L'Origine et le Changement
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 Léonide Dal Giaba

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2 participants
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Léonide Dal Giaba
Libre
Léonide Dal Giaba


Masculin
Nombre de messages : 10
Race : Kerran
Classe : Navarque
Date d'inscription : 09/06/2011

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MessageSujet: Léonide Dal Giaba   Léonide Dal Giaba Icon_minitimeJeu 9 Juin - 8:25

Nom : Dal Giaba

Prénom : Léonide Ayyan Ayataemon

Âge : 430 ans et des poussières.

Race : Il fait partie de la race mystérieuse des Kerrans, bien que sa prodigieuse longévité laisse entrevoir quelque métissage elfique. Serait-il né de l’union d’une panthère et d’un membre des belles gens ?

Religion : Aucune, si ce n’est la raison.

Groupe : Seigneurs-Marchands de la République

Profession (unique): Navarque du détroit d’Izilia, pour le moment.

Description physique ( 7 lignes minimum ) : Léonide a un peu de ces bêtes de foire que l’on offre à la vue du badaud sur les places publiques des villages comme des grandes métropoles. Est-ce vraiment étonnant ? La bestiole, haute de pas moins de sept pieds, large comme une armoire à glace, a de quoi impressionner le chaland et lorsqu’on n’est pas habitué à lui, c’est-à-dire lorsqu’on n’est pas d’Athéïle, on recule souvent d’un pas et on se demande pourquoi on a sorti un lion qui marche sur ses pattes arrière hors de sa cage. Son visage, ou plutôt sa gueule, ne détrompera aucunement le vis-à-vis du noble Léonide : sa figure allongée, attifée d’un mufle de taureau, tavelée de poils à l’albe et aux ocres fauves, encadrée d’une hirsute crinière châtain, rappelle tout à fait la figure d’un lion plutôt que celle d’un urbain patrice de la cité marchande. Et pourtant, au milieu de ce chaos de sauvagerie animale, quelques détails viennent mettre la puce à l’oreille. Des traces marron et longilignes font vaguement penser à une fine moustache de gentilhomme de la République, et l’œil noir cerclé d’or que jette Léonide a un peu de la flamboyance du prince, un peu de l’acier du capitaine de navire.

C’est que notre félin de seigneur, tout félin qu’il pût être, n’en restait pas moins seigneur. Sa mise, déjà, nous en informait. Car lorsqu’il ne portait pas un simple pourpoint marin accolé à une chemise de lin à la coupe parfaite, ou lorsqu’il n’était pas enchâssé dans sa lourde armure de plate qu’il revêtait lorsque les circonstances l’imposaient, Léonide s’accoutrait de la plus exquise des façons : les livrées damasquinées qu’il vêtait étaient galonnés d’or ou d’argent, et ses costumes de velours, s’ils n’étaient pas d’une sobriété rehaussant le port altier du seigneur de la République, étincelaient d’une constellation de pierreries raffinées.

Comportement (qualités et défauts, 5 lignes minimum) : Ainsi donc, une fois l’interlocuteur de monseigneur Dal Giaba tranquillisé par la richesse de ses parures, pouvait se laisser aller sans appréhension à écouter la voix grave et puissante de ce lion fait aristocrate, à boire ses anecdotes sur des temps oubliés, à s’étonner des analyses qu’il faisait sur le monde et sur Athe, cette cité qu’il avait vu naître. L’attitude calme et tempéré du seigneur était des plus étranges quand on se rappelait qu’on s’adressait à chat sauvage de plus de deux à trois cents livres. Et pourtant, il avait une bonhommie et une faconde tout à fait détonante, bien que jamais le vis-à-vis de monseigneur Léonide ne se sentît tout à fait à l’aise en sa société. Car, malgré son érudition et sa politesse tout aristocratique, il se dégageait de son œil ce je-ne-sais-quoi d’encore un peu trop animal, cette lueur qui frémit dans la prunelle de ses yeux et fait frémir un peu la peau de l’interlocuteur. Serait-ce une rage constamment contenue ? Le cœur de l’animal qu’il réfrène à chaque fois qu’il converse avec quelques livres de chair tendre ? Ou vient-ce de ces rumeurs qui courent sur Monseigneur, ces bruits de couloir qui le prétendrait un poil sorcier, beaucoup chamane ?

