien que, comme vous l'avez dit, nous ne pouvons nous opposer à eux, je ne crois pas que Duc continueras à nous poser des soucis.

Devant l'incompréhension de la plupart des chefs de Clans, l'Intendant ouvrit le lourd volume, révélant qu'il s'agissait du Codex des Lois en Démeria et tourna quelques pages avant d'en arriver à celles qui l'intéressaient.

-C'est cela. Comme vous le savez, les relations entre un vassal et un suzerain sont mixte. Nous devons au Duc l'Auxilium, l'aide, et le Consilium, le conseil. En retour, il nous doit, et je cite : "la protection [du vassal] contre tout ennemis, qu'il soit à l'intérieur ou à l'extérieur du fief." Le Duc exigera surement de nous que nous respections l'Auxilium afin de reconstruire son propre domaine, soit en lui cédant une partie de notre production, soit sous forme de tribut, voir pire, soit en lui offrant des arpents de terre. Nous avons besoin de tout cela. C'est pourquoi, en vertu de nos droits de vassaux, et du devoir que le Duc n'à pas respecter en nous aidant à nous débarrasser du Tyran, nous pouvons rompre ce lien de vassalité entre lui et nous.

Avant même qu'aucun n'ai put réagir à cette dernière affirmation, Vient leva la main afin d'apaiser les cœurs et les esprits avant de reprendre.

-En échange, nous nous placerons sous l'autorité directe du Roi, sans passer par l'intermédiaire du Duché. Cela c'est déjà fait, et nous en avons le droit légitime. Notre peuple ne peux plus avoir confiance en ce Duc qui à faillit à son devoir, alors que nous en avions le plus besoin. Cela nous permettra de nous débarrasser ainsi des représentants du Duc et de récupérer en conséquence une grande partie de notre indépendance. D'autant plus que cela nous rapprocheras de la couronne, ce qui me semble être le choix le plus judicieux. Le Roi ne pourra refuser, car cela ne fera que renforcer son pouvoir déjà peu installé. Un Comté qui abandonne son suzerain pour venir à ses côtés, cela ne le rendras que plus crédible au yeux de sa cour. Son autorité est si peu établie qu'il ne manquera pas d'accepter notre sujétion.

Tout ce plan reposait uniquement sur l'accord du Roi. Mais l'Intendant n'avait aucun doute à se sujet car, comme expliqué précédemment, le Roi avait autant besoin d'un vassal pour crédibiliser son pouvoir que le Comté d'échapper à celui du Duc.

-Bien sur, je vous entend déjà me dire que cela ne changera pas le problème de l'Auxilium. Avec la capitale à reconstruire, Andrias aura besoin de toute l'aide et de tout les matériaux possibles. Mais nous avons un atout : le rang d'Aeria au sein du Culte. Les Originels ont en effet grandement aidés le Roi à faire tomber les Pjeyhs. A ce titre, il serait tout à fait légitime soit de demander des privilèges commerciaux et économiques au Comté, soit de demander de l'aide à sa reconstruction. Il a une dette envers le Culte, je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il ne les privilégient-ils pas plus que ces changeurs dont la Nécromancie est issue...

Autant d'argument qui pourraient être utiliser contre la politique trop douce d'Andrias envers les Changeurs qui n'avaient pas lever un seul petit doigt pour venir en aide à une nation qui tombait sous les griffes d'une de leur magie corrompue. Mais là n'était pas le sujet. Vient reprit donc, enchainant ses idées.

-J'en arrive ainsi au point suivant : la reconstruction de Fentaeris, ainsi que la notre. Charpentes, pierres, fer, outils, clous, tout ces matériaux dont les cités ont besoin pour être rebâties. Voici ce que je propose, j'enverrais un message à ma Maitresse afin qu'elle use de son influence pour demander au Culte de nous fournir, si possible gratuitement, sinon à très bas prix, ces marchandises. Une partie servira à rebâtir le Comté, l'autre sera revendus au Roi pour la reconstruction de sa cité. La grande marge que nous recevrons pourra être entièrement consacrée à la reconstruction complète de nos terres. Cependant, il nous faudra des navires, ainsi qu'un port plus grand. Aussi le Culte devra-t-il nous fournir également des navires. Désolée donc de vous le dire, Mesdames, mais la meilleure chose à faire sera de doper les travaux d'agrandissement du port de Vann. Le Culte pourra certainement subvenir à une partie de nos besoins, c'est un investissement à long termes pour lui, car si notre Comté se renforce, le Culte en fait de même.

Ce plan reposait essentiellement sur la participation du Culte, mais la Dame d'Iradia saurait trouver les mots pour le convaincre, son fidèle représentant en était certain. En tant que Haute-Prêtresse, elle avait des privilèges et une forte autorité. Nul doute que Al'Manhir serait de son côté. Si seulement il pouvait l'être en ce moment même. Sa compagnie manquait à la Servante de l'Origine. Les longues discussions, les promenades, les projets, les espoirs, les rêves, toutes ces choses qu'ils avaient partagés. Et pourtant jamais elle ne c'était aventurer à s'imaginer dans une relation avec ce dernier. Elle avait trop de respect pour lui, et trop de responsabilités cumulés par son double statut de Comtesse et de Prêtresse.

-Pour ce qui est des chapelles, Aéria préfère autant les voir à terre. Comment vénérer le Dieu de la Création Première dans des bâtiments crées par le Changement? Faites réutiliser les pierres et le bois pour aider à la reconstruction des maisons. Ce geste en sera d'autant plus symbolique que les prêtres et religieux parcourrons le Comté afin d'apporter le réconfort de l'Éternel au cœur de nos gens. Par la suite nous pourrons les rebâtir, mais pour le moment le ciel sera le toit de nos temples, les plaines son sol et l'air ses murs. Dans les jours de mauvais temps, ouvrez les bâtiments administratifs et célébrez à l'intérieur.

