L'Origine et le Changement
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 Chasse Au Rorkhan [Concours]

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AuteurMessage
Ryûseï Okurayami
Le Loup du Ming-Chè
Ryûseï Okurayami


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MessageSujet: Chasse Au Rorkhan [Concours]   Chasse Au Rorkhan [Concours] Icon_minitimeMer 7 Avr - 17:11

Spoiler:

Je n'ai pas de souvenirs exacts de mon enfance. En fait, mon premier souvenir précis remonte à mon dix-huitième anniversaire. Ce premier souvenir, je vous le confie, c'est le jour où mon père me donna mon arc d'adulte. Je savais alors ce qu'était la pluie, l'hiver, l'été, les animaux, les plantes et j'avais depuis longtemps apprit la chasse avec mon père. Mais j'étais bien incapable de me rappeler que, à un quelconque moment, je n'avais pas eût dix-huit ans ou avais un jour acquis ses connaissances. Cela aurait pût être comme si j'étais apparût là mais je n'étais pas une coquille vide. J'avais en lieu et place de souvenirs des sensations, des odeurs, des sentiments. Aucune image ou son auxquels un humains normal aurait pût se raccrocher. Ses deux sens étant les principaux qu'il utilise tout au long de sa vie. Mais revenons à ce premier souvenir. Précis et clair comme l'eau de roche. Je me souviens de la joie éprouvée. J'allais enfin pouvoir démontrer ma force en tant que chasseur et être reconnus par le clan ! Une première pensée véritablement construite. Pas juste une impression. Mais pour l'instant cela ne me paraissait pas étrange. Heureux que j'étais, je sortis de la bâtisse de bois et de toile qui constituait la maison familiale, me mettant en quête de mes camarades de jeux, de mes amis. Car bien que je n'avais alors aucun souvenir, j'avais des sentiments très précis pour chaque personnes que je pouvais voir en ce premier jour. L'admiration pour mon père, l'amour pour ma mère et les liens indéfectibles d'une amitié profonde et sincère avec mes camarades. Je les trouvais dans le prés où nous avions souvent eût l'occasion de nous battre mais à la façon d'un jeu. Un jeu éducatif dans cette contrée sauvage ou nous vivions. Je leurs exposais alors l'arc long qui faisait de moi un adulte de plein droit. En bois de frêne renforcé par des pièces d'aciers aux points de tensions et gravé des runes familiales. La corde quant à elle était faite avec les boyaux d'une créatures plus grande que les arbres et que mon père avait chassé spécialement pour fabriquer cet arc. Il était accompagné par une veste de cuir disposant de cinq longues et fines poches dans le dos qui permettraient à cinq flèches de se loger là et de permettre à mes doigts de les saisir par l'empennage pour tirer. J'en étais extrêmement fier. Eux-mêmes n'avaient pas encore tous leurs armes de chasseurs mais pour six d'entre eux, cela faisait déjà plusieurs jours. L'un disposait d'une paire de long coutelas scintillants, un autre un arc plus court que le mien, fabriqué dans les os d'un animal. Autrement plus résistant et peut-être plus puissant mais au combien moins précis. De plus, l'ivoire le rendait lourd et long à utiliser. Un autre encore disposait d'une demi-douzaine de couteaux de lancer dont chacun portait une lettre runique de son nom, son arme d'adulte quant à elle était une courte épée. Les autres disposaient d'un assemblages d'armes hétéroclites mais j'ai du mal à me souvenir de toutes, je me souviens de leurs visage.