Nul ne sait vraiment, car il y a dans tout cela un peu de vrai et beaucoup de faux. Car il est assuré, par de nombreux témoins, prétendus ou réels, que Monseigneur Dal Giaba fut, quoique rarement, pris par des crises de colère qui, on s’en doute, étaient fort destructrices. Car il est avéré, du moins par les murmures que l’on s’échange au creux de l’oreille, qu’il arrive à ce félin-gentilhomme d’avoir des appétences pour la chair humaine. Et enfin, car il est évident que cet érudit-là, ce sage parmi les félidés, doit bien verser dans quelque magie pour dominer si bien la conversation, pour pister si bien les avis secrets et les pensées interdites que se gardent bien de lui révéler ses interlocuteurs.

Pouvoir(s)/Magie(s) : Léonide, si on lui pose la question, répondra en riant que c’est son flair qui sent ces choses-là. Les plus incrédules, au contraire, vous diront que, foin d’odorat, c’est plutôt ses agents qui lui ont susurré les secrets de chacun. Mais à vrai dire, flair, agents, magie, tout cela ne se recoupe-t-il pas pour former ce que beaucoup dans la République appellent ironique ‘l’œil de lynx de monseigneur Léonide’ ?

Bien entendu, l’aristocrate a appris des arcanes. Dès son plus jeune âge, et par la force des choses, il fut bien contraint d’apprendre à défendre son esprit, à renforcer sa volonté, à percer à jour les manigances de ses collègues les intrigants. Oui, Léonide Dal Giaba est un mage d’esprit, un de ses sorciers des Arcanes héritées d’Aizann. Et quand je parle d’esprit, j’entends la chose au sens le plus strict et non pas des multiples ramifications qu’on lui prête, comme l’illusionnisme, la transformation voire l’école de la Lumière. Nous parlons ici de cette magie qui confine à la philosophie, cette discipline de vie qu’est la fortification de la volonté, de l’affûtage perpétuel de l’esprit pour pouvoir s’insinuer dans celui des autres sans jamais ouvrir le sien et, encore, le transport de l’âme en dehors du corps.

Il touche à d’autres disciplines dont ses connaissances sont mineures dont il ne s’intéresse que pour enrichir sa culture personnelle en amoureux du savoir qu’il peut être. Ainsi, il peut distinguer quelques astres et déchiffrer, si le cœur lui en dit, un cartulaire céleste ou un traité d’astrologie ; de même, on ne le verra pas sot dans une conversation traitant des principes élémentaires de la chimie, ou alchimie, comme la surnomme encore la plèbe. En tant qu’ami des sciences et des beaux-arts, en tant qu’adorateur de la raison et du progrès, il s’est fait un devoir d’honneur de savoir un peu de ces choses-là, tant par soif de connaissance que pour ne pas être tourné en ridicule par un jeune escroc lui demandant son assistance financière pour un projet dont l’acadabrant est caché derrière un voile de jargon spécieux et de théories fumeuses.

Enfin, et pour ne rien gâcher, il fut éclairé sur les mystères de la Kabbale par son premier maître, il y a de cela plusieurs siècles. Les marins, qui l’aiment et le craignent tout à la fois, répandirent au plus tôt la rumeur selon laquelle il la pratiquerait à chacun de ses voyages en mer ou lorsqu’il guerroie : ce serait, d’après eux, un bon moyen pour perdre les navires ennemis sur les récifs ou pour invoquer une tempête sur le camp adverse. Tout cela, bien entendu, n’est que billevesées et racontars. A la vérité, trop entreprenant lors de ses expériences de jeunesse, il est un Kabbaliste modéré, voire tiède, car il a appris à ses dépens que les Génies des Quatre Mondes et des Trois Piliers prenaient beaucoup mais donnaient peu.

Peur(s) : Il craint principalement la déchéance.
La déchéance de son corps, qui le renverrait à son état le plus primaire, c’est-à-dire l’animal. S’astreignant à une discipline assez stricte, il est parfois possédé par cette phobie de l’animal qui sommeille en son for intérieur, au sens littéral. Il lui arrive de s’isoler pendant plusieurs journées (voire plusieurs semaines) dans son palais ou la cale de son navire, seul avec quelques brebis, pour réfréner le lion qui dort.

La déchéance de l’âme et de l’esprit, également. C’est pourquoi il s’impose la plus forte économie dans l’usage des pratiques kabbalistiques, craignant trop que, malgré sa volonté forgée pendant de longs siècles, il ne soit tenté de ne plus jamais vouloir repartir d’un des mondes où on l’a conviés, voire de ramener celui-ci dans le monde mortel.

