- Histoires :
Il existe de ces contrées, où l’homme est rare et la nature omniprésente. Il existe de ces contrées que le Soleil ne semble même pas daigner regarder, où les couleurs se peignent de teintes étonnantes, l’air se chargeant d’odeurs exotiques et de goûts truculents, des endroits dont les dieux eux-mêmes semblent ignorés l’existence. Il suffit de fermer les yeux. Emplissez votre esprit de ces sensations, de ces chaleurs, cette brise estivale caressant votre joue engourdit par l’extase. Imaginez. Oui, il existe de ces contrées…
Cependant, de ces endroits fabuleux, emplie de mystère et de féerie, l’histoire de notre héros n’en a cure.
Pour comprendre le fils, voyons d’abord le père.
Gilderad Wyldqät, fils d’un de ces émigrés des premiers temps, fuyant la tyrannie raciste vers cette terre promise de l’Est. En ces temps là, la vie ne semblait guère sourire aux pauvres « sous-espèce » du genre humain et, kerran de son état, l’animal ne pût accueillir la fuite que comme une fatalité. Ils furent quelques uns, de la race rejetée, à se dirigé vers l’Est, méprisant le danger, écoutant les rumeurs brouillonnes d’une terre promise, un lieu ou l’homme, le nain, l’elfe, le kerran ou que sais-je encore de créature peuplant ce monde, vivaient ensemble, dans une harmonie presque chimérique. Eblouis par cette promesse, qui ressemblait presque trop à un rêve. Ils partirent donc, ces quelques rebus de la société hùbéï vers la république de la raison, Athe la promise.
Sentant le vent se diriger vers le nord, le patriarche emmena après plusieurs années de vie sereine en Athéïle, femme et enfant, vers la nouvelle terre athéenne, la vieille Thaler. Là-bas, tout était encore possible, Athéïle était vieillissante, il y était plus dur de faire son trou dans cette société trop stable. Il ya avait de l’argent à se faire à Thaler, oui, beaucoup d’argent si on était quelque peu futé.
Ainsi à la mort de l’exilé, il laissa à son fils unique, Gilderad, l’empire naissant de la famille Wyldqät. Le vieillard avait vu juste, le lopin de terre prit par les républicains avait offert un formidable monopole économique sur le commerce avec la nanie. Aussi, il avait l’un des premiers à passer accords avec le peuple de Thalûn, son sens des affaires lui ayant donné auprès de quelque peuplade nordique le surnom de « Wild cat ». Ne connaissant pas bien la signification de ce terme issu de cette langue si étrange usitée par les hobbits, le grand-père sans nom, adopta ce patronyme, appréciant la sonorité de ce qu’il pensait n’être qu’un seul mot.
Gilderad donc, acquit le commerce familial, la maison Wyldqät, comptoir florissant. En effet, le patriarche avait concentré ses efforts dans l’achat de minerai issu des montagnes thalûnnienne. Ce minerai, principalement ferreux, se voyait alors transporté sur les quelques bateaux de la maison Wyldqät en direction des haut-fourneaux de la République, permettant ainsi à la Grande Raisonnable de posséder un matériau brut de qualité et ainsi de s’approvisionner rapidement en fer et autres aciers.
Cet embryon d’empire commercial, Gilderad passa sa vie à le faire croitre. L’on vint à croire que son état de kerran lui offrait quelconque avantage sur ses concurrents plus humains. En effet le gros chat était un requin en affaire, il avait un esprit brillant et sentait de manière presque prémonitoire, le vent tourner. Gilderad donc, encore jeune d’une cinquantaine d’année, possédé dès lors un complexe commercial assez important pour qu’il n’est même plus besoin de courir inlassablement vers les bénéfices. En effet, sa fortune personnel commençait à se faire importante, et, le rachat de nombre de ses concurrents, lui permit de garder un certain monopole sur l’acheminement de minerai ferreux jusqu’à l’Athe. Bientôt, devant son influence incontestable, le président de l’époque, lui offrit le titre tant convoité de seigneur marchand. L’ivresse d’avoir enfin fait un pied de nez à la vie elle-même fût grande. Il avait vengé son père, exclut et chassé comme une bête, méprisé comme une vermine, qui n’était parti de rien, et qui pourtant avait tout bâti.