Nous décidâmes tout les sept de partir à la chasse dès le lendemain. Pour prouver au clan notre force mais aussi par vantardise devant nos compagnons de jeux. Nous étions à présent des adultes aux yeux du clan et nous en étions fiers, il nous fallait montrer aux jeunes à quel point. Nous sommes donc partit du plateau d'herbes hautes où nous vivions le lendemain avant l'aube, équipés pour pouvoir rester trois jours sans vivre du produit de notre chasse. Simplement au cas où cela se prolongerait au-delà de la simple journée que nous pensions passer dans les bois. Mais rien ne devait se passer comme prévu. Nous entrâmes dans la forêt. Les forêts du Rorkhan étaient et sont toujours les plus profondes du monde. Il est dit que l'on peut entrer en un endroit et ne ressortir de l'autre côté que bien des années plus tard même si le chemin va droit devant soit. Peut-être est-ce vrai tant ses lieux sont profonds et anciens, remplit de secrets et de créatures oubliées par les hommes. Mais si il n'y avait eût que cela que les hommes ignoraient, cela aurait préférable. Mais il y avait aussi ce qu'ils étaient.

Nous avancions en ligne dans les bois depuis maintenant près de trois heures, chacun distant d'environs trois mètres, juste assez pour nous permettre de continuer à nous voir mais de ne pas laisser aux proies la possibilité de connaître notre nombre exact si nous devions êtres repérés. Nos pieds trouvaient les touffes d'herbes et la mousse qui étouffaient le bruit de nos pas, notre peau colorée par la terre mêlée aux herbes et à l'eau imitait la pénombre des hauts-pins et la couleurs de la broussaille, nos armes prêtes. Chacun de nos sens était en éveil, à l'affût du moindre signe qui trahirait une proie. Mais nous ne recherchions pas un cerf, un sanglier ou encore un loup mais plutôt une puissante créature du Changement. De celles dont le comportement est proche des animaux et qui obéirait aux lois de La Chasse. De celle qui faisaient parties des contes pour enfants et qui les effrayaient tant. Quelque chose qui prouverait le respect qu'ils nous devaient. Et ce quelque chose nous avons crû le trouver l'espace d'un instant. Les plantes changèrent progressivement autour de nous alors que nous avancions. Les pins aussi semblait différents, leurs branches plus grandes et leurs cimes plus hautes encore. Le sol lui, semblait devenir abrupt et rocailleux. Restant sur nos gardes nous avons continuer à progresser jusqu'à entendre un hurlement semblable à celui d'un animal que l'on égorge. Quelques regards s'échangèrent et il n'en fallut pas plus pour que notre pas s'accélère. Arrivant à la hauteur d'une clairière, nous avons trouvé là une scène inattendue. Il y avait un grand sanglier au pelage noir comme l'ébène, aux défenses plus grandes que le bras du plus grand des hommes, tripes répandues sur le sol et le regard vitreux. Il s'écroula sous nos yeux alors que se posait une lourde main griffue sur sa nuque et la brisait d'un seul mouvement sec. Commença alors un sanglant et bruyant repas.

La créature avait un corps ressemblant à celui d'un homme mais d'une extraordinaire pilosité. Ses yeux étaient deux ronds jaune fendus de lunes noires, ses mains étaient griffues, capables de saisir toute entière la tête d'un homme et ses pieds nus ne l'étaient pas moins. Il avait également une musculature hors du commun. Devant cette vision que nous aurions pensé impossible, nous restâmes ainsi quelques minutes, figés d'effroi et de stupeur. Nous contemplions la bête qui brisait entre ses mains puissantes et griffues, chacun des os du sanglier pour en aspirer la moelle. Son visage entier se couvrait de sang au fur et à mesure que son repas avançait et bientôt il ne resta plus dans la clairières que des fragments d'os ne pouvant plus évoqués aucun animal connu. La bête qui se tenait là. Debout, couverte de sang, le regard posé sur ce qui fût un être vivant

Mes doigts caressaient doucement l'empennage de ma flèche, je pouvais voir mes camarades faire de même, effleurer leurs armes avec l'envie profonde de s'en servir contre cette créature abjecte. Nous échangeâmes des regards. Il n'en fallait pas plus pour que nous nous comprenions. Cette créature du Changement était notre objectif, notre proie. Celle qui prouverait notre talent de chasseurs adultes.