Enfin, la déchéance de toute une nation. Ayant mis de sa sueur et de son sang dans l’érection de la cité d’Athe, il a à cœur d’éviter que cette minuscule puissance ne soit écrasée par ses belliqueux voisins. Cette crainte-là le pousse souvent à un pragmatisme amoral, à des projets machiavéliques pouvant passer par la mort de citoyens innocents ou d’autres procédés tout aussi crapuleux. Rien ne peut résister face à la raison d’Etat, surtout lorsque celui-ci est assiégé de toutes parts.

Point(s) faible(s) : Eh bien, pour commencer, c’est un chat géant ! Si la plupart des souverains de la Thalassocratie d’Athe le connaissent depuis leur plus tendre enfance, comme leur père avant eux, et le père de leur père avant eux, et si la jovialité et la fauve faconde du Seigneur-Marchand donnent un rien d’exotisme à ses ambassades et beaucoup à penser à ses interlocuteurs étrangers, il n’empêche qu’avoir l’aspect d’une bête sauvage, malgré les atours, n’en fait pas quelqu’un de très discret ni même de très sympathique au premier abord. A vrai dire, les gens ont plutôt tendance à prendre leurs jambes à leur cou voire à brandir fourches et flambeaux.

Du fait de sa phobie de l’état animal, il ne porte jamais d’armes et n’a jamais appris à s’en servir. Tuer lui-même est un cauchemar qui le hante, et il espère qu’il n’aura jamais à ôter une vie lui-même. Ironique, lorsqu’on sait qu’il ne rechigne pas aux assassinats politiques. C’est-à-dire que la vue du sang réveille en lui la furie du lion, que l’odeur de la curée embrase des braises d’instincts qui jamais ne s’éteindront vraiment. Oh ! Il mène ses hommes à l’abordage, tout Seigneur-Marchand doit être capable de faire cela pour défendre la République. Mais c’est un chien qui aboie sans mordre. Non, vraiment, faire massacrer plutôt que massacrer lui semble être la plus saine solution.

Bien sûr, si on l’y contraint, qu’on lui fait violence, la bête risque de rugir et de sauter sur le malandrin, et cette montagne de chair, de poils, de crocs et de griffes s’oubliera alors dans une frénésie aussi incontrôlée que meurtrière ; mais le contrecoup sera prodigieusement lourd, et monseigneur Dal Giaba, lorsqu’il découvrira le sang qui poisse ses coussinets, les lambeaux de chair rougeâtre qui pendouillent à ses canines, le cadavre qui git à ses pattes, tombera dans un profond état de prostration et se cloîtrera dans un mutisme solitaire, une torpeur dépressive, s’enfoncera loin des choses du monde.

Histoire (15 lignes minimum) : Le passé du Seigneur-Marchand Léonide Dal Giaba est nébuleux. Et pour cause ! De mémoire d’hommes, monseigneur Léonide a toujours été avec la République. Il l’a été à la naissance de la cité-Etat et le sera, pour sûr !, jusqu’à son extinction. Pour les habitants de la ville côtière, il est une sorte d’émanation de la République, sans histoire propre. C’est sûrement pour cela qu’on ne se soucia jamais vraiment du mystère qui entourait cet animal incroyable qu’était monseigneur – aussi, sûrement, parce qu’on ne souhaitait pas savoir ce qu’il advenait de lui lorsque la cité n’était encore qu’une province de la Cité d’Or.
Et pourtant, son histoire est des plus incroyables ! Sa naissance, mystérieuse à ses propres yeux, portait déjà le sceau de l’étrangeté que serait son existence. Abandonné dès son plus jeune âge par des parents probablement honteux du fruit de cette union contre-nature entre un Kerran et un elfe, il fut recueilli par une tribu de Kerran pour y couler de longues décennies paisibles avant d’être approché des elfes d’une autre île. Peut-être s’agissait-il des compagnons de son père ou de sa mère, qui regrettait son geste, ou peut-être cette rencontre n’était due qu’à un heureux hasard. En tout cas, plus curieux que le reste de sa race, les suivit de bon cœur. Apprenant au contact des elfes, découvrant toutes sortes de choses originaires des Archipels elfiques comme d’ailleurs – car, en ce temps, les Archipels étaient un havre de prospérité et les divisions n’avaient pas débuté parmi les gens de la race immortelle. De nombreuses années s’écoulèrent encore, et malgré sa curiosité et malgré les liens qu’il noua avec ses elfiques compagnons, jamais il ne vint à l’idée de quiconque de penser qu’un Kerran put être doué d’une affinité avec les Arcanes. Lui-même ne l’apprit que bien plus tard, et par l’entremise d’une rencontre malheureuse.