Les affaires marchaient de mieux en mieux, si bien qu’il passa un accord d’exclusivité avec un commerçant renommé dans Athéïle qui possédait nombre de haut-fourneaux, indispensable au traitement du minerai brut en fer, voire en acier pour les forges athéennes. Cependant, la nature kerrane dudit commerçant, Anthonin Lockrive, avait soulevé moult questions auprès des concurrents à l’expansion des Wyldqät. Préférence raciale, avait-on crié. Et ces mêmes gens n’eurent que mépris à l’annonce du mariage entre Gilderad et Gaëlle, fille de Lockrive. Anthonin vit dans ce mariage, une bonne opportunité pour sa fille, lui-même n’étant pas un seigneur-marchand, il permettait ainsi de confier son commerce à un mâle de confiance.
De cette union, Gilderad obtint une puissance commerciale démultipliée, ainsi qu’un fils. Répondant au prénom de Farrán, le chaton évolua dans un cadre de vie des plus confortables, profitant de la fortune familiale pour acquérir un enseignement de qualité, aussi bien intellectuel que physique. Or, les prédispositions raciales et son caractère fougueux, n’avait pas finit de donner du mal à ses pauvres précepteurs, trop occupés à courir après ce garnement, toujours avide d’aventure.
Pour calmer les ardeurs de ce grand chahuteur, Gilderad, grand patriote devant l’éternel, l’envoya faire ses armes dans l’armée athéenne. Ne profitant nullement de son influence, le seigneur-marchand plaça donc son fils comme n’importe quel citoyen lambda. Passant les tests avec une certaine aisance, Farrán se trouva alors un goût prononcé pour le duel, l’excitation de la bataille, la tension du combat. Ses premières années dans la soldatesque lui apprirent la discipline reconnue de l’armée de la raison. Il participa à quelques batailles, prouvant sans relâche sa hargne au combat, et son goût pour une victoire totale sur ses ennemis. Bien que l’armée lui imposa de ne jamais transgresser les règles, Farrán s’autorisait quelque fois à sortir du rang, préférant la sueur du combat que la protection du bouclier. Bientôt on le nomma « Le Fol » en raison de sa frénésie carnassière. On se méfiait de lui à cause de son aspect animal, son tempérament n’arrangeant en rien la chose. Les années passèrent, le jeune devint homme, et, alors que sa fougue semblait légèrement s’estomper dans sa vie de citoyen, il s’enfermait dans un silence fréquent. Ainsi certain eurent tôt fait de l’appelé « la bête qui ne fait pas mu » ou « le fol aphone » moquant donc ce guerrier silencieux. Ces sobriquets, Farrán n’en avait cure. On louait sa force, et l’on vantait sa combativité. Tant et si bien qu’il grimpa assez rapidement les échelons. Il était ferme avec ses hommes, ne parlait peu mais était toujours écouté, peut être plus par crainte que par respect. Les batailles furent nombreuses, il fallait protéger ce joyau fragile contre les assauts fréquents de quelques barbares venus du Sud. Les minotaures, bêtes infâmes, terrorisé les soldats pourtant valeureux, mais le Fol ne les craignaient nullement. Pire encore, il espérait les affronter, trouvant dans le buffle un incroyable adversaire. On l’affecta à la protection de la frontière continentale, tant et si bien qu’il affronta barbares et samouraïs durant de longue années. Devant ses nombreux succès on le nomma à de grandes responsabilités.
