Renaissance de la Kusa

¤ Le temps passe, l'eau tombe, coule... et pourtant, le sang est toujours là. ¤

L'éveil de l'esprit, le contrôle de soi et le détachement des préoccupations terrestres, voilà ce qu'est, en résumé, la philosophie des Sages Buggïns. Il est ironique que c'est à cause de son attachement à cette forme de pensée qu'Herion se perdit lui-même dans l'illusion qu'est la vie, et cela sans s'en rendre compte. Il avançait dans cette brume traîtresse comme un cheval avec des oeillères et ce ne fut seulement à l'heure de sa chute qu'il ouvrit réellement les yeux, lui qui croyait avec foi, voir justement le monde tel qu'il était grâce à ses anciens enseignements, c'était vraiment ironique. Herion a toujours été doué en introspection et il l'est toujours. Enfin libéré de cette entrave psychique et spirituelle, il pu réfléchir et observer pour agir comme il l'aurait toujours dû faire. « Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que tu aurais pu être. » Herion fut fortement influancé et inspiré par ce proverbe, il avait mis bien des choses en route, et bien des choses ont changé...

Comment expliquer son existance simplement ? Originaire de Hù-béï, ce fut là-bas qu'il rencontra son mentor, Fong maître d'une ancienne école des moines Buggïns. Par la suite, il partit en Déméria, vers la montagne de l'Horizon. Herion se considéra longtemps comme un Buggïns, même s'il n'était resté que quelques mois en leur compagnie, ce fut l'une de ses erreurs. Ainsi, il décida de servir Déméria, premièrement en luttant contre les Pjeyhs , chose qu'il n'eut pas la chance de faire. Il pensa alors servir le nouveau Roi de Déméria, cela aussi tourna court. En y réfléchissant, il avait agit avec stupidité, du début à la fin, mais il faut dire que vers la fin, Herion était simplement tombé sur des fous, dans tous les sens du terme. Ces Ombres du Roi avaient trop révélé : leurs places, leurs rôles, leurs visages, une partie de leurs pouvoirs, qui plus est arcaniques ! De telles informations n'étaient pas réellement un problème, sauf qu'il l'avait laissé en vie et en tant qu'ennemi. Herion était appaisé, enfin de compte, ce n'était pas lui qui avait agi le plus stupidement. Ces Ombres du Roi avaient réussi en quelques minutes à transformer un allié potentiel prometteur du Roi et du Royaume en ennemi de celui-ci, en plus de créer une rancune farouche envers eux, tout en lui laissant la vie avec ces informations... Cela aurait presque été drôle s'il ne s'était pas blessé à la jambe.

Ce fut là les erreurs qu'Herion avait commises en marchant dans cette illusion. Il ne s'était jamais demandé pourquoi pour un dojo buggïns, le l'école du Maître Fong ne portait pas de nom animal avant qu'il en donne lui-même ? Pourquoi personne ne connaissait cette Discipline Martiale ? Pourquoi son Maître Fong n'était pas en Déméria comme les autres moines Buggïns ? Voilà les réfléxions qui accaparaient les méditations d'Herion. Bon nombre de changement avaient eu lieu, le groupe qu'avait été les loups des ombres était à la base créé pour aider Déméria, ainsi, à l'idée de l'abandon de cette cause par leur chef, une grande partie du groupe prit leur retraite des loups. Herion ne fit rien à leur encontre, il comprenait et accepta plutôt facilement, surtout qu'il s'était attendu à une telle réaction, il les connaissait après tout.

¤ La Cité d'Athéïle ¤

Herion se trouvait actuellement dans un Salon de Thé, vendant aussi des plantes médicinales traditionnelles de Hù-Béï. La boutique était plutôt grande, dans la première pièce se trouvait de nombreuse tables permettant la dégustation de thé ou de thisane, la plupart thérapeutiques. Elle était grande avec une décoration typique de Hù-Béï et dans des couleurs rouge, noir et quelques touches de couleur or. La deuxième était une salle remplie de diverses plantes ayant des buts thérapeutiques, un couloir formé par de grandes plantes permettait aux clients d'aller et venir dans la deuxième pièce sans déranger les clients de la première. Zhyu Chan, le patron, était une ancienne connaissance d'Herion, il avait accepté de l'aidé en ce qui concernait sa blessure, bien entendu, il était dédommagé. Herion et ses trois amis et disciples étaient vétus dans l'habit traditionnel de Hù-Béï, ils étaient d'ailleurs tous originaires de Hù-béï. Ils étaient assis dans la première salle, tenant une discussion sur les semaines passées.