L’été jetait alors son dévolu brûlant sur les îles éternelles, et, comme on le sait maintenant, Léonide était un jeune Kerran entreprenant et curieux. Il délaissait souvent ses amis pour visiter sa tribu ou, simplement, se perdre près des rades fraiches. Il n’était pas encore intimidé par sa nature profonde et, lorsque l’envie lui prenait, il se dévêtait et se jetait à la poursuite des poissons qui se risquaient près des plages. Mais cette journée n’était pas comme les autres, et le poisson que l’on pêche au harpon, ce fut lui. Se dégageant avec une lenteur lugubre d’une chênaie insulaire qui l’avait caché jusque-là, une jonque, aussi noire que son gréement était pourpre, frôlait l’eau, comme lévitant. C’était un navire du Clan de la Grue, l’un de ses clans mineurs qui pullulaient sur la côte lorsque la République n’était pas encore proclamée et que le clan de la Mante n’avait pas terminé sa lente domination des côtes septentrionales. Trop occupé à déchiqueter allègrement un thon providentiel avec sa mâchoire puissante, Léonide ne vit pas ce château de bambou s’approcher. Et lorsqu’il leva un œil joyeux vers le bâtiment, les marchands, qui se faisaient souvent pirates en ces temps peu enclins à l’honnêteté, s’armèrent et se jetèrent à l’eau. L’animal, peu habitué, du haut de ses deux mètres, à être agressé, les laissa venir, encore assez homme pour être naïf.

Mal lui en prit ! Les matelots se jetèrent sur lui et le mirent dans leur cale. Quelques jours plus tard, entravé par des chaînes, bringuebalé dans une charrue, on le mena dans la Cité d’Or, jusqu’à l’Empereur. Voulant gagner les faveurs de son maître, le seigneur du Clan de la Grue lui offrit cette bête, sauvage et exotique, pour qu’il puisse compléter son bestiaire. L’Empereur de l’époque, qui vivait encore dans le faste de l’Âge Béni, était cependant atteint par cette paranoïa qui avait envahi la maison impériale à propos des rois de Déméria, vit dans cette offrande un nouveau signe des Kamis de la supériorité de la maison impériale sur toutes les autres lignées du monde. Il félicita son vassal et fit venir ses conseillers, pour qu’ils examinent la bête. Léonide n’avait pas fière allure. Efflanqué, abattu par ce dur voyage et le régime spartiate auquel on l’astreignait, il n’avait pas pipé mot depuis les Archipels, si bien que les érudits et les docteurs de sapience plastronnaient en donnant force détails aussi absurdes que fantaisistes au sujet des hommes-tigres, qui, d’après eux, étaient une des nombreuses branches de cette race qui comportait homme-oiseau, homme-grenouille, homme-singe, j’en passe et des meilleurs ! Lorsque l’empereur demandait s’il comprenait les langues des Hommes, les barbe-blanche lui affirmèrent que non en chœur. On se doute donc que lorsque Léonide eut prononcé d’une voix agacée et dans un Hu-Beïen atroce : « Mais non, je sais un peu votre langue. » certains des illustres vieillards se laissèrent aller à un évanouissement de bon aloi. Un silence de plomb s’installa dans la salle du trône, et aucun des savants de la cour impériale n’osait relever la tête a -desssus de leurs épaules, qui frôlaient le sol. La contemplation des tapis semblait prendre, d’un coup, toute leur attention. Finalement, ce fut un homme qui se tenait auprès de l’empereur, en bas du parvis qui surélevait le trône, qui brisa l’atonie générale. Il n’avait pas encore pris la parole, et ses traits juvéniles contrastaient merveilleusement avec les tempes blanches des sapientissimes pénitents. Sa robe, pourtant, était du même genre que les érudits de la cour, bien que plus richement mise. D’une démarche lente et méticuleuse, il se mit face à l’empereur et s’agenouilla comme les autres. Mais le silence ne revint pas car le jeune homme, la face collée contre la tapisserie, parla.
« Ô Souverain Céleste, Père des Trois Lunes, Fils du Soleil et des Sept-Cents Kamis, Descendant de etc., etc. permets-tu à ton humble esclave de te soumettre une demande ? »
« Parle, Premier Conseiller Pai-Mei. »
« Je voudrai étudier cette étrange créature, avec ta divine permission, et découvrir s’il est véritablement de raison, de savoir ce qu’il est, etc. »
« Ah ! oui, je le permets, mon Premier Conseiller, » répondit, laconique, l’empereur qui semblait s’amuser de cette fantasque situation. Et après moult prières serviles, le dénommé Pai-Mei emmena la créature captive jusqu’à sa demeure.
Ce jeune homme, qui portait le titre de Premier Conseiller, était un des hauts dignitaires de l’Empire. Ami d’enfance de son souverain, confident de bons conseils et grand érudit, il était, surtout, doué dans les arcanes de la magie. Il était, en quelque sorte, le sorcier de l’empereur.
Les deux jeunes gens, le Fonctionnaire et la Bête, s’entendirent rapidement. Ils partageaient tous deux une passion dévorante pour les choses nouvelles, si bien que la détention que subissait Léonide lui parut être la liberté. Notre lion, que l’on appelait Ayataemon dans cette partie du monde, apprit beaucoup à la cour. L’endroit était encore un lieu de culture et de savoir, la Bibliothèque impériale, qui fut perdue une génération plus tard au cours des intrigues auxquelles se livrèrent la maison impériale, avait de quoi sustenter six paires d’yeux à n’importe quel philosophe. Ainsi, encore jeune, Ayataemon se laissa modeler par Pai-Mei. Il y apprit à parler comme un vrai sujet d’Hu-Beï, à lire comme un lettré et à apprécier cette culture et cette harmonie qui l’inondait. En quelques années, Ayataemon passa de bête de foire à hôte de la cour impériale. L’Empereur, qui s’amusait à choquer ses serviteurs et ses vassaux, le nomma même grand-veneur de la Cour, en expliquant que seul un lion pouvait mener la chasse de l’Empereur d’Hu-Beï. Léonide n’avait pas encore renoncé à la bête qui l’animait. C’était un lettré orgueilleux et fier de sa stature impressionnante, et, à la chasse comme à la cour, on ne résistait pas au favori de l’empereur, pour bizarre qu’il put être.