Son père, durant ces années, prospéra paisiblement, admirant les exploits patriotiques de son rejeton. Lui qui avait toujours ravalé sa nature animal pour embrasser la carrière de marchand, voyait dans son fils une sorte d’accomplissement parfait de la famille, cultivé, habile, et guerrier. La panthère, qui commençait à atteindre un âge plus que noble, songea donc à accomplir une vieille idée qui lui trottait depuis quelques années déjà dans son esprit. Il créa donc une branche spéciale à la maison Wyldqät, une branche se focalisant sur le service de mercenariat, élément indispensable pour combler les lacunes de la République. Cette branche permettait entre autres de protéger ses propres navires de livraisons à moindre coût et également de proposer ses services à d’autres seigneurs.
Hélas, lorsque le vieil animal décida qu’il était temps pour lui de profiter de la fin de sa vie de manière plus paisible, il voulu confier l’empire familial comme de bien entendu à son fils. On rétorqua au gentilhomme qu’un soldat ne pouvait posséder une armée privée, sans souffrir du conflit d’intérêt. Aussi Farrán dû faire un choix, continuer dans sa carrière militaire ou accepter le legs de son père. Après quelques instants d’hésitation, le choix de l’animal se porta sur le commerce familial, plus par respect pour le patriarche que par réel envie. Il quitta donc l’armée du Justice recevant pour titre honorifique, le grade de Protecteur des Provinces. Il dût gagner la confiance du président de l'époque, chose ardu en soi, mais il reçut l'appui de quelques seigneurs parmi ses fidèles, souvent d'anciens camarades militaires, avec qui le léopard ne tarda pas de renforcer les liens et autres partenariats. La réputation de son père enfin, irréprochable défenseur de la république, lui permit de conforter sa position de seigneur-marchand.
Voila donc notre héros, seigneur-marchand de la Grande République, fier commerçant spécialisé dans le commerce de la matière première ferreuse ainsi que dans son affinage, propriétaire de la maison Wyldqät, guilde de mercenaire qu’il aime à appeler professionnel...
- Nom : Wyldqät
- Prénom : Farrán
- Âge : 76 ans.
- Race : Kerran
- Religion : La religion est une folie, la raison une arme.
- Groupe : Seigneur-marchand de la grande République.
- Profession: Protecteur des Provinces (titre honorifique reçu devant ses faits d’armes pour pallier le souci de conflit d’intérêt né de son statut de chef de guilde d’armée privée), chef de la maison Wyldqät.
- La description physique :
Cet être est de ce que l’on nomme Kerran. On pourrait plus précisément le rattacher à la tribu des panthères. Panthère oui, mais à la différence de nombre de ses « frères », le seigneur Wyldqät arbore un pelage des plus bariolés. Composé de nuances d’ocres, de bruns et de sombres, cette teinte quelque peu étrange prend l’air d’une peinture de guerre.
Plus animal qu’homme, il s’élève dans les six pieds et demi de haut et, bien qu’il possède une musculature plus sèche que ses cousins Tigres, celle-ci ne manque pas d’impressionner les cœurs tendres. Profitant de ses cadeaux offerts par la nature, Farrán sait au mieux exploiter ses aptitudes guerrières. Il garde l’équilibre grâce à sa queue, court vite, saute prestement et avec une certaine agilité. Ses vibrisses restent également un atout fort remarquable dans leur capacité à sentir les variations de l’air. Ses yeux enfin, d’un éclat de pierre, semblent toujours mornes et ne s’éveillent réellement que lors d’un combat. Alors de son regard se vomit une telle haine, une telle bestialité, que son surnom, « Le Fol », ne peut être inapproprié.
Farrán ne dispose pas de tenue particulière chère à son cœur, aussi il dépend des jours. De même, le gros matou ne possède aucune arme fétiche, unique, au nom viril, laissant cette vanité à ses ennemis. En revanche il se plait à collectionner dans sa propriété ces armes choyées, sorte de trophées pris à la main de l’adversaire.
- Comportement (qualités et défauts) :
Farrán est pour ainsi dire, un solitaire. Problème assez gênant pour ses affaires, vous en conviendrez. Cependant, la discipline militaire lui a appris à lutter contres ses propres démons, aussi ce n’est pas sans réticences, certes, qu’il interviendra dans la vie publique de la République, mais son père lui ayant ordonné plus qu’appris, à chérir la patrie, il répondra toujours envers ses devoirs de citoyen.