Notre marche reprit. Nous étions trop loin pour mener une attaque efficace. Nous ignorions quelles étaient les capacités défensives de cette créature et il nous fallait être certains que la première volée de flèches, non contente d'atteindre sa cible, l'incapaciteraient suffisamment pour que les lames puissent êtres dégainées et que les autres puissent avancer et achever la bête. Aussi, nous avancions avec prudence, prenant garde de ne pas poser nos pieds ailleurs que sur la mousse épaisse qui étouffait le bruit, de ne pas agiter la broussaille qui nous dissimulait, de ne jamais laisser le vent porter notre odeur jusqu'à la bête. Bientôt, la distance devînt suffisante pour me permettre de distinguer ses cervicales bien exposées. Une flèche habile pourrait venir se loger entre les os de son cou et si la puissance était suffisante, je lui briserai la nuque d'un seul tir ! Cette pensée faisait accélérer le rythme des battements de mon cœur. Que ne serait pas la reconnaissance des miens si, d'une seule flèches j'avais abattue une telle créature ? A peine adulte et déjà chasseur accomplit et respecté. Ma vie serait alors la plus heureuse que je puisse espérer. Oui, c'était ce qu'il fallait faire. Mais soudain, un craquement. une branche qui se brise lorsque l'on marche dessus. Le craquement paraît résonner jusque dans mon cerveau tant le silence et ma concentration avaient été profonds.

Plus un seul d'entre nous n'ose faire le moindre mouvement. La bête occupée à se nettoyer du sang qui la couvrait tourne vers nous sont grand regard jaune. Il n'y à aucun mouvement dans les fourré. Qui à trahit sa présence ? Il ne doit surtout pas trahir celle des autres par un faux mouvement. Il doit rester immobile.

Son regard parcourt les fourrés où nous sommes dissimulés. Le craquement venait bien d'ici. Mais qui ? Les grands yeux jaunes fendus de noir s'arrêtent sur moi et plonge dans mes yeux, juste un instant. Un instant de trop. Un instant qui paraît une éternité. Un instant qui me donne l'impression de voir au travers des lunes noires que sont ses pupilles. Je ne vois ni haine ni mal comme je m'y serais attendu de la part d'une créature du Changement. Je vois, une sauvagerie sans limite, bien au-delà de tout ce que j'avais pût connaître ou imaginé auparavant. Un instinct de chasseur. Un instinct de tueur.


Puis la magie se rompt. Il lève les yeux vers le ciel et pousse un puissant hurlement, semblable à celui d'un loup mais en cet instant il ne m'évoque pas une nuit de pleine lune. Il m'évoque une peur viscérale et je n'ai qu'une envie, me recroqueviller pour attendre la mort. Ses muscles s'activent et il fonce droit sur moi. Et je vois des mouvements sur les côtés. Mes camarades encochent. Je fais de même mais mon mouvement est fébrile et alors qu'il n'est plus qu'à une poignée de mètres. Je tire, en même temps que les autres. Une demi-douzaine de flèche frappe son cuir et s'y plante avec un bruit qui n'aurait pas été différent si nous avions frappé un tronc. Sa course ne s'arrête pas et la panique s'empare de moi. Je ne lâche pas mon arc mais me détourne et détale. Il n'y à rien qui ne saurais me faire rester devant cette bête ! Elle est bien trop forte ! N'a même pas ralentit ! Mais l'avais-je touchée ? Alors que zigzague entre les arbres, écarte les broussailles d'un geste de la main, je tente de me souvenir.

La corde est tendue, l'empennage entre mes doigts. Je lâche la corde, lâche l'empennage et la flèche est décochée. La pointe s'enfonce alors dans son épaule jusqu'à ce que le métal soit entièrement sous la peau. Mais alors, de quelle épaisseur était son cuir ?!