Il c'était autant adressé aux Conseillers qu'aux désormais Mère et Père supérieur de l'Abbaye et du Couvent. Ces derniers hochèrent de la tête, ils savaient ce qu'ils avaient à faire. Ainsi avait-elle finit de parler. Toutefois, avant qu'aucun des ses conseillers n'aient put reprendre la parole, il estima nécessaire de préciser une dernière chose.

-Dépêchons-nous de procéder au vote, nous devons statuer sur la stratégie à employer avant que les représentants n'arrivent et ne viennent mettre leur nez dans des affaires qui ne les concernent pas. Nos ancêtres ont toujours lutés pour accéder à une certaine autonomie, et ce n'est certainement pas sous nos noms que la perdons. Notre terre mérite respect, notre peuple mérite la tolérance, ne trouvez vous pas que nous devons nous opposer à cette injustice?

Ainsi aujourd'hui fallait-il voter en faveur ou non de plusieurs choses, tout d'abord le tribunal d'inquisition, ensuite la demande d'aide au Culte, puis le placement du Comté sous l'autorité directe du Roi, et enfin le plan de reconstruction qui consistait à acheter à bas prix au Culte pour le revendre à Fentaeris.

L'heure des votes. Mais alors que l'intendant se tait, dans la salle, c'est le silence qui règne. D'abords celui, atterré, d'Artelien. Son teint blême parlait de lui-même. Faire prier les fidèles à même le sol ? Alors qu'ils avaient besoin de ce tourner vers un dieu bon qui leur donnerait ce dont ils avaient besoin, on leur retirait tout et les faisaient s'assoir dans la poussière ? Et pourquoi pas les faire danser autour d'un totem, couverts du sang d'un animal sacrifié ! Ensuite le silence de Hector, embellit d'un sourire triomphant. Le port de Vann serait agrandit, les chapelles de la ville et leurs ruines pouvaient même servir à aider aux travaux ou au moins à ceux des maisons des ouvriers, contres-maîtres et architecte. Ce qui n'était pas négligeable. Le silence de Bénédicte qui s'est plongé dans une série de calculs sur l'une de ses feuilles de parchemin. Ensuite celui sceptique de Karas. Faire appelle au culte ? Éventuellement mais... Il ne pouvait pas garder le silence :

- Veuillez m'excuser, estimé Intendant de Dame Aeria, mais prendre une décision sur l'éventualité d'une aide qui ne nous est pas acquise est très risqué. Si nous vous donnons notre accord et que finalement le Culte doit accorder ses fonds, son matériels et ses navires à d'autres tâches que de nous venir en aide, alors nous nous retrouverons sans le sous, contraint d’empruntés, endettés pour des années et avec une population affamée.

Sortant le nez de ses calculs, Bénédicte reprends aussitôt :

- Au vu de notre trésorerie actuelle, soit 1002 pièces d'or, sans l'aide du Culte ou du Duc, à la fin de l'année nous tomberions à - 435 pièces d'or. Et cela va sans dire que je parle des 3 mois et demi qu'ils nous restent pour clôturer l'année, même pas de l'année suivante.

Karas remercie Bénédicte de cette précision de la tête puis se tourne vers l'Intendant :

- Le temps presse il est vrai mais c'est une décision que nous ne pouvons prendre sans garantie, à plus forte raison que nous ne pouvons savoir quelle serait l'exacte décision de la Comtesse. Sans vouloir vous offenser, vous n'êtes que son représentant.

Et oui, les clans étaient farouchement indépendants, c'était dans leur histoire, dans leur sang. Reconnaître l'autorité d'un chef pour 5 clans avait toujours été problématique alors reconnaître l'autorité retransmise à un homme pour ainsi dire inconnu était complexe. Mais Hector de Vann, peut-être moins farouchement indépendant ou peut-être plus simplement satisfait des propositions de l'intendant rétorque :

- Si vous utilisiez la foi que vous ne mettez pas en l'Origine en notre Comtesse, je pense que vous pourriez accepter que son représentant connaît ses souhaits concernant Iradia. En attendant, nous pourrions au moins décider quoi faire de nos criminels, vider les prisons nous fera déjà économiser des sommes appréciables en ces temps difficiles. Qui est en faveur de l'institution d'un tribunal de guerre dans les conditions énoncées plus tôt ?

A l'unanimité, cette motion fût adoptée. Pour le reste il faudrait convaincre. Il fallait des garanties, ou des solutions de secours, des moyens de se sortir du bourbier si tout les acteurs ne montaient pas sur scène au moment de l'acte final. A l'extérieur le son de deux carrosses arrivant dans la cour indiquerait au membres du conseil, de manière intuitive, que les représentants s'approchaient et que pour continuer à laver leur linge entre eux, il faudrait se hâter.

-Très bien, je crois que je doive vous informer de quelques choses me concernant avant de continuer : je suis Néaron Malpess, un ami d'enfance d'Aéria Domina. Elle me fait entièrement confiance, et c'est pour cette raison qu'elle m'à choisit pour la représenter en son absence. Soyez assurez que ma voie est celle de la Comtesse, et que ce que je dit à sa bénédiction et son accord. Bien, ceci éclairé, continuons...

Il avait jugé nécessaire de faire quelques précisions le concernant, car au vu de certains regards, il semblait que certain des membres ici présents ne soient pas très convaincu par le jeune Néaron. Cela durerait sûrement quelques mois, le temps qu'il puisse faire ses preuves à leurs yeux. Ou alors jusqu'au retour de la Comtesse. Mais cela n'était pas dit qu'elle reviendrait sous peu. En attendant, Iradia devait être reconstruite.