D’un naturel taciturne, il est craint plus que respecté, et nombre de gens n’arrivent tout juste pas à lire les pensées de ce félidé. Cependant, on admet de lui une certaine fidélité, un engagement que certain qualifie à tort de patriotique. Non, Le seigneur n’a aucune notion de patriotisme, il exécute simplement ses devoirs, qu’il soit dictés par un monarque ou un autre. Peut être trop hiératique, certain le qualifie même de solennel et d’hautain, relevant sans doute l’étincelle de mépris qui éclaire souvent le regard du léopard. Tant qu’il prospère et qu’il peut se battre, il obéira. Oui se battre, car comme nous le verrons plus tard, Farrán possède un goût prononcé pour la bataille.
- Pouvoir(s)/Magie(s) : La chose magique ne l’a pour ainsi dire, jamais intéressé. Préférant la voix du fer aux artifices.
- Peur(s) : La faiblesse.
En effet, Sieur Wyldqät éprouve une haine farouche envers ceux qu’il qualifie de faible, le pire fléau de la république, un état se devant d’être fort. Il s’agit ici de savoir prendre des décisions radicales, pouvant entrainer la mort certaines de quelques citoyens… Un dommage collatéral au nom du bien de tous. Ainsi il n’a guère apprécié la rançon versée à ce malheureux pirate alors que les armes auraient tôt fait de le faire plier. Il répugne la faiblesse politique donc, mais également celle du mâle, défenseur de son honneur, de son foyer, de sa patrie. Ces hommes, ces femmes, qu’il peindra de cette faiblesse, il les méprisera, comme on méprise un parasite, une vermine qu’il faudrait purger.
- Points faibles : Lorsque l’on aperçoit cette ombre de muscle, on vient à douter que cet être possède la moindre faiblesse. Et pour cause ! Néanmoins, le spectateur averti, connaissant un peu le bougre au pelage bigarré, remarquera que cette muraille n’est pas sans fissures. En effet, notre bon Farrán est du moins, idéaliste, et cette folie l’entraine bien souvent dans des conflits malheureux auprès de ses pairs. Souvent haï par nombres de contre-maîtres ou autres commerçants en raison de son comportement trop rigides. Ces gens n'hésiterons donc pas à tenter de l’affaiblir ou, pour les plus téméraire, de se débarrasser du gêneur. Trop radical dans ses idées et inflexibles dans ses choix, il ne reconnaitra jamais ses erreurs ou pire encore ses échecs…
Aussi, son emportement, animal, l’amène à une soif de bataille quasi incessante. Il ne refusera jamais un duel, voudrait être le premier sur le champ de bataille, et le dernier à le quitter. Oui, la guerre permet de sustenter pour un temps son irrésistible besoin de tuer, et, lorsque vient la paix, il se retrouve alors comme en manque, luttant, tel un vulgaire drogué, contre ses passions grâce à quelques artifices comme l’entrainement, la gestion de ses affaires, l’art ou encore le vin. Cette drogue n'a pas manquer de lui jouer des tours, et son corps laisse entrapercevoir derrière le pelage, quelques estafilades et autres blessures. A chaque affrontement, il entend encore la voix de sa mère, lui sermonnant qu'il y laisserait sa peau un des ces jours dans ces luttes futiles. Cet emportement lui a d'ailleurs valu, lors de sa carrière militaire, quelques détracteurs, officiers d'importance qui voyaient d'un mauvais œil ces manquements à la disciple rigoureuse et n'hésitaient pas à le qualifier de mauvais stratège, voire de danger pour la république.
- Rêves et/ou buts : Un objectif ? Cette bête déguisée en homme souhaite par-dessus tout renforcer l’empire que lui a légué son pauvre père par respect pour le grand homme, et de bien entendu, pouvoir se battre, au nom de la république ou d’un autre.
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Jeu 23 Juin - 17:14