Paï Meï ne prit jamais vraiment garde à cette nature impérieuse et violente qui agitait son ami. Ainsi aveuglé par l’affection qu’il lui portait, il finit par l’introduire aux mystères de la Kabbale dont, disait-il, il avait tiré beaucoup de ses connaissances. Il avertir cependant ce lion-lettré de prendre garde à la science des Quatre Mondes et des Trois Piliers, qui n’était pas sans danger. Ayataemon acquiesça et suivit son conseil. Du moins dans un premier temps.

Emporté, comme je le disais, par son sang impétueux, Ayataemon, après quelques années de prudence, se crut assez sage pour affronter plus vite les Génies de la Kabbale. Il n’usait des sceaux que pour voir ce qui pouvait en résulter, il voulait le savoir juste pour savoir. Bientôt, ses métempsychoses aventureuses devinrent une obsession délétère. Il lui arrivait de s’enfermer des mois dans ses appartements ou de s’exiler des semaines pour visiter les Quatre Mondes, pour jeter un défi à un démon ou un esprit. Les Sefira lui avaient monté à la tête, tout comme l’apparente facilité qui accompagnaient ses victoires psychiques. Le monde, finalement, ne lui parut plus être le monde. A chacun de ses retours, il se sentait lourd, vulnérable. Et il avait si froid, si chaud, si faim, si mal au ventre. Les Trois Triangles étaient plus grisants, les impressions des Quatre Mondes étaient plus puissantes, alors que tout était fade dans le monde mortel.

Ce fut alors que le drame se produisit. La guerre avait débuté entre l’Empire et les démériens, si bien que Pai-Mei se faisait rare et ne put constater la terrible affliction qui avait pris son ami. Le lion était devenu irritable, impatient, colérique. De plus, un démon lui donnait du fil à retordre, sa volonté lui échappait à chaque fois, et il ne put jamais trouver son sceau. La quête le désespérait, le rendait hargneux et il reprenait de plus en plus ses airs de lion ensauvagé. Finalement, le démon lui proposa un marché : s’il s’ouvrait complètement à sa nature profonde, alors il lui confierait son sceau et Ayataemon aurait gagné. Ce dernier, qui n’aurait reculé devant rien, accepta sans ciller. Un sourire crispa le visage inhumain du démon et les ténèbres affluèrent.
Il ne se rappela pas de ce qui s’était passé, de combien de temps sa conscience s’était faite enfermée pour laisser toute place au fauve qui rugissait. Tout ce dont il se souvient, c’est de son réveil. De ses dents humides du goût salé du sang, de sa fourrure devenue pourpre, de son haleine haletante, de sa langue pendante. Et de son compagnon, son maître, son ami, Pai-Mei, le teint livide, de la blancheur d’un cadavre, et de sa gorge ouverte et sanglante. Hébété, Ayataemon ne comprit pas. Il resta prostré, là, pendant des heures, peut-être des jours. Au loin, une canonnade déchirait le silence funèbre qui s’était jeté sur la demeure endeuillée de Pai-Mei. C’est que la guerre de Malgazann avait commencé, et que les batteries d’artillerie de l’Armée de la Cité d’Or crachaient leurs boulets brûlants contre la forteresse maudite. Et pourtant, tout ce qu’Ayataemon semblait entendre dans ce tonnerre apocalyptique, c’était l’écho, irrégulier mais continu, d’un rire sardonique le moquant, faisant vibrer tous les os de son corps, martelant son crâne à chaque nouveau hoquet qui secouait le démon boursouflé d’une joie sadique, heureux du tour qu’il avait joué au Kabbaliste.