-Il nous manque de la main d'œuvre et de l'argent? Faisons d'une pierre deux coup, ou plutôt trois coup. Utilisons tout les prisonniers comme ouvriers. Puisqu'ils doivent quelques années de leurs vies au Comté, utilisons les comme main d'oeuvre pour les chantiers et les champs. Le fait qu'ils soient des criminels nous permettras de justifier un salaire ridiculement bas. Les milices civiles ainsi que l'Inquisition auront la charge de les surveiller. Nous retirerons ainsi de nombreux bénéfices : nous n'aurons plus à nous occuper de l'entretien des prisons, peut-être certaines pourrons être réaménagée en Temple temporaire. Nous ferons des économies sur leurs dos, en plus de nous aider à la reconstruction.

C'était déjà un début. Mais ce qu'il y avait de bien dans une reconstruction, c'est que cela pouvait permettre de relancer l'économie, à condition que cette main d'œuvre bon marché soit judicieusement déployés. Mais cela, se serait le travail des Clans que de choisir l'endroit où ils nécessitaient le plus de main d'œuvre.

-Pour ce qui est du travail de l'Inquisition, tout ceux qui auront été jugés coupables de collaboration avec le régime du Tyran rejoindrons les rangs de ces ouvriers, en plus de voir une grande partie de leurs biens saisit et revendus au profit des clans. A la fin de la reconstruction, les ouvriers les plus méritants se verront libérés d'une partie ou de la totalité de leurs peines. De la même manière, faites lancer cette appel dans les comtés alentours. Je gage ainsi que d'ici quelques mois la main d'œuvre manquante et les terres non cultivés ne seront plus un problème. Toutefois, attendons le début du printemps avant de lancer cet appel. Il serait regrettable que nous subissions une surpopulation en plein hiver.

Il faudra sûrement plusieurs années avant que le Comté de retrouve son indépendance agricole. En attendant, il faudra acheter autres parts. Espérons seulement que les économies qui seront faites permettrons de contre-balancer cette importation.

-Ensuite, lançons également un appel au dons dans tout le comté. Tout ceux qui y répondrons seront exonéré d'impôts pour une durée proportionnelle à la somme donnée. Pour ma part, je m'engage à verser un tiers de ma fortune personnelle, non celle de la comtesse. J'enverrais un message à Dame Aéria sitôt cette cession close afin de lui demander son avis, mais je suis certain qu'elle acceptera.

Quand aux gardes, ils n'avaient certainement pas oubliés ce qu'ils devraient faire à l'arrivée des représentants.

L'assemblée semblait pour le moins sceptique face à la présentation tardive de Néaron. N'aurait-il pas été plus avisé de se présenter en tant que tel dès le premier instant ? Artelien, plus jeune membre de l'assemblée, observait les autres représentants d'un air confus. Mais était-ce l'identité de l'intendant qui le troublait ? Toujours est-il que Hector de Vann lança une exclamation victorieuse à l'annonce de l'utilisation des prisonniers comme ouvriers et lorsque l'Intendant d'Aeria eût finit de parler, il déclara :

- Une bonne idée assurément mais je suis sûr que nous pourrions la pousser plus loin ! Les Pjeyhs n'ont pas hésité à torturer, tuer, violer et prendre chaque chose jusqu'au organes, des personnes qui s'opposaient à eux. Il ne serait que justice que le Comté prenne tout autant possession des collaborateurs Pjeyhs !

Le jeune Artelien devint d'abords livide puis cramoisi de colère en entendant Hector parler et il se mit debout en frappant des mains sur la table.

- Vous n'y pensez pas ?! Qui sommes-nous pour nous déclarer leurs maîtres ? Et a quel honneur pourrions nous prétendre en laissant le sang de ces prisonniers qui sont tout autant notre peuple que vous et moi, devenir le mortier qui unit les pavés de nos villes ?

Artelien était en colère, c'était visible. Il y avait fort à parier que sa morale originelle lui interdisait un concept tel que l'esclavage et il fallait avouer que ce n'était absolument pas une tradition démérienne non plus et les membres de l'assemblée ne semblaient pas tout à fait à leur aise, bien que ce soit bien loin de la réaction brutale du jeune homme. Mais Hector se leva à son tour et ce fût comme-ci la réaction d'Artelien se réduisait au caprice d'un enfant car la différence de carrure était équivalente. Tandis qu'Artelien avait les prédispositions physiques d'un érudits ou d'un prêtre, Hector avait celles d'un guerrier ou tout du moins d'un marin d'expérience, ce qui suffirait amplement à botter le train de la plupart des membres de cette assemblée et de leurs gardes si l'envie l'en prenait. Il était bien évident qu'il n'en ferait rien mais l'effet psychologique était là.

- L'honneur est une valeur surfaite mon garçon, tu l'apprendra avec le temps, commença Hector en pointant un doigt accusateur vers l'insolent qui osait douter de lui, mais en attendant, notre comté rencontre des réalités qui nous pousse à des extrêmes et si nous ne sommes pas prêt à prendre des risques pour nous remettre sur nos pieds alors nous pouvons tout de suite descendre et aller baiser ceux des représentants du Duc !

Aïe. Hector tapait dans la volonté presque nationaliste des représentants des Clans. L'esclavage d'une minorité de criminels parmi les plus horribles de ce monde ou continuer à n'être qu'une province d'un Duché qui ne les considérait comme guère plus qu'un paillasson sur lequel essuyer ses bottes ? Décision difficile mais la conclusion vers laquelle glissait les membres de l'assemblée paraissait évidente. Toutefois Bénédicte, une nouvelle fois le nez dans ses calculs finit par déclarer, hésitante et pâle :

- Une telle mesure nous amènerait à un total de 1 pièces d'or de trésorerie en prenant en compte chacune des charges que nous devrions avoir à payer. La seule solution qui nous permettrait de nous assurer l'indépendance à l'égard du Duché et pouvoir nous passer, au moins provisoirement, de l'aide du Culte.