Kyubeï Anazaka était un homme aux cheveux noir et à la prestance d'un prince de la noblesse. Il était aussi l'homme le plus dangereux du groupe, aimant le sang et le chaos plus que tout. Rahya Kanami était quant à elle une jeune femme au caractère bien trempé mais aussi imprévisible, tantôt courtisane de la cour, tantôt pirate des mers, Herion lui-même ne savait pas toujours sur quel pied danser. Lao Yuu, le plus jeune du groupe, était d'une nature particulièrement joyeuse en tout temps, même quand il ne le fallait pas. Il aimait courtiser Rahya, même si elle ne s'intéresse pas à lui. Lao se dispute bien souvent avec Kyubeï, ce qui a tendance à énerver Herion, bien qu'il s'en amuse parfois.

Kyubeï tousseta quelque peu pour signifier qu'il allait parler, avant de regarder Herion dans les yeux. Herion avait toujours ces yeux d'un jaune qui mettaient mal à l'aise nombre de personnes, mais sa chevelure n'était plus d'argent comme auparavant, mais brun foncé. Il l'avait teint pour mieux se fondre dans la masse, il était à présent le parfait représentant d'un homme de Hù-Béï, si ce n'était ses yeux.

- Peux-tu nous expliquer, encore un fois, quels sont nos objectifs et notre présence ici ?

- D'accord, vous savez tous ce qui s'est passé en Déméria, c'est la raison majeure pour laquelle nous sommes ici, et seulement nous quatre. Mais nos liens sont bien plus solides qu'ils l'étaient avant. Nous avancions à l'époque ensemble pour une cause, un but commun, mais à présent, nous sommes ici, ensemble par l'amité qui nous lie, et je vous le dis, elle est plus dure que du Mithril !

Herion s'était laissé emporter dans sa ferveur et s'était levé de sa chaise, les poings serrés, parlant comme un politicien. Il regarda autour de lui comme s'il venait de se réveiller, avant de se rasseoir pour reprendre avec plus de calme.

- Qu'allons nous faire ? C'est simple: proposer nos services en tant que membres de la Kusa.

- La Kusa ? Tu aime changer le nom du groupe à ce que je vois.

Dit sarcastiquement Kyubeï.

- Tu vois bien la situation, n'est-ce pas, Rippâ...

Répondit doucement Herion, sirotant une tasse de thé assis à une table avec ses camarades. Rippâ qui voulait dire simplement éventreur, l'un des surnoms qu'Herion donnait volontier à Kyubeï en vue de certains de ses actes plutôt sanglants.

Nous sommes ici pour mettre en route la Kusa, sur les principes de son fondateur d'il y a des siècles, même si aujourd'hui peu de personne ne la connaisse vraiment.

Herion s'arrêta pour reprendre une gorgé de thé. On pouvait voir sur le dos de leurs habits traditionnels de Hù-Béï, le symbole de la Kusa, un cercle rouge avec une fleur au cinq pétales.

Nous allons mettre en place une renommé du merceneriat de la Kusa. Pour ce qui est du logement, il nous est fourni par Zhyu Chan qui est notre premier client, comme vous le savez, à cause du chaos des après-combats. Il a peur que son Salon de Thé ou lui même soit aggressé par une extrémiste envers Hù-Béï.

- Pour ce qui est de la mise en place de la communication de notre groupe, il est plutôt bien réussi... Trop tapageur à mon goût peut être.

Déclara Rahya, la mine toujours sérieuse, bien qu'un léger sourire au coin des lèvres démontrait le plaisir qu'elle avait éprouvé durant l'action.

- C'est vrai que c'était plutôt amusant ! Une bagarre de taverne, comme on c'est amusé avec ces agréables mercenaires ! On à légèrement détruit la taverne, mais au moins on a démontré nos capacités. Heureusement, ce sont les mercenaires qui on commencé le combat, ainsi on évite pas mal de problème avec les officielles, bien que je pense qu'ils ont d'autres occupations après ces combats, que de s'occuper d'une bagarre de taverne.

Déclara joyeusement Lao.

Dommage qu'on aient pas pu les tuer...