Sa fuite non plus, Léonide ne s’en souvient plus bien. Il se rappelle avoir filé vers l’est, là où le soleil se lève. Lorsqu’il arriva à la cité d’Athe, il n’était plus qu’une loque. Hâve comme on peut l’être quand on est couvert de fourrure, affamé, efflanqué, maladif, il faisait peine à voir, le grand-veneur de l’Empereur, le fidèle compagnon du Sorcier Impérial. Peut-être était-ce pour cela qu’on le laissa en paix, ou peut-être à cause des troubles qui avait pris la cité peu avant son arrivée.

Comme on le sait, les émissaires et les percepteurs de l’Empereur se multipliaient, et avec eux croissaient les taxes, les impôts, les tailles, et autres prélèvements de guerre. La cité, trop faible pour résister aux arquebusiers impériaux et trop opulent pour être négligée dans les saignées entamées sur les provinces, ne savait que faire. Les plus prudents voulaient payer, les plus fous voulaient entrer en guerre contre Hu-Beï. Finalement, Ayataemon fit entendre sa voix, et on l’écouta, car il connaissait la cour et l’empereur. Encore secoué par les derniers jours de cavalcade, il ne fut guère convainquant lorsqu’il proposa, comme tant d’autres, de ne pas payer, simplement. Les taxes épargnées serviraient alors à lever une armée qui protégerait la cité, si l’Empire se relevait un jour de la guerre. Les débats continuèrent, houleux, et finalement on accepta cette solution, qui semblait idoine.
Il ne s’était pas passé quinze jours que la proclamation de la République d’Athe eut lieu. A sa grande surprise, Ayataemon fut convié à l’événement en tant que participant. Il n’était rien, alors, et si les patrices de la cité voulaient qu’ils se joignent à la proclamation, c’était pour renforcer leur légitimité à l’indépendance. Car, souvenez-vus, Ayataemon était un dignitaire de la cour impériale, le grand-veneur de la Cité d’Or, et si la charge n’était qu’une fantaisie accordée par l’empereur de l’époque, c’était déjà mieux que rien pour la jeune République. Ainsi, on donna un lopin de terre à Ayataemon et on le fit proclamer la République avec tout le patriciat. Qui eut cru que ce rôle de marionnette put servir Ayataemon, que l’on renomma Léonide Dal Giaba, à cause de son aspect et du fait de son lopin de terre Aelgiaba.

La République lui offrait une nouvelle vie, et Léonide se promit de défendre la sienne.
Les premières années furent paisibles. L’Empire avait délaissé l’affaire d’Athe, mais la menace qu’elle faisait peser sur la petite cité-Etat était si lourde qu’Hu-Beï était dans tous les esprits. Les troupes levées furent peu à peu disciplinées et devinrent armées de carrière. Plus légère de feu les taxes impériales, la cité se jeta dans l’aventure maritime avec d’autant plus d’ardeur. La destruction de Thaler débuta, puis vint la Ruée vers le fer, qui finit d’imposer la République comme une puissance commerciale et militaire sur laquelle il fallait compter. Ayant acquis des provinces dans le sud de la péninsule thalérienne, et contrôlant ainsi les deux péninsules du détroit d’Izilia, la cité disposait d’une route commerciale extrêmement juteuse et taxable à l’envi.