Un silence profond prend l'assemblée. C'était une décision profondément immorale pour la plupart d'entre eux mais aussi la seule façon de sauver le Comté pour un avenir plus brillant. Ils ne s'étaient pas réunis pour choisir un nouveau tyran, il fallait choisir la liberté. L'air d'être en deuil et le teint blême, Karas demanda :

- Concernant la mesure de mise au travail des prisonniers de guerre, qui est en faveur ?

Les mains se levèrent. Toutes sauf celle du jeune Artélien et peut-être celle de l'intendant ? Il fallait une majorité absolue pour mener à terme une décision. Si Néaron refusait la mesure, elle serait rejetée. Un soulagement moral pour certains mais économiquement parlant, les autres schémas n'étaient pas viables et si ils devaient prendre cette décision, ils devaient le faire maintenant car derrière les lourdes portes du conseil, les bruits de pas indiquait que la délégation approchait.

Après les problèmes économiques, voila que la morale s'en mêlait! Nous pouvait-on pas être tranquilles plus de quelques minutes lors d'un débat politique? Bien sur que non. C'est cela qui faisait l'intérêt de la politique, les confrontations de pensées et d'idées. Mais Néaron était d'un naturel assez conciliatoire, il souhaitait faire plaisir à tous, préférant couper la poire en deux que de la donner en totalité à un seul parti. Et c'était probablement l'acte le plus sage, car les Clans étaient eux-même d'un naturel assez indépendant et bagarreur. Aussi le mieux était de trouver la voie du milieu en acceptant les conditions de chacun.

Aussi, alors que tout les regards convergeaient vers le Conseiller dans l'attente de sa réponse au vote, ce dernier leva finalement la main tout en prenant la parole :

-Pour la mise au travail des prisonniers de guerre, je vote oui. Toutefois, n'oublions pas qu'ils restent nos concitoyens. Aussi, afin de veiller à ce qu'ils soient respectés, et par l'autorité que m'a transférée la Comtesse Aéria jusqu'à son retour, je charge la maison Banacé et Artélien plus précisément, ici présent, de veiller à ce que ces prisonniers soient traités convenablement. Ils ne seront néanmoins pas payés et constituerons une force de travail non-négligeable à la reconstruction du Comté. Ainsi nous conserverons notre Honneur, tout en bénéficiant des avantages de cette "exploitation".

Ainsi le vote fut clôture. Avec sa main levée, le Conseiller Néaron venait de le validé par majorité absolue. Les prisonniers, ceux qui avaient servit les Pjeyhs volontairement ou non, allaient devenir la pierre sur laquelle s'élèverait la future Iradia. Déjà, l'Érudit officiel des délibérations avaient rédigé le vote sur un parchemin sur lequel l'Intendant apposa sa bague sur de la cire liquide, bijou sur lequel était gravé le symbole du Comté, un loup de face sur une feuille de chêne. Ce n'était en gros qu'une variante du signe des Originels, ce qui démontrait une nouvelle fois l'attachement de la région aux valeurs de la Religion Première. D'après les comptes de Bénedicte, le Comté allait devenir auto-suffisant des le début de sa reconstruction, ou en tout cas allait éviter, de peu certes, la ruine. Mais pour une terre durement frappée par les Nécromanciens, c'était un bon début. Les idées que lui avaient soufflées la Comtesse avant qu'elle ne parte pourraient être de bon moyen qui permettrais à Iradia de devenir une force en Démeria. Cette réunion avait non-seulement permis au Comté d'amortir sa chute économique que les suivantes relancerons, mais elle semblait également avoir soudée quelques peu les chefs de clans. Quelques divergences d'idées étaient apparues, mais grosso-modo, tous étaient plus ou moins en accord.

Sur ceux le Conseiller se leva, et dit :

-Bien, Mesdames, Messieurs, cette réunion est terminée. Je vous remercie de vous être déplacés jusqu'à Castenubila. Grâce à vous et à nos futurs efforts, nous allons donnons un avenir à nos enfants. Un avenir qui, je l'espère, sera très prochainement sans Duc...

Et quand bien même les Représentants du Duc et de Roi seraient-ils entre-temps arrivés devant la porte de la Salle des Délibérations, aucuns gardes ne leurs auraient permis d'entrer. En effet, ils auraient d'abord attendus qu'ils soient annoncés aux Chefs de Clan avant qu'on les autorise à pénétrer dans cette salle. Cette dernière avait un statut particulier : c'était le lieu où se rassemblaient les personnes les plus importantes d'Iradia. Aussi autoriser un étranger à venir était un acte exceptionnel, jadis à peine toléré pour les Représentants. Alors les faire pénétrer cette pièce, aujourd'hui, à l'heure où le Comté c'était délivré tout seul de la tyrannie nécromancienne et où on avait pas vus l'ombre d'un Représentant depuis des décennies, c'était ni plus ni moins inacceptable.

Chacun des chefs de Clans se levèrent à la suite de l'Intendant, parlant entre eux, discutant de ce qu'ils comptaient faire une fois revenus dans leurs villes respectives et continuant les débats qui venaient d'être clos. Pour sa part, Néaron continua un peu à bavarder avec Hector de Vann, le remerciant de son soutien, ainsi qu'avec Benedicte, qu'il remercia également pour ses conseils avisés en matière de gestion de l'argent.

En se dirigeant vers la porte que les gardes ouvrirent, accompagné de la Sœur et du Frère, Néaron se tourna vers le jeune Artelien, s'approcha de lui et lui demanda à voix basse:

-Pourriez-vous me rejoindre dans mes appartements, je vous prit? Il est des choses que je souhaiterais vous entretenir en privé.

Bien que le jeune fusse en droit de refuser, on sentait dans la voix de l'Intendant d'Aeria qu'il le pressait à accepter. Cela semblait réellement important.