Ma course se poursuit et je ne sais que faire sinon courir tout droit. Je n'arrive pas à me rendre compte si les autres chasseurs nous suivent et je m'étonne que la bête ne m'ait pas encore rattrapé. Il fallait avoué que je courrais comme jamais dans ma vie et que l'adrénaline me donnait l'impression de pouvoir courir indéfiniment. Mais... N'était-ce qu'une impression ? Mes pas me portaient plus loin et au fur et à mesure que j'avançais, les arbres défilaient de plus en plus vite autour de moi. Et quelle était cette sensation que je ressentais ? Il y à l'adrénaline que créée la peur mais la peur elle-même. Où était-elle ? J'avais la sensation grisante de pouvoir traverser Déméria toute entière. En moi montais un sentiment puissant qui semblais repousser mes entrailles et me faire m'élever au-dessus des autres. Une sorte de hurlement qui ne finira jamais. Cette sensation si grisante, elle me donne l'impression d'être invincible. Mais là encore, ce n'était pas une impression. J'étais bel et bien invincible. Alors pourquoi courir lorsqu'il me suffisait de me retourner et de mettre à terre cette créature ?

Une idée folle me vient à l'esprit. Une idée démente. Irréalisable pour le commun des mortels. Mais je sens que ce commun, je l'ai quitté pour être plus puissant, capable de vaincre ce bestial adversaire. Ma course continue, encore et toujours. Je porte la main sur mes flèches situées dans mon dos. Je n'en trouve que trois. L'une d'elle à dû se briser dans ma course. Peu importait en vérité. C'était justement le chiffre qu'il me fallait. Mes doigts saisirent deux empennages et ce, sans que ne cesse la course. J'encoche les flèches et tends la corde. Garder cette vitesse devient difficile avec l'effort que demande le fait de garder tendue la corde mais je dois continuer. Encore quelque mètres. Une chose à trouver. Tronc complet ou juste une souche. Mais vite ! Je repairais mon objectif. Une haute souche d'environs un demi-mètre de haut, le reste de l'arbre gisait sur le sol. Une brûlure à hauteur de la rupture indiquait qu'il avait été frappé par la foudre. Un détail sans importance. J'essayais d'accélérer. C'était difficile mais je m'en sentais capable ! J 'étais toujours aussi puissant ! Alors que venait la souche, je saute. Mon pied droit se pose sur le bois mort et je m'en sers pour pivoter, porter ma mon élan. L'arc se lève, mon œil gauche se ferme et mes doigts lâchent la corde.

Je peux de nouveau lire dans ses yeux. Sauvagerie toujours mais coupée par la surprise. Je pouvais presque comprendre ses pensées. Pourquoi la proie se retourne-t-elle ? Pourquoi combat-elle ? Elle s'interroge. Trop habituée à ce que la peur domine complètement l'esprit de ses proies, elle ne pouvait s'attendre à ce qu'une contre-attaque survienne de ma part, misérable humain effrayé. Elle se tente à une esquive mais c'est trop tard. Ma visée est sûre et mes flèches puissantes. La première frappe au milieu du torse, la seconde vient se loger dans l'abdomen. J'entends avec satisfaction le bruit d'une flèche qui se plante dans la chair. Rien de mortel, juste de quoi me donner le temps de porter le coup fatal. La créature est légèrement courbée, haletante, les mains portées sur sa blessure au ventre. Je porte la main sur mon ultime flèche que j'encoche. Je vise et tends la corde à son maximum. Un léger bruit montre la tension que j'exerce par ce simple pincement de trois doigts. Ce bruit, la créature l'entends. Elle lève les yeux et son regard jaune, pour la première fois, ne reflète pas une brûlante de sauvagerie. J'ai la sensation que ses yeux changent en fait. Il comprends que les lois auxquelles il était soumis, celle de la Chasse, l'on condamnées. Il est vaincu et semble ne plus être tout à fait une bête. Il y à quelque chose d'humain dans son regard. Mais plus dans le mien.


Mes doigts lâchent la corde. La bête à tué l'humain.
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