Les beaux jours d’Athe pouvaient commencer. La prospérité scintillait au milieu d’un monde ravagé par les guerres, si bien que les princes marchands d’Atheïle n’eurent aucun mal à se procurer de nombreux privilèges commerciaux, allant du comptoir à la vente de certains produits. Les terres de l’ancienne Thaler fut vite distribué entre les Seigneurs-Marchands et les vétérans. Intégré à la guerre comme aux tractations qui la suivirent, Léonide préféra vendre les prises auxquelles il avait le droit. Les devises dans ses soutes, il les fit travailler incontinent. Devinant le marasme économique des grands de ce monde, il arma une flotte et loua, avec son or, plusieurs galées de la flotte de guerre de la République. Accourant dans les contrées dévastées, il se tailla, si vous me permettez ce jeu de mot trivial, sa ‘part du lion’. Commença pour lui les escales marchandes et les équipées commerciales. Jouant sur ses vieilles affinités, il fut particulièrement actif dans Hu-Beï, servant d’entremetteur, de diplomate pour la jeune République comme de créancier pour l’ancienne noblesse des Bushi, qui reprenait du poil de la bête.

Il devint un seigneur-marchand à part entière. Elevé en même temps que ces patriciens avec qui il avait proclamé la République d’Athe, prenant part aux expéditions de cette dernière, aidant à sa conquête et conseillant le Concile sur ses relations, il était un membre à part entière de cette bande de terre ridiculement petite qui barrait le passage aux grands empires de ce monde. Il n’est pas de mot pour exprimer ce mariage passionné dans lequel Léonide et la République s’était noyé. La jeune nation, encore enthousiaste et éblouie par l’avenir que lui promettait le Détroit et les mers toutes entières, le vieil exilé, qui oubliait ses fautes dans ce nouveau monde pimpant et juvénile.

C’est ici, vraiment, que naquit la Renaissance de ce monde. C’est avec les piastres d’or de la cité d’Athe qu’on fit rayonnait une lumière nouvelle. Les patriciens, gavés de leurs placements, trop pleins de leurs conquêtes, gras à cause des taxes qu’à présent ils imposaient, pissait de l’argent sur tous les artistes de la ville. Les tours s’élevèrent haut dans le ciel, comme pour y chercher des dieux ou pour les y défier, les murs se coloraient des peintures d’une génération optimiste et géniale, les rues s’ornaient de statues de marbre.

Léonide fut un mécène parmi tant d’autres. Et son hôtel particulier abrita de nombreux artistes pendant les siècles qui le virent séjourner ici. Cependant, son vœu le rappela à lui. Il admirait la jeunesse d’une nation, cela était sûr, mais les voisins étaient du genre à voler leur sucette aux gamins. Que se passerait-il lorsque l’Empire se remettra sur pied ? Quid d’une alliance de raison entre Démérien et Hu-Beïens pour écraser cette cité qui les taxait outrageusement ? La République n’avait pas d’amis, et tous jalousaient son opulence arrogante. Il s’était passé vingt ans depuis son arrivée lorsqu’il prit entièrement conscience de cela. Ne voulant plus laisser le navire voguer à l’aveuglette, il décida de consacrer une partie de sa fortune à l’établissement d’un réseau d’agents à travers la mer d’Izilia. L’opération, au fond, n’était guère compliquée : Athe disposait de comptoirs partout, ses marins, ses marchands, arpentaient chaque côte qui fut faite par les mers. De plus, l’entreprise était profitable. Non content de glaner quelques menues informations sur les cours de chaque pays, de prendre la température des différents vassaux des empires, l’agent n’oublierait pas la fonction première du Seigneur-Marchand, faire des affaires. Le petit réseau personnel et informel, on s’imagine bien, se recoupait de nombreuses façons avec le petit réseau étatique et non moins informel de la République, si bien qu’on ne peut plus vraiment voir la différence.

Rêves et/ou buts : Il faudra passer sur le corps de ce lion-là avant de passer sur le corps de la République. La cité d’Athe est une fleur trop fragile et trop belle pour que les princes étrangers viennent la briser. Pour lui, elle représente le début d’un renouveau, un havre où la raison règne. Et sans elle, comment Léonide pourrait-il vivre éternellement dans le marbre du Concile, dans la conscience d’Athe ?

Autre(s) : On pourrait ici préciser quelques peu les possessions majeures de monseigneur Léonide Dal Giaba. Pour commencer par les terrestres, on pourrait d’abord parler de son domaine, Algiaba, qui constitue une vaste étendue de terre s’étendant entre les murs de la cité et la première forteresse occidentale. Ayant investi dans des denrées impérissables, le Seigneur-Marchand y a fait planter des vignes qui donne des vins ma foi fort bons et qui ont leur petite réputation dans les provinces d’Athe comme ailleurs : ce sont le Dal Giaba, un rouge à la robe lourde tirant sur le pourpre, et le Vin de Lault, un vin vert qui se marie particulièrement bien avec le miel de la péninsule thalérienne ou le sucre de l’archipel elfique.