Les gardes n'avaient pas laissés entrer les représentants du Duché et du Roi. Et s'il était inacceptable aux yeux des clans que ces représentants indignes siègent à leurs côtés, il était tout autant inacceptable que les représentants des suzerains de cette contrée se voient refuser l'accès à une pièce quelle qu'elle soit dans tout Iradia et les gardes rapprochées de ses derniers l'avaient bien compris. Les gardes extérieurs de la pièce avaient été écarté et un mur de soldats séparaient les représentants de la sortie de la pièce. Avançant sans laisser la possibilité aux occupants de passer entre les mailles du filets, les représentants se virent refouler à bonne distance avant que 5 personnes ne rentrent. L'un des gardes d'Iradia annonçât alors, l'air embarrassé et contrit :

- Mesdames et Messieurs les représentants des Couronnes Ducales et Royales.

Parmi eux, le fils du Suzerain de cet contré, l'héritier au trône ducal, Charles Ucaowyn. Le jeune homme avait le charisme des nobles éduqués en temps que tels, certains de son statut, de ses droits et de ses privilèges. Sa chevelure était plus noire que l'ébène, brillante et bouclée tandis que sa peau était claire bien que loin du blafard que l'on prête parfois A ses côtés, Dye Grehat, bras droit si il en était du Duc et chef de sa garde personnelle. L'homme avait la carrure de l'emploi et bien que son visage ne porte pas de marques particulièrement visibles de la guerre, ses bras laissés nus par son tabard du Duché, révélaient le bras gauche dont l'un des muscles avaient apparemment été arraché puis la peau brûlée. Bien qu’apparemment capable de le mouvoir, ce bras là ne tiendrait plus jamais une épée. Cette vision ne manqua d'ailleurs pas de faire blêmir Artélien et laissât échapper à Bénédicte un petit cri d'horreur. Les autres représentants n'étaient pas non plus indifférents à ce spectacle. A sa dernière apparition dans le Comté, Dye Grehat était apparût comme un homme mûr, valide et dont le seul signes de faiblesse venait du grisonnement de ses cheveux bruns.

En parallèle, les représentants du Roi offraient une vision très différente. La principale d'entre eux n'était personne d'autre que Hélène d'Azincourt Stélès, la Reine de Déméria en personne. Déjà réputée pour sa beauté et son charisme longtemps avant de devenir celle qui rallia l'Ordre du Stolenmark et la première leader féminine de l'histoire de l'ordre de chevalerie, elle semblait à présent inonder la pièce du rayonnement de charisme protecteur qui émanait d'elle. Et c'était sans compter sur son ventre arrondit par déjà près de cinq mois de grossesse. A elle seule elle éclipsait les deux autres représentants royaux dont le nom n'était de toute manière pas connût des représentants claniques. Franchissant la barrière de soldats, ne laissant personne prendre la parole, Hélène d'Azincourt Stélès observa les représentants des clans un instant, son charisme suffisant à imposer le silence à des hommes peu impressionnables comme Karas et Hector, puis déclara :

- Excusez cette intrusion, chers représentants de clans du Comté d'Iradia mais il semblerait que vos gardes aient reçut des consignes contraires au bon déroulement de cette assemblée qui, comme vous le savez, ne peut être tenue sans la présence des représentants légitimement choisit par le Duc et le Roi. Mais puisque vous attendiez debout que nous arrivions, je propose que nous allions prendre place.

Sur ces mots, le murs de soldats se dispersa. Des soldats se placèrent dans les espaces entre chaque fenêtres et dix autres se placèrent, comme les gardes des représentants, derrière les chaises des représentants ducaux et royaux. Les gardes de Charles passèrent rapidement un tissus sur la chaise du fils du Duc qui y prit place en observant la pièce et ses occupants avec intérêt. Dye lui, s'installa dans la poussière, soulevant un nuage de cette dernière qui encombra l'atmosphère autour de lui et envahit une partie de la table. Et alors qu'Hélène d'Azincourt allait s'assoir sur son siège poussiéreux, une voix s'éleva :

- Madame ! Karas s'avança et alors qu'il s'approchait de la Reine de Déméria, il posa un genoux à terre et inclina la tête. La relevant, il déclara : Il ne convient pas à une Dame de votre rang de s'assoir dans la poussière. Permettez mes gardes d'apporter mon siège et je nettoierai moi-même celui-ci.

Sur ces paroles, Karas claqua des doigts et ses deux gardes soulevèrent l'imposant siège et le mirent en place tandis que Karas écartait le siège poussiéreux où la Reine s'apprêtait à s'assoir. Les représentants étrangers au Comté ne laissaient pas indifférent. Le fait qu'Iradia se soit libérée seule paraissait si futile en ce moment. Peut-être moins futile, sur la table trônait l'énorme livre dans lequel avait été retranscrites les décisions du conseil. Dont la décision de réduire à l'esclavage une partie de la population.

Que penser de cet homme qui venait littéralement de se jeter au pied de la Reine de Démeria, et ce devant les élites du Comté? Et bien deux choses : ou bien ce n'était qu'une girouette qui se tournait dans le sens où le vent soufflait afin de ne pas avoir à lutter contre, et en l'occurrence l'arrivée de la rêve ne faisait pas figure de tranquille zéphyr mais plutôt de tempête, ou bien c'était tout simplement un fervent militaire qui avait reconnu en cette femme la chef des Chevaliers de Stolenmark, probablement pour l'avoir déjà rencontrée pendant ses voyages de jeunesses au service du Clan Esomes. Car aussi prestigieuse, charismatique, majestueuse et royale que pouvait paraitre Helene d'Azincourt dans sa démarche et sa prestance, il ne faisait aucun doute que personne ici n'aurait réussi à deviner qu'elle était la Reine du Pays des Hommes de Nord sans l'attitude de Karas.
Et oui, les rumeurs ne circulent vite que dans les villes. Au dela des cité, il ne faut compter que sur les marchands pour apprendre les nouvelles d'autres comtrées. Hors, Iradia ayant été sous la coupe des nécromanciens jusqu'à il y'à peu, le Comté avait donc été évité par les étrangers. Une dictature mort-vivante, suivit par une guerre civile n'avait pas attirées foules dans la région. Aussi, dans la pièce, ce n'est pas par "Majesté", mais par "Madame" que la Reine aurait été appelée, car personne ne connaissait la nature exacte de son rang, hormis celui de Chef du Stolenmark. Le Keldaïn du mois dernier n'avait fait que mentionner à son sujet "Hélène d'Azincourt, chef de l'Ordre des Chevaliers du Stolenmark et Reine de Déméria..." en annonçant les récoltes exceptionnelles des Terres de Stolen et la volonté de cette dernières d'en distribuer, et aucune représentation, aucune lithographie, n'avait été faite de la reine. Personne ici n'ayant jamais vu la Seigneur-Chevalier, hormis a ce qu'il semblait, Karas, il était normale que personne n'ait reconnu en elle leur Suzeraine. D'ailleurs, tant qu'elle ne serait pas présenté, personne ne ferait le rapprochement entre cette femme et Hélène d'Azincourt, hormis Karas mais ce n'était pas à lui de la présenter.