Dit Kyubeï avec mélancolie.

Sinon, pour ce qui est de la mise en pratique de tes techniques ancêtrales du Chi ?

- J'y travail... C'est pas facile... Ces techniques sont aussi complexe que celles du dojo du dragon, mais leurs apprentissage est bien plus dangereux pour mon corps et ma vie. J'aimerais pas y aller trop rapidement. Occupons nous de problème plus immédiat, observons les réactions de cette ville, attendons donc des propositions de travail à notre hauteur.

Beaucoup de sages Buggïns auraient été en désaccord avec l'avis d'Herion sur la philosophie Buggïn. Mais après tout, ce n'était qu'une philosophie. Le rapport de l'homme au monde et ce qui le constitue. Alors finalement, quelqu'un pouvait-il avoir raison ? Serait-ce ceux qui pensaient appliqués les préceptes séculaires transmis par une rigoureuse tradition martiale et orale ou l'homme qui penserait avoir observer de ces yeux une philosophie différente de celle à laquelle il avait crû d'abords aspiré lorsque celle-ci lui avait été enseigné par un vieil homme resté à l'écart de ses semblables ? Une autre matière à discutions qui pourrait se solder par des conclusions différentes en fonction des personnes animant le débat et leurs opinions. Mais ces discutions et leurs conclusions sont depuis longtemps laissées derrière car c'est plus d'une semaine après leur arrivée dans la cité de l'athéisme nationalisé que les membres de la nouvelle "Kusa" auraient leur premier contact en tant que mercenaires. Zhyu Chan, réfugié hùbéï qui tenait le salon de thé se présenta à l'étage de l'établissement, frappant à la porte de la salle allouée au quatre camarades et entrant sans attendre de permission, après tout il était leur employeur et ils demeuraient chez lui.

- Bonjour à vous. J'ai reçu une information d'un client. Il semblait savoir que vous étiez ici mais j'ai préféré niez pour l'instant, en attendant de voir si vous accepteriez le contrat. Il s'agirait des originels qui traînent encore dans la cité, un objet de valeur, apparemment relique des religieux, à disparût du coffre d'un puissant marchand et ce dernier à bien l'intention de le récupérer et est prêt à payer pour cela. Il à laissé savoir qu'il serait disponible pour une rencontre dans le salon demain à 14 heures pour vous donner les termes exact du contrats.

Zhyu Chan était un homme d'un âge mûr arborant un visage parfaitement imberbe si ce n'était de la fine moustache grisonnante qu'il laissait pousser. Ses cheveux étaient rasés sur l'avant de son crâne et laissés longs puis noués en une longue natte qui arrivait jusqu'au bas de son dos. Une coiffure traditionnelle des époques avant l'âge de l'Obscurantisme que la plupart des hommes respectables arboraient alors. Son commerce il assurait des profits suffisants pour s'offrir également le tissus de qualité de son pays ainsi que la main d'œuvre pour coudre des habits à la mode athe, s'assurant ainsi une reconnaissance de ses origines mais également une marque de son intégration dans son nouveau pays.

- Vous pouvez toujours refusez bien sûr mais il avait l'air relativement à l'aise avec l'amplitude de sa bourse, à mon avis, c'est une bonne opportunité surtout pour un groupe aussi réduit que le votre et qui ne fait que débuter.

Bien que l'homme soit effrayé d'être victime de représailles, il avait acquis la sagesse pragmatique de l'homme qui à vécu suffisamment longtemps pour connaître les signes que le monde donne afin de reconnaître les illusions qui l'habitent. Évidemment ce n'était pas une profonde sagesse philosophique mais qui à encore besoin de philosophie lorsqu'il s'agit d'être mercenaire ?

En tout les cas, si les membres de la Kusa acceptaient, ils pourraient trouver l'individu le lendemain dans le salon. Zhyu Chan le leur désignerait par le biais de sa nièce qui travaillait ici en tant que serveuse en lui faisant porter une tasse de thé. L'homme devait avoir une petite trentaine , le visage impeccablement rasé, vêtu comme un noble mais portant par dessus ses vêtements une côtes de mailles qui était presque plus ornementale que protectrice et un fleuret à la garde richement décorée. Sa carrure laissait penser qu'il était apte au combat mais c'était véritablement le seul indicateur qu'il puisse être un véritable guerrier et pas juste un noble voulant parader en militaire.