Toujours solide, il dispose d’une gentille flotte marchande avec laquelle il s’est spécialisé dans le long-cours. S’assurant ainsi des itinéraires plus sûrs, il fait voyager ses flottilles en convoi, souvent accompagné d’un ou deux navires de guerre que lui loue gracieusement la République quand la guerre ne fait pas rage.

Enfin, dans l’immatériel et le fiduciaire. S’étant fait le créancier de quelques personnages des deux côtés des côtes, il est un banquier apprécié tant pour sa discrétion que sa patience. Bien sûr, quelques clercs à lui viennent parfois fureter, mais on n’ose pas parler d’agents, car après tout, il ne faudrait pas se mettre à dos un banquier si coulant.
Et pour finir, il dispose de son mandat de Navarque du Détroit d’Izilia. Cette charge conciliaire hautement prisée est, tout simplement, le gouvernorat administratif et militaire de la poule aux œufs d’or de la République.

D'un point de vue non moins immatériel, il a eu plusieurs épouses, de la classe patricienne voire de son île natale. Malgré les siècles, les alliances politiques ont toujours été importantes. Ainsi, il est marié depuis quelques décennies à une fille de noble maison, bien que l'on prétende qu'il la trompe avec un nombre important d'amantes et de maîtresses.

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Dernière édition par Léonide Dal Giaba le Jeu 9 Juin - 21:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Léonide Dal Giaba   Léonide Dal Giaba Icon_minitimeJeu 9 Juin - 10:51

Bonjour et bienvenue Léonide Ayyan Ayataemon Dal Giaba, Navarque de la République Smile.

C'est une très longue et belle fiche que tu as fait là et je n'ai pas grand chose à reprocher dans l'ensemble. Tu as été très précis sur chaque point que tu as abordé et j'ai l'impression que pas un seul élément du passé de ton personnage n'est laissé de côté, ce qui est très bien et la lecture de ta fiche est agréable et plutôt fluide. J'apprécie également le fait que tu ais lu, au moins en partie notre encyclopédie, cependant il va falloir corriger quelques choses quand même, nul n'est parfait^^.

Premièrement, quand j'ai eût finit de lire ta fiche je me suis dit, donc il est puissant physiquement (bien que n'étant pas formé au combat en lui-même), puissant politiquement, est formé à la magie, et est le plus ou moins le gouverneur du détroit d'Izilia au nom de la république. Son point faible étant en fait cet instinct carnassier qui sommeil en lui. Je me dis que cela pourrait s'équilibrer mais par acquis de conscience, j'aimerais que tu essayes d'ajouter un autre point faible.

Ensuite, je vais revenir sur ton apprentissage de la magie, même auparavant l'emprise religieuse sur la cour de Hù-béï était très forte. C'était simplement l'Ordre du Changement qui dominait à cette époque-ci. Enfin toujours est-il qu'on tuait les magiciens de toute manière. Donc j'aurais besoin que tu changes légèrement ce passage pour l'accorder à l'histoire du monde.
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MessageSujet: Re: Léonide Dal Giaba   Léonide Dal Giaba Icon_minitimeJeu 9 Juin - 20:56

ok; Une idée pour le poiny faible supplémentaire ? Perso, je sèche.
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MessageSujet: Re: Léonide Dal Giaba   Léonide Dal Giaba Icon_minitimeJeu 9 Juin - 21:01

Les possibilités sont nombreuses, une madame (ou demoiselle) Dal Diaba par exemple ? Une blessure mal cicatrisée ? Une allergie ? Peut-être une némésis ? Ou encore un sombre secret que tu me ferais partager par mp et qui, si il était découvert, pourrait plonger ton personnage dans ce que j'appellerais, une sacré mélasse.

Qu'en dis-tu ?
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MessageSujet: Re: Léonide Dal Giaba   Léonide Dal Giaba Icon_minitimeJeu 9 Juin - 21:30

J'ai rajouté la madame Dal Giaba, ai supprimé le passage sur la liberté des mages dans l'ancien Empire d'Hu-Beï et je t'envoie un mp avec des "secrets". Voilà voilà !
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MessageSujet: Re: Léonide Dal Giaba   Léonide Dal Giaba Icon_minitimeJeu 9 Juin - 21:44

Bon et bien pour moi ce sera tout, aussi je te valide ! Soit le bienvenue dans le monde d'Origine puisses-tu défendre avec ferveur Athéïle, ce Joyau de civilisation dans un monde plongé dans l'obscurantisme religieux.
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