Après, les gens présent était loin d'être idiot, et la Reine fut reconnue, ce qui ne serait pas forcément bon pour elle, son physique ne l'aidant pas à représenter correctement Andrias Stéles. Quel Roi, qui avait absolument besoin d'un héritier pour assurer la pérennité de la Dynastie dont il était le commencement, aurait prit le risque d'envoyer sa femme enceinte de cinq mois, presque six, à travers le pays dans une région encore secouée par quelques escarmouches contre des mélancolique du règne nécromant? Même en carrosse le voyage serait éprouvant sous la chaleur de cet été. Surtout qu'un héritier était exactement ce qu'il fallait pour fédérer un peuple à sa nouvelle autorité, en plus de quelques membres de la Haute-Noblesse! Et surtout, les routes ne sont pas sur, d'autant plus en été où le brigandage est beaucoup plus dense qu'en d'autres périodes de l'année. Un Comte et une Comtesse avait quand même étés tués sur ses terres qui étaient pourtant les leurs, alors qui pouvait assurer que la Reine, dont la capture déstabiliserais le nouveau régime, était en sécurité? Déjà le Roi s'installait sur ces terres avec une crédibilité très relative.
Néaron invita donc chacun des membres du Conseil à se rassoir puis, une fois tous installés, autant chefs de clans que représentants, il prit la parole d'une voix enjoué, calme et presque familière mais qui restait totalement respectueuse :

-Votre Altesse, nous vous excusons votre intrusion, si vous nous excusez les conditions de votre réception... Je suis néanmoins heureux de vous accueillir à Castenubila, en même temps que je suis navré que se soit en de telles condition et que se ne soit que par moi, et non pas ma maitresse, la Comtesse Aeria Domina d'Iradia. Cette dernière est en voyage "dans le Sud", selon ses termes.

Évidemment, cela ne faisait de doute pour personne, même pas au peuple, qu'elle était partie rejoindre le Culte quelques parts au delà de la Mer d'Izilia.

-Cependant nous allons rencontrer un problème. En effet, le Conseil vient de se réunir à procéder au vote de cloturation de la précédente séance. Néanmoins, si vous et vos éminents collègues le désirez, vous pouvez regarder dans le Livre des Lois les dernières décisions du Conseil.

Sur ce il donne un ordre silencieux au Scribe qui, fébrilement, apporte le lourd volume à la Reine. Rien ne serait caché, elle verra tout ce qui venait d'être votés.

-Peut-être n'êtes vous pas au courant, mais depuis l'An 1294, année durant laquelle le Comte Willem III d'Iradia et de la comtesse Isabella d'Asturio furent assassinés, aucun Représentants ne c'est donnés la peine de venir. Nous sommes ensuite tombés sous la coupe des Pjeyhs, et les avons combattus depuis lors, avant de les renverser, voila à peine quelques semaines. Vous comprendrez donc que le Conseil ce soit tenu du fait que nous ayons prit l'habitude de ne plus voir de Représentant de son Altesse ou de sa Seigneurie assister à nos réunions. Les décisions ainsi prises ne peuvent ainsi par être rediscutés, malgré que se soit votre droit, car vous devriez des lors retraiter et rediscuter de toutes les cessions qui se tenus depuis l'an 1294.

Sachant qu'il y avait au moins un cession par moi, voir deux, si ce n'était plus lors des situations plus préoccupantes, il ne faudrait pas longtemps à quiconque pour se rendre compte que retravailler 10 ans de politique d'un comté dans lequel on discutait plus du prix de certaines denrées ou du choix de la prochaine fête marchande n'était pas envisageable. Les discussions n'étia tpas des plus passionnantes, excepté celle-çi, car elle traitait ni plus ni moins que de la survie économique et politique du Comté.
Évidemment, aucune intonation pédante, ni hautaine dans la voix de l'Intendant. Tout est dit de manière purement professionnel, à moitié distant, quelque peu en contradiction avec le ton du début, même si la nuance n'était que subtil, du fait du sourire calme et aimable toujours affiché sur son visage.
Il fallait aussi comprendre la psychologie de cet Homme, qu'il partageait en partie avec la Comtesse, avec qui il avait passé une partie de sa jeunesse. Néaron est en effet convaincu que la Noblesse est au dessus du commun des gouvernés. Pour lui, Nobles et Roturier sont aussi différent que chien et chat, et les premier, pour justifier leurs privilèges, doivent toujours montrer leur supériorité. Il traduit donc sa suprématie extraordinaire par une majesté dans son comportement et dans ses propos. Toujours serein, il a totalement intériorisé cette hauteur souveraine qui le fait paraitre bien plus majestueux que les autres. Il a construit cette attitude essentiellement pour paraitre impassible et empêcher que ses adversaires politiques ne puissent lire sur son visage. Ce dernier exprime donc toujours le même sentiment : le calme. Bien qu'il marque ainsi une certaine distance avec toute autre personne, qu'elle soit alliée ou adversaire, il tente toujours de l'amenuiser, tout en la sauvegardant entièrement, par le biais de la politesse, du respect des autres et de l'impression de proximité qu'il dégage, surtout via son sourire. En effet, on aurait presque envie, en le voyant assis et souriant à l'adresse de la Reine Guerrière, de le tutoyer ou de lui mettre une tape dans l'épaule.

Les paroles de l'intendant provoquent une soudaine hilarité dans la salle. Mais pas de la part de plusieurs personnes. Le seul qui rit vraiment est Charles, le fils du Duc tandis que le bras droit de ce dernier arbore un sourire mauvais. Aussi soudainement, un regard glacé d'Hélène d'Azincourt au dauphin ducal le fait taire et impose un silence de mort dans la pièce. Celle qui était entrée dans la pièce en l'inondant de lumière avait entièrement changée d'attitude juste, l'espace d'une seconde. La différence était si grande que les représentants iradiens pourraient tous ressentir cette sueur glacée qui descendrait le long de leur dos. Puis la Reine de Déméria tourna de nouveau son regard vers l'intendant et les représentants claniques. Elle afficha le sourire d'une mère qui s'amuse des affirmations de son enfant. Puis, toujours comme si elle était la mère de chacun de ses représentants claniques, pirates, guerriers, prêtres, espions, hommes et femmes accomplit et n'ayant plus rien à prouver, elle prit le livre des lois d'Iradia et l'observa avec intérêt mais sans pour autant réellement lire ce qui y étais écrit ou de manière sporadique. Finalement, la Reine de Déméria, la 1ère Chevalière de Stolenmark se replaça au fond de son siège et poussa un soupir alors qu'elle posait la main sur son ventre arrondit par la vie. Regardant l'intendant, elle déclara doucement :

- Je pourrais prendre le temps de débattre à nouveau chacune de ses décisions, je ne vais pas aller très loin pendant les prochains mois. Elle sourit à l'intendant puis poursuit. Mais je n'en ai pas besoin. Docteur Gwauv, voudriez-vous ? Demanda la reine à un autre représentant royal.

L'homme avait entre 50 et 60 ans. Il semblait vieux, usé, fatigué et surtout, terriblement ennuyé de se trouver là. Prenant une inspiration, si profonde que l'on eût pu croire que ce serait la dernière, il se leva et tira de sa ceinture un parchemin scellé par la cire rouge et le sceau royal qu'il exposa à toute la salle avant de craquer le sceau, de déplier le parchemin et de déclarer :

- En ce jour de l'an 1 du Règne du Roi Phénix, Aindras Stélès, Roi de Déméria, Suzerrain du Stolenmark, des Iles du Sud et des Terres des Archipels du Fer, sa majesté le Roi accorde l'intendance du Comté d'Iradia au Duc Ucaowyn et à ses descendants jusqu'au retour de l'héritier légitime de la famille Domina en charge du domaine et de son allégeance aux Couronnes Royales et Ducales suzeraines. Sont rendues ainsi caduques toutes dispositions prises par les conseils claniques ayant agit sans approbation royale ou ducale formelle depuis le décès de Sieur Willem Domina, troisième du nom et de son épouse, Dame Isabella Asturio Domina. Sa majesté ordonne ainsi, la formation d'un conseil ducal pour régir le Comté. Les présents porteurs de la missive en seront les représentants ducaux et royaux. Ils seront également ceux chargés de désigner les meilleurs interlocuteurs claniques pour agir au mieux des intérêts des clans.

Le Docteur, Gwauv pose ensuite le parchemin au milieu de la table, visible de tous, le texte est exactement celui qu'il à lu et le document porte les sceaux royaux et ducaux. Charles Ucaowyn sourit largement aux actuels représentants claniques tandis que Hélène d'Azincourt reprends :

- J'espère que vous comprenez que nous n'agissons de cette manière car comme vous l'avez dit, nous n'avons pas été attendu par la Comtesse Aeria. Une chose terrible que nous n'ayons aucune preuve qu'elle ait jamais été présente dans le Comté depuis la mort de ses parents. Une chose pire encore étant que, si elle à été présente dans le Comté dans ce laps de temps, jamais elle n’a juré allégeance à la nouvelle royauté qui s'est établie. Enfin je n'ai pas besoin de vous ré-expliquer le contenu de ce document. Comprenez également qu'il ne s'agit pas d'un débat ou d'une discussion mais d'un ordre de notre Roi

Un des gardes qui accompagnait les représentants royaux prit ensuite le lourd volumes des Lois d'Iradia et Hélène d'Azincourt-Stélès termina :

- Ce document sera précieusement archivé au Château Céleste en tant que part de l'histoire de Déméria mais aussi comme un exemple de la nécessité de liens forts entre vassaux et suzerains.

Hors-Roleplay:

Bien joué. Néaron fut forcé de de l' admettre, la reine finement jouée en ne sortant sa carte joker qu'à cet instant. Elle a laissé l'intendant utiliser tous les arguments possibles et imaginables pour contrer ce qui n'était ni plus ni moins qu'une prise de pouvoir avant de finalement le briser dans une attaque puissante et fulgurante totalement imparable. Les ordres qui provenaient d'un roi qui a un contrôle total sur la population et une grande partie des nobles était une arme bien plus efficace et bien moins chère qu'une armée en campagne envoyé pour mater la rébellion d'un petit compté sans réelle importance qui aurait apporté plus de malheur à ses habitants et une perte du trésor royal que l'on ne pouvait se permettre au vu des actuelles tensions et des crises.

L'ami de la comtesse fut donc forcé de ravaler sa fierté et ses projets d'un comté indépendant du pouvoir royal qu'il partageait en secret avec son auguste amie, et de courber l'échine devant la reine chevalière. Et cette dernière phrase n'était pas apprendre qu'au figuré, en effet l'intendant s'inclina devant son illustre invité signe épreuve de sa nouvelle allégeance. Même s'il venait de perdre l'intendance du comté il restait néanmoins à la tête de la gérance du cinquième clan, le clan d'Aeria, et donc à la tête de l'actuel château. Ce dernier statut était officiel et légitimé par une missive de la comtesse elle-même et signée du sceau de cette dernière.

Il a joué et il a perdu, c'était aussi simple que cela. Mais pourquoi donc Aeria était partie en mission au service du Culte alors que le comté avait tant besoin d'elle? C'est dans ces moments-là qu'on avait besoin d'une personne apte à fédérer et à unifier les clans qui tous, déjà, se pliaient aux ordres du Roi de Démeria. Mais en même temps, comment pouvait-on lutter contre la Couronne de Fentaeris? Il n'y avait en fait aucun moyen, sauf celui des armes. Et vu l'état actuel d'Iradia, cette lutte armée ne ce fera pas avant des années, avant même des décennies. Et d'ici là, les chef des clans auront sûrement perdus leur intentions belliqueuses et leur volontés d'indépendances. Même si le Roi Phénix avait prit un gros risque en envoyant sa propre femme vers ce petit comté (ce qui restait un fait des plus surprenant), le résultat escompté avait été atteint : Iradia resterait Demerienne.

Il pouvait même décapiter (c'était une façon de parler, bien entendu) les têtes des clans, car la missive donnait le droit à ce morveux de duc de choisir les représentants des clans, et donc de choisir des hommes à sa botte. Pauvre Iradia, toi qui venait de remporter la guerre, tu à perdu la plus importante.

-Vous remarquerez en vérifiant nos comptes que nos comptes et nos réserve sont loin d'être au beau fixe. Les Nécromanciens sont resté longtemps au pouvoir ici, malgré votre glorieuse libération de Fentaeris. Il faut avouer en même temps que certains n'ont pas songer que nous prêter assistance, comme ils auraient dut le faire en vertu de leur devoir, nous aurait été bien utile! Une grave crise économique nous guette tant que nous le commerce n'aura pas reprit, que les récoltes n'auront pas étés resemées et que les habitants d'Iradia n'auront pas un toit au dessus de leur tête. J'ose espérer qu'avec vous à nos côtés, ma Reine, la situation s'améliorera très rapidement.

Autant essayer de tirer avantage de la situation. Hey, ce n'est pas tout les jours qu'on pouvait s'enorgueillir d'avoir un Reine pour commandant, et donc tout les avantages qui allaient avec. Après tout, sacrifions notre indépendance au profit de la richesse et de la prospérité, et surtout de la sécurité! Nul doute que l'armée devrait subir un regain d'effectif avec la Reine à défendre.

Le suzerain devait assistance à son vassal, mais l'inverse était vrai également et qui était le véritable suzerain de ce royaume sinon le roi qui fût tué par les Pjeyhs usurpateur ? Les forces armées d'Iradia avaient-elles alors fait marche vers Fentaeris pour faire tomber les infâmes traîtres ? Non. Seule l'armée royale s'était tenue pendant un instant face aux Pjeyhs, puis Aindras avait prit le relai. Mais Hélène d'Azincourt savait que l'intendant connaissait tout ces éléments et n'avait pas besoin de les lui redire. Sa petite bravade en parlant des comptes du Comté n'avait pour seul but que de le positionner en représentant légitime de la Comtesse. Simplement, n'avait-il pas oublié ses belles paroles sur l'indépendance du Comté ? Les représentants claniques eux, ne les avaient pas oubliées, tout particulièrement Hector qui eût un sonore reniflement de mépris. Sur les mers depuis longtemps, il avait probablement plus de mal que bien d'autre à reconnaître l'autorité royale et maintenant que même Néaron s'allongeait devant cette autorité avec complaisance, il se sentait tout particulièrement isolé. La chef des chevaliers du Stolenmark sourit donc à Néaron, lui laissant bien comprendre que le Comté avait autant faillit à ses devoirs que l'avaient fait ses suzerains, sinon plus, compte tenu de l'isolement géographique de ce petit bout de pays qui avait très probablement contraint les Pjeyhs à prendre d'avantage de temps pour y étendre leur influence. Puis elle fait signe à la femme qui était le troisième représentant royale de lui donner quelque chose. Une large bourse en cuir fût délicatement posée entre les mains de la chevalière qui en défit le lacet, respira profondément au-dessus de la bourse en fermant les yeux, puis lança la bourse sur la table. La bourse arriva à mi largeur avant de chuter sur le bois avec force, déversant son contenu sur la table de réunion. Du grains. Cette bourse était une bourse de grain. Un blé presque doré et même crue, assez savoureux pour être apprécié. Du grain du Stolenmark, sans aucun doute.

- Le Stolenmark à souffert. Mais pour le bien du royaume, nous continueront à faire profiter toutes les contrées de Déméria de nos réserves de grains au risque de devoir nous rationner nous même. Ce grain nourrira le peuple des clans d'Iradia et relancera votre économie car toutes les régions ont besoin de grains et l'achètent à prix d'or. Je vous garantit que d'ici à quelques mois, les crises ne seront qu'un mauvais souvenir et il ne restera plus qu'à la Comtesse Aeria de venir s'agenouiller devant son Duc et son Roi pour retrouver ses droits, ses fonctions et ses devoirs. Alors il semblera que l'ensemble de la mésaventure Pjeyh ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

Seul l'avenir pouvait dire si la reine disait vrai mais on ne pouvait qu'avoir envie de croire de telles paroles. La comtesse pourrait bien découvrir à son retour, un Comté bien différent de celui qu'elle avait laissée.

Fin du Topic.

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